etno communication Avec les compliments de Mets ta pub dans les journaux multiculturels européens Appelle maintenant +39.06.8741.0333 exemplaire gratuit € 1,00, GBP $ 0,7, CHF Fr. 1,50, NOK Kr. 8,0, SEK Kr. 9,0, DKK Kr 7,5 Editorial OfÞce: via V. Maroso 50, 00142 Rome - Italy Numéro 8 Septembre 2007 Phone: +39 06 8741 0505 Fax +39 06 8741 0528 email: [email protected] Union Européenne: Carte Bleue pour les immigrés qualifiés Immigration Comme réponse au besoin de l’Europe d’ouvriers hauts qualifiés, Bruxelles est placée pour publier un permis de travail UE élargi permettant l’emploi aux citoyens non communautaires, dans tous les 27 pays de l’Union Européenne (UE). C’est ce qu’a indiqué le commissaire Franco Frattini. L’idée d’un permis de travail UE (baptisée «Carte bleue» en référence à la couleur du drapeau européen doit être formalisée ce mois. «On espère que la carte bleue fera de l’Europe une destination pour l’emploi, plus attrayante que les EtatsUnis, le Canada ou l’Australie et porter remède aux graves pénuries de la main-d’oeuvre . irréguliére: M Brice Hortefeux veut intensifier la lutte en France Page 3 Allemagne: M Frattini (Photo AP) Page 3 Adieu Mame Balla! La “vieille” Allemagne s’ouvre à la main d’oeuvre étrangère L’ambassadeur du Mauritanie Sénégal en Belgique décédé Les Page 4 Mame Balla Sy, l’ambassadeur du Sénégal en Belgique est décédé le 1er Août dernier dans la Cité des rails (Thiés) au Sénègal. Il y séjournait depuis quelques jours en famille. Le diplomate a succombé à un malaise cardiaque au volant de sa voiture, dans la ville de Thiès située à 70 km de Da- kar. C’est sur le chemin de sa résidence privée sise au quartier 10ème à Thiès que Mame Balla a été pris par un malaise brusque. Il a stationné son véhicule sur l’accotement de la chaussée avant de s’évanouir. Il est décédé sur place avant l’arrivée des secours. députés votent une loi criminalisant l’esclavage Page 19 AFRICAINS EN EUROPE Munich: Une nette diffèrence de culture entre les africains et les occidentaux Page 16 Page 6 SPORT MUSIQUE Fataki Bowolé dévoile les racines de la musique jeune congolaise, dans son livre “Thu Zaina” Page 12 Pelé et Eto’o, fans de Mandela (Photo AP) Page 23 2 SEPTEMBRE 2007 ACTUALITES EN EUROPE COOPERATION INTERNATIONALE Sommet Europe - Afrique Le Portugal s’engage à contribuer au succès du prochain sommet Europe - Afrique de décembre. A quelques mois du 2ème Sommet Europe Afrique, de décembre prochain à Lisbonne, le Portugal s’engage à une bonne réussite de cet événement. En tout cas, c’est ce qu’a confirmé leur ministre des Affaires étrangers Luis Amado au Maroc. Exprimant les défis des uns et les obligations des autres, M Amado a souligné que son pays, qui assure la présidence européenne, «adhère depuis longtemps dans la dynamique du rapprochement et de coopération entre l’Europe et l’Afrique». Le sommet Europe-Afrique va essayer d’établir un nouveau partenariat entre les pays européens et africains. Cette redynamisation de la coopération intervient au moment où le Vieux continent est fortement critiqué pour avoir contribué au sous-développement du Conti- Photo AP nent africain qui a trouvé, ces derniers jours, une alternative à travers la coopération avec la Chine. Ce genre de partenariat doit être à la hauteur des engagements pris par les deux continents dans la perspective de réalisation des objectifs du millénaire, a-t-il insisté, tout en formant l’espoir que le sommet de Lisbonne puisse déboucher sur une stratégie conjointe tournée vers l’avenir, qui augure de nouvelles perspectives de coopération pour le bien des deux continents. L’objectif est de tourner la page de relations longtemps fondés sur des rapports de force et de domination entre pays riches et pauvres, issues de l’histoire du colonialisme, a précisé le responsable portugais. Cette relance de la coopération euro-africaine intervient au moment où les Africains ne cessent de for- muler des critiques acerbes en l’endroit des puissances colonisatrices qui ont développé une coopération du type néocolonialiste, accentuant le sous -développement des Etats africains. En plus, les analystes africains pointent du doigt le Vieux continent de soutenir les dictatures africaines à travers des élections entachées de plusieurs irrégularités. Eu égard à tout ce qui précède, plus d’une personne s’interrogent si les Européens n’ont pas peur de la Chine qui est parvenue à établir un partenariat du type nouveau avec les Etats africains. Ce partenariat est basé sur la coopération gagnante et le respect mutuel, contrairement aux Européens qui ont pratiqué longtemps la diplomatie de bâton et de la carote. L. Ondimo ESPAGNE Détention avec abus Enfants immigrés victimes de violences et d’abus dans les centre de détention. Plus de 900 enfants immigrés non accompagnés africains (la plupart marocains et sénégalais, arrivés l’année dernière après de périlleuses traversées traumatiques sur les barques de fortune) risquent la violence et même les abus sexuels dans les centres de détention espagnols des Iles Canaries, selon un rapport de Human Rights Watch. Le rapport (intitulé “Responsabilités de non-accueil: L’échec espagnol envers les droits de protection des enfants migrants aux Iles Canaries”) documente comment les enfants restent dans ces centres pour des périodes indéterminées, souvent dans des conditions de surpeuplement et de dégradation. Ils auraient été battus par le personnel et auraient été laissés sans protection contre les violences de la part d’autres enfants. Ils ne bénéficient d’aucune instruction publique, ont des possibilités de récréation et loisirs restreintes et sont limités dans leur liberté de mouvements. «Ces enfants devraient être protégés par les Autorités espagnoles et non laissés en proie aux violences et aux abus. Les Iles Canaries devraient fermer ces centres et mieux traiter ces enfants» a dit Simone Troller de Human Rights Watch. Qu’ils aient ou non le droit de rester en Espagne, ces enfants jouissent pleinement de la Convention des Droits de l’Enfant, ratifiée en 1990 par le Gouvernement espagnol à qui Human Rights Watch demande aussi de permettre aux enfants de demander l’asile Le Gouvernement espagnol pourrait procéder au regroupement familial, mais seulement après avoir effectué une analyse et un contrôle soignés établissant que les mesures adoptées soient dans l’intérêt de l’enfant et qu’elles soient sans risque pour son bien-être. Si le retour de l’enfant n’est pas possible, le Gouvernement espagnol doit leur fournir de réelles opportunités afin de lui assurer la possibilité d’une intégration locale et un statut légal. Steven Ogongo FRANCE Sans papiers de Lille E Le préfet promet l’expulsion à tout gréviste de la faim. n grève de la faim à Lille depuis le 15 juin dernier, pour réclamer leur régularisation collective, certains sans papiers risquent d’être expulsés. A en croire la fermeté du préfet du Nord Pas-de-Calais, Daniel Canépa qui refuse de céder au «chantage», ces grévistes vont faire l’objet d’une mise en rétention administration avant d’être reconduits dans leurs pays d’origine. «C’est la 13ème grève du genre en 11 ans. Cela ne peut plus durer» a-t-dit Daniel Canepa en annonçant vouloir opérer une “rupture” dans sa gestion du conflit. «Avant, l’équation était: grève de la faim régularisation. Maintenant, ce sera: grève de la faim expulsion». Pour M. Canépa le mouvement mené par les grévistes de la faim «ne représente pas la réalité du problème de l’immigration». Car, dit–il, sur les 22.500 demandes de titres de séjour demandées dans le Nord-Pas-de-Calais l’an passé, seuls 6% ont été refusées. A rappeler qu’une disposition de sortie de crise a été présentée par le préfet Daniel Canépa, malheureuse- ment rejeté par le Comité de soutien aux sans-papiers du Nord (CSP-59) et leurs appuis “historiques”, la LDH (Ligue des Droits de l’Homme) et le MRAP. Signé par six associations dont Emmaüs, jugées non représentatives par les sans-papiers, le plan prévoit le réexamen de 150 dossiers, dont ceux des grévistes, la délivrance, dès le dépôt de la liste, d’un document leur permettant de circuler librement et la remise immédiate d’un titre provisoire pour ceux qui seront régularisés. Le Comité réclame la régularisation de tous les grévistes et de quelque 500 autres étrangers, en s’appuyant sur des accords passés en 2004 avec la Préfecture. Des accords remis en cause par M. Daniel Canépa, secrétaire général du ministère de l’Intérieur quand Nicolas Sarkozy le dirigeait et préfet du Nord depuis août 2006. Un appel signé par plus de 250 acteurs culturels, artistes, techniciens, qui demandent au préfet l’ouverture de “réelles négociations”, a été rendu public. Un soutien qui s’ajoute à ceux de la Confédération paysanne, de la CGT, de RESF ou en- core des Verts, du PCF et du PS, qui avaient demandé ensemble, le 13 août, la nomination d’un médiateur. La Ligue des Droits de l’Homme (LDH) et le MRAP Nord-Pas-de-Calais “condamnent” les interpellations et demandent «l’ouverture d’un réel dialogue» entre Préfecture et sans-papiers. Les autorités françaises, après l’appel de durcissement du ministre Brice contre l’immigration irrégulière, vont prendre d’autres mesures sur les clandestins mais aussi sur la sécurisation des policiers qui les convoient à la frontière. En fin août, des policiers français ont été agressés à leur arrivée en Guinée où ils reconduisaient en avion deux guinéens en situation irrégulière. Fodé Soumaré SEPTEMBRE 2007 ACTUALITES EN EUROPE 3 UNION EUROPENNE Carte bleue Pour “ébleuir” les ouvriers haut qualifiés? Comme réponse au besoin de l’Europe d’ouvriers hauts qualifiés, Bruxelles est placée pour publier un permis de travail UE élargi permettant l’emploi aux citoyens non communautaires, dans tous les 27 pays de l’Union Européenne (UE). C’est ce qu’a indiqué le commissaire Franco Frattini. L’idée d’un permis de travail UE (baptisée «Carte bleue» en référence à la couleur du drapeau européen doit être formalisée ce mois. «On espère que la carte bleue fera de l’Europe une destination pour l’emploi, plus attrayante que les Etats-Unis, le Canada ou l’Australie et porter remède aux graves pénuries de la maind’oeuvre que doit affronter l’Europe à cause du vieillissement de sa population et de la diminution du taux de natalité», a déclaré M. Frattini. Il a aussi ajouté qu’il appartient Photo AP maintenant à l’UE de favoriser et encourager les migrants haut qualifiés à venir, si et où nécessaire. M. Frattini, qui est également le Vice-président de l’Union Européenne, suggérerait aussi «la possibilité de mouvement intra européen (d’un pays UE à l’autre), à certaines conditions». La carte bleue permettrait au titulaire de se déplacer d’un Etat membre à l’autre, après une première période 2 ans, s’il y trouvait un emploi régulier. Le titulaire pourrait de nouveau se déplacer dans un autre Etat membre, après une autre année. Il pourrait aussi retourner dans son pays d’origine et retourner dans le pays UE après 4 ou 5 ans, sans devoir recommencer à zéro les procédures administratives. Selon l’UE, une telle initiative préviendrait les séjours prolon- gés dans le pays UE ainsi que le dévastateur effet de la “fuite des cerveaux” des pays en voie de développement. «Cette carte bleue n’est pas une carte permanente comme la Green card américaine» a expliqué M. Frattini qui a précisé de proposer «une procédure simple, facilitant l’accès aux gens nécessaires. Mais c’est chaque état membre UE qui déterminera le nombres d’experts dont il a besoin. Tandis que les états membres sont plutôt réluctants sur les travailleurs saisonniers et peu qualifiés, ils sont attirés par les haut qualifiés tels que ingénieurs, docteurs, chercheurs). On estime que le pic du manque de main d’oeuvre sera en 2050, avec 25 millions d’Européens en retraite et un tiers avec plus de 65 ans. Steven Ogongo FRANCE Le ministre de l’Immigration français Brice Hortefeux insiste sur son objectif de 25000 reconduites en 2007. L e nombre d’expulsions d’étrangers en situation irrégulière est pour l’heure “légèrement en dessous” de l’objectif de 25.000 reconduites fixé pour l’année 2007. La révélation a été fait par le ministre de l’Immigration et de l’Identité Nationale, Brice Hortefeux, au lendemain d’une réunion gouvernementale sur l’immigration avec le président Nicolas Sarkozy. Par conséquent, le ministre exhorte la police française à redoubler d’efforts pour les interpellations des clandestins. Pour lui la difficulté à atteindre ces objectifs s’est compliquée avec l’entrée dans l’UE de la Roumanie et de la Bulgarie. Et pour autant, «il reste souhaitable de raccompagner dans leurs pays des Roumains et des Bulgares» affirme le ministre. En 2006, près de 6.000 des 24.000 expulsés venaient de ces pays. Le ministre de l’Immigration et de l’Identité Nationale a aussi manifesté sa volonté d’accroître le nombre de reconduites vers les pays qui prennent beaucoup de temps pour autoriser la France à envoyer leurs ressortissants, parfois pour des raisons politiques. Malgré tous ces problèmes sur les reconduites à la frontière, M Brice Hortefeux demande à ces services d’intensifier la lutte contre l’immigration irrégulière. Ces déclarations interviennent alors que le renforcement de la politique d’interpellation et de reconduite à la frontière d’étrangers en situation irrégulière a suscité des protestations et des mani- festations en France, ces derniers mois. L’association SOS Racisme a exprimé son «inquiétude» après les déclarations du ministre de l’Immigration. «Dans son souci d’atteindre son quota de 25 000 reconduites à la frontière et donc de faire du chiffre coûte que coûte, le ministre de l’Immigration et de l’Identité Nationale nuit gravement à la cohésion sociale en favorisant les contrôles d’identité au faciès», il risque de favoriser «les bavures et les atteintes au droit des personnes», a déclaré SOS Racisme. Le travail irrégulier ne sera pas épargné non plus par ces séries mesures prises par le ministre qui augmente aussi la lutte contre le travail irrégulier., rappelant qu’en 2006, «il y a eu 2.000 interpellations d’étrangers pour travail clandestin», alors qu’on estime qu’entre 200.000 et 400.000 sans-papiers vivent en France. Selon lui, il y a eu 10.736 opérations de contrôle menées contre le travail illégal au premier semestre 2007, contre 2.600 au cours de la même période l’an passé. Il a aussi rappelé que les employeurs sont désormais tenus de vérifier si leurs futurs employés sont en règle du point de vue du séjour. Nafi Digo Photo AP ALLEMAGNE monoparentales, immigrées dont les parents sont au chômage. Cette situation est désastreuse comparée aux dernières années. La pauvreté est passée de 13,5% en 2003 à désormais 14,3%. D’après le rapport est considérée pauvre toute personne ayant moins de la moitié du salaire moyen pour vivre, soit 615 euros par mois ainsi que toute personne dépendant de l’aide sociale. Les chiffres mon- trent que plus une famille en Allemagne est nombreuse, plus elle est exposée à la pauvreté. Par exemple une famille avec 3 enfants a 37% de chance de tomber dans la pauvreté, tandis que le danger pour les célibataires est bien moindre avec 13%. Face à ce problème, Laumann appelle à l’ouverture de nombreuses crèches pour les enfants de moins de 3 ans, comme une mesure nécessaire afin de combattre ce phénomène. Cela permettra aux parents de trouver du travail pour améliorer leur situation financière. Le ministre de la famille, Ursula von der Leyen, envisage de créer d’ici 2013, prés de 750.000 crèches. Toujours selon le rapport, le manque de qualification de certains Allemands est la raison de la pauvreté. Contrairement aux enfants de couples à carrière qui REGISTRAZIONE TRIBUNALE DI ROMA n. 374/2003 del 13-08-2003 Email: [email protected] tel. +39 06 8741 0505 - 0590 fax + 39 06 8741 0528 Directeur Général Sergio Talamo Directeur de la rédaction Federica F. Gaida Rédactrice en chef pour l’Europe Ndéye Fatou Seck Rédacteur en chef pour l’Italie Milton Kwami Secrétaire de la rédaction Stephen Ogongo Mise en page Silvia Pivari Edition Stranieri in Italia srl Via Virgilio Maroso, 50 00142 Roma Tel. +39 06.8741.0333 fax +39 06.8741.0528 E-mail: [email protected] Publicité ISI Etnocommunication srl Tel. +39 06.8741.0999 fax +39 06.8741.0528 E-mail: [email protected] Distribution et Abbonnement Tel. 06.8741.0507 fax 06.8741.0528 E-mail: [email protected] Imprimerie PoligraÞca Gaeta Via Zinnie, 13 Nettuno Distributeur MESSAGGERIE INTERNAZIONALI Rapport Laumann: un enfant sur quatre vit dans la pauvreté. La perception de la pauvreté infantile en Allemagne est alarmante, selon le rapport du ministre de l’emploi Karl Josef Laumann. Selon les dernières statistiques, 2,5 millions d’enfants seraient touchés par ce phénomène. Dans ce rapport du ministre, sur la pauvreté et la richesse en 2007, un enfant sur quatre de moins de 18ans vit dans la pauvreté. Ils sont pour la plupart issus de familles nombreuses, Supplement à Africa Nouvelles Italie ont toutes les chances pour faire des études et les porter à terme, seulement 10% des enfants dont leurs parents n’ont pas terminé la scolarité, passent le baccalauréat. Le gouvernement allemand agit face à ce problème en permettant aux enfants désavantagés d’avoir un meilleur accès aux études. Nafi Digo Via Manzoni, 8 - 20089 Rozzano Numero verde 800827112 LISEZ ET FAITES LIRE 4 SEPTEMBRE 2007 ACTUALITES EN EUROPE ALLEMAGNE Main d’oeuvre étrangère Confrontée au vieillissement de la population, l’Allemagne s’ouvre à la main-d’oeuvre étrangère L’Allemagne va désormais faciliter l’immigration de techniciens qualifiés d’Europe de l’Est à partir du 1er novembre. En effet confrontée à une pénurie de main d’œuvre menaçant la croissance dans ce pays, la chancelière Angela Merkel à la sortie de la réunion de la “grande coalition” (conservateurs/sociaux-démocrates) annonce l’ouverture de son pays à l’Europe de l’Est, mais avec parsimonie et jurant de ne pas laisser en rade ses millions chômeurs. Sans condition, ces derniers spécialisés dans l’électrotechnique et des machines-outils pourront travailler sans problème en Allemagne. Ce revirement dans la politique migratoire de l’Allemagne, qui voulait fermer son marché du travail au moins jusqu’en 2009 aux ressortissants des derniers pays à avoir rejoint l’Union Européenne (UE) , pour combattre le dumping salarial, intervient après l’appel de l’Organisation de Coopération et de développement économique (OCDE) qui a demandé à Berlin de réagir en ouvrant la vanne de l’immigration. D’après l’étude commandée par le ministère de l’Economie, le manque de bras et de cerveaux coûte 20 milliards d’euros par an à l’Allemagne, soit 1% de son Produit Intérieur Brut (PIB). Et selon certains experts, le nombre de postes d’ingénieurs en souffrance dans les entreprises allemandes atteint 100.000. Les étudiants étrangers sont également concernés par ces mesures, car dotés d’un diplôme allemand, ces derniers auront automatiquement le droit de travailler pendant trois ans en Allemagne. Mais avant ces mesures devaient être soumises au Parlement au courant de ce mois d’octobre. Même si, Mme Merkel fait comme priorité la reconversion des chômeurs et des plus âgés, cette proposition est critiquée par certains dans ce pays qui compte 3,7 millions de sans emploi. Selon M Dieter Hundt, le patron des patrons allemands, partisan d’une telle solution, chaque candidat à l’immigration doit cumuler un minimum de points, correspondant à son niveau d’études, son expérience professionnelle ou sa maîtrise des langues pour être admis. «Nous ne pouvons pas nous permettre de prendre du retard dans la compétition internationale pour attirer les cerveaux», a t-il commenté Photo AP Ndéye Fatou Seck ROYAUME UNI Mariages forcés Nouvelles loi en faveur des victimes de telles coutumes. L M.Lord Lester e Ministre de la Justice Bridget Prentice a annoncé que le Parlement britannique a approuvé une loi servant à protéger les victimes de mariages forcés et empêcher ces actes. Grâce au «Forced Marriage Civil Protection Act» (Loi de Protection Civile contre les Mariages Forcés), le tribunal peut intervenir dans les cas où un mariage forcé est célébré ou est sur le point de l’être, afin de «sauver» la victime. Les tribunaux auront un large pouvoir discrétionnaire sur les mesures à prendre pour affronter efficacement chaque cas et empêcher ou prévenir les mariages forcés. La loi, qui fut introduite au Parlement en novembre 2006 par Lord Lester of Herne Hill en tant que membre privé, a été amendé par le Gouvernement pour y apporter de plus amples pouvoirs aux tribunaux dans l’identification et la protection des victimes des mariages forcés. «Cette loi lance un message clair que le mariage forcé, une violation du droit de tout individu de choisir qui et quand se marier, est une pratique inacceptable dans notre société. Elle nous permettra de mieux utiliser les pouvoirs des tribunaux pour remédier aux situations et protéger ceux qui se trouvent dans cette position intolérable», a déclaré Mme Bridget Prentice qui a précisé que «la loi n’est qu’une part d’un programme plus vaste pour sensibiliser sur le problème des mariages forcés et la protection des droits des femmes dans ce domaine». Lord Lester of Herne Hill QC a déclaré: «La loi frappe un problème social sérieux de manière pratique . Elle a été approuvée en temps record grâce au soutien des trois plus importants partis politiques ainsi que des organes tels que Southall Black Sisters, IMKAAN, Ashiana and Karma Nirvana, qui ont oeuvré pour protéger les femmes et les enfants contre le mariage forcé. L’important à présent est de traduire la nouvelle loi en une réalité pratique. Cela demandera une forte leadership au sein des communautés minoritaires travaillant en partenariat avec les autorités publiques et les associations de volontariat» Le Ministre des Affaires Etrangères et de l’Office du Commonwealth, Meg Munn a, elle, déclaré: «Je suis heureuse que le Parlement ait émané cette loi contre le mariage forcé. L’Unité Gouvernementale contre le Mariage Forcé (Government’s Forced Marriage Unit) a aidé plusieurs personnes depuis son institution en 2005. La nouvelle loi donnera une majeure protection aux victimes potentielles et aux victimes effectives. Je souhaite qu’elle soit renforcée au plus tôt». Steven Ogongo ROYAUME UNI Baisse des asilants Demandes d’asile au plus bas niveau depuis 1993. L e nombre des demandeurs d’asile au Royaume Uni a baissé de près de 2000 unités, atteignant son niveau le plus bas depuis 2003, selon les statistiques du Ministère de l’Intérieur. Le rapport indique que 23.610 demandes ont été présentées, l’année dernière, soit une baisse de 8% par rapport à 2005. Le rapport montre aussi que les expulsions des irréguliers au Royaume Uni a atteint des niveaux records: 63.865 soit une augmentation de 10%. Par contre le nombre des expulsions demandeurs d’asile refoulés a augmenté de 19%. «Nos contrôles plus sévères aux frontières sont en train de provoquer une grande baisse des demandes d’asile en Grande Bretagne. Nous avions annoncé un doublement des ressources pour la politique de l’immigration et l’an dernier, nous avons établi des records d’expulsions des irréguliers, à la fréquence d’une toutes les 8 minutes. Nous avons expulsé près de 2000 prisonniers étrangers au cours des 6 premiers mois de cette année et le Premier Ministre a exprimé le voeu d’arriver à 4000, d’ici la fin de l’année», s’est vanté Ministre de l’Intérieur Tony McNulty. Il a annoncé un ultérieur durcissement accéléré de la sécurité aux frontières, dans les 12 prochains mois,: force de frontière unitaire, relèvement des empreintes digitales pour tous les demandes de visas, cartes d’identité pour étrangers, contrôle électronique des passagers et système de points comme celui de l’Australie. En 2006, le nombre de gens ayant obtenu le permis de séjour temporaire ou permanent a baissé d’un quart tandis que 34.825 ont été refoulés aux frontières, soit une augmentation de 6%. Steven Ogongo ACTUALITES EN BELGIQUE SEPTEMBRE 2007 5 IMMIGRATION ET INSTITUTIONS Contribution des migrants Ban Ki Moon fait l’éloge des bénéfices de l’immigration. L e secrétaire de l’ONU, le coréen Ban Ki Moon était l’invité vedette de la première réunion du Forum Mondial sur la Migration et le Développement (FMMD). La rencontre s’est tenue à Bruxelles du 9 au 11 juillet, à l’initiative de M. Armand De Decker, Ministre belge de la Coopération au Développement. Dans son propos d’ouverture des activités, Ban Ki-moon a tenu à saluer la contribution des migrants «aux progrès et au bien-être» des pays industrialisés par la création et la gestion d’entreprises parmi les plus performantes au monde. Le premier fonctionnaire onusien a cité l’exemple des sociétés eBay, Google, Intel et Mittal, le n°1 mondial de l’acier, tous aux mains d’immigrés. Evoquant le cas du Royaume-Uni, «au moins vingt prix Nobel y sont arrivés en tant qu’immigrés ou réfugiés» a-t-il défendu. Photo AP Selon le coréen, les migrants moins qualifiés jouent aussi un rôle crucial pour le succès des économies modernes. Ils s’occupent des malades, des personnes âgées, des enfants. Ils nettoient les foyers, assurent les récoltes, travaillent dans les industries et accomplissent des tâches à la base du bien-être et des richesses a-t-il argué. Pour le SG de l’ONU, le phénomène migratoire que les pays développés endiguent en le présentant comme un fléau débouche sur pourtant sur plusieurs possibilités, d’où la nécessité ‘’d’édifier des partenariats qui mettront les migrations au service du développement”. Le Conseil des Ministres de Belgique avait confié l’organisation du Forum à Mme Régine De Clercq, ambassadeur pour la Migration et la Politique d’Asile du Service Public Fédéral Affaires étrangères. La réunion comprenait deux parties reliées entre elles. Une réunion des représentants de la société civile le premier jour a été soutenue par la Fondation Roi Baudouin, qui appuie les projets et les citoyens qui s’engagent pour une société meilleure. Elle contribue de manière durable à davantage de justice, de démocratie et de respect de la diversité. Des discussions gouvernementales s’en ont suivi dans trois langues: l’anglais, le français et le néerlandais. Conçu en tant que processus informel et multilatéral, le FMMD est censé apporter une valeur ajoutée au débat actuel sur la migration et le développement. Il entend stimulé la coopération internationale, en augmentant le dialogue interétatique. La discussion et la promotion de nouvelles idées politiques sur la migration sont ses nouvelles armes de développement. Le forum avait réuni une centaine de délégués venus des 54 pays africains et des autres coins du monde. Hermann Oswald G’nowa RACISME Tintin au Congo Un congolais a porté une plainte à Bruxelles contre la fameuse BD, accusée de racisme et xénophobie. U n étudiant congolais a porté plainte fin juillet devant la justice belge pour dénoncer le caractère “raciste” de l’album controversé «Tintin au Congo» et demandé qu’il soit retiré des rayons des librairies. Etudiant en sciences politiques à Bruxelles, Bienvenu Mbutu Mondondo (38 ans), a déposé plainte contre X et contre la société Moulinsart, en charge de l’exploitation commerciale de la BD d’Hergé. Il réclame un euro de dommages et d’intérêts symboliques à la maison d’édition qui détient les droits de Tintin. L’affaire ne devrait pas être examinée par la justice belge avant le mois de septembre et une décision sur la question pourrait prendre jusqu’à 6 mois. L’éditeur s’est étonné de cette action en justice, arguant que la BD «Tintin au Congo» datait de 1931, quand la Belgique colonisait encore le Congo et qu’il faut le regard «dans le contexte de l’époque». Dans une comparaison avec le cinéma, il a déclaré que «bien que John Wayne tue des indiens, personne n’a demandé l’interdiction de ses films aujourd’hui». Le mois dernier, la chaîne américaine Borders a retiré «Tintin au Congo» de ses rayons de littérature pour enfants dans ses magasins aux USA et en Grande-Bretagne, là aussi à la suite d’accusations de racisme. La Commission britannique pour l’égalité des races (CRE) a recommandé, en début juillet, aux libraires de retirer cette bande dessinée de la vente. Elle avait été saisie par un client d’un magasin Borders et avait jugé cet ouvrage «délibérément raciste». «Tintin au Congo» est le deuxième d’une série de 23 bandes dessinées contant les aventures d’un jeune journaliste à travers le monde. Vendu chaque année à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires, le dessinateur belge Hergé représentait l’Afrique “de manière naïve”, reflétant l’esprit paternaliste de l’époque, reconnaît Moulinsart sur son site internet. Face à cette humiliation, Bienvenu Mbutu Mondondo fait part à son «désarroi, à la persistance de Moulinsart à se décider à mettre fin à la publication et à la commercialisation de ce produit «Tintin Congo», qu’il juge «raciste et xénophobe». Hermann Oswald G’nowa Photo AP JUSTICE Procès pour génocide L 20 ans de prison à l’accusé Bernard Ntuyahaga. ’ex-major rwandais Bernard Ntuyaga, âgé de 55 ans, a été condamné à une peine de 20 ans de prison, le 5 juillet dernier. Au terme du procès aux assises de Bruxelles, il a été reconnu coupable de l’assassinat de dix casques bleus belges, tués le 7 avril 1994, ainsi que d’un nombre indéterminé d’homicides commis à Kigali entre avril et le 6 juin 1994. L’accusé a été acquitté de l’assassinat de la Première ministre rwandaise, Agathe Uwilingiyimana, ainsi que d’un nombre indéterminé d’homicides intentionnels commis à Butare du 6 juin au 6 juillet 1994. Certaines victimes et leurs proches ont exprimé un sentiment mitigé aux termes du procès. Certains attendaient une condamnation à perpétuité. Bernadette Ntuyaga (fille du condamné), était au contraire satisfaite à la lecture de la sentence contre son père qui, détenu en Belgique depuis mars 2004. a impassiblement déclaré au jury avant le verdict que «tôt ou tard, la vérité finira par triompher. Je continue à garder l’espoir». Sa défense avait dans un premier temps dit attendre un «verdict hu- main». L’avocat bruxellois Me Luc De Temmerman a vite déchanté le lendemain. L’avocat de Ntuyahaga a introduit un pourvoi en cassation. «Mon client n’a pas eu un procès équitable. Puis, le témoignage du Premier ministre Guy Verhofstadt est également un moyen de cassation garanti» a-t-il jubilé. 6 NOUVELLES D’AFRIQUE SEPTEMBRE 2007 MAURITANIE Loi anti-esclavagiste De 5 à 10 ans aux personnes convaincues d’esclavage et sanctions contre les autorités qui n’appliquent pas la loi. E n vertu de ce texte proposé par le nouveau régime démocratiquement élu en mars 2007, les personnes convaincues d’actes esclavagistes sont désormais passibles de peines de prison ferme de 5 à 10 ans ferme. Les victimes ont droit à des “réparations matérielles”. «C’est un moment historique pour la Mauritanie. Les démocrates ont gagné cette bataille», s’est réjoui le militant anti-esclavagiste Boubacar Ould Messoud, président de SOS-Esclaves, organisation qui s’est toujours battue auprès des parlementaires afin d’obtenir gain de causePour lui, c’est «un grand pas pour la démocratie, qui n’aurait pas été possible sans cette volonté politique du président Pour la première fois l’Assemblée Nationale mauritanienne adopte une loi criminalisant l’esclavage. L’esclavage en Mauritanie est une pratique qui perdure dans certaines zones malgré son abolition officielle en 1981. Photo AP Le texte interdit aussi toute production culturelle ou artistique faisant l’apologie de l’esclavage, punie de 2 ans de prison, et prévoit des sanctions contre les autorités qui ne s’en préoccuperaient pas. Au contraire, les militants des droits de l’homme dénonçant la pratique avaient été emprisonnés et jugés pour «diffamation et propagande mensongère» contre le pays, du temps de l’ex président Maaouya Ould Taya, renversé en août 2005 par la junte militaire qui a depuis organisé le retour du pouvoir aux civils. Sujet longtemps tabou, l’esclavage avait fait l’objet d’une nouvelle loi en 2003, renforçant sa répression. Ce texte vague sur les questions essentielles des peines (inférieures généralement à celles des crimes similaires) a été contesté par des associations de défenses de l’homme. Le 30 mai, le nouveau président, élu deux mois plus tôt après une transition démocratique de 19 mois, avait réclamé un renforcement du «dispositif de lutte» contre l’esclavage, notamment sur le plan juridique. «Nous avons obtenu une caractérisation satisfaisante de l’esclavage suivant ses manifestations, nous sommes parvenus à une pénalisation basée sur l’Islam et de ce fait obtenu l’abrogation de l’article 2 de la loi de 1981 accordant des compensations aux anciens maîtres», a expliqué le président de SOS-Esclaves, M. Ould Messaoud qui a félicité le nouveau départ pris par la Mauritanie pour combattre l’injustice, avant de demander aux autorités «d’appliquer la nouvelle loi dans toute sa rigueur». L’esclavage sous sa forme originelle devient rare en Mauritanie. Il s’agit d’une pratique sociale vieille de plusieurs siècles en Mauritanie où il exste dans toutes les communautés, arabe et négro-africaine, mais essentiellement dans le monde rural et les milieux nomades. Il n’existe toutefois aucune statistique officielle concernant le nombre de personnes réduites à l’état d’esclave, dans la république islamique désertique. Babacar Hamidi LIBERIA Charles Taylor Le procès reprend en janvier 2008. C ’est en début janvier 2008 que le procès de l’ancien président libérien Charles Taylor va reprendre. En effet accusé de crimes de guerre et crimes contre l’humanité devant le Tribunal Spécial de Sierra Leone (TSSL), la chambre à décider de laisser à ses nouveaux avocats, le temps de se préparer. Son avocat avait estimé qu’il «partait du niveau zéro en termes de préparation» et réclamé un report de quatre mois tout en assurant qu’une fois prêt, il était «impatient que le procès reprenne». A rappeler que ce procès contre l’ex dictateur libérien a été reporté à plusieurs reprises du fait, qu’en juin, Taylor avait boycotté l’ouverture et réclamé plus de moyens financiers pour assurer sa défense. A son arrivée, son nouveau avocat britannique Me Courtenay Griffiths, nommé en juillet, avait prévenu qu’il aurait «besoin de semaines pour lire tous les documents du dossier», qui comportent déjà quelque 40.000 pages de documents et témoignages, chiffre qui devrait croître avec le début des procédures. Le nouvel avocat de l’accusé, s’est rendu en Sierra Leone pour chercher des témoins acceptant de comparaître en faveur de la défense. «En tant que Sierra-Léonais, vous pouvez nous aider dans la recherche de la vérité sur les causes de ce conflit. Vous pouvez fournir des preuves», a-t-il déclaré. Il se plaint également de «l’effet paralysant» des sanctions des Nations unies qui frappent l’entourage de Charles Taylor, depuis 2003. Photo AP «Il y a un climat de peur faisant que les sympathisants de M. Taylor craignent de s’exprimer car ils sont visés par des sanctions ou parce qu’ils ont peur de l’être», a-t-il expliqué l’avocat britannique. Taylor, qui plaide non coupable, doit répondre de 11 chefs d’accusation de crimes de guerre et contre l’humanité, notamment de meurtre, viol et recrutement d’enfants soldats. Ancien chef de guerre élu président du Liberia en 1997, Taylor est accusé d’avoir soutenu les rebelles du Front Révolutionnaire Uni (RUF) ayant martyrisé les civils durant la guerre en Sierra Leone, (19912001), qui a fait près de 200.000 morts, en échange de diamants et d’autres ressources naturelles rares de ce pays voisin. Julian Nahe AFRIQUE DU SUD J’accuse de Hugh Masekela Le célèbre jazzman sudafricain dénonce que l’ANC est hostile à l’égard des héros de la lutte anti-apartheid. L e trompettiste Sud-Africain Hugh Masekela, qui avait fui son pays suite au massacre de 1960 à Sharpville, a vivement critiqué le Congrès National Africain (ANC, parti au pouvoir), en l’accusant d’hostilité à l’égard des musiciens et autres héros de la lutte contre l’apartheid. Agé de 68 ans, le jazzman de renommée internationale dit ne plus être le bienvenu dans son propre pays en tant qu’artiste. Et il n’est pas le seul artiste à subir l’exclusion imposée par l’ANC. «Plusieurs musiciens talentueux dont les voix étaient devenues des symboles de protestation contre la domination blanche, éprouvent des difficultés à obtenir des réservations en direction de l’Afrique du Sud». Profitant de la sortie de sa toute dernière production, l’artiste a dénoncé que l’ANC au pouvoir a peur de la musique en tant qu’agent du chan- gement. Il y a une «promotion de la médiocrité dans l’art sud-africain, un pays où la musique et le théâtre sont considérés comme des catalyseurs de la chute de l’apartheid», a souligné Hugh Masekela, qui a accusé l’ANC d’essayer d’agir contre une situation dans laquelle «le même catalyseur pourrait entamer la confiance» (des Sud-africains) à l’égard régime actuel. Cette situation contraint plusieurs de ses compatriotes, dont Myriam Makeba, Abdullah Ibrahim, Ladysmith Black Mambazo et autres, à séjourner durablement à l’étranger. A rappeler que Hugh Masekela, qui avait réalisé un hit en 1987 «Bring Him Back Home», qui servit d’hymne au mouvement ayant conduit à la libération de Nelson Mandela Masekela, a également écrit plusieurs livres et produit des œuvres artisti- ques de qualité exceptionnelle, dont notamment «Truth in Translation», œuvre de renommée internationale, qui met en scène, la vie de jeunes traducteurs ayant mis à nu la barbarie des anciens dirigeants, à la Commission Vérité et Réconciliation.. N. Ndede 7 SEPTEMBRE 2007 NOUVELLES D’AFRIQUE FRANCE - AFRIQUE Jalon d’Achille! Le chercheur camerounais Achille Mbembé place un jalon défiant Sarko de prononcer à Pretoria le discours de Dakar. L e discours du président français à Dakar continu de susciter des réactions de la part des intellectuels africains. Après certaines associations des droits de l’homme qui dénoncent la visite de Nicolas Sarkozy en Afrique, c’est autour des intellectuels parmi lesquels, le chercheur camerounais Achille Mbembé. Ce dernier a mis au défi Nicolas Sarkozy de prononcer, lors de sa prochaine visite à Pretoria, le même discours que celui qu’il a adressé à la jeunesse africaine, le 26 juillet dernier à Dakar. Un tel discours souligne M Mbembé sur la radio France internationale (RFI), ne pourrait pas se prononcer en Afrique du Sud où il déclencherait d’énormes passions racistes. Pour lui ce type de discours n’est plus recevable aujourd’hui même si c’est un discours de franchise ou de sincérité. Dans le discours incriminé, le président français a notamment dit: «le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire. Le paysan africain dont l’idéal de vie est d’être en harmonie avec la nature, ne connaît que l’éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles». Selon Nicolas Sarkozy, «Dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n’y a de place ni pour l’aventure humaine ni pour l’idée de progrès. Dans cet univers où la nature commande tout, (il) reste immobile au milieu d’un ordre immuable où tout semble être écrit d’avance. Jamais l’homme ne s’élance vers l’avenir. Jamais il ne lui vient à l’idée de sortir de la répétition pour s’inventer un destin». Ce discours est «invraisemblable», juge Achille Mbembé. Alors continu le chercheur camerounais, «le président français, ne connaît ni notre histoire, ni les significations humaines dont elle est porteuse. Il se permet de parler des Africains et par extension de tous les Noirs à la manière du maître qui a pris la mauvaise habitude de maltraiter son esclave ou encore d’avilir sa chose». Par conséquence, il demande au président Sarhozy d’être cohérent. Et pour sa prochaine visite dans le continent africain, de s’alimenter à des sources un peu plus d’actualité, que ceux qui préparent ses discours et sa politique africaine prennent en considération l’ensemble des recherches qui ont été faites au cours du dernier quart de siècle. Michael Fadouba Photo AP BURKINA FASO Des débouchés USA pour le coton biologique burkinabé. J’aime OGM! U n accord de partenariat, per- mettant de disposer désormais d’acheteurs et de transformateurs “très fiables”, a été signé à Ouaga, entre l’Union Nationale des Producteurs de Coton du Burkina (UNPCB) et trois firmes de commercialisation et de transformation de coton OGM: Alok industrie (plus grand producteur de tissu et de broderie de l’Inde), Mas Holding (leader mondial srilankais de fabrication des vêtements pour différentes marques dont Victoria’s secret, Marks ans Spender, Speed, Nike et Adidas) et Victoria’a secret (première firme de lingerie américaine). Dans le cadre du partenariat avec l’UNPCB (2004-2012), une gamme de sous-vêtements et de tee-shirts “100% Burkina” sera produite par Alok et Mas Holding pour etre commercialisée par Victoria’s secret. «Ce coton, dans la mesure où il permet de tisser les partenariats, permet à des femmes d’avoir des revenus, doit être un produit qui fait la fierté des Burkinabè» a souligné le président de l’UNPCB, François Traoré, pour qui ce partenariat, audelà des enjeux commerciaux et financiers, contribuera à améliorer la vie des populations producteurs du coton biologique. Ce programme vise, entre autres, à encourager des pratiques agricoles durables, rentables et sans danger pour les producteurs de coton, à améliorer les conditions de vie des populations rurales. Le coton biologique est produit à Tiéfora (Ouest), dans le Ioba (SudOuest), dans la zone de Pô (Sud) et dans la zone de Fada N’Gourma (Est). En 2006/2007, 1151 producteurs dont 42% de femmes ont produit plus de 347 tonnes de coton biologique. Plusieurs femmes membres de l’Association des femmes productrices de coton biologique de Tiéfora ont assisté à la signature de partenariat. «Cela fait 3 ans que nous cultivons le coton bioet nous avons des retombées positives de cette culture. A telle enseigne que, de 30 femmes au départ, nous sommes de nos jours, une soixantaine. Grâce à l’argent que nous gagnons, nous arrivons à subvenir à nos besoins qui se résument essentiellement à la scolarisation des enfants, l’achat d’ustensiles, l’alimentation, etc. Au début, ines personnes nous condamnaient pour notre option pour le coton biologique qui selon elles, a des conséquences néfastes. Mais aujourd’hui, beaucoup de ces personnes nous rejoignent dans la culture de ce coton, vu l’avantage que ça présente. Nous souhaitons qu’à l’issue de cette signature de partenariat, notre situation s’améliore davantage», a témoigné avec Véémence, Korotimi Sory, présidente de l’Association des Productrices du Coton Biologique de Tiéfora. Karima Moual DARFUR Force ONU - UA d’ici décembre. F orte de 25 000 soldats, la mission conjointe de l’Organisation des Nations Unies (ONU) et de l’Union Africaine (UA) va commencer à se déployer d’ici au 31 décembre. Après plus d’un an de négociations, le Conseil de sécurité des Nations unies a créé, en début du mois d’août, une nouvelle mission de maintien de la paix. Lancée pour la première fois conjointement avec l’UA, cette Mission des Nations Unies au Darfour (MINUAD), adoptée par la Rèsolution 1769 du Conseil de Sécurité, sera composée de 19.500 militaires de même qu’une composante civile de plus de 3600 personnes et d’une vingtaine d’unités de police de 140 personnes chacune. L’adopition de la résolution 1769 constitue une victoire pour les pays occidentaux, qui ont vaincu les réticences soudanaises et chinoises. En effet après des années de tergiversations, le Soudan, a finalement accepté le principe du déploiement de la force ONU-UA, à condition que celle-ci soit essentiellement composée de soldats africains. Dans un entretien avec la presse, le ministre soudanais des affaires étrangères, Lam Akol, a déclaré que son pays «acceptait la résolution. Nous annonçons également notre engagement à appliquer la partie qui nous concerne». Khartoum semble n’avoir eu d’autre choix que d’accepter, son principal allié, la Chine, ayant voté en faveur de la résolution. Jusqu’ici formellement opposé à la référence au chapitre 7, Pékin a changé d’avis, peut-être sous l’effet de la menace brandie par le réalisateur Steven Spielberg de démissionner de son poste de directeur artistique des Jeux olympiques de Pékin. Le Secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a appelé au «soutien sans équivoque et constant du gouvernement du Soudan». Si ce dernier «ne se montre pas de bonne foi dans son partenariat, l’opération échouera», a averti Ban Ki Moon, avant de préciser que l’ONU avait les «mêmes attentes à l’égard des mouvements rebelles». Clément Bléhouet Photo AP 8 SEPTEMBRE 2007 NOUVELLES D’AFRIQUE BURKINA FASO - ALLEMAGNE Amitié et coopération Un groupe de jeunes burkinabés a été invité à passer un mois en Allemagne. Un exemple de la coopération amie. D ésormais Hambourg porte le Burkina Faso dans son coeur et vice-versa. Tout a commencé par un simple contact entre deux organes de presse Ouagalais et Hambourgeois. C´était en été 2005 quand une équipe de la rédaction du journal l´Oeil des Jeunes en visite à Hambourg fut reçue par la rédaction du magazine FREIHAHEN, édité par les jeunes de la ville. L´occasion a permis donc aux membres des deux rédactions d´échanger sur leurs méthodes et conditions de travail, leurs difficultés et surtout leur différence de culture. A l´issue de la rencontre, les deux jeunesses décidèrent d´échanger régulièrement des articles que chacune publiera en sa langue dans ses éditions. Une invitation à visiter le Burkina fut aussitôt adressée aux allemands. En été 2006, une délégation de 16 jeunes Hambourgeois dirigée par Christoph Hanssen, rédacteur en chef du journal «Freihafen» à l´époque, fut accueillie au Burkina Faso pour un séjour d´amitié de deux semaines au cours duquel d´intenses activités ont été menées, dont entre autres, une tournée de reportage dans presque tout le Burkina Faso ainsi que des rencontres avec les autorités municipales de la capitale, les ministères de la jeunesse, de la culture, de l´éducation et bien sûre avec l´ambassade de l´Allemagne. Preuve que cette amitié naissante entre “jeunes presses” se voulait grandiose et profonde. Cela ne s´est pas fait attendre puisqu´à leur retour, les jeunes allemands ont multiplié activités et efforts pour faire mieux connaître le Burkina dans leur pays, organisant le 25 avril 2007, une exposition photo de leur séjour burkinabé. Depuis, cette amitié a pris une envergure nationale et est devenue un partenariat d´échanges culturels entre la jeunesse de l´Etat de Hambourg, représentée par l´organisation AGFJ (Arbeitsgemeinschaft Freier Jugendverband) et celle du Burkina, représentée par l´Association pour l´Epanouissement des Jeunes (AEJ). «AGFJ e. Verein» est une fédération de la plupart des associations des jeunes de Hamburg. Elle entretient, depuis une décennie, des échanges culturels avec l´Israël, le Nicaragua et la France. Le Burkina est donc le premier pays africain dans le cercle des amis de la Hanse Stadt et sa jeunesse ne cache pas sa satisfaction. Parrainée par le Sénat, «AGFJ e.Verein» a invité cette année 10 jeunes élèves, étudiants, instituteurs et journalistes burkinabés, agés de 19 à 35 ans, qui ont séjourné à Hambourg, du 8 août au 7 septembre, prenant part à de nombreuses activités culturelles et professionnelles avec leurs amis, notamment dans le domaine du journalisme. Une rencontre avec l´Association des Ressortissants Burkinabés à Hambourg, le 12 août, une visite au Centre africain d´intégration et une soirée dans les locaux du Syndicat allemand des enseignants et travailleurs de l´éducation et de la recherche scientifique, ont permis à la délégation burkinabé de s´informer plus sur des sujets diversifiés allant de l´immigration au système éducatif allemand. Le 17 août, jeunes burkinabés et allemands ont été reçus à Berlin par son Son Excellence Monsieur Xavier Niodogo, ambassadeur du Burkina Faso et membre d´honneur du partenariat. A l´issue d´une longue audience, Monsieur Niodogo, toujours fidèle à sa jeunesse, a réitéré son engagement de soutenir le partenariat et parrainer éventuellement les différents projets de développement que pourrait élaborer celui-ci. C´est à la présence de tout son personnel qu´il a offert un buffet d´hospitalité à ses invités dans la cour de l´ambassade. Le 18 août, une visite au Bundestag, puis du morceau du mur historique de Berlin, a servi de cours d´histoire pratique aux burkinabés émerveillés par le contact direct avec la réalité. Après un mois de séjour en Allemagne où ils ont fait le tour du pays, les burkinabés ont tenu à remercier leurs amis pour les efforts déployés dans l´organisation de cette rencontre de travail et d´échanges, notamment pour la prise en charge du voyage et de tout le séjour. Ils ont remercié de façon particulière le sénat de Hambourg et l´ambassade de l´Allemagne au Burkina avant d´adresser leurs compliments à Gundela Thiess et Christoph Hanssen ainsi qu´à Jonanthan et Lara, tous membres actifs de l´AGFJ, et qui ont oeuvré particulièrement à l´édification et à la consolidation de cette amitié. «Nous ne saurons trouver des mots justes pour exprimer notre joie et notre fierté d´être vos Amis», conclura Sana Rasmata dans son discours, à la dernière soirée de leur séjour à Hambourg, avant d´ajouter en guise de prières: «Nous sommes émus d´avoir été pendant un mois avec vous. Nous souhaitons longue vie à notre amitié». Issa Sanfo (Allemagne) CAMEROUN Quitte ou double? Après 2011: Biya se propose pour l’avenir et l’immédiat. A près les législatives et municipales couplées de juillet, le président Paul Biya s’était exprimé, pour la première fois, de manière sibylline, sur l’après-2011, depuis sa réélection à la présidentielle d’octobre 2004 pour un 2ème et dernier mandat de 7 ans, selon l’article 6 de la Constitution limitant à deux, les mandats d’un président à la tête de l’Etat . Perspective d’emblée rejetée par l’opposition qui (en réponse au RDPC (Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais, parti au pouvoir), qui a placé le président au centre de sa campagne électorale) avait battu campagne, demandant aux électeurs de ne pas donner au président Biya les moyens de s’éterniser au pouvoir. Depuis la réélection de 2004, on parle de voix dans le camp présidentiel pour modifier la constitution et donner au Prince la possibilité de solliciter un nouveau mandat. L’allusion est une opinion qui prête au RDPC l’ambition de se donner une majorité confortable dans la prochaine Assemblée Nationale. L’objectif serait de pouvoir, en 2008, modifier la Constitution, pour mettre fin à la limitation des mandats présidentiels, dont la durée serait ramenée de 7 à 5 ans. De la sorte, l’élection présidentielle serait anticipée en 2009 et Paul Biya pourrait s’octroyer un nouveau mandat de 5 ans, prolongeant son règne jusqu’en 2014. Rattrapé au débat par une question sibylline du journaliste Charles Ndongo, la sibylline et surprenante réponse du Prince, a été: «Je veux que les Camerounais aient pleinement conscience que nous sommes entrés dans un processus démocratique durable. Et que maintenant et à l’avenir, les dirigeants seront toujours choisis suivant le même processus. Ce que j’attends dans l’immédiat, c’est des majorités confortables, qui puissent me permettre de continuer à bâtir et à moderniser le pays». S’incluant dans “l’immédiat” et ne parlant de “l’avenir” que de manière globale et impersonnelle, faut-il en déduire que le Prince s’exclut de “l’avenir”? L’invitation des Camerounais à prendre conscience que «nous sommes entrés dans un processus démocratique durable», faudrait-il lire dans «l’entrée dans un processus démocratique durable» une indication que Biya est arrivé au bout de la mission qu’il s’était assignée? Outre à l’indication d’un avertissement à ceux qui spéculent sur la succession: les prochains dirigeants du Cameroun ne seront pas désignés par un homme, mais démocratiquement élus par le peuple. Alors, le Prince a-t-il déjà fait son choix pour l’après-2011? On devrait s’attendre à ce qu’il n’en dise pas davantage et qu’il fasse durer le suspense le plus longtemps possible. D’abord, pour ne pas avoir à se contredire, si jamais il venait à changer d’avis plus tard. Ensuite, parce que le sujet est particulièrement délicat. Il faut bien qu’il reste le seul maître à bord, ne serait-ce que pour garder toute son autorité sur son équipe et éviter que son camp ne se disloque dans une guerre de succession qui pourrait être impitoyable. Hervé Njongang Photo AP NOUVELLES EN C.I. SEPTEMBRE 2007 9 POLITIQUE INTERIEURE Vers la paix définitive Laurent Gbagbo: Election présidentielle en décembre? Depuis la signature d’un accord de paix entre Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, le 04 mars dernier, l’espoir de retrouver la paix en Cote d’Ivoire est permis. En effet après la réconciliation entre le Sud loyaliste et le Nord rebelle, les Elections présidentielles pourront être organiser au mois de décembre prochain. L’annonce a été fait par le président ivoirien, Laurent Gbagbo, lors de son traditionnel message à la nation à la veille de la célébration de la fête de l’indépendance du pays , il est “possible d’organiser les élections” à la fin de l’année, notamment en décembre. « Nous devons sortir au plus vite de la crise politique par les élections. Si nous sommes tous de bonne foi, si chacun est déterminé, comme je le suis, à ce que les élections aient lieu, nous pouvons organiser la présidentielle dès la fin de cette année, dès le mois de décembre 2007 », a déclaré Gbagbo. Il a ainsi demandé à son premier ministre Guillaume Soro, ancien chef rebelle, de “s’engager résolument” dans les préparatifs des élections. Repoussées sans cesse depuis octobre 2005 en raison des blocages politiques et de la partition du pays, le chef de l’Etat ivoirien a manifesté son souhait de voir les Ivoiriens tenir « ce pari pour la paix en Côte d’Ivoire, pour la réconciliation nationale et pour l’avenir du pays ». Il a par ailleurs expliqué l’urgence et la nécessité de tenir des “élections justes, transparentes et ouvertes” en Côte d’Ivoire, dans la mesure où « nous bénéficions désormais d’un environnement international favorable ». Pour le Président, la Côte d’Ivoire ne doit pas donner l’impression qu’elle retarde les élections qui confèrent la légitimité à tout dirigeant dans un régime démocratique. La compétition sera donc ouverte et nul ne pourra prendre prétexte du rejet de sa candidature pour jeter le discrédit sur le scrutin. Toujours selon, l’accord de prétoria du 02 mai 2005, qui permet à tous les signataires de l’accord de paix de Marcoussis de janvier 2003 de désigner un candidat à l’élection présidentielle sera respecté. Le président ivoirien a enfin souligné la nécessité de “reprendre dans l’immédiat les audiences foraines”, première phase de l’identification des populations en vue des élections, “en tirant les leçons de l’échec de 2006”, lorsque le débat politique sur ce thème avait dégénéré en affrontements politiques meurtriers. Cette décision, va plaire surtout les partisans, l’ancien premier ministre Alassane Ouattara, qui était déclaré inéligible en octobre 2000, pour raison de “nationalité douteuse”, ce qui avait déclenché une première et longue crise dans le pays. Doukouré Amidou Konè Photo AP QU’EST-CE QUE SEXE ÇA? ONU à nu! Abus sexuels de soldats marocains sur des mineurs. Photo AP Depuis la signature d’un accord de paix entre Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, le 04 mars dernier, l’espoir de retrouver la paix en Cote d’Ivoire est permis. En effet après la réconciliation entre le Sud loyaliste et le Nord rebelle, les Elections présidentielles pourront être organiser au mois de décembre prochain. L’annonce a été fait par le président ivoirien, Laurent Gbagbo, lors de son traditionnel message à la nation à la veille de la célébration de la fête de l’indépendance du pays , il est “possible d’organiser les élections” à la fin de l’année, notamment en décembre. « Nous devons sortir au plus vite de la crise politique par les élections. Si nous sommes tous de bonne foi, si chacun est déterminé, comme je le suis, à ce que les élections aient lieu, nous pouvons organiser la présidentielle dès la fin de cette année, dès le mois de décembre 2007 », a JEUX DE HASARD Les lots de la paix! La LONACI reprend à Bouaké. L a Loterie Nationale de Côte d’Ivoire (LONACI) reprend à Bouaké ses activités, suspendues de fait de la rébellion armée des Forces Nouvelles (F.N.) en 2002. «Nous y retournons avec nos moyens», avait déclaré, en juillet dans l’espace “L’invité de Fraternité Matin”, le Directeur général de la LONACI, Ernest Daly Zabo. «Cela rentre dans l’ordre normal des choses .Avant même qu’il ne soit nommé, le Premier ministre, M. Guillaume Soro nous avait invité à nous installer à Bouaké», a-t-il dit, précisant qu’il s’agit d’un re- déploiement qui intervient avec la pacification progressive de la Côte d’Ivoire. Avec la guerre et la partition du pays, une autre loterie a vu le jour dans le centre-nord et l’ouest, sous contrôle des F.N. Pour le Dg de la LONACI, il ne s’agira nullement de «fusionner» les deux loteries. «Pour nous, la loterie n’a pas existé là bas. Mais s’il y a des agents qui peuvent intégrer l’agence, on verra» a-t-il dit ajoutant ne pas pouvoir recruter tous ceux qui ont exploité les jeux de hasard dans les ex-zones assiégées. La LONACI a été créée par la loi n° 70-208 du 20 mars 1970, d’abord «sous la forme d’une loterie simple, avec comme support des billets à numéro donnant lieu à des tirages mensuels». A travers la promulgation de «la convention portant concession d’exploitation du service public des Jeux de hasard à la LONACI, signée le 31 Mai 1996 avec l’Etat de Côte d’Ivoire», elle a reçu définitivement le monopole dans ce secteur. La suspension de ses activités dans le centre-nord et l’ouest n’a pas été sans conséquence financière D.A.K déclaré Gbagbo. Il a ainsi demandé à son premier ministre Guillaume Soro, ancien chef rebelle, de “s’engager résolument” dans les préparatifs des élections. Repoussées sans cesse depuis octobre 2005 en raison des blocages politiques et de la partition du pays, le chef de l’Etat ivoirien a manifesté son souhait de voir les Ivoiriens tenir « ce pari pour la paix en Côte d’Ivoire, pour la réconciliation nationale et pour l’avenir du pays ». Il a par ailleurs expliqué l’urgence et la nécessité de tenir des “élections justes, transparentes et ouvertes” en Côte d’Ivoire, dans la mesure où « nous bénéficions désormais d’un environnement international favorable ». Pour le Président, la Côte d’Ivoire ne doit pas donner l’impression qu’elle retarde les élections qui confèrent la légitimité à tout dirigeant dans un régime démocratique. La compétition sera donc ouverte et nul ne pourra prendre prétexte du rejet de sa candidature pour jeter le discrédit sur le scrutin. Toujours selon, l’accord de prétoria du 02 mai 2005, qui permet à tous les signataires de l’accord de paix de Marcoussis de janvier 2003 de désigner un candidat à l’élection présidentielle sera respecté. Le président ivoirien a enfin souligné la nécessité de “reprendre dans l’immédiat les audiences foraines”, première phase de l’identification des populations en vue des élections, “en tirant les leçons de l’échec de 2006”, lorsque le débat politique sur ce thème avait dégénéré en affrontements politiques meurtriers. Cette décision, va plaire surtout les partisans, l’ancien premier ministre Alassane Ouattara, qui était déclaré inéligible en octobre 2000, pour raison de “nationalité douteuse”, ce qui avait déclenché une première et longue crise dans le pays. D.A. Konè 10 SEPTEMBRE 2007 NOUVELLES DU SENEGAL POLITIQUE ET DISPORA Le ministre des Sénégalais de l’Extérieur en Italie Mme Aminata Lo: «L’Etat veut faire des Sénégalais de l’Extérieur un véritable partenaire de développement. Première femme à la tête de ce ministère depuis sa création, il y a 3 ans, Mme Aminata Lo s’est rendue en Italie, pour rencontrer la Communauté sénégalaise. La rencontre, qui s’est tenue à Milano, a vu la présence de nombreuses associations, venues de toutes les villes d’Italie. C ’est la Le ministre a profité de cette occasion pour encore manifester sa détermination à atteindre son objectif, qui est de faire des Sénégalais de l’Extérieur un véritable partenaire de développement. Raisons pour lesquelles, dès son arrivée à la tête de ce ministère, Mme Aminata Lo, qui se considère comme une «sénégalaise de l’extérieur», a pensé entreprendre des réformes institutionnelles pour mieux répondre aux préoccupations des Sénégalais de la diaspora. Trois directions ont été crées pour concrétiser un réel partenariat entre l’Etat et les Sénégalais de l’extérieur, souligne-t-elle. ■ La première Direction des Affaires Sociales aura comme mission d’assister les sénégalais en difficulté à l’étrangers, mais aussi régler, à l’occurrence, le problème de renouvellement ou de d’attribution des passeports qui constitue, pour les émigrés, une véritable galère. Le ministre, qui a rencontré son homologue de l’Intérieur avant de venir en Italie, rassure ses compatriotes qu’une solution sera bientôt trouvée: «J’ai rencontré le ministre Ousmane Ngom qui s’est engagé à trouver une solution afin d’augmenter la durée des passeports en rajoutant une page de prolongation en attendant l’arrivée des nouveaux passeports avec puce» ■ Le seconde Direction sera pour la Promotion de l’Habitat. Cette Direction, comme l’a toujours voulue le Président Abdoulaye Wade, comme le souligne Mme le ministre Aminata Lo, va lancer le programme national intitulé «Un sénégalais de l’extérieur, un toit». Il permettra à chaque émigré de disposer d’un logement décent et à des prix abordables ■ La troisième Direction de l’Appui à l’Investissement et aux Projets a pour objectif de faciliter aux expatriés l’investissement au Sénégal. L’idée est en effet d’aider les émigrés à monter des projets qui seront à même de contribuer à la réduction du taux de chômage chez les jeunes du Sénégal. A cet effet, explique Mme Aminata Lo, une Commission de monitorages sera mise sur pied pour une meilleure sélection des projets proposés. Mme le Ministre a par ailleurs félicité ses compatriotes vivant en Italie, pour leur comportement exemplaire dans ce pays d’accueil, élogeant la bonne organisation qu’ils ont démontrée car dit-elle: «La base du développement, c’est l’organisation, la base du développement c’est la rigueur. S’il n’y a pas de rigueur, il ne peut pas y avoir de développement». Auparavant l’Ambassadeur du Sénégal en Italie, qui a souhaité la bienvenue au Ministre et à sa délégation, a remercié ses compatriotes venus nombreux à cette rencontre. Profitant de cette occasion, M. Fall a exhorté la communauté à mieux s’organiser, car, dit-il, même s’il y a des organisations très efficaces, leur dynamisme est parfois freiné par des divisions internes qui créent des blocages. «L’Italie notre pays d’accueil qui ne connaissait pas l’immigration, a du mal à cerner tous les immigrés. Mais malgré cela, le Gouvernement Prodi ne cesse d’encourager les immigrés», souligne l’ambassadeur du Sénégal en Italie. Mme le ministre Aminata Lo et S.E. M. Cheikh Saadibou Fall Il demande par conséquent, à ses compatriotes de redoubler d’efforts dans leurs comportements mais également d’aider certains des leurs qui veulent ternir l’image des Sénégalais, déjà approuvée par tout le monde. Une forte délégation accompagnait Mme Lo, dans sa visite à la Communauté sénégalaise d’Italie. On comptait notamment M. Amadou Ciré Sall, le député des Sénégalais de l’Extérieur et M Cheikh Diop du Conseil de la République ainsi que d’autres personnalités. Après l’Italie, la tournée des visites de la délégation à la diaspora devait poursuivre sur la France, l’Espagne et la Belgique. Ndéye Fatou Seck DEBAT POLITIQUE Opposition et majorité A Le dialogue impossible: un jeu de dupes qui n’a que trop duré. près avoir essuyé plus d’une fois, une fin de non recevoir à son invite à un dialogue nationale, le Président Abdoulaye Wade répond, à son tour, par le mépris à l’appel à la concertation lancé par l’opposition dite significative. Tout se passe comme si les camps apprenaient à se faire peur. Comme pour lui faire payer le prix du boycott des élections législatives de mai dernier, le Président Wade semble désormais tourner le dos à l’opposition dite significative pour n’avoir comme interlocuteur que les partis représentés à l’assemblé nationale. La situation semble avoir atteint un point de non retour malgré l’appel à la raison lancé par la société civile. Le dialogue est bloqué. Et nombreux sont, ceux qui souhaitent voir le Président Wade suivre les pas du Président Diouf qui, en de pareilles circonstances, savait toujours inviter, sans condition, son principal opposant de l’époque, Abdoulaye Wade en l’occurrence, à intégrer son gouvernement. Ce qui avait toujours réussi au Sénégal, le mettant ainsi à l’abri de contingences politiques qui ont provoqué la perte de beaucoup de pays africains. En campant sur leurs positions respectives, l’opposition dite significative et la majorité se livrent à un jeu de dupes qui n’honore aucune des deux parties. C’est à se demander si elles ne sont pas toutes disqualifiées pour prétendre parler au nom des Sénégalais. Il est plus que de se ressaisir avant qu’il ne soit trop tard car, livrées à elles mêmes et comme prises entre deux feux, les populations, sans défense, continuent à subir les dégâts collatéraux d’un marché de dupes entre politiciens, un jeu qui a assez duré. Nd. F. S 11 SEPTEMBRE 2007 NOUVELLES DU SENEGAL ELECTIONS SENATORIALES En attendant les locales de 2008 Après son apothéose aux élections sénatoriales (34 sièges sur 35), Wade mettra-t-il à la Présidence du Sénat, son successeur désigné? A près la Présidentielle de février, les Législatives de mai et les Sénatoriales du 19 août 2007, le Sénégal vient de boucler un cycle d’élections aussi importantes les unes que les autres. Comme lors des législatives, l’opposition dite significative a boycotté l’élection sénatoriale. Présent seul sans véritable concurrent, le PDS a raflé la mise avec 34 sièges sur les 35 mis en compétition. N’eut été l’échec de Vélingara avec la victoire d’AJ/PADS, la symphonie aurait été parfaite. Mais cela ne remet nullement en cause le contrôle de l’institution par le PDS. Les 65 autres membres seront désignés par le Président Abdoulaye Wade. Il ne fait point l’ombre d’un doute que ce quota laissé au pouvoir discrétionnaire du Chef de l’Etat, fera la part belle au PDS et à ses partisans. Ce qui augure d’un Sénat qui ne sera pas très différent de la Chambre basse. Une situation qui n’est pas sans faire réfléchir sur le visage actuel de la démocratie sénégalaise, naguère présentée comme une vitrine en Afrique. Elle retient d’autant plus l’attention que le Président du Sénat assure désormais la suppléance du Chef de l’Etat en cas d’indisponibilité de ce dernier. Du coup, le Président Abdoulaye Wade a toutes les cartes en main pour désigner son successeur, ne serait-ce qu’à titre transitoire, dès lors qu’il lui revient la liberté de désigner, sans aucune forme de recours possible, les 65 autres membres du Sénat. Surtout si on considère que le choix du futur Président de l’institution n’est pas définitivement réglé. Malgré la posture de Président adoptée par le Sénateur, Maire de Dakar, rien n’est sûr qu’il dirigera la 2ème chambre, à la tete de laquelle Me Wade peut choisir parmi les 65 qu’il désignera à la fin des vacances gouvernementales, trouvant du coup le successeur de son choix et mettant ainsi un terme au débat passionné que soulève cette question. Avec les sénatoriales, le PDS a parachevé le processus de se doter de ses propres institutions nonobstant l’image de la démocratie sénégalaise qui s’en trouve écornée. Et, le Président a toutes les cartes pour désigner son futur successeur. Comme lui, prête, à tort ou à raison, l’intention. Là est tout le paradoxe de la démocratie sénégalaise, toujours plus en mal de crédibilité. En attendant les élections locales de 2008. Nafi Digo Photo AP GEOGRAPHIE POLITIQUE Que veut Idrissa Seck ? Les sauts de ping-pong (dignes du kangourou) que fait Idrissa d’un camp à l’autre, entre majorité et opposition, brouillent les cartes sur sa boussole politique. Une girouette politique au gré du vent ou de ses intérêts propres? T Photo AP antôt, il renforce la force de frappe de l’opposition dans une alliance contre nature pour mettre en difficultés le Président Abdoulaye Wade, en vue de mieux négocier de futures retrouvailles. C’était le cas lors de la création de REWMI, après son exclusion du PDS. Une autre fois, il tourne le dos à ses alliés de l’opposition pour se retrouver avec le Chef. Ce fut sa posture à la veille de l’élection présidentielle de février 2007: après avoir scellé une alliance électorale avec certains partis de l’opposition, il allait faire volte face à la surprise générale. Il vient de récidiver avec sa récente décision de réintégrer le PDS au grand dam des partis du Front «Siggil Sénégal» auquel il se réclame depuis des mois. Par cette attitude ambivalente, Idrissa Seck s’est imposé dans l’art de brouiller les cartes en mettant, dos à dos, l’opposition significative et la majorité. Une position grosse de risques, mais fort confortable qui lui permet de tirer les ficelles dans l’ombre et de se poser en arbitre du jeu politique sénégalais. Le jeu lui a réussi jusqu’à présent sans grand dommage mais, il risque à terme de compromettre sa carrière politique qui soulève de plus en plus de questions au sein de l’opinion publique. Une ambivalence qui finira par le discréditer à jamais si entre-temps, il ne choisit pas de rompre définitivement avec l’opposition dite significative dans laquelle, il se meut si difficilement, pour retrouver la maison du Père qui, pense t-il, pourrait lui ouvrir de nouvelles perspectives, à la faveur des guerres de positionnement dans le camp libéral. Mais avec Idrissa Seck, nul ne peut préjuger de quoi, demain sera fait car l’homme n’est plus ni moins d’une girouette politique qui vogue au gré du vent ou de ses propres intérêts. Une posture qui ne fait décidément pas honneur à la politique. La déliquescence avancée de REWMI en est une parfaite illustration. Ndéye Fatou SECK 12 SEPTEMBRE 2007 MUSIQUE REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO THU ZAINA Fataki Bowolé dévoile l’origine de la musique jeune congolaise. L’écrivain congolais Bowolé Fataki, fort du fait d’avoir été aussi bien un témoin oculaire qu’un protagoniste direct de l’époque, offre une grande occasion pour faire un voyage historique à l’aube de la musique jeune congolaise, parlant des tout premiers pionniers de ce genre qui a bouleversé l’univers musical du Congo, déferlant comme une avalanche, sur tant d’autres lidos hors de ses frontières nationales. PERSONNAGES DE LA GALAXIE «THU ZAINA» THU-ZAINA - QUARTIER KALINA (GOMBE) - Guitares solistes Sawa et Roxy Guitares accompagnement Robot et Ndebo Basse Gege Batterie Bayard Chants et danses Rémi, Désiré, Kelly, Hendrix, Bruno, Soulemani, Jocelyn, Otis, Edoné Filles: Pauline Aku, Pauline Pépé, Albertine, Adrienne, Marie José, Denise, Clémentine, Madeleine, Marie Marthe, , Julienne, Anne-Marie, Georgette.... Garçons: Michel, Désiré, Thomas, Albert, Jupiter, Damien Ndeb, Henri, Gabriel Makwamba, Samuel, Benjamin... - QUARTIER MATONGE - Filles: Béatrice Njoli, Béatrice Fasane, Yvonne Fasane, Yvonne Elombe, Christine, Marie Thérèse, Maguy, Tété, Marie-Claire Mikaba, Bernadette Kebane, Mamy, Valérie, Odette... Garçons: Coutinho Bowole, Wilema,, Keller Kebana, Albert Mikaba, Jean-Marie Mikaba, Jean-Pierre Mikaba, Anana, Didi Tesori, Edédé, Jean Moke, Elié, André Bim, Henri Kalem, Arthur Boss, Alowis, Edoné, Michel, Adrien... THU-ZAINA - QUARTIER KASAVUBU (DENDAL) - Filles: Caro, Fatu, Bébé, Martine, Enna, Clémentine, Philo, Rose Bakis, Jeannette, Célestine, ... Garçons: Tshuambe Lay, Léon Boleme, WEilliam, Major, Demu, Mbuta Machacado, Jean Titi,... - QUARTIER BANDALUNGNA - Filles: Marie Gaby, Henriette, Françoise, Marie Henriette, Agnès, Ekébé, Bernadette, Bernadette Kalo, Agnès, Charlotte, Germaine, Odette........ Garçons: Kalo, Mpoke, Philo Bando, Firmin, Robert, Albert, Martin, Louis, Réné, Mario, Charles, Jules, Joseph, etc. E n 1968, l’Orchestre «Thu Zaina Lokoko» fut fondé au quartier «Kalina» (aujourd’hui «Gombe»), habité par des riches. Initialement, l’objectif des jeunes fondateurs, tous étudiants des écoles les plus chères de Kinshasa, était de se retrouver ensemble sans prendre la chose aux sérieux ni songer à faire carrière. Outre le «Thu Zaina Lokoko», il y avait aussi un groupe d’étudiants plus jeunes, appelé «Oiseau Bleu». A l’époque, la plupart des parents ne voyaient pas de bon oeil la carrière musicale pour leurs enfants puisqu’un musicien était considéré comme peu brillants à l’école et c’était donc une honte d’en avoir un dans la famille. C’est pourquoi la majorité des musiciens jouaient en cachette, à l’insu des parents. Toujours à la même époque, l’usage des fétiches commençait à prendre pied dans le ,monde de la musique jeune pour avoir un plus grand succès artistique. Le premier concert de «Thu Zaina Lokoko», leur sortie officielle, se tint à «La Maison Blanche» au quartier Limete. Il est important de rappeler qu’à ce premier concert, comme dans tous les autres, tandis que l’orchestre chantait en lingala, tous les habitués de la musique de «Thu Zaina» parlaient en français: c’était à la mode et aussi une tacti- que pour pouvoir draguer les filles de soi-disant «bonne famille». Pendant l’été, les «Belgicains» (étudiants en Belgique) qui rentraient au pays parlaient tous français: c’était un signe de distinction. Ce premier concert à «La Maison Blanche» fut un triomphe et l’orchestre signa un contrat avec la plus célèbre discothèque de l’époque, «Perruche Bleue» au quartier Ville, qui devint le fief du succès de «Thu Zaina» et le point de repère de tous leurs fans qui étaient les jeunes des quartiers de Kalina, Matonge, ImoCongo (rebaptisé «20 Mai»), Limete, Yolo, Bandalungna, Kasavubu, et qui formaient un «Circuit fermé» accessible à peu de jeunes des autres quartiers, vu le coût élevé. Il était préférable d’e se rendre au concert en voiture ou en taxi pour sa propre dignité ou celle de son groupe car le bus était déshonorant. Outre «Thu Zaina», il y avait aussi le groupe «Simba», auteur du hit «Valentine» mais son succès se limitait à leur modeste quartier de Bandalungna. Un autre groupe, les «Stukas Boys» s’exhibait en banlieue mais ils ne parlaient pas français comme aux concerts de «Thu Zaina» à la «Perruche Bleue». Dans toute l’histoire de la musique congolaise, seul «Thu Zaina» a subi l’arrestation injustifiée de ses fans, pendant le concert du dimanche après-midi à la «Perruche Bleue». Il y eut 32 fans (28 filles et 4 garçons) arrêtés et condamnés à 6 mois dans la prison à Makala. Cet épisode signa la fin de la «Perruche Bleue». Et alors «Thu Zaina» commença à beaucoup jouer dans les quartiers populaires: aux «Polo Bar» et «Vat 69» de Bandalungna, «Bibiana» et «Vis-à-vis» de Matonge, «Maguy Bar» de Yolo, «Parafifi» de Kasavubu, etc. A cette période, naissent les groupes «Zeze», «Bella Bella», «Zaiko Langa Langa» et autres. «Thu Zaina» fut le premier groupe de jeunes à donner des concerts avec l’OK Jazz qui avait déjà une renommée internationale et c’était la première approche des garçons de leur «Circuit fermé» vers l’OK Jazz des adultes, au «Vis-à-vis», bar très réputé de Matonge. Pour un jeune du «Circuit fermé», c’était le symbole d’arrivée au top du show-biz. L’influence de «Thu Zaina» frappa les garçons qui avaient une vocation musicale, ne savaient pas comment arriver au succès. Ainsi dans les quartiers populaires comme Kasavubu, nacquirent divers groupes. L’un deux était «Zaiko Langa Langa» (24/12/1970) qui signifie «Zaïre ya ba koko» («Le Zaïre des arrières grands-pères»), composé d’un comité et dont la plupart des musiciens étaient de Matonge. Le premier concert de «Zaiko» fut dans un quartier populaire, sur la Rue Bongolo, au «Bar Waikiki» et le deuxième, à l’Hôtel Makinaloka de Matonge un samedi à 17h 30. Après plusieurs spectacles, surgit pour «Zaiko», le moment d’un rendez-vous en plein air, au «Club Funa», doté de piscine. Le groupe était décidé à battre le fer pendant qu’il était chaud. Et enfin arriva l’heure du grand duel entre «Thu Zaina» et «Zaiko Langa Langa», dans le quartier neutre de Kasavubu, au «Bar Rififi». C’est sûr que «Zaiko» avait bossè dur pour préparer ce défi qui fut crucial pour l’affirmation du groupe et des nouveaux venus: la naissance de la deuxième génération. C’est à cette époque que commence le vrai déclin de «Thu Zaina Lokoko» qui, psychologiquement diminué, disparut définitivement de la scène des jeunes artistes de la capitale du Congo Zaïre. Avec la chute de «Thu Zaina», débuta au contraire le vrai chemin de «Zaiko» vers le succès. «Stukas Mombombo», qui était né bien avant «Zaiko» mais n’avait jamais eu l’occasion de se mesurer à «Thu Zaina», devint le rival n° 1 de «Zaiko» et, enfin une nuit de 1972, arriva le moment qu’ils attendait depuis longtemps: le duel avec «Zaiko Langa Langa» qui, bien que venu après, cherchait à s’imposer sur eux, leurs prédécesseurs. L’arène fut le «FIKIN» (Foire de En ce qui concerne l’histoire de la jeune musique congolaise, le Thu-Zaina en est par excellence la marque symbolique avait amusé les premiers jeunes à se hisser au premier rang du monde de la musique, grace à un genre musical différent, provocant, sensationnel, sophistique et séduisant. Cette œuvre contient aussi le nom de quelques personnages les plus représentatifs de l’époque.Une période vraiment chanceuse, musicalement parlant, celle comprise entre les années 1968 et 1972. Ce sont les années de l’explosion, de la naissance, de la confirmation du talent artistique de groupes célèbres qui, dans les années à venir, seraient devenus des points de repère pour l’histoire de la jeune musique kinoise. L’histoire se poursuit en racontant les exploits des grands groupes qui ont vraiment caractérisé les années 70: tout comme Zaiko Langa Langa, qui a traversé indemne plus de 34 ans de musique, avec son genre musical contagieux et contaminé, qui plait et enthousiasme encore, combien ont réussi? Le livre contient aussi les interviews internationales surncernant la jeune musique congolaise, une des meilleures de l’Afrique noire. Kinshasa) du quartier Limete: deux podiums rapprochés en plein air. Il y eu match nul mais, pas pour le public de «Stukas Mombombo», pour qui «Zaiko» avait fui: raison des paroles de la chanson: «Tobeti na Fikin bokimi biso eya» (On a joué ensemble mais vous avez fui). Et puis après la disparition de «Stukas Mombombo», la fable de «Zaiko Langa Langa» a connu une longévité supérieure aux prévisions, couronnée par l’heureux dénouement qu’on lui connaît, réussissant à communiquer au public toute l’énergie qui vibrait au sein du groupe. Fataki Bowolé www.multimedia.it CAMEROUN NGUÉA LAROUTE Tournée européenne réussie de la chanteuse. Le 4 août dernier, la musicienne camerounaise, Nguéa Laroute, a partagé une nuit exceptionnelle avec ses fans. L’artiste de Douala se produisait pour la seconde fois en un mois à Bruxelles. Entre deux prestations, elle a échangé avec les reporters d’Africa Nouvelles. N guéa Laroute s’est dit «satisfaite de la tournée européenne. En France comme ici en Belgique, j’ai vécu des moments de joie avec le public qui est venu chaque fois nombreux m’encourager» a t-elle narré. Pour le dernier show à Bruxelles, Nguéa Laroute retient «l’amour» de tous à son égard, «un amour partagé» a-t-elle précisé. De l’avis des observateurs, la musicienne camerounaise a fait sensation lors de ses spectacles inédits, offerts à la diaspora Africaine. Lors du gala du 7 juillet dernier au Stadium et de la Nuit blanche à Anderlecht (c’est le nom de baptême de la soirée du 4 aôut), le Makossa a été réhabilité. «Nous avons vu une vraie musicienne proposant un fond musical, des pas de danse décents, loin des clichés qui veulent que les chanteuses camerounaises soient réputées en propos obscènes et en tenues provocantes», nous a lancé un spectateur. Coiffeuse aux premières heures de sa vie professionnelle, puis restauratrice, Louise Koubinom dit Nguéa Laroute a commencé sa carrière musicale aux côtés de son petit frère Din Din Ferdinand alias «Papillon». Ils ont coproduit le premier album de Mama Nguéa intitulé «Fou-Malade» en 1992. Depuis lors, Nguéa Laroute, dont le répertoire est riche de 7 albums, enchaîne succès et reconnaissance et elle est même devenue la meilleure voix féminine actuelle de la musique camerounaise. La chanteuse, double lauréate du «Canal d’Or» de la musique camerounaise (2004 et 2005), vient d’être honorée par Mme Chantal Biya, l’épouse du Chef de l’Etat camerounais. Pour sa première prestation scénique en terre belge, en 15 ans de carrière, «Mama Nguéa» a tout simplement séduit la diaspora africaine du royaume. Avant de retourner au Cameroun où elle réside, l’artiste aux 7 albums a dit un dernier au revoir nostalgique à son public qu’elle retrouvera certainement l’été prochain. Hermann Oswald G’nowa LA RAPIDITÉ WESTERN UNION ® Pour vos transferts d’argent, exigez * Attention, certaines restrictions horaires ou de services peuvent s’appliquer. Renseignez-vous au guichet. © 2007 WESTERN UNION HOLDINGS, INC. Tous droits réservés. Avec le transfert d'argent Western Union® vers l’Afrique et le monde, vos proches reçoivent l’argent que vous leur envoyez en quelques minutes*. 14 SEPTEMBRE 2007 NOUVELLES EN R.D, CONGO RDC - AFRIQUE DU SUD Nouveaux accords bilatéraux L’action se situe dans le cadre de la relance des projets de la grande Commission mixte RDC - RSA sur divers domaines stratégiques du développement. D Photo AP eux accords de coopération ont été signés entre les gouvernements de la R.D. Congo et l’Afrique du Sud (RSA), en présence des deux chefs d’Etats: Joseph Kabila et Thabo Mbeki. Signés à l’issue des travaux de la 4ème session ordinaire de la grande Commission Mixte RDC-RSA, qui s’est tenue à Kinshasa, ces deux accords vont faciliter davantage la coopération entre la RDC et l’Afrique du Sud. Il faut se rappeler que la grande Commission Mixte RDC-RSA a été mise sur pied en janvier 2004 pour instaurer une «coopération agissante et avantageuse» entre les deux pays. Grâce à ce cadre, 28 accords ont été signés dans divers domaines: éducation, infrastructures, sécurité, mines, énergie et hydrocarbures. Cependant, très peu ont connu un début de mise en œuvre. Le président Mbeki a réaffirmé l’engagement de son pays à accompagner le processus de développement de la RDC, qui sort d’une longue période d’instabilité politique. L’Afrique du Sud a joué un rôle important dans le processus de pacification de la RDC jusqu’à la signature de l’accord de paix, sous les auspices de Mbeki en 2003 à Sun City, près de Pretoria, qui a permis de mettre fin à près de 5 années de guerre sur le territoire congolais. Les deux présidents ont discuté des questions liées à la paix et à la stabilité dans la région des africains en proie, depuis une dizaine d’années, à l’insécurité. Treize ministres sud-africains et leurs homologues congolais ont participé à ces assises dont l’objectif était d’«évaluer les précédents accords et d’en conclure d’autres encore plus prometteurs». . Le président Kabila a appellé pour un meilleur succès du programme, grace à la synergie des forces et à l’implication des partenaires extérieurs, publics et privés. «Nos peuples attendent des actes», a t-il souligné en conclusion. Milton Kwami SURETE Sécurité préoccupante La population vit dans la panique et désolation. L a situation des droits de l’homme en RD Congo est préoccupante, malgré les discours des autorités congolaises et certains responsables des Nations unies oeuvrant dans le pays. Depuis le déclenchement des deux guerres auxquelles la RDC était confrontée en 1996, la paix en RDC est fragile. Elle fait l’objet de nombreux rapports internationaux et nationaux, alors qu’elle continue à être préoccupante en RDC. Plusieurs ONG des droits de l’homme dénoncent cette situation qui l’objet des cas d’arrestations arbitraires, d’interpellations, de tortures, des tueries etc. Elle a même poussé certains congolais, pour se soustraire aux vexations, à quitter le pays, se réfugiant soit dans les pays limitrophes, soit dans certains pays d’Europe. Ce qui justifie le mouvement migratoire des Congolais à l’étranger. Quant à ceux restés au pays, ils ne savent à quel saint se vouer. Dans certaines zones, la population vit dans l’insécurité totale, malgré l’arrestation de quelques chefs de milice. La mort de deux journalistes congolais, Serge Maheshe de Radio Okapi et le photographe reporter Patrick Kikuku Wilingula et des cas de violes aux femmes sont une preuve de l’insécurité qui prévaut en RDC. Les Congolais n’ont plus de terre à cultiver, de maisons pour dormir, les enfants ne vont plus à l’école de peur de tomber dans les filets des milices ou autres brigands de grand chemin qui sèment la panique et la désolation parmi la population. Dans la capitale, les éléments incontrôlés sèment aussi la panique. Il ne se passe pas une semaine sans qu’on enregistre un assassinat, soit par balles, soit par étranglement. De telles scènes se passent parfois pendant le jour. Même le centreville n’est pas épargné. Un homme d’affaires belge avait été récemment tué dans sa résidence. Nafi Digo EDUCATION DES ENFANTS Scolarité gratuite La mesure s’appliquera dès septembre au Katanga et concernera la première année des écoles du secteur public. L a mesure instaurant la gratuité de l’enseignement à l’école primaire, prise par le Gouvernement central dans le cadre du programme «Cinq chantiers du Chef de l’Etat», entre en application au Katanga, à partir de la prochaine rentrée scolaire en septembre. L’annonce a été faite par le ministre provincial de la Jeunesse et de l’Education, Prospère Kabila Wa Nkulu, qui a expliqué que la gratuité de l’enseignement commence, dans un premier temps, par la première année des écoles du secteur public pour ensuite être graduellement appliquée jusqu’à la classe de 6ème sanctionnant la fin des études primaires en RDC. M. Prospère Kabila Wa Nkulu a cependant tenu à mettre en garde les directeurs d’établissement scolaires qui sont concernés par cette décision, contre les perceptions des frais à l’inscription ou pendant la durée des études. A cet effet, toutes les dispositions ont été prises pour assurer le bon fonctionnement des écoles du secteur public. Cette mesure est décrétée par la nouvelle Constitution du pays, qui avait votée en décembre 2005 par voie référendaire et promulguée par le chef de l’Etat au mois de février 2006, après son adoption par les deux chambres du Parlement. Milton Kwami VARIETES SEPTEMBRE 2007 15 ALLEMAGNE “Noir dans des cieux blancs” Un livre d’André Ekama traitant des problémes que les immigrés africains rencontrent, une fois en Europe. L e jeune écrivain camerounais André Ekama a présenté son livre «Schwarzer sein im weißen Himmel» (NOIR DANS DES CIEUX BLANCS), paru en Allemagne aux Editions Lumen Dans ce livre, l’auteur parle d’une grande révélation sur les problèmes que rencontrent les immigrés et des moyens pour s’en sortir, faisant trait aux problèmes que les immi- grés rencontrent lorsqu’ils foulent de nouveaux cieux pour la première fois: les diverses barrières du type linguistique, climatique et culturel que ces derniers éprouvent ainsi que la nostalgie des premiers moments avec la peine de rompre avec les ha- bitudes qui sont les nôtres pour s’adapter dans la réalité du nouvel environnement. M Ekama fait allusion au temps qui devient pour les immigrés, une règle de conduite à respecter et qui se veut assez difficile pour eux. «Je fais montre de différents personnages dans le livre en plongeant chacun dans son champs de prédilection ou dans la navigation des circonstances qu il rencontre tout en le replaçant dans l’esprit de comparaison des cultures et des mythes. Je découvre ainsi, dans près de 280 pages, le caractère approprié qui peut s’apparenter à chacun de nous de la diaspora, tout en jetant un regard courageux sur nos endurances a surmonter les vices quotidiens. C’est ainsi que je décris par exemple Binda, la jolie professeur de langue allemande d’origine sénégalaise, qui est à la recherche d’ une âme soeur et finit par la trouver via internet. Elle monte donc en occident dans un univers qu’elle devrait conquérir de nouveau avec l’espoir de continuer a exercer comme prof de langue allemande tout comme, elle le faisait à Dakar, mais, malheureusement pour elle, l’on ne reconnaîtra pas ses diplômes et elle va se rabattre dans les petits boulots avec un bagage intellectuel qu’elle aura acquis au Sénégal. Mais seulement elle ne va pas désespérer.». Une autre histoire est celle d’Okomje, qui «arrive en occident poursuivre des études en agronomie mais les interrompt et se lance dans la gastronomie. Il cultive le sens communal et intègre un parti. Son talent d’orateur amène le parti à le choisir comme candidat aux élections communales qu’il gagne et devient donc Maire de Wamsbuk.» Ce sont au total 10 histoires qui donnent le courage aux africains et les interpelle à asseoir des bases pour leur propre épanouissement dans le pays d accueil. Mathématiciens et économiste, André Ekama est actuellement le président de l’ONG culturelle «Africa Culture». Il est en train de se concentrer sur son deuxiéme livre qui va sortir en 2008, oeuvre dans laquelle il touche le favoritisme dans nos administrations et la lourdeur des services couplés par les pots-de-vins engrenant un climat nuisible pour les pourfendeurs du droit. André Ekama compte à son acte 60 poèmes et 2 essais en prochaine publication. Pour contact: [email protected] ITALIE Adieu Ousmane Sembène Hommage des Africains au grand cinéaste et écrivain. Les hommes de culture vivant en Italie ont tenu une cérémonie à la Librairie d’édition africaine «Le Griot», pour rendre un vibrant hommage au grand cinéaste sénégalais de renommée internationale. Connu à travers ces œuvres et son amour dans le travail, son décès est une grande perte pour le cinéma africain et en général la culture. L ’auteur de plusieurs œuvres (dont «Le mandat», «L’Harmattan», «Khala» «Les Bouts de bois de Dieu»), le sénégalais Sembène Ousmane, s’est toujours battu pour la dignité des plus démunis, des femmes et de l’homme noir en général. «Cet homme a beaucoup fait pour promulguer la culture africaine, imposer les valeurs et la dignité de l’homme noir à partir de ces écrits et pensées. Sembène Ousmane, durant toute sa vie, a toujours était un homme dur de caractère, malgré ses énormes qualités», dit M Ali Baba Faye, qui faisait office de conférencier du jour,. Cette rencontre a permis à M. Alassane Wélé, conseiller culturel et représentant de l’Ambassadeur sénégalais, de revenir sur les énormes pertes du Continent africain, ces deux dernières années, de ces hommes de culture comme le malien Ali Farka Touré et le burkinabé Joseph Ki-Zerbo, qui ont précédé le défunt natif du sud du Sénégal. Ayant connu le cinéaste alors qu’il était Directeur des arts au Sénégal, M. Wélé a témoigné que Sembène Ousmane a toujours été un homme de refus qui n’a jamais recherché les applaudissements. Ce qui, selon lui, traduit la discrétion, la simplicité et l’amour du métier du défunt. «Une fois j’étais chargé d’organiser la cérémonie du grand prix du chef de l’Etat et à la fin un groupe de griot étaient chargé à chanter et faire les éloges de Ousmane, mais une fois qu’il a reçu le prix, il est passé par la porte de secours pour s’en aller», a raconté M. Wélé qui n’a pas manqué d’exhorter les jeunes artistes à suivre les pas du «Maestro» afin qu’il y ait une continuité dans ce qu’il faisait. La fête a été rythmée et redorée par les douces mélodies mandingues de la kora de Madiya Diabaté et du groupe «Tambours de Gorée» dirigé par Moustapha Mbengue. Adieu Maestro! Milton Kwami 16 SEPTEMBRE 2007 AFRICAINS EN EUROPE ALLEMAGNE L’été des Africains de Munich Nette différence de culture entre Africains et Occidentaux. I L faut finalement attendre la saison d’été pour voir la nette différence de culture qui existe entre Africains et Occidentaux surtout en ce qui concerne l’habillement. Contrairement à la période d’hiver pendant laquelle tout le monde est enveloppé dans les habits lourds pour se protéger contre le froid, la saison d’été, elle, offre une belle occasion aux Africains de se détendre et d’exhiber les différents styles d’habillement du continent. C’est le temps de la différence nette avec les amis des autres cultures, notamment chez les femmes. A Munich, la vie est belle. Ce sont les fêtes de mariages et d’anniversaires, les concerts, la sape, la bière, les femmes, mais aussi les églises. Tout le monde est gai, tout le monde est chic. «On dirait qu’on se retrouve sur des avenues de Dakar»“, me dit un “Bruder“(qui veut dire “frère“, dans le langage commun entre africains). Qu’on vienne de Pasing ou d’Ostbahnhof (gare de l’est) ou de n’importe quelle banlieue de Munich, le point de rencontre est a Hauptbahnhof (gare centrale). Ici, on trimbale à droite, et à gauche. On achète une, deux cartes pour communiquer avec les membres de famille en Afrique et on progresse direction KarlsPlatz Stachus avant de déboucher sur le grand boulevard commercial à MariensPlatz. On contemple les nouveaux arrivages dans des vitrines ou encore on fait quelques achats. A cause de l’abondance de la clientèle et du grand nombre de boutiques, on peut y passer deux à trois bonnes heures. Enfin, il est temps de retourner à la maison. Mais il faut passer d’abord chez TONTON J.K, le Grand Super Marché africain de Munich. Là, on trouve toutes les diversités africaines, à manger comme à boire. Tantine Ady vous accueille avec sourire. Vive l’été à Munich, c’est surtout les dimanches. Généralement, les européens sont moins permanents ce jour et préfèrent se reposer. Ce sont plutôt les Africains qui font le plein des métros et des bus. Ils vont dans leurs églises. A Munich il y a tant d’églises africaines. Tous habillés à l’africaine: boubou, Avo, Nzambala, Mawa, Libaya, etc. Les femmes sont encore plus époustouflantes car elles se font encore plus belles et coquettes avec leurs tresses parfois fantaisistes. L’homme blanc les admire d’un oeil se demandant si l’africain avait un secret dans son accoutrement qu’il ne veut pas partager avec les autres. En attendant “OKTOBER FEST“, la prochaine fête de la bière pendant laquelle les Bavarois seront presque tous habillés en leur tenue traditionnelle, les Africains de Munich y seront eux aussi de la fete. Une fois de plus, une occasion de se défouler, mais aussi de faire la nette différence de culture. Malgré l’admiration pour la tenue africaine, on retrouve quand même quelques immortels snobs qui continuent de biper sur les avenues,en exhibant bas-ventres et cuisses, détruisant cette élégance africaine, en adeptes d’une quelconque mode. DEDI OMBAL. BELGIQUE Adieu à S.E. Mame Balla Sy! TEMOIGNAGES Ly Hibrahima (Bruxelles) Je suis très touché par la mort de notre ambassadeur. SE Mame Sy avait de grandes qualités: gentillesse, droiture, franchise, piété, générosité et assiduité. Il a été un homme de foi et de volonté tout au long de sa vie. C’était une personne qui avait une grande ambition pour la communauté sénégalaise dans le Benelux. Je retiens de lui qu’il a aidé les sénégalais à obtenir leur régularisation quand il officiait en Italie. Mouctar Sow (Ath) L’ambassadeur du Sénégal décède sur son lieu de vacances, à Thiès. S.E. Mame Balla Sy, l’ambassadeur du Sénégal en Belgique est décédé le 1er août dernier, dans la Cité des rails (Thiés). Il y séjournait depuis quelques jours en famille. Le diplomate a succombé à un malaise cardiaque au volant de sa voiture, dans la ville de Thiès située à 70 km de Dakar. C’est sur le chemin de sa résidence privée, sise au quartier 10ème à Thiès, que Mame Balla a été pris par un malaise brusque. Il a stationné son véhicule sur l’accotement de la chaussée avant de s’évanouir. Il est décédé sur place avant l’arrivée des secours. Chaque vendredi, s’il n’était pas en mission, l’ambassadeur du Sénégal venait à la prière de la mosquée de Bruxelles. Il nous rencontrait pour s’enquérir de nos situations personnelles. Pour le rencontrer, nous n’avions pas besoin de demander une audience, sa porte était toujours ouverte. Il a su créer une bonne équipe au niveau de l’ambassade et aujourd’hui ses collaborateurs ne sont pas uniquement des diplomates mais ils sont devenus des amis pour nous et nous nous fréquentons mutuellement. Mohamed BA (Journaliste en Italie) C’est avec une très grande émotion et une forte douleur, que j’ai appris dans l’avion dans lequel je voyageais, à travers un journal, la triste nouvelle de la mort de son excellence Mr. Mame Balla Sy, ambassadeur du Sénégal à Bruxelles. A part qu’il était un grand ami depuis son arrivée en Italie, mais aussi nous avons pu élaborer ensemble beaucoup de choses, en faveur de nos concitoyens sénégalais résidents en Italie. Notre association “Sunugal” dont je suis membre fondateur, a créé une émission radiophonique pour les émigrés et en particuliers pour les sénégalais d’Italie, avec le même nom “Sunugal” dékou Téranga. C’est aussi cette oeuvre que suivait Mame B. Sy, qui ne savait jamais dire non aux autres. En dehors de l’Italie, on continuait à se voir, presque toujours comme en Mozambique, récemment au Ghana durant le sommet de l’Union africaine. Mame Balla était un grand homme de talent, un travailleur, avant d’être un excellent Ambassadeur. J’exprime ma forte douleur pour sa famille: en particulier à sa femme Marième Diop, à son fils Mohamed et sa fille Aicha et à ses proches collaborateurs, quand il était en fonction en Italie: comme Abdou K. Diouf (son conseiller culturel, qui aussi a fait beaucoup et long chemin avec lui) et Bocar Ly (Ministre conseiller -actuellement ambassadeur à Genève) et tout le staff qui était autour de lui. Que Dieu l’accueille dans son Paradis! Humaniste dans l’âme! L e diplomate était en fonction à l’avenue Franklin Roosevelt à Bruxelles avant cette tragédie. Il avait demandé à la communauté sénégalaise du Benelux de créer un cadre supranational regroupant tous les sénégalais vivant dans le Benelux. Pour lui, un tel cadre devrait aider à rendre plus visible cette communauté sénégalaise à l’instar de celles des autres pays notamment l’Italie, la France et les USA. Selon ses compatriotes rencontrés en Belgique, l’ambassadeur sénégalais disait de son vivant que «ce sont les immigrés eux mêmes qui sont les véritables ambassadeurs du Sénégal car étant en contact direct avec les populations des pays d’accueil d’où l’importance de leurs actes au quotidien». Il se préparait à soutenir un protocole de coopération entre la ville hollandaise de Dordrecht et la ville de Saint-Louis du Sénégal dans le cadre de la gestion des eaux afin de venir à bout des problèmes de l’inondation dans cette région de son pays. Le projet est le fruit de l’imagination d’un jeune étudiant sénégalais en Hollande. Né en 1946 à Diourbel, marié à Marième Diop Sylla, Mame Balla Sy était un diplomate de formation et de carrière. Il fut ambassadeur du Sénégal en Italie, puis au siège de l’OUA, actuelle Union Africaine, avant d’être affecté en Belgique où il était ambassadeur auprès du BENELUX. Il a été inhumé le 2 Août dernier dans son village natal, à 140 km de Dakar. A Bruxelles où réside une forte communauté sénégalaise, les témoignages vont dans le même sens: un humaniste nous a quitté. r Hermann Oswald G’nowa AFRICAINS EN EUROPE SEPTEMBRE 2007 17 DIASPORA SENEGALAISE FETE NATIONALE L’ambassadeur du Sénégal en Italie S.E Cheikh Saadibou Fall a offert un diner copieux pour le 47ème anniversaire. “Mieux vaut tard que jamais!”. Le 47ème anniversaire de l’Indépendance du Sénégal a été fêté à Rome, même si certains pensaient qu’elle n’aurait plus eu lieu. S. E. M. Papa Cheikh Saadibou Fall a offert, comme chaque année ,au restaurant «I Cigni», une réception particulière marquée par la présence de la Vice ministre italienne des Affaires Etrangères, Patrizia Sentinelli et de nombreux diplomates africains dont à la tête, le doyen S.E Machel Tabong Kima de la République du Cameroun. L’animation était assurée par le grand Pape Konaté et son orchestre, qui a ravi l’assistance avec sa musique qui a replongé dans l’atmosphère romantiquement nostalgique des grandes nuits de veillées en Afrique. S E Cheikh Saadibou Fall, Mme la Vice ministre italienne des Affaires Etrangères, Patrizia Sentinelli (Ambassadeur du Sénégal en Italie) La présence de Mme Sentinelli, dans une commémoration d’une fête nationale rehausse le Sénégal et prouve les bonnes intentions du Gouvernement Italien pour la relance de la coopération entre les deux pays. Cette relation va être renforcée par la reconnaissance de la grande commission mixte qui était en veilleuse depuis quelques années Profitant de cette occasion, M Fall s’est félicité des nouvelles démarches prises par le Gouvernement Prodi pour la relance de la coopération entre l’Afrique et l’Italie. Reçus pour la première fois par un Chef du Gouvernement italien, les ambassadeurs du Groupe Africain de l’Espoir pour la nouvelle politique italienne sur les relations avec le Continent africain. Durant l’audience le Premier ministre Prodi «a donné des instructions à son conseiller juridique e L’ambassadeur du Sénégal n’a pas manqué de rappeler à sa communauté de respecter les lois de ce pays d’accueil, d’être de bons citoyens mais aussi de viser leurs ambitions. «C’est bien beau de travailler ici mais il faudra penser au retour ». Par conséquent, il leurs demandent d’être de véritables agents de développement pour l’Italie qui les accueillent mais surtout le Sénégal. Il semble que le message de SE commence à être entendu par les compatriotes qui de bons exemples pour les immigrés qui vivent en Italie. Dans ce cadre une réunion a été tenue sur l’égide de l’ambassadeur d’Afrique du Sud pour préparer le prochain Sommet de la diaspora africaine dans le monde. Cette rencontre qui va se tenir en Afrique du Sud, parlera du changement d’attitude des l’immigrés et comment faudrait faire pour que ces derniers deviennent de véritables agents de développement pour le bien de notre continent. S/E Cheikh Saadibou Fall; entour¨du personnel de l’ ambassade à Rome S.E. M. Machel Tabong Kima (Doyen des Diplomates africains) En Italie depuis 17 ans, M Machel Tabong Kima est doyen des ambassadeurs du groupe africain il y a de cela 9 ans. Même s’il se dit fier de son statut de doyen, M Kima confirme que sa tâche n’est pas très facile comme pensent certains. Car dit il, les ambassadeurs viennent de différentes baque cranoun (Des anciens 1ers ministres, des généraux, des professeurs, docteurs en médecine etc.) Le but de cette association, c’est de protéger leurs immigrés mais également de renforcer la coopération entre ce pays et le continent Africain. Revenant sur la fête nationale du Sénégal, M Kima a exprimé sa satisfaction de participer à cette cérémonie symbolique pour tous africains de célébrer la fête de l’indépendant. Etant donner que le Sénégal est toujours considéré comme un exemple dans le continent, c’est un plaisir pour nous de venir communier avec cette communauté. Ainsi, il a félicité son collègue sénégalais pour cette belle ambiance culturelle qui rappelle l’Afrique Fatou Thiam (Etudiante en France) Venue pour la première fois en Italie pour ces vacances d’été, Melle Fatou Thiam a été séduit par la ca- pitale Italienne qui est ville historique. Accompagnée par son oncle Saliou Thiam (Sala) à la réception, elle a exprimé sa joie de rencontrer l’ambassadeur, mais également cette ambiance qui lui rappelle le pays de la téranga (Sénégal) dont elle avait son nostalgie. Parlant de la différence entre les français et les Italiens, Fatou Thiam «C’est la 1ère fois que je viens en Italie mais j’ai comme l’impression que les Italiens sont plus ouverts par rapports aux Français qui sont plus réservés». Elvio Pasca et Ndèye Fatou Seck 18 SEPTEMBRE 2007 AFRICAINS EN EUROPE ALLEMAGNE Rapatrier sans trier! I Une fortune dépensée pour rapatrier un seul immigré! l était 2 heures du matin quand une dizaine de policiers ont frappé à la porte de son dortoir. «Nous sommes venus t´amener à l´aéroport, un avion t´attend làbas», lui ont dit les policiers. «Mais je ne veux pas allez à l´aéroport et surtout pas à cette heure-ci», leur répondit-il. Les policiers se jettèrent alors sur lui, le maîtrisèrent à terre, le ligotèrent dans tous les sens, plastifièrent sa bouche pour empêcher les hurlements et le transportèrent comme on transporte un cadavre, jusqu´à leur fourgon escorté qui attendait dans la cour de la prison centrale de Hannovre, où il était détenu depuis de longs mois et seulement pour cause de rapatriement. De la prison, il est conduit par l´escorte policière à l´aéroport de Francfort où un avion spécial l´attendait pour embarquement. Du fourgon de la police, il sera encore transporté comme un cadavre dans l´appareil qui probablement était un Jet privé loué à l´autorité pour l´opération. C´est vers 7h00 que le décollage eut lieu. Quelques heures après l´appareil se posait à l´aéroport de Casablanca pour ravitaillement avant de décoller de nouveau pour Abidjant où une longue discussion entre autorités ivoiriennes et policiers allemands a inquiété les milliers de passagers à l´aéroport. La police ivoirienne étonnée de voir que l´avion en provenance de l´Allemagne transportait un seul passager à bord dans des conditions inhumaines, était curieuse de savoir qui est ce passager ligoté terriblement à la manière des prisonniers de Guantanamo et escorté par deux pilotes, un médecin et huit policiers. Au total, un équipage de 11 personnes pour un seul individu. Des questions furent donc posées au “détenu” à savoir ce qui l’a fait et qui, il était. Surprise générale des policiers abidjanais à l´aéroport: l´intéressé en question était un burkinabé de 34 ans immigré en Allemagne depuis 1992 oú il s´est marié à une allemande et est devenu père d´une fille de 11 ans. Suite donc à son divorce avec la mère de sa fille, l´autorité lui confisque son permis de séjour et décrète son rapatriement. Il est alors arrêté et détenu en prison pendant 13 longs mois où il devait attendre son rapatriement. Après plusieurs tentatives foirées, compte tenu du fait que les compagnies aériennes refusèrent son embarquement devant son refus de monter lui-même à bord, l´autorité allemande s´est prise la peine de louer cet appareil privé pour organiser le rapatriement vers le Burkina Faso. «Et pourquoi cela? Est-ce une raison pour traîner un humain dans ces conditions?» demandèrent les policiers de l´aéroport à leurs homologues allemands. «Nous obéissons à des ordres conformément à la loi de notre pays. Nous accomplissons simplement une mission qui nous a été confiée», répliquèrent-ils. Finalement, l´aéroport d´Abidjan était obligé de laisser continuer le vol en destination de Ouagadougou, espérant que leurs homologues burkinabés allaient refuser de réceptionner le passager et ne comprenant pas la raison d’une dépense aussi colossale pour seulement rapatrier un homme sans crime, qui a de surcroît sa fille dans le pays. Ce scénario était le sort de Yabré Oumarou, le 26 juillet dernier. C´est vers 17h00 que le jet noir en provenance de Francfort le déposa à l´aéroport international de Ouagadougou devant l´indifférence totale de ces autorités qui ont accepté le prendre sans aucune peine causée à ses accompagnateurs. Et Oumarou qui n´est pas originaire de Ouagadougou, délaissé à lui même sans aucun sous dans sa poche, était obligé de procéder à la mendicité à l´aéroport afin de se payer le transport pour son village. Sa bonne mère en le voyant arriver tout déprimé dans de telles conditions et après avoir écouté son histoire, piqua une crise et succomba quatre jours plus tard. La communauté africaine de l´Allemagne en apprenant cette triste nouvelle, ne comprend plus rien dans l´attitude des états européens quant á leur politique d´immigration. Les contribuables allemands pourraient bien se poser la question pourquoi dépenser près d´une centaine de milliers d´euro pour rapatrier un seul homme. Et de surcroit quelqu’un qui travailait et s´occupait de sa fille qu´il aime bien. Cet argent pouvait bien servir au financement d´un projet de développement ou lutter contre la pauvreté dans le pays de Yabré. Mais malheureusement, il a été dépensé pour causer la mort d´une mère en plus. ISSA SANFO (Allemagne) BELGIQUE Guinéenne menacée d’expulsion Fatoumata Soumah: aujourd’hui la commune, demain le centre fermé. L a guinéenne de 22 ans s’est mariée à Liège. Elle a été arrêtée en France et livrée à la Belgique. La Belgique veut l’éloigner de son époux par une expulsion. Les parents de Fatoumata se préparaient à la marier de force à un vieillard, polygame, très riche en Guinée Conakry. En 2004, elle s’est enfuie pour rejoindre la Belgique à l’âge de 19 ans. La jeune guinéenne avait demandé l’asile politique. Elle s’est mariée à la commune de Liège le 13 février dernier avec un réfugié politique reconnu en Belgique. Pourtant elle a vécu derrière les mûrs des centres fermés du 1er juin au 10 août 2007. Comment en est-elle arrivée là? Fatoumata a rendu visite à une amie résidant à Lille, au nord de la France. Le 1er juin, jour de voyage, Soumah avait son carnet de mariage en poche. Interpellée par la police française, la jeune mariée a fait l’objet d’un contrôle d’identité. Elle a présenté son document de mariage datant de moins de 4 mois. Elle a en outre expliqué aux forces de l’ordre que sa carte de régularisation sera prête dans les tous prochains jours. Discours mal perçu par la police française qui a gardé la guinéenne dans un centre de rétention lillois pendant une semaine. Dénouement heureux? Soumah a été par la suite conduite au centre fermé de Bruges en Belgique où elle a passé quatre jours. Suite a une tentative d’expulsion avortée, l’Office des Etrangers l’a placée au centre 127 bis de Steenokkerzeel. Bénéficiant d’une libération le 27 juin grâce à l’intervention de son avocat, elle restera néanmoins au centre fermé. Motif: le parquet à fait appel de la décision. Une décision qui sera suivie d’une autre: l’expulsion de la jeune mariée. Le parquet conteste le mariage qu’il juge complaisant et exige que l’Africaine retourne chercher un visa dans son pays d’origine. Cette dernière exprime sa crainte de retourner en Guinée et crie sa volonté de vivre avec le mari qu’elle a choisi en Belgique, un pays qui interdit le mariage forcé. Un rassemblement de soutien à Soumah a été organisé devant le Palais de justice de Liège dans la matinée du 10 août, jour du procès en appel. Le tribunal de Liège a décidé que la guinéenne soit libérée. La mariée a quitté le centre 127 bis le même jour. Nul ne sait ce que lui réserve l’Office des Etrangers. Dans tous les cas, Soumah souhaite vivre près de son mari en Belgique. Hermann Oswald G’nowa SEPTEMBRE 2007 AFRICAINS EN EUROPE 19 BURKINA FASO - ALLEMAGNE Amitié et coopération Un groupe de jeunes burkinabés a été invité à passer un mois en Allemagne. Un exemple de la coopération amie. Les Ivoiriens ont doublement fêté le 47e anniversaire de l’Indépendance: le 7 août au siège de l’Ambassade près le Quirinal et le 11 août, à Villa Piccolomini, courtoisement mise à disposition par la Provincia Lazio. En toutes ces deux occasions, tous les Ivoiriens ont fortement et fermement manifesté leur sentiment de relever ensemble le nouveau défi de la paix retrouvée, décrété par l’Accord de Paix signé à Ouagadougou et réaffirmé lors de la cérémonie de la «Flamme de la Paix» à Bouaké. U n grand show pour la célébration du Bûcher de la paix a été organisé à Rome, le samedi 11 août 2007 à Villa Piccolomini, située à la Via Aurelia Antica 164, de 21 h à 3 h du matin. La fête, placée sous le haut patronage de Leurs Excellences les Ambassadeurs de C.I., M. Richard Zady (près le Quirinal) et M. Benjamin Konan (près le Saint-Siège, a vu la présence de Mgr Marie Daniel Dadiet, Archevêque de Korhogo, du Corps diplomatique ivoirien, de plusieurs diplomates africains et aussi d’une délégation de la Province de Rome . La soirée a vu un public fou, multi-ethnique et multiracial, composé en majorité d’Ivoiriens, arrivés de Milano, Perugia, Torino, Napoli, Parma, Firenze et même de Paris. Après l’allocution du neo président de l’AIRL, Dahe Urbain, la parole a été donnée aux deux Ambassadeurs de C.I. et à Mgr Dadiet qui a conclu la cérémonie, . Puis les invités se sont régalés du délicieux buffet ivoirien, apprécié par tous les palais. La fête a continué par une soirée dansante, animée par la star ivoirienne Essy De la Bretonnière, de l’écurie «Zo Gang», directement arrivée de Paris, qui a «enjaillé» tous les invités, emballant l’auditoire avec les époustouflants jeux de reins de son rythme révolutionnaire, baptisé le «ninkin ninkin». M. Urbain Dahe (Président de l’A.I.R.L) Mgr Marie Daniel Dadiet (Archevêque de Korhogo) S.E. M. Richard Zady (Ambassadeur près le Quirinal) M. Urbain Dahe, président de l’A.I.R.L. (Association des Ivoiriens de Rome et Lazio), organisatrice de la cérémonie, a demandé à l’ambassadeur de Côte d’Ivoire en Italie, S.E. M. Zady Gbaka Richard, de transmettre au président Laurent Gbagbo, l’admiration et les félicitations de la diaspora ivoirienne d’Italie car son génie et sa clairvoyance politiques ont réalisé l’Accord de Paix de Ouaga et la «Flamme de la Paix». «La guerre est finie!», a martelé M. Dahe à trois reprises, demandant à l’assistance de reprendre en chœur, cette phrase prononcée par le Président Laurent Gbagbo, lors de son discours à l’occasion de la cérémonie de la «Flamme de la Paix», à Bouaké, le 30 juillet. Le président de l’A.I.R.L. a aussi repris une phrase du discours du Premier Ministre Guillaume Soro: «Si Abidjan est la capitale économique, si Yamoussoukro est la capitale politique, Bouaké est la capitale de la paix!». La fin de la cérémonie de Villa Piccolomini a été marquée par une prière de Mgr Marie Daniel Dadiet, Archevêque de Korhogo (ex-zone assiégée) et président de la Commission Episcopale Nationale Justice et Paix. «Un pauvre a crié, le Seigneur l’a entendu», a dit l’Archevêque, qui, citant aussi les autres chefs religieux absents à cette occasion, a salué «la ferveur priante de toutes les confessions religieuses pour une conclusion salutaire et équitable à la crise ivoirienne», faisant remarquer au passage l’action, mais aussi «l’œuvre de l’Esprit de Dieu, maître de l’histoire des hommes qui a permis aux fils et filles de la Côte d’Ivoire d’aller au Pardon, à la Réconciliation et à la Paix durable». A la fin, bénissant toute la manifestation et confiant le destin du pays entier au ToutPuissant, Mgr Dadiet a conclu: «Bienheureux les artisans de paix. Il seront appelés fils de Dieu». S.E. M Zady Richard a appelé à l’union, en ce virage capital pour la C.I., pour une prise de conscience historique de l’identité ivoirienne et africaine, multiculturelle et interculturelle, ajoutée à la dignité. Contre l’afro pessimisme, citant le Président de l’UA, Alpha Koumaré («Ces deux prochaines décennies, l’Afrique doit assurer son développement et elle a les hommes et les femmes pour y réussir»), il a dit que l’Afrique ne veut plus l’assistance mais travailler et prendre son avenir en main et que la C.I. doit ainsi se réinsérer dans la Communauté internationale pour reprendre la croissance de son arbre du développement, dont les Ivoiriens de la diaspora doivent être des instruments stratégiques. «A chaque génération, ses priorités et son combat. Nos aînés se sont battus pour l’indépendance et la liberté de nos peuples. Il appartient à notre génération de consolider ces acquis et de développer notre pays», a-t-il dit, Il a aussi exhorté à penser autrement les retrouvailles entre Ivoiriens, aller au-delà de la simple fête pour en faire des moments de réflexions sur la contribution des immigrés à la C.I. qui, avec l’Afrique, «compte sur nous pour la stabilité de la sous-région». S.E. M. Benjamin Konan (Ambassadeur près le Saint-Siège) S.E. M. Benjamin Konan a cité un acte de foi du Président Gbagbo, au cours d’une cérémonie religieuse à Koumassi (commune d’Abidjan), invitant tous les Ivoiriens à «demeurer dans la prière pour une sortie de crise réussie». Il a aussi dit que «le développement, que les Ivoiriens appellent de tous leurs væux pour leur pays, ne peut se faire que dans la paix. Il nous faut demeurer en prière pour être en paix avec nousmêmes, en chassant du cæur les sentiments négatifs». Et de souhaiter vivement que «les Ivoiriens soient, à tous les niveaux, des artisans de paix, des serviteurs des intérêts de notre chère Côte d’Ivoire, des hommes du droit et du dialogue». Milton Kwami & Célestin Gnonzion ALLEMAGNE APARECO: Assemblée à Cologne Alliance des Patriotes pour la Refondation du Congo. L a salle de fêtes située au no 3 sur MelchiorStrasse à Cologne, a connu en début Août une ambiance inhabituelle, avec une très belle ambiance. Venus de tout coin de l’Allemagne (Munich, Stuttgart, Bonn, Mulheim, Essen, Mainz etc... ), les sympathisants et membres de l’Apareco ont répondu très nombreux à l ‘invitation du Président Régional/Apareco Allemagne, M Jean Pierre Bola. M Baudry Bunda, Secrétaire Régional/ Apareco a prit la première parole pour remercier les différentes délégations qui se sont déplacées pour la circonstance, signe de leur engagement et leur détermination dans ce combat. Le Président Régional a quant à lui exhorter les membres à la vigilance, avant de leur rappeler leurs devoirs et obligations. Il a invité également chacun à un engagement sincère personnel et à une participation active pour le bon fonctionnement de l’alliance qui existe depuis 2 ans. Le responsable de l ‘Apareco auprès de l’Union Européenne, M Célestin Lomama en à profiter pour encourager les membres de leur engagement à la lutte de libération que mené Apareco . A rappeler que Apareco est une plate-forme politique qui a vu le jour le 4 Juin 2005 par les Patriotes congolais de la RdC de tous milieux. Elle est dirigée actuellement par M Honoré Ngbanda Nzambo, ancien Ministre de la défense du Zaire (1990-1992), et Conseiller Spécial en matière de sécurité du Président Mobutu (1992-1997). Son objectif est la conjugaison des synergies entre tous les patriotes congolais : hommes et femmes, jeunes et vieux, civils et militaires, laïcs et religieux, en vue de mettre fin à l’occupation du Congo/Zaire et à son exploitation, par les envahisseurs étrangers qui ont réussi par la force ou par la fraude à s’accaparer des institutions politiques du Congo, La rencontre de Cologne avait terminé par le partage d’un verre en signe de retrouvaille et d’amitié entre les membres. Par le Professeur DEDI OMBAL. 20 LETTRES DES LECTEURS SEPTEMBRE 2007 ESPAGNE Amère Almérie! Les immigrés dans un calvaire. L’Almérie, porte d’entrée sud en Europe, depuis son accès à une condition supérieure sur le plan économique grâce à son agriculture, ne cesse de faire l’actualité. La conscience que l’agriculture moderne et industrielle pratiquée dans la province, ces dernières années, a plusieurs inconvénients, est un phénomène universel. P artout on parle et on écrit sur la crise dans les champs de l’Almérie . - départ de la main-d’oeuvre immigrée («La Voz de Almería» 30-112006) - embauche à partir des pays d’origine, (équivalent des contrats OMI en France ) - auberges pour les temporaires («La Voz de Almería» 5-2-2007 ). Et, évidemment on a conscience du manque d’autorité de la part du gouvernement. L’Almérie est une province sans loi, où le plus fort dévore le faible. Il y a une omerta sur les conditions salariales et sociales des principaux travailleurs agricoles, les victimes de la reprise économique de tous les pays du monde, les immigrés. Devant cette situation qui présente de graves problèmes moraux, l’éthique réagit et fait des propositions:il faut prendre parti, se sentir concerné, participer pour améliorer. Mais comment? ● Si l’Etat au lieu de promulguer des lois pour protéger la vie, la liberté ou l’égalité, les promulgue pour exclure? La Loi des Etrangers discrimine toujours une grande partie des immigrés. ● Si la presse locale appuie et amplifie quotidiennement les discours des politiques et/ou des employeurs sans tenir compte de l’opinion des plus vulnérables? En Almérie, les travailleurs, en chair et os continuent à habiter dans des hangars et huttes entre les serres, sans eau, sans électricité ni moindre hygiène, loin des villages. Dénoncer ces conditions, c’est comme commettre un crime. D’accord. Mais comme dans l’Histoire des peuples tout s’explique par des symboles, la grandeur et la soumission, la victoire et la déroute, le bonheur, la prospérité et la misère, tout finit par se savoir , de loin et se publie. Les immigrés du XXIe Siècle sont des parias et leur exploitation ne s’arrête plus à la sortie de l’entreprise; tout est fait pour les ruiner, les fragiliser de plus en plus. Veulent-ils s’acheter une maison?, la banque la leur “facilite”à un prix hors pair. Veulent-ils un contrat de travail? Le patron ou l’avocat le leur fait, contre une somme oscillant entre 500 et 2000 euros. La chaîne de ceux qui profitent de l’immigré est très longue. Maintenant, il y a beaucoup de «spécialistes en migration» Et ça... ne sent pas la magouille? D’accord, continuons, ces choses se taisent. Elles sont contre la pensée d’ici: les autres nous espionnent, alors il faut donner une bonne image de l’Almérie. Cette bonne image, ce sont les politiciens,les maires et les organisations patronales qui la font. C’est ainsi qu’on peut lire, dans La Voz de Almería , «la mairie de Níjar appuie la création d’auberges pour les temporaires. Le Département Immigration encourage le système de logements mis en place par la COAG (Confédération des Agriculteurs et Eleveurs ,en espagnol ),respectivement le 5 février et le 11 mai 2007». Cette façon de présenter les problèmes tend toujours à accuser le travailleur immigré de quelque chose que lui-même ignore. Qui n’aurait aimé avoir un bon salaire et un travail stable? Déjà dans une note de presse publiée en décembre 2006, en réponse à la question «Pourquoi les immigrés partent-ils de la province (de l’Almérie)?», nous apportions cet éclairage de notre organisation syndicale, le SOC (Syndicat des Ouvriers Agricoles), pour expliquer les motivations des immigrés. «Ils ne sont pas des touristes et ils veulent la stabilité,mais quand ils n’ont pas le traitement adéquat,ils sont obligés de partir où ils pensent pouvoir améliorer leurs vies». Et il nous paraît que personne ne le voit ainsi. Maintenant on cherche des stratégies pour réduire le travailleur immigré à l’esclavage. Les agriculteurs sont en train de pousser le gouvernement à signer «des accords de flux migratoires avec les pays comme l’Ukraine pour permettre au secteur agricole de disposer d’une main-d’oeuvre suffisante et légale pour la prochaine campagne. COAG, considère que les successifs procès de régularisation, n’ont pas été positifs, dans la mesure où les temporaires abandonnent l’Almérie après avoir eu leur papier...» («La Voz de Almería» du 11mai 2007). L’exemple de l’emprise PRIMAFLOR, avec les camarades latinoaméricains embauchés depuis leur pays d’origine, à Pulpi (Sud-est de la province de Almeria ), est un désastre à ne pas suivre. Ses victimes sont nombreuses et illégales. Après trois ou quatre campagnes, la toute puissante entreprise se défait d’eux avec la bénédiction de la préfecture. A ce rythme, nous pensons que les agriculteurs de l’Almérie demanderont la réouverture de l’esclavage. Si on se disait la vérité? L’Immigration n’est pas un fait nouveau et n’est pas une réalité propre à l’Afrique, à l’Amérique latine ou aux pays dits du Tiers Monde. C’est un phénomène global qui a commencé avec l’avènement de l’Homme sur terre. Si nous partons du principe que l’Afrique est le Berceau de l’Humanité, nous comprendrons que, sans les migrations, l’Europe, l’Asie, l’Amérique et l’Océanie ne seraient pas peuplées. L’évolution des civilisations doit beaucoup à cette faculté qu’ont eue tous les peuples à échanger leurs respectives habilités. Dresser et franchir les frontières a toujours été une des formes de bâtir les sociétés. Cette dynamique a tracé les frontières et les a modifié,par le biais de traités signés en temps de paix ou imposés aux vaincus à la fin des conflits ,comme nous le rappelle Madjiguéne CISSE dans son Roman «Paroles de sans papiers». De la même manière, les guerres, tribales ou mondiales ont provoqué d’importants mouvements de populations devant la nécessité de fuir la mort, les violences,la pénurie et la misère. L’Europe, le Vieux Continent, fut envahie et occupée par le Gaulois, les Goths, les Francs, les Germains et les Huns. Les traces de ce brassage de peuples sont, aujourd’hui oubliées par ceux qui cherchent la pureté de la race, du peuple, de l’ethnie,de la communauté. L’Europe ferme ses frontières aux misérables de la planète. L’Espagne s’illustre par ses nombreuses lois sur l’immigration. Elle les promulgue et les révise «en faveur des immigrés», entend-on dire. C’est ainsi que ce qui, il y a encore quelques jours, paraissait acceptable, devient aujourd’hui pire. Les immigrés en Espagne ne savent plus à quel saint se vouer; les textes de loi ne sont pas respectés, les conventions collectives non plus. L’Almérie est la capitale de la négation des droits des citoyens étrangers et s’illustre par son machiavélisme, ses agressions souvent impunies, sa mafia et tout ce qui sent l’exclusion maquillée. Et les administrations? Beaucoup sont complices. Le regroupement familial doit retenir notre attention dans la mesure où c’est un droit élémentaire et humanitaire qu’il faut respecter: la vie en famille. L’article 16 de la Loi des Etrangers en Espagne dit: «Les étrangers en situation de résidence régulière ont droit à la vie en famille et à l’intimité familiale, comme prévu par cette loi organique et en accord avec les dispositions des traités internationaux ratifiés par l’Espagne». Dans un autre paragraphe de cette loi on peut lire «le regroupement familial peut être demandé quand on a résidé pendant un an et qu’on a l’autorisation de résider une autre année encore». Le regroupement familial, selon ladite loi, consiste à faire venir le conjoint ou la conjointe, les enfants, mineurs de 18 ans, les parents ou les grands-parents de celui qui regroupe, quand ils sont à sa charge. Théoriquement, c’est super! Mais dans la pratique, le regroupement familial est devenu un casse-tête chinois. .Le travailleur immigré, en plus de réunir les conditions requises plus haut, doit justifier la possession d’un logement suffisant et en condition, avoir des revenus mensuels de 320 euros pour chacun des membres de la famille à regrouper et présenter 6 bulletins de salaire, pour la garantie du poste de travail. Ceci veut dire que pour regrouper 4 personnes, il faudrait avoir 6 bulletins de salaire à hauteur de 1500 euros chacun. Ce qui est impossible pour tous les travailleurs de la province et surtout dans le secteur agricole où exerce la majorité des migrants! C’est ridicule parce le Salaire Minimum Interprofessionnel en Espagne est de 570,60 euros. En Almérie, tout le monde sait que les agriculteurs n’aiment pas déclarer les jours réellement travaillés et ce sont les victimes qui, par ricochet, sont punis. Pauvres immigrés, l’horizon est en train de s’obscurcir. FRANCE P SOS ans papiers à Lille our son retour de vacances, Nicolas Sarkozy a décidé d’employer la manière forte au péril de la vie des sans-papiers de Lille en grève de la faim. Et, quotidiennement, la police de Sarkozy a déchaîné les rafles à Barbès, Montreuil, Goncourt et Belleville, arrestations de sans papiers à leur domicile, etc. Des dizaines de sans-papiers poursuivent une grève de la , entamée depuis le 15 juin et imposée par l’attitude de la Préfecture du Nord qui a arrêté, poursuivi, expulsé des sanspapiers en attente de régularisation depuis des mois voire des années. Devant cette rupture unilatérale et brutale par la préfecture des accords Delarue de 2004, les sans-papiers n’ont eu, en désespoir de cause, d’autre choix que de mettre leurs vies en danger en utilisant l’ultime recours à leur disposition: la grève de la faim. Depuis deux mois, ils ont été raflés trois fois, expulsés de la Bourse du Travail, dispersés aux quatre coins de France, de Toulouse à Rennes en passant par Valenciennes et Bordeaux. Le 21 août, tôt le matin, une vaste opération policière a été menée contre les sans-papiers grévistes de la faim installés devant différents hôpitaux de la métropole lilloise. La 3éme rafle des grévistes de la faim par les SARKO/HORTEFEUX/ CANEPA s’est soldée par l’envoi de 10 guinéens à Roissy pour l’expulsion en Guinée, 25 autres au centre de détention de Lesqin, 4 libérés et 3 disparus. Nous, signataires, protestons contre l’attitude répressive des services de l’Etat Français à l’encontre des «étrangers» définis au faciès et des sans-papiers grévistes de la faim, en particulier. Nous affirmons notre solidarité aux sans papiers de France et à leurs soutiens. Nous appelons à une mobilisation conséquente dans toute l’Europe pour arrêter ces dérives alarmantes du système néolibérale qui maltraite, exclue, expulse en masse des êtres humains dits «non désirables». Et quand le dossier est accepté, dans les 3 mois d’attente administrative, il faut s’armer de patience. Les services consulaires de l’Espagne dans les pays émetteurs des miséreux vous font attendre un an où plus. On ne sait jamais les pauvres que nous sommes, avons la corruption dans le sang. Aucun acte de naissance, aucune copie littérale, aucun certificat de mariage, rien, aucun document émis par les administrations de nos pays d’origine ne sont fiables! Ils peuvent avoir raison, mais de quoi l’immigré est-il fautif, si nos administrations sont tatillonnes, si nos gouvernants, 40 ans après les indépendances, continuent à pratiquer la politique de la main tendue? Trop c’est trop ! Tous les êtres humains doivent avoir les mêmes traitements et les mêmes droits. Honorables Plénipotentiaires, qui de vous accepterait d’être séparé de sa famille pendant 6 ans ou plus? C’est la durée que font les immigrés avant de pouvoir retourner voir les leurs: 3 ou 4 ans d’attente légale avant de pouvoir prétendre solliciter sa régularisation, un an pour renouveler les papiers et enfin demander le regroupement familial. Et si tous les immigrés se révoltaient pour faire respecter leurs droits comme personnes humaines avec comme slogans: «Nous avons le droit d’avoir des droits», «Nous habitons ici, ici nous voulons nos familles», «Non à la séparation forcée des ménages»? Ne serait ce pas légitime? En attendant qu’ils se regroupent, la colère est latente dans la province Sud-Est de la péninsule ibérique. Spitou MENDY (Almeria -Espagne) [email protected] A n’importe quel moment la situation médicale des grévistes peut déboucher sur la mort d’hommes ou des séquelles irréversibles. L’état Français va essayer de les expulser. Et les expulser n’élimine pas ces risques, mais les rend simplement invisibles. Voilà leur objectif: faire disparaître des grévistes de la faim en danger de mort et casser le mouvement des sans papiers. NON aux expulsions ! NON aux centres de détentions pour étrangers ! NON à la chasse aux «étrangers» et à la construction de l’Europ-FortereSSe ! OUI à la libre circulation des personnes! SEPTEMBRE 2007 LETTRES DES LECTEURS 21 MUNICH (ALEMAGNE) Journée panafricaine Quelle stratégie pour sortir l’Afrique du calvaire? Il y a de cela cinquante 50 ans qu’il y eut le premier pas de toute l’Afrique vers l’indépendance avec le Ghana de Kwame Nkrumah en 1957, suivi trois années plus tard (les années 60) par la majorité des autres pays Africains et les derniers, il n’y a de cela que quelques années. Les attentes malheureusement restent jusqu’aujourd’hui des voeux. Les débats actuels ne se thématisent que sur des guerres civiles, la misère, la pauvreté, la famine, les catastrophes naturelles, la dette etc. C’est illusoire de continuer à croire que l’aide à l’Afrique, comme thématisent les différents colloques internationaux, est la solution, le remède à cette Afrique malade. L a vraie solution pour une réelle sortie de crise du continent est le Panafricanisme, qui est un concept et mouvement pour une solidarité de tous les Africains sans distinction d’appartenance ou de croyance, ayant pour but de lutter pour une réelle prise de conscience de cette partie du monde afin qu’ils prennent leur destin en mains, pour reconstruire une Afrique libre, unis et prospère. Une Afrique libérée d’une mentalité d’assistanat, et d’ignorance. En réalité l’Afrique n’a pas besoin d’aide. L’Afrique dispose de tout pour sortir de la dépendance et de sa misère. L’Afrique pourrait être considérée comme une personne qui a, sous son lit, toute sorte de plats délicieux et qui tend la main pour avoir à manger, ignorant qu’il suffit seulement de se courber sous son lit pour avoir tout. L’Afrique doit se réveiller et cela nécessite une lutte panafricaniste et non nationale. Comme récite un dicton Africain.: «Une seule main ne peut pas ramasser de la farine». Une autre Afrique est possible. Cela nous a été démontré par nos leaders panafricanistes dont beaucoup d’entre eux ont sacrifié leurs vies pour cette cause. Ces leaders tels que: W.E.B du Bois, Marcus Garvey, George Padmore, Booker-T. Waschington, Henry Sylvester Williams, James Johnson (Diaspora) , Haile Selasie (Ethiopie) Kwame Nkrumah (Ghana), Sékou Touré (guinée), Patrice Lumumba (R.D.Congo), Gamal Abdel Nasser (Egypte), Jomo Kenyatta (Kenya), Dr. Hastings Banda (Malawi), Obafemi Awolowo, Nnambi Azikiwe (Nigeria), Cheikh Anta Diop (Sénégal) Steve Biko, Miriam makeba, Nelson Mandela (Afrique du sud), Thomas Sankara (Burkina-Faso) etc, nous ont démontrés comment la libération et le développement de l’Afrique est possible. Alors nous, activistes de la Communauté africaine en Allemagne, Afrika Zentrum de Munich e.V., The Voice Africans Forum, Initiative Schwarze Menschen in Deutschland I.S.D.e.V, Réflexions Groupe Congo, Mouvement Sankariste de Munich, conscients du rôle à jouer par la diaspora africaine, pour une Afrique nouvelle, nous pensons organiser une journée Panafricaniste, le 22 Septembre 2007, à Goethe Forum de Munich. Cette conférence vise plusieurs buts: 1°- Rassembler les différents groupes africains en Allemagne, malgré leurs divers objectifs dans une lutte commune pour notre continent. 2°- Nous voulons enfin une prise de conscience de tous les Africains, que l’Africain cesse de se considérer comme un victime, pauvre et incapable de réagir pour son meilleur devenir. Thomas Sankara disait: «Qu’un esclave qui n’est pas capable d’assumer sa propre révolte, ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort, cet esclave répondrait seule de son malheur, s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir. Seule la lutte libère» 3°- Montrer aux citoyens de notre pays d’accueil (Allemagne) qui s’intéressent au thème de la décolonisation, de l’histoire et de la situation actuelle de l’Afrique, une partie de notre histoire dont on ne parle que si peu, la culture et les vraies possibilités du développement de l’Afrique. Par la demander au Gouvernement allemand d’arrêter les déportations des réfugiées africains vers leur pays ou règne une situation non enviable. Nous leur demandons plus de tolérance et de patience. L’Afrique changera un jour ou l’autre! 4°- Adresser nos soutiens et notre solidarité à tout mouvement de résistance Panafricaniste actuel sur le continent. Vu les comportements de certains chefs d’états africains, lors du dernier sommet de l’Union Africaine a Accra au Ghana, le début du mois de juillet 2007, l’on est tenté de dire que le dernier mot, pour une Afrique nouvelle, revient aux peuples africains. 5°- Lancer un appel pour une solidarité politique et agissante entre panafricanistes et alter mondialistes pour une autre Afrique. 6°- Avec le Comité international pour la commémoration du 20 ème anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara au Burkina Faso (2007, année Thomas Sankara), rendre hommage à ce panafricaniste, dont l’oeuvre en quatre années de révolution, sur les plans politique, économique, sociale, sa vision du monde et de l’avenir de l’Afrique, ont fait de lui un panafricaniste qui s’est le mieux identifié aux peuples du continent et à leurs aspirations profondes et légitimes. 7°- Faire passer un message a nos frères et soeurs en Afrique qui tiennent toujours a risquer leurs vies pour atteindre cette Europe close, qu’ils sachent que 70% des africains ici en Europe vivent dans une précarité, soit: sans travail, sans famille, sans argent et parfois même sans logement. Et dans les 30% qui restent, seuls 5% sont fiers de leur salaire ou des conditions de travail. Sans oublier ceux qui sont dans les camps d’asile, et vivent, jour et nuit, dans l’anxieté du risque de déportation, un tourment qui conduit certains de nos frères désespérés a la dépression. Cette journée Panafricaniste du 22 septembre à Munich est une journée ouverte a toutes les personnes intéressées et nous demandons le soutient de tous. Hamado Dipama [email protected] www.panafrikanismusforum.net R.D. CONGO Insécurité! Deux poids, deux mesures! I l est un fait curieux de constater que les autorités au pouvoir à Kinshasa, en République Démocratique du Congo continuent d’être passifs, si pas complaisants quand à la rigueur à appliquer vis -vis des semeurs de troubles et d’insécurités dans l’est du pays, notamment dans les provinces du Nord et Sud Kivu. Et pourtant, ceux-ci sont bel et bien connus et parmi eux Laurent Nkundabatware, le général dissident des Forces Armées Congolaises et ses troupes. Jusque quand les compatriotes de ces deux provinces vont-ils conti- nuer a être objet de tueries, de massacres, d’humiliation ? Jusque quand nos mères, nos femmes, nos soeurs, nos filles vont-elles être objet de viols et d’humiliation ? Jusque quand nos richesses vont-elles être pillées ? Déçue, la population de ces deux provinces se demande aujourd’hui ou se trouvent ceux-la qui leur ont promis et garanti la paix et la sécurité ! L’on se rappelle pourtant qu’au mois de Mars 2007, lorsque Jean Pierre Bemba, le candidat malheureux ayant obtenu 42% des voix a la Parodie électorale de 2006, avait manifesté le refus de fondre sa garde personnelle au sein de l’armée gouvernementale craignant pour sa sécurité´, et l’ultimatum donné étant a son terme, le pouvoir de Kinshasa, appuyé par les Forces Armées Angolaises, avait fait recours a l’usage des armes lourdes et fait pleuvoir des obus sur Kinshasa pour neutraliser les quelques deux cents militaires de Jean Pierre Bemba, faisant ainsi plus de 600 morts. Alors, tout était dit pour justifier cette attaque disproportionnelle : Ce n’est pas par la négociation qu’on va assurer la sécurité de 60 millions de congolais sur toute l’étendue du territoire national .Cela veut dire qu’il fallait à tout prix utiliser la force. Le chef spirituel de l’église “Armée de l’Eternel “, le Révérend Pasteur Kuthino Fernando croupit à ces jours dans la prison de Makala. Il fut accusé d’un faux montage de détention des armes de guerre dans sa résidence. On aurait vite cru que le pouvoir de Kinshasa ne voulait rien entendre de l’insécurité sur le territoire national. Et pourtant... Aujourd’hui, Laurent Nkundabatware, cet officier rebelle de l’armée de la RDC, responsable de nombreuses revendications depuis même l’instauration du gouvernement de transition en 2003, circule en toute liberté et continue de recruter les enfants et les soldats dans son fief de Rutshuru sans être inquiété ni par la Police ni par l’armée congolaise et moins encore par la Monuc. Malgré un mandat d’arrêt international lancé contre lui en Septembre 2005, l’accusant d’être responsable de nombreux crimes ´de guerre et crimes contre l’humanité, Nkunda refuse de rejoindre l’Etat-major in- tégré de l’armée congolaise. Human Right s’était levé contre lui et écrit. “...aussi longtemps que Nkunda est en liberté, la population civile (Nord et Sud Kivu) demeure en grand danger “. Pour rappel des faits :- Nkuda attaque Bukavu en Juin 2004, - il appelle a la désertion aux soldats appartenant a l’ancien RCD-GOMA, intégrés dans l’armée nationale au Nord Kivu en Août 2005, -il attaque plusieurs villes dans le territoire de Rutshuru en Janvier 2006, -il signe un accord de mixage masqué des troupes avec l’ armée congolaise, mais au lieu d’être brassées, c’est à dire mêlées a des soldats de divers camps, ses troupes sont simplement mélangées a des unités non brassées de l’ ex-armée Kabiliste et préfèrent rester au Kivu !Le gouvernement de la RdCongo n’a rien fait pour l’arrêter mais a souvent cherché à négocier. Et Nkunda continue à déstabiliser l’Est et favorise les pillages des ressources. Des lors, la question que l`’on se pose est celle de savoir si la population du Nord et Sud Kivu, qui est devenue “chaire a canon “ de troupes de Nkunda, n a-t-elle pas droit a la sécurité dont faisait allusion les autorités de Kinshasa qui refuse toute négociation ! Le silence et l’immobilisme du pouvoir de Kinshasa, serait-ce l’incompétence ou une complaisance complice en vue d’un dessein caché ? Sinon, comment pourra-ton comprendre autrement, deux poids, deux mesures? Professeur DEDI OMBAL et Madame Lubondo Adolphine( Allemagne) 22 SPORTS SEPTEMBRE 2007 COUPE DU MONDE DE FUTSAL Association congolaise L Dixième place (sur 12) de l’équipe congolaise à Lensk. ’A.Co.Fusa a participé à la Coupe du Monde de futsal qui se déroulait en Russie au mois de juin dernier. Cette compétition regroupait 12 sélections nationales qui ont été réparties dans quatre cités: Mirny, Paraguay, Angleterre, Australie -, Lensk - Belarus, RD Congo, Israël, Nerungry - Russie, Géorgie, Angola - et Yakutsk - Argentine, Catalogne, Espagne. En ce qui concerne le déroulement de la compétition, les deux premiers de chaque série se disputaient les quarts de finales. Les vainqueurs se rencontrent sous forme d’un championnat afin de se classer aux quatre premières places. Les perdants tenteront de se classer entre les 5èmes et 8èmes places. Enfin les équipes n’ayant pu atteindre les quarts de finale se rencontreront afin de se positionner entre les 9ème et 12ème places. Après une défaite face au Belarus, les Congolais, à l’issu d’une rencontre mémorable, n’ont pu obtenir qu’un résultat nul, face à une sélection israélienne, qui s’en est très bien sorti du piège tendu. Ainsi versé dans le groupe devant se disputer des 9ème à 12ème places, les Congolais, enfin acclimatés dans une ville où le soleil ne se couche pas en cette période, remportèrent une victoire face aux Australiens, subirent une défaite face aux Espagnols et terminèrent la compétition par une très belle victoire face à la sélection de Géorgie par le score sans appel de 7 buts à 0. LES RESULTATS CLASSEMENTS Groupe 1 à 4 : Russie, Paraguay, Belarus, Argentine, Groupe 5 à 8 : Angleterre, Calatogne, Israël, Angola, Groupe 9 à 12 : Espagne, RD Congo, Géorgie, Australie. MATCHS DE LA RDC Belarus vs RDC (5 - 0), Israël vs RDC (6 - 6) Australie vs RDC (3 - 4, Espagne vs RDC (2 - 5) RDC vs Géorgie (7 - 0) Si la 10ème place parait décevante, les observateurs ne s’y sont pas trompés. La sélection Congolaise a développé un jeu, apprécié du public et promis à un avenir certain, selon les professionnels du futsal mondial. Pour preuve, le premier but de la rencontre entre la RDC et Israël, conséquence d’une phase incroyable, fut inscrit en 24 secondes. C’est durant la seconde période de cette même rencontre que Junior Kazanza, inscrivit depuis le milieu de terrain, l’un des buts les plus spectaculaires de cette coupe du monde. La délégation Congolaise s’était déplacée avec un arbitre qui, pour la première fois, a officié dans le cadre d’une compétition majeure de l’Association Mondiale de Futsal. La qualité du sifflet congolais fut appréciée par ses pairs. Enfin, le public de Lensk ne s’y est pas trompé non plus. Répondant au chaleureux accueil de cette ville de 26.000 âmes, les congolais se sont montrés disponibles, notamment en prodiguant de précieux conseils aux jeunes footballeurs en herbe de cette localité industrielle. Et ce, avec un professionnalisme qui a jeté aux orties les idées reçues dans ce domaine concernant les sportifs Africains en général et Congolais en particulier. Le seul point noir que nous devons à nouveau souligner est la frilosité des partenaires potentiels quant au soutien d’une sélection nationale, dès qu’ils entendent à l’oreille, le mot «R.D. Congo!» Cette fois encore, ils ont réussi à manquer de réelles opportunités. Ce qui est certain, c’est que l’agenda de la sélection Congolaise s’est encore alourdi de quelques rendezvous pour les mois à venir. En effet des demandes de rencontres amicales émanant du Belarus, d’Israël et de l’Australie ont clairement été formulées. A quoi, il ne faut pas oublier d’y ajouter le calendrier des compétitions Africaines. Après avoir obtenu la Vice Présidence du Comité exécutif au sein de l’Association Mondial de Futsal, par sa participation à cette Coupe du Monde, les dirigeants de l’Association Congolaise de Futsal ont résolument montré leur volonté de positionner le futsal Congolais au plus haut niveau. Et avec l’enthousiasme qui semble ne pas manquer, ils y parviendront. Ndéye Fatou Seck ITALIE Ahmed Barusso Après Kuffuor, un autre footballeur ghanéen à l’ombre du Colisée. L e footballeur ghanéen Ahmed Apimah Barusso (23 ans), ex joueur de Rimini, est un des nouveaux acquis de l’équipe de la Roma. Bien que déjà définie auparavant, ce n’est qu’à l’ouverture du «calcio mercato», le 2 juillet, comme exige la loi, qu’avait été officialisée la tractative qui avait été définie à Photo AP L e vainqueur de la 2ème étape de l’Open international de tennis de Dakar, le togolais Loglo Komlavi déplore l’absence de gros sponsors qui freine le développement du tennis africain. «Je suis persuadé que le tennis africain peut réaliser de gros progrès s’il est accompagné par de gros Trigoria (siège de la Roma), outre le joueur et ses agents, par Mme Mazzoleni, Pradè, le manager sportif de la Roma et Benedettini, le président de l’équipe de Rimini. L’accord a été rejoint au chiffre d’un peu moins de 2 millions pour la co-propriété, passant les derniers doutes sur l’aptitude physique du ghanéen qui, à Rome, gagnera 350.000 euros par an pendant les 5 prochaines années. La tractation avait eu un point mort car la licence de Barussoavait été proposée en entier par Rimini qui, après le déblocage définitif, a reçu le pret du jeune footballeur Simone Palermo qui a un contrat jusqu’en 2011. Kwashie Asafoe TENNIS Victoire du togolais Loglo Komlan. sponsors», déclare-t-il. Et le tennisman togolais de souligner: «Nous avons des jeunes de qualité mais ils plafonnent lorsqu’il faut franchir le palier africain pour un niveau plus relevé». Loglo Komlan, 359ème au classement mondial ATP dit regretter qu’«en Afrique, le niveau des cir- cuits est moins relevé qu’en Europe et les tennismen, qui ont besoin de plus de tournois de haut niveau, n’ont pas de gros sponsors pour les accompagner». Remportant la finale de cette compétition contre le Français Ruby Coco, par 2 sets à o, Loglo Komlan veut franchir de nouveaux paliers en 2008, comptant participer à d’autres circuits au Cameroun, en Italie et en France. Le montant global de la prime du circuit est de 20.000 USD, soit 10.000 USD par étape. Les vainqueurs des deux étapes de la compétition ont empoché chacun 1300 USD et les finalistes malheu- reux 900 U/SD chacun. A l’édition de cette année, ( 23 juillet - 4 août), ont participé 56 joueurs de 16 pays d’Afrique et Europe. L’Open international de Dakar permet de gagner des points et des places au classement ATP. Relançons l’appel aux sponsors. Babacar Sall SPORTS SEPTEMBRE 2007 23 AFRIQUE DU SUD Match pour Mandela! Pélé et Eto’o se sont confirmés fans mordus de Mandela. C es deux vedettes sont habituées à être portées au pinacle par des millions de supporters. Pourtant, quand Pelé et Eto’o se sont retrouvés en présence de Nelson Mandela, l’aura de cette homme a littéralement ébloui les deux stars, transformées en fans. Au cours de cette rencontre, Pelé, qui a fait une parenthèse dans ses vacances en famille pour disputer le match “90 Minutes for Mandela”, a embrassé le grand homme sur la joue. Et O Rey de plaisanter en disant que sa mère lui avait enseigné à saluer de la sorte. Mandela s’est adressé à Pelé en le qualifiant de “Maestro”. Ce à quoi le Joueur du Siècle a répondu: «Non, c’est vous le maestro!» Cette rencontre a produit le même effet chez Eto’o, le triple Footballeur africain de l’année. L’attaquant du Barça a expliqué de la sorte l’impact de Mandela sur sa vie: «Quand j’ai été en difficulté dans ma vie, j’ai toujours pu m’en remettre à deux personnes: Dieu et M. Mandela. C’est pour ça que je suis venu ici». Le Vice-Président de la FIFA Jack Warner a, quant à lui, rendu hommage aux joueurs présents. «Tout pays qui accueille Pelé éprouve une grande joie. Mais voir Pelé et Eto’o en même temps, c’est un rêve qui se réalise. Cela en dit long sur tout le respect qu’ils portent à Madiba et à sa lutte contre le racisme», a-t-il déclaré. Tout sourire, Mandela a même plaisanté avec le Président du Comité organisateur local, Irvin Khoza, en lui demandant: «Et pourquoi vous ne me prendriez pas comme viceprésident?» Le match “90 Minutes pour Mandela” qui s’est disputé au Stade Newlands, a opposé une sélection africaine emmenée par Eto’o à un onze mondial dans lequel il y avait le légendaire Pelé. Des ballons spéciaux ont été fabriqués pour l’occasion, portant le nombre “46664”, le matricule de Mandela en prison: cinq chiffres qui sont désormais le symbole d’une campagne de sensibilisation au fléau du sida. Fifa.com CAMEROUN Lions Indomptables Poste de sélectionneur: une liste de près de 80 candidats! L e choix du sélectionneur des Lions indomptables risque d’être difficile. En effet ils sont plus de 75 techniciens du monde entier à répondre à l’appel à la candidature lancé par la Fédération Camerounais de Football. Les candidats, dont une vingtaine de nationalités différentes (françaises, Italiennes, Camerounaises, Allemandes, Brésiliennes etc.) ont manifesté leur intention d’entraîner l’équipe nationale de football du Cameroun, pour les amener sur le toit du continent lors de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations au Ghana. Le futur entraîneur qui remplacera le Néerlandais Arie Haan, démissionnaire depuis mars 2006, aura comme objectif de rapporter le trophée de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), organisée à partir de janvier prochain, au Ghana. Le Cameroun avait été éliminé par la Côte d’Ivoire, àe la Can 2006, en Egypte, à l’issue d’une série de tirs au but d’anthologie. L’ex sélectionneur Arie Haan, a été critiqué pour ses absences répétées du pays lorsqu’il était sélectionneur. Les Lions ont depuis été pris en charge par son adjoint Jules Frédéric Nyongha, candidat à son propre poste. La Fécafoot avait précisé que le nouveau sélectionneur serait «également en charge de la Direction technique nationale» du football camerounais, avait précisé la Fecafoot. Thiané Fam COUPE DU MONDE U-20 Coach nigérian sanctionné Il avait accusé de racisme des décisions arbitrales. Photo AP S ous la présidence du suisse Marcel Mathier, la Commission de discipline de l’instance faîtière du football mondial, la FIFA, a récemment traité différents cas relatifs à la Coupe du Monde U20, qui s’est disputée, cette année, au Canada 2007. La FIFA a suspendu de toute activité liée au football, pour une période de quatre mois, le sélectionneur de l’équipe des «Aigles Verts» U-20 nigérians, Ladan Bosso, suite à des déclarations de ce dernier. SCRABBLE Un sénégalais champion du monde! Le titre a été décroché à Québec, au Canada. L e championnat du monde Blitz de scrabble (18-25 ans) a été remporté par le sénégalais Mactar Sylla, 22 ans, à Québec (une minute de réflexion de jeu). Après le duo Ndongo Samba Sylla – Arouna Gaye en 2006, Mactar est le deuxième sénégalais à avoir remporté le titre de championnat de monde. La 37ème édition des championnats de monde de scrabble aura lieu l’année prochaine dans la capitale du sénégalaise ( Dakar). Nafi Digo Une amende de 11 000 francs suisses (environ 4,5 millions CFA), frais de procédure compris, lui a été collée. A la conférence de presse après le quart-de-finale «NigeriaChili» disputé à Montréal le 15 juillet 2007, M. Bosso avait affirmé que des décisions arbitrales avaient été motivées par le racisme, propos qualifiés d’atteinte à l’honneur. Les quatre pays représentant l’Afrique (Zambie, Gambie, RD Congo et Nigeria) avaient tous atteint les 8èmes de finale! Les trois premiers pays cités avaient été éliminés à ce stade tandis que le Nigeria avait échoué en ¼ de finale contre le Chili. Après 90 minutes de jeu (0-0), les Super Eagles se sont fait lessiver 4-0 pendant les 30 minutes des prolongations. Le 22 juillet, l’Argentine avait battu la République Tchèque en finale de cette compétition à Toronto 2:1. C’est le sixième trophée des Albicelestes en coupe du monde des équipes U-20. Hermann Oswald G’nowa J’ENVOIE © 2007 WESTERN UNION HOLDINGS, INC. Tous droits réservés. TOUT MON SOUTIEN Transfert d'argent rapide et sûr dans le monde entier.