GRAND ANGLE
janvier 2015 - egis contact
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Pourquoi une ingénierie
de la transition énergétique ?
L’ingénierie de la transition énergétique a pour mission de concevoir
et accompagner les territoires vers une « société moins carbonée,
plus durable », et ainsi créer de la valeur économique, sociale et
environnementale.
La transition énergétique
transforme la ville
C’est une histoire vraie, ou plutôt c’est une
fiction dont chaque composante est déjà
vraie. Celle d’une ville qui, dans les années
2010, a voulu devenir un « territoire à énergie
positive » en créant d’abord un réseau de
chaleur et de froid, à deux sens : l’un délivrant
une énergie géothermique et l’autre récupérant
l’énergie produite par les bâtiments. Puis
vint la création d’un service énergétique
intelligent, qui permettait à ses concitoyens
d’opter, via Internet, pour l’énergie verte ou
non, et même de choisir son tarif. Cette ville
recycle également tous ses déchets, ceux des
restaurants, des usines, de son agriculture
grâce à des petites centrales de transformation
en énergies électrique et thermique. Installées
à proximité des utilisateurs, ces centrales
permettaient d’éviter les transports de déchets
longs et coûteux. Quelques années plus tard, les
véhicules étaient en majorité électriques, leurs
batteries étaient rechargées au « bon moment »
afin d’éviter les surcharges coûteuses sur le
réseau électrique national. L’agriculture et
l’exploitation forestière prospérèrent sur
de larges territoires grâce à de nouvelles
filières énergétiques de biogaz et biomasse, en
réponse à la demande des citoyens qui s’étaient
massivement tournés vers des ressources
locales de très bonne qualité biologique.
Ce ne sont là que des exemples d’actions
menées, la ville peut aller bien plus loin dans
la « décarbonisation ».
L’ingénieur au service d’un projet
de territoire
Ce qui freine la ville décarbonée ? C’est la
complexité de l’action à réaliser, un peu comme
une partition complexe jamais jouée, que chaque
musicien doit déchirer et pour laquelle un chef
d’orchestre doit trouver une « nouvelle manière
de travailler ensemble ». Pour réussir cette
histoire vraie, tous les acteurs (les collectivités,
les institutions, les associations, les habitants,
les chercheurs, les industriels, les banquiers, les
ingénieurs et les architectes…) se sont exprimés.
Chacun dans leur rôle, ils ont recherché le
meilleur pour leur ville, en travaillant tous
ensemble autour d’un objectif commun.
Les sociétés d’ingénierie les ont aidés en les
questionnant, les écoutant, et en leur apportant
des solutions à la fois techniques, juridiques
et financières. Elles ont inventé une nouvelle
manière de travailler ensemble, et ont proposé des
leviers d’action concrets sur le territoire, tels que
l’aide à la décision pour les stratégies énergétiques
territoriales, la maîtrise de la demande d’énergie
par le biais des contrats (délégation, concessions…).
Leur action a également porté sur la réduction de
la consommation via la rénovation énergétique
des bâtiments et des transports incitée par les
politiques d’urbanisme et de transport, mais aussi
à travers la conception et la réalisation technique
de solutions de production d’énergie locales et
renouvelables.
Les ingénieristes ont innové sur les montages de
projet (outils de financement, d’aménagement,
portage juridique de projet…) et ont multiplié
les projets pluridisciplinaires : infrastructure
(construction, transport, réseaux énergétiques
et télécom) et système d’information (éclairage
intelligent, wifi territorial et data, contrôle et
sécurité, trafic et mobilité partagée, gestion des
feux, pilotage en temps réel des consommations
et production d’énergie). Ils ont diusé des pra-
tiques nouvelles pour l’utilisateur : stimulation
par la récompense pour changer les comporte-
ments, vélos en libre-service et mobilités douces,
information multimodale, paiement dématéria-
lisé, smart parking… Quelques projets menés par
Egis illustrent l’apport de l’ingénierie au service
des territoires. n
ÉNERGIE
Lviv en Ukraine :
le chauffage « réinventé »
Lviv, capitale régionale de l’Ouest
ukrainien avec 800 000 habitants,
a confié à Egis une mission d’assistance
technique auprès de l’exploitant
municipal pour réduire de 20 % l’énergie
annuelle consommée.
Dans un contexte national où
l’approvisionnement énergétique par
voie traditionnelle est de plus en plus
difficile, Egis doit accompagner la ville
à devenir plus sobre en énergie et en
eau. Au programme : rénovation des
infrastructures de production d’énergie
et de distribution, limitation de la
consommation d’eau et diminution
des coûts de fonctionnement, tout en
incitant les citoyens à une utilisation
plus responsable de l’énergie.
Vers une rénovation du patrimoine universitaire rennais
Avec 55 000 occupants et un patrimoine
immobilier de 450 000 m² répartis sur huit
campus principaux (à Rennes et en Bretagne),
l’université Rennes1 et l’université Rennes2
ont choisi de s’engager résolument sur
la voie de la transition énergétique : si le poids
constamment croissant des fluides dans
le budget universitaire nécessite l’activation de
tous les gisements d’économie, les universités
ont souhaité plus globalement initier
une dynamique créatrice de valeur et
d’une vision de long terme.
Egis a été missionné par les universités pour
la réalisation d’un Schéma directeur énergie eau
(SDEE) : sur la base d’un diagnostic détaillé du
patrimoine, il s’agit d’établir un plan pluriannuel
d’investissement et une feuille de route de
transition. Le champ d’investigation est large :
la rénovation des bâtiments, la mutation du
réseau de chaleur de l’université, le pilotage
dynamique des équipements techniques des
bâtiments, la mobilisation des usagers pour
la proposition d’actions concrètes concernant
toutes les activités universitaires… L’objectif
est également de renforcer les liens et
la collaboration entre les universités, leurs
territoires et leurs partenaires académiques,
scientifiques et industriels, dans une optique de
mutualisation des moyens et des ressources.
À ce titre, la Caisse des Dépôts, la Ville de
Rennes, Rennes Métropole, la région Bretagne,
l’ADEME et l’Agence de l’eau se sont d’ores
et déjà pleinement investies aux côtés des
universités, en les accompagnant dans le
financement et le pilotage du SDEE. Finalement,
il s’agit d’expérimenter de nouveaux modes de
coopération et de co-construction pour fédérer
l’ensemble des usagers des campus autour
d’un projet commun, pour un environnement de
travail de qualité, et une université durable.
Quelle transition énergétique dans la filière industrielle ?
Le conseil général de la Drôme a confié
à Egis une étude pour la sécurisation
des coûts des charges énergétiques
des entreprises drômoises. Elle a été menée,
à titre d’expérimentation, sur le site industriel
d’un grand papetier, qui représente 44 %
des consommations d’énergie de l’industrie
de la Drôme (gaz et électricité).
Cette étude doit ainsi permettre d’évaluer
les ressources énergétiques mobilisables
dans le territoire, l’optimisation énergétique
du process de production du site ou encore
l’identification des solutions technologiques
pour répondre aux besoins du site étudié,
et plus largement sur le territoire en créant
une nouvelle filière énergétique.
Cette étude entre aujourd’hui dans sa seconde
phase avec, d’une part, la mise en place
des montages opérationnels, et d’autre part
la rédaction d’un guide « d’écologie industrielle
et territoriale ».
OBJECTIFS DU PROJET DE LOI
TE* POUR LA CROISSANCE VERTE
4 Réduction des GES par rapport
à 1990 : 40 % à l’horizon 2030
4
Part d’énergie renouvelable :
32 % à l’horizon 2030
4
Réduction des énergies fossiles par
rapport à 2012 : 30 % à l’horizon 2030
4
Part du nucléaire :
50 % à l’horizon 2025
4
Réduction de la consommation
énergétique finale par rapport
à 2012 : 20 % à l’horizon 2030
Et aussi… le développement de
la mobilité électrique, la rénovation
du parc immobilier basse
consommation en 2050 et mobilité
électrique, l’autonomie énergétique
des DOM.
*Projet de loi transition énergétique.
Centrale thermique à Lviv, Ukraine.
Campus Villejean de l'université Rennes 2.
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