Les Villes-Monde : Un débat à ouvrir
Apparu à la fin 20ème siècle, le concept de Ville-monde correspond aux villes dans lesquelles « les
informations, les marchandises, les capitaux, les crédits, les hommes, les ordres, les lettres
marchandes y affluent et en repartent », tel que le définit en 1979 l’historien français Fernand
Braudel. Avec le phénomène de mondialisation, elles ont pris une ampleur planétaire et 12 ans plus
tard, selon la sociologue Saskia Sassen, le concept des Villes-monde repose surtout sur le rôle
qu’elles jouent dans le circuit économique mondial avec pour caractéristiques principales une
concentration de sièges de grandes entreprises, une forte implantation de services et l’appartenance
à un réseau urbain. Leur développement pose ainsi des enjeux sur le plan territorial mais aussi
économique et social dans un environnement international de plus en plus compétitif.
Un débat innovant
Pour la France, la question de la Ville-Monde, ou la Ville-Région dans la compétition internationale
des territoires, est un enjeu récent, révélé par le projet du Grand Paris. Jusqu’ici, elle a été traitée du
point de vue du maintien des logiques d’aménagement existantes en leur apportant des adaptations
pensées comme des contraintes, vis-à-vis d’un principe absolu et prioritaire de redistribution, de
qualité de vie et d’équité.
Une logique différente consiste à penser l’organisation d’un Ville-Monde comme Paris à partir d’un
fait générateur de croissance économique : l’existence et le développement, à ses portes, d’un
quartier d’affaires.
Regarder sereinement ce qu’un tel quartier peut offrir à une Ville-Monde à partir d’exemples
internationaux est une innovation si on examine ces exemples comme autant d’opportunités de
penser notre territoire autrement qui permet d’ouvrir un débat innovant et non clivant.
Un débat nécessaire et urgent
Au même titre que le classement de Shanghai a agi comme un révélateur pour nos Universités, des
études comme celle de l’Institut PwC envisagent un classement des Villes métropoles, combinant un
fort taux de population et d’activité économique, qui n’est pas avantageux pour la France.
Nos habitudes comme les attentes de la population, ne permettent pourtant pas d’aborder la
prééminence d’un quartier d’affaires sous le seul prisme de la compétitivité. Nous pouvons pour
autant essayer de comprendre comment nos espaces peuvent cohabiter en se spécialisant, et en
assumant cette spécialisation.
Le temps de la concertation ne doit pas s’effacer au profit d’actions verticales, mais il doit s’accélérer
autour de bases de travail repensées et factuelles.