POLITIQUES AFRICAINES ET IDENTITÉS Des liaisons dangereuses

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POLITIQUES AFRICAINES
ET IDENTITÉS
Des liaisons dangereuses
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Samba DIAKITÉ
POLITIQUES AFRICAINES
ET IDENTITÉS
Des liaisons dangereuses
« DIFFÉRANCE PÉRENNE »
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dirigeants, savent se souvenir. À la vérité, si les
acteurs de notre histoire récente demeurent les
mêmes, les rôles ont, certainement, changé. Mais ce
qui pourrait inquiéter, ce sont les pratiques, les mises
en scènes, les partitions que chacun d’entre- nous
devrait jouer non pour une fin de l’histoire mais pour
un commencement nécessaire vers un but nécessaire.
Cela suppose que chaque acteur mesure la plénitude
de ses responsabilités et qu’il comprenne que chaque
pas qu’il pose est un pas sacré pour son pays et que
l’histoire de ce pas est l’histoire-pour - l’Afrique.
C’est ainsi que l’Afrique sera plus démocratique et
plus, économiquement et socialement, épanouie.
Le progrès de notre continent dépendra, à coups
sûrs, des mentalités des nouveaux acteurs du
changement, de leurs rôles et de leurs fonctions. On
sait qu’en Afrique, le slogan : «l’homme qu’il faut à
la place qu’il faut» est un leurre. Mais les nouveaux
dirigeants africains se doivent de nous montrer leurs
capacités de dépassement et prouver au monde que
l’Afrique peut sortir des sentiers battus en s’imposant
une éthique de la politique, une éthique de la vie et de
la responsabilité. La question n’est plus de savoir
s’ils réussiront ou pas. Ils doivent réussir, c’est un
impératif catégorique. Le peuple d’Afrique ne veut
plus continuer à être déçu de ses intellectuels devenus
présidents. Les nouveaux dirigeants des États
africains doivent faire leurs possibilités et montrer
que L’AFRIQUE ne doit plus continuer à vivre
d’espérance mais elle doit se res-sourcer d’angoisse et
de certitude. Angoisse du travail et du souvenir de
ceux qui sont morts pour LA RE-NAISSANCE et
certitude du développement économique, social et
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politique s’est transformée en porno-politique ; la
démocratie en démon-cratie. L’éducation en
édulcoration ; le palais s’est transformé en le-lueur
pour n’advenir que comme une plaie béante, puante et
purulente. Il faut craindre que ce qui a tué «l’Afrique
nationaliste» ne tue l’Afrique –plurielle, l’Afrique-
ouverte et émancipée.
Les nouveaux pouvoirs africains pourraient
réussir à condition qu’ils se méfient de l’opium des
intellectuels et qu’ils fassent de l’éthique la mesure de
leur gouvernement et de leurs pouvoirs car,
actuellement, en Afrique, il n’y a plus de repères.
L’ÉTHIQUE n’existe nulle part. Or, qu’est- ce qu’une
société qui a perdu ses repères les plus élémentaires?
Comment mettre fin à ce n-importe-quoi-isme, selon
le mot de Henry Lefebvre? Nous pensons qu’il faut
revoir tout notre système éducatif. La Re-naissance de
notre continent dépendra en totalité de la capacité de
nos ministres de l’éducation nationale, de
l’enseignement supérieur et de la recherche
scientifique ainsi que de celui de la culture,
d’instaurer dans nos établissements scolaires le
changement des mentalités, la re-conversion des
valeurs en donnant à l’éthique toute la place qui est la
sienne. Il ne faut plus poser les mêmes pas. Il faut un
nouvel ordre politique, social et culturel décent en
réconciliant les identités, en déchirant les nasses
identitaires. Pour l’Afrique de demain, chaque pas
compte et tout pas posé doit être un pas d’espoir pour
le vivre-ensemble, mais un pas comme le retour du
même, est un pas perdu et rendra puantes les plaies de
cette Afrique balafrée et en sursis.
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