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La Première Guerre mondiale
La Première Guerre mondiale est une guerre totale.
Elle repose en effet sur une mobilisation totale de l’arrière par les États
belligérants qui mettent toutes leurs ressources au service de l’effort de guerre.
Les femmes participent à la mobilisation humaine en remplaçant les hommes
partis combattre.
Les industriels et les savants se mettent au service de la mobilisation économique
et scientifique permettant l’innovation et la production en masse de l’armement.
La presse et les intellectuels sont des acteurs clés de la mobilisation
psychologique qui entretient le patriotisme et le nationalisme de l’opinion publique.
La mobilisation de l’arrière est au service de la violence de l’expérience
combattante.
Elle se traduit d’abord par la mort de masse avec dix millions de morts. Soixante-
dix millions de soldats sont mobilisés, des civils sont pris pour cible, et des armes
de plus en plus dévastatrices et traumatisantes sont utilisées.
Ces dernières contribuent à la brutalisation des combattants renforcée par la
haine de l’ennemi, elle-même alimentée par la culture de guerre.
L’issue de la guerre totale repose finalement sur le lien vital entre l’arrière, qui
soutient économiquement et moralement le front, et le front, qui défend
militairement l’arrière.
Le bilan humain, matériel et moral d’une ampleur sans précédent a comme
conséquence des États et des sociétés bouleversées par la guerre. Les
vainqueurs dessinent une nouvelle carte politique de l’Europe avec l’apparition
de sept nouveaux États. Les monuments aux morts qui sont érigés dans de
nombreuses communes ainsi que les vastes cimetières militaires situés près des
champs de bataille deviennent le symbole du deuil de masse. Les anciens
combattants sont marqués à vie par le traumatisme de la guerre.
Enfin, les troubles sociaux ébranlent le pouvoir politique comme en Allemagne ou
en Italie à partir de 1919 ou le renversent comme en Russie en 1917.