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dirigeants, savent se souvenir. À la vérité, si les
acteurs de notre histoire récente demeurent les
mêmes, les rôles ont, certainement, changé. Mais ce
qui pourrait inquiéter, ce sont les pratiques, les mises
en scènes, les partitions que chacun d’entre- nous
devrait jouer non pour une fin de l’histoire mais pour
un commencement nécessaire vers un but nécessaire.
Cela suppose que chaque acteur mesure la plénitude
de ses responsabilités et qu’il comprenne que chaque
pas qu’il pose est un pas sacré pour son pays et que
l’histoire de ce pas est l’histoire-pour - l’Afrique.
C’est ainsi que l’Afrique sera plus démocratique et
plus, économiquement et socialement, épanouie.
Le progrès de notre continent dépendra, à coups
sûrs, des mentalités des nouveaux acteurs du
changement, de leurs rôles et de leurs fonctions. On
sait qu’en Afrique, le slogan : «l’homme qu’il faut à
la place qu’il faut» est un leurre. Mais les nouveaux
dirigeants africains se doivent de nous montrer leurs
capacités de dépassement et prouver au monde que
l’Afrique peut sortir des sentiers battus en s’imposant
une éthique de la politique, une éthique de la vie et de
la responsabilité. La question n’est plus de savoir
s’ils réussiront ou pas. Ils doivent réussir, c’est un
impératif catégorique. Le peuple d’Afrique ne veut
plus continuer à être déçu de ses intellectuels devenus
présidents. Les nouveaux dirigeants des États
africains doivent faire leurs possibilités et montrer
que L’AFRIQUE ne doit plus continuer à vivre
d’espérance mais elle doit se res-sourcer d’angoisse et
de certitude. Angoisse du travail et du souvenir de
ceux qui sont morts pour LA RE-NAISSANCE et
certitude du développement économique, social et