Partie 1 Des rois aux consuls pp. 6-43 Le programme La partie 1 du manuel aborde les axes définis dans les thèmes et les textes dans le cadre général du premier grand domaine fixé par le programme, « Histoire et vie de la cité » (B.O., pp. 7-8 et 15-16) : Histoire et vie de la cité Des rois aux consuls - Res publica - Les débuts de la République, les institutions - L’armée romaine La construction de l’identité, la découverte de l’altérité - La virtus sous la République : exemples moraux La mise en œuvre de la partie ▶ Cette partie est indispensable pour la mise en place du cadre historique et proprement « politique » (les bases de la polis, au sens grec de cité) nécessaire à toute approche plus « ciblée » de la civilisation romaine. Il est donc aussi logique que chronologique de la présenter en début d’année, à un moment où les élèves « réactivent » les acquis de l’année précédente et « structurent » les données essentielles pour la suite de leur étude. ▶ Cette partie aborde de manière progressive et cohérente l’essentiel à découvrir et à retenir sur la naissance de la République, ses débuts et ses institutions. Elle permet de comprendre ce qui a fait la force de Rome, en tant que cité-état : sur un « terrain » préparé par les Étrusques, les Romains ont établi des institutions solides, ils ont aussi développé un modèle militaire parfaitement organisé, qui assurera leur maîtrise du monde. ▶ En comprenant les principes, les valeurs et les modes de fonctionnement de la Res publica, les élèves prendront conscience de l’importance des modèles dans la construction du système politique et culturel qui structure toute société. Avec l’aide du professeur, ils pourront élargir le champ de la réflexion dans le cadre de l’éducation à la citoyenneté. ▶ Les bases du système de la langue sont révisées en reprenant l’ordre habituel de l’apprentissage. ▶ Les activités de lecture ainsi que les exercices proposent une initiation progressive à la traduction. Sommaire de la partie Chapitre 1 : La naissance de la République Les cas, les fonctions, la déclinaison – Les 1re et 2e déclinaisons, les adjectifs de la 1re classe Chapitre 2 : Les héros de la République La 3e déclinaison – Sum et ses composés Histoire des arts : Des modèles d’héroïsme Chapitre 3 : Les institutions de la République La conjugaison – La coordination Chapitre 4 : Les armes de la conquête Le parfait de l’indicatif actif – Les adjectifs de la 2e classe Dossier : L’armée 22 © Magnard, 2011 – Latin 4e – Livre du professeur 1 La naissance de la République pp. 6-13 Entre légende et histoire, le personnage de Brutus incarne l’élan, fondamental pour les Romains, qui a donné naissance à ce nouveau régime politique que nous nommons République. Objectifs du chapitre ▶ Découvrir une étape fondamentale de l’histoire de Rome. ▶ Connaître et comprendre les mots-clés définissant « la chose publique » (res publica) et ses « acteurs » (rex, consul) au pouvoir (imperium). ▶ Réviser les principes de base de la déclinaison (cas, fonctions), identifier les types de déclinaisons. ▶ Réviser les 1re et 2e déclinaisons ainsi que les adjectifs de la 1re classe. ▶ Comprendre l’importance de l’héritage étrusque dans les insignes du pouvoir romain. Ressources numériques www.4e.latin.magnard.fr Audio • Découvrir le texte : « Il ne faut pas se fier aux apparences », Aurelius Victor, Des hommes illustres de la ville de Rome, 10, 1-5 → lecture en latin (p. 6) • Phrases d’observation : « Après Romulus », d’après Aurelius Victor, Des hommes illustres de la ville de Rome, III-VIII → lecture par groupes de mots, en latin et en français (p. 9) • La prononciation du latin (p. 10) Texte à copier/coller • Phrases d’observation : « Après Romulus » : d’après Aurelius Victor, Des hommes illustres de la ville de Rome, III-VIII (p. 9) Carte animée • L’Empire romain de la fondation de Rome au iie s. ap. J.-C. (p. 6) Fond de carte • Le site de Rome (p. 9) Exercices à compléter • Exercice 3 (p. 8) et exercice 4 (p. 11) Découvrir le texte p. 6 Le texte étudié permet de découvrir comment Brutus feignit la stupidité pour s’introduire dans l’entourage du dernier roi de Rome et ainsi préparer la chute de la monarchie. Texte : « Il ne faut pas se fier aux apparences » Aurelius Victor, Des hommes illustres de la ville de Rome. Aurelius Victor, qui fait œuvre de compilateur et d’abréviateur dans le domaine de l’histoire romaine, reprend les éléments de la tradition fixée par TiteLive. Pour un début d’année, son écriture paraît plus simple et plus accessible. • Les documents La frise chronologique permet de replacer l’événement par rapport à la fondation de Rome. Ce type de repérage est indispensable pour aider les élèves à se situer dans le temps : il s’inscrit dans la mise en œuvre des objectifs du socle commun (« Situer des événements », C5). Ressource numérique www.4e.latin.magnard.fr Carte animée La carte permet de suivre les étapes de la création de l’Empire romain depuis la fondation de Rome jusqu’au règne de Trajan au iie siècle après J.-C. Le buste en bronze dit « Brutus du Capitole » présente une tête antique sur un buste qui est un ajout moderne. Si les spécialistes n’ont pas résolu le débat de sa datation (pour les uns, la tête aurait été sculptée vers 400 avant J.-C., pour les autres vers 100 avant J.-C.), il reste possible qu’à l’époque de © Magnard, 2011 – Latin 4e – Livre du professeur 23 sa réalisation l’artiste disposât de portraits datant de l’époque même de Brutus, comme des masques mortuaires (imagines dans les familles patriciennes, manuel de 5e p. 45). Il s’agit avant tout d’un portrait idéalisé d’un homme illustre (vir illustris, voir le titre de l’ouvrage d’Aurelius Victor) incarnant les vertus républicaines par sa gravitas et sa majestas (un mélange d’austérité, de grandeur et de majesté, particulièrement cher aux Romains, voir ci-après). On a suggéré que cette œuvre est due à un artiste étrusque (les Étrusques étaient les spécialistes de la sculpture en bronze), en particulier pour le traitement du visage (sourcils broussailleux, barbe bouclée). Activité numérique complémentaire Image à vidéoprojeter On demande aux élèves de décrire ce buste pour faire ressortir précisément l’impression qu’il donne. • Lire le texte 1 Lucius Junius Brutus, né d’une sœur de Tarquin le Superbe / Brutus / à Delphes / au dieu / de Rome / le premier / la terre / en exil / le premier consul. Remarque : l’activité de traduction reste limitée à des éléments simples, faciles à repérer pour une « remise en route » des mécanismes de base en début d’année (traduction des noms propres, de noms « transparents » comme terram / terre, exilium / exil, primus consul / premier consul). 2 Les événements résumés par Aurelius Victor se situent en 509 avant J.-C., soit en 245 AUC pour les Romains (leur calendrier démarrant Ab Urbe Condita, cf. manuel de 5e, chapitre 3, p. 34). Sept rois ont régné sur Rome, de Romulus à Tarquin le Superbe : leurs noms ainsi que leurs dates de règne sont à retrouver dans le tableau chronologique en intérieur de couverture, à la fin du manuel. 3 Le nom du dernier roi de Rome est donné dans la présentation du texte (Lucius Tarquin, surnommé le Superbe). D’autre part on fait relever le génitif Tarquinii Superbi à la première ligne de l’extrait. Les tria nomina sont donc : Lucius (praenomen), Tarquinius (nomen), Superbus (cognomen). Cette question est l’occasion de vérifier les acquis sur le thème de l’identité du citoyen romain (manuel de 5e, chapitre 5, tria nomina, p. 54). 4 Lucius Junius est surnommé Brutus (ligne 5). L’adjectif brutus, a, um s’applique à un individu que l’on considère comme privé de la faculté de raisonner (faculté qui distingue l’homme de la bête). On peut le traduire par stupide, idiot, fou, déraisonnable ; 24 on le retrouve directement dans brute et abruti. La réflexion sur l’étymologie permet ici de comprendre le sens littéral et péjoratif du terme : Brutus est précisément considéré comme « une espèce d’abruti », un demeuré « qui n’a pas toute sa tête ». 5 Brutus a compris l’oracle au sens métaphorique : la terre prise comme une mère (matrem… terram, ligne 10), selon la tradition des récits cosmogoniques (Gaia, mère de tout ce qui existe, dans la Théogonie d’Hésiode). La suite prouve que l’oracle s’est réalisé : de retour à Rome, Brutus chasse les Tarquins et obtient le pouvoir suprême (summam potestatem, ligne 9) en tant que consul. Compétences – situer un événement dans le temps, l’espace, les civilisations (Socle commun, C5) – repérer les informations dans un texte à partir des éléments explicites et des éléments implicites nécessaires (Socle commun, C1) – identifier des éléments du récit en latin et les traduire Découvrir l’image p. 7 Cette page illustre un élément du récit d’Aurelius Victor (p. 6) : le voyage à Delphes de Brutus, qui accompagnait les deux fils de Tarquin le Superbe. brutus, le fou qui a libéré rome Sebastiano Ricci, Brutus embrassant la terre, huile sur toile, 1704, Padoue, Galerie Nationale. Le tableau peut être présenté comme « une citation à la lettre » de la tradition littéraire qui a fait de Brutus un héros quasi légendaire : il illustre fidèlement la scène de l’oracle. Il est important de faire remarquer que Brutus « l’abruti » joue le rôle du « fou du roi » à la cour des Tarquins (les fils de Tarquin l’emmènent à Delphes pour se divertir de sa balourdise et faire de lui une sorte de souffre-douleur) : une occasion d’expliquer le terme et la fonction de « bouffon ». Ce comportement permet au noble romain de s’introduire dans l’entourage direct du roi sans éveiller les soupçons. L’expression conditor Romanae libertatis est de TiteLive (Histoire romaine, VIII, 34, 3) : pour les Romains, Brutus est une figure de héros mythique, un « père fondateur », tel un second Romulus, relevant autant de la légende que de l’histoire. Brutus dit l’Ancien (pour le distinguer de son descendant, assassin de César) est le fils d’un noble romain, Marcus Junius (fondateur de la gens Junia) ; on fait remarquer que par sa mère Tarquinia, fille de Tarquin l’Ancien et sœur de Tarquin le Superbe, il est © Magnard, 2011 – Latin 4e – Livre du professeur d’ascendance royale et étrusque. Ce « métissage » montre symboliquement la continuité entre les mondes étrusque et romain. L’historien grec Denys d’Halicarnasse rapporte que Tarquin avait recueilli Brutus encore enfant, après avoir fait assassiner son père et son frère aîné, non pour l’honorer mais parce que, le croyant réellement simple d’esprit, il le jugeait tout à fait indiqué pour divertir ses enfants (Antiquités romaines, IV, 19, 1). Brutus feignant d’être « simple d’esprit » pour chasser les tyrans est devenu une figure légendaire. (une représentation quelque peu anachronique) ; – de l’assistance : un serviteur, un enfant couronné jouant de la flûte, des femmes à l’arrière-plan. Prolongements Compétences Lorenzaccio, Brutus moderne On peut évoquer le Lorenzaccio d’Alfred de Musset qui joue le débauché à la cour des Médicis en prenant précisément modèle sur Brutus (Acte III, scène 3). Le viol de Lucrèce Nous avons choisi d’aborder dans ce chapitre le célèbre épisode de la naissance de la République à travers la personnalité de Brutus. Les événements « déclencheurs » bien connus que sont le viol de Lucrèce par Sextus Tarquin (le dernier fils de Tarquin le Superbe) et le suicide de la jeune femme peuvent être expliqués par le professeur à partir du récit de Tite-Live (livre I, chapitres 57 et 59, voir extrait page suivante) ou faire l’objet d’une recherche B2i (voir les nombreux tableaux illustrant cet épisode). – identifier des éléments du récit en comparant texte et image – établir des liens entre les œuvres littéraires et artis­ tiques pour mieux les comprendre (Socle commun, C5) – retrouver des informations culturelles déjà connues • Gros plan sur... On rappelle l’importance du sanctuaire de Delphes dans tout le monde antique. On peut faire observer la figure du prêtre à l’arrière-plan de la scène et expliquer que la Pythie parlait au nom d’Apollon sous la surveillance de prêtres qui se faisaient payer pour interpréter ses oracles. • Lire l’image 1 Il s’agit du moment où Brutus « embrassa spon­ tanément la terre » (ipse terram osculatus est, l. 10). 2 Les personnages à identifier sont : Brutus agenouil­ lé, vu de dos, vêtu d’un manteau bleu ; les deux fils de Tarquin (prénommés Titus et Arruns) : l’un, debout, porte une cuirasse de type Renaissance ; l’autre, le genou droit posé sur un coussin, est enveloppé d’un grand manteau rouge qui rappelle son statut de prince (la pourpre royale). Les deux expriment la sur­prise par leur attitude et les gestes de leurs bras et mains. On note aussi la présence : – d’un prêtre chargé du culte, portant un man­teau blanc qui lui couvre la tête et agitant un encensoir 3 Le décor présente une architecture classique (co­ lonnes et voûte à l’arrière-plan) ; il suggère l’intérieur d’un temple, en l’occurrence celui d’Apollon à Delphes, que l’on peut identifier grâce à la statue du dieu placée sur un piédestal ouvragé dans le style d’un autel romain (têtes de béliers, oiseaux, guirlandes de fleurs. On retrouve le même style d’autel dans le tableau de Rubens (manuel, p. 15). Découvrir les mots-clés p. 8 Les mots-clés ont été choisis en liaison directe avec le thème mis en place par le texte et l’image des pages précédentes. Ils permettent d’aborder les principes de la mise en forme du pouvoir à Rome. Consul, fama, imperium, res publica, rex Les mots fama, imperium, res publica et rex ont déjà été présentés dans notre manuel de 5e. Il s’agit donc de réactiver les connaissances, de les préciser pour les replacer en contexte. À l’occasion de l’étude du nom imperium (manuel de 5e, p. 7), on rappelle le sens de « pouvoir souverain » (du père sur ses enfants, du maître sur ses esclaves, du général sur ses soldats, de Rome sur son « empire »), avec le verbe imperare (in + parare : faire des préparatifs pour qu’une chose se fasse) et le nom imperator (manuel, p. 38). On explique ensuite le sens politique précis : seuls les magistrats romains du plus haut rang possèdent l’imperium, avec droit de vie et de mort (voir les pages Culture). En reprenant res publica (manuel de 5e, p. 7), on rappelle que le terme « république » utilisé pour désigner le régime instauré à Rome après l’expulsion des rois est un usage moderne : les Romains eux-mêmes ne savaient donc pas qu’ils vivaient en République ! On souligne la distinction fondamentale pour un Romain entre res publica et res privata, autrement dit entre « la sphère publique » et « la sphère privée ». On rappelle encore que le nom rex (manuel de 5e, p. 34) appartient à la famille du verbe rego, is, ere, rexi, rectum, où se reconnaît la racine reg- avec l’idée de © Magnard, 2011 – Latin 4e – Livre du professeur 25 « mener droit ». D’où les deux « branches » lexicales issues de cette base sémantique : celle où domine l’idée de ligne droite comme direct, rectifier, corriger, correct, etc., et celle où domine l’idée d’autorité comme diriger, directeur, direction, régalien, etc. Pour les Romains comme pour les Grecs, la royauté est la forme d’autorité la plus ancienne (et donc la plus « naturelle ») chez les hommes et chez les dieux : Jupiter est le souverain de l’Olympe, Thésée et Romulus les rois mythiques d’Athènes et de Rome. Cependant, avec l’expulsion des Tarquins qui entraîne l’abolition de la monarchie, les Romains éprouvent une haine des rois qui se ravivera dès qu’un chef militaire ou politique manifestera la moindre velléité de pouvoir personnel (comme Jules César). C’est aussi le sens du serment que Brutus prête sur le corps de Lucrèce. Tandis qu’ils s’abandonnent à la douleur, Brutus retire de la blessure le fer tout dégouttant de sang et, le tenant levé : « Je jure, dit-il, et vous prends à témoin, ô dieux ! par ce sang, si pur avant l’outrage qu’il a reçu de l’odieux fils des rois ; je jure de poursuivre par le fer et par le feu, par tous les moyens qui seront en mon pouvoir, l’orgueilleux Tarquin, sa femme criminelle et toute sa race, et de ne plus souffrir de rois à Rome, ni eux, ni aucun autre. » Tite-Live, Histoire romaine, livre I, chapitre 59, 1. Le régime instauré à Rome après l’abolition de la monarchie (que nous appelons République) est donc considéré par les Romains comme l’avènement de la liberté (libertas) fondée sur la volonté du peuple. Mais cela ne signifie pas pour autant que tous les citoyens ont les mêmes droits (chapitre 3), comme dans une démocratie moderne. Il est donc important d’expliquer qu’il ne faut pas confondre les termes république et démocratie, ce qui permettra aux élèves de comprendre pourquoi la République romaine n’est pas une démocratie. Le consulat, dont l’instauration est l’origine et le fondement de la constitution républicaine (chapitre 3), garde tout son pouvoir et son prestige pendant plus de quatre siècles. Ce n’est qu’à la fin de la République et particulièrement au temps de Jules César que le consulat perd de son ancienne dignité : pour honorer ses amis, César (qui devient lui-même dictateur à vie) les fait élire pendant quelques mois, parfois même pendant quelques heures. Sous l’Empire, la puissance consulaire n’est plus qu’honorifique. Le dernier consul à Rome est Decimus Theodorus Paulinus en 536 et à Constantinople Flavius Basilius Junior en 541. Ensuite les empereurs d’Orient prennent le titre de consul pour eux-mêmes jusqu’à ce qu’il tombe complètement dans l’oubli. 26 • L’image : le sceau de la République française Le sceau de la IIe République (proclamée le 24 février 1848) est encore utilisé de nos jours : une femme assise, effigie de la Liberté, tient de la main droite un faisceau de licteur (manuel, p. 13) et de la main gauche un gouvernail sur lequel figure un coq gaulois, la patte sur un globe. Une urne portant les initiales SU rappelle la grande innovation que fut l’adoption du suffrage universel direct en 1848. Aux pieds de la Liberté, se trouvent les emblèmes des beaux arts et de l’agriculture. On lit l’inscription « République française démocratique une et indivisible » sur la face, et au dos deux formules : « Au nom du peuple français » et « Égalité, fraternité, liberté ». Les IIIe, IVe et Ve Républiques ont repris le même sceau. La presse servant à établir le sceau est conservée dans le bureau du ministre de la Justice, qui porte toujours le titre de « garde des sceaux ». • Étymologie 1 a. Régime b. région c. régiment d. régence e. régie f. Régis et Régine. 2 Le « Conseil des ministres » est le nom donné à la réunion régulière, le plus souvent hebdomadaire, d’un gouvernement composé de ses représentants chargés du pouvoir, les ministres (dont le Premier peut être aussi appelé « Président du Conseil ») et du chef de l’exécutif (le Président de la République en France). Aujourd’hui un « consul de France » est le « chef de la communauté française » dans la circonscription qui lui a été confiée dans un pays étranger : en tant que relais de l’ambassadeur, il administre et protège les ressortissants français de cette circonscription. J ouez avec les mots 3 1. Brutus 2. consul 3. regina 4. privatus 5. Superbus 6. Roma 7. Remus 8. et 9. res. Le nom à trouver est donc Bonaparte. Premier Consul en 1799, il devient l’empereur Napoléon Ier le 2 décembre 1804. Cet exercice est l’occasion d’évoquer brièvement combien la période de la Révolution française et de l’Empire se sont nourries des modèles romains. Ressource numérique www.4e.latin.magnard.fr Exercice à compléter L’exercice 4 est disponible au format .doc. Il peut être imprimé ou utilisé avec un traitement de texte. Compétences – identifier une racine, une famille de mots – comprendre un vocabulaire spécifique © Magnard, 2011 – Latin 4e – Livre du professeur – avoir des connaissances et des repères relevant de la culture civique (Socle commun, C5) – comprendre les principes d’un État de droit, le fonctionnement des institutions (Socle commun, C6) Observer p. 9 Ressources numériques www.4e.latin.magnard.fr Audio Les phrases sont enregistrées dans une version alternée, mêlant le latin et sa traduction en français. La lecture alternée du latin et du français, guidée par le professeur, est à pratiquer dans l’identification initiale des groupes de mots puis, une fois la traduction complétée, à titre de relecture et de consolidation des acquis. Texte à copier/coller Ces phrases, comme toutes celles des pages « Observer », peuvent être copiées-collées à partir d’un fichier au format .doc. 1re décl. – Roma, ae, f. : 1re décl. – circus, i, m. : 2e décl. – ludi, orum, m. : 2e décl. – factum, i, n. : 2e décl. – malus, a, um : adjectif de la 1re classe. 5 fama : nominatif sg., sujet du verbe refert – Sabini : nominatif pl., attribut du sujet reges – Romuli : génitif sg., CDN filius – filius : nominatif sg., attribut du sujet Numa Pompilius – populo : datif sg., COS du verbe instituit – sacra : accusatif pl., COD du verbe instituit– Albanis : datif pl., COS du verbe indicit – Latinorum : génitif pl., CDN copias – copias : acc. pl., COD du verbe superat – victoriam : acc. sg., COD du verbe dat – Romae : datif sg., COS du verbe dat – circum : acc. sg., COD du verbe aedificat – ludos : acc. pl., COD du verbe facit – factis : abl. pl., CC de cause – mala : adj. abl. f. sg. accordé à fama – fama : abl. sg., CC de cause. 6 1. la tradition / rois. 2. a. le fils de Romulus. b. de nombreux jeux pour le peuple romain. 3. a. la guerre aux Albains. b. les troupes des Latins / la victoire / Rome. 4. a. un vaste cirque. 5. mauvaise réputation. • Les 1re et 2e déclinaisons • Observer la carte Cet exercice permet de réactiver de manière ludique les notions acquises sur la période royale. Tous les noms des rois sont donnés en latin dans les phrases à observer sur cette page. Il suffit donc de les retrouver et de les recopier (un tiret par lettres). 1 a. fama : 1re décl. – factum : 2e décl. neutre – Latini : 1 Ancus Martius, qui a fait édifier le pont Sublicius, Identifier les déclinaisons 2 décl. masculin – census : 4e décl. masculin – cognomen : 3e décl. neutre – rex : 3e décl. masculin – populus : 2e décl. masculin. b. La terminaison du génitif singulier. e 2 a. sacra, orum, n. : les cultes – copiae, arum, f. : les troupes – circus, i, m. : le cirque – ludi, orum, m. : les jeux. b. sacrum, sacri, neutre – copia, copiae, féminin – circus, circi, masculin – ludus, ludi, masculin. 3 Sabinus, a, um : sabin – Etruscus, a, um : étrusque – pius, a, um : pieux – multi, ae, a : nombreux – Romanus, a, um : romain – Albanus, a, um : albain – Latinus, a, um : latin – vastus, a, um : vaste – primus, a, um : premier – superbus, a, um : orgueilleux – magnus, a, um : grand – malus, a, um : mauvais. On fera remarquer aux élèves qu’en français, les adjectifs de nationalité prennent une majuscule uniquement quand ils sont substantivés : Latini, les Latins, mais populus Romanus, le peuple romain. • Les cas et les fonctions 4 fama, ae, f. : 1re décl. – Sabini, orum, m. : 2e décl., adjectif substantivé – Romulus, i, m. : 2e décl. – filius, ii, m. : 2e décl. – populus, i, m. : 2e décl. – sacra, orum, n. : 2e décl. – Albani, orum m. : 2e décl. – Latini, orum, m. : 2e décl. – copiae, arum, f. : 1re décl. – victoria, ae, f. : premier ouvrage permanent pour passer d’une rive du Tibre à l’autre. 2 et 3 Tarquinius Priscus (Tarquin l’Ancien), qui a fait bâtir la Cloaca Maxima (le grand égout de la ville, voir manuel, chapitre 5 et carte p. 52) et le Circus Maximus (le Grand Cirque, chapitre 10). 4 Servius Tullius, qui fit construire la première enceinte de Rome, dite « mur servien ». Ressource numérique www.4e.latin.magnard.fr Fond de carte L’activité d’observation de la carte peut se faire à partir d’un document à imprimer. Les élèves complètent les éti­quettes avec le nom des lieux. Compétences – reconnaître la déclinaison du nom – reconnaître les adjectifs de la 1re classe – identifier les fonctions (Socle commun, C1) – établir la relation entre cas et fonctions (Socle commun, C1) – utiliser le lexique (Socle commun, C1) – traduire des membres de phrase en contexte © Magnard, 2011 – Latin 4e – Livre du professeur 27 – identifier des éléments sur une carte, les relier à un contexte historique (« Lire et employer différents langages : textes - graphiques - cartes », Socle com­ mun, C5) Apprendre p. 10 Les cas, les fonctions, la déclinaison La première partie du manuel procède à des rappels et à la récapitulation d’acquis linguistiques fondamentaux de l’année antérieure. En cinquième, les élèves ont découvert la nature flexionnelle de la langue latine et les principes de la déclinaison. Le chapitre 1 rappelle comment s’exprime la fonction du nom, grâce à des changements de forme (ou flexion). À l’issue de l’observation effectuée p. 9, on demande aux élèves une récapitulation des principes suivants : chaque forme s’appelle un cas, l’ensemble des formes que prend un nom s’appelle la déclinaison. On revoit le système des six cas du latin et leurs principales correspondances avec les fonctions du français. Par souci de simplification, nous conservons la terminologie proposée en classe de cinquième : nous appelons « terminaison » l’ensemble formé par la voyelle finale du thème et la désinence casuelle et « radical » l’élément invariable du mot, que l’on propose aux élèves de retrouver en enlevant la « terminaison » du génitif singulier (livre du professeur de 5e, p. 31). Les 1re et 2e déclinaisons, les adjectifs de la 1re classe Le chapitre 1 permet la révision des 1re et 2e déclinaisons (livre du professeur de 5e, pp. 39 et 49). Comme en classe de cinquième, on ne mentionne pas les exceptions. Les élèves trouveront les déclinaisons dans leur intégralité en fin de manuel : le Mémento reprend les modèles vus en cinquième et introduit les locatifs en -ae et en -i (pp. 202-204). À la révision des noms des deux premières déclinaisons, le chapitre 1 associe logiquement celle des adjectifs de la 1re classe (Mémento, p. 204). Les élèves se sont familiarisés avec les trois genres, les variations de nombre et l’accord du nom et de l’adjectif qualificatif (épithète ou attribut du sujet). Ce premier chapitre de révision se donne pour objectif de consolider l’ensemble de ces acquis avant de procéder à de nouveaux apprentissages. Ressource numérique www.4e.latin.magnard.fr Mémento grammatical Le Mémento est disponible au format .doc. Il peut être imprimé ou utilisé avec un traitement de texte. 28 • Vocabulaire Les élèves ont appris en cinquième les 10 mots les plus fréquents de chacune des deux premières déclinaisons ainsi que des adjectifs choisis parmi les plus courants de la 1re classe. Le choix des mots à retenir pour cette page est déterminé par le thème du chapitre (voir aussi les mots-clés). Le vocabulaire est réinvesti dans les exercices qui font aussi appel aux acquisitions de l’année antérieure (vocabulaire fréquentiel). S’exercer p. 11 Lire et apprendre 1 La première phrase est prononcée par Scipion l’Africain (l’un des personnages mis en scène par Cicéron dans le dialogue fictif de son De republica). En voici l’énoncé complet : « Est igitur, inquit Africanus, res publica res populi, populus autem non omnis hominum coetus quoquo modo congregatus, sed coetus multitudinis juris consensu et utilitatis communione sociatus. » « Donc, reprit l’Africain, la république, c’est la chose du peuple ; mais un peuple n’est pas un rassemblement quelconque de gens réunis n’importe comment ; c’est le rassemblement d’une multitude d’individus, qui se sont associés en vertu d’un accord sur le droit et d’une communauté d’intérêts. » Cicéron, De la République, I, 25. La deuxième phrase est une citation du poète Ennius (env. 239-169 avant J.-C., in Annales, V, vers 156), souvent considéré par Cicéron et les intellectuels romains comme un modèle de « vertu » antique. Ces phrases sont l’occasion de revenir sur du vocabulaire et d’illustrer des notions fondamentales du monde romain (la res publica et ses valeurs ; on fait relever le titre de l’ouvrage de Cicéron). Les mémoriser permet un entraînement linguistique ainsi qu’un réinvestissement culturel fructueux. Décliner noms et adjectifs 2 Adjectifs : rectus, a, um : droit, juste – bonus, a, um : bon – superbus, a, um : orgueilleux – primus, a, um : premier – magnus, a, um : grand. Noms : sententia, ae, f. : sentence – consilium, ii, n. : conseil – dominus, i, m. : maître – verbum, i, n. : mot – pugna, ae, f. : bataille – causa, ae, f. : cause. • Aide pour les élèves en difficulté La procédure utilisée par l’élève doit être prise en compte au même titre que le résultat obtenu, si l’on veut s’assurer que l’identification des cas, la © Magnard, 2011 – Latin 4e – Livre du professeur reconnaissance des mots et l’utilisation du lexique sont acquises. Il faut donc demander à l’élève d’expliciter sa façon de procéder. Pour établir la carte d’identité d’un nom, il faut compléter le tableau ci-dessous de droite à gauche (en partant de la colonne Mot en contexte pour aller vers la colonne Cas). Plusieurs solutions sont possibles pour la terminaison et ensuite pour le cas : l’élève doit faire des conjectures. L’enjeu de la recherche dans le lexique est la détermination du Vérification du radical Mot dans le lexique à partir du G. sg. Cas G. pl. D. ou Abl. pl. N.,V. ou Abl. sg. sens du mot mais aussi, dans un premier temps, l’identification de son genre et de la déclinaison à laquelle il appartient. Par exemple, pour le nom consiliis, l’élève peut prendre appui sur un élément connu, l’adjectif bonus, a, um qui ne peut avoir un G. sg. en -is, puisqu’il se décline comme les noms des 1re et 2e déclinaisons. C’est ce type de raisonnement qu’il convient de faire effectuer de façon systématique (voir la 2e colonne à partir de la droite). Identification de la terminaison Mot en contexte pugnae pugna, ae, f. : la bataille pugn-arum (1re décl.) terminaison G. pl. 1re décl. pugnarum consilii consilium, ii, n. : le conseil (2e décl.) consili-is G. sg. 3e décl. ou D., Abl. pl. 1re et 2e décl. consiliis sententia, ae, f. : la sentence, la phrase (1re décl.) sententi-a N., V. sg., Abl. sg. 1re décl. ou N., V., Acc. neutre pl. 2e décl. sententia sententiae 3 rectae sententiae / rectis sententiis – bono consilio – superbi domini – primum verbum – magnae pugnae causae / causis. combats, Ancus Martius prend les champs (le ter­ ritoire) des Latins. 6 Dans l’ordre du texte : Tarquinii – Superbi – brutus – Reconnaître cas et fonctions filios – oraculum – dei – filii – dona – statuae – lyram – oraculi – Romani – primus – imperium – terram. 4 Cas SMS Singulier Pluriel Nominatif 3. Ancus Martius 1. dei boni Vocatif 2. Numa, juste et bone domine Accusatif 2. curam 7 Le surnom du troisième roi de Rome est Hostilius (C). Les élèves peuvent retrouver la réponse p. 9 (Observer, phrase 3). 1. magnas victorias 2. agros S’initier à la traduction Génitif 2. deorum et dearum 3. Latinorum Datif 1. piis populis 2. Romanis Ablatif 3. multis pugnis b. 1. Romam : Acc. sg., complément de lieu sans préposition (mouvement) 2. nympha Egeria : N. sg., groupe nominal attribut du sujet uxor 3. Numa : N. sg., sujet du verbe instituit 4. Jano : D. sg., COI de aedificat. c. 1. Numa Pompilius, fils de Pomponius, un Sabin, vient à Rome. 2. L’épouse de Numa est la nymphe Egérie. 3. Avec la nymphe, Numa crée de nombreux cultes. 4. Il fait construire un beau temple pour Janus. Ressource numérique www.4e.latin.magnard.fr Exercice à compléter L’exercice 4 est disponible au format .doc. 5 1. Les dieux sont bons : ils donnent de grandes victoires aux peuples pieux. 2. Numa, maître juste et bon, tu donnes (inculques) aux Romains le souci des dieux et des déesses. 3. Grâce à de nombreux 8 a. 1. filius 2. uxor 3. nympha 4. pulchrum ; gemino. 9 a. Les personnages connus sont les rois qui ont succédé à Romulus : Numa, Tullus, Hostilius ; ce sont aussi les trois frères romains, les Horaces, qui ont victorieusement affronté les trois Albains, les Curiaces. b. 1. Sujet : Tullus Hostilius – COD : bellum Albanis. 2. Sujets : trigemini fratres Horatii ; tres Curiatii ; duces – COD : pugnare. 3. Sujets : Curiatii ; tertius Horatius – © Magnard, 2011 – Latin 4e – Livre du professeur 29 COD : duos Horatios ; fugam ; tres Curatios vulneratos. 4. Sujet : Romani – COD : magnam gratiam. c. 1. Numae : G. sg., CDN regnum – Albanis : D. pl., COS du verbe indicit. 2. Horatiis et Curatiis : D. pl., COI de jubent. 3. Horatios : Acc. pl., COD du verbe interficiunt – Horatius : N. sg., sujet du verbe simulat. 4. Horatio : D. sg., COS du verbe habent. 10 1. Après le règne de Numa, Tullus Hostilius déclare la guerre aux Albains. 2. Chez les Romains, il y a trois frères, les Horaces et trois, les Curiaces, chez les Albains : les chefs ordonnent aux Horaces et aux Curiaces de s’affronter. 3. Les Curiaces tuent aussitôt deux Horaces, mais le troisième Horace simule la fuite et bientôt, il tue l’un après l’autre les trois Curiaces blessés. 4. Les Romains éprouvent une grande reconnaissance envers Horace. Comprendre le sens des mots 11 ludus, i, m. ➞ ludique, adjectif : relatif au jeu – pugna, ae, f. ➞ pugnacité, nom féminin : combativité – ira, ae, f. ➞ irascible, adjectif : qui se met facilement en colère et ire, nom féminin, synonyme de colère (terme vieilli ou soutenu) – Egeria, ae, f. ➞ égérie, nom, féminin : conseillère, inspiratrice (souvent d’un homme politique). • Chassez l’intrus ! 12 Regard, regain et peut-être régal. Ces mots ne renvoient pas à l’élément reg- qui signifie « diriger, gérer » du verbe latin regere. Regard : dérivé du verbe regarder, avoir l’œil sur – regain : herbe qui repousse dans une prairie après une première coupe (re + gain, herbage, terme usité dans les patois de l’Est et du Nord-Est) – régal : origine controversée selon qu’on le rattache à l’ancien français rigale (bruit joyeux) ou à régal, doublet de royal (et dans ce cas ce n’est pas un intrus). Voir Le Robert, Dictionnaire historique de la langue française, dir. Alain Rey. Compétences – lire et dire en latin – mémoriser des phrases latines – reconnaître le modèle de déclinaison – établir la relation entre cas et fonctions (Socle commun, C1) – accorder le nom et l’adjectif qualificatif (genre, nombre, cas) (Socle commun, C1) – utiliser le lexique (Socle commun, C1) – réinvestir les mots-clés appris (latin) – acquérir progressivement de l’autonomie dans la traduction – apprendre des mots nouveaux et structurer l’ap­pren­ tissage du vocabulaire français (Socle commun, C1) 30 Culture : Les insignes du pouvoir pp. 12-13 Cette double page permet de faire le lien avec l’année précédente par une mise au point sur l’héritage étrusque. Dans les cités étrusques, les rois (nommés lucumons) étaient les chefs des familles les plus puissantes : leur pouvoir était politique, militaire et religieux. Ils arboraient des marques distinctives (au sens de l’ad­jec­tif latin insignis, qui porte une marque dis­tinc­ tive) devenues par la suite les « insignes » des hauts magistrats romains : la couronne d’or, le sceptre de bronze surmonté d’un aigle, la tunique à bande de pourpre (toga praetexta, manuel, p. 25), le siège pliant (et donc portatif ) recouvert de plaques d’ivoire (sella curulis). Durant les processions, le roi était précédé par un garde d’honneur : un « licteur » portant sur l’épaule un faisceau de verges (fasces), des baguettes de bouleau ou d’orme, entourant une hache, emblème du pouvoir suprême. Les verges symbolisaient en effet le pouvoir de détruire et reconstruire la cité, de flageller ses sujets, et la hache celui de les exécuter, si nécessaire. Sous la République, seuls les magistrats cum imperio (voir mots-clés et chapitre 3) sont accompagnés de licteurs, selon un code strict : pour un dictateur et un maître de cavalerie (deux magistratures exercées à titre exceptionnel, en cas de crise), le cortège est respectivement de 24 et 6 licteurs ; pour un consul, il est de 12 licteurs ; pour un préteur, il est de 2 licteurs. Les licteurs précèdent les magistrats en marchant sur une ligne ; celui qui se trouve au plus près du magistrat s’appelle le lictor proximus : c’est à lui que le magistrat donne ses instructions et comme c’est le licteur principal on l’appelle aussi lictor primus. Les licteurs imposent à la foule le respect dû au magistrat qui passe (descendre de cheval, se découvrir la tête, se tenir à l’écart). Ils sont aussi chargés d’infliger la punition à ceux qui sont condamnés. Les faisceaux romains ont été repris comme emblème par divers mouvements ou régimes politiques. La Révolution française, puis la République (voir le sceau, manuel, p. 8) en font l’insigne du pouvoir qui appartient au peuple et de l’union des départements. On trouve toujours les faisceaux de licteurs dans les armoiries de la République française. En Italie, le fascisme tire précisément son nom des fasces antiques, dont Mussolini reprend le symbole. Apanage des rois étrusques, la sella curulis (chaise curule), sans dossier ni accoudoir, pouvait être placée sur leur char (currus), ce qui expliquerait son appellation (curulis), également rapprochée de l’adjectif curvus (recourbé, plié). © Magnard, 2011 – Latin 4e – Livre du professeur Seuls ont le droit d’utiliser la sella curulis en public : – les magistrats possédant l’imperium (cités ci-dessus) ; – les censeurs ; – les édiles dits « curules », ainsi distingués des édiles « plébéiens » (qui n’ont droit qu’à un tabouret) ; – le flamine de Jupiter (flamen dialis, manuel, p. 136). De manière générale, il est important de montrer combien les Romains sont attachés aux « insignes » qui marquent le pouvoir, à titre public comme à titre privé (le pater familias). Ils accordent en effet le plus grand respect à ceux qui incarnent la majestas dans leur société fortement hiérarchisée : tout ce qui littéralement fait paraître « plus grand » (major) rend nécessairement plus digne (dignus) d’être honoré. Prolongement 7 Il est fondamental de faire comprendre aux élèves, en se fondant sur l’extrait de Tite-Live, les mesures essentielles qui distinguent par principe le système républicain du système monarchique : d’une part la division du pouvoir souverain en deux (imperium duplex) pour éviter la concentration de celui-ci par un seul homme (système des deux consuls) ; d’autre part la limitation du pouvoir par l’instauration d’une durée annuelle (annuum) du mandat. Non seulement ces principes, destinés à empêcher la tentation du pouvoir personnel, perdureront tout au long de la période républicaine, jusqu’au principat d’Auguste (27 avant J.-C.), mais encore ils inspireront la réflexion de tous les théoriciens modernes sur le fonctionnement des institutions. • Activités B2i : préparer une fiche illustrée On peut travailler sur l’épisode de Brutus faisant exécuter ses propres fils en s’appuyant sur le texte de Tite-Live et sur le tableau que David en a tiré (Jacques-Louis David, Les licteurs rap­portent à Brutus les corps de ses fils, 1789, Musée du Louvre). Les consuls ordonnent aux licteurs de commencer l’exécution ; aussitôt ceux-ci dépouillent les coupables de leurs vêtements, les frappent de verges, et leur tranchent la tête ; pendant tout ce temps, les regards des spectateurs étaient fixés sur le père. Tite-Live, Histoire romaine, II, V, 8. • Corrigé des questions 1 Trois rois étrusques ont régné sur Rome : Tarquin l’Ancien (616 à 578 avant J.-C.) ; Servius Tullius (578 à 534 avant J.-C.) ; Tarquin le Superbe (534 à 509 avant J.-C.). 2 Le pater familias est le « père de la famille » dont il est le chef (il est le représentant le plus âgé de la branche de la gens à laquelle il appartient). Son autorité sur sa familia est absolue (manuel de 5e, pp. 46 et 51). 3 Sur la plaque de terre cuite (Cerveteri, nécropole de la Banditaccia, troisème quart du vie siècle avant J.-C.), dite « Campana », on observe deux personnages (sans doute des magistrats), chacun assis sur une sella curulis et portant des mullei calcei. On remarque aussi leur manteau pourpre. 1 L’héritage étrusque Il s’agit ici de passer en revue les principaux aspects de cet héritage, avant de les reprendre au fil des chapitres, par exemple : – l’urbanisme : Cloaca maxima, Grand Cirque, Mur dit servien (manuel, p. 9), Forum (chapitre 5) ; – l’habitat : la domus avec atrium ; – la culture : l’alphabet, les spectacles et les jeux (chapitres 8, 9 et 10) ; – la religion : les temples, les rites et cultes (chapitres 14, 15 et 16) ; – la vision de l’au-delà : les Enfers (chapitres 17 et 18). Pour l’apport « savant », voir les publications de Dominique Briquel, grand spécialiste du monde étrusque, dont on peut consulter l’article « Rome comme ville étrusque » (in Roma illustrata, P. Fleury, O. Desbordes, dir., Caen, PUC, 2008, pp. 63-84). 2 La toge On se reportera au manuel de 5e (p. 59) ainsi qu’à la ressource numérique (avec calque expliquant le drapé de la toge) consacrée à la statue du patricien romain (dite Togatus Barberini), p. 45. On pourra aussi observer la statue du notable d’origine étrusque Aulus Metellus (manuel, p. 25) avec l’aide des informations données dans le « Gros plan sur ». ▷ Retrouvez tous les liens sur : www.4e.latin.magnard.fr/liens 4 Jules César est accompagné de ses licteurs (lictores) qui portent les faisceaux (fasces) avec la hache (securis). 5 Il est vêtu d’une toge pourpre (à rapprocher du manteau des magistrats étrusques sur la plaque de terre cuite), insigne de la majestas de sa charge de consul. 6 On reconnaît les faisceaux portés par le licteur. Compétences – retrouver des informations culturelles déjà connues – comprendre un vocabulaire spécifique – avoir des connaissances et des repères relevant de la culture civique (Socle commun, C5) – comprendre les principes d’un État de droit, le fonc­ tionnement des institutions (Socle commun, C6) © Magnard, 2011 – Latin 4e – Livre du professeur 31