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COMMENT GAGNER DES POINTS DE CROISSANCE
EN GUADELOUPE ?
Propos introductifs :
Définir un plan de croissance efficace semble être le défi auquel se heurte la plupart des
gouvernements dans un contexte économique mondial fragile. Tous veulent augmenter leur
niveau de production de biens et de services afin de bénéficier d’une amélioration du niveau
de vie et du pouvoir d’achat national.
La Guadeloupe n’échappe pas aux difficultés engendrées par la crise qui touche
l’ensemble des grandes économies. Le taux de chômage progresse de façon inquiétante et les
secteurs clés locaux manquent de compétitivi. La création d’activités nouvelles est
dynamique sur le territoire mais les entreprises peinent à prendre de l’essor, à s’exporter.
Dans ce cadre, la relance de l’activité économique en Guadeloupe apparaît comme un
exercice difficile. « L’homme Guadeloupéen » est nécessairement au cœur de ce projet
ambitieux. Comment le réconcilier avec l’effort, la culture du risque et la réussite ?
Le CESR est conscient que seules des propositions innovantes peuvent être à l’origine d’un
revirement salvateur des agrégats qui tirent la croissance vers le haut, tels que la
consommation des ménages et des administrations, l’investissement et l’exportation.
Ainsi se pose la question de savoir quels leviers actionner afin de gagner des points de
croissance en Guadeloupe ?
Pour répondre à cette interrogation, le CESR a utilisé les données statistiques fournies par
l’INSEE, l’IEDOM et les Comptes économiques rapides pour l’Outre-mer visant à établir un
constat sur l’économie Guadeloupéenne. A l’aide de ce diagnostic, des propositions d’ordre
macro-économique et micro-économique ont pu être dégagées.
L’objet de ces propositions est lié à la nécessité qui apparaît de plus en plus urgente, aux
regard du sort des entrepreneurs, des chômeurs et des acteurs économiques locaux en général,
de s’engager dans la mise en place d’une économie porteuse d’un nouveau pacte de
croissance, seul moyen de permettre à la Guadeloupe de faire face à l’aggravation du déficit
économique de la France et de l’Union Européenne et donc à une prévisible diminution de
leurs dépenses.
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PRINCIPAUX AGREGATS
AU 1er TRIMESTRE 2013
En 2011, la consommation des ménages a contribué a hauteur de (+0.6pts) à la
croissance. Portée par la hausse des charges de personnel, la consommation finale des
administrations contribue pour (+0.4%) à la croissance.
La consommation des ménages s’essouffle progressivement en 2012. Les importations de
produits agroalimentaires ont augmenté de +2.6% sur l’année, celle des produits de
consommation de +1.2%, contre respectivement +8,0 % et +6,1 % en 2011.
Importation de biens de consommation
Courante 1semestre 2013
L’importation de biens de consommation courante fléchit
de (-1.9%) en glissement annuel (GA) tandis que la
propension à l’épargne est en évolution (+2.3%) en GA
pour les épargnes à long terme. Par ailleurs, les ventes de
véhicules neufs diminuent de -13,8 % sur le 1er trimestre
2013 et -7,8 % sur un an.
L’évolution observée tient essentiellement au recul de la
consommation dans le département dans un contexte
de tensions persistantes sur le marché du travail
(+4.1% de demandeur d’emploi en mars 2013).
Le financement de la consommation baisse de -0,8 % après avoir connu une timide hausse au
trimestre précédent (+0,7 %). Sur un an, l’encours stagne (+0,2 %).
Au premier trimestre 2013, les crédits alloués aux collectivités locales retrouvent un rythme
de progression modéré, à 3,4 % (après +6,9 % au trimestre précédent). Ils enregistrent une
légère hausse sur un an (+0,6 %).
Au mois d’avril 2013, l’indice des prix à la consommation des ménages en Guadeloupe fléchit
de 0,4 %. Le glissement sur un an (avril 2013 par rapport à avril 2012) est de + 1,3 %. Le
fléchissement en avril provient essentiellement de la baisse des prix des secteurs de
l’alimentation, de l’énergie et de ceux des services.
Analyse : Sur un an, l’indice des prix à la consommation et le chômage ont tous deux
augmentés en Guadeloupe. Il est aisé de comprendre que la consommation des ménages
puisse s’essouffler dans ces circonstances.
L’importation de biens de consommation est l’un des principaux indicateurs de la
consommation des ménages ce qui démontre que la consommation de produits locaux est
accessoire sur le territoire. Se pose la question de l’adaptabilité du secteur industriel
local aux besoins de la population
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En 2011, l’investissement permet à la croissance de gagner (+0.2pts).
Crédit à l’investissement des entreprises
2013 La reprise des crédits d’investissement observée en fin
d’année 2012 semble fragile : l’encours continue de
progresser mais à un rythme nettement moins
dynamique (+1,6 % début 2013 après +4,3 % en
décembre 2012).
Sur un an, les crédits d’investissement affichent un
nouveau retrait (-2%), soit (-28,1 millions €).
La morosité de l’activité économique s’est traduit en
2012 sur les importations de biens d’équipement à
destination des entreprises (-13.2%), soit (-5.7%) pour
les machines agricoles et industrielles. On peut constater une reprise encourageante en 2013,
soit une progression de (+22.4%) en GA pour l’importation de biens d’équipement
professionnel.
Les crédits d’investissement aux collectivités territoriales (96 % de l’ensemble des crédits
alloués aux CT), augmentent de 3,9 % (+31 millions €).
Analyse : Il apparaît que l’effort d’investissement de la puissance publique résiste, bien
qu’insuffisant au regard des difficultés de trésorerie et les dettes sociales accumulées par
les petites et moyennes entreprises dans le bâtiment et les travaux publics.
Se pose la question des limites entourant le lancement de grands chantiers structurants :
Le manque de financement ? L’attractivité des dispositifs de défiscalisation ? La
concurrence sur le marché BTP
Les exportations ont contribué a hauteur de (+0.6%) en 2011.
Exportations 2013 Les exportations augmentent de 40.6% en glissement
annuel au 1er trimestre 2013. Les exportations de produits
agroalimentaires progressent de 2.2pts entre le 4eme
trimestre 2012 et le 1er trimestre 2013.
Les exportations de bananes chutent de 30.21% entre le
4eme trimestre 2012 et le 1er trimestre 2013 mais
augmentent de 10.4% en GA.
Analyse : En 2012, Les principaux postes
d’exportation sont les produits des industries
agroalimentaires (32.7%), les autres produits industriels (21.7%) et les produits
agricoles et de la pêche (19.2%). La France Métropolitaine représente 53.6% des
exportations de biens. L’essentiel des exportations restantes est destiné au DFA et à
Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Les exportations vers la Caraïbes et l’Union
Européenne sont faibles, respectivement 2,5% et 5.7% du total.
La proximité géographique du marché Caribéen ne constitue t’elle pas une opportunité
pour le développement des exportations.
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LES STRATEGIES DU PROGRAMMME OPERTATIONNEL
FEDER/FSE 2014-2020
Il convient que les propositions visant à relancer la croissance économique en Guadeloupe
soient cohérentes avec le futur programme opérationnel FEDER/FSE Région et avec le PO
FSE Etat.
Le PO FEDER/FSE Région s’articule autour de 8 axes prioritaires :
- Conforter l’engagement de la Guadeloupe en faveur de la recherche et de
l’innovation et de la compétitivité des entreprises
- Soutenir la transition vers une économie à faible teneur en carbone
- Protéger et valoriser l’environnement et le patrimoine culturel, promouvoir
l’adaptation au changement climatique et à la prévention des risques
- Améliorer l’accessibilité en particulier numérique, condition de l’innovation et de
la compétitivité des entreprises
- Promouvoir le développement urbain intégré
- Allocation de compensation des surcoût
- Investir dans le capital humain
- Renforcer les capacités administratives pour accompagner le développement du
territoire.
Le PO-FSE état s’articule autour de 4 axes prioritaires :
- Soutenir et accompagner l’accès à l’emploi
- Anticiper et accompagner les mutations économiques
- Promouvoir l’inclusion sociale et lutter contre la précarité
- Réduire l’abandon scolaire précoce et promouvoir l’égalité d’accès à
l’enseignement préscolaire, primaire et secondaire
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I°) LES PISTES DE REFLEXION D’ORDRE MACRO-ECONOMIQUE
Proposition 1 : Lier les taux des crédits à l’investissement aux entreprises à la
baisse du chômage
- Limiter la hausse des taux des crédits à l’investissement aux entreprises pour
favoriser la baisse du chômage et permettre d’accélérer la reprise de l’économie
en Guadeloupe.
Quelques données :
Analyse :
- Il y a une majoration d’environ + 1.22% (Juil.2012) entre les taux d’intérêts des crédits à
l’investissement aux entreprises en Guadeloupe et en France hexagonale.
Il serait opportun de rendre attractifs les taux à l’investissement dans les secteurs
économiques tels que l’agriculture, la che, le tourisme et les PME innovantes. En effet, il
serait de bon ton de réduire l’écart entre la Guadeloupe et la France hexagonale à +0.50%.
La majoration de +0.50% répond à la nécessité de tenir compte du coût du risque pour les
banques en Guadeloupe.
- En Guadeloupe et îles du Nord, le nombre de demandeur d’emploi de catégorie A, B, C
s’établit de 66 930 fin Juin 2013. Sur un an, il croit de 3.7%.
Le taux d’intérêt des crédits à l’investissement aux entreprises dans tous les secteurs
d’activités (hors grande distribution) doit être maintenu à un niveau proche de celui pratiqué
en France afin de donner un coup de pouce à l’activité et la consommation.
En vertu de ce nouveau modèle, les taux d’intérêt devront être stabilisés tant que le taux
de chômage restera égal ou supérieur à 22%, taux actuel.
Evolution taux moyens pondérés des crédits aux
entreprises (moyens et longs termes)
0,00%
1,00%
2,00%
3,00%
4,00%
5,00%
6,00%
janv-10
mai-10
sept-10
janv-11
mai-11
sept-11
janv-12
mai-12
Dates
Taux moyens pondérés
1 / 16 100%
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