Document de LA BANQUE MONDIALE A usage officiel Rapport Confidentiel ROYAUME DU MAROC NOTE DE STRATEGIE DU SECTEUR FINANCIER Septembre 2000 Département Développement du Secteur Privé et Finance Région Moyen-Orient et Afrique du Nord Le présent document fait l’objet d’une diffusion restreinte. Il ne peut être utilisé par ses destinataires que dans l’exercice de leurs fonctions officielles et sa teneur ne peut être divulguée sans l’autorisation de la Banque Mondiale. MONNAIE ET TAUX DE CHANGE (Au 22 juillet 1999) Monnaie = Dirham (Dh) 1,00 USD = 9,9730 Dh EXERCICE 1er juillet – 30 juin Abréviations et Sigles APSF ASFIM BAM BCM BCP BMCE BMCI BNDE BNP BT CDG CDEC CDVM CEC CIH CIMR CNC CNCA CNME CNP CPM FCP FEC GPBM IVT MRE OFS OPCVM OICV P.E.P PIB SBVC SIMT TCN Association Professionnelle des Sociétés de Financement Association des sociétés de bourse et des OPCVM Banque Al-Maghrib (Banque Centrale) Banque Commerciale du Maroc Banque Centrale Populaire Banque Marocaine du Commerce Extérieur Banque Marocaine du Commerce Intérieur Banque Nationale pour le Développement Economique Banque Nationale de Pa ris Bons du Trésor Caisse de Dépôt et de Gestion Commission de Discipline des Etablissements de Crédit Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières Conseil des Etablissements de Crédit Crédit Immobilier et Hôtelier Caisse Interprofessionnelle Marocaine des Retraites Conseil National de la Comptabilité Caisse Nationale de Crédit Agricole Conseil National de la Monnaie et de l’Epargne Conseil National des Moyens de Paiement Crédit Populaire du Maroc Fonds Commun de Placement Fonds d’Equipement Communal Groupement Professionnel des Banques du Maroc Intermédiaires agréés en Valeurs du Trésor Marocains résidant à l’étranger Organismes Financiers spécialisés Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières Organisation Internationale des Commissions de Valeurs Plancher d’Effets Publics Produit Intérieur Brut Société de Bourse des Valeurs de Casablanca Système Interbancaire Marocain de Télécompensation Titres de Créance Négociables Vice Président: Directeur Département: Directeur Secteur Chargé du Projet Jean-Louis Sarbib Christian Delvoie Wafik Grais Denis Chaput NOTE DE STRATEGIE POUR LE SECTEUR FINANCIER1 TABLE DES MATIERES NOTE DE STRATEGIE DU SECTEUR FINANCIER ................................................. I 2. INTRODUCTION ...................................................................................................13 SOMMAIRE DES RÉFORMES DU SECTEUR FINANCI ER.............................................................................................13 3. PERFORMANCE DU SYSTEME BANCAIRE ET CADRE REGLEMENTAIRE .......................................................................................................16 1. 2. 3. 4. 4. CADRE INSTITUTIONNEL.................................................................................................................................16 PERFORMANCE DU SECTEUR BANCAIRE......................................................................................................21 RÉGLEMENTATION ET SUPERVISION BANCAIRES .......................................................................................34 CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS.........................................................................................................37 MARCHÉ DES TITRES DU GOUVERNEMENT..............................................41 1. 2. 3. 5. LE MARCHÉ PRIMAIRE ....................................................................................................................................42 LE MARCHÉ SECONDAIRE ...............................................................................................................................44 RECOMMANDATIONS......................................................................................................................................45 SYSTEME DES PAIEM ENTS...............................................................................46 1. 2. 6. SYSTEME DES PAIEMENT S...............................................................................................................................46 RECOMMANDATIONS......................................................................................................................................48 FONDS COMMUNS DE PLACEMENT ET MARCHE BOURSIER ...............48 1. 2. FONDS COMMUNS DE PLACEMENT (SICAV)..................................................................................................48 LE M ARCHÉ BOURSIER ..................................................................................................................................50 7. LE MARCHE DES CHANGES .............................................................................53 1 Cette note est basée sur les travaux effectués au cours de missions au Maroc par : Denis Chaput (Chef de mission), Lorenzo Savorelli, Joumana Cobein, Leila El Hafi, Ebru Engin (MNSPF); Andrew Hook, Charlie Garrigues, Alain Laurin (FSD); Dimitri Vittas (DECGR); Ulrich Ernst, Paul Guy et Pierre Cailleteau (consultants externes). Elle est basée sur des entretiens et informations collectées auprès des autorités de réglementation et de supervision, notamment le Ministère de l’Economie et des Finances, Banque Al-Maghrib et le CDVM ainsi que les principaux participants du secteur bancaire et du marché des capitaux. L’essentiel des données présentées dans ce rapport relatives au secteur bancaire ont été fournies par la Direction de Contrôle des Etablissements de Crédits de Banque AlMaghrib. LISTE D'A NNEXES A NNEXE 1 A NNEXE 2 A NNEXE 3 A NNEXE 4 A NNEXE 5 A NNEXE 6 A NNEXE 7 A NNEXE 8 Aperçu du système financier.............................................................................................................55 Actifs Financiers des agents non financiers ...................................................................................55 Evolution des actifs, crédits et dépôts par banque de 1992 à 1997............................................55 Indicateurs reflétant l’évolution du système bancaire ..................................................................55 Principales règles prudentielles applicables aux banques............................................................55 Indicateurs de marché des valeurs du Trésor.................................................................................55 Taxation des valeurs mobilières .......................................................................................................55 Données sur les SICAV.....................................................................................................................55 4 Préambule : A la demande des autorités marocaines la version préliminaire de ce rapport a été rédigée en français en vue d’obtenir les commentaires des autorités marocaines sur les différentes sections de ce rapport préliminaire. La version finale sera traduite en anglais. 5 RESUME ANALYTIQUE 1. Au cours des dix dernières années, le Gouvernement Marocain a œuvré, avec l'appui de la Banque mondiale, pour la promotion du développement du système financier du Maroc et ce, à travers une série d’opérations couvrant le secteur bancaire, les marchés de capitaux et, plus récemment, les mécanismes d’épargne institutionnelle tels que les organismes de retraite et les compagnies d’assurance. La présente note reflète une analyse synthétique du système financier et identifie les domaines susceptibles de contribuer à son développement continu. Cette analyse repose sur l’état des lieux observé principalement au cours de l’année 1998. Les développements plus récents à signaler sont introduits dans cette note après la présentation des recommandations liées aux différents sujets traités. Réformes 1990-1998 2. Depuis le début des années 90, le secteur financier au Maroc a connu une période de libéralisation marquée par des réformes appuyées par une série d’initiatives de la Banque Mondiale. Ces réformes portaient sur le secteur bancaire (1991-1995), le développement du marché des capitaux et la poursuite de la libéralisation du secteur financier (1996). Plus récemment, les efforts de réformes ont concerné les organismes d'épargne institutionnelle (assurances et retraites) dans le cadre d’une opération de prêt conclue avec la Banque en 1998. 3. Parmi les principales reformes mises en œuvre pendant cette période, il faut souligner l'élimination de l'encadrement du crédit, la libéralisation des taux d’ intérêt, la refonte du cadre législatif de l'activité des établissements de crédit par l'adoption en 1993 d'une nouvelle Loi Bancaire, la suppression progressive des emplois obligatoires (Plancher d’Effets Publics) et le renforcement de la réglementation prudentielle des banques en fonction des normes internationales. En outre, pour promouvoir le marché des capitaux, des mesures ont été introduites qui comportent entre autres: l'élargissement du marché des adjudications des Bons du Trésor aux investisseurs institutionnels, l'établissement du cadre juridique et réglementaire régissant les opérations du marché boursier et les fonds communs de placement, et l'adoption de la loi sur les titres de créances négociables (TCN). 4. Grâce à ces réformes le secteur financier opère de plus en plus selon les règles du marché alors que l’intermédiation financière s’est intensifiée. Ainsi, le ratio M2 diminué des billets en circulation, est passé de près de 41 à 55 pour cent du PIB de 1992 à 1998. Toutefois ce niveau de développement du secteur financier demeure en deçà de celui atteint par d'autres pays comme l'Egypte et la Jordanie qui atteignent respectivement des taux de 68 et de 86 pour cent du PIB en 1998. De plus, l’impact de cette progression sur le secteur réel ne s'est pas encore manifesté de manière significative. Aperçu et appréciation de la performance du système financier 5. Les crédits et les actifs des banques représentent respectivement 48 et 86 pour cent du PIB à fin 1998. De plus, les banques contrôlent 80 pour cent des sociétés de crédit-bail, gèrent 70 pour cent des actifs des fonds communs de placement et possèdent 10 des 15 sociétés de bourse. Les parts des banques cotées en bourse représentent 30 pour cent de la capitalisation de la Bourse de Casablanca. L’intermédiation financière des banques marocaines s’est développée par rapport à la taille de l’économie, mais à un rythme qui ne menace pas de déstabiliser l’équilibre financier des principales banques commerciales. En contrepartie, le degré de pénétration du marché des services bancaires dans l’économie, ainsi que le volume de l’épargne intérieure mobilisée par le système bancaire, démontre une lente progression. 6 6. L’évolution récente de l’activité bancaire au Maroc a été marquée par une libéralisation graduelle mais soutenue, au moyen principalement de l’élimination désormais complète des emplois obligatoires des banques qui avaient atteint 46 pour cent des actifs bancaires en 1991. Cette libéralisation s’est accompagnée d’une nouvelle réglementation prudentielle en fonction des normes internationales qui a été étendue aux autres institutions de crédit telles que les sociétés de financement destinées au crédit à la consommation et au crédit-bail. L’encours des crédits distribués par les sociétés de financement s’élève à présent à un montant équivalent à 12 pour cent des crédits du système bancaire. 7. Parallèlement à la diminution de la présence de l’Etat dans un certain nombre de banques dont les actifs représentent actuellement 30 pour cent du total des actifs bancaires, les crédits au secteur privé ont augmenté sensiblement, de 25 pour cent à 48 pour cent du PIB de 1993 à 1998. Néanmoins, le financement du Trésor comptant pour près de 23 pour cent du total des actifs des banques commerciales continue à absorber une partie non négligeable des emplois bancaires à moyen et long terme. Ainsi, l’élimination du portefeuille obligatoire du Pla ncher d’Effets Publics (PEP) n’a pas encore produit un redéploiement marqué des actifs des banques en faveur des crédits à moyen et long terme au secteur privé dans un contexte alors que les crédits à l’investissement demeurent relativement rares et la forte demande de crédit au logement représente la plus grande opportunité d’accroissement du marché bancaire. 8. Dans l’ensemble, la situation financière des banques commerciales est saine et a connu une nette amélioration depuis 1993. Sur la base des règles comptables du Maroc, prévalant avant l’entrée en vigueur du nouveau plan comptable en janvier 2000, le produit net bancaire dégagé par le système bancaire excède nettement les normes internationales, et le rendement des actifs et des fonds propres soutient avantageusement la comparaison avec les banques d’autres pays. Les banques spécialisées, et en particulier la CNCA constituent le segment le moins performant du secteur bancaire, représentant 50 pour cent du total des créances en souffrance et n’ont pas réussi à progresser au même rythme que le secteur dans son ensemble en termes de profitabilité et de qualité des actifs. Les liquidités des banques sont actuellement à un niveau confortable en dépit de la durée relativement longue de leurs portefeuilles de valeurs du Trésor. La chute générale des taux d’intérêt depuis 1993 aurait normalement dû générer des bénéfices beaucoup plus faibles que ceux qui ont été effectivement réalisés durant cette période. L’impact de la baisse des taux d’intérêt sur les marges nettes d’intérêt a été plus que compensé par le revenu plus élevé des placements causé par le remplacement progressif du portefeuille obligatoire de Bons du Trésor par des valeurs à rendement plus élevé. Vu que ce remplacement est achevé, il ne pourra plus protéger les banques de leur sensibilité élevée à la variation des taux d’intérêt alors que les taux d'intérêt poursuivent leur tendance à la baisse. Les banques marocaines parviennent néanmoins à se prémunir contre la baisse des taux par le maintien de marges relativement élevées sur les crédits vu qu'elles ne répercutent pas la baisse du coût des ressources dans les mêmes proportions. 9. L'exposition au risque de change des banques est limitée actuellement et se situe nettement en deçà des limites prudentielles, et les transactions en devises sur le marché intérieur semblent être adéquatement contrôlées. Cependant, la réglementation prudentielle sur l’exposition des devises ne s’applique pas sur une base consolidée qui comprendrait le risque de change des filiales étrangères des banques marocaines. 10. La gestion du risque du crédit doit être améliorée. En 1998, plus de 12 pour cent de l’encours est constitué de créances en souffrance reconnues pour la plupart (67%) comme étant compromises2. Cependant les règles de classification des créances en souffrance semblent être respectées et le traitement fiscal de ces créances semble favoriser la reconnaissance ponctuelle des créances classées. Dans l’ensemble, la qualité du portefeuille des créances nettes des 2 10% des créances dans la catégorie ‘compromises’ sont en fait recouvrés après plusieurs années. 7 provisions ne menace pas le ratio de solvabilité des banques commerciales. Le système bancaire possède une base de capital relativement confortable constituée de capital de première catégorie et donnant lieu à un ratio de solvabilité de plus de 12 pour cent en moyenne. 11. Cependant, certains établissements possèdent des ratios de solvabilité plus faibles et peuvent même être sous-capitalisés. Jusqu’à ce jour, nonobstant le besoin immédiat d’une vaste restructuration de la CNCA ou du CIH, aucun des mécanismes de résolution des crises n’a été testé. 12. Le rendement satisfaisant des fonds propres des banques marocaines est atteint en dépit du degré relativement élevé de capital de première catégorie, du besoin important de provisions sur les créances et de la forte proportion d’actifs sans risque à faible rendement qui contribuent à augmenter les coûts de l’intermédiation bancaire. La solidité et la rentabilité satisfaisantes du système bancaire marocain comportent donc en contrepartie un coût qui se répercute sur les taux pratiqués sur les crédits et les dépôts bancaires. Dans une certaine mesure, la concurrence limitée et le manque de dynamisme dans l’expansion du marché bancaire permettent aux principales banques commerciales de réaliser des résultats financiers satisfaisants en imposant au marché des marges d’intermédiation qui assurent la récupération des coûts d'intermédiation. 13. Les taux bancaires débiteurs, et en particulier les taux à court terme, ne réagissent pas rapidement aux conditions du marché. Ceci est en partie attribuable aux rendements des valeurs du Trésor qui ne sont pas suffisamment représentatifs de l’état des liquidités du système financier alors qu’ils servent normalement de prix de références pour la tarification des crédits et des dépôts. Le mécanisme d’adjudication a longtemps donné lieu à une allocation segmentée des valeurs du Trésor alors que les taux de rendement sur ces titres, en particulier ceux des titres à court terme, n'étaient pas validés par un volume adéquat d’activité du marché secondaire. L’activité du marché secondaire de même que le rôle d’animation dévolu aux négociants spécialisés était caractérisée jusqu'en 1997 par la prolifération d’instruments non homogènes causée essentiellement par les règles d’adjudication du marché primaire. Depuis 1998, le Trésor procède systématiquement à des émission par assimilation, visant à réduire la prolifération des instruments. 14. Les risques du système des paiements sont faibles car jusqu’à 40 pour cent de tous les chèques compensés sont intra bancaires. De plus, les banques commerciales conservent des réserves obligatoires importantes établies à 10 pour cent des dépôts à vue à moins de trois mois de même que d'importants portefeuilles de valeurs du Trésor pour couvrir les éventuelles positions débitrices résultant du règlement de la compensation interbancaire à la Banque Centrale. 15. La gestion de la dette intérieure du Maroc a pendant longtemps mis surtout l’accent sur le placement de nouvelles valeurs du Trésor en vue de satisfaire les besoins de financement de l’Etat plutôt que sur la minimisation des coûts d’emprunt. Contrairement aux marchés les plus développés, le segment le plus mince du marché des valeurs du Trésor au Maroc était celui des titres à court terme en dépit de la baisse générale des taux d’intérêt depuis 1993 et d'une structure de taux donnant lieu à des coûts d’emprunt plus élevés pour les titres de plus longue échéance. La stratégie du Trésor a récemment évolué vers la minimisation des coûts qui est devenue un de ses objectifs phares. La difficulté du Trésor à trouver des acheteurs sur le court terme a pu expliquer la dominance des titres à long terme. En 1997, les émissions à court terme représentaient 27 pour cent des souscriptions, et augmentent depuis pour atteindre en 1999, 38 pour cent des souscriptions. 16. Dans l’ensemble, les conditions macro-économiques relativement propices des dernières années n’ont pas été accompagnées par une progression marquée du marché des capitaux. L’expansion du marché boursier a été essentiellement liée aux initiatives de privatisation. Même si les conditions du marché boursier ont été hautement favorables depuis 1993, il n’y a eu que très 8 peu de première émission publique par des sociétés privées non financières, excepté près de cinq opérations en 1998/99. De plus, le montant total des valeurs nouvellement émises, principalement des billets de trésorerie, décroît depuis 1996. Le marché boursier est doté d’une infrastructure relativement moderne qui vient d’être complétée par l’introduction récente d’un dépositaire central des titres. Par rapport à la pratique dominante des marchés plus avancés, la réglementation des titres et du marché boursier au Maroc, qui met adéquatement l’accent sur la protection de l’investisseur, permet aux autorités politiques d'exercer des pouvoirs discrétionnaires importants sur les opérations du marché des capitaux. 17. La faiblesse du développement du marché des capitaux semble davantage attribuable à la carence de l’offre qu’à celle de la demande. Stimulée par les performances boursières, la demande pour les placements en valeurs mobilières s’est traduite par un forte augmentation des opérations des OPCVM qui après leur création en 1995 ont accumulé des actifs atteignant 38 Mds de dirhams à fin juin 1999. En raison en partie du manque d’émission de nouvelles actions qui limite la diversification des portefeuilles, les fonds de placement sont principalement constitués d'obligations et de portefeuilles mixtes d’obligations et d’actions. Le cadre réglementaire des OPCVM contient plusieurs des éléments d’une réglementation moderne. Toutefois, si des inquiétudes subsistent, elles ont trait à la rigueur de la supervision, à la valorisation adéquate des actifs, à l’application des règles d’audit et aux mesures de protection des épargnants. Principales recommandations a) Réduire les coûts d’intermédiation bancaire tout en préservant la stabilité financière des banques i. Accroître d’une façon graduelle le ratio d’adéquation des fonds propres tout en permettant le recours explicite à du capital de deuxième catégorie défini d’une manière conforme aux directives du comité de Bâle 3 ii. Réduire progressivement les réserves monétaires obligatoires non rémunérées iii. Poursuivre la modernisation du système des paiements, dont un système électronique interbancaire de compensation et règlement, en vue de réduire les délais de compensation et les soldes d'encaisse détenus pour fins de règlement b) Améliorer la réglementation prudentielle et l’information financière i. Adopter et mettre à exécution des nouvelles normes comptables en vertu des principes comptables internationaux, comprenant des états financiers consolidés. Introduire dans le même temps des règles claires sur la radiation des créances, basées sur des principes comptables sains tel que préconisé par la Banque des Règlements Internationaux4 ii. Réviser le ratio de diversification des risques par rapport au capital bancaire pour réduire les recours aux dérogations et ne permettre les dérogations qu’en fonction de principes ou règles explicites iii. Contrôler et faire respecter la réglementation prudentielle sur une base consolidée autant pour les opérations intérieures que pour les opérations avec l’étranger 3 Le point de vue du Ministère des Finances est que le "recours à du capital de deuxième catégorie n'est pas de nature à contribuer au renforcement de la solidité financière des établissements de crédit en raison de leur exigibilité". 4 Le nouveau plan comptable bancaire a été introduit en janvier 2000. 9 iv. Interdire l’actionnariat par la Banque Centrale dans des banques dont elle assure la supervision v. Fournir à la Direction de la Banque Centrale chargée de la supervision et du contrôle des Etablissements de Crédit les ressources matérielles et humaines requises pour moderniser ses systèmes d’information et introduire une révision des rapports de supervision qui soit conforme aux nouveaux principes comptables vi. Renforcer le suivi du risque de change lié aux emprunts extérieurs du secteur privé c) Accroître la concurrence dans le crédit bancaire et la mobilisation de l’épargne i. Abolir l’interdiction de rémunérer les comptes-chèques des particuliers ii. Même si le taux fixe administré sur les comptes d’épargne a été remplacé par un taux indexé, ce taux ne permet pas le jeu de la concurrence et devrait donc être libéralisé dans une prochaine étape5 iii. Réviser le champs d’application et le taux de la commission – fixé actuellement à 0,2 pour cent - sur les transactions en devises en vue de renforcer le marché intérieur des changes et accroître la concurrence dans le financement en devises iv. Minimiser les conflits d'intérêt associés aux attributions de l’association bancaire (GPBM) et de l'association des Sociétés de Financement (APSF) en tant que membres du Comité des Etablissements de Crédit au sujet de l'examen des demandes d'agrément et de leur renouvellement par les nouvelles institutions bancaires ou sociétés de financement d) Promouvoir la formation des taux reflétant les conditions du marché et poursuivre la modernisation du marché des Bons du Trésor. i. Améliorer la programmation des émissions de Bons du Trésor et introduire des engagements fermes de la part du Trésor de mettre en vente des montants minimums de bons de différentes échéances à chaque adjudication6 ii. Viser la minimisation du coût de la dette intérieure de l’Etat et accroître l’offre d’instruments pour la gestion des liquidités, en augmentant sensiblement le recours aux Bons du Trésor à court terme dont les échéances sont d’un an et moins7 iii. Réviser le mécanisme d’adjudication en vue de limiter la prolifération de titres disparates et de permettre une meilleure confrontation de l’offre et la demande sur les titres adjugés iv. Développer un gisement de titres homogènes en émettant par assimilation des montants supplémentaires de titres de référence8 5 La rémunération des comptes sur carnet est alignée sur la rémunération des bons du Trésor émis sur le marché des adjudications depuis le 1er juillet 1999. 6 Les engagements sont annoncés trimestriellement depuis juin 1999 et font suite à des annonces semestrielles. 7 Les souscriptions sur le court terme sur les 3 dernières années enregistrent une augmentation: en 1997-98-99, 27, 32 et 38 pour cent des souscriptions ont été faites à court terme. 10 v. Pour accélérer la consolidation des Bons du Trésor existants, répondre, en fonction des conditions du marché, aux propositions des participants institutionnels visant à remplacer dans leurs portefeuilles plusieurs titres disparates par un nombre restreint de titres du Trésor nouveaux ou déjà émis.9 vi. Prévoir un mécanisme de coordination permettant à la Banque Centrale d'assurer une supervision adéquate des opérations du nouveau dépositaire central en ce qui concerne la conservation et la compensation des titres du Trésor vii. Il serait souhaitable que les opérations de repos sur les bons du trésor soient appuyées par des contrats standard définissant entre autres, le transfert de propriété et le prix de cession des titres, la convention de rétrocession, et les conditions de l'opération de crédit e) Développement du marché des capitaux i. Améliorer la réglementation des fonds communs de placement au sujet en particulier des responsabilités fiduciaires et des attributions des gestionnaires des fonds communs de placement, de l’intégrité des transactions entre sociétés apparentées et de l’évaluation des actifs ii. En conformité avec les principes émis par l'OICV, attribuer à la Commission des Valeurs l’autorité suffisante pour faire appliquer les règles prudentielles et les mesures relatives à la protection des épargnants et émettre les directives appropriées si besoin en est iii. Envisager l'introduction d'un système de règlement brut en temps réel pour les effets de grande valeur comme complément au système des paiements, en particulier pour le règlement des transactions de valeurs mobilières. Il serait souhaitable que la Banque Centrale se réserve le droit de superviser les opérations d'un tel système de règlement iv. Examiner l’opportunité d’introduire pour une période limitée des incitations fiscales visant à promouvoir l’introduction en bourse de nouvelles entreprises de même que l’augmentation de la proportion du capital-action négociable en bourse des entreprises déjà cotées Développements récents 18. Plusieurs actions engagées récemment par les autorités marocaines visent à améliorer la performance du système financier et sont essentiellement en concordance avec les recommandations présentées dans cette note. Au niveau du secteur bancaire, un arrêté du Ministre des Finances mis en vigueur en 1998 a précisé dans quelles conditions les banques sont habilitées à faire du crédit au logement social, en vertu de quoi elles obtiennent les pouvoirs de réalisation rapide des gages hypothécaires dont bénéficiait exclusivement le CIH. Les banques devront sous peu présenter des états financiers consolidés et les rapports de supervision des banques seront adaptés en conséquence. Enfin, la banque centrale et le Groupement Professionnel des banques ont entrepris un projet de modernisation du système des paiements en vue de réduire les délais de compensation de même que les soldes d’encaisse maintenus pour fins de règlement. 8 L'homogénéisation des titres est en cours, depuis fin 1997, le Trésor émet par assimilation sur une ligne donnée jusqu'à que son gisement atteigne environ 1 Md de DH. 9 Le Trésor a fait cette proposition aux investisseurs, et une opération de regroupement des lignes devrait avoir lieu prochainement. 11 19. Donnant suite à une plus grande standardisation des titres du Trésor et à l’introduction des négociants spécialisés en valeurs du Trésor, un programme d’actions exhaustif et clairement défini a été présenté récemment par le Ministre des Finances afin de parfaire la modernisation du marché des valeurs du Trésor. Ce programme touche en particulier les opérations d’adjudication, le recours à la technique d’assimilation, la consolidation des valeurs en circulation et les opérations du marché secondaire. Il préconise aussi un plus grand recours par le Trésor aux titres à court terme. Les mesures proposées s’attaquent à l’ensemble des faiblesses du marché observées dans cette note et contribueront à améliorer sensiblement l’efficacité du marché de même que la rationalité de la gestion de la dette intérieure du Gouvernement. 20. S’agissant du marché des capitaux, un projet de loi portant sur la gestion de portefeuille pour compte de tiers est en cours de finalisation. Il vise à instituer une meilleure définition des conditions d’exercice des gestionnaires de portefeuille avec le souci d’affermir l’autonomie des gestionnaires par rapport aux sociétés auxquelles ils sont affiliés et d’améliorer la protection des investisseurs. Enfin, un amendement au cahier des charges de la société gestionnaire de la Bourse de Casablanca a été introduit récemment. Par un réaménagement justifié des commissions, il réduit les barrières à l’entrée résultant de l’obligation des sociétés de bourse d’être actionnaire à part égale dans la Bourse de Casablanca. Toutefois, cet amendement s'accompagne d'un encadrement de l’affectation des résultats dégagés par la Bourse, qui réduit sensiblement l'autonomie de gestion de la SBVC. 12 2. INTRODUCTION 21. Tout en reflétant l’attention accordée par la Banque au rehaussement de la performance du secteur financier de ses pays membres, la présente note de stratégie permet de faire un état des lieux sur les progrès réalisés par le système financier suite aux réformes adoptées depuis une dizaine d’années. Cette note identifie également quelques orientations stratégiques pour guider son évolution dans un contexte d’une intégration grandissante au marché financier international. SOMMAIRE DES REFORMES DU SECTEUR FINANCIER 22. Depuis le début des années 90, le secteur financier au Maroc a connu une période de libéralisation marquée par deux volets de réformes qui ont reçu le soutien de la Banque. Le premier volet de réformes lancé en 1991 visait essentiellement le secteur bancaire tandis qu’au milieu des années 90, le deuxième programme de réformes portait davantage sur le développement du marché des capitaux tout en poursuivant les mesures de libéralisation du secteur financier. Plus récemment, les efforts de réformes concernaient les organismes d'épargne institutionnelle (assurances et retraites) dans le cadre d’une opération de prêt conclue avec la Banque en 1998. 23. Parmi les principales mesures mises en œuvre pendant cette période, il faut souligner l'élimination de l'encadrement du crédit, la libéralisation des taux d'intérêt, la refonte du cadre législatif de l'activité des établissements de crédit par l'adoption en 1993 d'une nouvelle Loi Bancaire, la suppression progressive des conditions obligatoires de placement, et le renforcement de la réglementation prudentielle des banques en fonction des normes internationales. En outre, des mesures importantes ont été adoptées pour développer le marché des capitaux. Elles comportaient : l'élargissement du marché des adjudications des Bons du Trésor aux investisseurs institutionnels, l'établissement du cadre juridique et réglementaire régissant les opérations du marché boursier et les fonds communes de placement, et l'adoption de la loi sur les titres de créances négociables (TCN). 24. Grâce à ces réformes le secteur financier opère de plus en plus selon des règles du marché alors que l’intermédiation financière s’est intensifiée. Ainsi, le ratio M2 diminué des billets en circulation, a progressé de près de 41 à 55 pour cent du PIB de 1992 à 1998. Toutefois ce niveau de développement du secteur financier demeure faible par rapport à d'autres pays comme l'Egypte et la Jordanie qui atteignent des taux supérieurs à 65 pour cent du PIB. De plus, cette progression a eu peu d’impact sur le secteur réel. Les données agrégées concernant l’épargne et le financement intérieur de l’économie marocaine conduisent aux constats suivants : 13 Graphique 1: Structure des dépôts du système bancaire-1998 100% Dépôts à terme et comptes d'épargne 80% 60% Dépôts à vue 40% 20% Maroc Turquie Pologne Roumanie Jordanie Egypte 0% Graphique 2: Epargne et Investissement en % du PIB - 1998 50 40 Investissement Domestique Brut 30 20 Epargne Nationale Brute 10 M ala isie Tu nis ie Th aila nd e M aro c Tu rqu ie Eg yp te Jor dan ie Po log ne 0 Graphique 3: Crédit au secteur privé en % du PIB-1998 120% Malaisie 100% Jordanie 80% 60% Maroc Liban 40% Egypte 20% Turquie 0% 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 Graphique 4- Ratio M2-Billets/PIB 120% Egypte 100% Jordanie 80% Turquie 60% Maroc 40% Tunisie 20% Thailande Pologne 0% 1992 1993 1994 1995 14 1996 1997 1998 1999 Ø Les crédits sont principalement à court terme . Malgré la progression des crédits bancaires de 30 pour cent du PIB en 1992 à 57 pour cent en 1998, ce niveau reste bas par rapport à d'autres marchés émergents plus avancés comme Hong Kong (172 pour cent), et Singapour (110). De plus, parallèlement à l’importance des ressources bancaires de courte échéance, près de la moitié des crédits bancaires sont d’une maturité inférieure à 1 an, les crédits à long terme ne représentant que 11 pour cent des crédits du système bancaire. Quant au financement direct, l’évolution boursière et la croissance des OPCVM indiquent une disponibilité croissante des capitaux privés pour les placements à long terme. Aussi, une mobilisation importance de capitaux privés a soutenu les récents efforts de privatisation du Gouvernement. Néanmoins, il faut noter l'absence presque totale depuis de nombreuses années de premiers appels publics à l’épargne par des entreprises privées non-financières sur le marché marocain soit par des titres de créance négociables soit par des augmentations de capital. Ø L'épargne financière est surtout constituée d’actifs liquides. La composition de l'épargne financière est restée relativement stable au cours de ces dernières années, près de 65 pour cent des actifs financiers détenus par les agents non financiers étaient sous forme de dépôts à vue ou de dépôts à terme d'une durée inférieure à un an en 1998. Environ la moitié des dépôts bancaires sont des dépôts à vue, soit un niveau beaucoup plus important que celui observé dans d'autres pays comme la Jordanie (15 pour cent) et l'Egypte (11 pour cent). Les placements à moyen terme ou sous forme d'épargne institutionnelle ont augmenté légèrement de 23 à 29 pour cent de l'ensemble des placements de 1992 à 1998 (voir annexe 2). Le taux de bancarisation semble avoir peu progressé au cours de ces dernières années. Selon la banque centrale, le taux de bancarisation de la population active atteint 37 pour cent à la fin de 1997. Ø Stagnation du taux d’épargne. L'épargne nationale brute s'élève à 17,7 pour cent du PIB en 1998 et stagne depuis une quinzaine d'années. Ce taux de même que le taux d’investissement domestique estimé à 22,5 pour cent du PIB est faible par rapport à d'autres pays de la région (voir graphique 2). Ø Le Trésor continue d'absorber une partie importante des ressources du système financier. Près de 29 pour cent des emplois des agents non-financiers ont contribué au financement du Trésor en 1998 (43 pour cent en 1992). Parallèlement à la baisse du poids relatif de la dette extérieure du Gouvernement, sa dette intérieure a augmenté de 27,7 à 38,4 pour cent du PIB de 1992 à 1998. De plus, près de la moitié de l'encours de cette dette intérieure Gouvernementale mobilise encore des ressources à long terme (supérieure à 7 ans) même si l'Etat fait un recours croissant au court terme, la proportion des adjudications à court terme ayant atteint 32 et 38 pour cent en 1998 et 1999. 25. Cette étude est présentée en cinq sections: (a) la première traite de la performance du secteur bancaire et du cadre réglementaire; (b) la deuxième porte sur le marché des valeurs du Trésor; (c) la troisième traite du système des paiements, (d) la quatrième porte sur les opérations des fonds communs de placement et le marché boursier, et la dernière section traite du marché des changes. 15 3. PERFORMANCE DU SYSTEME BANCAIRE ET CADRE REGLEMENTAIRE 1. CADRE INSTITUTIONNEL 26. Les établissements de crédits sont constitués de 21 banques10 (12 banques commerciales, 4 banques spécialisées, 4 filiales et une succursale de banques étrangères) et de 70 sociétés de financement. Les banques commerciales représentent près de 78 pour cent des actifs non consolidés des établissements de crédit, les banques spécialisées représentant 22 pour cent de ces actifs. L’ensemble des établissements de crédits est régi par la loi bancaire de juillet 1993 qui a éliminé la distinction entre les banques commerciales et les organismes financiers spécialisés11. Cette loi a également unifié le cadre légal et la supervision de l’ensemble des établissements de crédit. Trois retraits d'agréments ont été opérés récemment sur des sociétés de financement pour non respect de la réglementation prudentielle. A. Structure d'actionnariat 27. Présence de l'Etat. Un des événements marquant l’évolution du secteur bancaire au cours de la période 1990-96 a été la privatisation en 1995 de la BMCE (Banque Marocaine du commerce extérieur), une des plus grandes banques du Maroc. Ainsi, la présence de l’Etat à travers sa présence dans la BNDE, le CIH, la CNCA, et la BCP a diminué et son poids dans ces banques représente aujourd'hui 27 et 30 pour cent respectivement du capital et des actifs du secteur bancaire à fin 1998 12. Le rôle de l’Etat est caractérisé par : (a) le contrôle des trois banques spécialisées dont la CNCA qui est pourvu d’un capital provenant entièrement de l’Etat et; (b) sa forte participation dans le capital de la BCP (Banque Centrale Populaire), organe central du groupe CPM (Crédit populaire du Maroc). Le CPM, constitué d’un réseau de 19 banques mutuelles régionales qui fonctionnent sous la tutelle de la BCP, est le plus grand établissement bancaire au Maroc avec près de 29 pour cent des dépôts bancaires à fin 1998. 28. Introduction en bourse. Les sept banques cotées à la bourse13 de Casablanca représentent une capitalisation de 38,5 Mds de Dh à fin mars 2000, soit 30 pour cent de la capitalisation boursière. La part des petits porteurs d’actions dans le capital des établissements financiers cotés en bourse se situerait dans la plupart des cas entre 10 et 20 pour cent. De même, 10 La Banque Centrale Populaire est l'une de ces 21 banques. Ce chiffre considère les 20 établissements (la Banque Centrale Populaire et les 19 Banques Populaires Régionales) comme une même entité, le Groupe du Crédit Populaire du Maroc. 11 Les organismes financiers spécialisés étaient la BNDE (Banque nationale pour le développement économique), dédiée au crédit industriel, le CIH (Crédit immobilier et hôtelier), consacré au financement du logement et du secteur hôtelier, et la CNCA (Caisse nationale de crédit agricole) consacrée au financement de l’agriculture. Enfin, le FEC qui a récemment accédé au statut de banque se consacre au financement des communautés locales. 12 Le poids de l'Etat dans le système bancaire a été calculé au prorata de sa participation dans les actifs et les capitaux des banques rapporté au total des actifs et des capitaux du système bancaire. 13 Il s’agit de la BCM, BMCE, BMCI, CDM, et WafaBank ainsi que deux banques spécialisées, la BNDE et le CIH. 16 les titres de 9 sociétés de financement sont négociés en bourse et constituent 3 pour cent de la capitalisation boursière. 29. La part du capital étranger dans les banques marocaines atteint 21 pour cent des actifs des banques commerciales à fin 1998. Sur les trois dernières années, plusieurs banques internationales ont augmenté leur participation dans le capital des grandes banques marocaines14. Des prises de majorité des participations françaises dans les banques marocaines se sont opérés au cours de l'année 1999: BMCI (56% BNP), Crédit du Maroc (51% Crédit Lyonnais) et la SGMB (51% Société Générale). B. Taille du système bancaire et parts de marché 30. Comme dans plusieurs pays, le secteur bancaire au Maroc, qui emploie près de 24 mille personnes, domine largement le système financier avec un actif total de 301 Mds de Dh à fin 1998, soit environ 88 pour cent du PIB. De plus, les banques contrôlent 80 pour cent des sociétés de crédit-bail, gèrent 70 pour cent des actifs des fonds communs de placement et possèdent 10 des 15 sociétés de bourse. Néanmoins, la taille du système bancaire et le taux de bancarisation demeurent relativement faibles à l’échelle régionale et internationale 15. Moins de 16 pour cent de la population totale disposerait d’un compte bancaire. Le taux de bancarisation en fonction de la population active serait de 37.4 pour cent à la fin de 1997. Entre 1992 et 1998, le rythme d’expansion du crédit a reflété l’accroissement de la collecte des dépôts et est demeuré nettement en deçà d’un taux de croissance excessif pouvant mettre en péril l’équilibre financier du système bancaire. 14 L'actionnariat étranger de la BCM, BMCE et WafaBank s'élevait respectivement à 25,2 14,5 et 16,6 pour cent à fin 1999 contre 24, 13 et 14 pour cent respectivement à fin 1992. 15 A l’échelle régionale, les 3 plus grandes banques marocaines arrivent à la 13ième, 19ième et 21ième position parmi les 50 plus grandes banques du continent africain. De plus, la taille du système bancaire (environ 29 milliards de dollars) donne lieu à un actif bancaire par tête d'environ 9 700 Dh soit l’équivalent de 900 dollars EU contre près de 2 000 dollars en Tunisie. 17 Graphique 5 : Evolution des actifs, dépôts et crédits en fonction du PIB 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 Crédits/PIB 39,5% 40,8% 40,0% 44,5% 42,8% 46,1% 52,7% Dépôts/PIB 45,9% 48,8% 48,4% 52,2% 48,6% 53,8% 53,7% Actifs/PIB 76,4% 80,5% 80,8% 85,0% 79,3% 86,1% 88,2% Source : Banque Al-Maghrib; Direction du Trésor au Ministère de l’Economie et des Finances 31. Parts de marché et concentration du secteur. A l’exception de la baisse de la part de marché des banques spécialisées16, l’activité bancaire (l’octroi des crédits et la collecte des dépôts) s’est répartie entre les mêmes acteurs depuis le début des années 90 avec peu de changement dans les parts de marché des principale s banques commerciales. En 1998, les banques commerciales mobilisent environ 93 pour cent des dépôts et les deux tiers des crédits. De même, le secteur bancaire est relativement concentré, les cinq plus grandes banques représentent les deux tiers des actifs et une banque (CPM) représente à elle seule près de 29 pour cent des dépôts du système bancaire. L’entrée en jeu des sociétés de financement depuis le milieu des années 90 pourrait progressivement compromettre cette stabilité. 32. Le réseau d'agences bancaires s'est développé rapidement au cours de ces dernières années passant de 976 agences en 1990 à 1356 agences à fin 1998 tout en donnant lieu à un accroissement des actifs moyens par agence de 174 à 222 millions de Dh. L'implantation bancaire est concentrée dans les zones urbaines, les six villes les plus importantes du Maroc représentant plus de 53 pour cent du réseau bancaire. La densité du réseau est faible à l’échelle du pays avec près de 20 mille habitants par agence en 1998 malgré une nette amélioration par rapport à 1990 (25 mille habitants par agence). 33. Développement des filiales de banques. Vers le milieu des années 90, les banques ont accéléré le développement de leurs activités de crédit par le biais de leurs filiales qui sont principalement des sociétés de financement destinées au crédit à la consommation et au créditbail. Elles se sont également engagées dans le marché des capitaux par la création de sociétés de bourse et la promotion d’organismes de placement collectif (Sociétés d’investissement à capital 16 Les banques spécialisées ont vu baisser leur part de marché en terme de crédit de 35 pour cent en 1992 à près de 33 pour cent en 1998. 18 variable, SICAV). Les crédits des sociétés de financement qui sont des filiales des banques s’élèvent à 6,6 Mds de Dh, soit un montant équivalent à 4,8 pour cent de l’encours des crédits octroyés directement par les banques. En ce qui concerne la présence des banques marocaines par le biais de filiales à l'étranger, elle est essentiellement associée à l'offre de services bancaires aux Marocains résidant à l'étranger (MRE), en particulier en France et en Belgique. 19 SCHEMA 1: SYSTEME FINANCIER MAROCAIN - CADRE INSTITUTIONNEL AUTORITES DE REGLEMENTATION OPERATEURS ET DE SUPERVISION Banque Centrale Banque Al-Maghrib 17 Banques (21) Sociétés de Financement (70) - Banques commerciales (9) - Crédit à la consommation (35) - Banques spécialisées (7) - Crédit-bail (8) - Filiales de banques étrangères (4) - Autres (27) - Succursale de banque étrangère (1) Associations professionnelles: GPBM*, APSF, ASFIM Ministère des Finances Réseau Trésor (collecte de la petite épargne) - Réseau comptes chèques postaux (CCP) - Caisse d'Epargne nationale, CEN Epargne Institutionnelle - Caisse de Dépôts et Gestion (1) - Compagnies d'assurances (19), caisse de retraite et de prévoyance (4) - Banques offshore (3) Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières (CDVM) Marché des capitaux - Bourse de Casablanca - Sociétés de Bourse (13) - Organismes de Placement collectif des Valeurs Mobilières, OPCVM (52) * Le Groupement Professionnel des Banques du Maroc (GPBM) est l’instance professionnelle des banques ; il communique notamment les décisions et positions communes de la profession en matière d’environnement opérationnel des banques et publie régulièrement des recommandations sur les taux de base bancaire. Les autres associations professionnelles incluent l’Association Professionnelle des Sociétés de Financement (APSF) et l’Association des Sociétés de Bourse et des OPCVM (ASFIM). 34. Les sociétés de financement. Le montant des crédits distribués par les sociétés de financement s’élevait à 20,1 Mds de Dh à fin 1998 soit un montant équivalent à 12 pour cent des crédits du système bancaire en 1998. Les sociétés contrôlées par des groupes bancaires représentent la quasi totalité du marché du crédit-bail avec quatre sociétés représentant plus de 80 pour cent du secteur alors que les filiales de banques dans le crédit à la consommation n’accaparent que le tiers de l'activité du secteur, le reste étant essentiellement réparti entre deux sociétés, Crédit Eqdom (31 pour cent) et Crédor (14 pour cent). Les taux d’intérêts pratiqués par ces sociétés correspondent au taux maximum des intérêts conventionnels, fixé par la réglementation au 31 septembre 1999 à 17,83 pour cent, contre des taux moyens de 10,05 pour cent pour les banques. Pour leur financement, ces sociétés émettent des bons des sociétés de financement (BSF) dont l’encours global s’élevait à 3,6 Mds de Dh à fin juin 1999. Les banques achètent une partie importante des bons émis par leurs filiales. 17 Voir la section se rapportant sur la réglementation et supervision bancaire pour une répartition des compétences entres les différentes instances réglementaires. 20 2. A. PERFORMANCE DU S ECTEUR B ANCAIRE Structure de bilan des banques 35. La libéralisation du secteur bancaire depuis le début des années 90 s’est traduite par la réduction progressive de tous les emplois obligatoires des banques qui représentent aujourd’hui 2 pour cent des dépôts à vue bancaires contre environ 46 pour cent en 1991. Les effets de cette mutation n’ont pas encore produit de mouvements importants dans les principaux postes du bilan des banques (Tableau 1) alors qu’ils ont sensiblement amélioré les comptes de résultat. L’évolution du bilan des banques commerciales18 de 1993 à 1998 démontre: (a) une diminution du portefeuille des valeurs du Trésor de 27 pour cent de l'actif en 1993 à 23 pour cent à fin 1998, (niveau encore élevé relativement à d'autres systèmes bancaires), (b) un redéploiement des actifs antérieurement dédiés aux valeurs du Trésor en faveur des crédits qui ont augmenté de 43 pour cent à 48 pour cent des actifs de 1993 à fin 1998 et; (c) un accroissement de l'effort de provisionnement des créances en souffrance. Si l'on rapporte le crédit au secteur privé accordé par les banques commerciales au PIB, le ratio passe de 25 pour cent en 1993 à environ 48 pour cent en 1998. Cette dernière évolution est en partie attribuable aux privatisations réalisées depuis 1993. Tableau 1 : Evolution de la structure de bilan du système bancaire (En pourcentage du total bilan) Fin 1993 Fin 1997 Fin 1998 Banques comm. Banque spéc. Système bancaire Banques comm. Banque spéc. Syst. banc. Trésorerie et intermed. Fin. Portefeuille Bons du Trésor Crédits à la clientèle Titres de placements et. Particip. Autres actifs PASSIF Trésorerie et intermed. Fin. Comptes de la clientèle Autres passifs 9,3 27,4 42,7 7,2 3,1 0,2 76,3 3,7 7,8 21,1 50,6 6,4 9,5 24,6 46,9 7,4 1,8 2,5 80,2 2,5 7,8 20,1 53,8 6,4 comm. 10,2 22,8 48,2 7,6 13,4 16,7 14,1 11,6 13,0 11,9 3,8 74,8 11,2 6,4 13,2 66,3 4,4 60,5 23,3 3,6 74,1 10,5 31,9 23,8 30,6 Provision pour créances en souffrance Fonds propres - dont capital 1,4 6,1 3,2 2,9 8,8 4,2 8,0 4,4 8,6 4,3 8,9 4,5 TOTAL BILAN (Mds Dh) 154,6 46,7 201,3 Mémos.: Ratio* prêts/dépôts* Source: Banque Al-Maghrib. 0,57 - - ACTIF Banq spéc. Syst. banc 1,6 2,8 82,0 2,8 8,3 18,3 55,7 6,6 11,2 10,6 11,1 9,3 63,7 14,8 4,7 73,0 7,6 28,6 18,6 35,6 10,0 60,9 13,9 7,7 3,9 3,3 7,8 4,3 6,0 4,6 8,3 4,5 11,4 4,2 9,4 5,8 11,0 4,6 216,3 56,4 272,7 234,1 66,8 301,0 0,64 - - - - Banques 0,66 Notes: (*) Le calcul du ratio prêts/dépôts n'est pas significatif pour les banques spécialisées. 18 En ce qui concerne les opérations de hors bilan des banques commerciales, elles sont principalement constituées d’engagements donnés (cautions, avals et crédits documentaires) en faveur de la clientèle du secteur non financier. L’importance de ces opérations par rapport aux opérations de crédit par décaissement a nettement diminué entre 1993-1998, le mo ntant total des engagements donnés était de 37,9 milliards de Dh à fin 1998 contre 55,6 milliards de Dh à fin 1992, représentant l’équivalent de 11 pour cent du total bilan des banques commerciales en 1998 par rapport à 39 pour cent en 1992. 21 B. Exposition aux risques de liquidité, de taux d'intérêt et de change 36. Risque de liquidité. L'exposition actuelle des banques marocaines au risque de liquidité est relativement limitée et l’expansion du crédit au cours des années récentes a été modérée. Les banques sont soumises à un coefficient de liquidité minimum de 60 pour cent entre leurs actifs disponible s à court terme et leurs exigibilités à vue. Les banques commerciales doivent également maintenir une réserve monétaire sous forme de dépôts non rémunérés auprès de la BAM d'un montant équivalent à 10 pour cent de leurs dépôts à vue. Les banques commerciales sont actuellement en situation d’excès de liquidité, leurs actifs liquides s’élevant à plus de 41 pour cent du total de leur bilan. Tableau 2 : Evolution de la structure d'échéances des crédits du système bancaire19 Fin de période 1993 Banques comm. Banques spé. 1998 Système bancaire Banques comm. Banques spé. Système bancaire Total (En pourcentage) 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 65,0 11,9 46,4 60,6 13,5 45,2 Crédits à court terme 20 Crédit à moyen terme et long terme 23,7 72,4 40,8 28,2 57,1 37,7 Créances en souffrance * 9,6 10,2 9,8 9,4 19,2 12,6 Créances non classées 1,7 5,5 3,0 1,8 10,2 4,5 Mémos. Total en Mds de Dh 66,1 33,6 101,7 112,8 54,8 167,6 Source: Banque Al-Maghrib. Note(*): La structure d’échéance des créances en souffrance et créances non classées n’est pas disponible. Tableau 3 : Evolution des dépôts du système bancaire de 1993 à 1998 Fin de période 1993 1994 1995 1996 Total (en % du total des dépôts) 100,0 100,0 100,0 100,0 - Dépôts à vue non rémunérés 47,5 48,4 48,4 46,4 11,3 11,8 12,1 12,8 - Dépôts à vue rémunérés (comptes sur carnets)21 - Dépôts à terme rémunérés (a) 37,9 36,9 37,1 37,8 - Autres dépôts 3,3 2,9 2,4 3,0 Mémos. : Dépôts/Bilan 60,5% 59,9% 61,4% 61,3% Source: (GPBM). Note: (a) près de 98 pour cent des dépôts à terme sont inférieurs à 1 an. 1997 1998 100,0 45,8 12,8 38,4 3,0 63,8% 19 Il est difficile de faire une analyse fine de l’évolution de la structure d’échéance des crédits du secteur bancaire en raison de l’absence de données sur la maturité initiale des créances en souffrance et des créances non classées. 20 Les crédits classés à moins de deux ans correspondent essentiellement à des crédits de trésorerie dont la durée moyenne est inférieure à 1 an. 21 Compte tenu de leur rémunération, les comptes sur carnets (actuellement rémunérés à 6 pour cent et plafonnés à 150 000 Dh par personne) ont connu une évolution importante, passant de 11 milliards de Dh en 1991 à 24,2 milliards en 1998. 22 100,0 47,1 13,4 36,4 3,1 59,9% 37. Le portefeuille des valeurs du Trésor des banques marocaines ne constitue pas une source importante et constante de liquidités. Le marché secondaire des valeurs du Trésor est encore en développement et les banques détiennent une quantité négligeable de Bons du Trésor adjugés à moins d’un an. Plus de 80 pour cent de leur portefeuille des valeurs du Trésor est d’une durée supérieure à 5 ans. Elles obtiennent par contre des liquidités par le biais d’opérations de pension contre des titres du Trésor en offrant à leurs clients une forme de dépôt à court terme rémunéré, supporté par des Bons du Trésor. Ces opérations de repos constituent d’ailleurs la majeure partie du volume de transactions du marché secondaire contre très peu de cessions fermes. 38. Le ratio de l’encours des crédits sur les dépôts pour les banques commerciales atteint 66 pour cent en 1998 contre un ratio de 57 pour cent en 1993. Exception faite du CPM qui détient un fort pourcentage de Bons du Trésor, ce ratio s’élève à plus de 78% pour cent pour les banques commerciales à fin 1998. La majeure partie des dépôts bancaires sont d’une durée inférieure à un an. Les banques bénéficient toutefois de la stabilité de leurs dépôts à vue et ont une faible dépendance vis-à-vis de gros dépôts à terme institutionnels ou commerciaux. En plus de la forte proportion des dépôts à vue, l’autre particularité importante des dépôts des banques commerciales marocaines est que près du tiers de ces dépôts provient des Marocains résidant à l’étranger (MRE). Les deux tiers de ces dépôts sont mobilisés par le CPM. Le risque de liquidité associé à ces dépôts a été faible au cours des dernières années, la part des dépôts MRE dans l'ensemble des dépôts des banques étant resté relativement stable autour de 28 à 30 pour cent. Néanmoins, vu que ces dépôts sont mobiles, ils représentent la source la plus importante du risque de liquidité du système bancaire marocain. 39. Pour répondre aux besoins de liquidité des banques, les interventions de la BAM sur le marché monétaire se font essentiellement à trois niveaux. Elle peut : (a) réescompter certains types de prêts par des pensions sur appels d'offres à 7 jours à l'initiative de la BAM; (b) elle peut octroyer des pensions à 5 jours à l'initiative des banques et; (c) fournir des pensions à 24 heures à l'initiative de la BAM ou des banques lorsque le compte ordinaire ouvert à la BAM est négatif, (d) mener une politique d'open market et (e) procéder à des reprises de liquidité par le biais de dépôts à très court terme (moins de 7 jours) lorsque les institutionnels sont en situation de surliquidité 22. Les pensions à 7 jours représentent la quasi totalité des interventions de la BAM sur ce marché. En 1998, la moyenne quotidienne de ces interventions était de l'ordre de 2,1 Mds de Dh avec des pointes atteignant 4 Mds de Dh et plus. Quant à l'activité de prêt/emprunt interbancaire elle reste modérée avec un encours moyen de 3,9 Mds de Dh et un volume d'échange mensuel de 9,7 Mds de Dh à fin juin 1999. Ces opérations interbancaires au Maroc se font en général sans garantie. 40. Risque de taux. La structure des échéances et de la rémunération des éléments du bilan agrégé des banques commerciales, tel que présenté dans le Schéma 2, fournit une estimation rudimentaire de la sensibilité globale des ces banques à la variation des taux. Elle ne permet cependant pas une quantification du risque de taux. Dans l’ensemble, les banques commerciales ont une faible vulnérabilité immédiate aux fluctuations à court terme des taux d’intérêt. Il est évident en contrepartie que, vu l’importance des dépôts à vue dont le rendement implicite augmente avec la hausse des taux, la marge nette des banques résultant des produits et des charges d’intérêt diminuera sensiblement dans un contexte de baisse continue des taux d'intérêt alors qu’elle augmentera dans la situation inverse. 22 BAM est intervenue dans l'été 1999 afin d'éponger la liquidité offerte par les institutionnels, au moment où les adjudications du Trésor ont été suspendues suite à l'effet de l'octroi de la deuxième licence GSM, qui a apporté une source importante de financement au Trésor (1,1 Md de DH). 23 Schéma 2 : Bilan des banques commerciales à fin 1998 - Structure d'échéance et rémunération Actif Emplois à CT (≤ 1 an) rémunérés Passif 39 % Emp. MT et LT rémunérés (dont Valeurs du Trésor 42 % 23 %) Autres (non rémunérés) 19 % Ressources à CT rémunérées 5 % Ress. à CT non rémunérées 37 % MT et LT rémunérés 36 % Autres (non rémunérés ) 22 % 41. Risque de change. L’exposition au risque de change des banques marocaines est limitée, moins de 1 pour cent des crédits et dépôts bancaires étant libellés en devises. Les banques ont des positions en devises qui se situent nettement en dessous des limites prudentielles sur les positions globales en devise et les positions par devise23. Cependant, une part importante des opérations en devises sont traitées par les filiales des banques marocaines à l’étranger qui ne sont pas soumises aux limites fixées par Bank Al Maghrib mais à celles du pays hôte. De même, la position consolidée en devises des groupes bancaires n’est pas suivie par les autorités de tutelle. Néanmoins, les banques transmettent régulièrement à Bank Al Maghrib les états financiers de leurs filiales à l’étranger. C. Risque de Crédits 42. Le niveau des créances en souffrance du système bancaire est relativement élevé ; il représentait 12,6 pour cent des crédits bancaires à fin 1998 (l'équivalent de 5 pour cent du PIB) par rapport à 7,6 pour cent en 1992 (Tableau 4) et augmenterait à nouveau à fin 1999 en atteignant 14,17 pour cent des crédits. Cette aggravation est essentiellement due aux banques exspécialisées (CIH, BNDE, CNCA) qui afficheraient des taux de créances en souffrance de 25,8 pour cent des crédits à fin 1999 contre 9,3 pour cent en 1992. En 1998, près de 90 pour cent de l'encours des créances en souffrance appartient à la dernière catégorie prévue dans les règles de classification et est, dans une large mesure, irrécouvrable.24 La moyenne d’âge des créances en souffrance serait de plus de 5 ans. Le traitement fiscal des provisions des créances en souffrance favorise la dégradation ponctuelle des créances en arriérés étant donné que seules les provisions pour créances classées dans la dernière catégorie sont déductibles des revenus sujets à l’impôt. 43. La hausse du niveau des créances en souffrance dans le bilan des banques n'est pas entièrement attribuable à la détérioration de la qualité de ces actifs car elle traduit en partie le renforcement des règles de classification des créances en souffrances introduites en 1993 dont la mise en application s’est poursuivie pour la plupart des banques jusqu'à la fin 1996. Les banques ex-spécialisées, et notamment le CIH et la CNCA voient actuellement leurs créances en souffrance s'aggraver et sont en cours de mise en conformité avec les procédures de classification. 23 Voir section sur Marché des changes. 24 Le recouvrement des créances en souffrance a atteint 1,4 Md de DH en 1998 pour les banques commerciales, ce qui conduit à un ratio de dotations nettes aux provisions sur crédits moyens de 1,1 pour cent ce qui reflète une certaine baisse comparé à 1993 (1,7 pour cent). 24 De plus, plusieurs banques ne recourent pas à la radiation des créances irrécouvrables même dans les cas où elles seraient provisionnées, ce qui augmente l'encours des prêts non performants. La réglementation et les pratiques comptables à ce sujet sont ambiguës25. 44. Afin de se conformer aux nouvelles règles de provisionnement des créances en souffrance introduites en 1993, les banques commerciales ont sensiblement augmenté leurs provisions, la proportion des provisions par rapport aux créances en souffrance étant passée de près de 42 pour cent à fin 1992 à 73 pour cent à fin 1998. Aujourd'hui, le niveau de provisionnement des banques commerciales serait adéquat et conforme à la réglementation en vigueur. Quant aux banques spécialisées, elles ne semblent pas se conformer aux nouvelles règles de provisionnement de sorte que leurs insuffisances de provision donneraient lieu à des fonds propres moindres que ceux apparaissant à leurs bilans. Tableau 4 : Evolution des créances en souffrance dans le système bancaire de 1992 à 1998 Fin d'année (En pourcentage) 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 Créances en souffrance/Crédits 7,6 10,0 11,3 10,5 10,9 11,3 12,6 Banques commerciales Banques spécialisées 6,7 9,3 9,6 10,9 10,2 13,4 9,3 13,3 8,5 14,2 9,7 14,8 9,4 19,2 Provisions/Créances en souffrance 55,9 49,4 54,0 58,6 61,9 63,6 61,1 Banques commerciales Banques spécialisées 41,8 74,6 34,9 73,0 42,9 71,1 52,4 67,9 60,9 63,3 62,6 65,1 72,6 49,5 3,9 5,1 5,6 5,5 6,0 6,0 7,0 2,9 7,4 4,1 8,6 4,3 10,1 4,2 10,4 4,5 11,4 4,5 11,7 4,5 15,7 3,0 43,2 4,1 38,0 4,5 39,6 4,7 40,2 4,7 40,8 5,2 40,0 6,1 49,8 Créances en souffrance/total bilan Banques commerciales Banques spécialisées Mémos. Créances en souffrance/PIB Créances en souffrance des banques spécialisées /Total des créances en souffrance Source: Banque Al-Maghrib. 45. La répartition sectorielle des créances en souffrance. Un échantillon représentant plus de 86 pour cent des créances en souffrance indique que le secteur agricole et l’industrie de transformation en particulier ont comporté des risques de crédit nettement plus élevés que les autres secteurs. L’effet sur le secteur bancaire de la vulnérabilité de l’économie marocaine à la production agricole est principalement concentré sur les opérations de la CNCA. 46. Les créances en souffrance selon la taille des créances. En 1998, les créances en souffrance supérieures à 500.000 Dh représentent environ 90 pour cent de l'encours total des créances en souffrance contre 86 pour cent en 1996. Près de 60 pour cent de l’encours de ces créances est attribuable à 394 créances d’un montant supérieur à 10 millions de Dh par créance contre respectivement 49 pour cent de l'encours et 249 créances en 1996. 53 pour cent de ces créances sont d’un montant unitaire supérieur à 50 millions de Dh en 1998. Ces données 25 La pratique de certaines banques consiste à passer la créance irrécouvrable en pertes tout en la conservant au bilan pour 1 dirham symbolique dans l'éventualité d'un recouvrement ultérieur. 25 indiquent qu’une grande partie du risque de crédit assumé par les banques est attribuable à de gros clients par opposition aux petites et moyennes entreprises. 47. Les crédits aux sociétés et personnes apparentées26. Ces crédits ont connu une hausse importante passant de 2 à 5,5 pour cent de l’encours des crédits des banques commerciales entre fin 1992 et 1998. Cette hausse est en partie attribuable à une plus grande transparence à ce sujet depuis l’introduction de la nouvelle loi bancaire de 1993. D. Rentabilité des banques 48. La rentabilité des banques commerciales s’est accrue puis s'est stabilisée au cours de la période 1993-1998 alors que celle des banques spécialisées, dont la CNCA en particulier, s’est fortement détériorée. La hausse de la rentabilité des banques commerciales provient d’abord d’une augmentation des marges nettes d’intérêt en dépit de la baisse générale des taux. Cette stabilité contradictoire des marges est due essentiellement à l’abolition du PEP en vertu duquel les banques étaient tenues de conserver des valeurs du Trésor à taux réduits et du remplacement de ces valeurs par des titres rémunérés au taux du marché. Ainsi, pour les banques commerciales, les produits bancaires issus des valeurs du Trésor ont augmenté d'environ 44 pour cent de 1993 à 1998, même si le poids de ces produits relativement au produit net bancaire est en légère diminution, de 45 pour cent en 1993 à 41 pour cent en 1998. De plus, il y a eu une augmentation relative des crédits au bilan des banques en contrepartie d’une diminution relative des valeurs du Trésor dont les rendements sont plus faibles. 49. En pourcentage des actifs, la marge nette d’intérêt de 4,9 pour cent réalisée par les banques marocaines en 1998 est deux à trois fois plus élevée que la moyenne réalisée par les banques de l'euroland en 1998 (2,3 pour cent) de même qu'elle dépasse à peine les marges des grandes banques américaines (4,8 pour cent). Le niveau élevé de cette marge permet d’absorber des montants importants de dotations en provision conformément au volume élevé des créances en souffrance. En pourcentage des actifs, les dotations nettes aux provisions atteignent près de 0,5 pour cent en 1998 contre un niveau de dotations par le s banques américaines de 0,07 pour cent. Les opérations des banques marocaines diffèrent toutefois de celles des grandes banques des pays industrialisés par la faiblesse des revenus de commissions liés aux opérations de hors bilan27. 26 La notion d’apparentée est assez large puisqu’elle regroupe (a) les principaux actionnaires qui détiennent (directement ou indirectement) 5 pour cent du capital ou plus; (b) les sociétés dans lesquelles la banque détient une participation égale ou supérieure à 10 pour cent; (c) les sociétés du groupe et; (d) les dirigeants et hauts fonctionnaires des banques ainsi que leurs familles proches. 27 De plus, les commissions réalisées par les sociétés de bourse ne sont pas intégrées dans les résultats des banques marocaines vu l’absence d’états consolidés. 26 Tableau 5 : Evolution des taux de rendement moyens de 1993 à 1998 (En pourcentage) 1993 1994 1995 1996 1997 1998 Système bancaire Taux de rendement moyen des principaux emplois Coût moyen des principales ressources Marge moyenne 11,4 5,6 5,8 10,9 4,9 6,0 10,5 4,5 6,0 10,3 4,7 5,6 10,2 5,1 5,1 9,5 4,6 4,9 Banques commerciales Taux de rendement moyen des principaux emplois Coût moyen des principales ressources Marge moyenne 11,5 5,6 5,9 10,5 4,9 5,6 10,0 4,2 5,8 10,1 4,2 5,9 9,9 4,3 5,6 9,5 3,8 5,7 Banques spécialisées Taux de rendement moyen des principaux emplois Coût moyen des principales ressources Marge moyenne 11,7 5,4 6,3 12,2 5,0 7,2 12,0 5,7 6,3 11,0 7,2 3,8 11,4 8,4 3,0 9,5 7,3 2,2 Source : Banque Al-Maghrib 50. Les charges d’exploitation ont baissé relativement au produit net bancaire mais sont demeurées stables en proportion des actifs au cours de la période. Elles s'élèvent à 2,2 pour cent en 1998, ce qui place les banques commerciales marocaines à un niveau comparable à celui observé dans les grandes banques européennes28. Relativement à leurs produit net bancaire, des les banques marocaines ont des frais de personnel de l’ordre de 28 pour cent en 1998, ce qui reste très inférieur aux banques européennes. 29 51. Malgré la faiblesse des produits provenant des commissions et même si plus de 20 pour cent des résultats avant provisions sont affectés au provisionnement des créances dans le cas des banques commerciales, le rendement net des actifs avant impôts de 1,8 pour cent réalisé en 1998 dépasse largement celui réalisé par les banques de l'euroland en 1998 qui est de l'ordre de 0,75 pour cent, voire même les rendements atteints par les grandes banques américaines d'une moyenne de 1,14 pour cent. 52. Le rendement moyen des fonds propres avant impôts des banques américaines était de 13,4 pour cent en 1998 contre 19,7 pour cent respectivement pour les banques marocaines. Selon leurs états financiers, dans la mesure où leurs créances sont classées et provisionnées avec la même rigueur, les banques commerciales marocaines dégagent une rentabilité qui, à la fois sur la base du rendement des actifs que sur la base du rendement des fonds propres, se compare très avantageusement à celle des grandes banques des pays industrialisés. 28 En 1997 et 1998, les banques commerciales de l'euroland personnel/actifs moyens respectivement de 2,4 et 3,1 pour cent. 29 affichaient un ratio charges de Espagne 38 %, Allemagne : 39%, Belgique: 40 %, Italie: 42 et ; France 43%. Source: “The Coming Transformation of Continental European Banking”, B.I.S., Bâle, juin 1998. 27 Tableau 6 : Principaux indicateurs de rentabilité de 1993 à 1998 1993 1994 1995 1996 1997 199830 Rentabilité des actifs moyens Banques commerciales (résultat avant impôts) 1,2% 1,5% 1,5% 1,5% 1,8% 1,8% Banques commerciales (résultat après impôts) Banques spécialisées (résultat après impôts) 0,8% 0,6% 1,0% 0.8% 1,0% 0,4% 0,9% 0,1% 1,2% 0,2% 1,2% -0,2% Banques commerciales (résultat avant impôts) 14,5% 16,2% 16,5% 16,1% 19,5% 19,7% Banques commerciales (résultat après impôts) Banques spécialisées (résultat après impôts) 9,1% 7,6% 11,0% 9,1% 10,9% 5,9% 10,0% 1,3% 12,5% 2,9% 12,5% -2,7% 49,1% 2,3% 4,7% 1,7% 49,3% 2,3% 4,6% 1,6% 47,0% 2,3% 4,8% 1,4% 45,1% 2,3% 5,1% 2,0% 45,3% 2,3% 5,0% 0,9% 44,2% 2,2% 4,9% 1,1% 0,8% 37,9% 0,7% 31,7% 0,6% 29,3% 0,9% 38,2% 0,4% 19,0% 0,5% 22,9% Rentabilité des fonds propres Autres indicateurs de rentabilité* : Charges d’explo itation/PNB Charges d’exploitation/actif moyen Produit net bancaire/actif moyen Dotations nettes aux provisions/encours moyens des crédits Dotations nettes aux prov./encours moyen des actifs Dotations nettes aux prov./Résultat avant prov. et impôts Note (*) : hors banques spécialisées E. Formation des taux bancaires 53. L’évolution des taux de rendement des Bons du Trésor de 52 semaines indique que ces taux ont chuté en parallèle avec la baisse de l’inflation de 1993 à 1995 (Graphique 8) mais qu’en dépit du niveau plus confortable des liquidités des banques commerciales, ils n’ont pas suivi la baisse de l’inflation en 1996 et 1997 donnant lieu à des taux réels particulièrement élevés excédant les six pour cent. Les principaux facteur associés à des taux d’intérêt réel élevés sont : un taux d’inflation élevé et instable, un taux de change surévalué, des déficits gouvernementaux importants, un pourcentage élevé de mauvaises créances bancaires, un coût d’intermédiation bancaire gonflé par les réserves obligatoires et des actifs importants en valeurs du Trésor, le maintien de marges bancaires élevées résultant de l’insuffisance de la concurrence, la faiblesse du taux d’épargne national, un endettement extérieur élevé, et une fuite de capitaux persistante. 54. Plusieurs de ces facteurs s’appliquent à des degrés divers à la situation marocaine. Les plus pertinents sont l’importance du déficit gouvernemental et de l’endettement extérieur, le coût élevé de l’intermédiation bancaire, l’insuffisance de la concurrence entre les banques et la faiblesse du taux d’épargne national. Quant au taux d’inflation et au taux de change, leur évolution au cours des années récentes n’a pas favorisé la formation d’anticipations négatives car le taux d’inflation est à la baisse depuis 1993 alors que le taux de change s’est déprécié de moins de 1 % par rapport au dollar EU. 55. Les besoins élevés de financement du Gouvernement entraînent généralement une pression à la hausse sur les taux d’intérêt. Au cours des années récentes, l’Etat a satisfait une part croissante de ses besoins de financement sur le marché intérieur. Vu que le tiers des dépôts des banques proviennent des Marocains résidant à l’étranger soit un encours de près de 50 Mds de 30 Résultats 1998 non définitifs. 28 dirhams 31 et qu’environ la moitié de la dette intérieure du Gouvernement est détenue par les banques, ces dépôts peuvent constituer une forme de mécanisme d’intégration du marché intérieur au marché extérieur concernant le financement de l’Etat. Les taux nominaux (non couverts) en Europe ainsi qu’aux Etats-Unis sont plus faibles qu’au Maroc. En conséquence, l’arbitrage entre taux intérieurs et extérieurs ne saurait contribuer à la formation de taux intérieurs élevés dans un environnement de stabilité des taux d’inflation et de change. Si des taux d’intérêt plus élevés s’avèrent nécessaires pour attirer les dépôts des Marocains résidant à l’étranger, ces dépôts pourraient être affectés à des comptes de dépôt spéciaux ou être orientés vers des Bons du Trésor dédiés avec un impact négligeable sur le niveau global des taux d’intérêt intérieurs. Aussi, des anticipations négatives sur les taux d’inflation et de change de la part des investisseurs étrangers auraient peu d’influence sur les taux intérieurs dans les circonstances actuelles vu que le compte de capital n’est pas encore ouvert et que le pourcentage de la dette en dirhams du Gouvernement possédé directement par des non-résidents étrangers semble négligeable. En fonction de ces considérations, les taux d’intérêt sans risque qui servaient de référence aux taux pratiqués par les banques, et en premier lieu les taux de rendement des Bons du Trésor de courte maturité, sont longtemps apparus élevés en dépit de l’importance des besoins de financement du Gouvernement et ne semblaient pas traduire les conditions du marché. 56. Cependant, l'évolution des taux depuis 1998 (voir Graphique 7) a été marqué par une baisse continue. Cette baisse a été accentuée dans le deuxième semestre 1999, suite à l'absence d'adjudications par le Trésor pendant les mois d'août et septembre. L'annulation des adjudications à cette période est due principalement à la surliquidité dont a bénéficié le Trésor avec les recettes de la deuxième licence GSM. Les IVT n'ayant pas anticipé ces annulations d'adjudications, ont du placer leurs excédents auprès de Bank Al Maghrib à des taux inférieurs à ceux prévus. Ceci implique la nécessité pour le Trésor d'améliorer la qualité de ses annonces sur le marché des adjudications et par conséquent ses prévisions de liquidité.32 57. Taux de base débiteurs et tarification du crédit. Les taux de base des banques sur les crédits à moyen et long terme relativement au taux des Bons du Trésor sont habituellement représentatifs de la prime de risque de crédit imputée aux emprunteurs à faible risque. Cette prime a sensiblement baissé depuis 1993 pour atteindre un niveau très faible en 1998 (Graphique 7). Cette situation est causée principalement par une demande plus faib le pour le crédit bancaire plutôt que par une chute du risque du crédit. Selon la ventilation des créances en souffrance, une proportion importante du risque de crédit des banques est attribuable aux gros clients étant donné que près de 60 pour cent de ces créances en souffrance proviennent d’un groupe de prêts ayant chacun une taille de plus de 10 millions de Dh. L’expérience négative des pertes sur prêt associées aux prêts de taille importante indiquerait que les primes de risque de crédit ont été nettement insuffisantes si ces crédits ont été accordés à des taux avoisinant les taux de base. Dans ce cas, la tarification du crédit sur les créances de plus petite taille pourrait être faussée et avoir été établie de manière à compenser l’expérience des pertes sur les créances de montants élevés. Les données disponibles ne permettent pas de vérifier de façon décisive si la tarification du crédit par taille des créances est proportionnelle au risque de crédit selon la taille des crédits consentis. 58. Sur la base de l’expérience globale de perte sur prêt dans le système bancaire, il semble que les taux de base bancaires actuels sur les crédits à moyen et long terme ne peuvent baisser davantage sans être accompagnés d’une baisse concomitante des taux de rendement des Bons du Trésor en vue d’éviter une tarification irrationnelle des taux qui contraindrait l’offre de crédit au 31 Près du deux tiers de ces dépôts sont mobilisés par le CPM dont les actifs sont composés, à hauteur d’environ 50 pour cent, de valeurs du Trésor. 32 Voir a ce sujet la section sur le Marché des Bons du Trésor. 29 secteur privé. Comme dénoté précédemment, ceci ne signifie pas que l’ensemble des taux débiteurs pratiqués par les banques sont trop bas puisqu’il s’agit des taux de base affichés par contraste aux taux effectifs et que les taux débiteurs maximum annoncés par les banques à la fin du premier trimestre 1999 excèdent les taux de rendement des Bons du Trésor de plus de 500 points de base. 30 Graphique 6 Evolution de la courbe des taux des bons du Trésor émis par adjudications Taux d'intérêt (en %) 13 1993 12 1994 11 1996 10 1997 9 1998 8 7 6 US Treasury 1998 5 4 3 13sem. 26sem. 52 sem. 5ans 10ans 15ans Maturités Graphique 7 15 Taux d'intérêt (en %) 14 Evolution du taux de base bancaire applicable sur les crédits TBB applicables sur les crédits 13 Taux des adjudications BT à 10 ans 12 11 10 9 Taux des adjudications BT à 1 an 8 7 6 1993 1994 1995 31 1996 1997 1998 Graphique 8 Evolution du taux des bons du Trésor par rapport à l'inflation 12,00 Taux des adjudications des BT à 52 semaines 10,00 Taux des dépôts à terme 6 mois et 1 an 8,00 6,00 4,00 Taux d'inflation (CPI) 2,00 0,00 1993 1994 1995 1996 1997 1998 Source : Rapports annuels, Banque Al-Maghrib. Bloomberg Business News (taux US). F. Adéquation des fonds propres 59. Pour l’ensemble du système bancaire le ratio de solvabilité en fonction des actifs pondérés selon les risques atteint 12,6 pour cent à fin 1998 en hausse par rapport à son niveau de 9,1 pour cent en 1992, et excède le ratio minimum de 8 pour cent du Comité de Bâle. Les grandes banques marocaines (le CPM et les banques cotées) affichent des ratios de solvabilité proches de ceux des banques internationales, le ratio de solvabilité des banques cotées se situait entre 9,1 et 13,0 pour cent en nette amélioration par rapport à 1992 où les ratios se situaient dans une fourchette de 7 à 8 pour cent. Malgré cette évolution favorable au niveau de l’ensemble du secteur, la CNCA connaît une nette détérioration de ses fonds propres nets, le ratio de solvabilité de la CNCA ayant chuté de 13,3 pour cent en 1992 à 2,1 pour cent en juin 1997, pour remonter à 8,2 à fin 1998. Ces ratios doivent être néanmoins pris avec prudence compte tenu de l'assainissement en cours des portefeuille en souffrance de la CNCA, du CIH et de la BNDE. A fin 1999, les ratios de la CNCA et de la BNDE seraient ainsi de nouveau tombés en dessous de 8 pour cent. Tableau 7 : Evolution du ratio de solvabilité du système bancaire de 1992 à 1998 Fin de période Nombre de banques ne respectant pas le ratio de solvabilité minimum de 8% 1992 1993 Ratio de solvabilité du système bancaire 9,20% 10,60% 11,70% 10,4 16,1 19,0 6 Mémos. Fonds propres nets (en Mds Dh )33 1994 4 3 1995 4 1996 1997 1998 2 3 0 11,4 11,30% 19,7 21,6 11,50% 22,7 12,60% 26,2 Source : Bank Al Maghrib 33 Les fonds propres sont calculés suivant le mode de calcul du Comité de Bâle. Ils sont constitués essentiellement du capital “tier 1”. 32 Evolutions des fonds propres nets par catégorie de banques 9,0% En % des actifs 8,0% 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 7,0% 6,0% 5,0% 4,0% 3,0% Banques commerciales Banques spécialisées 60. Les 1000 plus grandes banques à l’échelle internationale ont actuellement en moyenne un capital de première catégorie de l’ordre de 4,6 pour cent des actifs34. Avec un ratio similaire de capital de première catégorie, les banques marocaines auraient pu atteindre le même rendement sur fonds propres en réalisant un rendement sur les actifs d’un peu plus de 1,2 pour cent plutôt que les 1,8 pour cent obtenus en 1998. Ce qui correspondrait à des taux débiteurs et créditeurs sensiblement plus faible que ceux pratiqués actuellement. La solidité accrue du bilan des banques marocaines attribuable à la règle générale que le capital bancaire soit entièrement constitué de capital de première catégorie comporte donc un coût qui est répercuté sur l’ensemble des usagers du système bancaire. Ce coût s’ajoute à celui du besoin important de dotations en provision causées par l’importance des créances en souffrance. Cette norme élevée de capital de première catégorie limite également le taux de croissance que les banques marocaines pourraient atteindre par le réinvestissement de leurs bénéfices tout en satisfaisant le ratio minimum d’adéquation des fonds propres. G. Evaluation des banques par le marché boursier 61. Sur ces dernières années, les performances de la bourse ont été inégales. La Bourse de Casablanca a enregistré des performances satisfaisantes jusque la fin de l'année 1998 avec une capitalisation en hausse régulière (145 Mds de Dh à fin 1998) et des volumes de transaction en croissance. En 1999, la Bourse a affiché pour la première année, depuis la réforme de 1993, sa première performance négative. Représentant environ un tiers de la capitalisation boursière (les 8 banques cotées représentent près de 30 pour cent de la capitalisation boursière35), les banques cotées avaient vu la valeur de leurs actions s'apprécier de 29 pour cent par année entre 1993 à 1998, soit une appréciation légèrement plus élevée que celle de l’indice boursier qui avait été de 26 pour cent par an en moyenne. Une série d'événements en 1999 a renversé la tendance: des résultats nets 1998 inférieurs aux prévisions en raison du surcoût généré par l'amnistie fiscale, la prise de bénéfice opérée par les petits porteurs, les anticipations négatives du PNB affecté de 34 Source : The Banker, Juillet 1997 35 Avec une capitalisation qui dépasse respectivement 9 milliards, 12 milliards, et 6 milliards de Dh, la BMCE, la BCM, et Wafabank sont parmi les plus importantes valeurs de la Bourse de Casablanca à fin mars 1999. 33 nouveau par la crise agricole, et la perte de confiance des investisseurs institutionnels. Ces facteurs ont conduit à un volume d'échange extrêmement restreint, et l'impact a été fortement ressenti sur les banques dont la capitalisation boursière est passée entre décembre 1998 et mars 2000 de 45 à 38 Mds de Dh. Les cours se sont donc dépréciés significativement depuis fin 1998 et à titre d'exemple: BMCI (-187,5%) BNDE (-28,57%), BNDE (-28,57%), CIH (-37,6). 3. REGLEMENTATION ET S UPERVISION BANCAIRES 62. La revue de la réglementation et de la supervision bancaires au Maroc a été fondée sur les vingt-cinq principes formulés par le Comité de Bâle. Ces principes ont été proposés à la fin de l’année 1997 en vue de rehausser la qualité de la réglementation et de la supervision bancaires, lesquels selon le Comité, ne sont donc pas encore respectés intégralement par plusieurs pays incluant certains des pays membres de la Banque des Règlements Internationaux. Tableau 8 : Organisation Institutionnelle Sujets Octroi et Retrait d’Agrément Instruments de crédit et collecte de fonds; répartition des actifs/passifs Réglementation prudentielle Information Financière Supervision Sanctions et pouvoirs exécutoires Redressement des banques en difficulté et Situations de crise Avis/Consultation Décision/Adoption Application CEC,CDEC CNME, CEC M. Finance M. Finance BAM BAM CNME CNC (Avis pour le Plan Comptable uniquement) M. Finance M. Finance BAM BAM BAM M. Finance/BAM M. Finance/BAM BAM M. Finance/BAM M. Finance/BAM CEC, BAM, CDEC CEC, CDEC 63. Si le Ministère des Finances n’est pas impliqué dans le contrôle des opérations courantes des établissements de crédit, mission dévolue exclusivement aux services de la BAM, l’autorité politique en revanche, a un rôle important dans plusieurs domaines cruciaux. En particulier, le Ministère des Finances joue un rôle de premier plan en ce qui concerne la réglementation bancaire, l’octroi et le retrait d’agrément, l’imposition de sanctions disciplinaires et la résolution de situations de crise, incluant le pouvoir d’ordonner la liquidation d’un établissement de crédit. 64. Agrément. Pour l’essentiel, les règles en vigueur en matière d’agrément semblent conformes aux standards internationaux. Le Ministère des Finances décide de l'agrément après avis conforme du Comité des Etablissements de Crédit. C’est à ce Comité que la loi bancaire accorde la compétence de vérifier si le requérant satisfait aux conditions d’agrément et de réclamer tout document nécessaire à l’examen de la demande d’agrément. Il donne également son avis sur le besoin de renouvellement d’agrément pouvant être occasionné entre autres par un changement dans la propriété ou le contrôle d’un établissement. Les autorités monétaires (Ministère des Finances, BAM) disposent de la majorité des voix au sein de Comité. Le Groupement Professionnel des Banques ainsi que l'Association professionnelle des Sociétés de Financement sont membres de ce Comité. Bien que disposant d'une voix minoritaire au sein de ce Comité, les principaux représentants de l’industrie bancaire participent aux décisions portant sur l’entrée de nouveaux participants de même que sur les fusions et les acquisitions de banques. Ces décisions auxquelles participe le GPBM ou l'APSF ne concernent pas uniquement l’intégrité du système bancaire mais aussi sa structure, son niveau de concurrence et son rythme d’expansion. 34 65. Réglementation prudentielle . Au cours des dernières années, la BAM a procédé à une importante rénovation du cadre réglementaire en adoptant les règles reconnues à l’échelle internationale. Un résumé de la réglementation prudentielle est présenté en annexe. Dans ses grandes lignes, le cadre réglementaire parait conforme aux standards internationaux en ce qui concerne les indicateurs quantitatifs sur l’adéquation du capital et la diversification des risques. Ces ratios sont formulés et mesurés de manière conservatrice. Néanmoins, le ratio de diversification des risques qui établit à 10% du capital la taille maximum d’une créance est restrictif et donne lieu à certaines dérogations accordées par la Banque Centrale. En contrepartie, il n’existe pas de limite par rapport au capital bancaire quant au montant total des créances de taille importante qu’une banque peut consentir. Même si les facteurs de pondération des risques sont relativement rigoureux, le ratio d’adéquation de capital de 8% appliqué dans la réglementation marocaine se situe néanmoins au niveau minimum proposé initialement pour les pays du G10 pour des contextes économiques et juridiques bien développés où les risques bancaires incluant les risques de crédit sont généralement mieux maîtrisés. 66. Par ailleurs, les règles actuelles en matière de provisionnement d’actifs bancaires douteux permettent de refléter la qualité desdits actifs de façon adéquate. Le besoin net de provision tient compte de manière conservatrice de la valeur pondérée des garanties. A titre d’exemple, la pondération applicable aux garanties immobilières n’est que de 35 pour cent maximum de leur valeur marchande. De plus, les règles de classification des créances en souffrance tiennent compte non seulement des retards de paiement mais aussi du respect par les emprunteurs des délais prescrits pour la présentation de leurs états financiers. 67. Information financière . Dans le cadre de la supervision des banques sur documents, la Banque Centrale reçoit de la part des banques des informations sur une base mensuelle, semiannuelle et annuelle. Ces informations comprennent les états financiers, des statistiques monétaires ainsi que des fiches d’information complémentaire conçues par la Banque Centrale. 68. Les normes comptables bancaires actuelles doivent être mises à jour, conformément aux principes énonces par le Comité de Basle, notamment sur les règles de radiation des créances. L’homogénéité de la présentation des variations du compte des provisions devrait être désormais résolue avec la mise en place du nouveau plan comptable depuis janvier 2000. Auparavant, alors que les banques étendaient progressivement leurs activités par le biais de filiales, la réglementation prudentielle n’était pas appliquée de manière consolidée. Ceci devrait aussi changer avec le nouveau plan comptable introduit en janvier 2000 préconisant la présentation d’états financiers consolidés. 69. Supervision. La supervision bancaire relève de la responsabilité du Département du Contrôle des Etablissements de Crédit de la BAM composé d’un effectif global d'une soixantaine de personnes. Le contrôle sur documents repose principalement sur l’analyse de l’information financière transmise par les banques et sur les rapport d’audit réalisés par des auditeurs externes indépendants approuvés par la Banque Centrale. En outre, la loi bancaire accorde à la Banque Centrale des pouvoirs étendus lui permettant de réclamer toute information pertinente relative au contrôle des établissements de crédit. 70. Les auditeurs externes seront appelés à jouer un rôle plus important dans le processus de supervision qui comprendra non seulement la vérification du respect des règles prudentielles mais aussi l’évaluation de la gestion des risques, l’appréciation de l’efficacité des contrôles internes et la fiabilité des procédures informatiques des établissements de crédit. Un cahier des charges à ce sujet sera introduit incessamment. 35 71. Le contrôle sur place, qui se fait à des intervalles irréguliers et qui est dévolu à une équipe restreinte de trois chefs de mission expérimentés et d’une quinzaine d’assistants, ne permet pas de couvrir actuellement l’ensemble des établissements assujettis et la totalité des risques bancaires. Ce contrôle porte soit sur l'ensemble de l'activité des banques (contrôle interne, contrôle des soldes, risques clients et provisionnement, portefeuille titres etc..), soit sur un aspect particulier de cette activité. La BAM doit se doter de ressources humaines et matérielles suffisantes pour à la fois continuer d’assumer pleinement sa fonction de contrôle et procéder à la modernisation de ses activités. Elle envisage d'évaluer son effectif optimum, une fois que l'informatisation des services de la Direction du Contrôle des Etablissements de Crédit sera achevée. Sa capacité d’attirer des ressources humaines compétentes pourrait être néanmoins compromise par le manque de compétitivité de sa politique salariale relativement à celle des banques commerciales. 72. Sanctions et pouvoirs exécutoires. La Banque Centrale a les pouvoirs d’appliquer des sanctions en cas d’infraction à la loi bancaire. Il peut s’agir d’amendes, d’une mise en garde adressée aux dirigeants, d’une notification d’injonction obligeant l’établissement de crédit à rectifier une situation irrégulière ou déficiente et du retrait des dirigeants concernés. La Banque Centrale a entrepris la révision de l’ensemble des sanctions liées aux manquements ou infractions à la réglementation bancaire et émettra à ce sujet de nouvelles directives. 73. Résolution des situations de crise. Jusqu’à ce jour, aucun des mécanismes de résolution des crises que prévoit la loi bancaire n’a été mis à l’épreuve incluant le mécanisme d’assurance des dépôts. La BAM peut au besoin réclamer un plan de redressement et faire appel aux principaux actionnaires de l’établissement concerné en vue de corriger un déséquilibre financier. De plus, le Ministre des Finances a le pouvoir de désigner au besoin un administrateur provisoire. En cas de cessation de paiements par un établissement de crédit, ce sont alors les dispositions du Code de Commerce relatives à la faillite et à la liquidation judiciaire qui s’appliquent comme l’indique la loi bancaire qui ne prévoit donc pas à ce sujet de procédures particulières aux banques. Toutefois, la loi ne comporte pas de dispositifs préventifs tels que des indicateurs financiers qui déclencheraient l’intervention de la Banque Centrale ou du Ministère des Finances auprès des banques en difficulté financière. 36 4. A. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS Conclusion 74. L’évolution du cadre régissant l’activité bancaire au Maroc a été marquée par une libéralisation graduelle mais soutenue, caractérisée par l’élimination de la quasi totalité des emplois obligatoires, accompagnée de l’introduction de nouvelles règles prudentielles inspirées des meilleures pratiques internationales. 75. L’intermédiation financière s’est accrue en relation avec la taille de l’économie sans démontrer un rythme de croissance effréné susceptible de déstabiliser les équilibres financiers des principaux établissements de crédit. Malgré ce progrès, le niveau de bancarisation incluant l’importance de l’épargne mobilisée demeure faible comparativement à celui des pays de même dimension économique. Les produits d’épargne des institutions bancaires ont très peu évolué dans les dernières années alors que les particuliers les plus fortunés investissent de plus en plus dans les instruments du marché des capitaux. 76. Avec la réduction de la présence de l’Etat dans le système bancaire, une part nettement plus importante des crédits est destinée au financement du secteur privé. Néanmoins, la croissance relative des crédits à moyen et long terme et de l’épargne bancaire à terme ne s’est pas sensiblement améliorée. Le financement du Trésor continue de représenter une partie non négligeable des emplois du secteur bancaire (23 pour cent des actifs des banques commerciales). Il occupe une partie substantielle des emplois bancaires à moyen et long terme au détriment des crédits à l’investissement vu la structure des maturités du financement intérieur de l’Etat qui est constituée d’une faible composante de Bons du Trésor à court terme malgré le contexte de la baisse générale des taux prévalant depuis 1993. Ainsi, l’élimination du Plancher d’Effets Publics, le portefeuille obligatoire des valeurs du Trésor, n’a donc pas encore produit un redéploiement marqué des actifs des banques en faveur des crédits à moyen et long terme au secteur privé dans un contexte où les crédits à l’investissement sont relativement rares et où le crédit au logement présente de fortes opportunités d’élargissement du marché bancaire. 77. Suite à la libéralisation des taux débiteurs, les taux pratiqués par les banques sur les crédits et les dépôts ont reflété un certain assouplissement qui traduit un niveau de concurrence bancaire accru sur les gros clients, mais qui demeure encore insuffisant sur les autres catégories de clientèle. Cette concurrence bancaire accrue sur les gros clients industriels explique aussi le faible recours des entreprises non financières aux instruments de financement direct sur le marché des capitaux. Les taux débiteurs, en particulier les taux à court terme, ne sont pas liés à des taux de rendement sur les valeurs du Trésor fondés sur l’offre et la demande du marché. Il doit être noté néanmoins que les taux de base bancaire ont enregistré une baisse régulière pour atteindre des taux proches de 7,5 à 8% à fin 1998 contre environ 11,5% en 1995. Ceci est à mettre en parallèle avec les taux d’émission des bons du trésor qui ont aussi enregistré des baisses régulières depuis fin 1995, atteignant à fin 1998 des taux proches de 6,9% (bons du trésor à 1 an), et de 7,6% (bons du trésor à 5 ans) contre des taux respectifs de 10,0% et de 11,0% en 1995. Ceci ne signifie pas cependant que l’ensemble des taux débiteurs pratiqués par les banques sont trop bas puisqu’il s’agit des taux de base affichés par contraste aux taux effectifs et que les taux débiteurs maximum annoncés par les banques à fin 1998/debut 1999 excèdent les taux de rendement des Bons du Trésor par plus de 500 points de base. 78. Dans l’ensemble, la situation financière des banques commerciales est saine, alors que les banques spécialisées continuent à constituer le segment le plus faible du secteur bancaire, représentant 50 pour cent du total des créances en souffrance en 1998. Le produit net bancaire dégagé actuellement par le secteur bancaire excède nettement celui réalisé en moyenne par les 37 banques à l’échelle internationale. De même, le rendement des actifs et le rendement des fonds propres subissent avantageusement la comparaison internationale. Pour les plus grandes banques à capital majoritairement privé, cette performance est amplement reconnue par le marché boursier qui a procuré jusqu’à maintenant à leurs actionnaires des rendements de plus de 25 pour cent par an en moyenne de 1993 à 1998. Comme dans tout marché, certains établissements, principalement les banques spécialisées, ne parviennent pas à atteindre des résultats comparables à ceux du secteur dans son ensemble, en termes de profit et de qualité des avoirs. La faiblesse de leur rentabilité contraint la capacité de croissance de leurs bilans de sorte qu’à défaut d’un redressement, ils devront subir inévitablement une baisse continuelle de leur part de marché. 79. Les liquidités des banques sont actuellement à un niveau confortable en dépit de la durée anormalement longue de leurs portefeuilles de valeurs du Trésor. Leurs liquidités comprennent un montant relativement élevé de dépôts non rémunérés à la Banque Centrale. En ce qui concerne le risque du taux d’intérêt, la grande sensibilité positive du taux d’intérêt des banques, qui aurait produit des profits beaucoup plus faibles avec la chute des taux d’intérêt depuis 1993, a été plus que compensée par le revenu plus élevé des placements provenant du remplacement progressif du portefeuille obligatoire de Bons du Trésor à faible rendement par des instruments de l’Etat à rendement plus élevé. La structure actuelle de leurs bilans dégage une faible sensibilité des résultats aux mouvements à court terme des taux d’intérêt alors qu’elle entraînerait sans doute une rentabilité décroissante en situation de baisse prolongée des taux. Enfin, le risque de change est actuellement limité et les opérations de change des banques au Maroc semblent être adéquatement contrôlées. 80. La qualité de l’encours des crédits est toutefois insuffisante. Plus de 10 pour cent de cet encours est constitué de créances en souffrance reconnues pour la plupart comme étant non recouvrables. Les recouvrements de créances en souffrance a atteint 1,4 Md de DH en 1998, contre 967 millions en 1996. Ceci contribue à une légère baisse du ratio dotations nettes aux provisions rapportées aux crédits moyens 36. Dans l’ensemble, les règles de classification des créances en souffrance semblent être respectées et le traitement fiscal de ces créances semble favoriser la reconnaissance ponctuelle des créances classées. Les données financières fournies par les établissements de crédit, incluant ceux qui sont cotés en bourse, ne permettent pas cependant d’établir précisément l’évolution des pertes réelles issues des créances ni celle du recouvrement des créances. Le taux de provisionnement des créances en souffrance semble dans presque tous les cas conforme aux règles de prudence relativement conservatrices pratiquées par les autorités de réglementation de sorte que ces créances ainsi provisionnées ne sont pas actuellement susceptibles de mettre en cause l’adéquation des fonds propres du système bancaire. Elles comportent des montants importants de créances classées et suffisamment provisionnées de longue date qui, selon les pratiques comptables internationales, auraient été radiées depuis longtemps. 81. Le système bancaire possède une base de capital relativement confortable constituée, de capital de première catégorie et donnant lieu à un ratio de solvabilité de plus de 11 pour cent. De nouveau, certains établissements ne parviennent pas à atteindre ce résultat et sont même souscapitalisés. Même lorsque les règles de classification et de provisionnement des créances sont appliquées de manière rigoureuse, cette politique de réglementation du capital bancaire entièrement alimenté de capital de première catégorie fournit une protection additionnelle contre le risque d’insolvabilité et accroît sans doute la solidité du système bancaire marocain. Toutefois, 36 Le recouvrement des créances en souffrance a atteint 1,4 Md de DH en 1998 pour les banques commerciales, ce qui conduit à un ratio de dotations nettes aux provisions sur crédits moyens de 1,1 pour cent ce qui reflète une légère baisse comparé à 1993 (1,7 pour cent). 38 vu que les fonds propres sont normalement rémunérés à des taux plus élevés que les autres ressources bancaires, cette politique comporte également un coût qui est répercuté sur l’ensemble des taux débiteurs et la rémunération des déposants. 82. La santé financière relativement bonne du secteur bancaire marocain est en partie attribuable à la faiblesse de l'expansion du marché bancaire. En général, les banques sont nettement plus soucieuses de leur part de marché que de l’accroissement des services financiers. Il est à souhaiter qu’au moins une ou deux banques adopteront une perspective dynamique en prenant l’initiative de se détacher des inclinaisons oligopolistiques du système bancaire et en introduisant une concurrence saine et profitable à l’économie marocaine. B. Recommandations 83. Les recommandations qui suivent portent sur les opérations du système bancaire dans son ensemble. Comme l’analyse sur laquelle elles reposent, ces recommandations ne traitent pas de la gestion, du fonctionnement ou de la situation financière de chacune des banques ni des particularités propres aux banques spécialisées. De plus, plusieurs aspects importants touchant les opérations des banques ont fait l’objet d’analyses présentées dans les sections qui suivent. Il s’agit du système des paiements, du marché des changes, et du marché des titres du Gouvernement. 84. Formation de s taux. Une plus grande rationalité dans la formation des taux repose d’abord sur la poursuite de la refonte du marché des Bons du Trésor et l’adoption par le Trésor d’une politique de taux reflétant davantage les conditions du marché. Il concerne en particulier le mécanisme d’adjudication, les caractéristiques des instruments et le marché secondaire. 85. Afin de réduire le coût de l'intermédiation bancaire, il est recommandé que la réserve monétaire obligatoire des banques qui est actuellement de 10 pour cent soit progressivement réduite. Cette mesure pourrait être mise en œuvre de façon échelonnée afin de permettre un ajustement progressif de la politique monétaire. La baisse de la réserve monétaire obligatoire pourrait être accompagnée de l'introduction d'un coefficient de liquidité devant être satisfait principalement par des titres du trésor à court terme, ce qui permettrait en même temps de dynamiser ce segment de marché dont la profondeur est inadéquate. 86. D’autre part, au niveau des ressources, il conviendrait de réviser la pratique des taux administrés sur les comptes d’épargne sur carnet afin de permettre une plus grande concurrence dans la mobilisation de l’épargne et un ajustement plus rapide des taux aux conditions du marché. Les autorités monétaires sont soucieuses d'associer une rémunération attrayante à cet instrument qui est principalement consacré à la mobilisation de la petite épargne. Toutefois, vu le décalage entre les taux administrés et les taux du marché, les banques ne sont pas susceptibles de promouvoir le développement de ces comptes dans un contexte de baisse des taux alors que, pour la même raison, les petits épargnants ne sont pas en mesure de bénéficier aussi rapidement d’une évolution à la hausse des taux d’intérêt. S’il s’agit d’établir un taux minimum, il serait approprié que ce taux soit indexé ou révisé selon une intervalle périodique défini. 37 37 Ces taux tout en demeurant administrés sont indexés depuis le 1er juillet 1999, le taux de rémunération minimum des comptes sur carnet est indexé: il est égal au taux moyen pondéré des bons du trésor à 52 semaines émis par adjudication, au cours du semestre précédent, diminué de 100 points de base. 39 87. De même, il conviendrait d’abolir l’interdic tion de rémunérer les comptes-chèques des particuliers en laissant la latitude aux banques d’établir une échelle de rémunération en fonction des soldes et des niveaux d’activité. Cette mesure accompagnée de la précédente permettrait une plus grande concurrence dans la détermination des taux débiteurs de même qu’une plus grande innovation dans la conception des produits financiers destinés à la mobilisation de l’épargne. 88. En ce qui concerne les taux débiteurs, il serait souhaitable que le Groupement Professionnel des Banques Du Maroc cesse de publier ses recommandations qui étaient dans les faits, interprétées comme étant des directives énoncées sous l’influence des banques dominantes. La presse financière pourrait elle -même s’occuper de recenser et de diffuser les taux pratiqués par les banques comme c’est le cas dans la plupart des places financières. 89. Recouvrement des créances. Il y a lieu d’améliorer les procédures judiciaires dont la lenteur paralyse les efforts de recouvrement des établissements de crédit. Il serait également opportun d’accorder aux banques des procédures expéditives de recouvrement pour certains types de crédit. Dans le cas du crédit au logement social, un arrêté du Ministre des Finances mis en vigueur en 1998 a précisé dans quelles conditions les banques sont habilitées à faire du crédit au logement social, en vertu de quoi elles obtiennent les pouvoirs de réalisation rapide des gages hypothécaires dont bénéficiait exclusivement le CIH, ce qui devrait contribuer à augmenter leur contribution au financement du logement et à la mobilisation de l’épargne des ménages. 90. Cadre prudentiel. Au niveau des règles prudentielles, le ratio de division des risques pourrait être révisé à la hausse tout en rendant explicites les conditions d’octroi des dérogations. Il serait opportun de revoir également les règles actuelles d’adéquation du capital. Plus précisément, il conviendrait d’examiner l’opportunité de rehausser le ratio de solvabilité des banques de 8 à 10 pour cent tout en permettant qu’une partie de ce capital soit constituée de capital de deuxième catégorie de manière à ce que la part du capital de première catégorie puisse diminuer progressivement de 8 à 6 pour cent. La grande majorité des plus grandes banques à l’échelle internationale ont un capital total qui excède le ratio minimum de 8% comprenant un capital de première catégorie d’au moins 4 pour cent alors que l’expérience des pertes issues de leurs opérations de crédit est dans l’ensemble nettement plus avantageuse que celle des banques marocaines. Le capital de deuxième catégorie devrait être défini de manière précise et limité aux instruments les plus assimilables au capital à long terme.38. 91. Cette mesure augmenterait l’effet de levier et contribuerait à réduire le besoin des banques d’accroître leur produit net bancaire pour atteindre leur objectif de rendement sur les fonds propres et préserver leur capacité de mobiliser du nouveau capital. Par prudence, le groupe des instruments de financement éligibles au titre de capital de deuxième catégorie pourrait être plus restreint que celui prévu dans la réglementation internationale. De plus, seules les banques qui sont en pleine conformité avec les règles actuelles d’adéquation du capital devraient avoir accès au capital de deuxième catégorie. Ainsi, les banques pourraient satisfaire leurs besoins futurs de capital par du capital de deuxième catégorie tant que le capita l de première catégorie représentera 60 pour cent ou plus de leur capital total. Cette proposition qui renforcerait le capital total des banques est aussi liée à l’introduction des états financiers consolidés. 92. Deux situations qui sont des sources de conflits d’intérêt mériteraient d’être corrigées. Le première est que la Banque Centrale est elle -même actionnaire de banques qu’elle est chargée de superviser. La deuxième relève de la présence du Groupement Professionnel des Banques ainsi que de l'Association Professionnelle des Sociétés de Financement dans le Comité des 38 Voir la Décision Réglementaire N. 65 de Bank Al Maghrib 40 Etablissements de Crédit, auxquels est attribué, par la Loi Bancaire, le mandat d’examiner les demandes d’agrément incluant le pouvoir de demander du requérant toute information pertinente. Alors qu’il est tout à fait approprié de solliciter l’avis des banques concernant les demandes d’agrément, la participation directe des banques dans la vérification et l’investigation des demandes d’agrément leur accorde une discrétion trop importante sur l’entrée de nouveaux concurrents sur le marché bancaire. 93. En ce qui concerne les situations de crise et des banques en difficulté, la Banque Centrale devrait se munir d’indicateurs explicites et quantitatifs sur la santé financière d’un établissement de crédit lui signalant le besoin d’une surveillance accrue ou préventive des établissements dont l’équilibre financier est jugé précaire. 94. L’information financière . Un nouveau plan comptable a été introduit à partir de janvier 2000. Ce nouveau plan en principe requiert des établissements de crédit la préparation d’états financiers consolidés en vertu des principes comptables internationaux. Suite à cette consolidation qui regroupera principalement la situation financière des sociétés de financement et des sociétés de bourse détenues par les banques, certains établissements pourraient faire face à des besoins d’augmentation de leurs fonds propres pour satisfaire la réglementation prudentielle. Dans cette optique, l’introduction d’une proportion raisonnable d’éléments de capital de deuxième catégorie pourrait contribuer à une meilleure adéquation du capital. 95. Une plus grande transparence est nécessaire pour permettre au marché financier et aux autorités de réglementation d’apprécier les risques réels encourus par les banques. Il est utile à ce sujet de pouvoir comparer les véritables pertes constatées sur les créances en souffrance aux provisions qui ont été constituées. De même, les autorités de réglementation devraient être en mesure d’établir le taux de recouvrement réalisé par les banques sur les créances en souffrance selon les catégories désignées par la réglementation, ce qui permet aux autorités de réglementation de valider par l’expérience les critères de classification des créances. 96. Enfin, l’adoption de règles claires concernant la radiation des créances et la reconnaissance des pertes ne devrait pas être contrainte par des considérations juridiques ou fiscales. Ces aspects juridiques et fiscaux n’ont pas été conçus pour servir de normes comptables conduisant à des états fidèles et complets de la situation financière d’une entreprise. 4. MARCHE DES TITRES DU GOUVERNEMENT 97. L’encours total de la dette intérieure du Gouvernement atteint 131 Mds de DH en 1998 soit environ 38 pour cent du PIB. Cette dette représente plus de la moitié de l’encours total de la dette publique directe dont la composante extérieure a été réduite de 5 Mds de Dh entre 1997 et 1998. Le montant de financement intérieur en 1998 supporte un déficit budgétaire égal à 2,3 pour cent du PIB et absorbe près de 27 pour cent du total du financement intérieur de l’économie. La rénovation des Bons du Trésor introduite en 1995 a permis une rationalisation importante des instruments de financement. La très grande part de ce financement intérieur soit près de 55 pour cent en 1998 et 70 pour cent en 1999 provient dorénavant de ces titres qui comprennent un éventail d’échéances semblable à celui des Bons du Trésor de plusieurs pays (13, 26, 52 41 semaines ; 2, 5, 10, 15 ans).39 En 1999, la dette intérieure du gouvernement s'élève à 136,7 Md de DH (voir Tableau 9). Tableau 9 : Instruments du Financement Intérieur du Gouvernement 1999 (en Mds de Dh) Instrument Bons Trésor Flux nets Encours (fin 1999) 22,3 94,6 Bons à 6 mois sur formule -0,7 7,0 Emprunt Nat. Emp. Conv. Empr. obligataires Anciens Emplois obligatoires Autres Total -2,8 9,5 -7,2 19,6 -1,8 4,3 0,02 0,95 -4,2 1,7 5,6 136,7 98. Les autres instruments financiers de l’Etat enregistrent des flux nets négatifs en 1999, ce qui montre le poids croissant des bons du trésor émis par adjudication dans la dette intérieure du Trésor et la baisse soutenue du recours par le Trésor aux Emprunts Conventionnels 40 et aux Emprunts Nationaux41. Le Plancher d’Effets Publics ou PEP a été aboli en juin 1998. Seuls subsistent les emplois obligatoires servant au financement des activités socio-économiques (ASE) pour un montant de 946 millions de Dh. Les avances de la Banque Centrale comprennent un montant de 8 Mds de Dh à titre de facilité de caisse sans intérêt. Cette section traitera donc du marché des Bons du Trésor vu leur importance prédominante. 1. LE MARCHE PRIMAIRE 99. Mécanisme d’adjudication. Avant la mise en place par le Trésor des mesures préconisées dans le rapport technique sous-jacent à ce rapport de synthèse, le mécanisme qui prévalait était le suivant. L’offre, c’est-à-dire les montants par échéance qui sont mis en vente, n’était pas révélée et ne se concrétisait qu’après que la demande se soit manifestée par les soumissions des participants. Le Trésor ne spécifiait alors ni le montant recherché ni les échéances des titres mis en vente à chaque adjudication sauf dans les cas où il choisissait de vendre par assimilation des montants additionnels d’une valeur émise antérieurement. Il conservait de plus la latitude de refuser en bloc toutes les soumissions pour une même échéance alors que pour une échéance donnée il retenait les soumissions en fonction des taux les plus bas jusqu’à concurrence d’un montant total inconnu au préalable par les participants. Chaque soumission retenue était alors servie au taux soumis et les valeurs étaient normalement émises à leur valeur nominale. Depuis fin 1997, le Trésor émet exclusivement par assimilation jusqu'à ce que la ligne faisant l'objet de cette assimilation atteigne un montant d'environ 1 Md de DH. Ensuite, cette ligne est abandonnée puis remplacée par une nouvelle. A l'occasion de l'émission de cette nouvelle ligne, le Trésor annonce le coupon et donc le prix souhaité. Le Trésor annonce de plus, depuis 1999, ses besoins trimestriels à financer par le recours à des échéances à moyen et long terme. 100. Le mécanisme qui prévalait avant 1998 consistait à une allocation par discrimination des prix appliquée à des valeurs du Trésor émises à leur valeur nominale. Cela entraînait à chacune 39 La terminologie marocaine ne fa it pas de distinction entre Bons et Obligations du Trésor. 40 Contrats de prêt négociés de gré à gré auprès des institutions financières, relatifs à la consolidation de la dette du Trésor vis -à-vis de certains établissements et les bons à 10, 7, et 5 ans émis dans le cadre du profilage de la réserve monétaire, et de la consolidation du Plancher d'Effets Publics. 41 "obligations nationales” sont des obligations négociées en bourse normalement destinées aux particuliers 42 des adjudications la création de plusieurs valeurs possédant des coupons différents pour une même échéance. L’effet cumulatif de ce mécanisme depuis l’introduction des nouveaux Bons du Trésor en 1995, s'était traduit par plus de 300 Bons du Trésor en circulation en 1997. Cette technique d'émission a été abandonnée avec l'annonce préalable du coupon. A l'occasion d'une nouvelle émission, les investisseurs soumissionnent désormais à des prix différents mais le coupon est le même pour l'ensemble des souscripteurs. 101. Participants. La Banque Centrale (BAM) est chargée de la conduite des adjudications périodiques de Bons du Trésor pour le compte du Ministère des Finances. Elles ont lieu chaque semaine pour les échéances d’un an ou moins et toutes les deux semaines pour les échéances de deux ans ou plus. Dix-neuf institutions financières sont autorisées à présenter des soumissions pour leur propre compte ou celui de leurs clients et quelques autres institutions peuvent participer uniquement pour leur propre compte. Parmi les soumissionnaires, sept institutions (six banques commerciales et la Caisse de Dépôt et de Gestion) sont désignées comme étant des Intermédiaires agréés en Valeurs du Trésor (IVT) dont les responsabilités sont de participer activement aux adjudications et de soumettre sur le marché secondaire des cotations de prix à la vente et à l’achat pour un montant minimum de titres du Trésor. 102. Les achats par les Intermédiaires en Valeurs du Trésor ont porté sur plus de 85 pour cent de tous les Bons du Trésor vendus en 1999. Trois Intermédiaires, la BCP la CDG, et la BCM ont représenté près de 73 pour cent du volume global adjugé en 1999. Les détenteurs finaux des Bons de 10 ans et plus sont répartis de manière relativement équilibrée la CDG (26%), les banques (26%) et les sociétés d’assurance et les caisses de retraite (31%), les OPCVM accroissant leur part de façon significative (17%). Il est à noter que le souscriptions au profit des OPCVM sont en nombre croissant sur les deux dernières années, pour atteindre 27,5 pour cent du volume souscrit en 1999. 103. Hiérarchie des taux et des échéances. Les résultats des adjudications en 1999 et la structure des échéances des Bons en circulation à la fin de 1999 montrent que près de 44 pour cent des Bons ont une échéance de 5 ans ou plus, suivis de 40 pour cent à plus de 1 an de maturité. Historiquement, le financement du Trésor a été caractérisé par sa très forte concentration dans les échéances moyennes et longues, et par conséquent son absorption d'une grande part des ressources stables ou longues du système bancaire au détriment des crédits à l’investissement. Le Trésor émet néanmoins davantage sur le court terme depuis 1997, les adjudications sur des bons à moins d'un an ayant représenté plus de 38 pour cent du volume adjugé en 1999. 104. Le faible montant des Bons pour certaines échéances s’explique soit par l'absence d'acceptations par le Trésor de soumissions pour des échéances déterminées soit par l’absence de soumission par les participants. Vu que les taux à court terme sont habituellement moins élevés que les taux à long terme, la minimisation des coûts des emprunts intérieurs sous forme de Bons du Trésor devrait normalement conduire à un plus grand recours aux Bons du Trésor d’un an ou moins, fournissant ainsi aux banques un instrument financier utile à la gestion de leurs liquidités. 43 Tableau 10 : Adjudications -Achats de Bons du Trésor par intervenant selon les échéances en 1998 Maturités 13 sem 26 sem 52 sem 2 ans 5 ans 10 ans 15 ans Total % de tous les BT Banques CDG 350 75 3.060 575 5.236 2.539 110 11.370 680 1.075 45 2.375 53% Stés d'assurance/ Organismes de prévoyance OPCVM et sociétés de bourse 439 402 1.182 1.510 154 3.687 11% 17% Autres Total des BT Adjugés 290 350 75 6.855 402 8.073 5.833 350 21.513 1% 100% 2.159 197 909 682 41 3.791 66 27 18% % par échéance 2% 3% 2% 37% 27% 2% 100% (en millions de dirhams) 105. Dans les marchés financiers avancés, les rendements à échéance d’un petit nombre de titres du Trésor fortement capitalisés servent d’indicateur de taux d’intérêt pour des échéances représentatives des valeurs à court, moyen et long terme. Au Maroc cependant la courbe de taux n’a pas de profondeur car elle n’est pas validée par un mécanisme d’adjudication suffisamment compétitif et par une concentration suffisante des transactions sur des valeurs représentatives. Les règles d’adjudication des Bons du Trésor qui prévalaient avant 1998, conduisaient à une prolifération de titres qui empêche l’animation d’un marché secondaire par les IVT et la formation de taux de marché puisque que chaque Bon était le plus souvent détenu par un seul acheteur. L’initiative récente du Trésor d’obtenir de nouveaux financements par le biais de titres assimilables comme alternative à l’émission de nouvelles valeurs constitue un pas vers l’approfondissement du marché secondaire. La technique consistant à recourir à l'annonce préalable du coupon est désormais utilisée depuis 1998 afin d'éviter de créer autant de lignes que de taux adjugés. Le Trésor envisage aussi de racheter ou d’échanger les lignes illiquides dont la durée de vie résiduelle sera principalement comprise entre 5 et 10 ans afin de contribuer davantage à cet approfondissement. 2. LE MARCHE SECONDAIRE 106. Volume de transactions . Depuis mars 1996, un marché secondaire des Bons du Trésor a été lancé suite à l’introduction par la Banque Centrale d’un système de compensation-règlement sur la place de Casablanca. Le volume de transactions s’est élevé à environ 489 Mds de dirhams en 1999 contre 7,4 Mds de Dh en 1996, représentant ainsi plus de 5 fois le montant des BT en circulation. Cette bonne performance du marché secondaire est toutefois surtout attribuable aux opérations de Repos ou de pensions contre Bons du Trésor qui s’effectuent entre les institutions financières et principalement entre les banques et leurs clients pour des intervalles de deux jours à un an soit à taux fixe soit à taux variable au jour le jour. La part de ces transactions temporaires s'élèverait à 413 Mds de DH, soit 84 pour cent du volume total de transactions. Contrairement à ce qui est pratiqué dans les marchés avancés, elles ne font pas toutefois l’objet d’un contrat. Elles donnent lieu à un transfert de titre entre les parties qui, au niveau de la compensation, n’est pas 44 dissocié de ceux provenant des achats et cessions fermes42. Etant donné que les opérations de pensions sont enregistrées comme des transactions de marché secondaire dans le mécanisme de compensation, le marché secondaire portant sur les achats et les ventes fermes est donc nettement moins actif que ce qui est indiqué par le volume total de transactions 43 et ne contribue pas encore suffisamment à la formation de prix de référence pouvant être confrontés aux prix établis sur le marché primaire et à l’arbitrage des taux d’intérêt selon les échéances. 107. Participants. Les banques étant les institutions prédominantes sur le marché des repos, dominent également le marché secondaire des BT avec plus de 50 pour cent du volume de transactions sur ce marché. En revanche, la CDG, les sociétés d’assurance et les caisses de retraite qui regroupent un montant de Bons du Trésor de même importance que celui détenu par les banques sont relativement inactives sur le marché secondaire. Les OPCVM viennent en deuxième place avec plus de 40 pour cent du volume des transactions alors qu’ils ne détiennent que 20 pour cent des BT en circulation. Les OPCVM, contrairement aux autres institutions, acquièrent leurs Bons du Trésor surtout par l’intermédiaire des banques avec lesquelles elles sont affiliées et non pas directement sur le marché primaire. 108. Compensation et règlement. Toutes les transactions sont compensées et réglées en compte courant à la BAM. Ces opérations s’effectuent le jour même soit à J+0 alors que sur le marché des adjudications le règlement se fait à J+6. Une avance de 24 heures de la BAM est offerte pour combler toute insuffisance de fonds. Selon la BAM, il faut environ 15 minutes pour compléter une transaction alors que le mois le plus actif en 1997 a donné lieu à 15 transactions par jour. Deux employés à plein temps suffiraient pour traiter un volume plus de quatre fois plus élevé soit environ 1 500 transactions par mois par opposition au volume de 330 transactions réalisé en décembre 97. Le dépositaire central, Maroclear, a pour fonction la conservation et la compensation des titres du Gouvernement. Le système de règlement contre livraison pour le dénouement des transactions sur les bons du Trésor a été mis en place depuis juillet 1999. 3. RECOMMANDATIONS 109. L’offre doit être dévoilée par l’engagement du Trésor de mettre en vente à chaque adjudication un montant minimum de Bons du Trésor pour chacune des échéances prévue dans une programmation trimestrielle ou semi-annuelle des adjudications. Le Trésor pourrait également indiquer son intérêt à mettre en vente pour les échéances de son choix une quantité garantie minimum. Cette offre pourra être accompagnée pour chacune des échéances par un prix plancher ou un taux plafond transmis au préalable à la BAM. Ce prix ou ce taux devrait être dévoilé après chaque adjudication lorsque la mise en jeu n'a pas permis l'adjudication de la quantité prévue. 110. Le respect du calendrier d'émission est un facteur clé de crédibilité d'un émetteur, de liquidité de ses titres, et de son financement à moindre coût. Dans le cas du Trésor marocain, l'interruption inattendue des adjudications au courant de l'été 1999 pendant environ 2 mois suite à la liquidité engrangée avec la seconde ligne GSM, a entraîné une forte volatilité des taux d'intérêt. Le Trésor doit ainsi améliorer ses prévisions de liquidité et ses annonces, d'autant plus que des privatisations sont en préparation. 42 Au niveau de la compensation des repos, la distinction entre les opérations fermes et temporaires est faite depuis fin 1999. 43 Des mesures ont été prises en janvier 1998 pour différencier la compensation des transactions des pensions des achats finaux du marché secondaire et des ventes des Bons du Trésor. 45 111. Pour arrêter la prolifération des titres en circulation 44 et permettre la constitution de titres homogènes détenus par plusieurs participants, il conviendrait de réviser le mécanisme d’adjudication en permettant pour chacune des maturités une allocation à taux unique pour toute les soumissions retenues ou une allocation sur une base de prix portant sur des valeurs homogènes ayant pour chacune des maturités des coupons d’intérêt identiques. 112. En plus d’accroître le recours à l’assimilation, il conviendrait que le Trésor accepte des propositions des participants qui désirent remplacer un groupe de titres comportant des échéances résiduelles rapprochées par un seul titre de durée et de rendement équivalents.45 Le transfert des titres du Trésor au dépositaire central ayant donné lieu à la numérotation des titres auprès du dépositaire central devrait fournir l’occasion d’un effort préalable de consolidation du nombre de titres du Trésor en circulation 113. Lorsque les Bons du Trésor auront été suffisamment consolidés, les IVT devraient être incités à fournir des cotations à l’achat et à la vente sur un groupe choisi de titres à forte capitalisation dont le résultat des négociations pour chacun de ces titres, à savoir le volume et le prix, devrait être diffusé sur une base mensuelle ou de préférence hebdomadaire. Vu que le règlement des transactions sur les titres du Trésor continuera de se faire par le biais des comptes des institutions financières à la Banque Centrale, il serait nécessaire que pour ces transactions, la BAM obtienne les pouvoirs d'exercer un contrôle adéquats sur les opérations de Maroclear, comme c’est le cas dans les systèmes de paiement d’effets de grande valeur mis en place dans plusieurs pays. 5. SYSTEME DES PAIEMENTS 1. SYSTEME DES PAIEMENTS 114. Situation actuelle . Au Maroc les paiements sont dominés par les transactions en espèces, les instruments de paiement scripturaux n’ayant enregistré qu’une modeste croissance au cours des dix dernières années. Les opérations de compensation et de règlement des instruments “sur place” se déroulent relativement rapidement, et les clients dépositaires ont accès à leurs fonds en deux jours ouvrables alors que le règlement des chèques entre villes peuvent prendre jusqu’à une semaine ou plus. 115. En 1987, le montant brut des compensations n’atteignait que 1,42 fois seulement le PIB, et bien que ce ratio ait quelque peu augmenté en cours de période, il ne se situait qu’à 1,52 en 1996. En plus de ces compensations interbancaires, les chèques intra bancaires constitués d’une part importante de retraits représenteraient 40 pour cent de l’ensemble des chèques compensés. Les opérations de compensation inter bancaires sont prises en charge par les 18 (prochainement 20) chambres de compensation de la BAM. Si une banque se trouve en situation de découvert en fin de journée, une avance bancaire est procurée par la BAM pour couvrir le débit. En raison principalement du niveau élevé de réserves requises des banques auprès de la Banque Centrale 44 Cette recommandation a été initiée depuis 1998, avec l'annonce du coupon systématique par le Trésor à l'occasion de la création d'une nouvelle ligne. 45 Le Trésor a fait une proposition aux investisseurs dans ce sens. La première opération de regroupement devrait intervenir prochainement. 46 (10 % des dépôts à vue), la fréquence et la taille des positions débitrices des banques sont faibles. Selon la Banque Centrale, il n’y a pas eu de position débitrice après 1996, à la suite du changement dans le mode de calcul des réserves des banques. Chaque banque est tenue de maintenir un solde positif dans chacun de ces comptes domiciliés dans les différentes agences de la Banque Centrale. Les banques ont tendance à centraliser leurs excès de liquidités à Casablanca car seuls les soldes de leurs comptes ouverts sur les livres de la Banque Centrale de cette place sont pris en considération pour le contrôle de la réserve monétaire. 116. Le taux de rejet des chèques a diminué depuis 1987 pour se situer à un peu plus de 2 pour cent en 1996. Le taux de rejet en termes du nombre d’effets rejetés en 1991 se situait à 1,92 pour cent en 1991 et il est passé depuis lors à un peu moins de 3 pour cent. Bien que ces taux ne soient pas très élevés comparés à ceux d’autres pays, des taux inférieurs à 2 pour cent, voire 1 pour cent, devraient pouvoir être atteints. 117. On compte actuellement quatre réseaux différents de cartes bancaires au Maroc et deux autres réseaux ATM relevant de la Trésorerie Générale et du service des Chèques Postaux. Ces réseaux ne sont pas reliés et l’utilisation des cartes émises est réservée à chacun d’entre eux. Il n’y a pas de statistiques couvrant l’ensemble du marché, mais on estime à environ 400.000 le nombre de cartes en circulation au Maroc. Il y a environ 400 guichets ATM, qui ne sont pas tous connectés en temps réel. 118. Les paiements internationaux, notamment les transactions de change et le financement du commerce extérieur sont conformes aux pratiques courantes et plusieurs banques sont membres du réseau SWIFT. Les transferts de fonds des Marocains à l’étranger représentent une part importante des transferts internationaux actuels : ils ont été de l’ordre de 2 Mds de Dh en 1996. 119. Développements récents. Le GPBM préconise actuellement la mise en œuvre d’un nouveau système de paiement, SIMT, le Système Interbancaire marocain de Télé -compensation, qui gérera la compensation des chèques, des virements, des effets et autres instruments de paiement. Le projet est en cours de réalisation et prendra en charge les opérations de compensation de la Chambre de Compensation de Casablanca, ce qui représente plus de 50 pour cent des échanges. Les éléments clés du système retenu sont l’utilisation de la télétransmission des données et l’automatisation de la saisie des informations relatives aux chèques et aux autres valeurs papier. Le règlement des opérations de compensation s'effectuera, au choix de chaque banque, au niveau de toute place bancable. 120. Appréciation des risques. Dans le système de compensation actuel les risques techniques sont principalement liés aux retards dans le traitement et/ou la transmission des informations et des documents et au caractère manuel des opérations. Quant aux risques de fraude, ils ne semblent pas constituer un problème majeur actuellement. 121. S’agissant du risque de règle ment, il y a actuellement peu de risque de découverts importants dans les comptes courants des banques à la Banque Centrale et cette dernière est prête à prendre en charge le règlement final au moyen d’avances pour autant que les membres des chambres de compensation peuvent fournir des Bons du Trésor en tant que garantie pour les avances journalières. Les banques ne peuvent connaître leurs soldes au cours de la journée et ne sont pas en mesure de préparer les opérations de fin de journée en toute rigueur. En pratique, compte tenu des volumes et valeurs actuels des chèques et autres instruments de paiement scripturaux, le risque lié au règlement ne semble pas être important. 122. Les principaux facteurs sous-jacents du risque systémique sont : les concentrations d’engagements importants ; l’accès limité aux liquidités ; l’interaction entre les banques et les 47 institutions financières ; et l’interaction entre les marchés des valeurs mobilières et le système des paiements. Au Maroc, le risque systémique ne semble pas être significatif. Actuellement, il n’y a pas de système séparé pour les traitement des effets de grande valeur, et ces derniers semblent être effectués parallèlement aux autres paiements par le biais des systèmes existants, qu’il s’agisse des chambres de compensation ou dans les livres de la Banque Centrale. 2. RECOMMANDATIONS 123. Bien que le volet technologique du projet actuel portant sur la zone urbaine de Casablanca ait été maîtrisé, les aspects organisationnels, financiers et commerciaux n’ont pas encore été suffisamment abordés sous l’angle d’une stratégie globale de modernisation du système des paiements. 124. Afin d’encourager le développement et la modernisation des paiements à l’échelle nationale, il faudrait procéder à la création d’un “Conseil National des Moyens de Paiement” sous tutelle de la Banque Centrale. Le CNP devrait, à court terme, prendre en charge un certain nombre de dossiers urgents : le nouveau système de paiement interbancaire (SIMT); le cadre juridique des paiements électroniques ; le raccordement des quatre réseaux de cartes bancaires ; et une meilleure application des normes de paiement. 6. FONDS COMMUNS DE PLACEMENT ET MARCHE BOURSIER 1. FONDS COMMUNS DE PLACEMENT (SICAV) 46 125. Composition et taille de l’industrie . Les premiers fonds communs de placement ou SICAV ont été lancés à la fin de 1995. A fin 1998, il y avait 65 fonds agréés dont 48 opérationnels avec une valeur d'actifs totale de 25,5 Mds de dirhams soit 7,5 pour cent du PIB. Ils regroupaient alors environ 19.500 investisseurs, parmi lesquels 18.885 investisseurs nationaux, soit légèrement plus de 1 pour cent de la population adulte du Maroc. La croissance soutenue s'est poursuivie et se traduit par un nombre de 90 SICAV opérationnels disposant d'une valeur d'actifs de l'ordre de 37,2 Mds de dirhams à fin juin 1999. 126. Le secteur est dominé par des FCP gérés par les banques, quoique certains sont offerts par des sociétés de bourse indépendantes. A fin avril 1999, 53 des 90 SICAV étaient liées aux banques et représentaient 70 pour cent des actifs. Ces SICAV interviennent sous la tutelle de 17 principaux groupes de promoteurs issus du secteur financier. Huit groupes de promoteurs appartiennent au secteur bancaire, deux à des maisons de courtage indépendantes. A noter la présence de deux institutions financières à long terme (CDG, CIMR) et de cinq compagnies d'assurance. Le niveau de concentration dans le secteur est relativement important. Trois groupes bancaires exploitaient un total de 29 SICAV et représentaient un peu plus de 45 pour cent de l’ensemble des actifs à fin avril 1999. 46 Les fonds mutuels à capital variable au Maroc peuvent prendre la forme d’une société par actions (SICAV) ou d’un partenariat (fonds commun de placement - FCP). A moins qu’il n’en soit spécifié autrement, SICAV est employé comme terme générique pour tous les fonds mutuels à capital variable, indépendamment des formes juridiques. 48 127. Politiques de placement. En termes de politique de placement, les SICAV sont dominées par les placements en obligations et fonds mixtes d’actions et d’obligations. Bien qu’aucune SICAV n’ait été spécifiquement autorisée en tant que SICAV monétaires, certains fonds d’obligations se spécialisent dans les instruments à court terme et opèrent de manière efficace comme des SICAV monétaires. En termes d'actifs totaux, les SICAV obligations et monétaires représentaient 26,9 Mds de dirhams en juin 1999, soit 72 pour cent de l’ensemble des actifs des SICAV alors que les SICAV diversifiées et les fonds placés en actions ont des actifs respectivement de 6,9 et 3,4 Mds de dirhams. 128. Réglementation. Pour la création d’une SICAV, il faut obtenir l’autorisation préalable du Ministre des Finances sur avis du Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières (CDVM). Les conditions d’agrément comprennent la soumission d’un document d’information incluant notamment les politiques d’investissement, la méthode de valorisation des actifs, la fréquence et la méthode de calcul de la valeur liquidative par action, le tableau des commissions et charges pour les souscriptions et rachats ainsi que les frais de gestion. Un sommaire de ce document, d’un format standardisé, doit être transmis à tous les souscripteurs. 129. Les actifs des Sociétés d’Investissement à Capital Variable (SICAV) et des Fonds Communs de Placement (FCP) doivent être déposés auprès d’une institution dépositaire unique approuvée par le Ministre des Finances. Cependant, la loi n’exige pas de recourir aux services d’un dépositaire indépendant de sorte que la plupart des SICAV ont comme dépositaire la banque avec laquelle elles sont associées. Les institutions dépositaires agissent en tant qu’agents de transfert, c.-à-d., qu’elles reçoivent et exécutent les commandes de souscriptions et de rachats, exécutent les ordres d’achat ou de vente des valeurs mobilières et dressent un inventaire des actifs au moins une fois par trimestre. 130. En vertu de la loi de 1993, les SICAV doivent investir 85 pour cent de leurs actifs dans des valeurs mobilières négociables, tandis que les instruments liquides non négociables (tels que les liquidités et les dépôts bancaires à court terme) ne peuvent excéder 15 pour cent de l’ensemble des actifs. Les valeurs mobilières d’un émetteur unique ne doivent pas représenter plus de 10 pour cent des actifs de la SICAV, exception faite des valeurs mobilières émises ou garanties par l’Etat, qui ne sont soumises à aucun plafond. 131. Recommandations. Le cadre réglementaire contient bon nombre d’éléments modernes de la réglementation en matière de SICAV. Toutefois, si des inquiétudes subsistent, elles ont trait à la rigueur de la supervision. Bon nombre de participants doutent de la qualité de la valorisation des actifs qui pourrait être soit déficiente ou erronée de même que du respect des règles d’audit et de conservation des actifs. Le problème majeur au niveau de la supervision semble être le manque de ressources humaines et également l’insuffisance d'application de sanctions par le CDVM, qui détient un certain nombre de pouvoirs concernant la surveillance et l’application des règles prudentielles et de mesures de protection des épargnants. 132. De plus, une définition plus claire des critères d’autorisation, notamment pour ce qui est de l’examen « fit & proper » serait utile de façon à ce que les institutions soient financièrement saines et à ce qu’elles emploient du personnel qualifié en tant que gestionnaires des SICAV. En outre, la loi devrait établir les critères d’indépendance vis-à-vis des conseils d’administration, des banques dépositaires, et des commissaires aux comptes externes. Elle devrait également définir, de manière précise, les responsabilités et fonctions fiduciaires des gestionnaires de SICAV. Par ailleurs, la loi devrait soit interdire toutes transactions avec des parties apparentées soit exiger que de telles transactions soient transparentes et effectuées aux termes et conditions du marché. 49 133. Un projet de loi relatif à la gestion de portefeuille pour compte de tiers est en cours de finalisation. Il vise à instituer une meilleure définition des conditions d'exercice de cette activité renforçant ainsi la responsabilité des gestionnaires de portefeuille vis-à-vis des investisseurs et consolidant l'indépendance de ces mêmes gestionnaires par rapport aux conseils d'administration des banques dépositaires. 2. LE M ARCHE B OURSIER 134. Taille et performance du marché boursier. La Bourse de Casablanca a enregistré une développement sans précédent au cours des années 1990 avec une multiplication du volume d'échange passant de 512 millions de Dh en 1990 à 13 298 millions de Dh en 1998, et une capitalisation boursière passant de 7,8 Mds en 1990 à 145,1 Mds de Dh en 1998, représentant environ 42 pour cent du PIB. Cette part demeure faible relativement à la Jordanie (79%) ou la Malaisie (285%). Le nombre de sociétés cotées est de 55 à fin mars 2000, ce qui reflète une certaine stagnation sur les dernières années, voire une baisse depuis 1990 où plus de 70 entreprises étaient cotées. Le rapport des cours sur les bénéfices atteint 21,2 et le multiple des valeurs au marché sur les valeurs au livre se situe à 3,6 à la fin de 1998. La progression de la capitalisation boursière a été principalement due à la hausse des cours et aux privatisations opérées notamment en 1997 par le biais de la Bourse. 135. L'indice général de la Bourse de Casablanca avait augmenté de 20,4 pour cent en 1998 par rapport à l'année précédente, mais l'indice a enregistré pour la première fois une performance négative en 1999 en perdant 3,31 pour cent. Cette baisse reflète une morosité qui remonte au dernier trimestre de l'année 1998. Jusque cette date, la place financière marocaine était apparue préservée des différentes crises financières qui avaient affecté les bourses internationales et aussi les bourses de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord. Des facteurs principalement internes sont venus infléchir cette tendance. Une correction à la baisse des valeurs perçues comme surévaluées avait commencé fin 1998. L'annonce des résultats 1998 inférieurs à ceux escomptés en raison du surcoût généré par l'amnistie fiscale, les perspectives négatives de croissance 1998/99 lié à un nouvel impact de la sécheresse, et l'insuffisance de nouveaux entrants sur la Bourse, sont quelques facteurs explicatifs, auxquels il faudrait rajouter l'impact de la restructuration de sociétés telles que l'ONA (représentant en mars 2000 environ 16 pour cent de la capitalisation boursière totale). 136. Malgré la baisse des taux d’intérêt et l’évolution favorable des cours boursiers, le montant annuel des émissions de titres (excluant ceux émis par le Trésor) stagne depuis 1995 et totalise 6,6 Mds de Dh en 1998. Ce montant est constitué de 4,2 Mds de Dh de titres de créance négociables, 1,2 Md d'obligations, et 0,7 Md d'émissions d'actions en numéraire et par apport en actif. Au cours des dix dernières années, il y a eu très peu d’émissions publiques initiales (EPI) par une société privée non financière sur le marché marocain, soit sous la forme de titres de créances négociables soit sous la forme d’augmentation de capital-actions. Cinq entreprises issues des secteurs de l'emballage (1), l'énergie (2), la métallurgie (1) et l'automobile (1) ont fait leur introduction à la Bourse de Casablanca en 1998 et 1999. 137. Le volume total des transactions du marché secondaire atteint 58,2 Mds en 1998 dont 50 pour cent est lié aux dix plus grandes sociétés cotées. La part du volume traité sur le marché central augmente progressivement depuis 1995. Le marché de blocs47 représente 72 pour cent du 47 Le marché de blocs a été mis en place en novembre 1998, en remplacement des cessions directes pour les opérations qui ne peuvent se dérouler sur le Marché central, compte tenu du volume qu'elles impliquent, et qui font l'objet d'une négociation de gré à gré. Les prix de négociation sur le marché de blocs sont déterminés en référence aux cours pratiqués sur le Marché Central. 50 volume des négociations en 1998 contre un volume négocié par cessions directes de l'ordre de 89 pour cent en 1995. A fin 1998, le délai de dénouement règlement livraison est J+5 pour tous les titres au porteur. Pour les valeurs nominatives, le règlement a lieu en J+5 et la livraison en J+12. Il y a quinze sociétés de bourse dont 8 sont des filiales de banques qui ont réalisé un chiffre d’affaires de 170 millions de Dh et un résultat net de 65 millions de Dh en 1998 par rapport à 69 et 23,6 millions respectivement en 1996. Quatre sociétés de bourse réalisent près des deux tiers du chiffre d’affaires du secteur, parmi lesquelles deux sont des filiales de banque. La Bourse a modernisé son système de cotation par l’introduction d’un système de cotation électronique où les valeurs les plus actives sont cotées en continu. La migration de la cotation à la criée vers la cotation électronique a été finalisée en juin 1998. 138. Réglementation du marché des valeurs mobilières. Le Maroc a créé, par quatre principaux textes législatifs introduits depuis 1993, les institutions nécessaires à la régulation du marché des valeurs mobilières. Il s’agit d’un organisme de contrôle, le CDVM, d’une Bourse de valeurs, la Bourse de Casablanca (SBVC) et d’un dépositaire central, Maroclear. De plus, ces textes instituent une association professionnelle dont doivent faire partie les sociétés de bourse. Dans l’optique de la protection de l’épargne, même si leur conception comporte des incohérences et des faiblesses juridiques qui mériteront être corrigées dans l’avenir, ces textes, dans l’ensemble, constituent un cadre de régulation satisfaisant au stade actuel de développement du marché des valeurs mobilières marocain. 139. Toutefois, relativement à la pratique observée dans les marchés financiers avancés, la réglementation du marché des capitaux relève du pouvoir exécutif. Cependant, Le CDVM est impliqué directement dans l'établissement des textes réglementaires en faisant des propositions de réglementation au Ministère des Finances. De plus, le CDVM dispose de manière autonome d'un éventail adéquat de sanctions. En ce qui concerne le fonctionnement de la Bourse et de la réglementation des activités des sociétés de bourse incluant leur agrément, les décisions importantes sont prises par le Ministre des Finances ou doivent être approuvées par lui le plus souvent sous la forme d’un arrêté. Enfin, les textes législatifs contiennent plusieurs dispositions qui ne peuvent être amendées sans l’intervention politique alors qu’elles devraient plutôt se retrouver dans des règlements de manière à faciliter une adaptation plus rapide de la réglementation et à permettre aux organes concernés de réagir avec diligence à de nouvelles situations qui devraient normalement relever de leur champs de compétence. 140. L’obligation imposée à toute société de bourse de devenir actionnaire à part éga le de la société gestionnaire de la Bourse de Casablanca était sur le point de constituer une barrière à l’entrée qui aurait restreint l’émergence de nouvelles sociétés de bourse et en particulier de nouvelles sociétés indépendantes des banques commerciale s. La capitalisation des bénéfices de la SBVC, qui avait accumulé 150 millions de dirhams de réserves découlant des commissions perçues selon le barèmes établis par le Gouvernement, avait donné lieu à une augmentation significative du prix d'entrée pour le s nouveaux actionnaires. Une résolution de cette situation a été menée par le Gouvernement par un réaménagement justifié du barème des commissions qui s'est fait néanmoins en contrepartie d'un encadrement explicite de l'affectation des bénéfices dégagés par la Bourse. 141. Recommandations. Plusieurs des mesures visant à corriger les faiblesses de la réglementation du marché boursier mentionnées précédemment exigeraient des changements d’ordre législatif. Il convient d’accroître l’autonomie du CDVM et de la société gestionnaire de la bourse en ce qui concerne leurs pouvoirs d’introduire des règlements et d’imposer des sanctions. D’autres changements d’ordre législatif consistent à remanier les textes. Ainsi, les dispositions sur le contrôle des sociétés de bourse devraient normalement apparaître dans la loi relative à l’autorité de contrôle qui est le CDVM alors qu’elles font maintenant partie de la loi relative à la 51 bourse. Des changements législatifs seraient aussi requis pour abroger plusieurs dispositions contenues dans les lois en vue de leur remplacement par un ensemble de règlements. A titre d’exemple, les conditions d’admission à la cote de même que les conditions d’admission de nouveaux membres de la bourse devraient être établies dans des règlements et non pas dans la loi elle-même. De plus, le Conseil d’administration de la bourse devrait comprendre des membres indépendants qui ne sont pas des sociétés de bourse. 142. Quant à la question des cessions directes, le traitement adopté récemment par la bourse qui consiste à les assimiler à des transactions de bloc constitue une amélioration par rapport à la situation actuelle mais ne favorise pas suffisamment la consolidation des ordres sur le marché officiel surtout pour les actions qui seront cotées en continu. Comme dans la plupart des bourses, la taille minimum d’un bloc pour les actions cotées dans un même compartiment devrait être uniforme. De plus, pour les titres cotés en continu, la négociatio n d’un bloc devrait toujours comporter l’obligation de devoir compenser en premier lieu les ordres au prix du marché, ou à prix égal pour les ordres à prix limité, qui subsistent sur le marché officiel (règles de répercussion). Enfin les fourchettes de prix permises pour le règlement des transactions de bloc sont inhabituellement larges – elles peuvent atteindre 10% - et nuisent à l’observation de la priorité des ordres du public et à l’intégrité du marché pour les investisseurs plus modestes. La promotion de la cotation en continu demanderait plutôt que les ordres assimilés à des blocs soient autant que possible fractionnés pour que le plus grand nombre d’ordres soit traité sur le marché officiel. 52 7. LE MARCHE DES CHANGES 143. Contrôle du marché des changes. Depuis janvier 1993, le dirham marocain est convertible pour toutes les transactions courantes comme le définit l’article 8 du FMI. De plus, il n’existe pas de restrictions officielles pour certaines opérations en capital telles que le rapatriement du capital et les gains en capital réalisés par les investisseurs étrangers ou les personnes étrangères résidant au Maroc. Les entreprises marocaines ont le droit d’emprunter à l’étranger sans approbation préalable, à condition que le prêt obtenu s'inscrive dans un investissement au Maroc Les banques marocaines ont le droit d’accepter des dépôts en devises faits par des étrangers, dont des banques étrangères. Les restrictions les plus notables sont l'impossibilité pour les banques d'emprunter à l'étranger pour des opérations de trésorerie, d'accorder des prêts en dirham à des non-résidents et de placer à l'étranger les devises acquises dans des opérations devises contre devises. 144. Opérations de marché des changes. Le marché des changes a été institué en mai 1996. Opèrent sur le marché des changes des intermédiaires agréés (les banques), qui peuvent faire entre eux, avec la banque centrale et depuis le 24 janvier 1997 avec des banques étrangères (pour le comptant) des opérations au comptant, à terme et de trésorerie pour leur propre compte et celui de leur clientèle. Le taux de change du dirham est établi par la Banque Centrale contre un panier de devises représentant les principaux partenaires commerciaux du Maroc. La Banque Centrale cote les prix de vente et d’achat des devises avec une marge de 0,6 pour cent. Les banques peuvent acheter et vendre des devises à leurs clients à des prix égaux ou supérieurs à ceux établis par la Banque Centrale, ajustés pour le paiement d’une commission de 0,2 pour cent à l'Office des Changes . La commission ne s’applique pas aux transactions bancaires sur le marché interbancaire des devises mais elle est prélevée sur les ventes et achats de dirhams entre banques marocaines et étrangères et entre une banque étrangère et la Banque Centrale. L’introduction du marché des changes a fortement diminué le volume des ventes directes de dirhams par la Banque Centrale aux banques étrangères qui est passé de 735 millions de Dh en mai 1996 à 7 millions de Dh en mai 1998. Le marché des changes à terme affiche un développement important. L’encours des contrats en devises à terme, pour la plupart des achats à termes, s’élevait à environ 50 millions de Dh en mai 1998. A fin juin 1999, le volume d'achats à terme s'élevait à 495 millions de dirhams contre un volume de ventes à terme de 89 millions. 145. Taille du marché. La plupart des opérations de change sont liées aux transactions commerciales alors que le volume des achats et ventes de devises sur le marché interbancaire demeure relativement petit. Le volume des échanges de devises contre d’autres devises est en forte croissance, il s’élevait à moins de 4 Mds de Dh en 1997. En septembre 1998, ce montant s'élèverait à 17 Mds de Dh. Le degré de concurrence du marché est encore limité, trois participants du marché en constituant une part largement prédominante. Les comptes de résultats des banques indiquent que les opérations sur le marché des changes sont profitables. Néanmoins, en raison de la petite taille du marché, il faut que la Banque Centrale intervienne occasionnellement pour absorber les transactions importantes. Le volume des opérations de change contre le dirham effectuées en dehors du Maroc, principalement à Tunis, Bahrain, Paris et Frankfurt, est selon plusieurs observateurs plus important que sur le marché intérieur. Les transactions réalisées à l’étranger sont exemptées de la commission de 0,2 % et peuvent expliquer pourquoi une portion considérable de la conversion des fonds étrangers envoyés au Maroc par les Marocains résidant à l’étranger se fait à l’étranger, principalement par l’intermédiaire des filiales étrangères de banques marocaines. Les transferts de fonds des non résidents sont de l’ordre de US$ 2 Mds en 1999. 53 146. Risque de change et réglementation prudentielle. Le risque de change global des banques est limité par la réglementation à 20 % des fonds propres nets, ce qui est considérablement plus élevé que la limite de 8 % proposée par le Comité de Bâle. Le risque pour chaque devise individuelle est restreint à 10 % des fonds propres nets. Les banques doivent faire part de leur risque de change sur une base journalière. Le risque des changes des banques marocaines se situe bien en dessous des limites prudentielles, avec des positions globales longues et courtes représentant moins de 4 % du capital bancaire. Le plus gros risque de change total entre banques est égal à 13% du capital. Toutefois, la réglementation prudentielle des banques n’est pas appliquée actuellement sur une base consolidée et par conséquent ne comprend pas le risque de change des filiales des banques marocaines à l’étranger. 147. Risque de change pour les emprunteurs des banques. A la fin de novembre 1997, les créances privées en devises avec des échéances de plus de six mois, représentaient 3,5 Mds de Dh, montant qui est inférieur à 10 % de la réserve de devises du Maroc indiquée dans les données du FMI. Le contrôle des emprunts privés étrangers est effectué par les banques qui ont obligation de soumettre des rapports mensuels à l'Office des Changes. La qualité de ce système de rapport nouvellement introduit n’a pas encore fait ses preuves. Certains observateurs du marché estiment que les créances étrangères privées sont considérablement plus élevées que le chiffre mentionné ci-dessus. Les emprunteurs privés au Maroc peuvent également être plus exposés au risque de change en raison de leur méconnaissance des techniques et instruments de couverture du risque de change. 148. Recommandations. La commission de 0,2 % a constitué en 1996 des recettes d’environ 500 millions de Dh et finance principalement le coût pour l’Etat d’assurer une protection de risque de change sur les prêts en devises aux ex-Organismes Financiers Spécialisés. Comme l’Etat se désengage de cette garantie, cette source de revenu n’est donc plus nécessaire à cette fin. Le taux de la commission et son application aux transactions avec les banques étrangères devraient être révisés dans l’optique de promouvoir une volume plus important de transactions en devises sur le marché intérieur. 149. Egalement, au vu de l’apport important de fonds étrangers provenant des Marocains vivant à l’étranger qui transitent par les filiales étrangères des banques marocaines, la réglementation prudentielle relative au risque de change devrait être appliquée sur une base consolidée et devrait également tenir compte des obligations nettes consolidées des banques provenant de dépôts libellés en dirhams convertibles. Dans le contexte actuel, les comptes de dépôt bancaires libellés en dirhams convertibles, qui représentent moins de 2 % du total des dépôts bancaires intérieurs à la fin de 1999, constituent un instrument de dépôt désuet et devraient être éliminés, du moins pour les MRE. Le dirham convertible demeure néanmoins une assurance de conversion pour les banques étrangères et les agences de voyage. Le système de contrôle des créances étrangères privées devrait de plus être renforcé de façon à améliorer l’appréciation du risque de crédit lié aux emprunts étrangers de la clientèle bancaire. 54 Liste d'annexes ANNEXE 1 Aperçu du système financier ANNEXE 2 Actifs Financiers des agents non financiers ANNEXE 3 Evolution des actifs, crédits et dépôts par banque de 1992 à 1997 ANNEXE 4 Indicateurs reflétant l’évolution du système bancaire ANNEXE 5 Principales règles prudentielles applicables aux banques ANNEXE 6 Indicateurs de marché des valeurs du Trésor ANNEXE 7 Taxation des valeurs mobilières ANNEXE 8 Données sur les SICAV 55 Maroc: Aperçu du système financier, 1992/1998 (En milliards de dirhams)-Encours fin de période SYSTEME BANCAIRE Total Part des banques commerciales Part des banques spécialisées (hors FEC) Total actifs/PIB Total actifs Fin 1998 Fin 1992 301,0 185,6 78% 77% 22% 23% 86% 76% Total crédits Fin 1998 Fin 1992 167,6 95,9 67% 65% 33% 36% 48% 39% Total dépôts Fin 1998 Fin 1992 183,3 111,4 93% 95% 7% 5% 52% 46% Sociétés de financement 11% AUTRES INSTITUTIONS (Encours, fin de période) FINANCIERES 1998 1995 Réseau Trésor et comptes postaux (Dépôts) 6,3 6,8 Caisse d'épargne Nationale (Dépôts) 5,3 3,3 Total/PIB 3,9% 3,7% Sociétés de crédit a la consommation et leasing (crédits) 20,1 10,0 Banques commerciales 60% Banques spécialisées 29% Répartition des actifs non consolidés des établissements de crédits en 1998 ORGANISMES D'EPARGNE INSTITUTIONNELLE Reserves techniques des assurances Fonds des organismes de retraite et de prevoyance Total/PIB Caisse de Dépôts de Gestion (Dépôts hors CEN) OPCVMs (Actif net) (Encours, fin de période) 1998 36,0 48,7 25% 20,2 25,2 1995 27,5 29,5 20% 16,3 2,7 200 60% 150 40% 100 20% 50 0 MARCHE DES CAPITAUX 0% 1993 1996 1998 Capitalisation boursière (en Mds de DH) Bourse de Casablanca Capitalisation boursière dont capitalisation des banques (fin 1998) Volume négocié ** Nombre de titres côtés Total capitalisation/PIB Dont Marché actions Fin 1998 Fin 1996 145,1 38,5 58,0 53 43% 75,6 26,9 20,4 47 24% Fin 1993 Marché officiel Marché de blocs Total (Flux annuel, fin 1998) Volumes négociés Volumes négociés/volumes du marché Valeurs du Trésor, Obligations 13,3 23% 34,8 61% Marché officiel Marché de blocs MARCHE MONETAIRE Titres de créances négociables (Encours)* Marché interbancaire (taux d'intéret moyen) Endettement intérieur du Trésor Valeurs du Trésor % détenu par des agents bancaires % détenu par des agents non bancaires Encours valeurs Trésor/PIB 2,9 5% 6,2 11% 1998 1996 8 6,57 1,8 6,85 (Encours fin de période) 1998 131 46% 54% 38% 1992 67,2 59% 41% 56 28% * L' essentiel des TCN sont émis par des banques et des sociétés de financement. Marché officiel Cession directe Total (Flux annuel, fin 1995) 48,1 84% Total (Flux annuel, fin 1998) Volumes négociés Volumes négociés/volumes du marché Total capitalisation/PIB 26,0 2,7 4,9 65 10% 2,4 10% 18,3 79% Marché officiel Cession directe 20,7 89% Total (Flux annuel, fin 1995) 9,1 16% 0,1 0% 2,4 10% 2,5 11% 57 1 Actifs financiers des agents non financiers ANNEXE 2 (En million de dirhams et en %) 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 Encours fin d'année Actifs liquides Billets et monnaies Dépôts à vue Placements à court terme Comptes sur carnets dont CEN Dépôts à terme Bons du Trésor à court terme TCN à court terme 101 666 35 745 65 921 61 702 14 912 2 150 37 467 5 513 3 810 47,9% 106 337 16,8% 37 202 31,0% 69 135 46,0% 117 141 16,1% 41 107 29,9% 76 034 45,3% 126 481 15,9% 43 261 29,4% 83 220 45,2% 133 337 15,4% 46 447 29,7% 86 890 43,9% 15,3% 28,6% 143 591 48 640 94 951 43,5% 153 789 14,7% 50 644 28,8% 103 145 42,7% 14,1% 28,6% 29,1% 7,0% 1,0% 17,6% 2,6% 1,8% 29,8% 6,9% 1,0% 19,0% 3,3% 0,6% 29,6% 7,2% 1,1% 18,0% 4,3% 0,0% 30,2% 7,6% 1,2% 18,4% 4,2% 0,0% 91 072 23 281 3 866 56 144 11 638 9 30,0% 7,7% 1,3% 18,5% 3,8% 0,0% 98 267 25 983 4 553 62 866 9 413 5 29,8% 101 975 7,9% 29 523 1,4% 5 330 19,0% 64 012 2,9% 8 368 0,0% 72 28,3% 8,2% 1,5% 17,8% 2,3% 0,0% 1 915 0,6% 5 765 1,7% 15 744 4,4% 68 850 15 959 2 342 43 986 7 571 1 334 76 582 18 684 2 754 46 672 11 098 128 84 563 21 279 3 292 51 488 11 734 62 Titres d'OPCVM Placements à moyen terme Bons du Trésor à moyen terme dont emprunts nationaux 3-5 ans TCN à moyen terme 7 719 7 719 6 182 3,6% 3,6% 2,9% 9 241 9 241 7 893 4,0% 4,0% 3,4% 11 756 11 756 10 623 4,5% 4,5% 4,1% 12 117 12 117 11 196 4,3% 4,3% 4,0% 13 374 12 764 10 759 610 4,4% 4,2% 3,5% 0,2% 11 681 10 882 9 331 799 3,5% 3,3% 2,8% 0,2% 11 093 10 329 9 299 764 3,1% 2,9% 2,6% 0,2% Epargne institutionnelle (1) Fonds de retraite et de prévoyance Assurances (réserves techniques) 41 309 20 660 20 649 19,4% 9,7% 9,7% 46 877 23 521 23 356 20,3% 10,2% 10,1% 53 307 25 952 27 355 20,6% 10,0% 10,6% 56 962 29 479 27 483 20,3% 10,5% 9,8% 64 289 33 566 30 723 21,1% 11,0% 10,1% 70 755 36 410 34 345 21,4% 11,0% 10,4% 77 452 38 393 39 059 21,5% 10,7% 10,8% 330 059 100,0% 360 053 100,0% Total (2) Mémos. TOTAL/PIB 212 396 100,0% 231 305 100,0% 258 786 100,0% 280 123 100,0% 303 987 100,0% 87,4 92,8 92,6 Source: Banque Al-Maghrib (2) Hors titres de sociétés 2 99,6 95,1 104,1 105,5 Evolution des actifs, crédits et dépôts par banque de 1992 à 1997 ANNEXE 3 (En millions de dirhams) Page 1/3 ACTIFS 1992 Montant Banques commerciales marocaines I Bank Al-Amal BCM - Banque Commerciale du Maroc BMAO BMCE - Banque Marocaine du Commerce Exterieur BMCI CDM - Credit du Maroc CPM - Credit Populaire du Maroc Mediafinance SGMB SMDC UMB Wafabank Banques commerciales étrangères II ABN Amro Arab Bank Maroc Bex Maroc-Argentaria Citibank UNIBAN Banques spécialisées III BNDE - Banque Nationale pour le Développement Economique CIH - Crédit Immobilier et Hôtelier CNCA - Caisse Nationale de Crédit Agricole Total I+II+III 1993 (%) Montant 1994 (%) Montant 1995 (%) Montant 1996 (%) Montant 1997 (%) Montant (%) 136 052 458 21 717 1 922 23 170 8 867 9 417 42 069 0 10 326 3 791 635 13 680 73,3% 0,2% 11,7% 1,0% 12,5% 4,8% 5,1% 22,7% 0,0% 5,6% 2,0% 0,3% 7,4% 147 401 0 23 555 2 251 25 175 9 441 10 271 45 336 0 11 290 4 251 669 15 162 73,5% 0,0% 11,8% 1,1% 12,6% 4,7% 5,1% 22,6% 0,0% 5,6% 2,1% 0,3% 7,6% 168 054 592 27 664 2 526 30 303 10 047 11 107 50 851 0 12 763 4 597 659 16 945 74,5% 0,3% 12,3% 1,1% 13,4% 4,5% 4,9% 22,5% 0,0% 5,7% 2,0% 0,3% 7,5% 178 859 615 29 771 2 623 30 495 11 211 12 214 54 920 0 14 059 4 539 710 17 702 74,8% 0,3% 12,4% 1,1% 12,8% 4,7% 5,1% 23,0% 0,0% 5,9% 1,9% 0,3% 7,4% 190 647 657 32 387 2 579 31 704 12 335 12 422 57 301 153 15 084 4 591 627 20 807 74,9% 0,3% 12,7% 1,0% 12,5% 4,8% 4,9% 22,5% 0,1% 5,9% 1,8% 0,2% 8,2% 210 105 664 36 059 2 884 34 700 13 846 14 130 60 146 270 16 706 4 852 707 25 141 76,7% 0,2% 13,2% 1,1% 12,7% 5,1% 5,2% 21,9% 0,1% 6,1% 1,8% 0,3% 9,2% 6 875 2 319 1 234 0 578 2 744 3,7% 1,2% 0,7% 0,0% 0,3% 1,5% 7 792 2 773 1 240 0 724 3 055 3,9% 1,4% 0,6% 0,0% 0,4% 1,5% 8 168 2 837 1 387 129 639 3 176 3,6% 1,3% 0,6% 0,1% 0,3% 1,4% 8 988 3 130 1 633 229 708 3 288 3,8% 1,3% 0,7% 0,1% 0,3% 1,4% 9 443 3 205 2 073 198 770 3 197 3,7% 1,3% 0,8% 0,1% 0,3% 1,3% 7 215 3 668 2 115 286 1 146 2,6% 1,3% 0,8% 0,1% 0,4% 42 675 8 493 17 962 16 220 23,0% 4,6% 9,7% 8,7% 45 270 9 069 19 037 17 164 22,6% 4,5% 9,5% 8,6% 49 449 8 901 20 988 19 560 21,9% 3,9% 9,3% 8,7% 51 306 9 117 22 074 20 115 21,5% 3,8% 9,2% 8,4% 54 396 9 333 23 980 21 083 21,4% 3,7% 9,4% 8,3% 56 771 9 653 26 450 20 668 20,7% 3,5% 9,7% 7,5% 185 602 100,0% 200 463 100,0% Source : Bank Al-Maghrib, Direction du Contrôle des Etablissements de Crédit. 3 225 671 100,0% 239 153 100,0% 254 486 100,0% 274 091 100,0% Evolution des actifs, crédits et dépôts par banque de 1992 à 1997 ANNEXE 3 (En millions de dirhams) Page 2/3 DEPOTS 1992 Montant Banques commerciales marocaines I Bank Al-Amal BCM - Banque Commerciale du Maroc BMAO BMCE - Banque Marocaine du Commerce Exterieur BMCI CDM - Credit du Maroc CPM - Credit Populaire du Maroc Mediafinance SGMB SMDC UMB Wafabank 1993 (%) 100 655 0 15 519 1 382 17 187 6 729 6 462 34 990 0 6 295 2 393 504 9 194 90,3% Banques commerciales étrangères II ABN Amro Arab Bank Maroc Bex Maroc-Argentaria Citibank UNIBAN Banques spécialisées III BNDE - Banque Nationale pour le Développement Economique CIH - Crédit Immobilier et Hôtelier CNCA - Caisse Nationale de Crédit Agricole Total I+II+III Montant 1994 (%) Montant 1995 (%) Montant 1996 (%) Montant 1997 (%) 13,9% 1,2% 15,4% 6,0% 5,8% 31,4% 0,0% 5,6% 2,1% 0,5% 8,3% 109 391 0 16 788 1 589 18 567 7 330 7 567 37 334 0 7 314 2 381 547 9 974 89,9% 0,0% 13,8% 1,3% 15,3% 6,0% 6,2% 30,7% 0,0% 6,0% 2,0% 0,4% 8,2% 121 663 0 19 649 1 870 20 414 7 325 8 097 41 470 0 8 397 2 678 531 11 232 90,1% 0,0% 14,5% 1,4% 15,1% 5,4% 6,0% 30,7% 0,0% 6,2% 2,0% 0,4% 8,3% 131 905 0 21 567 1 925 22 031 8 371 8 993 44 278 0 9 248 2 725 557 12 210 89,8% 0,0% 14,7% 1,3% 15,0% 5,7% 6,1% 30,1% 0,0% 6,3% 1,9% 0,4% 8,3% 139 724 0 23 478 1 933 23 355 9 093 9 114 45 753 0 9 728 2 750 499 14 021 89,5% 0,0% 15,0% 1,2% 15,0% 5,8% 5,8% 29,3% 0,0% 6,2% 1,8% 0,3% 9,0% 5 247 1 721 972 0 483 2 071 4,7% 1,5% 0,9% 0,0% 0,4% 1,9% 6 060 2 173 975 0 558 2 354 5,0% 1,8% 0,8% 0,0% 0,5% 1,9% 6 178 2 220 1 102 14 407 2 435 4,6% 1,6% 0,8% 0,0% 0,3% 1,8% 6 617 2 341 1 278 61 410 2 527 4,5% 1,6% 0,9% 0,0% 0,3% 1,7% 6 288 1 726 1 698 24 502 2 338 4,0% 1,1% 1,1% 0,0% 0,3% 1,5% 5 515 466 2 196 2 853 4,9% 0,4% 2,0% 2,6% 6 171 385 2 750 3 036 5,1% 0,3% 2,3% 2,5% 7 224 180 3 387 3 657 5,3% 0,1% 2,5% 2,7% 8 339 413 3 992 3 934 5,7% 0,3% 2,7% 2,7% 10 114 571 5 267 4 276 6,5% 0,4% 3,4% 2,7% 111 417 100,0% 121 622 100,0% Source : Bank Al-Maghrib, Direction du Contrôle des Etablissements de Crédit. 4 135 065 100,0% 146 861 100,0% 156 126 100,0% Montant 152 899 0 26 486 2 247 22 901 10 168 9 957 49 058 0 10 999 3 038 559 17 486 4 423 2 008 1 787 102 526 13 131 1 544 5 001 6 586 (%) 89,7% 0,0% 15,5% 1,3% 13,4% 6,0% 5,8% 28,8% 0,0% 6,5% 1,8% 0,3% 10,3% 2,6% 1,2% 1,0% 0,1% 0,3% 0,0% 7,7% 0,9% 2,9% 3,9% 170 453 100,0% Evolution des actifs, crédits et dépôts par banque de 1992 à 1997 ANNEXE 3 (En millions de dirhams) Page 3/3 CREDITS 1992 Montant Banques commerciales marocaines I Bank Al-Amal BCM - Banque Commerciale du Maroc BMAO BMCE - Banque Marocaine du Commerce Exterieur BMCI CDM - Credit du Maroc CPM - Credit Populaire du Maroc Mediafinance SGMB SMDC UMB Wafabank 1993 (%) Montant 1994 (%) Montant 1995 (%) Montant 1996 (%) Montant 1997 (%) 58 299 15 11 859 1 114 9 637 4 581 5 081 11 213 0 5 649 1 906 298 6 946 60,8% 0,0% 12,4% 1,2% 10,0% 4,8% 5,3% 11,7% 0,0% 5,9% 2,0% 0,3% 7,2% 62 185 104 12 383 1 342 10 237 4 714 5 385 12 267 0 6 040 2 234 281 7 198 61,2% 0,1% 12,2% 1,3% 10,1% 4,6% 5,3% 12,1% 0,0% 5,9% 2,2% 0,3% 7,1% 69 925 238 13 958 1 629 12 775 5 291 5 489 12 928 0 6 418 2 403 308 8 488 62,7% 0,2% 12,5% 1,5% 11,4% 4,7% 4,9% 11,6% 0,0% 5,8% 2,2% 0,3% 7,6% 80 911 348 15 691 1 707 15 578 6 412 6 480 15 094 0 7 361 2 422 342 9 476 64,7% 0,3% 12,6% 1,4% 12,5% 5,1% 5,2% 12,1% 0,0% 5,9% 1,9% 0,3% 7,6% 89 830 414 17 522 1 709 16 128 7 756 6 959 17 171 0 8 322 2 561 323 10 965 65,3% 0,3% 12,7% 1,2% 11,7% 5,6% 5,1% 12,5% 0,0% 6,1% 1,9% 0,2% 8,0% 3 550 1 225 604 0 201 1 520 3,7% 1,3% 0,6% 0,0% 0,2% 1,6% 3 758 1 262 632 0 262 1 602 3,7% 1,2% 0,6% 0,0% 0,3% 1,6% 4 036 1 472 721 38 258 1 547 3,6% 1,3% 0,6% 0,0% 0,2% 1,4% 4 654 1 746 826 79 293 1 710 3,7% 1,4% 0,7% 0,1% 0,2% 1,4% 4 821 1 634 1 082 137 343 1 625 3,5% 1,2% 0,8% 0,1% 0,2% 1,2% Banques spécialisées III BNDE - Banque Nationale pour le Développement Economique CIH - Crédit Immobilier et Hôtelier CNCA - Caisse Nationale de Crédit Agricole 34 051 6 194 15 202 12 655 35,5% 6,5% 15,9% 13,2% 35 684 6 542 15 986 13 156 35,1% 6,4% 15,7% 12,9% 37 646 6 290 17 249 14 107 33,7% 5,6% 15,5% 12,6% 39 451 6 279 18 360 14 812 31,6% 5,0% 14,7% 11,8% 42 886 7 195 20 100 15 591 31,2% 5,2% 14,6% 11,3% Total I+II+III 95 900 100,0% Banques commerciales étrangères II ABN Amro Arab Bank Maroc Bex Maroc-Argentaria Citibank UNIBAN 101 627 100,0% Source : Bank Al-Maghrib, Direction du Contrôle des Etablissements de Crédit. 1 111 607 100,0% 125 016 100,0% 137 537 100,0% Montant 96 975 497 19 041 1 800 17 454 8 920 6 840 17 645 9 460 2 814 385 12 119 3 423 1 780 1 005 141 497 45 268 6 869 22 381 16 018 (%) 66,6% 0,3% 13,1% 1,2% 12,0% 6,1% 4,7% 12,1% 0,0% 6,5% 1,9% 0,3% 8,3% 2,3% 1,2% 0,7% 0,1% 0,3% 0,0% 31,1% 4,7% 15,4% 11,0% 145 666 100,0% 2 ANNEXE 4 : indicateurs refletant l’évolution du secteur bancaire (1/4) Tableau 1 : Taux de croissance moyen des actifs, crédits et dépôts bancaires En pourcentage Actif (système bancaire) Banque commerciales Banques spécialisées Crédits (système bancaire) Banque commerciales Banques spécialisées Dépôts (système bancaire) Banque commerciales Banques spécialisées 1992-1998 8,4% 9,6% 5,2% 9,8% 10,4% 8,7% 8,7% 8,3% 15,2% Source : Banque Al-Maghrib. Tableau 2 : Evolution de la part de marché par catégorie de banque (Fin de période) Actif (en milliards de dirhams) Banque commerciales (en %) Filiales étrangères (en %) Banques spécialisées (en %) Crédits (en milliards de dirhams) Banque commerciales (en %) Filiales étrangères (en %) Banques spécialisées (en %) Dépôts (en milliards de dirhams) Banque commerciales (en %) Filiales étrangères (en %) Banques spécialisées (en %) Source : Banque Al-Maghrib. 1992 185,6 73,3 3,7 23,0 95,9 1993 200,5 73,5 3,9 22,6 101,6 1994 225,7 74,5 3,6 21,9 111,6 1995 239,2 74,7 3,8 21,5 125,0 1996 254,5 74,9 3,7 21,4 137,5 1997 273,0 76,7 2,6 20,7 145,7 60,8 3,7 35,5 111,4 61,2 3,7 35,1 121,6 62,7 3,6 33,7 135,1 64,7 3,7 31,6 146,9 65,3 3,5 31,2 156,1 66,7 2,3 31,0 170,5 90,3 4,8 4,9 89,9 4,7 5,4 90,1 4,6 5,3 89,8 4,5 5,7 89,5 4,0 6,5 89,7 2,6 7,7 1 ANNEXE 4 : indicateurs refletant l’évolution du secteur bancaire (2/4) Tableau 3 : Evolution de la part de marché par taille de banque (Fin de période) Actifs (en %) 1ère plus grande 3 plus grandes banques 5 plus grandes banques Crédits (en %) 1ère plus grande 3 plus grandes banques 5 plus grandes banques Dépôts (en %) 1ère plus grande 3 plus grandes banques 5 plus grandes banques 1992 1993 1994 1995 1996 1997 22,7 46,9 65,3 22,6 46,9 65,0 22,5 48,2 65,2 23,0 48,2 65,8 22,5 47,7 65,4 21,9 47,8 66,6 15,9 41,1 63,2 14,3 37,2 57,4 15,5 40,6 63,6 14,7 39,7 63,6 14,6 39,8 62,9 15,4 40,6 63,5 31,4 60,8 75,1 33,5 65,2 82,0 30,7 60,4 74,9 30,1 59,8 74,4 29,3 59,3 74,5 28,8 57,8 74,5 Source : Banque Al-Maghrib. Tableau 4 : Distribution du réseau d'agences bancaire dans les zones urbaines à fin 1997 Ville Casablanc Rabat Fès Marrakech Tanger Meknes Maro a c Nombre 418 94 74 57 52 46 1 450 d'agence Source : Bank Al-Maghrib. 2 ANNEXE 4 : indicateurs refletant l’évolution du secteur bancaire (3/4) Tableau 5 : Nombre d'agences par taille de banques en 1990 et 1997 Fin de période 1990 1ère plus grande banque 3 plus grandes banques 5 plus grandes banques Mémo. : Total 227 (23%) 470 (48%) 620 (64%) 976 (100%) 1997 312 (21%) 677 (47%) 972 (67%) 1 450 (100%) Source : Bank Al-Maghrib. Tableau 6 : Activité des sociétés de financements au 31/12/1998 Total Total actif crédits En milliards de DH Crédit-bail 6,4 6,1 Crédit à la consommation 15,0 14,0 Autres (b) nd 1,6 TOTAL 21,4 21,7 Source : Bank Al-Maghrib. Note: (a) Personnel commun à d'autres sociétés de crédits à la consommation faisant partie du même groupe. (b) Les autres sociétés inclues les sociétés de crédit immobilier, les sociétés d’affacturage, les sociétés de gestion de moyens de paiements, sociétés de warrantage, et les sociétés de cautionnement mutuel. 3 ANNEXE 4 : indicateurs refletant l’évolution du secteur bancaire (4/4) Tableau 7 : Récapitulatif de l'ensemble des emplois obligatoires des banques Emplois obligatoires * 1990-1997 de réduction Plancher d'effet public (b) (portefeuille minimum de bons du Trésor, institué en 1967) 35% (1990) 33,5% (janvier 1991) 32% (juillet 1991) 25% (juin 1993) 20% (mai 1995) 10% (septembre 1996) 5% (décembre 1997) 3,5% (avant) 3 % (juillet 1991) 2 % (novembre 1991) 5,5 % (avant) 5% (juillet 1991) 2,5 (juillet 1992) 6% (avant) 5% (juillet 1991) 3,75% (juillet 1992) 2,5 % (janvier 1993) Portefeuilles des bons de caisse CNCA à 1 an (institué en 1981 pour promouvoir le financement des projets agricoles) Portefeuille d'effets représentatifs de crédits à moyen terme réescomptables (institué en 1972 pour encourager le financement de l'investissement) Coefficient d'emploi en crédits aux logements (portefeuille d'effets représentatifs de crédits à moyen et long terme destinés aux logements, institué en 1982) Phase Aujourd'hui Supprimé (juin 1998) 2% Supprimé (avril 1994) Supprimé (avril 1994) Coefficient de créances nées sur l'étranger (institué en 5 % (avant) Supprimé 1989) 3 % (mars 1992) (avril 1994) * Les coefficients d'emplois obligatoires sont calculés en fonction des exigibilités des banques, notamment les dépôts clientèles. Tableau 8 : Transactions sur le marché interbancaire et recours des banques à la BAM Fin d’année 1993 1994 1995 1996 1997 1998 Recours des banques auprès de la BAM Encours fin d’année (en milliards DH) (a) En % du total bilan (a) 1,2 0,8% 1,4 0,6% 1,8 0,8% 2,6 1,1% 1,2 0,4% 3,4 1,1% Prêt/emprunt interbancaire Volume des échanges mensuels (en milliards DH) Encours fin d’année (en milliards DH) Taux d’intérêt (moyenne quotidienne sur l’année) 1,1 ND 7,0% 1,4 ND 5,6% 5,7 2,2 7,7% 6,0 1,6 7,3% 7,8 2,5 6,7% 9,6 3,0 6,3% Source: Banque Al-Maghrib. Note: (a) Pour 1993, le chiffre indiqué n'inclut pas les trois banques spécialisées. 4 ANNEXE 5 : Principales règles prudentielles applicables aux banques 1. Fonds propres des banques (arrêté No.934-89, 8 juin 1989). Le montant minimum du capital que les banques doivent détenir est fixé à 100 millions de DH. 2. Ratio de liquidité (arrêté No.369-82, 16 juin 1982). Les banques sont tenues de respecter de façon permanente un rapport minimum égal à 60 entre leurs actifs disponibles et réalisables à court terme et leurs exigibilités à vue ou à court terme. 3. Ratio de solvabilité (arrêté No.175-97, 22 janvier 1997 faisant suite à la loi 1-93-147). Le coefficient minimum de solvabilité est fixé à 8 pour cent. Il s'agit d'un rapport minimum entre les fonds propres et les éléments de l’actif et les engagements par signature affectés d’un taux de pondération en fonction du degré de risque. 4. Ratio de division des risques bancaires (arrêté No. 174-97, 22 janvier 1997 faisant suite à la loi 1-93-147). Le coefficient maximum de division des risques bancaires est fixé à 10%. Il s’agit d’un rapport entre les risques encourus sur un même bénéficiaire affecté d’un taux de pondération en fonction du degré de risque, et les fonds propres nets. La notion du bénéficiaire inclut l’ensemble des personnes physiques ou morales ayant un lie n juridique ou financiers entre elles. Les banques sont également obligées de déclarer la liste des risques excédent le seuil de 5% des fonds propres. 5. Coefficient maximum relatif à la position de change (arrêté Ministère des Finances No.585-96, 29 mars 1996). Les banques sont tenues de respecter un rapport maximum de 20% entre leur position de change globale et leurs fonds propres nets ainsi qu’un rapport maximum de 10% entre leur position de change dans chaque devise et leurs fonds propres nets. 6. Règles de classification et de provisionnement des créances en souffrance. Les créances en souffrances sont classées dans 3 catégories : pré-douteuses, douteuses et compromises. La classification de ces créances dans chaque catégorie prend en compte plusieurs critères: (a) durée des retards de paiement (généralement fixé à 4, 6 et 9 mois) ; (b) existence d'états financiers actualisés sur le client; (d) situation financière du client et; (e) nature et montant de concours. Les taux de provisionnement de chacune des catégories est fixé à un minimum de 20%, 50% et 100% respectivement. Le montant de la provision est déterminé après prise en compte de la garantie pondérée en fonction de la nature et la qualité de la garantie (par exemple, une garantie publique peut être déduite à 100 % du montant de l'encours en souffrance, les autres pondérations sont 80%, 50%, et 35%). 7. Les sociétés de financement sont soumises aux ratios prudentiels applicables aux banques, elles respectent à priori le ratio de solvabilité min imum de 8 pour cent mais n’appliquent pas systématiquement le ratio de division des risques de crédit, ni les règles de classification et de provisionnement des créances en souffrance. Cependant, elles deviendront soumises au nouveau plan comptable bancaire qui sera appliqué à partir de janvier 1999 et devront se conformer pas la suite à toutes les règles prudentielles. 5 ANNEXE 6 : indicateurs de marché des valeurs du trésor Tableau 1 : Taux moyens pondérés des adjudications, selon les échéances, constatés en 1998 Maturité 13 s. 26s 52s. 2 ans 5 ans 10 ans 15 ans 1998 6,00 6,35 6,92 7,00 7,48 8,01 8,5 Tableau 2 : Détenteurs des BT en Circulation en 1998 13 sem. 26 sem. Caisse de Dépôt et de Gestion Banques Sociétés d’assurance et Caisses de Retraite OPCVMs Autres Total Pour cent 50 52 2 ans 5 ans 10 ans 15 ans Total Pour sem. cent 245 3 848 5 912 5 023 15 028 21% 75 3 198 317 16 113 6 256 3 030 29 039 40% 423 5 690 6 393 17 478 24% 2 256 241 4 757 2 264 139 9 657 269 57 634 108 75 6 430 1 038 29 862 20 230 14 585 72 270 13% % 100% 462 50 0% 0% 9% 2% 4 510 41% 28% 20% 100% En millions de dirhams Tableau 3: Marché secondaire: Transactions entre les participants, 1997 Vendeur \ Acheteur CDG Sociétés d’assurance/ Entreprises caisses de non Banque retraite OPCVM financières Individus Total s Ventes 1 173 71 307 0 0 1 551 5 990 1 854 5 303 3 615 184 17 832 1 376 113 0 0 0 1 539 CDG 0 Banques 886 Assurances/caisses de 50 retraite OPCVM 196 3 570 0 163 37 0 3 966 Entreprises non38 3 178 11 281 7 0 3 5 15 financières Individus 0 291 0 0 0 0 291 Total Achats 1 170 15 578 2 049 6 054 3 659 184 28 694 Achats nets 510 2088 144 2 742 Ventes nettes 381 2254 107 2 742 Note: Transactions en millions de dirhams, selon la valeur nominale des BT négociés. 6 ANNEXE 8 (1/6) Tableau 1 : OPCVMs autorisés et opérationnels par type 1995 Autor. Opér. 2 0 3 0 13 5 Actions Obligations Equilibrés Total 18 5 1996 Autor. Opér. 5 3 11 4 17 15 33 1997 Autor. Opér. 9 8 22 18 23 16 25 54 12/1998 Autor. Opér. 19 16 42 30 23 18 42 84 64 Source : CDVM Tableau 2 : Structure des OPCVMs par type et actifs totaux OPCVM actions OPCVM obligations OPCVM équilibrés Total 1995 M. 0 0 15 15 % 0 0 100 1996 M. 223 308 2156 100 2687 % 8 11 80 1997 M. 1668 5591 3379 100 10638 % 16 52 32 1998 M. 4197 16574 5575 % 16 63 21 100 26347 100 Source : CDVM Tableau 3 : OPCVMs par groupe de tutelle 1996* OPCVM M. Banques (WafaBank) Hors banques (CFG) Total % OPCVM 1998 M. % 20 (8) 6 (5) 1945 (955) 774 (613) 71,5 (35,1) 28,5 (22,5) 49 (14) 15 (7) 21 980 (7 408) 4 366 (3 218) 83,4 (28,1) 16,6 (12,2) 25 2 719 100,0 64 26 347 100,0 Source : CDVM 7 ANNEXE 8 (2/6) : Tableau 4 : Performance des OPCVM OPCVM VALEUR LIQUIDATIVE Au Au Plus haut 07/04/00 14/04/00 2000 Plus bas 2000 PERFORMANCE 3 mois Depuis le glissants début de l'année 1 an glissant Fonds Diversifiés Tijari Croissance Patrimoine avenir CMKD Croissance Attijari Rendement Attijari Sicav des Sicav Attijari Solidarité Al Istitmar Chaâbi Inmaa Patrimoine CDM Optimum 2 295,29 2 261,05 2 421,02 2 261,05 -6,19% -6,61% -4,41% 109,11 107,71 115,03 107,71 -6,02% -6,36% -2,90% 833,67 819,37 870,99 819,35 -5,57% -5,93% -3,80% 1 668,42 1 655,52 1 692,37 1 651,82 -2,13% -2,18% 3,31% 1 135,22 1 125,14 1 167,33 1 125,14 -3,61% -3,58% 0,71% 1 058,86 1 045,75 1 098,48 1 045,75 -4,80% -4,46% -1,45% 1 727,56 1 704,62 1 818,62 1 704,39 -6,10% -6,10% -6,11% 1 508,80 1 488,05 1 565,02 1 489,52 -4,92% -4,62% -3,20% 1 620,11 1 593,32 1 682,68 1 593,32 -5,18% -4,72% -2,68% Sicav Dialna Maroc Croissance Capital Balance Capital Imtiyaz Croissance 1 229,84 1 549,31 1 209,02 1 529,95 1 270,31 1 589,09 1 209,02 1 529,95 -4,82% -3,72% -4,04% -3,66% -1,34% -0,38% 1 055,83 1 041,85 1 079,13 1 039,78 -3,45% -3,24% - 10 998,63 10 967,60 11 056,92 10 773,40 -0,81% -0,45% - 2 082,55 2 057,02 2 230,43 2 048,47 -3,96% -4,03% -2,88% 1 161,50 1 144,89 1 202,13 1 144,89 -4,76% -4,76% -1,76% 1 232,56 1 213,84 1 282,82 1 258,63 -5,31% -4,96% -3,04% Patrimoine Multivaleurs 133,49 131,37 138,48 131,37 -4,99% -4,65% -3,34% FCP Profil Harmonie Sicav Cap Tranquilité 100,13 99,19 102,45 99,19 -2,96% -3,18% 0,32% 1 023,81 1 014,75 1 052,76 1 011,51 -2,31% -3,61% - 994,99 985,23 1 002,78 991,44 -1,75% -1,40% - CDG Izdihar 1 154,51 1 139,46 1 187,24 1 139,46 -3,72% -4,02% 0,30% SCR Intégrale 1 018,34 1 018,59 1 018,59 1 000,00 - - - Horizon Expansion 11 190,30 11 013,60 11 700,46 11 013,60 -5,44% -5,20% -1,96% Sicav Perspectives SICAV Selection Cap Equilibre Sicav Epargne Croissance 8 ANNEXE 8 (3/6) OPCVM VALEUR LIQUIDATIVE Au Au Plus haut 07/04/00 14/04/00 2000 Plus bas 2000 Fonds Attijari 1 415,97 1 416,29 1 416,29 Obligations Marocaine Vie 117 188,39 117 234,50 117 234,50 Obligataire PERFORMANCE 3 mois Depuis le glissants début de l'année 1 an glissant Obligataires 1 392,73 1,69% 0,42% 10,27% 115 293,95 -0,32% 0,46% 8,82% Attijari 115 466,31 115 530,72 115 530,72 113 644,75 Finances Corp Rendement CAA 1 058,83 1 058,67 1 058,83 1 041,56 Obligataire Assanad 1 478,38 1 476,70 1 495,45 1 462,22 Chaâbi Al Amal 1 330 1 329 1 330 337,00 1 313 419,65 323,22 292,97 BMCI Epargne 1 997,37 1 998,46 1 998,46 1 985,05 Obligations 1,66% 0,75% 10,37% 1,64% 0,74% - 0,85% -1,25% 7,73% 1,21% 0,77% 9,32% 0,58% 0,64% 9,92% WIAM Croissance Atlanta Obligations FCP Sanad Obligataire FCP Epargne Trésor FCP Al Ihssane CDM Generation 0,36% 0,39% 15,24% 1 073 1 073 1 073 312,44 1 066 064,99 094,66 312,44 554 019,90 554 418,01 554 418,01 550 190,67 0,55% 0,61% - 0,60% 0,71% 7,83% 589 154,83 589 954,27 589 954,27 586 914,24 0,39% 0,46% 14,52% 110 771,93 110 867,92 110 867,92 109 152,17 0,77% 1,51% - CDM Tresor Plus CIMR Attadamoun 325 024,57 325 396,38 325 396,28 323 957,65 1 370,59 1 370,38 1 370,79 1 356,80 0,85% 0,98% 11,91% 1 163,87 1 163,75 1 190,42 1 147,72 1,15% 1,22% 9,14% 248 228,86 1,84% 0,95% - 252 534,09 252 798,58 252 798,58 CDG Secur 1 255,06 1 253,37 1 258,54 1 243,90 0,71% -0,41% 8,69% CDG Prévoyance 1 098,00 1 098,26 1 098,26 1 081,34 1,56% 1,12% - CDG Barid CDG Tawfir 1 179,20 1 145,15 1 178,21 1 142,87 1 179,20 1 145,15 1 167,38 1 134,53 0,93% 0,94% 0,10% 0,15% 10,15% 11,55% CDG Trésorerie 1 017,13 1 017,79 1 017,79 1 006,79 1,09% 1,02% - SCR Obligations Avenir Rendement 1 019,89 1 020,15 1 020,15 1 000,00 - - - 13 713,13 13 714,43 13 801,60 13 497,87 1,60% -0,63% 11,65% CAA Rendement 13 580,26 13 582,07 13 654,33 13 362,40 1,64% -0,53% 11,32% CFG Rendement 158,53 158,35 159,65 157,25 0,70% -0,75% 9,46% 9 ANNEXE 8 (4/6) VALEUR LIQUIDATIVE OPCVM Au 07/04/00 Au 14/04/00 PERFORMANCE Plus haut 2000 Avenir 12 371,10 12 375,69 12 463,40 Obligation Oblig Plus 16 584,33 16 599,61 16 779,58 CIMR Iddikhar 252 340,61 252 616,37 252 616,37 Patrimoine Obligations FCP Oblipremière Sicav Prévoyance Cap Régularité CAT Valeurs Cap Revenus FCP Profil Sérénité FCP Wafa Assurance Securité Plus bas 2000 3 mois glissants 1 an glissant 1,71% Depuis le début de l'année -0,70% 12 167,07 15 035,96 248 798,90 1,56% 1,53% -0,31% 1,03% 7,40% - 12,86% 144,52 144,63 146,00 142,61 1,42% -0,94% 5,48% 1 346,56 1 347,22 1 367,60 1 319,37 2,11% -1,49% 13,19% 326 281,82 1,21% 0,44% 10,67% 1 676,94 1,28% 0,40% 9,88% 113 639,05 137,46 110,92 1,90% 0,77% 0,64% -0,48% 0,74% -0,76% 8,27% 8,60% 9,38% 330 234,67 330 438,75 330 438,75 1 697,32 1 698,36 1 698,36 115 730,95 115 794,30 116 352,60 137,46 137,54 139,36 111,72 111,66 112,51 13 317,19 13 334,13 13 613,23 12 998,74 2,58% -2,05% 13,37% Groupe 10 838,73 MCMA/MAMD A Optimisation 10 846,73 11 236,55 10 607,12 2,26% -3,47% 7,44% FCP Oblidynamic 102,65 102,76 106,76 100,41 2,34% -3,75% - FCP Oblifutur 108,42 108,49 108,49 107,18 1,22% 1,12% - FCP Maroc Obligation Sicavenir Capital Rendement 1 231,66 1 227,81 1 232,52 1 221,58 0,33% -0,38% 13,07% 1 955,00 1 095,09 1 956,07 1 095,55 1 996,51 1 143,50 1 936,60 0,02 1,01% -4,19% -2,03% - 10,29% - Capital Trésor 1 089,08 1 089,94 1 100,63 1 075,52 1,34% -0,97% - Capital Institution Capital Imtiyaz Sécurité 1 062,80 1 063,47 1 089,87 1 052,77 1,02% -2,42% - 10 736,49 10 743,73 10 743,73 10 583,12 1,53% 1,27% - 1 118,29 1 119,67 1 147,65 1 101,37 -2,17% -2,06% - 253 525,65 1,28% 1,38% - Upline Rendement CIMR Ajial 256 783,73 257 034,86 257 034,86 CDM Cash 294 349,65 294 686,07 249 686,07 290 873,41 1,18% 1,26% 6,90% BMCI Trésorerie 663 856,53 664 486,79 664 486,79 656 740,54 1,08% 1,13% 7,96% 1 271,07 1,16% 1,24% 7,10% Fonds Obligataires CT Irad 1 286,17 1 287,33 1 287,33 10 ANNEXE 8 (5/6) VALEUR LIQUIDATIVE PERFORMANCE OPCVM Au 07/04/00 Au 14/04/00 Plus haut 2000 Plus bas 2000 3 mois glissants 1 an glissant 1,17% Depuis le début de l'année 1,28% Capital Dynamique 1 053,06 1 053,95 1 053,95 1 040,10 107,11 107,17 107,17 106,03 1,08% 1,00% 7,03% CFG Sécurité 1 250,13 1 251,00 1 251,00 FCP Cap 295 238,83 295 478,22 295 478,22 Institutions Cap Trésorerie 639 858,41 640 376,55 640 376,55 1 235,71 291 768,05 1,11% 1,21% 1,20% 1,27% 6,32% 7,34% 632 776,06 1,14% 1,20% 6,62% INMAA Trésorerie 277 397,95 277 645,91 277 645,91 273 845,14 1,36% 1,39% 6,84% UPLINE Cash 11 022,49 10 887,56 0,38% 1,24% 7,02% Attijari Trésorerie Attijari Monétaire Plus Sicav SG Valeurs Al Istitmar chaâbi Trésorerie 283 182,69 283 411,26 283 411,26 279 642,81 1,35% 1,01% 6,57% 10 521,97 1,40% 0,92% - 105 826,40 105 959,25 105 959,25 100 178,52 1,10% 1,16% 5,11% 280 764,95 280 996,33 280 996,33 276 912,00 1,46% 0,19% 10,21% CFG Liquidité 10 661,39 11 034,84 10 669,32 11 034,84 10 669,32 Fonds - Actions Attijari Actions 105,78 103,69 110,90 103,69 -6,50% -5,89% - Attijari Finances Corp Valeurs CAA Croissance 115,31 112,36 123,47 112,36 -9,00% -8,14% -2,68% 1 038,85 1 015,73 1 094,91 1 015,73 -7,23% -6,50% - 102 045,89 -9,44% -8,44% -6,67% 10 963,19 -5,42% -4,57% 1,67% 10 485,04 -10,62% -10,00% -13,50% Capital 104 470,98 102 045,89 112 688,61 Performance Sicav SG 11 602,66 11 389,73 12 448,51 Expansion Al Istitmar 10 719,05 10 485,04 11 731,51 Chaâbi Actions Maroc Valeurs 1 860,04 1 811,36 2 007,66 1 811,36 -9,78% -8,97% -10,08% Capital Indice Capital Imtiyaz Expansion 917,01 10 284,74 896,15 10 077,09 987,12 10 542,94 896,15 9 959,53 -9,22% -4,40% -8,69% -4,01% - Capital Participation BMCI Epargne Valeurs Inmaa Croissance CFG Performance 965,95 948,93 1 007,88 934,36 -5,47% -5,40% - 1 864,15 1 815,13 2 028,65 1 848,16 -10,18% -9,75% -9,29% 1 465,94 1 432,67 1 572,16 1 432,67 -8,87% -8,07% -11,10% 196,28 190,83 219,49 190,83 -12,80% -12,35% -17,34% 11 ANNEXE 8 (6/6) VALEUR LIQUIDATIVE PERFORMANCE OPCVM Au 07/04/00 Au 14/04/00 Plus haut 2000 Plus bas 2000 3 mois glissants Avenir performance Marocaine Vie Performance 21 062,40 20 497,59 23 475,47 20 497,59 -12,69% Depuis le 1 an glissant début de l'année -12,13% -17,56% 153,06 148,91 168,89 148,91 -11,83% -11,33% -14,89% 9 944,96 10 755,18 9 944,96 -7,53% -6,82% -2,82% 1 749,12 1 961,15 1 749,12 -10,81% -10,25% -12,80% 1 480,01 1 620,26 1 480,01 -8,66% -8,39% -4,39% 177,72 197,90 177,72 -10,20% -9,62% -13,36% 99,03 106,97 99,03 -7,42% -6,94% -4,86% 8 889,69 9 637,32 8 889,69 -7,76% -7,32% -5,30% 820,89 918,54 820,89 -10,63% -10,07% -15,12% 812,80 881,23 812,80 -7,77% -7,32% -10,76% 955,76 1 037,23 955,76 -7,85% -7,07% -8,80% 805,76 899,39 805,76 -10,41% -9,42% -12,30% FCP Wafa 10 169,78 Assurance Optimisation Cap 1 797,18 Opportunités Cap Al 1 510,42 Moucharaka Patrimoine 182,47 Actions FCP Profil 101,20 Dynamique Sicav 9 112,65 Palmarès Financières FCP Maroc 846,89 Actions Faisal 829,67 Investment Fund CDM 981,54 Expansion Upline Actions 827,83 (1) Non commercialisé 12