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1- INTRODUCTION
Chaque période de l’histoire voit depuis les plus anciennes civilisations à nos jours
émerger une pathologie. Ainsi, depuis le moyen âge se succèdent les maladies
comme la lèpre au XI ème siècle, la peste responsable d’une pandémie au XIV ème
siècle, la syphilis s’exprimant au XV ème siècle, en passant par la tuberculose
émergeant au XIX ème siècle, pour enfin aboutir à ce qui est considéré comme le
fléau du XX ème siècle : le CANCER.
Le cancer représente un problème sanitaire majeur en France puisqu’il est à l’heure
actuelle la seconde cause de mortalité après les maladies cardiovasculaires. Cette
pathologie touche des sujets plus jeunes que ceux atteints par les affections
cardiovasculaires et constitue la 1ère cause de mortalité entre 30 et 65 ans.
Environ 160 000 nouveaux cas sont diagnostiqués annuellement, 700 000 personnes
sont en cours de traitement par an et environ 400 décès par jour en France sont
imputables à la maladie.
Dans l’esprit populaire, le mythe du cancer est toujours présent : il est assimilé à une
maladie maudite, à une punition divine, un signe du destin… L’homme a peur de la
mort, il se sait mortel. Il rêve encore et toujours d’immortalité, et cristallise son
angoisse sur cette maladie devenue symbole de sa peur. Le cancer reste une
affection grave, un cancéreux sur deux ne guérit pas. L’annonce du diagnostic
bouleverse le quotidien du patient. Le cancer reste synonyme d’isolement, de
coupure physique par le scalpel du chirurgien et psychique lorsque s’ensuivent le
divorce, la fuite des amis, la perte de l’emploi…
Connu depuis la plus haute antiquité, le cancer ne constitue pas une maladie
moderne de notre civilisation. L’ émergence de la maladie au cours XX ème siècle est
en relation directe avec l’ augmentation considérable de la longévité et par ailleurs la
maîtrise thérapeutique d’autres pathologies (infectieuses, cardio-vasculaires,…).
Au XVIII ème siècle sous l’impulsion du chanoine Godinot, un hôpital pour cancérés
est fondé à Reims car l’hôpital général refuse de les accueillir par peur de la
contagion. Le discours de la médecine de l’époque sur le cancer était centré sur
l’incurabilité du mal et le désespoir. Le patient relève de soins palliatifs, et de ce fait
ne présente pas d’intérêt sur le plan médical.
Au XIX ème siècle la prise en charge du patient est réduite au strict minimum dans ce
qui est appelé de façon évocatrice des dépôts de l’Assistance Publique. A cette
époque était pratiquée une médecine de chevet basée sur le recueil du symptôme,
et l’écoute de la narration du patient. Les médecins de l’époque étaient totalement
désarmés face à la maladie. La mortalité post-opératoire était telle que les
chirurgiens renonçaient à opérer les patients.
Le début du XX ème siècle est marqué par l’apparition des moyens de traitement . Le
cancer devient un champ d’investigation pour les médecins, où ils peuvent se faire
un nom. La maladie cancéreuse devient quelque chose de localisé au niveau d’un
organe ou des tissus d’un corps objet dont elle remonte à la surface par