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Numéro 8
Septembre 2007
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Union Européenne: Carte Bleue
pour les immigrés qualifiés
Immigration
Comme réponse au besoin de
l’Europe d’ouvriers hauts qualifiés, Bruxelles est placée pour
publier un permis de travail
UE élargi permettant l’emploi
aux citoyens non communautaires, dans tous les 27 pays
de l’Union Européenne (UE).
C’est ce qu’a indiqué le commissaire Franco Frattini.
L’idée d’un permis de travail
UE (baptisée «Carte bleue» en
référence à la couleur du drapeau européen doit être formalisée ce mois. «On espère que
la carte bleue fera de l’Europe
une destination pour l’emploi,
plus attrayante que les EtatsUnis, le Canada ou l’Australie
et porter remède aux graves
pénuries de la main-d’oeuvre .
irréguliére:
M Brice
Hortefeux
veut
intensifier
la lutte en
France
Page 3
Allemagne:
M Frattini (Photo AP)
Page 3
Adieu Mame Balla!
La “vieille”
Allemagne
s’ouvre à la
main
d’oeuvre
étrangère
L’ambassadeur du
Mauritanie
Sénégal en
Belgique décédé
Les
Page 4
Mame Balla Sy, l’ambassadeur du Sénégal en Belgique
est décédé le 1er Août dernier
dans la Cité des rails (Thiés)
au Sénègal.
Il y séjournait depuis quelques jours en famille. Le
diplomate a succombé à un
malaise cardiaque au volant
de sa voiture, dans la ville de
Thiès située à 70 km de Da-
kar. C’est sur le chemin de sa
résidence privée sise au quartier 10ème à Thiès que Mame
Balla a été pris par un malaise
brusque.
Il a stationné son véhicule
sur l’accotement de la chaussée avant de s’évanouir. Il est
décédé sur place avant l’arrivée des secours.
députés
votent
une loi criminalisant
l’esclavage
Page 19
AFRICAINS EN
EUROPE
Munich:
Une nette
diffèrence
de culture
entre les
africains
et les
occidentaux
Page 16
Page 6
SPORT
MUSIQUE
Fataki Bowolé
dévoile
les racines
de la
musique
jeune
congolaise,
dans son
livre
“Thu Zaina”
Page 12
Pelé et Eto’o, fans
de Mandela
(Photo AP)
Page 23
2
SEPTEMBRE 2007
ACTUALITES EN EUROPE
COOPERATION INTERNATIONALE
Sommet Europe - Afrique
Le Portugal s’engage à contribuer
au succès du prochain sommet
Europe - Afrique de décembre.
A
quelques mois du 2ème
Sommet Europe Afrique, de
décembre prochain à Lisbonne, le Portugal s’engage à une
bonne réussite de cet événement. En
tout cas, c’est ce qu’a confirmé leur
ministre des Affaires étrangers Luis
Amado au Maroc.
Exprimant les défis des uns et les
obligations des autres, M Amado a
souligné que son pays, qui assure la
présidence européenne, «adhère depuis longtemps dans la dynamique
du rapprochement et de coopération
entre l’Europe et l’Afrique».
Le sommet Europe-Afrique va essayer d’établir un nouveau partenariat
entre les pays européens et africains.
Cette redynamisation de la coopération intervient au moment où
le Vieux continent est fortement
critiqué pour avoir contribué au
sous-développement du Conti-
Photo AP
nent africain qui a trouvé, ces derniers jours, une alternative à travers la coopération avec la Chine.
Ce genre de partenariat doit être à
la hauteur des engagements pris par
les deux continents dans la perspective de réalisation des objectifs
du millénaire, a-t-il insisté, tout
en formant l’espoir que le sommet de Lisbonne puisse déboucher
sur une stratégie conjointe tournée
vers l’avenir, qui augure de nouvelles perspectives de coopération
pour le bien des deux continents.
L’objectif est de tourner la page de
relations longtemps fondés sur des
rapports de force et de domination
entre pays riches et pauvres, issues de l’histoire du colonialisme,
a précisé le responsable portugais.
Cette relance de la coopération
euro-africaine intervient au moment
où les Africains ne cessent de for-
muler des critiques acerbes en l’endroit des puissances colonisatrices
qui ont développé une coopération
du type néocolonialiste, accentuant
le sous -développement des Etats
africains.
En plus, les analystes africains
pointent du doigt le Vieux continent
de soutenir les dictatures africaines
à travers des élections entachées de
plusieurs irrégularités.
Eu égard à tout ce qui précède, plus
d’une personne s’interrogent si
les Européens n’ont pas peur de la
Chine qui est parvenue à établir un
partenariat du type nouveau avec les
Etats africains.
Ce partenariat est basé sur la coopération gagnante et le respect mutuel,
contrairement aux Européens qui
ont pratiqué longtemps la diplomatie de bâton et de la carote.
L. Ondimo
ESPAGNE
Détention avec abus
Enfants immigrés victimes de violences
et d’abus dans les centre de détention.
Plus de 900 enfants immigrés non
accompagnés africains (la plupart
marocains et sénégalais, arrivés l’année dernière après de périlleuses traversées traumatiques sur les barques
de fortune) risquent la violence et
même les abus sexuels dans les centres de détention espagnols des Iles
Canaries, selon un rapport de Human
Rights Watch.
Le rapport (intitulé “Responsabilités
de non-accueil: L’échec espagnol
envers les droits de protection des
enfants migrants aux Iles Canaries”)
documente comment les enfants restent dans ces centres pour des périodes indéterminées, souvent dans des
conditions de surpeuplement et de
dégradation. Ils auraient été battus
par le personnel et auraient été laissés sans protection contre les violences de la part d’autres enfants. Ils ne
bénéficient d’aucune instruction publique, ont des possibilités de récréation et loisirs restreintes et sont limités dans leur liberté de mouvements.
«Ces enfants devraient être protégés
par les Autorités espagnoles et non
laissés en proie aux violences et aux
abus. Les Iles Canaries devraient
fermer ces centres et mieux traiter
ces enfants» a dit Simone Troller de
Human Rights Watch.
Qu’ils aient ou non le droit de rester en Espagne, ces enfants jouissent
pleinement de la Convention des
Droits de l’Enfant, ratifiée en 1990
par le Gouvernement espagnol à qui
Human Rights Watch demande aussi
de permettre aux enfants de demander l’asile
Le Gouvernement espagnol pourrait
procéder au regroupement familial,
mais seulement après avoir effectué
une analyse et un contrôle soignés
établissant que les mesures adoptées
soient dans l’intérêt de l’enfant et
qu’elles soient sans risque pour son
bien-être.
Si le retour de l’enfant n’est pas possible, le Gouvernement espagnol doit
leur fournir de réelles opportunités
afin de lui assurer la possibilité d’une
intégration locale et un statut légal.
Steven Ogongo
FRANCE
Sans papiers de Lille
E
Le préfet promet l’expulsion à tout gréviste de la faim.
n grève de la faim à Lille depuis le 15 juin dernier, pour réclamer leur régularisation collective, certains sans papiers risquent
d’être expulsés.
A en croire la fermeté du préfet du
Nord Pas-de-Calais, Daniel Canépa
qui refuse de céder au «chantage», ces
grévistes vont faire l’objet d’une mise
en rétention administration avant d’être
reconduits dans leurs pays d’origine.
«C’est la 13ème grève du genre en 11
ans. Cela ne peut plus durer» a-t-dit
Daniel Canepa en annonçant vouloir
opérer une “rupture” dans sa gestion
du conflit.
«Avant, l’équation était: grève de la
faim régularisation. Maintenant, ce
sera: grève de la faim expulsion».
Pour M. Canépa le mouvement mené
par les grévistes de la faim «ne représente pas la réalité du problème
de l’immigration». Car, dit–il, sur les
22.500 demandes de titres de séjour
demandées dans le Nord-Pas-de-Calais l’an passé, seuls 6% ont été refusées. A rappeler qu’une disposition de
sortie de crise a été présentée par le
préfet Daniel Canépa, malheureuse-
ment rejeté par le Comité de soutien
aux sans-papiers du Nord (CSP-59)
et leurs appuis “historiques”, la LDH
(Ligue des Droits de l’Homme) et le
MRAP.
Signé par six associations dont Emmaüs, jugées non représentatives par
les sans-papiers, le plan prévoit le
réexamen de 150 dossiers, dont ceux
des grévistes, la délivrance, dès le
dépôt de la liste, d’un document leur
permettant de circuler librement et la
remise immédiate d’un titre provisoire
pour ceux qui seront régularisés.
Le Comité réclame la régularisation
de tous les grévistes et de quelque 500
autres étrangers, en s’appuyant sur des
accords passés en 2004 avec la Préfecture. Des accords remis en cause par
M. Daniel Canépa, secrétaire général
du ministère de l’Intérieur quand Nicolas Sarkozy le dirigeait et préfet du
Nord depuis août 2006. Un appel signé par plus de 250 acteurs culturels,
artistes, techniciens, qui demandent au
préfet l’ouverture de “réelles négociations”, a été rendu public. Un soutien
qui s’ajoute à ceux de la Confédération
paysanne, de la CGT, de RESF ou en-
core des Verts, du PCF et du PS, qui
avaient demandé ensemble, le 13 août,
la nomination d’un médiateur.
La Ligue des Droits de l’Homme
(LDH) et le MRAP Nord-Pas-de-Calais “condamnent” les interpellations
et demandent «l’ouverture d’un réel
dialogue» entre Préfecture et sans-papiers.
Les autorités françaises, après l’appel
de durcissement du ministre Brice
contre l’immigration irrégulière, vont
prendre d’autres mesures sur les clandestins mais aussi sur la sécurisation
des policiers qui les convoient à la
frontière. En fin août, des policiers
français ont été agressés à leur arrivée
en Guinée où ils reconduisaient en
avion deux guinéens en situation irrégulière.
Fodé Soumaré
SEPTEMBRE 2007
ACTUALITES EN EUROPE
3
UNION EUROPENNE
Carte bleue
Pour “ébleuir” les ouvriers haut qualifiés?
Comme réponse au besoin de
l’Europe d’ouvriers hauts qualifiés, Bruxelles est placée pour
publier un permis de travail UE
élargi permettant l’emploi aux
citoyens non communautaires,
dans tous les 27 pays de l’Union
Européenne (UE). C’est ce qu’a
indiqué le commissaire Franco
Frattini.
L’idée d’un permis de travail
UE (baptisée «Carte bleue» en
référence à la couleur du drapeau européen doit être formalisée ce mois.
«On espère que la carte bleue
fera de l’Europe une destination
pour l’emploi, plus attrayante
que les Etats-Unis, le Canada
ou l’Australie et porter remède
aux graves pénuries de la maind’oeuvre que doit affronter
l’Europe à cause du vieillissement de sa population et de la
diminution du taux de natalité»,
a déclaré M. Frattini.
Il a aussi ajouté qu’il appartient
Photo AP
maintenant à l’UE de favoriser
et encourager les migrants haut
qualifiés à venir, si et où nécessaire.
M. Frattini, qui est également
le Vice-président de l’Union
Européenne, suggérerait aussi
«la possibilité de mouvement
intra européen (d’un pays UE
à l’autre), à certaines conditions».
La carte bleue permettrait au titulaire de se déplacer d’un Etat
membre à l’autre, après une
première période 2 ans, s’il y
trouvait un emploi régulier.
Le titulaire pourrait de nouveau
se déplacer dans un autre Etat
membre, après une autre année.
Il pourrait aussi retourner dans
son pays d’origine et retourner
dans le pays UE après 4 ou 5
ans, sans devoir recommencer
à zéro les procédures administratives.
Selon l’UE, une telle initiative
préviendrait les séjours prolon-
gés dans le pays UE ainsi que
le dévastateur effet de la “fuite
des cerveaux” des pays en voie
de développement.
«Cette carte bleue n’est pas
une carte permanente comme
la Green card américaine» a
expliqué M. Frattini qui a précisé de proposer «une procédure
simple, facilitant l’accès aux
gens nécessaires. Mais c’est
chaque état membre UE qui déterminera le nombres d’experts
dont il a besoin. Tandis que
les états membres sont plutôt
réluctants sur les travailleurs
saisonniers et peu qualifiés, ils
sont attirés par les haut qualifiés tels que ingénieurs, docteurs, chercheurs).
On estime que le pic du manque
de main d’oeuvre sera en 2050,
avec 25 millions d’Européens
en retraite et un tiers avec plus
de 65 ans.
Steven Ogongo
FRANCE
Le ministre de l’Immigration français Brice Hortefeux
insiste sur son objectif de 25000 reconduites en 2007.
L
e nombre d’expulsions d’étrangers
en situation irrégulière est pour l’heure
“légèrement en dessous”
de l’objectif de 25.000 reconduites fixé pour l’année 2007.
La révélation a été fait
par le ministre de l’Immigration et de l’Identité
Nationale, Brice Hortefeux, au lendemain d’une
réunion gouvernementale sur l’immigration
avec le président Nicolas
Sarkozy. Par conséquent,
le ministre exhorte la police française à redoubler
d’efforts pour les interpellations des clandestins.
Pour lui la difficulté à atteindre ces objectifs s’est
compliquée avec l’entrée
dans l’UE de la Roumanie
et de la Bulgarie. Et pour
autant, «il reste souhaitable de raccompagner
dans leurs pays des Roumains et des Bulgares»
affirme le ministre. En
2006, près de 6.000 des
24.000 expulsés venaient
de ces pays.
Le ministre de l’Immigration et de l’Identité Nationale a aussi manifesté
sa volonté d’accroître le
nombre de reconduites
vers les pays qui prennent
beaucoup de temps pour
autoriser la France à envoyer leurs ressortissants,
parfois pour des raisons
politiques.
Malgré tous ces problèmes sur les reconduites
à la frontière, M Brice
Hortefeux demande à ces
services d’intensifier la
lutte contre l’immigration
irrégulière.
Ces déclarations interviennent alors que le
renforcement de la politique d’interpellation et de
reconduite à la frontière
d’étrangers en situation
irrégulière a suscité des
protestations et des mani-
festations en France, ces derniers mois.
L’association SOS Racisme a exprimé
son «inquiétude» après les déclarations
du ministre de l’Immigration.
«Dans son souci d’atteindre son quota de
25 000 reconduites à la frontière et donc
de faire du chiffre coûte que coûte, le ministre de l’Immigration et de l’Identité
Nationale nuit gravement à la cohésion
sociale en favorisant les contrôles d’identité au faciès», il risque de favoriser «les
bavures et les atteintes au droit des personnes», a déclaré SOS Racisme.
Le travail irrégulier ne sera pas épargné
non plus par ces séries mesures prises
par le ministre qui augmente aussi la
lutte contre le travail irrégulier., rappelant
qu’en 2006, «il y a eu 2.000 interpellations d’étrangers pour travail clandestin», alors qu’on estime qu’entre 200.000
et 400.000 sans-papiers vivent en France.
Selon lui, il y a eu 10.736 opérations de
contrôle menées contre le travail illégal
au premier semestre 2007, contre 2.600
au cours de la même période l’an passé.
Il a aussi rappelé que les employeurs sont
désormais tenus de vérifier si leurs futurs
employés sont en règle du point de vue
du séjour.
Nafi Digo
Photo AP
ALLEMAGNE
monoparentales, immigrées
dont les parents sont au chômage. Cette situation est
désastreuse comparée aux
dernières années.
La pauvreté est passée de
13,5% en 2003 à désormais
14,3%. D’après le rapport
est considérée pauvre toute
personne ayant moins de
la moitié du salaire moyen
pour vivre, soit 615 euros
par mois ainsi que toute personne dépendant de l’aide
sociale. Les chiffres mon-
trent que plus une famille en
Allemagne est nombreuse,
plus elle est exposée à la
pauvreté. Par exemple une
famille avec 3 enfants a
37% de chance de tomber
dans la pauvreté, tandis que
le danger pour les célibataires est bien moindre avec
13%. Face à ce problème,
Laumann appelle à l’ouverture de nombreuses crèches
pour les enfants de moins de
3 ans, comme une mesure
nécessaire afin de combattre
ce phénomène.
Cela permettra aux parents
de trouver du travail pour
améliorer leur situation financière.
Le ministre de la famille,
Ursula von der Leyen, envisage de créer d’ici 2013,
prés de 750.000 crèches.
Toujours selon le rapport,
le manque de qualification
de certains Allemands est
la raison de la pauvreté.
Contrairement aux enfants
de couples à carrière qui
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Directeur de la rédaction
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Rapport Laumann: un enfant sur quatre vit dans la pauvreté.
La perception de la pauvreté
infantile en Allemagne est
alarmante, selon le rapport
du ministre de l’emploi Karl
Josef Laumann. Selon les
dernières statistiques, 2,5
millions d’enfants seraient
touchés par ce phénomène.
Dans ce rapport du ministre,
sur la pauvreté et la richesse
en 2007, un enfant sur quatre de moins de 18ans vit
dans la pauvreté.
Ils sont pour la plupart issus de familles nombreuses,
Supplement à
Africa Nouvelles Italie
ont toutes les chances pour
faire des études et les porter
à terme, seulement 10% des
enfants dont leurs parents
n’ont pas terminé la scolarité, passent le baccalauréat.
Le gouvernement allemand
agit face à ce problème
en permettant aux enfants
désavantagés d’avoir un
meilleur accès aux études.
Nafi Digo
Via Manzoni, 8 - 20089 Rozzano
Numero verde 800827112
LISEZ ET
FAITES LIRE
4
SEPTEMBRE 2007
ACTUALITES EN EUROPE
ALLEMAGNE
Main d’oeuvre étrangère
Confrontée au vieillissement de la population,
l’Allemagne s’ouvre à la main-d’oeuvre étrangère
L’Allemagne va désormais faciliter
l’immigration de techniciens qualifiés d’Europe de l’Est à partir du 1er
novembre.
En effet confrontée à une pénurie de
main d’œuvre menaçant la croissance dans ce pays, la chancelière Angela Merkel à la sortie de la réunion
de la “grande coalition” (conservateurs/sociaux-démocrates) annonce
l’ouverture de son pays à l’Europe
de l’Est, mais avec parsimonie et
jurant de ne pas laisser en rade ses
millions chômeurs.
Sans condition, ces derniers spécialisés dans l’électrotechnique et des
machines-outils pourront travailler
sans problème en Allemagne.
Ce revirement dans la politique migratoire de l’Allemagne, qui voulait
fermer son marché du travail au
moins jusqu’en 2009 aux ressortissants des derniers pays à avoir
rejoint l’Union Européenne (UE) ,
pour combattre le dumping salarial,
intervient après l’appel de l’Organisation de Coopération et de développement économique (OCDE)
qui a demandé à Berlin de réagir en
ouvrant la vanne de l’immigration.
D’après l’étude commandée par le
ministère de l’Economie, le manque
de bras et de cerveaux coûte 20 milliards d’euros par an à l’Allemagne,
soit 1% de son Produit Intérieur
Brut (PIB).
Et selon certains experts, le nombre
de postes d’ingénieurs en souffrance dans les entreprises allemandes
atteint 100.000.
Les étudiants étrangers sont également concernés par ces mesures, car
dotés d’un diplôme allemand, ces
derniers auront automatiquement le
droit de travailler pendant trois ans
en Allemagne.
Mais avant ces mesures devaient
être soumises au Parlement au courant de ce mois d’octobre.
Même si, Mme Merkel fait comme
priorité la reconversion des chômeurs et des plus âgés, cette proposition est critiquée par certains dans
ce pays qui compte 3,7 millions de
sans emploi.
Selon M Dieter Hundt, le patron des
patrons allemands, partisan d’une
telle solution, chaque candidat à
l’immigration doit cumuler un minimum de points, correspondant à
son niveau d’études, son expérience
professionnelle ou sa maîtrise des
langues pour être admis.
«Nous ne pouvons pas nous permettre de prendre du retard dans la
compétition internationale pour attirer les cerveaux», a t-il commenté
Photo AP
Ndéye Fatou Seck
ROYAUME UNI
Mariages forcés
Nouvelles loi en faveur des victimes de telles coutumes.
L
M.Lord Lester
e Ministre de la Justice Bridget Prentice a annoncé que
le Parlement britannique a
approuvé une loi servant à protéger
les victimes de mariages forcés et
empêcher ces actes.
Grâce au «Forced Marriage Civil
Protection Act» (Loi de Protection
Civile contre les Mariages Forcés),
le tribunal peut intervenir dans les
cas où un mariage forcé est célébré
ou est sur le point de l’être, afin de
«sauver» la victime.
Les tribunaux auront un large pouvoir discrétionnaire sur les mesures
à prendre pour affronter efficacement chaque cas et empêcher ou
prévenir les mariages forcés.
La loi, qui fut introduite au Parlement en novembre 2006 par Lord
Lester of Herne Hill en tant que
membre privé, a été amendé par le
Gouvernement pour y apporter de
plus amples pouvoirs aux tribunaux
dans l’identification et la protection
des victimes des mariages forcés.
«Cette loi lance un message clair
que le mariage forcé, une violation
du droit de tout individu de choisir
qui et quand se marier, est une pratique inacceptable dans notre société.
Elle nous permettra de mieux utiliser les pouvoirs des tribunaux pour
remédier aux situations et protéger
ceux qui se trouvent dans cette position intolérable», a déclaré Mme
Bridget Prentice qui a précisé que
«la loi n’est qu’une part d’un programme plus vaste pour sensibiliser
sur le problème des mariages forcés
et la protection des droits des femmes dans ce domaine».
Lord Lester of Herne Hill QC a déclaré: «La loi frappe un problème
social sérieux de manière pratique
. Elle a été approuvée en temps record grâce au soutien des trois plus
importants partis politiques ainsi
que des organes tels que Southall
Black Sisters, IMKAAN, Ashiana
and Karma Nirvana, qui ont oeuvré
pour protéger les femmes et les enfants contre le mariage forcé. L’important à présent est de traduire la
nouvelle loi en une réalité pratique.
Cela demandera une forte leadership au sein des communautés
minoritaires travaillant en partenariat avec les autorités publiques et
les associations de volontariat»
Le Ministre des Affaires Etrangères
et de l’Office du Commonwealth,
Meg Munn a, elle, déclaré: «Je suis
heureuse que le Parlement ait émané cette loi contre le mariage forcé.
L’Unité Gouvernementale contre le
Mariage Forcé (Government’s Forced Marriage Unit) a aidé plusieurs
personnes depuis son institution en
2005. La nouvelle loi donnera une
majeure protection aux victimes potentielles et aux victimes effectives.
Je souhaite qu’elle soit renforcée au
plus tôt».
Steven Ogongo
ROYAUME UNI
Baisse des asilants
Demandes d’asile au plus bas niveau depuis 1993.
L
e nombre des demandeurs
d’asile au Royaume Uni a
baissé de près de 2000 unités, atteignant son niveau le plus bas
depuis 2003, selon les statistiques
du Ministère de l’Intérieur.
Le rapport indique que 23.610 demandes ont été présentées, l’année
dernière, soit une baisse de 8% par
rapport à 2005.
Le rapport montre aussi que les expulsions des irréguliers au Royaume
Uni a atteint des niveaux records:
63.865 soit une augmentation de
10%. Par contre le nombre des expulsions demandeurs d’asile refoulés a augmenté de 19%.
«Nos contrôles plus sévères aux
frontières sont en train de provoquer une grande baisse des demandes d’asile en Grande Bretagne.
Nous avions annoncé un doublement des ressources pour la politique de l’immigration et l’an dernier, nous avons établi des records
d’expulsions des irréguliers, à la
fréquence d’une toutes les 8 minutes. Nous avons expulsé près de
2000 prisonniers étrangers au cours
des 6 premiers mois de cette année
et le Premier Ministre a exprimé le
voeu d’arriver à 4000, d’ici la fin
de l’année», s’est vanté Ministre de
l’Intérieur Tony McNulty.
Il a annoncé un ultérieur durcissement accéléré de la sécurité aux
frontières, dans les 12 prochains
mois,: force de frontière unitaire,
relèvement des empreintes digitales pour tous les demandes de visas, cartes d’identité pour étrangers,
contrôle électronique des passagers
et système de points comme celui
de l’Australie.
En 2006, le nombre de gens ayant
obtenu le permis de séjour temporaire ou permanent a baissé d’un
quart tandis que 34.825 ont été refoulés aux frontières, soit une augmentation de 6%.
Steven Ogongo
ACTUALITES EN BELGIQUE
SEPTEMBRE 2007
5
IMMIGRATION ET INSTITUTIONS
Contribution des migrants
Ban Ki Moon fait l’éloge des bénéfices de l’immigration.
L
e secrétaire de l’ONU, le
coréen Ban Ki Moon était
l’invité vedette de la première réunion du Forum Mondial sur
la Migration et le Développement
(FMMD).
La rencontre s’est tenue à Bruxelles
du 9 au 11 juillet, à l’initiative de M.
Armand De Decker, Ministre belge
de la Coopération au Développement.
Dans son propos d’ouverture des activités, Ban Ki-moon a tenu à saluer
la contribution des migrants «aux
progrès et au bien-être» des pays
industrialisés par la création et la
gestion d’entreprises parmi les plus
performantes au monde. Le premier
fonctionnaire onusien a cité l’exemple des sociétés eBay, Google, Intel
et Mittal, le n°1 mondial de l’acier,
tous aux mains d’immigrés.
Evoquant le cas du Royaume-Uni,
«au moins vingt prix Nobel y sont
arrivés en tant qu’immigrés ou réfugiés» a-t-il défendu.
Photo AP
Selon le coréen, les migrants moins
qualifiés jouent aussi un rôle crucial
pour le succès des économies modernes. Ils s’occupent des malades,
des personnes âgées, des enfants.
Ils nettoient les foyers, assurent les
récoltes, travaillent dans les industries et accomplissent des tâches à
la base du bien-être et des richesses
a-t-il argué.
Pour le SG de l’ONU, le phénomène
migratoire que les pays développés
endiguent en le présentant comme
un fléau débouche sur pourtant sur
plusieurs possibilités, d’où la nécessité ‘’d’édifier des partenariats qui
mettront les migrations au service
du développement”.
Le Conseil des Ministres de Belgique avait confié l’organisation du
Forum à Mme Régine De Clercq,
ambassadeur pour la Migration et la
Politique d’Asile du Service Public
Fédéral Affaires étrangères. La réunion comprenait deux parties reliées
entre elles.
Une réunion des représentants de la
société civile le premier jour a été
soutenue par la Fondation Roi Baudouin, qui appuie les projets et les
citoyens qui s’engagent pour une
société meilleure. Elle contribue
de manière durable à davantage de
justice, de démocratie et de respect
de la diversité. Des discussions gouvernementales s’en ont suivi dans
trois langues: l’anglais, le français
et le néerlandais. Conçu en tant que
processus informel et multilatéral,
le FMMD est censé apporter une
valeur ajoutée au débat actuel sur
la migration et le développement.
Il entend stimulé la coopération internationale, en augmentant le dialogue interétatique. La discussion
et la promotion de nouvelles idées
politiques sur la migration sont ses
nouvelles armes de développement.
Le forum avait réuni une centaine
de délégués venus des 54 pays africains et des autres coins du monde.
Hermann Oswald G’nowa
RACISME
Tintin
au Congo
Un congolais a porté une plainte
à Bruxelles contre la fameuse BD,
accusée de racisme et xénophobie.
U
n étudiant congolais a porté
plainte fin juillet devant la
justice belge pour dénoncer le caractère “raciste” de l’album
controversé «Tintin au Congo» et
demandé qu’il soit retiré des rayons
des librairies.
Etudiant en sciences politiques à
Bruxelles, Bienvenu Mbutu Mondondo (38 ans), a déposé plainte
contre X et contre la société Moulinsart, en charge de l’exploitation
commerciale de la BD d’Hergé. Il
réclame un euro de dommages et
d’intérêts symboliques à la maison
d’édition qui détient les droits de
Tintin.
L’affaire ne devrait pas être examinée par la justice belge avant le
mois de septembre et une décision
sur la question pourrait prendre jusqu’à 6 mois.
L’éditeur s’est étonné de cette action en justice, arguant que la BD
«Tintin au Congo» datait de 1931,
quand la Belgique colonisait encore le Congo et qu’il faut le regard
«dans le contexte de l’époque».
Dans une comparaison avec le cinéma, il a déclaré que «bien que John
Wayne tue des indiens, personne n’a
demandé l’interdiction de ses films
aujourd’hui».
Le mois dernier, la chaîne américaine Borders a retiré «Tintin au
Congo» de ses rayons de littérature
pour enfants dans ses magasins aux
USA et en Grande-Bretagne, là aussi
à la suite d’accusations de racisme.
La Commission britannique pour
l’égalité des races (CRE) a recommandé, en début juillet, aux libraires de retirer cette bande dessinée
de la vente.
Elle avait été saisie par un client
d’un magasin Borders et avait jugé
cet ouvrage «délibérément raciste».
«Tintin au Congo» est le deuxième
d’une série de 23 bandes dessinées
contant les aventures d’un jeune
journaliste à travers le monde.
Vendu chaque année à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires, le
dessinateur belge Hergé représentait l’Afrique “de manière naïve”,
reflétant l’esprit paternaliste de
l’époque, reconnaît Moulinsart sur
son site internet.
Face à cette humiliation, Bienvenu
Mbutu Mondondo fait part à son
«désarroi, à la persistance de Moulinsart à se décider à mettre fin à la
publication et à la commercialisation de ce produit «Tintin Congo»,
qu’il juge «raciste et xénophobe».
Hermann Oswald G’nowa
Photo AP
JUSTICE
Procès pour génocide
L
20 ans de prison à l’accusé Bernard Ntuyahaga.
’ex-major rwandais Bernard
Ntuyaga, âgé de 55 ans, a été
condamné à une peine de 20
ans de prison, le 5 juillet dernier.
Au terme du procès aux assises de
Bruxelles, il a été reconnu coupable
de l’assassinat de dix casques bleus
belges, tués le 7 avril 1994, ainsi
que d’un nombre indéterminé d’homicides commis à Kigali entre avril
et le 6 juin 1994.
L’accusé a été acquitté de l’assassinat de la Première ministre rwandaise, Agathe Uwilingiyimana,
ainsi que d’un nombre indéterminé
d’homicides intentionnels commis à
Butare du 6 juin au 6 juillet 1994.
Certaines victimes et leurs proches
ont exprimé un sentiment mitigé
aux termes du procès.
Certains attendaient une condamnation à perpétuité.
Bernadette Ntuyaga (fille du
condamné), était au contraire satisfaite à la lecture de la sentence
contre son père qui, détenu en Belgique depuis mars 2004. a impassiblement déclaré au jury avant le
verdict que «tôt ou tard, la vérité
finira par triompher. Je continue à
garder l’espoir».
Sa défense avait dans un premier
temps dit attendre un «verdict hu-
main».
L’avocat bruxellois Me Luc De
Temmerman a vite déchanté le lendemain.
L’avocat de Ntuyahaga a introduit
un pourvoi en cassation. «Mon
client n’a pas eu un procès équitable. Puis, le témoignage du Premier
ministre Guy Verhofstadt est également un moyen de cassation garanti» a-t-il jubilé.
6
NOUVELLES D’AFRIQUE
SEPTEMBRE 2007
MAURITANIE
Loi anti-esclavagiste
De 5 à 10 ans aux personnes convaincues d’esclavage et
sanctions contre les autorités qui n’appliquent pas la loi.
E
n vertu de ce texte proposé
par le nouveau régime démocratiquement élu en mars
2007, les personnes convaincues
d’actes esclavagistes sont désormais passibles de peines de prison
ferme de 5 à 10 ans ferme. Les victimes ont droit à des “réparations
matérielles”.
«C’est un moment historique pour
la Mauritanie. Les démocrates ont
gagné cette bataille», s’est réjoui
le militant anti-esclavagiste Boubacar Ould Messoud, président de
SOS-Esclaves, organisation qui
s’est toujours battue auprès des parlementaires afin d’obtenir gain de
causePour lui, c’est «un grand pas pour
la démocratie, qui n’aurait pas été
possible sans cette volonté politique
du président Pour la première fois
l’Assemblée Nationale mauritanienne adopte une loi criminalisant
l’esclavage.
L’esclavage en Mauritanie est une
pratique qui perdure dans certaines
zones malgré son abolition officielle en 1981.
Photo AP
Le texte interdit aussi toute production culturelle ou artistique faisant
l’apologie de l’esclavage, punie de
2 ans de prison, et prévoit des sanctions contre les autorités qui ne s’en
préoccuperaient pas. Au contraire,
les militants des droits de l’homme
dénonçant la pratique avaient été
emprisonnés et jugés pour «diffamation et propagande mensongère»
contre le pays, du temps de l’ex
président Maaouya Ould Taya, renversé en août 2005 par la junte militaire qui a depuis organisé le retour
du pouvoir aux civils.
Sujet longtemps tabou, l’esclavage
avait fait l’objet d’une nouvelle loi
en 2003, renforçant sa répression.
Ce texte vague sur les questions
essentielles des peines (inférieures
généralement à celles des crimes similaires) a été contesté par des associations de défenses de l’homme.
Le 30 mai, le nouveau président, élu
deux mois plus tôt après une transition démocratique de 19 mois, avait
réclamé un renforcement du «dispositif de lutte» contre l’esclavage,
notamment sur le plan juridique.
«Nous avons obtenu une caractérisation satisfaisante de l’esclavage
suivant ses manifestations, nous
sommes parvenus à une pénalisation basée sur l’Islam et de ce fait
obtenu l’abrogation de l’article
2 de la loi de 1981 accordant des
compensations aux anciens maîtres», a expliqué le président de
SOS-Esclaves, M. Ould Messaoud
qui a félicité le nouveau départ pris
par la Mauritanie pour combattre
l’injustice, avant de demander aux
autorités «d’appliquer la nouvelle
loi dans toute sa rigueur».
L’esclavage sous sa forme originelle
devient rare en Mauritanie. Il s’agit
d’une pratique sociale vieille de
plusieurs siècles en Mauritanie où il
exste dans toutes les communautés,
arabe et négro-africaine, mais essentiellement dans le monde rural et
les milieux nomades.
Il n’existe toutefois aucune statistique officielle concernant le nombre
de personnes réduites à l’état d’esclave, dans la république islamique
désertique.
Babacar Hamidi
LIBERIA
Charles Taylor
Le procès reprend en janvier 2008.
C
’est en début janvier 2008
que le procès de l’ancien
président libérien Charles
Taylor va reprendre. En effet accusé de crimes de guerre et crimes
contre l’humanité devant le Tribunal Spécial de Sierra Leone (TSSL),
la chambre à décider de laisser à ses
nouveaux avocats, le temps de se
préparer.
Son avocat avait estimé qu’il «partait du niveau zéro en termes de préparation» et réclamé un report de
quatre mois tout en assurant qu’une
fois prêt, il était «impatient que le
procès reprenne».
A rappeler que ce procès contre l’ex
dictateur libérien a été reporté à plusieurs reprises du fait, qu’en juin,
Taylor avait boycotté l’ouverture et
réclamé plus de moyens financiers
pour assurer sa défense.
A son arrivée, son nouveau avocat
britannique Me Courtenay Griffiths,
nommé en juillet, avait prévenu qu’il
aurait «besoin de semaines pour lire
tous les documents du dossier», qui
comportent déjà quelque 40.000 pages de documents et témoignages,
chiffre qui devrait croître avec le
début des procédures.
Le nouvel avocat de l’accusé, s’est
rendu en Sierra Leone pour chercher
des témoins acceptant de comparaître en faveur de la défense. «En tant
que Sierra-Léonais, vous pouvez
nous aider dans la recherche de la
vérité sur les causes de ce conflit.
Vous pouvez fournir des preuves»,
a-t-il déclaré.
Il se plaint également de «l’effet paralysant» des sanctions des Nations
unies qui frappent l’entourage de
Charles Taylor, depuis 2003.
Photo AP
«Il y a un climat de peur faisant
que les sympathisants de M. Taylor
craignent de s’exprimer car ils sont
visés par des sanctions ou parce
qu’ils ont peur de l’être», a-t-il expliqué l’avocat britannique.
Taylor, qui plaide non coupable, doit
répondre de 11 chefs d’accusation
de crimes de guerre et contre l’humanité, notamment de meurtre, viol
et recrutement d’enfants soldats.
Ancien chef de guerre élu président
du Liberia en 1997, Taylor est accusé d’avoir soutenu les rebelles du
Front Révolutionnaire Uni (RUF)
ayant martyrisé les civils durant
la guerre en Sierra Leone, (19912001), qui a fait près de 200.000
morts, en échange de diamants et
d’autres ressources naturelles rares
de ce pays voisin.
Julian Nahe
AFRIQUE DU SUD
J’accuse de Hugh Masekela
Le célèbre jazzman sudafricain dénonce que l’ANC est hostile à l’égard
des héros de la lutte anti-apartheid.
L
e trompettiste Sud-Africain
Hugh Masekela, qui avait
fui son pays suite au massacre de 1960 à Sharpville, a vivement
critiqué le Congrès National Africain (ANC, parti au pouvoir), en
l’accusant d’hostilité à l’égard des
musiciens et autres héros de la lutte
contre l’apartheid. Agé de 68 ans, le
jazzman de renommée internationale dit ne plus être le bienvenu dans
son propre pays en tant qu’artiste.
Et il n’est pas le seul artiste à subir l’exclusion imposée par l’ANC.
«Plusieurs musiciens talentueux
dont les voix étaient devenues des
symboles de protestation contre la
domination blanche, éprouvent des
difficultés à obtenir des réservations
en direction de l’Afrique du Sud».
Profitant de la sortie de sa toute dernière production, l’artiste a dénoncé
que l’ANC au pouvoir a peur de la
musique en tant qu’agent du chan-
gement.
Il y a une «promotion de la médiocrité dans l’art sud-africain, un
pays où la musique et le théâtre sont
considérés comme des catalyseurs
de la chute de l’apartheid», a souligné Hugh Masekela, qui a accusé
l’ANC d’essayer d’agir contre une
situation dans laquelle «le même
catalyseur pourrait entamer la
confiance» (des Sud-africains) à
l’égard régime actuel.
Cette situation contraint plusieurs
de ses compatriotes, dont Myriam
Makeba, Abdullah Ibrahim, Ladysmith Black Mambazo et autres, à
séjourner durablement à l’étranger.
A rappeler que Hugh Masekela, qui
avait réalisé un hit en 1987 «Bring
Him Back Home», qui servit d’hymne au mouvement ayant conduit à la
libération de Nelson Mandela Masekela, a également écrit plusieurs
livres et produit des œuvres artisti-
ques de qualité exceptionnelle, dont
notamment «Truth in Translation»,
œuvre de renommée internationale,
qui met en scène, la vie de jeunes
traducteurs ayant mis à nu la barbarie des anciens dirigeants, à la Commission Vérité et Réconciliation..
N. Ndede
7
SEPTEMBRE 2007
NOUVELLES D’AFRIQUE
FRANCE - AFRIQUE
Jalon d’Achille!
Le chercheur camerounais Achille Mbembé place un jalon
défiant Sarko de prononcer à Pretoria le discours de Dakar.
L
e discours du président français à Dakar continu de susciter des réactions de la part
des intellectuels africains. Après
certaines associations des droits de
l’homme qui dénoncent la visite de
Nicolas Sarkozy en Afrique, c’est
autour des intellectuels parmi lesquels, le chercheur camerounais
Achille Mbembé. Ce dernier a mis
au défi Nicolas Sarkozy de prononcer, lors de sa prochaine visite à
Pretoria, le même discours que celui
qu’il a adressé à la jeunesse africaine, le 26 juillet dernier à Dakar.
Un tel discours souligne M Mbembé sur la radio France internationale
(RFI), ne pourrait pas se prononcer
en Afrique du Sud où il déclencherait d’énormes passions racistes.
Pour lui ce type de discours n’est
plus recevable aujourd’hui même
si c’est un discours de franchise ou
de sincérité. Dans le discours incriminé, le président français a notamment dit: «le drame de l’Afrique,
c’est que l’homme africain n’est pas
assez entré dans l’histoire. Le paysan africain dont l’idéal de vie est
d’être en harmonie avec la nature,
ne connaît que l’éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes
et des mêmes paroles».
Selon Nicolas Sarkozy, «Dans cet
imaginaire où tout recommence
toujours, il n’y a de place ni pour
l’aventure humaine ni pour l’idée
de progrès. Dans cet univers où la
nature commande tout, (il) reste immobile au milieu d’un ordre immuable où tout semble être écrit d’avance. Jamais l’homme ne s’élance
vers l’avenir. Jamais il ne lui vient à
l’idée de sortir de la répétition pour
s’inventer un destin».
Ce discours est «invraisemblable»,
juge Achille Mbembé. Alors continu le chercheur camerounais, «le
président français, ne connaît ni
notre histoire, ni les significations
humaines dont elle est porteuse. Il
se permet de parler des Africains
et par extension de tous les Noirs à
la manière du maître qui a pris la
mauvaise habitude de maltraiter
son esclave ou encore d’avilir sa
chose».
Par conséquence, il demande au
président Sarhozy d’être cohérent.
Et pour sa prochaine visite dans le
continent africain, de s’alimenter à
des sources un peu plus d’actualité,
que ceux qui préparent ses discours
et sa politique africaine prennent
en considération l’ensemble des recherches qui ont été faites au cours
du dernier quart de siècle.
Michael Fadouba
Photo AP
BURKINA FASO
Des débouchés USA pour le coton biologique burkinabé.
J’aime OGM!
U
n accord de partenariat, per-
mettant de disposer désormais d’acheteurs et de
transformateurs “très fiables”, a été
signé à Ouaga, entre l’Union Nationale des Producteurs de Coton du
Burkina (UNPCB) et trois firmes
de commercialisation et de transformation de coton OGM: Alok
industrie (plus grand producteur de
tissu et de broderie de l’Inde), Mas
Holding (leader mondial srilankais
de fabrication des vêtements pour
différentes marques dont Victoria’s
secret, Marks ans Spender, Speed,
Nike et Adidas) et Victoria’a secret
(première firme de lingerie américaine).
Dans le cadre du partenariat avec
l’UNPCB (2004-2012), une gamme
de sous-vêtements et de tee-shirts
“100% Burkina” sera produite par
Alok et Mas Holding pour etre commercialisée par Victoria’s secret.
«Ce coton, dans la mesure où il
permet de tisser les partenariats,
permet à des femmes d’avoir des
revenus, doit être un produit qui fait
la fierté des Burkinabè» a souligné
le président de l’UNPCB, François
Traoré, pour qui ce partenariat, audelà des enjeux commerciaux et financiers, contribuera à améliorer la
vie des populations producteurs du
coton biologique.
Ce programme vise, entre autres, à
encourager des pratiques agricoles
durables, rentables et sans danger
pour les producteurs de coton, à
améliorer les conditions de vie des
populations rurales.
Le coton biologique est produit à
Tiéfora (Ouest), dans le Ioba (SudOuest), dans la zone de Pô (Sud)
et dans la zone de Fada N’Gourma
(Est). En 2006/2007, 1151 producteurs dont 42% de femmes ont
produit plus de 347 tonnes de coton
biologique.
Plusieurs femmes membres de l’Association des femmes productrices
de coton biologique de Tiéfora ont
assisté à la signature de partenariat.
«Cela fait 3 ans que nous cultivons
le coton bioet nous avons des retombées positives de cette culture. A
telle enseigne que, de 30 femmes au
départ, nous sommes de nos jours,
une soixantaine. Grâce à l’argent
que nous gagnons, nous arrivons à
subvenir à nos besoins qui se résument essentiellement à la scolarisation des enfants, l’achat d’ustensiles, l’alimentation, etc. Au début,
ines personnes nous condamnaient
pour notre option pour le coton biologique qui selon elles, a des conséquences néfastes. Mais aujourd’hui,
beaucoup de ces personnes nous
rejoignent dans la culture de ce coton, vu l’avantage que ça présente.
Nous souhaitons qu’à l’issue de
cette signature de partenariat, notre
situation s’améliore davantage», a
témoigné avec Véémence, Korotimi
Sory, présidente de l’Association
des Productrices du Coton Biologique de Tiéfora.
Karima Moual
DARFUR
Force ONU - UA d’ici décembre.
F
orte de 25 000 soldats, la
mission conjointe de l’Organisation des Nations Unies
(ONU) et de l’Union Africaine
(UA) va commencer à se déployer
d’ici au 31 décembre.
Après plus d’un an de négociations,
le Conseil de sécurité des Nations
unies a créé, en début du mois
d’août, une nouvelle mission de
maintien de la paix.
Lancée pour la première fois
conjointement avec l’UA, cette Mission des Nations Unies au Darfour
(MINUAD), adoptée par la Rèsolution 1769 du Conseil de Sécurité,
sera composée de 19.500 militaires
de même qu’une composante civile
de plus de 3600 personnes et d’une
vingtaine d’unités de police de 140
personnes chacune.
L’adopition de la résolution 1769
constitue une victoire pour les pays
occidentaux, qui ont vaincu les réticences soudanaises et chinoises.
En effet après des années de tergiversations, le Soudan, a finalement
accepté le principe du déploiement
de la force ONU-UA, à condition
que celle-ci soit essentiellement
composée de soldats africains.
Dans un entretien avec la presse,
le ministre soudanais des affaires
étrangères, Lam Akol, a déclaré que
son pays «acceptait la résolution.
Nous annonçons également notre
engagement à appliquer la partie
qui nous concerne».
Khartoum semble n’avoir eu d’autre
choix que d’accepter, son principal
allié, la Chine, ayant voté en faveur
de la résolution. Jusqu’ici formellement opposé à la référence au
chapitre 7, Pékin a changé d’avis,
peut-être sous l’effet de la menace
brandie par le réalisateur Steven
Spielberg de démissionner de son
poste de directeur artistique des
Jeux olympiques de Pékin.
Le Secrétaire général des Nations
unies Ban Ki-moon a appelé au
«soutien sans équivoque et constant
du gouvernement du Soudan».
Si ce dernier «ne se montre pas de
bonne foi dans son partenariat,
l’opération échouera», a averti Ban
Ki Moon, avant de préciser que
l’ONU avait les «mêmes attentes à
l’égard des mouvements rebelles».
Clément Bléhouet
Photo AP
8
SEPTEMBRE 2007
NOUVELLES D’AFRIQUE
BURKINA FASO - ALLEMAGNE
Amitié et coopération
Un groupe de jeunes burkinabés a été invité à passer un
mois en Allemagne. Un exemple de la coopération amie.
D
ésormais Hambourg porte
le Burkina Faso dans son
coeur et vice-versa. Tout a
commencé par un simple contact
entre deux organes de presse Ouagalais et Hambourgeois.
C´était en été 2005 quand une équipe de la rédaction du journal l´Oeil
des Jeunes en visite à Hambourg fut
reçue par la rédaction du magazine
FREIHAHEN, édité par les jeunes
de la ville.
L´occasion a permis donc aux membres des deux rédactions d´échanger
sur leurs méthodes et conditions de
travail, leurs difficultés et surtout
leur différence de culture.
A l´issue de la rencontre, les deux
jeunesses décidèrent d´échanger
régulièrement des articles que chacune publiera en sa langue dans ses
éditions. Une invitation à visiter le
Burkina fut aussitôt adressée aux
allemands.
En été 2006, une délégation de
16 jeunes Hambourgeois dirigée
par Christoph Hanssen, rédacteur
en chef du journal «Freihafen» à
l´époque, fut accueillie au Burkina
Faso pour un séjour d´amitié de deux
semaines au cours duquel d´intenses
activités ont été menées, dont entre
autres, une tournée de reportage
dans presque tout le Burkina Faso
ainsi que des rencontres avec les
autorités municipales de la capitale,
les ministères de la jeunesse, de la
culture, de l´éducation et bien sûre
avec l´ambassade de l´Allemagne.
Preuve que cette amitié naissante
entre “jeunes presses” se voulait
grandiose et profonde. Cela ne s´est
pas fait attendre puisqu´à leur retour, les jeunes allemands ont multiplié activités et efforts pour faire
mieux connaître le Burkina dans
leur pays, organisant le 25 avril
2007, une exposition photo de leur
séjour burkinabé.
Depuis, cette amitié a pris une envergure nationale et est devenue
un partenariat d´échanges culturels
entre la jeunesse de l´Etat de Hambourg, représentée par l´organisation
AGFJ (Arbeitsgemeinschaft Freier
Jugendverband) et celle du Burkina,
représentée par l´Association pour
l´Epanouissement des Jeunes (AEJ).
«AGFJ e. Verein» est une fédération
de la plupart des associations des
jeunes de Hamburg. Elle entretient,
depuis une décennie, des échanges
culturels avec l´Israël, le Nicaragua
et la France. Le Burkina est donc le
premier pays africain dans le cercle
des amis de la Hanse Stadt et sa jeunesse ne cache pas sa satisfaction.
Parrainée par le Sénat, «AGFJ
e.Verein» a invité cette année 10
jeunes élèves, étudiants, instituteurs
et journalistes burkinabés, agés
de 19 à 35 ans, qui ont séjourné à
Hambourg, du 8 août au 7 septembre, prenant part à de nombreuses
activités culturelles et professionnelles avec leurs amis, notamment
dans le domaine du journalisme.
Une rencontre avec l´Association
des Ressortissants Burkinabés à
Hambourg, le 12 août, une visite au
Centre africain d´intégration et une
soirée dans les locaux du Syndicat
allemand des enseignants et travailleurs de l´éducation et de la recherche scientifique, ont permis à la
délégation burkinabé de s´informer
plus sur des sujets diversifiés allant
de l´immigration au système éducatif allemand.
Le 17 août, jeunes burkinabés et allemands ont été reçus à Berlin par
son Son Excellence Monsieur Xavier Niodogo, ambassadeur du Burkina Faso et membre d´honneur du
partenariat.
A l´issue d´une longue audience,
Monsieur Niodogo, toujours fidèle
à sa jeunesse, a réitéré son engagement de soutenir le partenariat et
parrainer éventuellement les différents projets de développement que
pourrait élaborer celui-ci. C´est à la
présence de tout son personnel qu´il
a offert un buffet d´hospitalité à ses
invités dans la cour de l´ambassade.
Le 18 août, une visite au Bundestag,
puis du morceau du mur historique
de Berlin, a servi de cours d´histoire
pratique aux burkinabés émerveillés
par le contact direct avec la réalité.
Après un mois de séjour en Allemagne où ils ont fait le tour du pays,
les burkinabés ont tenu à remercier leurs amis pour les efforts déployés dans l´organisation de cette
rencontre de travail et d´échanges,
notamment pour la prise en charge
du voyage et de tout le séjour. Ils
ont remercié de façon particulière le
sénat de Hambourg et l´ambassade
de l´Allemagne au Burkina avant
d´adresser leurs compliments à
Gundela Thiess et Christoph Hanssen ainsi qu´à Jonanthan et Lara,
tous membres actifs de l´AGFJ, et
qui ont oeuvré particulièrement à
l´édification et à la consolidation de
cette amitié.
«Nous ne saurons trouver des mots
justes pour exprimer notre joie
et notre fierté d´être vos Amis»,
conclura Sana Rasmata dans son
discours, à la dernière soirée de leur
séjour à Hambourg, avant d´ajouter
en guise de prières: «Nous sommes
émus d´avoir été pendant un mois
avec vous. Nous souhaitons longue
vie à notre amitié».
Issa Sanfo (Allemagne)
CAMEROUN
Quitte ou double?
Après 2011: Biya se propose pour l’avenir et l’immédiat.
A
près les législatives et municipales couplées de juillet,
le président Paul Biya s’était
exprimé, pour la première fois, de
manière sibylline, sur l’après-2011,
depuis sa réélection à la présidentielle d’octobre 2004 pour un 2ème
et dernier mandat de 7 ans, selon
l’article 6 de la Constitution limitant
à deux, les mandats d’un président à
la tête de l’Etat .
Perspective d’emblée rejetée par
l’opposition qui (en réponse au
RDPC (Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais, parti
au pouvoir), qui a placé le président
au centre de sa campagne électorale) avait battu campagne, demandant aux électeurs de ne pas donner
au président Biya les moyens de
s’éterniser au pouvoir.
Depuis la réélection de 2004, on
parle de voix dans le camp présidentiel pour modifier la constitution
et donner au Prince la possibilité de
solliciter un nouveau mandat.
L’allusion est une opinion qui prête
au RDPC l’ambition de se donner
une majorité confortable dans la
prochaine Assemblée Nationale.
L’objectif serait de pouvoir, en
2008, modifier la Constitution, pour
mettre fin à la limitation des mandats présidentiels, dont la durée serait
ramenée de 7 à 5 ans.
De la sorte, l’élection présidentielle serait anticipée en 2009 et Paul
Biya pourrait s’octroyer un nouveau
mandat de 5 ans, prolongeant son
règne jusqu’en 2014.
Rattrapé au débat par une question
sibylline du journaliste Charles
Ndongo, la sibylline et surprenante
réponse du Prince, a été: «Je veux
que les Camerounais aient pleinement conscience que nous sommes
entrés dans un processus démocratique durable. Et que maintenant
et à l’avenir, les dirigeants seront
toujours choisis suivant le même
processus. Ce que j’attends dans
l’immédiat, c’est des majorités confortables, qui puissent me permettre
de continuer à bâtir et à moderniser
le pays».
S’incluant dans “l’immédiat” et ne
parlant de “l’avenir” que de manière
globale et impersonnelle, faut-il en
déduire que le Prince s’exclut de
“l’avenir”?
L’invitation des Camerounais à
prendre conscience que «nous
sommes entrés dans un processus
démocratique durable», faudrait-il
lire dans «l’entrée dans un processus démocratique durable» une indication que Biya est arrivé au bout
de la mission qu’il s’était assignée?
Outre à l’indication d’un avertissement à ceux qui spéculent sur la
succession: les prochains dirigeants
du Cameroun ne seront pas désignés
par un homme, mais démocratiquement élus par le peuple.
Alors, le Prince a-t-il déjà fait son
choix pour l’après-2011? On devrait
s’attendre à ce qu’il n’en dise pas
davantage et qu’il fasse durer le suspense le plus longtemps possible.
D’abord, pour ne pas avoir à se contredire, si jamais il venait à changer
d’avis plus tard. Ensuite, parce que
le sujet est particulièrement délicat.
Il faut bien qu’il reste le seul maître
à bord, ne serait-ce que pour garder
toute son autorité sur son équipe et
éviter que son camp ne se disloque
dans une guerre de succession qui
pourrait être impitoyable.
Hervé Njongang
Photo AP
NOUVELLES EN C.I.
SEPTEMBRE 2007
9
POLITIQUE INTERIEURE
Vers la paix définitive
Laurent Gbagbo: Election présidentielle en décembre?
Depuis la signature d’un accord
de paix entre Laurent Gbagbo et
Guillaume Soro, le 04 mars dernier,
l’espoir de retrouver la paix en Cote
d’Ivoire est permis. En effet après
la réconciliation entre le Sud loyaliste et le Nord rebelle, les Elections
présidentielles pourront être organiser au mois de décembre prochain.
L’annonce a été fait par le président
ivoirien, Laurent Gbagbo, lors de
son traditionnel message à la nation
à la veille de la célébration de la fête
de l’indépendance du pays , il est
“possible d’organiser les élections”
à la fin de l’année, notamment en
décembre.
« Nous devons sortir au plus vite de
la crise politique par les élections.
Si nous sommes tous de bonne foi,
si chacun est déterminé, comme je
le suis, à ce que les élections aient
lieu, nous pouvons organiser la présidentielle dès la fin de cette année,
dès le mois de décembre 2007 », a
déclaré Gbagbo. Il a ainsi demandé
à son premier ministre Guillaume
Soro, ancien chef rebelle, de “s’engager résolument” dans les préparatifs des élections. Repoussées sans
cesse depuis octobre 2005 en raison
des blocages politiques et de la partition du pays, le chef de l’Etat ivoirien a manifesté son souhait de voir
les Ivoiriens tenir « ce pari pour la
paix en Côte d’Ivoire, pour la réconciliation nationale et pour l’avenir
du pays ». Il a par ailleurs expliqué
l’urgence et la nécessité de tenir
des “élections justes, transparentes
et ouvertes” en Côte d’Ivoire, dans
la mesure où « nous bénéficions
désormais d’un environnement international favorable ». Pour le Président, la Côte d’Ivoire ne doit pas
donner l’impression qu’elle retarde
les élections qui confèrent la légitimité à tout dirigeant dans un régime démocratique. La compétition
sera donc ouverte et nul ne pourra
prendre prétexte du rejet de sa candidature pour jeter le discrédit sur le
scrutin. Toujours selon, l’accord de
prétoria du 02 mai 2005, qui permet
à tous les signataires de l’accord de
paix de Marcoussis de janvier 2003
de désigner un candidat à l’élection
présidentielle sera respecté. Le président ivoirien a enfin souligné la
nécessité de “reprendre dans l’immédiat les audiences foraines”, première phase de l’identification des
populations en vue des élections,
“en tirant les leçons de l’échec de
2006”, lorsque le débat politique
sur ce thème avait dégénéré en affrontements politiques meurtriers.
Cette décision, va plaire surtout les
partisans, l’ancien premier ministre
Alassane Ouattara, qui était déclaré
inéligible en octobre 2000, pour
raison de “nationalité douteuse”, ce
qui avait déclenché une première et
longue crise dans le pays.
Doukouré Amidou Konè
Photo AP
QU’EST-CE QUE SEXE ÇA?
ONU à nu!
Abus sexuels de soldats marocains sur des mineurs.
Photo AP
Depuis la signature d’un accord
de paix entre Laurent Gbagbo et
Guillaume Soro, le 04 mars dernier,
l’espoir de retrouver la paix en Cote
d’Ivoire est permis. En effet après
la réconciliation entre le Sud loyaliste et le Nord rebelle, les Elections
présidentielles pourront être organiser au mois de décembre prochain.
L’annonce a été fait par le président
ivoirien, Laurent Gbagbo, lors de
son traditionnel message à la nation
à la veille de la célébration de la fête
de l’indépendance du pays , il est
“possible d’organiser les élections”
à la fin de l’année, notamment en
décembre.
« Nous devons sortir au plus vite de
la crise politique par les élections.
Si nous sommes tous de bonne foi,
si chacun est déterminé, comme je
le suis, à ce que les élections aient
lieu, nous pouvons organiser la présidentielle dès la fin de cette année,
dès le mois de décembre 2007 », a
JEUX DE HASARD
Les lots de la paix!
La LONACI reprend à Bouaké.
L
a Loterie Nationale de Côte
d’Ivoire (LONACI) reprend
à Bouaké ses activités, suspendues de fait de la rébellion armée des Forces Nouvelles (F.N.) en
2002.
«Nous y retournons avec nos
moyens», avait déclaré, en juillet
dans l’espace “L’invité de Fraternité Matin”, le Directeur général de
la LONACI, Ernest Daly Zabo.
«Cela rentre dans l’ordre normal
des choses .Avant même qu’il ne
soit nommé, le Premier ministre, M.
Guillaume Soro nous avait invité
à nous installer à Bouaké», a-t-il
dit, précisant qu’il s’agit d’un re-
déploiement qui intervient avec la
pacification progressive de la Côte
d’Ivoire.
Avec la guerre et la partition du
pays, une autre loterie a vu le jour
dans le centre-nord et l’ouest, sous
contrôle des F.N.
Pour le Dg de la LONACI, il ne
s’agira nullement de «fusionner»
les deux loteries.
«Pour nous, la loterie n’a pas existé
là bas. Mais s’il y a des agents qui
peuvent intégrer l’agence, on verra» a-t-il dit ajoutant ne pas pouvoir
recruter tous ceux qui ont exploité
les jeux de hasard dans les ex-zones
assiégées.
La LONACI a été créée par la loi
n° 70-208 du 20 mars 1970, d’abord
«sous la forme d’une loterie simple,
avec comme support des billets à
numéro donnant lieu à des tirages
mensuels».
A travers la promulgation de «la
convention portant concession
d’exploitation du service public des
Jeux de hasard à la LONACI, signée
le 31 Mai 1996 avec l’Etat de Côte
d’Ivoire», elle a reçu définitivement
le monopole dans ce secteur.
La suspension de ses activités dans
le centre-nord et l’ouest n’a pas été
sans conséquence financière
D.A.K
déclaré Gbagbo. Il a ainsi demandé
à son premier ministre Guillaume
Soro, ancien chef rebelle, de “s’engager résolument” dans les préparatifs des élections. Repoussées sans
cesse depuis octobre 2005 en raison
des blocages politiques et de la partition du pays, le chef de l’Etat ivoirien a manifesté son souhait de voir
les Ivoiriens tenir « ce pari pour la
paix en Côte d’Ivoire, pour la réconciliation nationale et pour l’avenir
du pays ». Il a par ailleurs expliqué
l’urgence et la nécessité de tenir
des “élections justes, transparentes
et ouvertes” en Côte d’Ivoire, dans
la mesure où « nous bénéficions
désormais d’un environnement international favorable ». Pour le Président, la Côte d’Ivoire ne doit pas
donner l’impression qu’elle retarde
les élections qui confèrent la légitimité à tout dirigeant dans un régime démocratique. La compétition
sera donc ouverte et nul ne pourra
prendre prétexte du rejet de sa candidature pour jeter le discrédit sur le
scrutin. Toujours selon, l’accord de
prétoria du 02 mai 2005, qui permet
à tous les signataires de l’accord de
paix de Marcoussis de janvier 2003
de désigner un candidat à l’élection
présidentielle sera respecté. Le président ivoirien a enfin souligné la
nécessité de “reprendre dans l’immédiat les audiences foraines”, première phase de l’identification des
populations en vue des élections,
“en tirant les leçons de l’échec de
2006”, lorsque le débat politique
sur ce thème avait dégénéré en affrontements politiques meurtriers.
Cette décision, va plaire surtout les
partisans, l’ancien premier ministre
Alassane Ouattara, qui était déclaré
inéligible en octobre 2000, pour
raison de “nationalité douteuse”, ce
qui avait déclenché une première et
longue crise dans le pays.
D.A. Konè
10
SEPTEMBRE 2007
NOUVELLES DU SENEGAL
POLITIQUE ET DISPORA
Le ministre des Sénégalais
de l’Extérieur en Italie
Mme Aminata Lo: «L’Etat veut faire des Sénégalais de
l’Extérieur un véritable partenaire de développement.
Première femme à la tête de ce ministère depuis sa création, il y a 3 ans, Mme Aminata Lo s’est rendue
en Italie, pour rencontrer la Communauté sénégalaise. La rencontre, qui s’est tenue à Milano, a vu la
présence de nombreuses associations, venues de toutes les villes d’Italie.
C
’est la Le ministre a profité de cette occasion pour
encore manifester sa détermination à atteindre son objectif,
qui est de faire des Sénégalais de
l’Extérieur un véritable partenaire
de développement. Raisons pour
lesquelles, dès son arrivée à la tête
de ce ministère, Mme Aminata Lo,
qui se considère comme une «sénégalaise de l’extérieur», a pensé
entreprendre des réformes institutionnelles pour mieux répondre
aux préoccupations des Sénégalais
de la diaspora.
Trois directions ont été crées pour
concrétiser un réel partenariat entre
l’Etat et les Sénégalais de l’extérieur, souligne-t-elle.
■ La première Direction des Affaires Sociales aura comme mission
d’assister les sénégalais en difficulté à l’étrangers, mais aussi régler, à l’occurrence, le problème de
renouvellement ou de d’attribution
des passeports qui constitue, pour
les émigrés, une véritable galère.
Le ministre, qui a rencontré son
homologue de l’Intérieur avant de
venir en Italie, rassure ses compatriotes qu’une solution sera bientôt
trouvée: «J’ai rencontré le ministre
Ousmane Ngom qui s’est engagé
à trouver une solution afin d’augmenter la durée des passeports en
rajoutant une page de prolongation
en attendant l’arrivée des nouveaux
passeports avec puce»
■ Le seconde Direction sera pour
la Promotion de l’Habitat. Cette
Direction, comme l’a toujours voulue le Président Abdoulaye Wade,
comme le souligne Mme le ministre
Aminata Lo, va lancer le programme national intitulé «Un sénégalais
de l’extérieur, un toit». Il permettra
à chaque émigré de disposer d’un
logement décent et à des prix abordables
■ La troisième Direction de l’Appui
à l’Investissement et aux Projets a
pour objectif de faciliter aux expatriés l’investissement au Sénégal.
L’idée est en effet d’aider les émigrés à monter des projets qui seront
à même de contribuer à la réduction
du taux de chômage chez les jeunes
du Sénégal. A cet effet, explique
Mme Aminata Lo, une Commission
de monitorages sera mise sur pied
pour une meilleure sélection des
projets proposés.
Mme le Ministre a par ailleurs félicité ses compatriotes vivant en Italie,
pour leur comportement exemplaire
dans ce pays d’accueil, élogeant la
bonne organisation qu’ils ont démontrée car dit-elle: «La base du
développement, c’est l’organisation, la base du développement c’est
la rigueur. S’il n’y a pas de rigueur,
il ne peut pas y avoir de développement».
Auparavant l’Ambassadeur du Sénégal en Italie, qui a souhaité la
bienvenue au Ministre et à sa délégation, a remercié ses compatriotes
venus nombreux à cette rencontre.
Profitant de cette occasion, M. Fall
a exhorté la communauté à mieux
s’organiser, car, dit-il, même s’il y
a des organisations très efficaces,
leur dynamisme est parfois freiné
par des divisions internes qui créent
des blocages.
«L’Italie notre pays d’accueil qui
ne connaissait pas l’immigration, a
du mal à cerner tous les immigrés.
Mais malgré cela, le Gouvernement
Prodi ne cesse d’encourager les immigrés», souligne l’ambassadeur du
Sénégal en Italie.
Mme le ministre Aminata Lo et S.E. M. Cheikh Saadibou Fall
Il demande par conséquent, à ses
compatriotes de redoubler d’efforts
dans leurs comportements mais
également d’aider certains des leurs
qui veulent ternir l’image des Sénégalais, déjà approuvée par tout le
monde.
Une forte délégation accompagnait
Mme Lo, dans sa visite à la Communauté sénégalaise d’Italie.
On comptait notamment M. Amadou Ciré Sall, le député des Sénégalais de l’Extérieur et M Cheikh
Diop du Conseil de la République
ainsi que d’autres personnalités.
Après l’Italie, la tournée des visites
de la délégation à la diaspora devait
poursuivre sur la France, l’Espagne
et la Belgique.
Ndéye Fatou Seck
DEBAT POLITIQUE
Opposition et majorité
A
Le dialogue impossible: un jeu de dupes qui n’a que trop duré.
près avoir essuyé plus d’une
fois, une fin de non recevoir
à son invite à un dialogue
nationale, le Président Abdoulaye
Wade répond, à son tour, par le mépris à l’appel à la concertation lancé
par l’opposition dite significative.
Tout se passe comme si les camps
apprenaient à se faire peur.
Comme pour lui faire payer le prix
du boycott des élections législatives
de mai dernier, le Président Wade
semble désormais tourner le dos à
l’opposition dite significative pour
n’avoir comme interlocuteur que
les partis représentés à l’assemblé
nationale.
La situation semble avoir atteint un
point de non retour malgré l’appel à
la raison lancé par la société civile.
Le dialogue est bloqué.
Et nombreux sont, ceux qui souhaitent voir le Président Wade suivre
les pas du Président Diouf qui, en
de pareilles circonstances, savait
toujours inviter, sans condition, son
principal opposant de l’époque, Abdoulaye Wade en l’occurrence, à
intégrer son gouvernement.
Ce qui avait toujours réussi au Sénégal, le mettant ainsi à l’abri de
contingences politiques qui ont provoqué la perte de beaucoup de pays
africains.
En campant sur leurs positions respectives, l’opposition dite significative et la majorité se livrent à un jeu
de dupes qui n’honore aucune des
deux parties. C’est à se demander si
elles ne sont pas toutes disqualifiées
pour prétendre parler au nom des
Sénégalais.
Il est plus que de se ressaisir avant
qu’il ne soit trop tard car, livrées à
elles mêmes et comme prises entre
deux feux, les populations, sans défense, continuent à subir les dégâts
collatéraux d’un marché de dupes
entre politiciens, un jeu qui a assez
duré.
Nd. F. S
11
SEPTEMBRE 2007
NOUVELLES DU SENEGAL
ELECTIONS SENATORIALES
En attendant les
locales de 2008
Après son apothéose aux élections
sénatoriales (34 sièges sur 35),
Wade mettra-t-il à la Présidence du
Sénat, son successeur désigné?
A
près la Présidentielle de
février, les Législatives de
mai et les Sénatoriales du
19 août 2007, le Sénégal vient de
boucler un cycle d’élections aussi
importantes les unes que les autres.
Comme lors des législatives, l’opposition dite significative a boycotté
l’élection sénatoriale. Présent seul
sans véritable concurrent, le PDS
a raflé la mise avec 34 sièges sur
les 35 mis en compétition. N’eut
été l’échec de Vélingara avec la
victoire d’AJ/PADS, la symphonie
aurait été parfaite. Mais cela ne remet nullement en cause le contrôle
de l’institution par le PDS. Les 65
autres membres seront désignés par
le Président Abdoulaye Wade. Il ne
fait point l’ombre d’un doute que ce
quota laissé au pouvoir discrétionnaire du Chef de l’Etat, fera la part
belle au PDS et à ses partisans.
Ce qui augure d’un Sénat qui ne
sera pas très différent de la Chambre basse.
Une situation qui n’est pas sans faire réfléchir sur le visage actuel de
la démocratie sénégalaise, naguère
présentée comme une vitrine en
Afrique.
Elle retient d’autant plus l’attention
que le Président du Sénat assure désormais la suppléance du Chef de
l’Etat en cas d’indisponibilité de ce
dernier. Du coup, le Président Abdoulaye Wade a toutes les cartes en
main pour désigner son successeur,
ne serait-ce qu’à titre transitoire,
dès lors qu’il lui revient la liberté de
désigner, sans aucune forme de recours possible, les 65 autres membres du Sénat. Surtout si on considère que le choix du futur Président
de l’institution n’est pas définitivement réglé.
Malgré la posture de Président adoptée par le Sénateur, Maire de Dakar,
rien n’est sûr qu’il dirigera la 2ème
chambre, à la tete de laquelle Me
Wade peut choisir parmi les 65 qu’il
désignera à la fin des vacances gouvernementales, trouvant du coup le
successeur de son choix et mettant
ainsi un terme au débat passionné
que soulève cette question.
Avec les sénatoriales, le PDS a parachevé le processus de se doter de
ses propres institutions nonobstant
l’image de la démocratie sénégalaise qui s’en trouve écornée. Et,
le Président a toutes les cartes pour
désigner son futur successeur. Comme lui, prête, à tort ou à raison, l’intention. Là est tout le paradoxe de
la démocratie sénégalaise, toujours
plus en mal de crédibilité. En attendant les élections locales de 2008.
Nafi Digo
Photo AP
GEOGRAPHIE POLITIQUE
Que veut Idrissa Seck ?
Les sauts de ping-pong
(dignes du kangourou)
que fait Idrissa d’un camp
à l’autre, entre majorité et
opposition, brouillent les
cartes sur sa boussole
politique. Une girouette
politique au gré du vent
ou de ses intérêts
propres?
T
Photo AP
antôt, il renforce la force de
frappe de l’opposition dans
une alliance contre nature
pour mettre en difficultés le Président Abdoulaye Wade, en vue de
mieux négocier de futures retrouvailles. C’était le cas lors de la
création de REWMI, après son exclusion du PDS.
Une autre fois, il tourne le dos à ses
alliés de l’opposition pour se retrouver avec le Chef. Ce fut sa posture à
la veille de l’élection présidentielle
de février 2007: après avoir scellé
une alliance électorale avec certains
partis de l’opposition, il allait faire
volte face à la surprise générale.
Il vient de récidiver avec sa récente
décision de réintégrer le PDS au
grand dam des partis du Front «Siggil Sénégal» auquel il se réclame
depuis des mois.
Par cette attitude ambivalente, Idrissa Seck s’est imposé dans l’art de
brouiller les cartes en mettant, dos
à dos, l’opposition significative et la
majorité.
Une position grosse de risques, mais
fort confortable qui lui permet de
tirer les ficelles dans l’ombre et de
se poser en arbitre du jeu politique
sénégalais.
Le jeu lui a réussi jusqu’à présent
sans grand dommage mais, il risque à terme de compromettre sa
carrière politique qui soulève de
plus en plus de questions au sein
de l’opinion publique. Une ambivalence qui finira par le discréditer à
jamais si entre-temps, il ne choisit
pas de rompre définitivement avec
l’opposition dite significative dans
laquelle, il se meut si difficilement,
pour retrouver la maison du Père
qui, pense t-il, pourrait lui ouvrir de
nouvelles perspectives, à la faveur
des guerres de positionnement dans
le camp libéral.
Mais avec Idrissa Seck, nul ne peut
préjuger de quoi, demain sera fait car
l’homme n’est plus ni moins d’une
girouette politique qui vogue au gré
du vent ou de ses propres intérêts.
Une posture qui ne fait décidément
pas honneur à la politique. La déliquescence avancée de REWMI en
est une parfaite illustration.
Ndéye Fatou SECK
12
SEPTEMBRE 2007
MUSIQUE
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
THU ZAINA
Fataki Bowolé dévoile l’origine de la musique jeune congolaise.
L’écrivain congolais Bowolé Fataki, fort du fait d’avoir été aussi bien un témoin oculaire qu’un protagoniste direct de l’époque, offre une
grande occasion pour faire un voyage historique à l’aube de la musique jeune congolaise, parlant des tout premiers pionniers de ce genre
qui a bouleversé l’univers musical du Congo, déferlant comme une avalanche, sur tant d’autres lidos hors de ses frontières nationales.
PERSONNAGES DE LA GALAXIE «THU ZAINA»
THU-ZAINA
- QUARTIER KALINA (GOMBE) -
Guitares solistes
Sawa et Roxy
Guitares accompagnement
Robot et Ndebo
Basse
Gege
Batterie
Bayard
Chants et danses
Rémi, Désiré, Kelly,
Hendrix, Bruno, Soulemani,
Jocelyn, Otis, Edoné
Filles: Pauline Aku, Pauline Pépé, Albertine, Adrienne, Marie José, Denise, Clémentine, Madeleine, Marie Marthe, , Julienne, Anne-Marie, Georgette.... Garçons: Michel, Désiré, Thomas, Albert, Jupiter, Damien Ndeb,
Henri, Gabriel Makwamba, Samuel, Benjamin...
- QUARTIER MATONGE -
Filles: Béatrice Njoli, Béatrice Fasane, Yvonne Fasane, Yvonne Elombe,
Christine, Marie Thérèse, Maguy, Tété, Marie-Claire Mikaba, Bernadette
Kebane, Mamy, Valérie, Odette... Garçons: Coutinho Bowole, Wilema,,
Keller Kebana, Albert Mikaba, Jean-Marie Mikaba, Jean-Pierre Mikaba,
Anana, Didi Tesori, Edédé, Jean Moke, Elié, André Bim, Henri Kalem,
Arthur Boss, Alowis, Edoné, Michel, Adrien...
THU-ZAINA
- QUARTIER KASAVUBU (DENDAL) -
Filles: Caro, Fatu, Bébé, Martine, Enna, Clémentine, Philo, Rose Bakis,
Jeannette, Célestine, ... Garçons: Tshuambe Lay, Léon Boleme, WEilliam,
Major, Demu, Mbuta Machacado, Jean Titi,...
- QUARTIER BANDALUNGNA -
Filles: Marie Gaby, Henriette, Françoise, Marie Henriette, Agnès, Ekébé,
Bernadette, Bernadette Kalo, Agnès, Charlotte, Germaine, Odette........
Garçons: Kalo, Mpoke, Philo Bando, Firmin, Robert, Albert, Martin,
Louis, Réné, Mario, Charles, Jules, Joseph, etc.
E
n 1968, l’Orchestre «Thu
Zaina Lokoko» fut fondé au quartier «Kalina»
(aujourd’hui «Gombe»), habité par
des riches. Initialement, l’objectif
des jeunes fondateurs, tous étudiants
des écoles les plus chères de Kinshasa, était de se retrouver ensemble
sans prendre la chose aux sérieux ni
songer à faire carrière.
Outre le «Thu Zaina Lokoko», il y
avait aussi un groupe d’étudiants
plus jeunes, appelé «Oiseau Bleu».
A l’époque, la plupart des parents
ne voyaient pas de bon oeil la carrière musicale pour leurs enfants
puisqu’un musicien était considéré
comme peu brillants à l’école et
c’était donc une honte d’en avoir un
dans la famille. C’est pourquoi la
majorité des musiciens jouaient en
cachette, à l’insu des parents.
Toujours à la même époque, l’usage
des fétiches commençait à prendre
pied dans le ,monde de la musique
jeune pour avoir un plus grand succès artistique.
Le premier concert de «Thu Zaina
Lokoko», leur sortie officielle, se
tint à «La Maison Blanche» au
quartier Limete. Il est important de
rappeler qu’à ce premier concert,
comme dans tous les autres, tandis
que l’orchestre chantait en lingala,
tous les habitués de la musique de
«Thu Zaina» parlaient en français:
c’était à la mode et aussi une tacti-
que pour pouvoir draguer les filles
de soi-disant «bonne famille».
Pendant l’été, les «Belgicains» (étudiants en Belgique) qui rentraient au
pays parlaient tous français: c’était
un signe de distinction.
Ce premier concert à «La Maison
Blanche» fut un triomphe et l’orchestre signa un contrat avec la plus
célèbre discothèque de l’époque,
«Perruche Bleue» au quartier Ville,
qui devint le fief du succès de «Thu
Zaina» et le point de repère de tous
leurs fans qui étaient les jeunes des
quartiers de Kalina, Matonge, ImoCongo (rebaptisé «20 Mai»), Limete, Yolo, Bandalungna, Kasavubu,
et qui formaient un «Circuit fermé»
accessible à peu de jeunes des autres
quartiers, vu le coût élevé.
Il était préférable d’e se rendre au
concert en voiture ou en taxi pour sa
propre dignité ou celle de son groupe car le bus était déshonorant.
Outre «Thu Zaina», il y avait aussi
le groupe «Simba», auteur du hit
«Valentine» mais son succès se limitait à leur modeste quartier de
Bandalungna.
Un autre groupe, les «Stukas Boys»
s’exhibait en banlieue mais ils ne
parlaient pas français comme aux
concerts de «Thu Zaina» à la «Perruche Bleue».
Dans toute l’histoire de la musique
congolaise, seul «Thu Zaina» a subi
l’arrestation injustifiée de ses fans,
pendant le concert du dimanche
après-midi à la «Perruche Bleue». Il
y eut 32 fans (28 filles et 4 garçons)
arrêtés et condamnés à 6 mois dans
la prison à Makala. Cet épisode signa la fin de la «Perruche Bleue».
Et alors «Thu Zaina» commença à
beaucoup jouer dans les quartiers
populaires: aux «Polo Bar» et «Vat
69» de Bandalungna, «Bibiana» et
«Vis-à-vis» de Matonge, «Maguy
Bar» de Yolo, «Parafifi» de Kasavubu, etc.
A cette période, naissent les groupes «Zeze», «Bella Bella», «Zaiko
Langa Langa» et autres.
«Thu Zaina» fut le premier groupe
de jeunes à donner des concerts avec
l’OK Jazz qui avait déjà une renommée internationale et c’était la première approche des garçons de leur
«Circuit fermé» vers l’OK Jazz des
adultes, au «Vis-à-vis», bar très réputé de Matonge. Pour un jeune du
«Circuit fermé», c’était le symbole
d’arrivée au top du show-biz.
L’influence de «Thu Zaina» frappa
les garçons qui avaient une vocation
musicale, ne savaient pas comment
arriver au succès. Ainsi dans les
quartiers populaires comme Kasavubu, nacquirent divers groupes.
L’un deux était «Zaiko Langa
Langa» (24/12/1970) qui signifie
«Zaïre ya ba koko» («Le Zaïre des
arrières grands-pères»), composé
d’un comité et dont la plupart des
musiciens étaient de Matonge.
Le premier concert de «Zaiko» fut
dans un quartier populaire, sur la
Rue Bongolo, au «Bar Waikiki» et
le deuxième, à l’Hôtel Makinaloka
de Matonge un samedi à 17h 30.
Après plusieurs spectacles, surgit pour «Zaiko», le moment d’un
rendez-vous en plein air, au «Club
Funa», doté de piscine.
Le groupe était décidé à battre le fer
pendant qu’il était chaud. Et enfin
arriva l’heure du grand duel entre
«Thu Zaina» et «Zaiko Langa Langa», dans le quartier neutre de Kasavubu, au «Bar Rififi».
C’est sûr que «Zaiko» avait bossè
dur pour préparer ce défi qui fut
crucial pour l’affirmation du groupe
et des nouveaux venus: la naissance
de la deuxième génération.
C’est à cette époque que commence
le vrai déclin de «Thu Zaina Lokoko» qui, psychologiquement diminué, disparut définitivement de la
scène des jeunes artistes de la capitale du Congo Zaïre.
Avec la chute de «Thu Zaina», débuta au contraire le vrai chemin de
«Zaiko» vers le succès.
«Stukas Mombombo», qui était né
bien avant «Zaiko» mais n’avait jamais eu l’occasion de se mesurer à
«Thu Zaina», devint le rival n° 1 de
«Zaiko» et, enfin une nuit de 1972,
arriva le moment qu’ils attendait depuis longtemps: le duel avec «Zaiko
Langa Langa» qui, bien que venu
après, cherchait à s’imposer sur eux,
leurs prédécesseurs.
L’arène fut le «FIKIN» (Foire de
En ce qui concerne l’histoire de
la jeune musique congolaise, le
Thu-Zaina en est par excellence
la marque symbolique avait
amusé les premiers jeunes à se
hisser au premier rang du monde
de la musique, grace à un genre
musical différent, provocant,
sensationnel, sophistique et séduisant.
Cette œuvre contient aussi le
nom de quelques personnages
les plus représentatifs de l’époque.Une période vraiment chanceuse, musicalement parlant,
celle comprise entre les années
1968 et 1972. Ce sont les années
de l’explosion, de la naissance,
de la confirmation du talent artistique de groupes célèbres qui,
dans les années à venir, seraient
devenus des points de repère
pour l’histoire de la jeune musique kinoise.
L’histoire se poursuit en racontant les exploits des grands groupes qui ont vraiment caractérisé
les années 70: tout comme Zaiko
Langa Langa, qui a traversé indemne plus de 34 ans de musique, avec son genre musical
contagieux et contaminé, qui
plait et enthousiasme encore,
combien ont réussi?
Le livre contient aussi les interviews internationales surncernant la jeune musique congolaise, une des meilleures de
l’Afrique noire.
Kinshasa) du quartier Limete: deux
podiums rapprochés en plein air.
Il y eu match nul mais, pas pour le
public de «Stukas Mombombo»,
pour qui «Zaiko» avait fui: raison
des paroles de la chanson: «Tobeti
na Fikin bokimi biso eya» (On a
joué ensemble mais vous avez fui).
Et puis après la disparition de
«Stukas Mombombo», la fable de
«Zaiko Langa Langa» a connu une
longévité supérieure aux prévisions,
couronnée par l’heureux dénouement qu’on lui connaît, réussissant à
communiquer au public toute l’énergie qui vibrait au sein du groupe.
Fataki Bowolé
www.multimedia.it
CAMEROUN
NGUÉA LAROUTE
Tournée européenne réussie de la chanteuse.
Le 4 août dernier, la musicienne
camerounaise, Nguéa Laroute,
a partagé une nuit exceptionnelle avec ses fans. L’artiste
de Douala se produisait pour
la seconde fois en un mois à
Bruxelles. Entre deux prestations, elle a échangé avec les
reporters d’Africa Nouvelles.
N
guéa Laroute s’est dit «satisfaite de la tournée européenne. En France comme
ici en Belgique, j’ai vécu des moments de joie avec le public qui est
venu chaque fois nombreux m’encourager» a t-elle narré.
Pour le dernier show à Bruxelles,
Nguéa Laroute retient «l’amour»
de tous à son égard, «un amour partagé» a-t-elle précisé.
De l’avis des observateurs, la musicienne camerounaise a fait sensation
lors de ses spectacles inédits, offerts
à la diaspora Africaine. Lors du gala
du 7 juillet dernier au Stadium et de
la Nuit blanche à Anderlecht (c’est
le nom de baptême de la soirée du 4
aôut), le Makossa a été réhabilité.
«Nous avons vu une vraie musicienne proposant un fond musical, des
pas de danse décents, loin des clichés qui veulent que les chanteuses
camerounaises soient réputées en
propos obscènes et en tenues provocantes», nous a lancé un spectateur.
Coiffeuse aux premières heures de
sa vie professionnelle, puis restauratrice, Louise Koubinom dit Nguéa
Laroute a commencé sa carrière
musicale aux côtés de son petit frère
Din Din Ferdinand alias «Papillon».
Ils ont coproduit le premier album
de Mama Nguéa intitulé «Fou-Malade» en 1992.
Depuis lors, Nguéa Laroute, dont le
répertoire est riche de 7 albums, enchaîne succès et reconnaissance et
elle est même devenue la meilleure
voix féminine actuelle de la musique camerounaise.
La chanteuse, double lauréate du
«Canal d’Or» de la musique camerounaise (2004 et 2005), vient
d’être honorée par Mme Chantal
Biya, l’épouse du Chef de l’Etat camerounais.
Pour sa première prestation scénique en terre belge, en 15 ans de
carrière, «Mama Nguéa» a tout simplement séduit la diaspora africaine
du royaume.
Avant de retourner au Cameroun où
elle réside, l’artiste aux 7 albums a
dit un dernier au revoir nostalgique
à son public qu’elle retrouvera certainement l’été prochain.
Hermann Oswald G’nowa
LA RAPIDITÉ
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14
SEPTEMBRE 2007
NOUVELLES EN R.D, CONGO
RDC - AFRIQUE DU SUD
Nouveaux accords bilatéraux
L’action se situe dans le cadre de
la relance des projets de la grande
Commission mixte RDC - RSA sur
divers domaines stratégiques du
développement.
D
Photo AP
eux accords de coopération ont été signés entre les
gouvernements de la R.D.
Congo et l’Afrique du Sud (RSA),
en présence des deux chefs d’Etats:
Joseph Kabila et Thabo Mbeki.
Signés à l’issue des travaux de la
4ème session ordinaire de la grande
Commission Mixte RDC-RSA, qui
s’est tenue à Kinshasa, ces deux
accords vont faciliter davantage la
coopération entre la RDC et l’Afrique du Sud.
Il faut se rappeler que la grande
Commission Mixte RDC-RSA a été
mise sur pied en janvier 2004 pour
instaurer une «coopération agissante et avantageuse» entre les deux
pays.
Grâce à ce cadre, 28 accords ont
été signés dans divers domaines:
éducation, infrastructures, sécurité,
mines, énergie et hydrocarbures.
Cependant, très peu ont connu un
début de mise en œuvre.
Le président Mbeki a réaffirmé l’engagement de son pays à accompagner le processus de développement
de la RDC, qui sort d’une longue
période d’instabilité politique.
L’Afrique du Sud a joué un rôle
important dans le processus de pacification de la RDC jusqu’à la signature de l’accord de paix, sous les
auspices de Mbeki en 2003 à Sun
City, près de Pretoria, qui a permis
de mettre fin à près de 5 années de
guerre sur le territoire congolais.
Les deux présidents ont discuté des
questions liées à la paix et à la stabilité dans la région des africains en
proie, depuis une dizaine d’années,
à l’insécurité.
Treize ministres sud-africains et
leurs homologues congolais ont
participé à ces assises dont l’objectif était d’«évaluer les précédents
accords et d’en conclure d’autres
encore plus prometteurs». .
Le président Kabila a appellé pour
un meilleur succès du programme,
grace à la synergie des forces et à
l’implication des partenaires extérieurs, publics et privés.
«Nos peuples attendent des actes»,
a t-il souligné en conclusion.
Milton Kwami
SURETE
Sécurité préoccupante
La population vit dans la panique et désolation.
L
a situation des droits de
l’homme en RD Congo est
préoccupante, malgré les
discours des autorités congolaises
et certains responsables des Nations
unies oeuvrant dans le pays.
Depuis le déclenchement des deux
guerres auxquelles la RDC était
confrontée en 1996, la paix en RDC
est fragile. Elle fait l’objet de nombreux rapports internationaux et
nationaux, alors qu’elle continue à
être préoccupante en RDC.
Plusieurs ONG des droits de l’homme dénoncent cette situation qui
l’objet des cas d’arrestations arbitraires, d’interpellations, de tortures, des tueries etc.
Elle a même poussé certains congolais, pour se soustraire aux vexations, à quitter le pays, se réfugiant
soit dans les pays limitrophes, soit
dans certains pays d’Europe. Ce qui
justifie le mouvement migratoire
des Congolais à l’étranger. Quant à
ceux restés au pays, ils ne savent à
quel saint se vouer.
Dans certaines zones, la population
vit dans l’insécurité totale, malgré
l’arrestation de quelques chefs de
milice. La mort de deux journalistes
congolais, Serge Maheshe de Radio
Okapi et le photographe reporter Patrick Kikuku Wilingula et des cas de
violes aux femmes sont une preuve
de l’insécurité qui prévaut en RDC.
Les Congolais n’ont plus de terre
à cultiver, de maisons pour dormir,
les enfants ne vont plus à l’école de
peur de tomber dans les filets des
milices ou autres brigands de grand
chemin qui sèment la panique et la
désolation parmi la population.
Dans la capitale, les éléments incontrôlés sèment aussi la panique.
Il ne se passe pas une semaine sans
qu’on enregistre un assassinat, soit
par balles, soit par étranglement.
De telles scènes se passent parfois
pendant le jour. Même le centreville n’est pas épargné.
Un homme d’affaires belge avait été
récemment tué dans sa résidence.
Nafi Digo
EDUCATION DES ENFANTS
Scolarité gratuite
La mesure s’appliquera dès septembre au Katanga et
concernera la première année des écoles du secteur public.
L
a mesure instaurant la gratuité de l’enseignement à
l’école primaire, prise par le
Gouvernement central dans le cadre
du programme «Cinq chantiers du
Chef de l’Etat», entre en application
au Katanga, à partir de la prochaine
rentrée scolaire en septembre.
L’annonce a été faite par le ministre provincial de la Jeunesse et de
l’Education, Prospère Kabila Wa
Nkulu, qui a expliqué que la gratuité
de l’enseignement commence, dans
un premier temps, par la première
année des écoles du secteur public
pour ensuite être graduellement appliquée jusqu’à la classe de 6ème
sanctionnant la fin des études primaires en RDC.
M. Prospère Kabila Wa Nkulu a cependant tenu à mettre en garde les
directeurs d’établissement scolaires
qui sont concernés par cette décision, contre les perceptions des frais
à l’inscription ou pendant la durée
des études.
A cet effet, toutes les dispositions
ont été prises pour assurer le bon
fonctionnement des écoles du secteur public.
Cette mesure est décrétée par la
nouvelle Constitution du pays, qui
avait votée en décembre 2005 par
voie référendaire et promulguée par
le chef de l’Etat au mois de février
2006, après son adoption par les
deux chambres du Parlement.
Milton Kwami
VARIETES
SEPTEMBRE 2007
15
ALLEMAGNE
“Noir dans des cieux blancs”
Un livre
d’André Ekama traitant
des problémes que
les immigrés
africains
rencontrent,
une fois en
Europe.
L
e jeune écrivain camerounais André Ekama a présenté son livre «Schwarzer sein
im weißen Himmel» (NOIR DANS
DES CIEUX BLANCS), paru en
Allemagne aux Editions Lumen
Dans ce livre, l’auteur parle d’une
grande révélation sur les problèmes
que rencontrent les immigrés et des
moyens pour s’en sortir, faisant
trait aux problèmes que les immi-
grés rencontrent lorsqu’ils foulent
de nouveaux cieux pour la première
fois: les diverses barrières du type
linguistique, climatique et culturel
que ces derniers éprouvent ainsi que
la nostalgie des premiers moments
avec la peine de rompre avec les ha-
bitudes qui sont les nôtres pour
s’adapter dans la réalité du nouvel environnement.
M Ekama fait allusion au temps
qui devient pour les immigrés,
une règle de conduite à respecter
et qui se veut assez difficile pour
eux.
«Je fais montre de différents personnages dans le livre en plongeant chacun dans son champs de
prédilection ou dans la navigation
des circonstances qu il rencontre
tout en le replaçant dans l’esprit
de comparaison des cultures et des
mythes. Je découvre ainsi, dans
près de 280 pages, le caractère
approprié qui peut s’apparenter
à chacun de nous de la diaspora,
tout en jetant un regard courageux
sur nos endurances a surmonter
les vices quotidiens. C’est ainsi
que je décris par exemple Binda,
la jolie professeur de langue allemande d’origine sénégalaise, qui
est à la recherche d’ une âme soeur
et finit par la trouver via internet.
Elle monte donc en occident dans
un univers qu’elle devrait conquérir de nouveau avec l’espoir de
continuer a exercer comme prof
de langue allemande tout comme,
elle le faisait à Dakar, mais, malheureusement pour elle, l’on ne
reconnaîtra pas ses diplômes et
elle va se rabattre dans les petits
boulots avec un bagage intellectuel qu’elle aura acquis au Sénégal. Mais seulement elle ne va pas
désespérer.».
Une autre histoire est celle
d’Okomje, qui «arrive en occident
poursuivre des études en agronomie mais les interrompt et se lance
dans la gastronomie. Il cultive le
sens communal et intègre un parti. Son talent d’orateur amène le
parti à le choisir comme candidat
aux élections communales qu’il
gagne et devient donc Maire de
Wamsbuk.»
Ce sont au total 10 histoires qui
donnent le courage aux africains
et les interpelle à asseoir des bases
pour leur propre épanouissement
dans le pays d accueil.
Mathématiciens et économiste,
André Ekama est actuellement
le président de l’ONG culturelle
«Africa Culture».
Il est en train de se concentrer sur
son deuxiéme livre qui va sortir en
2008, oeuvre dans laquelle il touche le favoritisme dans nos administrations et la lourdeur des services couplés par les pots-de-vins
engrenant un climat nuisible pour
les pourfendeurs du droit.
André Ekama compte à son acte
60 poèmes et 2 essais en prochaine
publication.
Pour contact: [email protected]
ITALIE
Adieu Ousmane Sembène
Hommage des Africains au grand cinéaste et écrivain.
Les hommes de culture vivant
en Italie ont tenu une cérémonie à la Librairie d’édition africaine «Le Griot», pour rendre
un vibrant hommage au grand
cinéaste sénégalais de renommée internationale.
Connu à travers ces œuvres et
son amour dans le travail, son
décès est une grande perte pour
le cinéma africain et en général
la culture.
L
’auteur de plusieurs œuvres
(dont «Le mandat», «L’Harmattan», «Khala» «Les
Bouts de bois de Dieu»), le sénégalais Sembène Ousmane, s’est toujours battu pour la dignité des plus
démunis, des femmes et de l’homme noir en général.
«Cet homme a beaucoup fait pour
promulguer la culture africaine,
imposer les valeurs et la dignité de
l’homme noir à partir de ces écrits
et pensées. Sembène Ousmane, durant toute sa vie, a toujours était un
homme dur de caractère, malgré ses
énormes qualités», dit M Ali Baba
Faye, qui faisait office de conférencier du jour,.
Cette rencontre a permis à M. Alassane Wélé, conseiller culturel et
représentant de l’Ambassadeur sénégalais, de revenir sur les énormes
pertes du Continent africain, ces
deux dernières années, de ces hommes de culture comme le malien Ali
Farka Touré et le burkinabé Joseph
Ki-Zerbo, qui ont précédé le défunt
natif du sud du Sénégal.
Ayant connu le cinéaste alors qu’il
était Directeur des arts au Sénégal,
M. Wélé a témoigné que Sembène
Ousmane a toujours été un homme
de refus qui n’a jamais recherché les
applaudissements. Ce qui, selon lui,
traduit la discrétion, la simplicité et
l’amour du métier du défunt.
«Une fois j’étais chargé d’organiser
la cérémonie du grand prix du chef
de l’Etat et à la fin un groupe de
griot étaient chargé à chanter et faire les éloges de Ousmane, mais une
fois qu’il a reçu le prix, il est passé
par la porte de secours pour s’en aller», a raconté M. Wélé qui n’a pas
manqué d’exhorter les jeunes artistes à suivre les pas du «Maestro»
afin qu’il y ait une continuité dans
ce qu’il faisait.
La fête a été rythmée et redorée par
les douces mélodies mandingues
de la kora de Madiya Diabaté et du
groupe «Tambours de Gorée» dirigé
par Moustapha Mbengue.
Adieu Maestro!
Milton Kwami
16
SEPTEMBRE 2007
AFRICAINS EN EUROPE
ALLEMAGNE
L’été des Africains de Munich
Nette différence de culture entre Africains et Occidentaux.
I
L faut finalement attendre la saison d’été pour voir la nette différence de culture qui existe entre
Africains et Occidentaux surtout en
ce qui concerne l’habillement.
Contrairement à la période d’hiver
pendant laquelle tout le monde est
enveloppé dans les habits lourds
pour se protéger contre le froid, la
saison d’été, elle, offre une belle
occasion aux Africains de se détendre et d’exhiber les différents styles
d’habillement du continent. C’est
le temps de la différence nette avec
les amis des autres cultures, notamment chez les femmes.
A Munich, la vie est belle. Ce sont
les fêtes de mariages et d’anniversaires, les concerts, la sape, la bière,
les femmes, mais aussi les églises.
Tout le monde est gai, tout le monde
est chic.
«On dirait qu’on se retrouve sur
des avenues de Dakar»“, me dit un
“Bruder“(qui veut dire “frère“, dans
le langage commun entre africains).
Qu’on vienne de Pasing ou d’Ostbahnhof (gare de l’est) ou de n’importe quelle banlieue de Munich, le
point de rencontre est a Hauptbahnhof (gare centrale).
Ici, on trimbale à droite, et à gauche.
On achète une, deux cartes pour
communiquer avec les membres de
famille en Afrique et on progresse
direction KarlsPlatz Stachus avant
de déboucher sur le grand boulevard
commercial à MariensPlatz.
On contemple les nouveaux arrivages dans des vitrines ou encore
on fait quelques achats. A cause de
l’abondance de la clientèle et du
grand nombre de boutiques, on peut
y passer deux à trois bonnes heures.
Enfin, il est temps de retourner à la
maison. Mais il faut passer d’abord
chez TONTON J.K, le Grand Super
Marché africain de Munich.
Là, on trouve toutes les diversités
africaines, à manger comme à boire.
Tantine Ady vous accueille avec
sourire. Vive l’été à Munich, c’est
surtout les dimanches.
Généralement, les européens sont
moins permanents ce jour et préfèrent se reposer. Ce sont plutôt les
Africains qui font le plein des métros
et des bus. Ils vont dans leurs églises. A Munich il y a tant d’églises
africaines. Tous habillés à l’africaine: boubou, Avo, Nzambala, Mawa,
Libaya, etc. Les femmes sont encore
plus époustouflantes car elles se font
encore plus belles et coquettes avec
leurs tresses parfois fantaisistes.
L’homme blanc les admire d’un oeil
se demandant si l’africain avait un
secret dans son accoutrement qu’il
ne veut pas partager avec les autres.
En attendant “OKTOBER FEST“,
la prochaine fête de la bière pendant
laquelle les Bavarois seront presque
tous habillés en leur tenue traditionnelle, les Africains de Munich y seront eux aussi de la fete.
Une fois de plus, une occasion de se
défouler, mais aussi de faire la nette
différence de culture.
Malgré l’admiration pour la tenue
africaine, on retrouve quand même
quelques immortels snobs qui continuent de biper sur les avenues,en
exhibant bas-ventres et cuisses, détruisant cette élégance africaine, en
adeptes d’une quelconque mode.
DEDI OMBAL.
BELGIQUE
Adieu à S.E. Mame Balla Sy!
TEMOIGNAGES
Ly Hibrahima (Bruxelles)
Je suis très touché par la mort de notre ambassadeur. SE Mame Sy avait
de grandes qualités: gentillesse, droiture, franchise, piété, générosité et
assiduité. Il a été un homme de foi et de volonté tout au long de sa vie.
C’était une personne qui avait une grande ambition pour la communauté
sénégalaise dans le Benelux. Je retiens de lui qu’il a aidé les sénégalais
à obtenir leur régularisation quand il officiait en Italie.
Mouctar Sow (Ath)
L’ambassadeur du Sénégal décède
sur son lieu de vacances, à Thiès.
S.E. Mame Balla Sy, l’ambassadeur du Sénégal en Belgique est décédé le 1er août dernier, dans la
Cité des rails (Thiés). Il y séjournait depuis quelques jours en famille. Le diplomate a succombé à un
malaise cardiaque au volant de sa voiture, dans la ville de Thiès située à 70 km de Dakar. C’est sur
le chemin de sa résidence privée, sise au quartier 10ème à Thiès, que Mame Balla a été pris par un
malaise brusque. Il a stationné son véhicule sur l’accotement de la chaussée avant de s’évanouir. Il
est décédé sur place avant l’arrivée des secours.
Chaque vendredi, s’il n’était pas en mission, l’ambassadeur du Sénégal venait à la prière de la mosquée de Bruxelles. Il nous rencontrait
pour s’enquérir de nos situations personnelles. Pour le rencontrer, nous
n’avions pas besoin de demander une audience, sa porte était toujours
ouverte. Il a su créer une bonne équipe au niveau de l’ambassade et
aujourd’hui ses collaborateurs ne sont pas uniquement des diplomates
mais ils sont devenus des amis pour nous et nous nous fréquentons mutuellement.
Mohamed BA (Journaliste en Italie)
C’est avec une très grande émotion et une forte douleur, que j’ai appris
dans l’avion dans lequel je voyageais, à travers un journal, la triste nouvelle de la mort de son excellence Mr. Mame Balla Sy, ambassadeur du
Sénégal à Bruxelles. A part qu’il était un grand ami depuis son arrivée en
Italie, mais aussi nous avons pu élaborer ensemble beaucoup de choses,
en faveur de nos concitoyens sénégalais résidents en Italie. Notre association “Sunugal” dont je suis membre fondateur, a créé une émission
radiophonique pour les émigrés et en particuliers pour les sénégalais
d’Italie, avec le même nom “Sunugal” dékou Téranga. C’est aussi cette
oeuvre que suivait Mame B. Sy, qui ne savait jamais dire non aux autres.
En dehors de l’Italie, on continuait à se voir, presque toujours comme en
Mozambique, récemment au Ghana durant le sommet de l’Union africaine. Mame Balla était un grand homme de talent, un travailleur, avant
d’être un excellent Ambassadeur. J’exprime ma forte douleur pour sa
famille: en particulier à sa femme Marième Diop, à son fils Mohamed et
sa fille Aicha et à ses proches collaborateurs, quand il était en fonction
en Italie: comme Abdou K. Diouf (son conseiller culturel, qui aussi a
fait beaucoup et long chemin avec lui) et Bocar Ly (Ministre conseiller
-actuellement ambassadeur à Genève) et tout le staff qui était autour de
lui. Que Dieu l’accueille dans son Paradis!
Humaniste dans l’âme!
L
e diplomate était en fonction
à l’avenue Franklin Roosevelt à Bruxelles avant cette
tragédie. Il avait demandé à la communauté sénégalaise du Benelux de
créer un cadre supranational regroupant tous les sénégalais vivant dans
le Benelux.
Pour lui, un tel cadre devrait aider
à rendre plus visible cette communauté sénégalaise à l’instar de celles
des autres pays notamment l’Italie,
la France et les USA.
Selon ses compatriotes rencontrés
en Belgique, l’ambassadeur sénégalais disait de son vivant que «ce sont
les immigrés eux mêmes qui sont les
véritables ambassadeurs du Sénégal car étant en contact direct avec
les populations des pays d’accueil
d’où l’importance de leurs actes au
quotidien».
Il se préparait à soutenir un protocole de coopération entre la ville
hollandaise de Dordrecht et la ville
de Saint-Louis du Sénégal dans le
cadre de la gestion des eaux afin
de venir à bout des problèmes de
l’inondation dans cette région de
son pays. Le projet est le fruit de
l’imagination d’un jeune étudiant
sénégalais en Hollande.
Né en 1946 à Diourbel, marié à Marième Diop Sylla, Mame Balla Sy
était un diplomate de formation et
de carrière. Il fut ambassadeur du
Sénégal en Italie, puis au siège de
l’OUA, actuelle Union Africaine,
avant d’être affecté en Belgique
où il était ambassadeur auprès du
BENELUX.
Il a été inhumé le 2 Août dernier
dans son village natal, à 140 km de
Dakar. A Bruxelles où réside une
forte communauté sénégalaise, les
témoignages vont dans le même
sens: un humaniste nous a quitté. r
Hermann Oswald G’nowa
AFRICAINS EN EUROPE
SEPTEMBRE 2007
17
DIASPORA SENEGALAISE
FETE NATIONALE
L’ambassadeur du Sénégal en Italie S.E Cheikh Saadibou
Fall a offert un diner copieux pour le 47ème anniversaire.
“Mieux vaut tard que jamais!”. Le 47ème anniversaire de l’Indépendance du Sénégal a été fêté à Rome, même si certains pensaient qu’elle n’aurait plus eu lieu. S. E. M. Papa Cheikh Saadibou
Fall a offert, comme chaque année ,au restaurant «I Cigni», une
réception particulière marquée par la présence de la Vice ministre
italienne des Affaires Etrangères, Patrizia Sentinelli et de nombreux
diplomates africains dont à la tête, le doyen S.E Machel Tabong
Kima de la République du Cameroun. L’animation était assurée
par le grand Pape Konaté et son orchestre, qui a ravi l’assistance
avec sa musique qui a replongé dans l’atmosphère romantiquement
nostalgique des grandes nuits de veillées en Afrique.
S E Cheikh Saadibou Fall,
Mme la Vice ministre italienne
des Affaires Etrangères, Patrizia
Sentinelli
(Ambassadeur du Sénégal en Italie)
La présence de Mme Sentinelli, dans
une commémoration d’une fête nationale rehausse le Sénégal et prouve les bonnes intentions du Gouvernement Italien pour la relance de
la coopération entre les deux pays.
Cette relation va être renforcée par
la reconnaissance de la grande commission mixte qui était en veilleuse
depuis quelques années
Profitant de cette occasion, M Fall
s’est félicité des nouvelles démarches prises par le Gouvernement
Prodi pour la relance de la coopération entre l’Afrique et l’Italie.
Reçus pour la première fois par
un Chef du Gouvernement italien,
les ambassadeurs du Groupe Africain de l’Espoir pour la nouvelle
politique italienne sur les relations
avec le Continent africain. Durant
l’audience le Premier ministre Prodi «a donné des instructions à son
conseiller juridique e
L’ambassadeur du Sénégal n’a pas
manqué de rappeler à sa communauté de respecter les lois de ce pays
d’accueil, d’être de bons citoyens
mais aussi de viser leurs ambitions.
«C’est bien beau de travailler ici
mais il faudra penser au retour
». Par conséquent, il leurs demandent d’être de véritables agents de
développement pour l’Italie qui les
accueillent mais surtout le
Sénégal. Il semble que le message
de SE commence à être entendu par
les compatriotes qui de bons exemples pour les immigrés qui vivent en
Italie. Dans ce cadre une réunion a
été tenue sur l’égide de l’ambassadeur d’Afrique du Sud pour préparer le prochain Sommet de la diaspora africaine dans le monde. Cette
rencontre qui va se tenir en Afrique
du Sud, parlera du changement d’attitude des l’immigrés et comment
faudrait faire pour que ces derniers
deviennent de véritables agents de
développement pour le bien de notre continent.
S/E Cheikh Saadibou Fall; entour¨du personnel
de l’ ambassade à Rome
S.E. M. Machel Tabong
Kima (Doyen des Diplomates
africains)
En Italie depuis 17 ans, M Machel
Tabong Kima est doyen des ambassadeurs du groupe africain il y a de
cela 9 ans. Même s’il se dit fier de
son statut de doyen, M Kima confirme que sa tâche n’est pas très facile
comme pensent certains. Car dit il,
les ambassadeurs viennent de différentes baque cranoun
(Des anciens 1ers ministres, des
généraux, des professeurs, docteurs
en médecine etc.) Le but de cette
association, c’est de protéger leurs
immigrés mais également de renforcer la coopération entre ce pays et le
continent Africain. Revenant sur la
fête nationale du Sénégal, M Kima a
exprimé sa satisfaction de participer
à cette cérémonie symbolique pour
tous africains de célébrer la fête de
l’indépendant. Etant donner que le
Sénégal est toujours considéré comme un exemple dans le continent,
c’est un plaisir pour nous de venir
communier avec cette communauté.
Ainsi, il a félicité son collègue sénégalais pour cette belle ambiance
culturelle qui rappelle l’Afrique
Fatou Thiam
(Etudiante en France)
Venue pour la première fois en Italie pour ces vacances d’été, Melle
Fatou Thiam a été séduit par la ca-
pitale Italienne qui est ville historique. Accompagnée par son oncle
Saliou Thiam (Sala) à la réception,
elle a exprimé sa joie de rencontrer l’ambassadeur, mais également
cette ambiance qui lui rappelle le
pays de la téranga (Sénégal) dont
elle avait son nostalgie. Parlant de
la différence entre les français et les
Italiens, Fatou Thiam «C’est la 1ère
fois que je viens en Italie mais j’ai
comme l’impression que les Italiens
sont plus ouverts par rapports aux
Français qui sont plus réservés».
Elvio Pasca et
Ndèye Fatou Seck
18
SEPTEMBRE 2007
AFRICAINS EN EUROPE
ALLEMAGNE
Rapatrier sans trier!
I
Une fortune dépensée pour rapatrier un seul immigré!
l était 2 heures du matin quand
une dizaine de policiers ont
frappé à la porte de son dortoir.
«Nous sommes venus t´amener à
l´aéroport, un avion t´attend làbas», lui ont dit les policiers.
«Mais je ne veux pas allez à
l´aéroport et surtout pas à cette
heure-ci», leur répondit-il.
Les policiers se jettèrent alors sur
lui, le maîtrisèrent à terre, le ligotèrent dans tous les sens, plastifièrent
sa bouche pour empêcher les hurlements et le transportèrent comme on
transporte un cadavre, jusqu´à leur
fourgon escorté qui attendait dans la
cour de la prison centrale de Hannovre, où il était détenu depuis de
longs mois et seulement pour cause
de rapatriement.
De la prison, il est conduit par
l´escorte policière à l´aéroport
de Francfort où un avion spécial
l´attendait pour embarquement.
Du fourgon de la police, il sera encore transporté comme un cadavre
dans l´appareil qui probablement
était un Jet privé loué à l´autorité
pour l´opération.
C´est vers 7h00 que le décollage
eut lieu. Quelques heures après
l´appareil se posait à l´aéroport de
Casablanca pour ravitaillement
avant de décoller de nouveau pour
Abidjant où une longue discussion
entre autorités ivoiriennes et policiers allemands a inquiété les milliers de passagers à l´aéroport.
La police ivoirienne étonnée de
voir que l´avion en provenance de
l´Allemagne transportait un seul
passager à bord dans des conditions inhumaines, était curieuse de
savoir qui est ce passager ligoté
terriblement à la manière des prisonniers de Guantanamo et escorté
par deux pilotes, un médecin et huit
policiers. Au total, un équipage de
11 personnes pour un seul individu.
Des questions furent donc posées au
“détenu” à savoir ce qui l’a fait et
qui, il était.
Surprise générale des policiers abidjanais à l´aéroport: l´intéressé en
question était un burkinabé de 34
ans immigré en Allemagne depuis
1992 oú il s´est marié à une allemande et est devenu père d´une fille
de 11 ans.
Suite donc à son divorce avec la
mère de sa fille, l´autorité lui confisque son permis de séjour et décrète
son rapatriement.
Il est alors arrêté et détenu en prison pendant 13 longs mois où il
devait attendre son rapatriement.
Après plusieurs tentatives foirées,
compte tenu du fait que les compagnies aériennes refusèrent son
embarquement devant son refus de
monter lui-même à bord, l´autorité
allemande s´est prise la peine de
louer cet appareil privé pour organiser le rapatriement vers le Burkina
Faso. «Et pourquoi cela? Est-ce une
raison pour traîner un humain dans
ces conditions?» demandèrent les
policiers de l´aéroport à leurs homologues allemands.
«Nous obéissons à des ordres
conformément à la loi de notre pays.
Nous accomplissons simplement
une mission qui nous a été confiée»,
répliquèrent-ils.
Finalement, l´aéroport d´Abidjan
était obligé de laisser continuer le
vol en destination de Ouagadougou,
espérant que leurs homologues burkinabés allaient refuser de réceptionner le passager et ne comprenant
pas la raison d’une dépense aussi
colossale pour seulement rapatrier
un homme sans crime, qui a de surcroît sa fille dans le pays.
Ce scénario était le sort de Yabré
Oumarou, le 26 juillet dernier.
C´est vers 17h00 que le jet noir en
provenance de Francfort le déposa
à l´aéroport international de Ouagadougou devant l´indifférence
totale de ces autorités qui ont accepté le prendre sans aucune peine
causée à ses accompagnateurs. Et
Oumarou qui n´est pas originaire de
Ouagadougou, délaissé à lui même
sans aucun sous dans sa poche, était
obligé de procéder à la mendicité à
l´aéroport afin de se payer le transport pour son village.
Sa bonne mère en le voyant arriver
tout déprimé dans de telles conditions et après avoir écouté son histoire, piqua une crise et succomba
quatre jours plus tard.
La communauté africaine de
l´Allemagne en apprenant cette triste nouvelle, ne comprend
plus rien dans l´attitude des états
européens quant á leur politique
d´immigration. Les contribuables
allemands pourraient bien se poser
la question pourquoi dépenser près
d´une centaine de milliers d´euro
pour rapatrier un seul homme.
Et de surcroit quelqu’un qui travailait et s´occupait de sa fille qu´il
aime bien. Cet argent pouvait bien
servir au financement d´un projet de
développement ou lutter contre la
pauvreté dans le pays de Yabré.
Mais malheureusement, il a été
dépensé pour causer la mort d´une
mère en plus.
ISSA SANFO (Allemagne)
BELGIQUE
Guinéenne menacée d’expulsion
Fatoumata Soumah: aujourd’hui la
commune, demain le centre fermé.
L
a guinéenne de 22 ans s’est
mariée à Liège. Elle a été arrêtée en France et livrée à la
Belgique. La Belgique veut l’éloigner de son époux par une expulsion.
Les parents de Fatoumata se préparaient à la marier de force à un
vieillard, polygame, très riche en
Guinée Conakry. En 2004, elle s’est
enfuie pour rejoindre la Belgique à
l’âge de 19 ans. La jeune guinéenne
avait demandé l’asile politique. Elle
s’est mariée à la commune de Liège
le 13 février dernier avec un réfugié politique reconnu en Belgique.
Pourtant elle a vécu derrière les
mûrs des centres fermés du 1er juin
au 10 août 2007.
Comment en est-elle arrivée là?
Fatoumata a rendu visite à une
amie résidant à Lille, au nord de la
France. Le 1er juin, jour de voyage,
Soumah avait son carnet de mariage
en poche.
Interpellée par la police française,
la jeune mariée a fait l’objet d’un
contrôle d’identité. Elle a présenté
son document de mariage datant de
moins de 4 mois.
Elle a en outre expliqué aux forces
de l’ordre que sa carte de régularisation sera prête dans les tous prochains jours. Discours mal perçu
par la police française qui a gardé la
guinéenne dans un centre de rétention lillois pendant une semaine.
Dénouement heureux?
Soumah a été par la suite conduite
au centre fermé de Bruges en Belgique où elle a passé quatre jours.
Suite a une tentative d’expulsion
avortée, l’Office des Etrangers l’a
placée au centre 127 bis de Steenokkerzeel.
Bénéficiant d’une libération le 27
juin grâce à l’intervention de son
avocat, elle restera néanmoins au
centre fermé.
Motif: le parquet à fait appel de la
décision. Une décision qui sera suivie d’une autre: l’expulsion de la
jeune mariée.
Le parquet conteste le mariage
qu’il juge complaisant et exige que
l’Africaine retourne chercher un
visa dans son pays d’origine. Cette
dernière exprime sa crainte de retourner en Guinée et crie sa volonté
de vivre avec le mari qu’elle a choisi
en Belgique, un pays qui interdit le
mariage forcé.
Un rassemblement de soutien à Soumah a été organisé devant le Palais
de justice de Liège dans la matinée
du 10 août, jour du procès en appel.
Le tribunal de Liège a décidé que la
guinéenne soit libérée. La mariée
a quitté le centre 127 bis le même
jour. Nul ne sait ce que lui réserve
l’Office des Etrangers. Dans tous
les cas, Soumah souhaite vivre près
de son mari en Belgique.
Hermann Oswald G’nowa
SEPTEMBRE 2007
AFRICAINS EN EUROPE
19
BURKINA FASO - ALLEMAGNE
Amitié et coopération
Un groupe de jeunes burkinabés a été invité à passer un
mois en Allemagne. Un exemple de la coopération amie.
Les Ivoiriens ont doublement fêté le 47e
anniversaire de l’Indépendance: le 7
août au siège de l’Ambassade près le
Quirinal et le 11 août, à Villa Piccolomini, courtoisement mise à disposition
par la Provincia Lazio.
En toutes ces deux occasions, tous les
Ivoiriens ont fortement et fermement
manifesté leur sentiment de relever ensemble le nouveau défi de la paix retrouvée, décrété par l’Accord de Paix signé
à Ouagadougou et réaffirmé lors de la
cérémonie de la «Flamme de la Paix»
à Bouaké.
U
n grand show pour la célébration du
Bûcher de la paix a été organisé à
Rome, le samedi 11 août 2007 à Villa
Piccolomini, située à la Via Aurelia Antica
164, de 21 h à 3 h du matin.
La fête, placée sous le haut patronage de Leurs
Excellences les Ambassadeurs de C.I., M. Richard Zady (près le Quirinal) et M. Benjamin
Konan (près le Saint-Siège, a vu la présence
de Mgr Marie Daniel Dadiet, Archevêque de
Korhogo, du Corps diplomatique ivoirien, de
plusieurs diplomates africains et aussi d’une
délégation de la Province de Rome .
La soirée a vu un public fou, multi-ethnique et
multiracial, composé en majorité d’Ivoiriens,
arrivés de Milano, Perugia, Torino, Napoli,
Parma, Firenze et même de Paris.
Après l’allocution du neo président de l’AIRL,
Dahe Urbain, la parole a été donnée aux deux
Ambassadeurs de C.I. et à Mgr Dadiet qui a
conclu la cérémonie, .
Puis les invités se sont régalés du délicieux
buffet ivoirien, apprécié par tous les palais.
La fête a continué par une soirée dansante,
animée par la star ivoirienne Essy De la Bretonnière, de l’écurie «Zo Gang», directement
arrivée de Paris, qui a «enjaillé» tous les invités, emballant l’auditoire avec les époustouflants jeux de reins de son rythme révolutionnaire, baptisé le «ninkin ninkin».
M. Urbain Dahe
(Président de l’A.I.R.L)
Mgr Marie Daniel Dadiet
(Archevêque de Korhogo)
S.E. M. Richard Zady
(Ambassadeur près le Quirinal)
M. Urbain Dahe, président de l’A.I.R.L. (Association des Ivoiriens de Rome et Lazio),
organisatrice de la cérémonie, a demandé à
l’ambassadeur de Côte d’Ivoire en Italie, S.E.
M. Zady Gbaka Richard, de transmettre au
président Laurent Gbagbo, l’admiration et les
félicitations de la diaspora ivoirienne d’Italie
car son génie et sa clairvoyance politiques ont
réalisé l’Accord de Paix de Ouaga et la «Flamme de la Paix».
«La guerre est finie!», a martelé M. Dahe à
trois reprises, demandant à l’assistance de
reprendre en chœur, cette phrase prononcée
par le Président Laurent Gbagbo, lors de son
discours à l’occasion de la cérémonie de la
«Flamme de la Paix», à Bouaké, le 30 juillet.
Le président de l’A.I.R.L. a aussi repris une
phrase du discours du Premier Ministre
Guillaume Soro: «Si Abidjan est la capitale
économique, si Yamoussoukro est la capitale
politique, Bouaké est la capitale de la paix!».
La fin de la cérémonie de Villa Piccolomini a
été marquée par une prière de Mgr Marie Daniel Dadiet, Archevêque de Korhogo (ex-zone
assiégée) et président de la Commission Episcopale Nationale Justice et Paix.
«Un pauvre a crié, le Seigneur l’a entendu»,
a dit l’Archevêque, qui, citant aussi les autres
chefs religieux absents à cette occasion, a salué
«la ferveur priante de toutes les confessions
religieuses pour une conclusion salutaire et
équitable à la crise ivoirienne», faisant remarquer au passage l’action, mais aussi «l’œuvre
de l’Esprit de Dieu, maître de l’histoire des
hommes qui a permis aux fils et filles de la
Côte d’Ivoire d’aller au Pardon, à la Réconciliation et à la Paix durable».
A la fin, bénissant toute la manifestation
et confiant le destin du pays entier au ToutPuissant, Mgr Dadiet a conclu: «Bienheureux
les artisans de paix. Il seront appelés fils de
Dieu».
S.E. M Zady Richard a appelé à l’union,
en ce virage capital pour la C.I., pour une
prise de conscience historique de l’identité
ivoirienne et africaine, multiculturelle et interculturelle, ajoutée à la dignité.
Contre l’afro pessimisme, citant le Président de l’UA, Alpha Koumaré («Ces deux
prochaines décennies, l’Afrique doit assurer son développement et elle a les hommes
et les femmes pour y réussir»), il a dit que
l’Afrique ne veut plus l’assistance mais travailler et prendre son avenir en main et que
la C.I. doit ainsi se réinsérer dans la Communauté internationale pour reprendre la
croissance de son arbre du développement,
dont les Ivoiriens de la diaspora doivent
être des instruments stratégiques.
«A chaque génération, ses priorités et son
combat. Nos aînés se sont battus pour l’indépendance et la liberté de nos peuples. Il
appartient à notre génération de consolider
ces acquis et de développer notre pays»,
a-t-il dit, Il a aussi exhorté à penser autrement les retrouvailles entre Ivoiriens, aller
au-delà de la simple fête pour en faire des
moments de réflexions sur la contribution
des immigrés à la C.I. qui, avec l’Afrique,
«compte sur nous pour la stabilité de la
sous-région».
S.E. M. Benjamin Konan
(Ambassadeur près le Saint-Siège)
S.E. M. Benjamin Konan a cité un acte de
foi du Président Gbagbo, au cours d’une cérémonie religieuse à Koumassi (commune
d’Abidjan), invitant tous les Ivoiriens à
«demeurer dans la prière pour une sortie
de crise réussie». Il a aussi dit que «le développement, que les Ivoiriens appellent de
tous leurs væux pour leur pays, ne peut se
faire que dans la paix. Il nous faut demeurer en prière pour être en paix avec nousmêmes, en chassant du cæur les sentiments
négatifs».
Et de souhaiter vivement que «les Ivoiriens
soient, à tous les niveaux, des artisans de
paix, des serviteurs des intérêts de notre
chère Côte d’Ivoire, des hommes du droit
et du dialogue».
Milton Kwami & Célestin Gnonzion
ALLEMAGNE
APARECO: Assemblée à Cologne
Alliance des Patriotes pour la Refondation du Congo.
L
a salle de fêtes située au
no 3 sur MelchiorStrasse
à Cologne, a connu en
début Août une ambiance inhabituelle, avec une très belle ambiance. Venus de tout coin de l’Allemagne (Munich, Stuttgart, Bonn,
Mulheim, Essen, Mainz etc... ),
les sympathisants et membres de
l’Apareco ont répondu très nombreux à l ‘invitation du Président
Régional/Apareco Allemagne, M
Jean Pierre Bola.
M Baudry Bunda, Secrétaire Régional/ Apareco a prit la première
parole pour remercier les différentes délégations qui se sont
déplacées pour la circonstance,
signe de leur engagement et leur
détermination dans ce combat.
Le Président Régional a quant
à lui exhorter les membres à la
vigilance, avant de leur rappeler
leurs devoirs et obligations. Il a
invité également chacun à un engagement sincère personnel et à
une participation active pour le
bon fonctionnement de l’alliance
qui existe depuis 2 ans.
Le responsable de l ‘Apareco
auprès de l’Union Européenne,
M Célestin Lomama en à profiter pour encourager les membres
de leur engagement à la lutte de
libération que mené Apareco .
A rappeler que Apareco est une
plate-forme politique qui a vu le
jour le 4 Juin 2005 par les Patriotes congolais de la RdC de tous
milieux. Elle est dirigée actuellement par M Honoré Ngbanda
Nzambo, ancien Ministre de la
défense du Zaire (1990-1992),
et Conseiller Spécial en matière
de sécurité du Président Mobutu (1992-1997). Son objectif
est la conjugaison des synergies
entre tous les patriotes congolais
: hommes et femmes, jeunes et
vieux, civils et militaires, laïcs et
religieux, en vue de mettre fin à
l’occupation du Congo/Zaire et à
son exploitation, par les envahisseurs étrangers qui ont réussi par
la force ou par la fraude à s’accaparer des institutions politiques
du Congo,
La rencontre de Cologne avait
terminé par le partage d’un verre
en signe de retrouvaille et d’amitié entre les membres.
Par le Professeur DEDI OMBAL.
20
LETTRES DES LECTEURS
SEPTEMBRE 2007
ESPAGNE
Amère Almérie!
Les immigrés dans un calvaire.
L’Almérie, porte d’entrée sud en Europe, depuis son accès à une condition supérieure sur le plan
économique grâce à son agriculture, ne cesse de faire l’actualité. La conscience que l’agriculture
moderne et industrielle pratiquée dans la province, ces dernières années, a plusieurs inconvénients,
est un phénomène universel.
P
artout on parle et on écrit sur
la crise dans les champs de
l’Almérie .
- départ de la main-d’oeuvre immigrée («La Voz de Almería» 30-112006)
- embauche à partir des pays d’origine, (équivalent des contrats OMI
en France )
- auberges pour les temporaires («La
Voz de Almería» 5-2-2007 ).
Et, évidemment on a conscience du
manque d’autorité de la part du gouvernement. L’Almérie est une province sans loi, où le plus fort dévore
le faible. Il y a une omerta sur les
conditions salariales et sociales des
principaux travailleurs agricoles,
les victimes de la reprise économique de tous les pays du monde, les
immigrés.
Devant cette situation qui présente
de graves problèmes moraux, l’éthique réagit et fait des propositions:il
faut prendre parti, se sentir concerné, participer pour améliorer. Mais
comment?
● Si l’Etat au lieu de promulguer
des lois pour protéger la vie, la liberté ou l’égalité, les promulgue
pour exclure? La Loi des Etrangers
discrimine toujours une grande partie des immigrés.
● Si la presse locale appuie et amplifie quotidiennement les discours
des politiques et/ou des employeurs
sans tenir compte de l’opinion des
plus vulnérables?
En Almérie, les travailleurs, en chair
et os continuent à habiter dans des
hangars et huttes entre les serres,
sans eau, sans électricité ni moindre
hygiène, loin des villages.
Dénoncer ces conditions, c’est comme commettre un crime. D’accord.
Mais comme dans l’Histoire des
peuples tout s’explique par des symboles, la grandeur et la soumission,
la victoire et la déroute, le bonheur,
la prospérité et la misère, tout finit
par se savoir , de loin et se publie.
Les immigrés du XXIe Siècle sont
des parias et leur exploitation ne
s’arrête plus à la sortie de l’entreprise; tout est fait pour les ruiner,
les fragiliser de plus en plus.
Veulent-ils s’acheter une maison?,
la banque la leur “facilite”à un prix
hors pair. Veulent-ils un contrat de
travail? Le patron ou l’avocat le leur
fait, contre une somme oscillant entre 500 et 2000 euros.
La chaîne de ceux qui profitent de
l’immigré est très longue. Maintenant, il y a beaucoup de «spécialistes en migration» Et ça... ne sent
pas la magouille?
D’accord, continuons, ces choses se
taisent. Elles sont contre la pensée
d’ici: les autres nous espionnent,
alors il faut donner une bonne image
de l’Almérie. Cette bonne image, ce
sont les politiciens,les maires et les
organisations patronales qui la font.
C’est ainsi qu’on peut lire, dans
La Voz de Almería , «la mairie de
Níjar appuie la création d’auberges
pour les temporaires. Le Département Immigration encourage le
système de logements mis en place
par la COAG (Confédération des
Agriculteurs et Eleveurs ,en espagnol ),respectivement le 5 février et
le 11 mai 2007».
Cette façon de présenter les problèmes tend toujours à accuser le travailleur immigré de quelque chose
que lui-même ignore. Qui n’aurait
aimé avoir un bon salaire et un travail stable? Déjà dans une note de
presse publiée en décembre 2006, en
réponse à la question «Pourquoi les
immigrés partent-ils de la province
(de l’Almérie)?», nous apportions
cet éclairage de notre organisation
syndicale, le SOC (Syndicat des
Ouvriers Agricoles), pour expliquer
les motivations des immigrés.
«Ils ne sont pas des touristes et ils
veulent la stabilité,mais quand ils
n’ont pas le traitement adéquat,ils
sont obligés de partir où ils pensent
pouvoir améliorer leurs vies».
Et il nous paraît que personne ne le
voit ainsi. Maintenant on cherche
des stratégies pour réduire le travailleur immigré à l’esclavage.
Les agriculteurs sont en train de
pousser le gouvernement à signer
«des accords de flux migratoires
avec les pays comme l’Ukraine
pour permettre au secteur agricole
de disposer d’une main-d’oeuvre
suffisante et légale pour la prochaine campagne. COAG, considère
que les successifs procès de régularisation, n’ont pas été positifs,
dans la mesure où les temporaires
abandonnent l’Almérie après avoir
eu leur papier...» («La Voz de Almería» du 11mai 2007).
L’exemple de l’emprise PRIMAFLOR, avec les camarades latinoaméricains embauchés depuis leur
pays d’origine, à Pulpi (Sud-est de
la province de Almeria ), est un désastre à ne pas suivre. Ses victimes
sont nombreuses et illégales. Après
trois ou quatre campagnes, la toute
puissante entreprise se défait d’eux
avec la bénédiction de la préfecture.
A ce rythme, nous pensons que les
agriculteurs de l’Almérie demanderont la réouverture de l’esclavage.
Si on se disait la vérité?
L’Immigration n’est pas un fait
nouveau et n’est pas une réalité propre à l’Afrique, à l’Amérique latine
ou aux pays dits du Tiers Monde.
C’est un phénomène global qui a
commencé avec l’avènement de
l’Homme sur terre.
Si nous partons du principe que
l’Afrique est le Berceau de l’Humanité, nous comprendrons que, sans
les migrations, l’Europe, l’Asie,
l’Amérique et l’Océanie ne seraient
pas peuplées. L’évolution des civilisations doit beaucoup à cette faculté qu’ont eue tous les peuples à
échanger leurs respectives habilités.
Dresser et franchir les frontières a
toujours été une des formes de bâtir
les sociétés.
Cette dynamique a tracé les frontières et les a modifié,par le biais de
traités signés en temps de paix ou
imposés aux vaincus à la fin des
conflits ,comme nous le rappelle
Madjiguéne CISSE dans son Roman «Paroles de sans papiers».
De la même manière, les guerres,
tribales ou mondiales ont provoqué
d’importants mouvements de populations devant la nécessité de fuir la
mort, les violences,la pénurie et la
misère.
L’Europe, le Vieux Continent, fut
envahie et occupée par le Gaulois,
les Goths, les Francs, les Germains
et les Huns. Les traces de ce brassage de peuples sont, aujourd’hui
oubliées par ceux qui cherchent
la pureté de la race, du peuple, de
l’ethnie,de la communauté. L’Europe ferme ses frontières aux misérables de la planète.
L’Espagne s’illustre par ses nombreuses lois sur l’immigration. Elle
les promulgue et les révise «en faveur des immigrés», entend-on dire.
C’est ainsi que ce qui, il y a encore
quelques jours, paraissait acceptable, devient aujourd’hui pire.
Les immigrés en Espagne ne savent
plus à quel saint se vouer; les textes de loi ne sont pas respectés, les
conventions collectives non plus.
L’Almérie est la capitale de la négation des droits des citoyens étrangers
et s’illustre par son machiavélisme,
ses agressions souvent impunies, sa
mafia et tout ce qui sent l’exclusion
maquillée. Et les administrations?
Beaucoup sont complices.
Le regroupement familial doit retenir notre attention dans la mesure où
c’est un droit élémentaire et humanitaire qu’il faut respecter: la vie en
famille.
L’article 16 de la Loi des Etrangers
en Espagne dit: «Les étrangers en
situation de résidence régulière ont
droit à la vie en famille et à l’intimité familiale, comme prévu par cette
loi organique et en accord avec les
dispositions des traités internationaux ratifiés par l’Espagne».
Dans un autre paragraphe de cette
loi on peut lire «le regroupement familial peut être demandé quand on
a résidé pendant un an et qu’on a
l’autorisation de résider une autre
année encore».
Le regroupement familial, selon
ladite loi, consiste à faire venir le
conjoint ou la conjointe, les enfants,
mineurs de 18 ans, les parents ou les
grands-parents de celui qui regroupe, quand ils sont à sa charge.
Théoriquement, c’est super! Mais
dans la pratique, le regroupement
familial est devenu un casse-tête
chinois. .Le travailleur immigré, en
plus de réunir les conditions requises
plus haut, doit justifier la possession
d’un logement suffisant et en condition, avoir des revenus mensuels de
320 euros pour chacun des membres
de la famille à regrouper et présenter 6 bulletins de salaire, pour la garantie du poste de travail.
Ceci veut dire que pour regrouper
4 personnes, il faudrait avoir 6 bulletins de salaire à hauteur de 1500
euros chacun. Ce qui est impossible pour tous les travailleurs de la
province et surtout dans le secteur
agricole où exerce la majorité des
migrants!
C’est ridicule parce le Salaire Minimum Interprofessionnel en Espagne
est de 570,60 euros. En Almérie,
tout le monde sait que les agriculteurs n’aiment pas déclarer les jours
réellement travaillés et ce sont les
victimes qui, par ricochet, sont punis. Pauvres immigrés, l’horizon est
en train de s’obscurcir.
FRANCE
P
SOS ans papiers à Lille
our son retour de vacances, Nicolas Sarkozy a décidé d’employer la manière
forte au péril de la vie des sans-papiers de Lille en grève de la faim.
Et, quotidiennement, la police
de Sarkozy a déchaîné les rafles à Barbès, Montreuil, Goncourt et Belleville, arrestations de
sans papiers à leur domicile, etc.
Des dizaines de sans-papiers poursuivent une grève de la , entamée
depuis le 15 juin et imposée par l’attitude de la Préfecture du Nord qui a
arrêté, poursuivi, expulsé des sanspapiers en attente de régularisation
depuis des mois voire des années.
Devant cette rupture unilatérale et
brutale par la préfecture des accords
Delarue de 2004, les sans-papiers
n’ont eu, en désespoir de cause,
d’autre choix que de mettre leurs
vies en danger en utilisant l’ultime
recours à leur disposition: la grève
de la faim. Depuis deux mois, ils
ont été raflés trois fois, expulsés
de la Bourse du Travail, dispersés aux quatre coins de France,
de Toulouse à Rennes en passant
par Valenciennes et Bordeaux.
Le 21 août, tôt le matin, une vaste
opération policière a été menée
contre les sans-papiers grévistes de
la faim installés devant différents
hôpitaux de la métropole lilloise.
La 3éme rafle des grévistes de la
faim par les SARKO/HORTEFEUX/ CANEPA s’est soldée par
l’envoi de 10 guinéens à Roissy
pour l’expulsion en Guinée, 25
autres au centre de détention de
Lesqin, 4 libérés et 3 disparus.
Nous, signataires, protestons contre
l’attitude répressive des services
de l’Etat Français à l’encontre des
«étrangers» définis au faciès et des
sans-papiers grévistes de la faim,
en particulier. Nous affirmons notre solidarité aux sans papiers de
France et à leurs soutiens. Nous
appelons à une mobilisation conséquente dans toute l’Europe pour
arrêter ces dérives alarmantes du
système néolibérale qui maltraite,
exclue, expulse en masse des êtres
humains dits «non désirables».
Et quand le dossier est accepté, dans
les 3 mois d’attente administrative,
il faut s’armer de patience. Les services consulaires de l’Espagne dans
les pays émetteurs des miséreux
vous font attendre un an où plus. On
ne sait jamais les pauvres que nous
sommes, avons la corruption dans
le sang. Aucun acte de naissance,
aucune copie littérale, aucun certificat de mariage, rien, aucun document émis par les administrations de
nos pays d’origine ne sont fiables!
Ils peuvent avoir raison, mais de
quoi l’immigré est-il fautif, si nos
administrations sont tatillonnes, si
nos gouvernants, 40 ans après les
indépendances, continuent à pratiquer la politique de la main tendue?
Trop c’est trop !
Tous les êtres humains doivent avoir
les mêmes traitements et les mêmes
droits. Honorables Plénipotentiaires,
qui de vous accepterait d’être séparé
de sa famille pendant 6 ans ou plus?
C’est la durée que font les immigrés
avant de pouvoir retourner voir les
leurs: 3 ou 4 ans d’attente légale
avant de pouvoir prétendre solliciter
sa régularisation, un an pour renouveler les papiers et enfin demander
le regroupement familial.
Et si tous les immigrés se révoltaient pour faire respecter leurs
droits comme personnes humaines
avec comme slogans: «Nous avons
le droit d’avoir des droits», «Nous
habitons ici, ici nous voulons nos
familles», «Non à la séparation forcée des ménages»? Ne serait ce pas
légitime?
En attendant qu’ils se regroupent, la
colère est latente dans la province
Sud-Est de la péninsule ibérique.
Spitou MENDY
(Almeria -Espagne)
[email protected]
A n’importe quel moment la
situation médicale des
grévistes peut déboucher
sur la mort d’hommes ou des
séquelles irréversibles.
L’état Français va essayer
de les expulser. Et les expulser
n’élimine pas ces risques, mais
les rend simplement invisibles.
Voilà leur objectif: faire
disparaître des grévistes de la
faim en danger de mort et casser
le mouvement des sans papiers.
NON aux expulsions !
NON aux centres de détentions
pour étrangers !
NON à la chasse aux «étrangers»
et à la construction
de l’Europ-FortereSSe !
OUI à la libre
circulation des personnes!
SEPTEMBRE 2007
LETTRES DES LECTEURS
21
MUNICH (ALEMAGNE)
Journée panafricaine
Quelle stratégie pour sortir l’Afrique du calvaire?
Il y a de cela cinquante 50 ans qu’il y eut le premier pas de toute l’Afrique vers l’indépendance avec
le Ghana de Kwame Nkrumah en 1957, suivi trois années plus tard (les années 60) par la majorité des
autres pays Africains et les derniers, il n’y a de cela que quelques années. Les attentes malheureusement restent jusqu’aujourd’hui des voeux. Les débats actuels ne se thématisent que sur des guerres
civiles, la misère, la pauvreté, la famine, les catastrophes naturelles, la dette etc. C’est illusoire de
continuer à croire que l’aide à l’Afrique, comme thématisent les différents colloques internationaux,
est la solution, le remède à cette Afrique malade.
L
a vraie solution pour une
réelle sortie de crise du
continent est le Panafricanisme, qui est un concept et mouvement pour une solidarité de tous
les Africains sans distinction d’appartenance ou de croyance, ayant
pour but de lutter pour une réelle
prise de conscience de cette partie
du monde afin qu’ils prennent leur
destin en mains, pour reconstruire
une Afrique libre, unis et prospère.
Une Afrique libérée d’une mentalité
d’assistanat, et d’ignorance.
En réalité l’Afrique n’a pas besoin
d’aide. L’Afrique dispose de tout
pour sortir de la dépendance et de
sa misère. L’Afrique pourrait être
considérée comme une personne qui
a, sous son lit, toute sorte de plats
délicieux et qui tend la main pour
avoir à manger, ignorant qu’il suffit
seulement de se courber sous son lit
pour avoir tout.
L’Afrique doit se réveiller et cela
nécessite une lutte panafricaniste et
non nationale.
Comme récite un dicton Africain.:
«Une seule main ne peut pas ramasser de la farine». Une autre Afrique
est possible. Cela nous a été démontré par nos leaders panafricanistes
dont beaucoup d’entre eux ont sacrifié leurs vies pour cette cause.
Ces leaders tels que: W.E.B du Bois,
Marcus Garvey, George Padmore,
Booker-T. Waschington, Henry
Sylvester Williams, James Johnson
(Diaspora) , Haile Selasie (Ethiopie)
Kwame Nkrumah (Ghana), Sékou
Touré (guinée), Patrice Lumumba
(R.D.Congo), Gamal Abdel Nasser
(Egypte), Jomo Kenyatta (Kenya),
Dr. Hastings Banda (Malawi), Obafemi Awolowo, Nnambi Azikiwe
(Nigeria), Cheikh Anta Diop (Sénégal) Steve Biko, Miriam makeba,
Nelson Mandela (Afrique du sud),
Thomas Sankara (Burkina-Faso)
etc, nous ont démontrés comment
la libération et le développement de
l’Afrique est possible.
Alors nous, activistes de la Communauté africaine en Allemagne,
Afrika Zentrum de Munich e.V.,
The Voice Africans Forum, Initiative Schwarze Menschen in
Deutschland I.S.D.e.V, Réflexions
Groupe Congo, Mouvement Sankariste de Munich, conscients du rôle à
jouer par la diaspora africaine, pour
une Afrique nouvelle, nous pensons
organiser une journée Panafricaniste, le 22 Septembre 2007, à Goethe
Forum de Munich. Cette conférence
vise plusieurs buts:
1°- Rassembler les différents groupes africains en Allemagne, malgré
leurs divers objectifs dans une lutte
commune pour notre continent.
2°- Nous voulons enfin une prise
de conscience de tous les Africains,
que l’Africain cesse de se considérer comme un victime, pauvre et incapable de réagir pour son meilleur
devenir.
Thomas Sankara disait: «Qu’un
esclave qui n’est pas capable d’assumer sa propre révolte, ne mérite
pas que l’on s’apitoie sur son sort,
cet esclave répondrait seule de son
malheur, s’il se fait des illusions sur
la condescendance suspecte d’un
maître qui prétend l’affranchir.
Seule la lutte libère»
3°- Montrer aux citoyens de notre
pays d’accueil (Allemagne) qui s’intéressent au thème de la décolonisation, de l’histoire et de la situation
actuelle de l’Afrique, une partie de
notre histoire dont on ne parle que si
peu, la culture et les vraies possibilités du développement de l’Afrique.
Par la demander au Gouvernement
allemand d’arrêter les déportations
des réfugiées africains vers leur
pays ou règne une situation non enviable. Nous leur demandons plus
de tolérance et de patience. L’Afrique changera un jour ou l’autre!
4°- Adresser nos soutiens et notre
solidarité à tout mouvement de résistance Panafricaniste actuel sur le
continent. Vu les comportements de
certains chefs d’états africains, lors
du dernier sommet de l’Union Africaine a Accra au Ghana, le début du
mois de juillet 2007, l’on est tenté
de dire que le dernier mot, pour une
Afrique nouvelle, revient aux peuples africains.
5°- Lancer un appel pour une solidarité politique et agissante entre
panafricanistes et alter mondialistes
pour une autre Afrique.
6°- Avec le Comité international pour la commémoration du 20
ème anniversaire de l’assassinat de
Thomas Sankara au Burkina Faso
(2007, année Thomas Sankara), rendre hommage à ce panafricaniste,
dont l’oeuvre en quatre années de
révolution, sur les plans politique,
économique, sociale, sa vision du
monde et de l’avenir de l’Afrique,
ont fait de lui un panafricaniste qui
s’est le mieux identifié aux peuples
du continent et à leurs aspirations
profondes et légitimes.
7°- Faire passer un message a nos
frères et soeurs en Afrique qui tiennent toujours a risquer leurs vies
pour atteindre cette Europe close,
qu’ils sachent que 70% des africains ici en Europe vivent dans une
précarité, soit: sans travail, sans famille, sans argent et parfois même
sans logement. Et dans les 30% qui
restent, seuls 5% sont fiers de leur
salaire ou des conditions de travail.
Sans oublier ceux qui sont dans les
camps d’asile, et vivent, jour et nuit,
dans l’anxieté du risque de déportation, un tourment qui conduit certains de nos frères désespérés a la
dépression.
Cette journée Panafricaniste du 22
septembre à Munich est une journée
ouverte a toutes les personnes intéressées et nous demandons le soutient de tous.
Hamado Dipama
[email protected]
www.panafrikanismusforum.net
R.D. CONGO
Insécurité!
Deux poids, deux mesures!
I
l est un fait curieux de constater
que les autorités au pouvoir à
Kinshasa, en République Démocratique du Congo continuent d’être
passifs, si pas complaisants quand
à la rigueur à appliquer vis -vis des
semeurs de troubles et d’insécurités
dans l’est du pays, notamment dans
les provinces du Nord et Sud Kivu.
Et pourtant, ceux-ci sont bel et bien
connus et parmi eux Laurent Nkundabatware, le général dissident des
Forces Armées Congolaises et ses
troupes.
Jusque quand les compatriotes de
ces deux provinces vont-ils conti-
nuer a être objet de tueries, de
massacres, d’humiliation ? Jusque
quand nos mères, nos femmes, nos
soeurs, nos filles vont-elles être objet de viols et d’humiliation ? Jusque quand nos richesses vont-elles
être pillées ?
Déçue, la population de ces deux
provinces se demande aujourd’hui
ou se trouvent ceux-la qui leur ont
promis et garanti la paix et la sécurité !
L’on se rappelle pourtant qu’au
mois de Mars 2007, lorsque Jean
Pierre Bemba, le candidat malheureux ayant obtenu 42% des voix a
la Parodie électorale de 2006, avait manifesté le refus
de fondre sa garde personnelle au sein de l’armée gouvernementale craignant pour sa sécurité´, et l’ultimatum
donné étant a son terme, le pouvoir de Kinshasa, appuyé
par les Forces Armées Angolaises, avait fait recours a
l’usage des armes lourdes et fait pleuvoir des obus
sur Kinshasa pour neutraliser les quelques deux cents
militaires de Jean Pierre Bemba, faisant ainsi plus de
600 morts.
Alors, tout était dit pour justifier cette attaque disproportionnelle : Ce n’est pas par la négociation qu’on va
assurer la sécurité de 60 millions de congolais sur toute
l’étendue du territoire national .Cela veut dire qu’il fallait à tout prix utiliser la force.
Le chef spirituel de l’église “Armée de l’Eternel “, le
Révérend Pasteur Kuthino Fernando croupit à ces jours
dans la prison de Makala. Il fut accusé d’un faux montage de détention des armes de guerre dans sa résidence.
On aurait vite cru que le pouvoir de Kinshasa ne voulait
rien entendre de l’insécurité sur le territoire national.
Et pourtant... Aujourd’hui, Laurent Nkundabatware, cet
officier rebelle de l’armée de la RDC, responsable de
nombreuses revendications depuis même l’instauration
du gouvernement de transition en 2003, circule en toute
liberté et continue de recruter les enfants et les soldats
dans son fief de Rutshuru sans être inquiété ni par la
Police ni par l’armée congolaise et moins encore par la
Monuc. Malgré un mandat d’arrêt international lancé
contre lui en Septembre 2005, l’accusant d’être responsable de nombreux crimes ´de guerre et crimes contre
l’humanité, Nkunda refuse de rejoindre l’Etat-major in-
tégré de l’armée congolaise.
Human Right s’était levé contre lui et écrit. “...aussi
longtemps que Nkunda est en liberté, la population civile (Nord et Sud Kivu) demeure en grand danger “.
Pour rappel des faits :- Nkuda attaque Bukavu en Juin
2004, - il appelle a la désertion aux soldats appartenant
a l’ancien RCD-GOMA, intégrés dans l’armée nationale au Nord Kivu en Août 2005, -il attaque plusieurs
villes dans le territoire de Rutshuru en Janvier 2006, -il
signe un accord de mixage masqué des troupes avec l’
armée congolaise, mais au lieu d’être brassées, c’est à
dire mêlées a des soldats de divers camps, ses troupes
sont simplement mélangées a des unités non brassées
de l’ ex-armée Kabiliste et préfèrent rester au Kivu !Le
gouvernement de la RdCongo n’a rien fait pour l’arrêter mais a souvent cherché à négocier. Et Nkunda
continue à déstabiliser l’Est et favorise les pillages des
ressources.
Des lors, la question que l`’on se pose est celle de savoir
si la population du Nord et Sud
Kivu, qui est devenue “chaire a canon “ de troupes de
Nkunda, n a-t-elle pas droit a la sécurité dont faisait allusion les autorités de Kinshasa qui refuse toute négociation !
Le silence et l’immobilisme du pouvoir de Kinshasa,
serait-ce l’incompétence ou une complaisance complice
en vue d’un dessein caché ? Sinon, comment pourra-ton comprendre autrement, deux poids, deux mesures?
Professeur DEDI OMBAL et Madame Lubondo
Adolphine( Allemagne)
22
SPORTS
SEPTEMBRE 2007
COUPE DU MONDE DE FUTSAL
Association congolaise
L
Dixième place (sur 12) de l’équipe congolaise à Lensk.
’A.Co.Fusa a participé à la
Coupe du Monde de futsal
qui se déroulait en Russie au
mois de juin dernier. Cette compétition regroupait 12 sélections nationales qui ont été réparties dans
quatre cités: Mirny, Paraguay, Angleterre, Australie -, Lensk - Belarus, RD Congo, Israël, Nerungry - Russie, Géorgie, Angola - et
Yakutsk - Argentine, Catalogne,
Espagne.
En ce qui concerne le déroulement
de la compétition, les deux premiers
de chaque série se disputaient les
quarts de finales.
Les vainqueurs se rencontrent sous
forme d’un championnat afin de se
classer aux quatre premières places.
Les perdants tenteront de se classer
entre les 5èmes et 8èmes places.
Enfin les équipes n’ayant pu atteindre les quarts de finale se rencontreront afin de se positionner entre les
9ème et 12ème places.
Après une défaite face au Belarus,
les Congolais, à l’issu d’une rencontre mémorable, n’ont pu obtenir
qu’un résultat nul, face à une sélection israélienne, qui s’en est très
bien sorti du piège tendu.
Ainsi versé dans le groupe devant se
disputer des 9ème à 12ème places,
les Congolais, enfin acclimatés dans
une ville où le soleil ne se couche
pas en cette période, remportèrent
une victoire face aux Australiens,
subirent une défaite face aux Espagnols et terminèrent la compétition
par une très belle victoire face à la
sélection de Géorgie par le score
sans appel de 7 buts à 0.
LES RESULTATS
CLASSEMENTS
Groupe 1 à 4 :
Russie, Paraguay,
Belarus, Argentine,
Groupe 5 à 8 :
Angleterre, Calatogne,
Israël, Angola,
Groupe 9 à 12 :
Espagne, RD Congo,
Géorgie, Australie.
MATCHS DE LA RDC
Belarus vs RDC (5 - 0),
Israël vs RDC (6 - 6)
Australie vs RDC (3 - 4,
Espagne vs RDC (2 - 5)
RDC vs Géorgie (7 - 0)
Si la 10ème place parait décevante,
les observateurs ne s’y sont pas
trompés. La sélection Congolaise a
développé un jeu, apprécié du public et promis à un avenir certain,
selon les professionnels du futsal
mondial. Pour preuve, le premier
but de la rencontre entre la RDC et
Israël, conséquence d’une phase incroyable, fut inscrit en 24 secondes.
C’est durant la seconde période de
cette même rencontre que Junior
Kazanza, inscrivit depuis le milieu
de terrain, l’un des buts les plus
spectaculaires de cette coupe du
monde.
La délégation Congolaise s’était déplacée avec un arbitre qui, pour la
première fois, a officié dans le cadre d’une compétition majeure de
l’Association Mondiale de Futsal.
La qualité du sifflet congolais fut
appréciée par ses pairs.
Enfin, le public de Lensk ne s’y est
pas trompé non plus.
Répondant au chaleureux accueil
de cette ville de 26.000 âmes, les
congolais se sont montrés disponibles, notamment en prodiguant de
précieux conseils aux jeunes footballeurs en herbe de cette localité
industrielle. Et ce, avec un professionnalisme qui a jeté aux orties
les idées reçues dans ce domaine
concernant les sportifs Africains en
général et Congolais en particulier.
Le seul point noir que nous devons
à nouveau souligner est la frilosité
des partenaires potentiels quant au
soutien d’une sélection nationale,
dès qu’ils entendent à l’oreille, le
mot «R.D. Congo!» Cette fois encore, ils ont réussi à manquer de
réelles opportunités.
Ce qui est certain, c’est que l’agenda de la sélection Congolaise s’est
encore alourdi de quelques rendezvous pour les mois à venir.
En effet des demandes de rencontres
amicales émanant du Belarus, d’Israël et de l’Australie ont clairement
été formulées. A quoi, il ne faut pas
oublier d’y ajouter le calendrier des
compétitions Africaines.
Après avoir obtenu la Vice Présidence du Comité exécutif au sein
de l’Association Mondial de Futsal,
par sa participation à cette Coupe
du Monde, les dirigeants de l’Association Congolaise de Futsal ont
résolument montré leur volonté de
positionner le futsal Congolais au
plus haut niveau.
Et avec l’enthousiasme qui semble
ne pas manquer, ils y parviendront.
Ndéye Fatou Seck
ITALIE
Ahmed Barusso
Après Kuffuor, un autre
footballeur ghanéen à
l’ombre du Colisée.
L
e footballeur
ghanéen Ahmed Apimah
Barusso (23 ans), ex
joueur de Rimini, est
un des nouveaux acquis de l’équipe de la
Roma.
Bien que déjà définie
auparavant, ce n’est
qu’à l’ouverture du
«calcio mercato», le
2 juillet, comme exige
la loi, qu’avait été officialisée la tractative
qui avait été définie à
Photo AP
L
e vainqueur de la 2ème étape
de l’Open international de
tennis de Dakar, le togolais
Loglo Komlavi déplore l’absence
de gros sponsors qui freine le développement du tennis africain.
«Je suis persuadé que le tennis africain peut réaliser de gros progrès
s’il est accompagné par de gros
Trigoria (siège de la
Roma), outre le joueur
et ses agents, par Mme
Mazzoleni, Pradè, le
manager sportif de la
Roma et Benedettini,
le président de l’équipe de Rimini.
L’accord a été rejoint
au chiffre d’un peu
moins de 2 millions
pour la co-propriété,
passant les derniers
doutes sur l’aptitude
physique du ghanéen
qui, à Rome, gagnera
350.000 euros par an
pendant les 5 prochaines années.
La tractation avait eu
un point mort car la
licence de Barussoavait été proposée en
entier par Rimini qui,
après le déblocage définitif, a reçu le pret
du jeune footballeur
Simone Palermo qui
a un contrat jusqu’en
2011.
Kwashie Asafoe
TENNIS
Victoire du togolais Loglo Komlan.
sponsors», déclare-t-il.
Et le tennisman togolais de souligner: «Nous avons des jeunes de
qualité mais ils plafonnent lorsqu’il
faut franchir le palier africain pour
un niveau plus relevé».
Loglo Komlan, 359ème au classement mondial ATP dit regretter
qu’«en Afrique, le niveau des cir-
cuits est moins relevé qu’en Europe
et les tennismen, qui ont besoin de
plus de tournois de haut niveau,
n’ont pas de gros sponsors pour les
accompagner».
Remportant la finale de cette compétition contre le Français Ruby
Coco, par 2 sets à o, Loglo Komlan
veut franchir de nouveaux paliers en
2008, comptant participer à d’autres
circuits au Cameroun, en Italie et en
France.
Le montant global de la prime du
circuit est de 20.000 USD, soit
10.000 USD par étape.
Les vainqueurs des deux étapes de
la compétition ont empoché chacun
1300 USD et les finalistes malheu-
reux 900 U/SD chacun.
A l’édition de cette année, ( 23 juillet
- 4 août), ont participé 56 joueurs
de 16 pays d’Afrique et Europe.
L’Open international de Dakar permet de gagner des points et des places au classement ATP.
Relançons l’appel aux sponsors.
Babacar Sall
SPORTS
SEPTEMBRE 2007
23
AFRIQUE DU SUD
Match pour Mandela!
Pélé et Eto’o se sont confirmés fans mordus de Mandela.
C
es deux vedettes sont habituées à être portées au
pinacle par des millions de
supporters. Pourtant, quand Pelé et
Eto’o se sont retrouvés en présence
de Nelson Mandela, l’aura de cette
homme a littéralement ébloui les
deux stars, transformées en fans.
Au cours de cette rencontre, Pelé,
qui a fait une parenthèse dans ses
vacances en famille pour disputer
le match “90 Minutes for Mandela”,
a embrassé le grand homme sur la
joue. Et O Rey de plaisanter en disant que sa mère lui avait enseigné à
saluer de la sorte.
Mandela s’est adressé à Pelé en le
qualifiant de “Maestro”. Ce à quoi
le Joueur du Siècle a répondu: «Non,
c’est vous le maestro!»
Cette rencontre a produit le même
effet chez Eto’o, le triple Footballeur africain de l’année. L’attaquant
du Barça a expliqué de la sorte l’impact de Mandela sur sa vie: «Quand
j’ai été en difficulté dans ma vie,
j’ai toujours pu m’en remettre à
deux personnes: Dieu et M. Mandela. C’est pour ça que je suis venu
ici».
Le Vice-Président de la FIFA Jack
Warner a, quant à lui, rendu hommage aux joueurs présents.
«Tout pays qui accueille Pelé
éprouve une grande joie. Mais voir
Pelé et Eto’o en même temps, c’est
un rêve qui se réalise. Cela en dit
long sur tout le respect qu’ils portent à Madiba et à sa lutte contre le
racisme», a-t-il déclaré.
Tout sourire, Mandela a même plaisanté avec le Président du Comité
organisateur local, Irvin Khoza, en
lui demandant: «Et pourquoi vous
ne me prendriez pas comme viceprésident?»
Le match “90 Minutes pour Mandela” qui s’est disputé au Stade
Newlands, a opposé une sélection
africaine emmenée par Eto’o à un
onze mondial dans lequel il y avait
le légendaire Pelé.
Des ballons spéciaux ont été fabriqués pour l’occasion, portant le
nombre “46664”, le matricule de
Mandela en prison: cinq chiffres qui
sont désormais le symbole d’une
campagne de sensibilisation au
fléau du sida.
Fifa.com
CAMEROUN
Lions Indomptables
Poste de sélectionneur: une liste de près de 80 candidats!
L
e choix du sélectionneur des
Lions indomptables risque
d’être difficile. En effet ils
sont plus de 75 techniciens du monde entier à répondre à l’appel à la
candidature lancé par la Fédération
Camerounais de Football.
Les candidats, dont une vingtaine
de nationalités différentes (françaises, Italiennes, Camerounaises,
Allemandes, Brésiliennes etc.) ont
manifesté leur intention d’entraîner
l’équipe nationale de football du
Cameroun, pour les amener sur le
toit du continent lors de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations au
Ghana.
Le futur entraîneur qui remplacera
le Néerlandais Arie Haan, démissionnaire depuis mars 2006, aura
comme objectif de rapporter le trophée de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), organisée à partir de
janvier prochain, au Ghana.
Le Cameroun avait été éliminé par
la Côte d’Ivoire, àe la Can 2006, en
Egypte, à l’issue d’une série de tirs
au but d’anthologie.
L’ex sélectionneur Arie Haan, a été
critiqué pour ses absences répétées
du pays lorsqu’il était sélectionneur.
Les Lions ont depuis été pris en
charge par son adjoint Jules Frédéric Nyongha, candidat à son propre
poste.
La Fécafoot avait précisé que le
nouveau sélectionneur serait «également en charge de la Direction
technique nationale» du football
camerounais, avait précisé la Fecafoot.
Thiané Fam
COUPE DU MONDE U-20
Coach nigérian sanctionné
Il avait accusé de racisme des décisions arbitrales.
Photo AP
S
ous la présidence du suisse
Marcel Mathier, la Commission de discipline de l’instance faîtière du football mondial, la
FIFA, a récemment traité différents
cas relatifs à la Coupe du Monde U20, qui s’est disputée, cette année,
au Canada 2007.
La FIFA a suspendu de toute activité
liée au football, pour une période
de quatre mois, le sélectionneur de
l’équipe des «Aigles Verts» U-20
nigérians, Ladan Bosso, suite à des
déclarations de ce dernier.
SCRABBLE
Un sénégalais
champion du monde!
Le titre a été décroché à Québec, au Canada.
L
e championnat du monde
Blitz de scrabble (18-25 ans)
a été remporté par le sénégalais Mactar Sylla, 22 ans, à Québec
(une minute de réflexion de jeu).
Après le duo Ndongo Samba Sylla
– Arouna Gaye en 2006, Mactar
est le deuxième sénégalais à avoir
remporté le titre de championnat de
monde.
La 37ème édition des championnats
de monde de scrabble aura lieu l’année prochaine dans la capitale du
sénégalaise ( Dakar).
Nafi Digo
Une amende de 11 000 francs suisses (environ 4,5 millions CFA),
frais de procédure compris, lui a été
collée. A la conférence de presse
après le quart-de-finale «NigeriaChili» disputé à Montréal le 15
juillet 2007, M. Bosso avait affirmé
que des décisions arbitrales avaient
été motivées par le racisme, propos
qualifiés d’atteinte à l’honneur.
Les quatre pays représentant l’Afrique (Zambie, Gambie, RD Congo
et Nigeria) avaient tous atteint les
8èmes de finale!
Les trois premiers pays cités avaient
été éliminés à ce stade tandis que le
Nigeria avait échoué en ¼ de finale
contre le Chili. Après 90 minutes de
jeu (0-0), les Super Eagles se sont
fait lessiver 4-0 pendant les 30 minutes des prolongations.
Le 22 juillet, l’Argentine avait battu
la République Tchèque en finale
de cette compétition à Toronto 2:1.
C’est le sixième trophée des Albicelestes en coupe du monde des équipes U-20.
Hermann Oswald G’nowa
J’ENVOIE
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