que pour une personne atteinte de la maladie sur deux et seulement une sur trois au
stade précoce de la démence
6
.
Ce sous-diagnostic concerne environ un malade sur deux. Il est particulièrement
fréquent au stade précoce de la démence, où un malade sur trois seulement est
détecté. En outre, on estime qu'il s'écoule en moyenne une période de deux ans entre
les premiers symptômes caractéristiques et le moment où la maladie est
diagnostiquée
7
. Tout retard ou défaut de diagnostic peut être considéré comme une
« perte de chance » pour les malades.
Le sous-diagnostic présente également des risques indirects pour le malade, tels
que les accidents domestiques ou iatrogènes
8
.
Une autre conséquence importante est probablement le recours plus ou moins
anarchique et inadapté au système de soins et en particulier à l’hospitalisation
d’urgence. Outre le stress qu’il génère pour le patient, le recours au système de soins
peut engendrer des coûts importants qui pourraient être en partie évités.
On peut identifier plusieurs raisons aboutissant à un diagnostic tardif voire à
l’absence de diagnostic :
Tout d’abord la confusion entre cette maladie et le vieillissement cérébral normal.
Cette confusion peut être faite par le médecin, en l’absence d’informations fiables ne
lui permettant pas d’établir le diagnostic dans de bonnes conditions, et par les proches
des malades, en l’absence d’information de la population sur la maladie. Dans ce
dernier cas, cela peut aboutir au non-recours au système de soins et
malheureusement parfois, à des situations de maltraitance.
6 GALLEZ C., La prise en charge de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées, ibid., p. 37 et s.
7
Ce délai serait de seulement dix mois en Allemagne, GALLEZ C., La prise en charge de la maladie d’Alzheimer et des maladies
apparentées, ibid., p.40.
8
Tout médicament a des effets bénéfiques, mais aussi des effets indésirables. Ils peuvent provenir du médicament lui-même, de son
association avec un autre médicament, de son incompatibilité avec le malade ou d'une erreur de prise. C'est ce qu'on appelle
l'iatrogénèse (auparavant nommée iatrogénie) médicamenteuse. Le Dr MOREIGNE préconise de faire de la prévention même lorsque
la maladie est déclarée car de nombreux troubles peuvent accompagner cette pathologie comme les troubles nutritionnels, le
problème de la polymédication, les fausses routes, les chutes… Conseil Economique et Social Régional du Limousin, Compte-rendu
de l’audition du Dr MOREIGNE (centre hospitalier de Guéret), par le groupe de travail « Les enjeux socio-économiques de la
maladie d’Alzheimer et troubles apparentés », 19 janvier 2009.