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Concepteur du long terme
Janvier 2015 / N° 37
Être le levier
de l’investissement
dans les territoires
P. 3 : PIERRE-RENÉ LEMAS
Directeur général du groupe Caisse des Dépôts
Des infrastructures
pour relever
le défi économique
P. 16
France - Chine :
cinquante ans
de relations
diplomatiques
P. 19
© EGIS - LAURENT MALET
Egis et les
centres
commerciaux
P. 12
Regards &
convictions
© THINKSTOCK/MUHA04
Algérie
© DAKO FILM
Mutation
Nous vivons cette fin d’année 2014
de façon paradoxale : un marché
français en baisse, une conjoncture
hésitante dans certains des pays où
nous travaillons mais aussi de très belles
opportunités dans beaucoup
de nos métiers.
Nos relais de croissance sont,
à l’évidence, surtout internationaux.
Nous portons une inventivité et une
technicité de l’ingénierie française,
en quelque sorte une « french touch »,
qui est appréciée de nos clients
de par le monde.
L’ÉVÉNEMENT
Grand Prix national
de l’ingénierie 2014
La Philharmonie de Paris
à l’honneur
Paris – Hervé Maurer et Pierre Bock d’Egis
ont remporté le Prix construction et aménagement du Grand Prix national de
l’ingénierie 2014* pour la conception de la
Philharmonie de Paris. Implantée au nord de
© GERARD MONTEAUD
© JEAN CHISCANO
ÉDITO
des structures, du confort aéraulique et acoustique, Egis a rendu compatibles ces différentes
composantes, en créant une parfaite alchimie
entre elles. La maquette numérique, utilisée
au service d’une compréhension parfaite de
l’ouvrage, a permis un dialogue entre tous
les acteurs du projet et les a convaincus de
sa faisabilité.
Le prix récompense ainsi un travail passionné
et de haute technicité !
* Ce concours est organisé conjointement par
le ministère de l’Écologie, du Développement
durable et de l’Énergie, le ministère de
l’Économie, de l’Industrie et du Numérique,
en partenariat avec Syntec-Ingénierie
et avec le concours du groupe Moniteur.
© ATELIERS JEAN NOUVEL & ARTEFACTORY
Le marché français reste cependant
fondamental pour nous. Nous y avons
de très beaux projets, à commencer
par celui du Grand Paris. Et nos
références en France sont déterminantes
pour notre crédibilité hors de nos
frontières.
la capitale, véritable lieu de vie au service de
la musique conçu par les Ateliers Jean Nouvel,
la Philharmonie de Paris est un espace à
l’architecture innovante, très sophistiqué
sur le plan acoustique et esthétique. Pièce
maîtresse du projet, la salle de concert de
2 400 places, conçue pour la musique symphonique, répond aux normes internationales
acoustiques les plus exigeantes.
Tout l’enjeu du projet, dont Egis a assuré la
maîtrise d’œuvre, a consisté en une conjugaison de trois disciplines, chacune représentant
à elle seule un caractère hautement technique et innovant : la structure, l’acoustique
et les fluides. Grâce à une équipe pluridisciplinaire, alliant la maîtrise de la conception
S’il y a un point commun à tous
nos clients, français et internationaux,
c’est que leurs besoins évoluent.
Pour y répondre, il est vital de continuer
à nous transformer et à innover.
Un sujet déterminant d’innovation est
actuellement le BIM (Building Information
Modeling). Nous avons beaucoup
œuvré pour diffuser ce formidable outil
de modélisation numérique dans nos
équipes. Ce sera un atout déterminant
pour appréhender les projets
sur l’ensemble de leurs cycles de vie.
C’est donc sous le signe
d’une transformation maîtrisée
et pleine de promesses que nous
abordons cette année nouvelle.
Nicolas Jachiet
Président-directeur général
Les balcons-nuages flottent dans la salle et ne sont rattachés aux murs qu’en des points discrets.
SOMMAIRE
3 L’ENTRETIEN
avec Pierre-René Lemas, directeur général
du groupe Caisse des Dépôts
« Être le levier de l’investissement dans les territoires »
5/11 GRAND ANGLE
Pourquoi une ingénierie de
la transition énergétique ?
Inciter les citoyens à gérer
leurs déplacements autrement
Accompagner les mutations
territoriales en cours
Premiers essais réussis
pour le Laser mégajoule !
Tangentielle Nord :
nouvelles dessertes
pour les Franciliens
La « city » lyonnaise
en pleine évolution
TLD s’offre une nouvelle
usine « made in Touraine »
2
egis contact - janvier 2015
Le canal du Rove au secours
de l’étang de Berre
Une méthodologie
innovante pour gérer les
aléas sismiques
L’École des mines
de Douai remporte le Prix
engagement durable
Quand les projets
ne sont plus une menace
pour les chiroptères !
Pour un portrait sensible
des territoires
Cassiopée, le nouvel
immeuble d’Egis
à Montpellier
12/15 EGIS EN RÉGION
Centres commerciaux : un poids
économique croissant
en France au fil du temps
16/17 EGIS
DANS LE MONDE
lgérie : des infrastructures nécessaires
A
pour relever le défi économique
18 EXPERTISE
Quand la géothermie a du génie… civil !
19 REGARDS &
CONVICTIONS
rance - Chine :
F
cinquante ans de relations
diplomatiques
20 RENCONTRE
rand Paris Express
G
Rencontre avec les équipes
de maîtrise d’œuvre de la ligne 16
Si vous souhaitez
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merci de nous adresser
votre carte de visite :
Egis
Direction de la communication
15, avenue du Centre - CS 20538 Guyancourt
78286 Saint-Quentin-en-Yvelines Cedex
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ou par mail
[email protected]
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RÉDACTRICE EN CHEF : ISABELLE BOURGUET
RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINT : SABINE MENDY
RÉDACTION : SYLVAIN RESPAUD, AGENCE ROUGE VIF
SECRÉTARIAT DE RÉDACTION : JULIE POMPON
CONCEPTION, RÉALISATION ET FABRICATION :
www.grouperougevif.fr - ROUGE VIF - 23616
CE DOCUMENT EST IMPRIMÉ À16 000 EXEMPLAIRES SUR
DU PAPIER COCOON 100 % RECYCLÉ DANS UNE ENTREPRISE
CERTIFIÉE IMPRIM’VERT
PHOTO DE COUVERTURE : JEAN-MARC PETTINA
CAISSE DES DÉPÔTS 2014
EGIS - S.A. RCS VERSAILLES 70 2027376 - ISSN : 2256-8786
une publication
L’ENTRETIEN
PIERRE-RENÉ LEMAS
© CAISSE DES DÉPÔTS / JEAN-MARC PETTINA
directeur général du groupe Caisse des Dépôts
Être le levier
de l’investissement
dans les territoires
La Caisse des Dépôts fêtera en
2016 son bicentenaire. Quel regard
portez-vous sur ces deux cents ans
d’histoire ?
Pierre-René Lemas : Le bicentenaire ne doit
pas être pour nous uniquement l’occasion de
regarder notre histoire, mais aussi de réfléchir
à nos missions. Pour vous répondre, la Caisse
des Dépôts a été créée il y a bientôt 200 ans,
au lendemain des guerres de l­ ’Empire, pour
rétablir la confiance dans la finance publique
et favoriser le développement de l’épargne
populaire au bénéfice de la Nation.
La responsabilité
d’accompagner
les nouvelles mutations
du XXIe siècle.
Ainsi, il s’est agi de mobiliser cette épargne au
service du redressement du pays sous le sceau de
la foi publique. Au fil de son histoire, la Caisse des
Dépôts a joué, tout comme aujourd’hui, un rôle
discret mais fondamental. Elle a su être novatrice
en anticipant des évolutions sociales essentielles.
Ainsi, elle a accompagné la société dans toutes
les grandes transitions qu’elle a eues à relever :
prévoyance, aménagement du territoire, enseignement, logements, infrastructures de transport… Autant de thèmes, autant d’époques, dont
nous sommes les héritiers directs et avec l’immense responsabilité d’accompagner les nouvelles mutations du XXIe siècle.
Le rôle de cette institution comme
tiers de confiance vous semble-t-il
aujourd’hui renforcé ?
P.-R. L. : La confiance est une valeur fondatrice
pour la Caisse des Dépôts. Elle a su la préserver
et développer ses activités en capitalisant sur
celle-ci. De nombreux métiers sont concernés
au sein de la Caisse des Dépôts qui agit en tant
que dépositaire, consignataire et gestionnaire.
Ces métiers traditionnels de l’établissement
public sont aussi des métiers d’avenir puisque
notre rôle de tiers de confiance sur le long
terme se voit réaffirmé, au quotidien, via les
missions que l’on continue à nous confier.
Les nouveaux mandats que nous avons
obtenus en sont la preuve : le compte
personnel de formation (qui remplacera le DIF
pour tous les salariés), notre rôle d’opérateur
du Programme d’Investissements d’Avenir qui
s’est vu renforcé avec les fonds du deuxième
volet, appelé PIA 2, et les fonds des assurancesvie et comptes bancaires en déshérence dont
nous assurerons la conservation et la gestion.
Quel sens donnez-vous à la
présence de la Caisse des Dépôts dans
le capital de filiales comme Egis ?
P.-R. L. : D’abord, il faut souligner que la Caisse
des Dépôts n’est pas simplement un actionnaire
d’Egis, c’est l’actionnaire de référence, aux côtés
des salariés du groupe. Il y a donc pour moi une
filiation directe d’Egis avec la Caisse des Dépôts
au-delà même de notre histoire commune.
Ensuite, mon message est clair, le groupe Caisse
des Dépôts doit être le levier de l’investissement
dans les territoires, porteur d’emploi et de
compétitivité. Et pour qu’il y ait de bons
investissements, il faut de bons projets et ça,
c’est le travail d’Egis. À travers ses métiers
d’ingénierie et de conseil, Egis intervient dans la
conception des infrastructures et des bâtiments
de demain qui valoriseront les territoires en
intégrant notamment tous les paramètres de
la transition énergétique et écologique et ceux
du numérique.
Comment la Caisse des Dépôts
peut-elle accompagner l’État
et les collectivités territoriales dans
leurs efforts d’investissement ?
P.-R. L. : Les collectivités
locales portent environ
70 % des investissements
publics. Elles ont donc un
rôle prépondérant dans le
dynamisme économique
de la France. Pour faire
face à la baisse des dotations de l’État, la Caisse
des Dépôts doit retrouver
le rôle historique qui était
le sien : elle doit être le levier de l’investissement
dans les territoires. C’est important pour notre
pays, c’est aussi important pour l’activité d’Egis.
prêts permettent le financement à taux réduit
de projets liés à la transition énergétique :
­réhabilitation des bâtiments, transports propres,
énergies renouvelables. Mais il faut également
ouvrir l’accès aux financements européens et
aux nouveaux outils financiers qui ne doivent
plus être limités aux plus grandes ­collectivités.
Pour faciliter la mobilisation de ces fonds,
les directions régionales de la Caisse des Dépôts
seront dès l’an prochain le point d’entrée de
la Banque européenne d’investissement sur
tout le territoire. La Caisse des Dépôts mobilise
également ses fonds propres pour accompagner
les projets dans les territoires. Ce sont plus
Un rôle d’ensemblier auprès
des collectivités, à travers
son savoir-faire en ingénierie
financière, juridique ou technique.
Elle accompagne ainsi les collectivités pour
concrétiser leurs investissements de plusieurs
manières, à commencer par l’enveloppe de prêts
au secteur public local d’un montant initial de
20 Md€. Un an et demi après sa mise en place,
10 Md€ ont déjà été engagés pour financer
des projets d’investissement de long terme
des collectivités, quelle que soit leur taille. Sur
cette enveloppe, 5 Md€ sont dédiés aux « Prêts
croissance verte ». Lancés en septembre, ces
de 300 M€ qui sont disponibles tous les ans
pour investir aux côtés des collectivités et
accompagner leurs projets : participations dans
des sociétés d’économie mixte, financement
de projets locaux en fonds propres… D’où,
aussi, notre réorganisation interne pour bien
identifier ce métier d’investisseur.
Je voudrais enfin insister sur un dernier point.
Le paysage financier des collectivités locales
se complexifie ; le bouclage des tours de table
devient plus difficile. Afin d’appréhender et de
dépasser ces nouveaux enjeux, la Caisse des
Dépôts va encore renforcer son rôle d’ensemblier
(suite p. 4)
janvier 2015 - egis contact
3
L’ENTRETIEN
© TERRE ET BAIE HABITAT
PARCOURS
Pierre-René Lemas, 63 ans,
préfet, est diplômé de l’IEP
(Institut d’études politiques)
de Paris et de l’ENA (École
nationale d’administration) –
1980 - promotion Voltaire.
Il devient directeur de cabinet
des préfets de la Dordogne,
puis du Val-de-Marne dès 1981
et est nommé en 1983
conseiller technique au cabinet
du ministre de l’Intérieur
et de la Décentralisation,
Gaston Deferre,
puis Pierre Joxe.
Au ministère de l’Intérieur,
il est conseiller auprès
du ministre, Pierre Joxe,
en 1988, et directeur de cabinet
du secrétaire d’État en charge
des collectivités territoriales
puis directeur général des
collectivités locales (1989-1992).
Réhabilitation du quartier de La Croix Saint-Lambert à Saint-Brieuc (Bretagne) grâce au fonds Feder (Fonds européen de développement régional),
l’un des principaux financeurs des opérations de rénovation thermique en HLM.
(suite de la p. 3)
auprès des collectivités, à travers son savoirfaire en ingénierie financière, juridique ou
technique. Au-delà de l’investissement dans
les projets des territoires, nous intervenons
également directement dans le financement
des entreprises via notre filiale Bpifrance qui,
en moins de deux ans d’existence, a démontré
tout son dynamisme et son efficacité.
Une des caractéristiques
de la Caisse des Dépôts est la
diversité de ses activités : transport,
tourisme, énergie, immobilier ou
encore financement des entreprises…
La notion de groupe Caisse des
Dépôts est-elle simplement un
affichage financier ou s’appuie-t-elle
sur une réalité industrielle ?
P.-R. L. : Je vous l’ai dit, la structuration du
Groupe est pour beaucoup liée à ses missions
historiques d’intérêt général et à leur développement. Ainsi, si Egis est issue
de la branche autoroutes de la
Scet, la Compagnie des Alpes est
quant à elle l’héritière du plan
Neige lancé par le général de
Gaulle et mis en œuvre par la
Caisse des Dépôts, etc.
Mais cela ne signifie pas qu’il ne
faut pas s’interroger sur notre
organisation et son évolution.
Un travail a été fait pendant un an et demi sur
la stratégie du Groupe avec, à la clé, une série de
feuilles de route thématiques que je reprends
à mon compte sans réserve. J’ai d’ailleurs
rappelé depuis mon arrivée que je souhaitais un
Groupe plus cohérent et offensif. Nous devons
poursuivre ce travail et proposer des offres à
nos partenaires, tirant parti de l’ensemble des
compétences de notre groupe.
– notamment les logements –, l’accompagnement des territoires dans leurs politiques
énergétiques, le financement des infrastructures et de la mobilité durable, le soutien aux
entreprises de la transition énergétique.
Aujourd’hui, je souhaite aller plus loin.
Comprenez-moi bien. La société française,
notre société, doit faire face à deux transitions
majeures dans un futur immédiat : la TEE
et la transition numérique. La TEE est tout
à la fois une transition sociale, urbaine
et technologique et elle fait émerger de
nouveaux modèles économiques.
Le rôle fondamental de la Caisse des Dépôts
est d’être un catalyseur de la TEE et pour
cela, elle doit retrouver ce rôle d’innovateur,
d’incubateur, d’inventeur du futur qui a été
le sien et qui lui a permis d’accompagner les
transitions passées. Voilà l’objectif !
Egis a un rôle de premier plan à jouer dans
cette accélération. La transition énergétique
et écologique est pour une bonne part une
La TEE est tout à la fois
une transition sociale,
urbaine et technologique.
Revenons sur la transition
énergétique et écologique (TEE)
qui figure parmi les priorités
du Groupe : quelles actions
la Caisse des Dépôts mène-t-elle ?
P.-R. L. : Plus qu’une priorité, elle doit devenir
un projet inclusif pour l’ensemble du Groupe.
Quatre axes d’intervention principaux :
la rénovation énergétique des bâtiments
4
egis contact - janvier 2015
question d’innovation technologique et d’ingénierie. La très forte capacité d’innovation,
d’expertise, et le développement international d’Egis sont et seront des atouts majeurs
pour le groupe.
Développer la présence de la
Caisse des Dépôts à l’international
est une de vos ambitions. Quel rôle
Egis, qui réalise plus de la moitié de
son chiffre d’affaires hors de France,
peut-il jouer dans cette stratégie
d’internationalisation de la Caisse
des Dépôts ?
P.-R. L. : Le groupe Caisse des Dépôts a un rôle
à jouer à l’international, c’est indéniable. Un
rôle fédérateur avec ses partenaires institutionnels. Un rôle de catalyseur avec de grands
investisseurs étrangers, notamment les fonds
Un ancrage au plus
près du terrain, au
cœur des réalités,
des équipes
compétentes et
mobilisées,
des vécus culturels
locaux.
souverains, dont nous cherchons à attirer les
financements vers la France. Et un rôle de
développeur pour nos filiales, Egis mais aussi
Transdev ou CNP Assurances.
Egis a franchi de nouvelles étapes dans l’internationalisation de ses activités et de ses
équipes parce que les besoins en infrastructures de transports, en aménagement urbain,
en eau, en énergie sont colossaux dans de
nombreux pays. Cela permet de valoriser le
savoir-faire du groupe Caisse des Dépôts à
l’étranger et démontre sa capacité à accompagner ses clients sur des marchés de croissance, à travailler en équipes multiculturelles,
à évoluer dans un environnement institutionnel propre à chaque pays. Je crois que cette
situation, 50 % du chiffre d’affaires réalisé en
France et 50 % à l’international, est un bon
équilibre pour Egis.
Finalement les atouts d’Egis sont ceux que je
veux redonner au groupe Caisse des Dépôts
dans son ensemble : un ancrage au plus près
du terrain, au cœur des réalités, des équipes
compétentes et mobilisées au sein d’une
communauté de travail, des vécus culturels
locaux qui permettent d’élaborer, de concevoir
des solutions spécifiques et uniques pour les
villes et les territoires. n
Préfet de l’Aisne jusqu’en 1994,
il devient directeur à la
délégation à l’aménagement
du territoire et à l’action
régionale jusqu’en 1995.
Au ministère de l’Équipement,
du Logement, des Transports
et du Tourisme, il est directeur
de l’habitat et de la
construction dès 1996, puis
devient directeur général
de l’urbanisme, de l’habitat et
de la construction (1998-2000).
Directeur général de
l’administration au ministère
de l’Intérieur jusqu’en 2003,
il est ensuite préfet de Corse
et de Corse du Sud, puis préfet
de la région Lorraine
et de la Moselle (2006-2007).
Après avoir été directeur des
Journaux officiels, il devient
en 2008 directeur général
de Paris-Habitat OPH.
Nommé en 2011 directeur
de cabinet du président
du Sénat, Jean-Pierre Bel,
puis secrétaire général de la
présidence de la République
en mai 2012, il est, depuis
mai 2014, directeur général
du groupe Caisse des Dépôts.
GRAND ANGLE
ÉNERGIE
Pourquoi une ingénierie
de la transition énergétique ?
L’ingénierie de la transition énergétique a pour mission de concevoir
et accompagner les territoires vers une « société moins carbonée,
plus durable », et ainsi créer de la valeur économique, sociale et
environnementale.
La transition énergétique
transforme la ville
C’est une histoire vraie, ou plutôt c’est une
fiction dont chaque composante est déjà
vraie. Celle d’une ville qui, dans les années
2010, a voulu devenir un « territoire à énergie
positive » en créant d’abord un réseau de
chaleur et de froid, à deux sens : l’un délivrant
une énergie géothermique et l’autre récupérant
l’énergie produite par les bâtiments. Puis
vint la création d’un service énergétique
intelligent, qui permettait à ses concitoyens
d’opter, via Internet, pour l’énergie verte ou
non, et même de choisir son tarif. Cette ville
recycle également tous ses déchets, ceux des
restaurants, des usines, de son agriculture
grâce à des petites centrales de transformation
en énergies électrique et thermique. Installées
à proximité des utilisateurs, ces centrales
permettaient d’éviter les transports de déchets
longs et coûteux. Quelques années plus tard, les
véhicules étaient en majorité électriques, leurs
batteries étaient rechargées au « bon moment »
afin d’éviter les surcharges coûteuses sur le
réseau électrique national. L’agriculture et
Les sociétés d’ingénierie les ont aidés en les
questionnant, les écoutant, et en leur apportant
des solutions à la fois techniques, juridiques
et financières. Elles ont inventé une nouvelle
manière de travailler ensemble, et ont proposé des
leviers d’action concrets sur le territoire, tels que
l’aide à la décision pour les stratégies énergétiques
territoriales, la maîtrise de la demande d’énergie
par le biais des contrats (délégation, concessions…).
Leur action a également porté sur la réduction de
la consommation via la rénovation énergétique
des bâtiments et des transports incitée par les
politiques d’urbanisme et de transport, mais aussi
à travers la conception et la réalisation technique
de solutions de production d’énergie locales et
renouvelables.
l’exploitation forestière prospérèrent sur
de larges territoires grâce à de nouvelles
filières énergétiques de biogaz et biomasse, en
réponse à la demande des citoyens qui s’étaient
massivement tournés vers des ressources
locales de très bonne qualité biologique.
Ce ne sont là que des exemples d’actions
menées, la ville peut aller bien plus loin dans
la « décarbonisation ».
L’ingénieur au service d’un projet
de territoire
Ce qui freine la ville décarbonée ? C’est la
complexité de l’action à réaliser, un peu comme
une partition complexe jamais jouée, que chaque
musicien doit déchiffrer et pour laquelle un chef
d’orchestre doit trouver une « nouvelle manière
de travailler ensemble ». Pour réussir cette
histoire vraie, tous les acteurs (les collectivités,
les institutions, les associations, les habitants,
les chercheurs, les industriels, les banquiers, les
ingénieurs et les architectes…) se sont exprimés.
Chacun dans leur rôle, ils ont recherché le
meilleur pour leur ville, en travaillant tous
ensemble autour d’un objectif commun.
Les ingénieristes ont innové sur les montages de
projet (outils de financement, d’aménagement,
portage juridique de projet…) et ont multiplié
les projets pluridisciplinaires : infrastructure
(construction, transport, réseaux énergétiques
et télécom) et système d’information (éclairage
intelligent, wifi territorial et data, contrôle et
sécurité, trafic et mobilité partagée, gestion des
feux, pilotage en temps réel des consommations
Centrale thermique à Lviv, Ukraine.
Avec 55 000 occupants et un patrimoine
immobilier de 450 000 m² répartis sur huit
campus principaux (à Rennes et en Bretagne),
l’université Rennes 1 et l’université Rennes 2
ont choisi de s’engager résolument sur
la voie de la transition énergétique : si le poids
constamment croissant des fluides dans
le budget universitaire nécessite l’activation de
tous les gisements d’économie, les universités
ont souhaité plus globalement initier
une dynamique créatrice de valeur et
d’une vision de long terme.
Egis a été missionné par les universités pour
la réalisation d’un Schéma directeur énergie eau
(SDEE) : sur la base d’un diagnostic détaillé du
patrimoine, il s’agit d’établir un plan pluriannuel
d’investissement et une feuille de route de
transition. Le champ d’investigation est large :
la rénovation des bâtiments, la mutation du
réseau de chaleur de l’université, le pilotage
Quelle transition énergétique dans la filière industrielle ?
© PETER ZELEI
Le conseil général de la Drôme a confié
à Egis une étude pour la sécurisation
des coûts des charges énergétiques
des entreprises drômoises. Elle a été menée,
à titre d’expérimentation, sur le site industriel
4 Part du nucléaire :
50 % à l’horizon 2025
4 Réduction de la consom
mation
énergétique finale par rap
port
à 2012 : 20 % à l’horizon 203
0
Et aussi… le développem
ent de
la mobilité électrique, la
rénovation
du parc immobilier basse
consommation en 2050 et
mobilité
électrique, l’autonomie én
ergétique
des DOM.
*Projet de loi transition éner
gétique.
et production d’énergie). Ils ont diffusé des pratiques nouvelles pour l’utilisateur : stimulation
par la récompense pour changer les comportements, vélos en ­libre-service et mobilités douces,
information multimodale, paiement dématérialisé, smart parking… Quelques projets menés par
Egis illustrent l’apport de l’ingénierie au service
des territoires. n
dynamique des équipements techniques des
bâtiments, la mobilisation des usagers pour
la proposition d’actions concrètes concernant
toutes les activités universitaires… L’objectif
est également de renforcer les liens et
la collaboration entre les universités, leurs
territoires et leurs partenaires académiques,
scientifiques et industriels, dans une optique de
mutualisation des moyens et des ressources.
À ce titre, la Caisse des Dépôts, la Ville de
Rennes, Rennes Métropole, la région Bretagne,
l’ADEME et l’Agence de l’eau se sont d’ores
et déjà pleinement investies aux côtés des
universités, en les accompagnant dans le
financement et le pilotage du SDEE. Finalement,
il s’agit d’expérimenter de nouveaux modes de
coopération et de co-construction pour fédérer
l’ensemble des usagers des campus autour
d’un projet commun, pour un environnement de
travail de qualité, et une université durable.
© ELECTZIK
Lviv, capitale régionale de l’Ouest
ukrainien avec 800 000 habitants,
a confié à Egis une mission d’assistance
technique auprès de l’exploitant
municipal pour réduire de 20 % l’énergie
annuelle consommée.
Dans un contexte national où
l’approvisionnement énergétique par
voie traditionnelle est de plus en plus
difficile, Egis doit accompagner la ville
à devenir plus sobre en énergie et en
eau. Au programme : rénovation des
infrastructures de production d’énergie
et de distribution, limitation de la
consommation d’eau et diminution
des coûts de fonctionnement, tout en
incitant les citoyens à une utilisation
plus responsable de l’énergie.
4 Réduction des GES pa
r rapport
à 1990 : 40 % à l’horizon 203
0
4P
art d’énergie renouvelab
le :
32 % à l’horizon 2030
4R
éduction des énergies fos
siles par
rapport à 2012 : 30 % à l’ho
rizon 2030
Vers une rénovation du patrimoine universitaire rennais
© EGIS - OKSANA K
Lviv en Ukraine :
le chauffage « réinventé »
OBJECTIFS DU PR
OJET DE LOI
TE* POUR LA CROIS
SANCE VERTE
d’un grand papetier, qui représente 44 %
des consommations d’énergie de l’industrie
de la Drôme (gaz et électricité).
Cette étude doit ainsi permettre d’évaluer
les ressources énergétiques mobilisables
dans le territoire, l’optimisation énergétique
du process de production du site ou encore
l’identification des solutions technologiques
pour répondre aux besoins du site étudié,
et plus largement sur le territoire en créant
une nouvelle filière énergétique.
Cette étude entre aujourd’hui dans sa seconde
phase avec, d’une part, la mise en place
des montages opérationnels, et d’autre part
la rédaction d’un guide « d’écologie industrielle
et territoriale ».
Campus Villejean de l'université Rennes 2.
janvier 2015 - egis contact
5
GRAND ANGLE
© LDPROD - THINKSTOCK
MOBILITÉ
Inciter les citoyens à
gérer leurs déplacements
autrement
En 2008, l’État néerlandais décide de mobiliser des fonds européens
pour développer de nouvelles solutions de mobilité dans le but
de fluidifier la circulation sur les autoroutes et voies péri-urbaines
aux heures de pointe. Après cinq ans d’expérimentation,
certains de ces projets pilotes sont aujourd’hui arrivés à maturité
et entament une nouvelle phase de déploiement. Focus sur
l’approche de BNV Mobility, une nouvelle société d’Egis.
« Il existe de nombreuses études de trafic routier
et on sait notamment qu’en le réduisant de
10 %, on parvient à rendre fluide une autoroute
congestionnée », explique Elena Umanets,
en charge du développement de services
innovants de la mobilité à Egis Projects. « Pour
faire évoluer les habitudes de déplacement des
usagers, nous sommes partis du principe qu’il
serait plus efficace de susciter leur adhésion
plutôt que de les contraindre, par exemple en
rendant la circulation payante. Nous avons donc
chargée du
développement de
services innovants
de la mobilité
à Egis Projects
conçu un dispositif dans lequel les utilisateurs
qui accepteraient de modifier leur comportement
seraient récompensés. » Une idée qui a fait recette
puisque BNV Mobility a remporté cinq appels
d’offres aux Pays-Bas afin de mettre en œuvre
des projets pilotes sur des durées de 8 à 12 mois.
Détecter, identifier, sélectionner,
vérifier puis récompenser
les bonnes pratiques
Le système est une sorte de péage positif :
lorsque les automobilistes acceptent de ne pas
utiliser leur véhicule aux heures de pointe, soit
en différant leur trajet soit en ayant recours
au transport en commun, à un autre système
de transport ou au covoiturage, ils touchent
une gratification de quelques euros (de 3 à
8 euros). L’opération a été lancée par une
campagne de communication dans les régions
concernées. Des courriers et des mails ont
expliqué le principe et proposé aux habitants
de participer. La condition ? Effectuer au
moins quatre trajets réguliers par semaine.
« Pendant deux mois, les participants ont été
sélectionnés, les plus faciles à identifier étant ceux
qui effectuent des allers-retours domicile/
travail. Avec leur accord, nous nous sommes
fait confirmer leur emploi du temps par
leur employeur afin de constituer une base
d’immatriculations pertinente. Pour mettre en
place un contrôle fiable, simple et le moins onéreux
possible, plusieurs solutions technologiques
ont été déployées selon le type de projet :
identification des véhicules, via les réseaux de
caméras existants ; des déplacements, grâce
au GPS des smartphones ou celui des boîtiers
embarqués », complète Elena Umanets.
Vous avez dit « smart city » ?
Du public au privé
Le système, développé à Rotterdam, rassemble
12 000 participants ; 4 100 trajets sont évités
chaque jour et on constate 30 % de participation en moyenne par jour pour un crédit de 3 €
en cash ou de 3,50 € sur une carte de transport.
Fort de cette réussite, l’État néerlandais souhaite
faire évoluer le modèle économique pour passer
d’abord à un cofinancement public/privé puis à
une prise en charge totale par le secteur privé.
« À Rotterdam, la meilleure gestion du trafic routier désengorge l’accès au port, ce qui bénéficie aux
transporteurs. Il est donc normal que les sociétés privées qui en profitent participent au financement de
ces opérations. On a aussi assisté à la réduction du
nombre d’accidents : c’est un bonus que les sociétés
d’assurance peuvent reverser dans le système », s’enthousiasme Elena Umanets. Des partenariats
restent aujourd’hui à nouer qui pourraient rapporter des « primes » très diverses à l’instar des cartes
de fidélité. Pour Egis, l’enjeu est aussi d’exporter
ce concept hors des Pays-Bas, notamment dans
les pays dans lesquels le groupe commercialise
déjà d’autres services sous la marque Easytrip. n
XAVIER ODOLANT,
directeur des stratégies
de développement
à Egis Projects
Attractive, durable, numérique… c’est incontestable, la ville intelligente
séduit. Au-delà des effets de mode, quel est son réel avenir ? Énergie, eau,
télécoms, transport, mobilité urbaine, déchets, « utilities », tous ces domaines
sont impactés. Comment Egis se positionne-t-il sur ce marché ?
Deux questions à Xavier Odolant, directeur des stratégies de développement à Egis Projects et notamment
des nouveaux services.
© COURTOISIE. B. MATYJASIK, EGIS
Alors que le concept de ville intelligente émergeait, nous
voulions, à travers cette étude, identifier quels services
avaient une réelle valeur ajoutée. Pour développer notre
offre, nous avons choisi de raisonner sur l’ensemble de la
chaîne de valeur des infrastructures, hors construction,
en recherchant des solutions sur mesure, au lieu de travailler sur le développement d’une plateforme informatique unique. Nous partons donc du territoire et de ses
attentes, au lieu de partir de l’outil. Pour Egis, il est clair
que l’utilisation des technologies de l’information et de la
communication (TIC) doit d’une part permettre aux usagers de mieux vivre la ville et d’autre part, aux territoires
de mieux la gérer.
Pouvez-vous nous donner un exemple précis
de la nécessité de cette double commande ?
Palette des nouveaux services dans la ville : éclairage intelligent,
wifi territorial et data, trafic et mobilité partagée, smart parking, etc.
6
En 2011, Egis a lancé une étude
pour comprendre quels services pouvaient
être intégrés dans la ville intelligente.
Qu’en avez-vous conclu ?
egis contact - janvier 2015
Aujourd’hui, on parle beaucoup du stationnement intelligent en voirie. Un des éléments de la chaîne de la valeur
consiste à informer les automobilistes, par le biais de leur
smartphone notamment, des places disponibles à proximité de l’endroit où ils souhaitent stationner. Si on ne
prend en compte que le service proposé au client, on peut
penser que c’est un progrès. Mais si on observe le gain pour la
collectivité, on est plus circonspect. À Paris, environ 25 %
des conducteurs circulant aux heures de pointe sont à la
recherche d’une place de parking. Par ailleurs, environ
80 % des places de parking sont utilisées en France sans
que les usagers acquittent le stationnement payant. Dès
lors, comment les collectivités peuvent-elles financer ce
nouveau service ?
Pour nous, la solution consiste à rechercher, dès la conception
du projet, l’optimisation des recettes. Dans ces exemples, selon
le territoire, on peut décider de faciliter la collecte des recettes
de stationnement, de mieux les contrôler ou d’en améliorer
la rentabilité. Cette bonne gestion doit aussi contribuer à
financer la remontée d’autres informations, comme celles
visant la qualité de l’air ou la propreté de la ville via des
capteurs additionnels… Tout ceci s’inscrit dans une démarche
RSE (responsabilité sociétale des entreprises) et a pour
ambition d’offrir à tous une meilleure qualité de vie.
© BORIS-YVAN DASSIE
Imaginer un système incitatif
ELENA UMANETS,
© LAURENCE CANDORE
L
es Pays-Bas sont l’un des pays européens qui ont la plus forte densité
de population. Autre particularité ?
Pratiquement toutes ses liaisons
routières sont gratuites. Comment
réduire le trafic aux heures de pointe sans
installer d’infrastructures routières supplémentaires ? BNV Mobility propose une solution innovante : appliquer à la mobilité le
système des heures pleines/heures creuses
employé pour l’énergie… avec un petit bonus !
CONSEIL
Accompagner
les mutations territoriales en cours
Les effets combinés des recompositions territoriales en cours et de la crise des finances
publiques amènent les collectivités à faire évoluer significativement les politiques qu’elles
développent, particulièrement en matière d’aménagement urbain. Egis les accompagne
pour définir leurs stratégies territoriales et, grâce à la modularité de son ingénierie,
pour leur matérialisation dans des projets réalistes.
Les principaux défis à relever
sont au nombre de trois :
© MAIRIE DE NEUILLY-SUR-MARNE
L
Trouver de nouveaux montages pour préserver les finances publiques locales sans entraver le développement économique
Les dernières élections municipales ont mis
sur le devant de la scène cette question de
l’investissement dans les grands projets :
les nouveaux mandats municipaux des
petites comme des grandes agglomérations
françaises et des futures métropoles seront
sans aucun doute marqués par les logiques
gestionnaires, soucieuses de l’équilibre
budgétaire qui pourrait se faire au détriment
des investissements. Toutefois, les collectivités
sont les premiers pourvoyeurs d’activité pour
les entreprises locales, il est donc impératif
qu’elles continuent à investir.
Au-delà de l’étalement des projets, du recours à
l’emprunt, la question du montage des projets,
des tours de table financiers et la recherche de
montages adaptés et souples deviennent des
enjeux majeurs, sources d’innovations dans
les rapports entre le public et le privé et les
nouvelles formes de partenariats élargis.
Élaborer une hiérarchisation et une programmation stratégique des projets au service du développement économique et social
du territoire
L’élaboration de « projets de territoire », de
visions prospectives de long terme permet
aux collectivités de se représenter leur
territoire et de lui donner une ambition, lui
définir une « trajectoire » de développement.
L’enjeu réside aujourd’hui dans la capacité
de penser l’avenir du territoire comme une
orchestration des projets qui s’y développent,
© HENRY SALOMÉ
a France est en train de vivre des
évolutions institutionnelles et territoriales majeures. Il serait trop
simple de ne lire les recompositions en cours que sous l’angle de
l’optimisation financière. En effet, d’une part
les économies directes engendrées ne seront
pas forcément à la hauteur des espérances à
très court terme. D’autre part, ces projets ne
seront des réussites que s’ils s’accompagnent
de visions territoriales renouvelées, de stratégies de développement partagées avec
les forces vives, articulées autour de projets d’investissement optimisés techniquement et financièrement, tout cela dans des
contextes de transition énergétique et numérique majeurs. Une dynamique nouvelle est
en train de se mettre en place dans laquelle
Egis entend prendre toute sa place au travers
notamment de ses équipes Conseil.
Les évolutions majeures de recomposition des
périmètres (région, schémas départementaux
de coopération intercommunale, schéma de
mutualisation, développement des communes
nouvelles) et de redistributions financières
(baisses des dotations et péréquation
horizontale) remettent en cause la façon
dont se produit aujourd’hui le service
public et dont s’imaginent et se financent
les grands projets d’investissement. Depuis
la planification jusqu’à la réalisation des
projets, une nouvelle chaîne de relations est
en train d’émerger, faisant intervenir des
besoins d’accompagnement supplémentaires.
Il s’agit aujourd’hui pour les collectivités de se
doter de projets de territoires dans lesquels
l’articulation entre la vision politique et la
gestion au quotidien soit plus présente et
dans lesquels la question financière ne soit
plus éludée ou différée.
Egis accompagne la Ville de Neuilly-sur-Marne sur l’opération de la ZAC Maison Blanche (60 ha et 330 000 m2)
depuis l’émergence jusqu’à la signature de la concession d’aménagement avec l’AFTRP de 2009 à 2014.
qu’ils soient publics ou privés, et de fédérer
autour d’eux une dynamique territoriale
élargie à l’ensemble des partenaires potentiels.
Il s’agit de passer du projet de territoire statique à la stratégie dynamique : de passer du
point à l’horizon à la flèche pour y parvenir.
Concevoir des projets qui concilient le
durable avec l’évolutif
Il existe une discordance temporelle entre
le temps de la stratégie, celui du mandat
politique et celui des acteurs locaux. Le cap
doit être clair sans pour autant figer les actions
par des documents réglementaires et des
visions prospectives de long terme. Chacun
doit pouvoir s’inscrire dans la construction
du même édifice, ce qui suppose d’introduire
de nouvelles notions de durabilité, de
réversibilité et de mutualisation. Il s’agit de
réconcilier la prospective et l’action, le court,
le moyen et le long terme en sachant trouver
des solutions évolutives à tous les niveaux :
celui de la crèche qui pourra devenir foyer
de troisième âge, celui de la rue partagée
dont la répartition de l’espace varie suivant
les périodes de la journée, celui du bâtiment
hospitalier devenant un hôtel, celui du
parking mutualisé, etc.
Egis fait le pari que l’évolution du fonctionnement des collectivités locales nécessite
un renforcement de son positionnement de
conseil transversal sur des missions associant les dimensions stratégie, planification,
concertation, juridique, montage, finance aux
dimensions d’ingénierie plus traditionnelles
du groupe.
Ses équipes Conseil accompagnent ainsi un
ensemble de clients publics et privés, nationaux comme internationaux, dans leurs choix
de priorisation et de programmation optimisée
des projets, de recherche du meilleur montage,
de mise en place des bons tours de table, de stratégies de concertation, de calcul de rentabilité
financière, etc., en impliquant l’ensemble des
savoir-faire d’Egis, car il apparaît de plus en plus
indispensable de réfléchir le développement des
territoires de façon systémique incluant la technique, la finance et la gouvernance comme des
éléments structurants de la réussite des projets
et de l’attractivité des territoires. n
Hôpital Bichat à Paris : l’exemple d’une mutation à programmer.
janvier 2015 - egis contact
7
GRAND ANGLE
ÉNERGIE
Premiers essais réussis pour le Laser mégajoule !
4 170 000  m3 de béton
et 20 000 tonnes
d’acier utilisés pour la
construction du bâtim
ent
41
40 000  m² d’emprise au
sol
4 Plus de 8,3 millions
d’heures de travail.
Et si l’on pouvait reproduire en laboratoire des conditions physiques
analogues à celles engendrées par l’explosion d’une arme nucléaire ?
C’est tout l’enjeu du Laser mégajoule (LMJ), situé près de Bordeaux,
installation principale du programme militaire français « Simulation ».
Le 23 octobre 2014 marque une étape importante, celle des premiers
essais réalisés en présence de Manuel Valls, Premier ministre.
A
au monde, capable de délivrer une énergie
lumineuse d’1,8 mégajoule sur une micro-cible
de seulement quelques millimètres.
La réalisation des bâtiments a nécessité une
politique industrielle ambitieuse, à laquelle
Egis a pris une part active depuis plus de
dix ans, des premières études jusqu’à la direction des travaux. Jusqu’en 2018, le groupe assurera par ailleurs les missions de coordination
des activités de montage, d’essais et d’exploitation intermédiaire du projet, ainsi que l’assistance à la maîtrise d’œuvre pour la réalisation
des aménagements complémentaires au LMJ.
« Cette opération constitue pour Egis l’opportunité
de démontrer un savoir-faire et une expertise
de haut niveau, dans le cadre d’un programme
industriel intégrant un système complexe
nucléaire touchant à la défense nationale », précise Philippe Frey, directeur de la branche
Bâtiments France d’Egis, et responsable du
projet. « À tout point de vue, le Laser mégajoule
est un projet scientifique et technique de référence pour le groupe. »
Pour permettre l’exploitation sécurisée de
l’installation, il a fallu tenir compte de plusieurs objectifs techniques dès la construction
du bâtiment : la stabilité, la protection biologique, le respect de la réglementation des INB
(installations nucléaires de base), l’installation
des servitudes (énergie, ventilation). « Plus
d’une centaine d’ingénieurs et techniciens d’Egis
ont contribué à cette opération depuis 1999, et
certains poursuivront leurs missions encore
pour quatre ans », ajoute Philippe Frey qui
remercie également le CEA pour cette expérience professionnelle et humaine unique.
Rappelons qu’au-delà de ses applications militaires, ce projet d’envergure ouvre un champ
d’investigations dans des disciplines scientifiques fondamentales : physique nucléaire,
production d’énergie (fusion contrôlée) et
astrophysique notamment. n
© DIDIER FOSSE VERTIGO
© CEA
vec l’arrêt en 1996 des essais
nucléaires en conditions réelles, la
France a entrepris un ambitieux
programme de 3,5 milliards d’euros, porté par la direction des applications militaires du Commissariat à l’énergie
atomique et aux énergies alternatives (CEA).
Il est destiné à garantir la pérennité de la dissuasion nucléaire par simulation numérique.
C’est au cœur d’un vaste complexe de 700 hectares, au Barp en Gironde, que se dresse le Laser
mégajoule au sein d’un bâtiment aux dimensions pharaoniques (300 m de long pour 160 m
de large). C’est l’un des lasers les plus puissants
Vue extérieure du LMJ.
Le porte-cible inséré à l'intérieur de la chambre d’expériences.
TRANSPORTS FERROVIAIRES
Tangentielle Nord : nouvelles dessertes pour les Franciliens !
Long de 11 km, le premier tronçon de la Tangentielle Nord (TLN Centre) traversera la SeineSaint-Denis d’Épinay-sur-Seine jusqu’au Bourget. Desservant sept gares, il sera mis en
service en juillet 2017 et interconnectera les principales lignes RER du Nord parisien (C, D, B),
participant ainsi à l’amélioration des déplacements des voyageurs en Ile-de-France.
8
egis contact - janvier 2015
de concert sur un plateau projet commun, ce
qui facilite pleinement la collaboration entre
toutes les parties prenantes », précise Bruno
Comperat, directeur du projet à Egis.
Ce chantier, marqué par d’importantes
contraintes liées à l’obligation de minimiser
l’impact de la construction des ouvrages sur
l’exploitation routière et/ou ferroviaire, intègre
de forts enjeux techniques, surtout en génie
civil. « Compte tenu de la densité des ouvrages
d’art, au nombre de 28, de leur poids financier dans
le projet – près de 70 % du budget, et des contraintes
à la fois ferroviaires et urbaines, la maîtrise de la
conception et de la réalisation des ouvrages d’art
est clairement une des clefs de la réussite du projet
TLN Centre », ajoute Bruno Comperat. n
© EGIS - VINCENT MARODON
L
es enjeux techniques de l’opération
relèvent tout autant d’un projet de
tramway intra-urbain que d’un projet ferroviaire. Egis, maître d’œuvre
pour les infrastructures et la voie
ferrée, a placé les problématiques urbaines
mais aussi ferroviaires au cœur de ses préoccupations : insertion urbaine, circulation,
concertation avec les collectivités locales, sécurité ferroviaire…
D’un point de vue organisationnel, le projet
TLN Centre est la première opération
d’envergure en interface directe avec le réseau
ferroviaire exploité, dont la maîtrise d’œuvre
a été confiée à une ingénierie privée. « Réseau
ferré de France (RFF) et la Direction des projets
franciliens (DPF) de la SNCF, maîtres d’ouvrage
mandatés, et Egis, maître d’œuvre, travaillent
Un chantier spectaculaire.
INDUSTRIE
AMÉNAGEMENT HYDRAULIQUE
Le canal du Rove
au secours de l’étang de Berre
L’industriel TLD, leader mondial de
l’équipement aéroportuaire, a inauguré sa
nouvelle usine de Sorigny, près de Tours
(Indre-et-Loire). Son but ? Produire l’innovant
tracteur pour avions TaxiBot, nouveau fleuron
de l’excellence française. Egis a assuré la
conception et la maîtrise d’œuvre de cette
usine.
Obstrué en 1963 suite à un effondrement,
le tunnel du Rove qui relie la rade de Marseille
à l’étang de Berre va être prochainement
rouvert à la circulation d’eau de mer. Egis
est maître d'œuvre de cette opération
expérimentale de réhabilitation écologique.
L’
industriel TLD a inauguré en
septembre dernier, à Sorigny, sa
3e usine française destinée à produire le tracteur d’avions TaxiBot,
capable de tracter un avion
jusqu’en bout de piste grâce à ses moteurs électriques et son électronique embarquée. Cette
usine de 6 400 m2 comprend notamment 400 m
de piste d’essai, aux allures de tarmac, permettant de tester dynamiquement le TaxiBot.
Après les études de faisabilité et la programmation en 2012, Egis a réalisé la maîtrise
d’œuvre complète tous corps d’état pour la
©EGIS - MICHEL ALLARI
TLD s’offre une nouvelle usine
« made in Touraine »
construction du bâtiment principal, des ateliers annexes, des bureaux et de la piste d’essai
en mettant en œuvre toutes ses compétences
en bâtiment, industrie, aviation et aménagement des voiries. Une extension de l’usine est
d’ores et déjà prévue pour une livraison en
septembre 2016 (8 600 m2), afin de rapatrier
la totalité de la production « traditionnelle »
(tracteurs non automatisés) du site actuel de
Montlouis-sur-Loire. Comme pour la phase 1,
Egis réalisera la programmation et la totalité
des études tous corps d’état, puis supervisera
les travaux sur 2015-2016. Tunnel du Rove.
L’
© EGIS - DENIS PLOYET
étang de Bolmon et le canal du
Rove, situés au sud de l’étang de
Berre, souffrent d’une contamination néfaste de leurs eaux, insuffisamment renouvelées. L’origine ?
Les pollutions urbaines et industrielles qui
s’y sont accumulées et qui se poursuivent
toujours, dans une moindre mesure. Afin de
pallier leur stagnation et leur manque d’oxygénation, le Grand Port Maritime de Marseille,
agissant en tant que maître d’ouvrage délégué
de l’État, a confié à Egis la maîtrise d’œuvre
de projet. Il prévoit de pomper de l’eau de mer
dans le tunnel du côté de la rade de Marseille
et de l’injecter en aval de l’effondrement. Cette
eau rejoindra ensuite l’étang du Bolmon via
un répartiteur à construire. L’impact de cet
apport en eau salée sur les écosystèmes sera
ensuite mesuré, étudié puis analysé par les
conseils scientifiques du Gipreb, syndicat
chargé de la gestion intégrée, prospective et
de la restauration de l’étang de Berre. En effet,
« comme il est difficile de prévoir les mouvements
hydrauliques , l’évolution de la qualité des eaux
et les modifications écologiques des étangs…
il est prévu dans un premier temps, trois ans
d’expérimentation à l’issue desquels l’ensemble
des partenaires décidera des suites à donner »,
indique Claude Canaleta, directeur ingénierie à Egis Eau.
Au programme des travaux, estimés à près
de onze millions d’euros : la réalisation d’une
station de pompage de l’eau de mer de 20 m3/s
et d’une galerie de 3 m de diamètre et 480 m
de long pour rétablir l’écoulement de l’eau de
part et d’autre de l’effondrement, des aménagements hydrauliques, un système de
mesures et de surveillance… NUCLÉAIRE
Une méthodologie innovante pour gérer les aléas sismiques
À la demande de l’Autorité de sûreté nucléaire, les centrales françaises doivent réaliser des études de robustesse complémentaires vis-à-vis de phénomènes
naturels extrêmes comme le séisme. Pour répondre à ces nouvelles dispositions, Egis a développé une méthodologie qui agrège des techniques rarement
utilisées dans le génie civil pour modéliser la résistance des bâtiments à un séisme dont la période de retour serait de 20 000 ans.
Le GMES* « EDEIN », dont Egis est mandataire, réalise des prestations d’études de génie civil
des îlots nucléaires et des bâtiments annexes du parc nucléaire français, dans le cadre d’un
marché cadre. À travers ce contrat, le groupe valorise son expérience exhaustive dans le
domaine des diagnostics et des renforcements parasismiques.
sismique (réduction des sollicitations des structures) en dissipant l’énergie apportée par le
séisme. Une solution technologique innovante qui demande le développement d’une méthodologie et d’outils dédiés pour la définition des études et le traitement des résultats ainsi qu’un
effort de calcul imposant.
Une des solutions préconisées par l’équipe d’ingénieurs consiste à mettre en place des amortisseurs hydrauliques pour relier les bâtiments entre eux afin d’améliorer leur robustesse
* Groupement momentané économique et solidaire.
janvier 2015 - egis contact
9
GRAND ANGLE
FONDATION EGIS
L’École des mines de Douai remporte le Prix engagement durable
Les Trophées des campus responsables, première édition francophone des Green Gown
Awards, ont récompensé quatre campus francophones aux actions remarquables en matière
de développement durable et de responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE). La Fondation
Egis est partenaire du Prix Engagement durable, reçu par l’École des mines de Douai.
G
francophone des Green Gown Awards. Cet événement international récompense, depuis dix
ans au Royaume-Uni et cinq ans en Australie et
en Nouvelle-Zélande, les campus aux engagements les plus exemplaires et les pratiques les
plus avancées sur les différents volets du développement durable. Ce soutien aux Trophées
des campus responsables est l’un des sept projets que la Fondation d’entreprise Egis a retenus
pour son programme 2014-2015. Depuis plus
de huit ans, elle soutient des actions sociales
et éducatives en faveur d’étudiants français
ou étrangers, avec pour objectifs de favoriser
l’innovation et la créativité de l’ingénierie,
© KADER AMARA - ÉCOLE DES MINES DE DOUAI
râce à son engagement quotidien en faveur du développement
durable, avec des résultats significatifs chiffrés, l’École des mines
de Douai a reçu en octobre dernier le Prix engagement durable des Trophées
des campus responsables, première édition
particulièrement dans le domaine du développement durable (projets de recherche,
formations…).
Après une première évaluation par le comité
scientifique de la Fondation, les projets sont
retenus par le conseil d’administration qui, sous
la présidence de Martine Jauroyon, directrice
du développement durable et de l’excellence
opérationnelle d’Egis, réunit des responsables
d’Egis et des personnalités externes, reconnues
sur les différents champs de l’ingénierie, de
l’innovation et de l’éducation. Le programme
2014-2015 de la Fondation est à la fois placé
sous le signe de la continuité, mais aussi du
changement. La Fondation soutient certaines
actions depuis plusieurs années, à l’instar de
la 32e s­ ession des ateliers d’étudiants et jeunes
professionnels organisée par les Ateliers de
Cergy, sur le thème « Territorialiser la transition
énergétique, écologique, urbaine et rurale ».
Mais ses actions s’élargissent progressivement
vers l’international, par exemple en soutenant
un jeune chercheur roumain de la Technical
University of Civil Engineering de Bucarest. n
Pour en savoir plus sur la Fondation :
www.egis-fondation.fr
Les étudiants de l’École des mines de Douai.
BIODIVERSITÉ
Les chiroptères, plus communément appelés
chauves-souris, comptent parmi les espèces
les plus menacées de la planète.
Les raisons ? Une disparition de leurs habitats,
une urbanisation croissante qui multiplie
les obstacles sur leurs déplacements,
ainsi que la pollution. Pour mieux analyser
leurs interactions avec leurs milieux et
les projets, Egis a mis au point Bat3Data,
un outil novateur récompensé à l’édition 2014
des Prix Entreprises & Environnement*,
dans la catégorie “Biodiversité et Entreprises”.
P
armi les populations de chiroptères,
il y a beaucoup trop de victimes
de collisions avec les structures
fabriquées par l’Homme. En effet,
ces mammifères volants, qui se
repèrent par écholocation, voient leurs déplacements affectés par des projets de toutes
natures (urbains, infrastructures, parcs
éoliens…). Anticiper pour agir correctement
est le but de cette innovation.
De la conception d’un outil…
En quoi consiste l’outil Bat3Data ? Il s’agit d’un
procédé de cartographie numérique permettant de tracer et suivre les trajectoires des
chiroptères en trois dimensions. Développé
conjointement avec Cybério, une société spécialisée dans l’analyse et le traitement des
10
egis contact - janvier 2015
signaux, Bat3Data met à profit un procédé
de trajectographie géolocalisée, qui repose
sur deux étapes fondamentales : l’enregistrement des émissions sonores sur le terrain au
moyen de capteurs et le traitement informatique des signaux récoltés.
En différenciant les vols de chaque individu
en présence, l’outil Bat3Data permet à l’écologue d’établir un diagnostic précis et factuel
des populations ainsi que des déplacements
des chiroptères sur un site donné, et d’en mieux
connaître les interactions avec leur milieu.
L’écologue peut ainsi proposer et optimiser les
mesures les mieux adaptées pour préserver
l’habitat de ces espèces et éviter les collisions.
Bat3Data est ainsi un outil d’écoconception des
projets d’aménagement (infrastructures, urbanisation, parcs éoliens, sites d’activité commerciale, industrielle, touristique, etc.).
© MEDDE - LAURENT MIGNAUX
Quand les projets ne sont plus une menace pour les chiroptères !
Remise du prix à Hippolyte Pouchelle, écologue à Egis Environnement, par Ségolène Royal, ministre de
l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie.
…à ses applications concrètes
Couplé à un système d’information géographique (SIG), cet outil rend compte des trajectoires empruntées par les chauves-souris et
les analyse au regard des éléments constitutifs des projets d’aménagement. Par exemple,
lorsqu’un ouvrage est susceptible d’être préjudiciable aux chiroptères, Bat3Data propose
des actions correctives.
Opérationnel depuis 2013, il a été testé avec
succès sur diverses infrastructures : l’autoroute
A406 – contournement sud de Mâcon pour les
Autoroutes Paris-Rhin-Rhône (APRR), ou encore
l’autoroute A65, reliant Langon à Pau, pour
Aliénor. « L’élaboration et la mise en œuvre de cet
outil est une véritable aventure qui nous a menés
de la biologie de ces extraordinaires mammifères
que sont les chauves-souris aux technologies
avancées de traitement du signal ! Tout cela pour
aboutir à un procédé opérationnel actuellement
utilisé dans le cadre de nos missions d’expertise
comme c’est le cas pour l’A65 où les trajectoires
collectées mettent en évidence le rôle de repère
spatial joué par l’ouvrage » indique Hippolyte
Pouchelle, écologue à Egis Environnement.
Les domaines d’application de Bat3Data sont
variés : des études d’impacts aux évaluations
environnementales, en passant par les plans
de gestion des milieux. Un outil complet
donc, qui permet non seulement d’affiner la
conception des aménagements écologiques,
mais aussi de contribuer à la préservation
de la biodiversité.
*Prix organisé par le MEDDE (ministère de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie), en
partenariat avec l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). n
Egis vous donne
rendez-vous
CONGRÈS ATEC ITS FRANCE, à Paris
27 et 28 janvier 2015
Pour un portrait
sensible des territoires
MIREILLE FALQUE,
responsable du pôle
« Architecture et Paysage »
à Egis Environnement
©EGIS - RUDY DE BOCK
CONCEPTION DE PROJET
Comment représenter l’espace tel qu’il est vécu et ressenti par
ses habitants ? Afin d’offrir une meilleure connaissance du territoire
aux porteurs de projets, Egis a développé une démarche innovante
qui conjugue des données objectives et subjectives et les restitue
dans une cartographie. Rencontre avec Mireille Falque, responsable
du pôle « Architecture et Paysage » à Egis Environnement.
Nous souhaitions intégrer, dans la conception d’un projet, de l’information subjective
sur un territoire : la manière dont ses habitants le vivent, le « ressentent ». Le but était
d’obtenir une meilleure connaissance du paysage dans toutes ses dimensions : pour en
comprendre les enjeux collectifs, mesurer
l’acceptabilité du projet et s’assurer de sa
faisabilité. Même si aujourd’hui les phases
de concertation prennent de plus en plus en
compte la parole du riverain, il faut savoir
qu’elles interviennent à un stade où toute
modification génère des surcoûts d’ingénierie considérables. Afin d’offrir une réponse
alternative pour combler toutes ces attentes
dès la conception, Egis s’est engagé, dès 2009,
dans un projet de recherche avec l’université de Nîmes* qui a débouché sur la conception d’une démarche d’étude participative
du cadre de vie. C’est un véritable levier de
démocratie participative ! La méthodologie
a été bâtie à l’issue d’une étude test réalisée
dans un village de l’Oise.
et restitué sous la forme de cartes des valeurs
du territoire. On peut ainsi faire apparaître
les lieux les plus chargés d’une dimension
symbolique ou affective, ce qui est difficile à
faire émerger dans un diagnostic classique.
Ce couplage entre une démarche participative et un outil d’agrégation de données
qualitatives et géoréférencées, constitue
l’originalité de la méthodologie.
En premier lieu, un questionnaire couplé
avec de la cartographie (carte IGN, photographie aérienne) est adressé aux habitants du
territoire à diagnostiquer, par exemple par
le biais d’un site Internet. Basé sur la psychologie environnementale, il les invite à
localiser et attribuer à leur environnement
quotidien différentes valeurs : esthétique,
patrimoniale, économique, récréative, spirituelle… L’ensemble des données est analysé
Cette méthodologie a-t-elle déjà
été mise en pratique ?
Le dispositif peut être adapté à différentes attentes et à plusieurs types de
projet – urbain, industriel, infrastructure de
transport… ou même PLU (plan local d’urbanisme), SCoT (schéma de cohérence territoriale). Pour le compte d’Eiffage Rail Express,
dans le cadre de sa mission d’assistance à
maîtrise d’ouvrage sur le volet environnement, Egis a rédigé en 2013 le protocole de
l’Observatoire environnemental de la ligne
à grande vitesse Bretagne – Pays de la Loire,
dont le premier suivi s’est appuyé sur nos
travaux. n
* Thèse d’Alexia Lopez, « Enjeux psychosociaux
des grandes infrastructures de transport »
REGROUPEMENT D’ÉQUIPES
Cassiopée, le nouvel immeuble d’Egis
à Montpellier
6 300 m2 de bureaux. Cet immeuble a été
construit spécifiquement pour Egis, avec
la participation des équipes de la branche
Bâtiments aux études des lots fluides.
Situé le long d’un axe urbain à l’entrée de
© CLEMENT COUSIN - ARCHITECTE : ENIA ARCHITECTES
P
Cet événement incontournable du secteur
minier réunit chaque année les sociétés
minières les plus influentes,
plus de 35 délégations gouvernementales,
mais aussi des experts industriels et
économistes reconnus. L’année dernière,
cette manifestation a accueilli près de
7 800 participants issus de 110 pays
différents, dont 50 pays africains.
Stand Egis n°3802
http://www.miningindaba.com
WORLD ATM CONGRESS 2015,
à Madrid (Espagne)
5 au 7 mars 2015
Comment se présente cet outil ?
lus de 250 collaborateurs des
différents sites de Montpellier
d’Egis sont désormais réunis
à Cassiopée, un site unique
d’un demi-hectare, comportant
AFRICAN MINING INDABA,
à Cape Town (Afrique du Sud)
9 au 12 février 2015
© EGIS
Quels sont les objectifs
de la démarche ?
C’est le rendez-vous annuel français
de l’association ATEC ITS France, depuis
plus de 40 ans. Véritable lieu d’échanges
et de débats, combinant à la fois une
exposition et des conférences, cet événement
rassemble plus de 60 exposants et un millier
d’acteurs de la mobilité intelligente tels que
les collectivités territoriales, les fournisseurs
de technologies, les opérateurs et entreprises
de transport, les investisseurs, les aménageurs
et sociétés d’ingénierie ou encore
les organismes de recherche.
Stand Egis n°50
http://www.congres-atecitsfrance.fr/
889, rue de la Vieille Poste - 34965 Montpellier Cedex 2.
la ville, à proximité du parc industriel et
technologique de la Pompignane, le bâtiment bénéficie d’une position privilégiée.
Il est accessible par piste cyclable, bus et
prochainement tramway.
Le choix de ce bâtiment a été guidé par les
convictions d’Egis en matière de développement durable. Il respecte une démarche
environnementale ambitieuse, lisible dans
son implantation, ainsi que dans le traitement de sa structure. Le Cassiopée est
labellisé bâtiment basse consommation
(BBC) et certifié haute qualité environnementale (HQE).
Mots d’ordre de ce regroupement des équipes
montpelliéraines : favoriser la synergie entre
les différents savoir-faire du groupe et proposer une expertise conjuguée dans de nombreux
domaines tels que l’eau, le bâtiment, les transports urbains ou encore l’environnement. n
Organisé conjointement par Canso
(Civil Air National Service Organisation)
et l’ATCO (Air Traffic Control Association),
le World ATM Congress est le rendez-vous
annuel majeur de tous les acteurs
de la circulation aérienne civile et réunit
plus de 6 000 participants.
Stand Egis n°335
http://www.worldatmcongress.org
PASSENGER TERMINAL
EXPO & CONFERENCE,
à Paris
10 au 12 mars 2015
Le plus important événement professionnel
au monde sur les terminaux aéroportuaires
a lieu cette année à Paris. Aéroports,
compagnies aériennes, sociétés d’ingénierie,
fournisseurs d’équipements…, plus de
4 000 participants et 180 exposants,
issus de plus de 60 pays, seront
au rendez-vous.
Stand Egis n°2020
www.passengerterminal-expo.com
MARCHÉ INTERNATIONAL
DES PROFESSIONNELS
DE L’IMMOBILIER (MIPIM) 2015,
à Cannes
10 au 13 mars 2015
Organisé tous les ans au Palais des Festivals,
c’est l’événement de la promotion immobilière
le plus fréquenté et le plus fédérateur
au monde. Mobilisant plus de
20 000 participants, il réunit les acteurs
les plus influents des différents secteurs
de l’immobilier (immobilier d’entreprise,
logement, espaces commerciaux, santé,
équipements sportifs, usines et bâtiments
industriels). Le Mipim offre un accès inégalé
aux plus grands projets de développement
immobilier et aux sources de capitaux à
l’international. Egis vous donne rendez-vous
sur le stand Paris Développement.
www.mipim.com
janvier 2015 - egis contact
11
EGIS EN RÉGION
Centres commerciaux :
un poids économique croissant
en France au fil du temps
+
Le
Des outils innovants
pour optimiser
les problématiques
du stationnement
et de l’accessibilité
des sites.
CASINO
LECLERC
CARREFOUR
…
de
Ouverture
du premier
hypermarché :
Carrefour à
Sainte-Genevièvedes-Bois (91)
Inauguration
de Parly II à Versailles,
premier centre commercial
couvert d’Europe
1963
Egis
1969
1950 > 1980 « ON CONSOMME CE QUE LES USINES PRODUISENT »
Le
+
de centres commerciaux
livrés en 2009
Egis
Une connaissance
des problématiques
du secteur du grand
commerce alliée
à une forte présence
locale.
2007
m2
CARREFOUR MARKET
CARREFOUR CITY
MONOP’
MONOP’ DAILY
FAMILY VILLAGE
ODYSSEUM
DOCK 76
…
Arrivée de nouvelles
formules de vente
adaptées en centre-ville :
Carrefour Market, Monop’…
2000
Ouverture de Val d’Europe
à Marne-la-Vallée
qui annonce les nouveaux
concepts de centres
commerciaux multi-services
1980 – 2010 « ON PRODUIT CE QUE LES CONSOMMATEURS VEULENT »
de
de
de surfaces commerciales
créés en 2012 avec l'ouverture
de pôles commerciaux
WAVES ACTISUD
LA CROIX BLANCHE
PLEIN AIR
AEROVILLE
BEAUGRENELLE
EUROPA CITY
CONFLUENCE
…
Ouverture
de Waves Actisud
à Metz, gigantesque
centre commercial
de 60 000 m2
de surface de vente
Le
+
Egis
La fiabilité dans sa gestion
des chantiers
en site occupé grâce
à son expérience
et sa méthodologie.
2015
Ouverture
d’Europa City
dans le Val-d’Oise,
futur mastodonte
de 230 000 m2
de commerces
DEPUIS 2010 « ON VEUT SÉDUIRE LE CONSOMMATEUR »
12
egis contact - janvier 2015
2020
CENTRES COMMERCIAUX
Le grand commerce
en pleine mutation
Révolution dans les rayons. Supermarchés, hypermarchés et galeries marchandes, les centres
commerciaux sont aujourd’hui en pleine évolution. Construits selon de nouvelles normes et
de nouvelles attentes esthétiques, mais aussi remodelés, liftés, agrandis, ils veulent désormais
s’imposer comme des lieux de vie, connectés et soucieux d’écologie.
L
Structurer le territoire
Le grand commerce est un facteur local de dynamisme. Les élus, membres des commissions
départementales d’aménagement commercial
(CDAC) chargées de délivrer les autorisations
d’implantation des centres commerciaux de
plus de 1 000 m2, sont d’ailleurs favorables aux
ouvertures comme aux rénovations. Précieux
vecteurs de créations d’emplois, ces projets
représentent une nouvelle source de revenus
fiscaux et permettent au territoire d’affermir
son attractivité face aux villes et zones d’activités voisines : l’Atoll, ouvert à Angers en 2012,
© RENAUD ARAUD PHOTOGRAPHE - JEAN-PAUL VIGUIER & ASSOCIÉS
e « grand commerce » est multiple.
Centres commerciaux mais aussi
parcs d’activités commerciales
(PAC), villages de marques (parc de
marques dégriffées), Retail parks et
« socles actifs » (concept mixant commerces,
bureaux et logements) dessinent, en France,
le visage du secteur. Un secteur qui n’a cessé
d’évoluer depuis les premières galeries marchandes des années soixante-dix. Désormais,
des « mini-villes » peuplent les quartiers ou leur
périphérie. Autant de projets pensés pour faciliter le quotidien des usagers et donner vie à
des espaces urbains.
capte une population qui se rendait auparavant
à Nantes, Rennes ou Tours.
Une tendance hétérogène
Mais aujourd’hui, si la demande des ménages
a longtemps favorisé l’essor de la grande
distribution, la crise de 2008 a amorcé
un net recul. Avec le ralentissement de la
consommation, l’essor du e-commerce, la
fréquentation et les chiffres d’affaires ont été
revus à la baisse. Le Conseil national des centres
commerciaux (CNCC) a enregistré une baisse
de 3,7 % du trafic des centres commerciaux
en 2009 et, selon l’INSEE, le chiffre d’affaires
des grandes surfaces du secteur alimentaire
a reculé de plus de 4 % entre janvier 2010 et
août 2013. Ces tendances se sont traduites par
un fléchissement de la demande des enseignes
pour l’immobilier de commerces.
Le panorama n’est, cependant, pas uniforme. Les
plus grands centres régionaux ont résisté et l’Ilede-France comme les grandes métropoles de
province ont continué d’attirer les enseignes. S’il
fléchit, le rythme des ouvertures reste soutenu :
la France qui compte déjà 740 sites est le pays
d’Europe de l’Ouest où s’ouvrent le plus de pôles
commerciaux.
Opération séduction
Que ce soit à So Ouest à Levallois-Perret, Rives
de l’Orne à Caen ou Confluence à Lyon, les
promoteurs innovent. Ils mixent premiers prix
et haut de gamme. Et pour mieux s’adapter à
l’évolution des modes de vie, ils développent
l’offre de services : drive, vente en ligne, présence sur les réseaux sociaux, systèmes de gestion électronique pour indiquer au client les
places de stationnement disponibles en temps
réel… Autres nouveautés : ils privilégient l’événementiel (grâce à sa toiture, Confluence a
été associé à la Fête des lumières de Lyon) et
intègrent des préoccupations architecturales et
environnementales (design soigné, bâtiments
haute qualité environnementale (HQE), voire
à énergie positive, façades végétalisées et parkings paysagers).
Surtout, le centre commercial cherche
aujourd’hui à créer du lien. Bien plus qu’un
espace de vente, le concept du « Family village » propose à toute la famille une offre de
commerces, aux côtés de zones de détente, promenades en plein air ou espaces de jeux. Avec,
pour mot d’ordre : étonner. Les nouveaux centres
rivalisent de gigantisme. Tels Aéroville, ouvert
en 2013 près de l’aéroport de Roissy, qui offre
84 000 m2 de surfaces commerciales pour 200
boutiques. Ou Europa City qui, en 2021, accueillera à Gonesse, 500 boutiques sur 230 000 m2,
aux côtés d’un parc aquatique, d’un cirque et
d’une douzaine d’hôtels. n
Confluence : un vaisseau singulier
dans un nouveau quartier
Dans quel contexte le projet de Confluence
a-t-il vu le jour ?
L’actuel quartier Confluence est situé au sud de la gare Perrache.
C’était, dans les années quatre-vingt-dix, un marché de
gros et une friche portuaire avec des quais et des bâtiments
abandonnés. La création du pôle de loisirs et de commerces
s’est inscrite dans un projet urbain d’envergure visant à créer
un nouveau quartier en centre-ville. L’objectif était d’aménager
des logements, d’implanter des entreprises et de proposer
une offre de tourisme. Le nom « Confluence » a été créé
à cette occasion, afin de contribuer à redonner une image
positive au quartier. L’objectif semble atteint puisqu’aujourd’hui
les habitants du quartier ne disent plus : « J’habite derrière
Perrache » mais « J’habite Confluence. »
En quoi est-il un pôle commercial
« nouvelle génération » ?
Confluence est un objet singulier. Par sa taille et son concept :
le promoteur Unibail-Rodamco a investi 300 millions d’euros
dans le projet qui compte 53 000 m2 de surfaces de ventes,
100 commerces, 14 salles de cinéma, 1 500 places de parking,
150 chambres d’hôtel. Son originalité est de proposer une offre
qui conjugue commerces et services avec, aux côtés de grandes
marques, un Ludopole où les parents peuvent laisser
leurs enfants, une salle d’escalade… Il est aussi étonnant
par son design fortement inspiré par l’univers de la batellerie.
Enfin, Confluence est unique par ses innovations. Réalisée
pour la première fois en France, sa toiture ciel est composée
d’une enveloppe en coussins gonflables qui laisse passer la
lumière, permet une ventilation d’air naturel et des animations
lumineuses le soir.
Quel rôle ont joué les différents partenaires ?
À projet d’exception, équipe d’exception. Unibail-Rodamco
a associé un architecte de renom, Jean-Paul Viguier, à des
professionnels pointus. Egis, reconnu pour son expertise en
matière de pôles commerciaux, a apporté son savoir-faire.
Ses équipes ont été chargées de l’ingénierie des fluides (gaz, eau…)
et des façades, du pilotage du chantier et des études d’ingénierie
environnementale. Confluence est ainsi le premier pôle
commercial en Europe à avoir été certifié Breeam Very
Good, label de référence pour l’évaluation de la performance
environnementale des bâtiments dans le monde. Aujourd’hui,
nous nous réjouissons ! Confluence a généré 800 emplois.
Son chiffre d’affaires a augmenté de 11 % entre 2013 et 2014
et sa fréquentation, de 6 850 000 visiteurs en 2013, a progressé
à ce jour de 13 % en 2014. Une montée en puissance qui devrait
se poursuivre avec l’arrivée de nouveaux habitants dans le
quartier. n
MICHEL LE FAOU,
vice-président du Grand Lyon,
délégué à l’urbanisme et au
cadre de vie, adjoint au maire de
Lyon, délégué à l’aménagement,
l’urbanisme, l’habitat, le logement
et la politique de la ville
©MURIEL CHAULET04
Le pôle de loisirs et de commerces
Confluence a ouvert ses portes
en 2012. Audace architecturale,
inscription dans un programme
ambitieux de renouvellement
urbain, volonté d’innovation :
le projet a nécessité l’expertise
de nombreux acteurs, dont Egis.
Michel Le Faou, vice-président
du Grand Lyon, délégué à
l’urbanisme et au cadre de vie,
adjoint au maire de Lyon, délégué
à l’aménagement, l’urbanisme,
l’habitat, le logement et la politique
de la ville, dresse un premier bilan
de ce projet exemplaire.
janvier 2015 - egis contact
13
EGIS EN RÉGION
Le grand commerce en pleine mutation
Relever les défis des promoteurs
et responsables d’enseigne
Être toujours plus attractifs, rechercher la nouveauté, valoriser des avantages concurrentiels
sont des préoccupations majeures pour les opérateurs des centres commerciaux.
Pour la construction comme pour la rénovation, l’expérience et les compétences plurielles
d’Egis garantissent des réponses adaptées et innovantes, en amont et en aval des projets.
Focus sur quatre thématiques clés
Des projets optimisés face aux impacts environnementaux
La prise en compte du développement durable est un levier économique, un vecteur d’image
et un atout de séduction. Pour répondre aux attentes des maîtres d’ouvrage et aux
changements d’attitude des consommateurs, Egis dispose des compétences pour mener des
études d’évaluation et conduire les démarches de certification et de labellisation.
fonctionnement consiste à attribuer des points pour
chaque solution ou disposition environnementale
mise en place (transports doux, performances
thermiques, acoustiques, récupération d’eaux de
pluie…). Comment diminuer les consommations
d’éclairage, mutualiser les besoins ? Lorsque
nous sommes maîtres d’œuvre d’un projet, les
questions sont multiples et agrègent des expertises
complémentaires pour parvenir à des solutions
cohérentes. Notre atout est de disposer d’outils
qui permettent de modéliser les bâtiments
et de réaliser des simulations thermiques et
dynamiques », souligne Thierry Deberle,
responsable de l’activité maîtrise d’œuvre
environnementale chez Elioth, une entité
d’Egis spécialisée en structures innovantes, en
enveloppe et en conception environnementale.
efforts portent également sur les performances
des bâtiments eux-mêmes (consommation eaux,
énergie, fluides…). Codic lancera en août 2015
le chantier de construction de « B’est » (agence
SCAU Architectes), une surface commerciale de
30 000 m2 et 2 000 places de parking près de
Sarrebruck. Pour l’entreprise qui vise le Breeam
(mention very good), l’objectif est de réduire
au maximum l’impact sur l’environnement.
Outre le choix de l’éclairage naturel, des toitures
végétalisées sont prévues pour ralentir les écoulements d’eaux pluviales, des plantes traiteront
les résidus des eaux de pluie et 4 300 m2 de
panneaux solaires alimenteront l’éclairage dans
les parties communes… Sur cette opération,
Egis réalise la maîtrise d’œuvre voirie réseaux
divers (VRD) et structure, mais assume également une mission plus globale d’assistance à
maîtrise d’ouvrage Envi­ron­nement (certifications HQE aménagement, Breeam, simulations
thermiques). « L’intérêt, avec Egis, est de bénéficier d’interlocuteurs capables de coordonner l’ensemble des études techniques et de proposer des
concepts innovants. L’équipe nous a, notamment,
aidés à faire des choix sur la structure du bâtiment » conclut Vincent Xolin. © AGENCE SCAU ARCHITECTES
Codic est spécialisé dans la construction
de centres commerciaux et de Retail Parks.
« Pendant des années, les centres commerciaux ont
été concentrés sur l’acte d’achat. Aujourd’hui, nous
concevons les pôles commerciaux qui comprennent
des espaces ludiques, culturels ou de détente pour
donner envie aux consommateurs d’y rester plus
longtemps. Le centre commercial est devenu un
lieu de promenade », explique Vincent Xolin,
directeur d’opérations Codic. « Les aspects
liés au développement durable y prennent une
place croissante car nous devons optimiser la
maîtrise des charges d’exploitation et valoriser
le confort. » Violaine Dubreux, responsable
de l’activité assistance à maîtrise d’ouvrage
environnementale chez Egis, pilote le suivi des
processus de certification. Une fonction clé dans
les démarches environnementales des projets.
« Ma mission est de m’assurer que les qualités
environnementales des bâtiments sont conformes
au référentiel visé. Aujourd’hui, le Breeam (Building
Research Establishment Environmental Assesment
Method) est l’un des référentiels d’évaluation de
la performance environnementale des bâtiments
les plus plébiscités dans le monde. Son mode de
En Lorraine, le centre « B’est » mise
sur un environnement de qualité
pour capter la clientèle
Une attention particulière est accordée à l’inser­
tion des commerces dans leur territoire, notamment pour éviter de dégrader le paysage. Les
Vers des stationnements et des circulations fluides
quelle que soit l’heure
L’accessibilité et le stationnement sont devenus des paramètres déterminants dans
le développement des pôles commerciaux. Egis apporte aux aménageurs
et aux enseignes une expertise mobilité renforcée par la création d’outils d’aide à la décision.
plus appel à nous pour réaliser des études de
mobilité. L’objectif est de s’assurer que les différents modes de transport existants ou proposés
– transports en commun, voies routières, pistes
cyclables… – couvrent tous les besoins et offrent
une accessibilité optimale au centre. Nous effectuons également des études sur l’aménagement
© CITYNOVE-GROUPE GALERIES LAFAYETTE
ARCHITECTURE MOATTI & RIVIÈRE
« La qualité de desserte et l’optimisation des
places de parking s’imposent comme facteurs
d’attractivité d’un centre commercial, explique
Stéphanie Florange, responsable d’unité
de projets mobilité à Egis France Villes
& Transports. Aujourd’hui, les promoteurs
comme les directeurs des sites font de plus en
Extension du centre commercial de Bron (Rhône) par le groupe Galeries Lafayette.
14
egis contact - janvier 2015
des parkings dont le but est de garantir la bonne
régulation du stationnement. »
En Rhône-Alpes, Egis modélise
des aires de stationnement
Pour tester des scénarios de fonctionnement,
valider le bon dimensionnement des voies
prévues, bien organiser les entrées et les sorties, Egis a développé un outil de simulation
dynamique qui reproduit l’aménagement du
parking (voiries, carrefours…) et permet de piloter les déplacements des voitures. Un outil qui
s’est révélé particulièrement utile à Vénissieux
où le centre commercial est enclavé dans une
zone urbaine dense. « Ce simulateur nous permet également d’expérimenter virtuellement le
guidage dynamique. Grâce à des capteurs, des
écrans d’information indiquent à l’automobiliste l’emplacement de la première place disponible. Un gain de temps et un confort notables
pour l’usager », poursuit Stéphanie Florange.
À Bron (Rhône), le groupe Galeries Lafayette
réalise une extension de 15 000 m2 de son magasin avec une architecture moderne dessinée par
l’agence Moatti-Rivière (début du chantier en
2015). Willy Demange, asset manager chez
Citynove (branche immobilière du groupe
Galeries Lafayette) précise : « Une grande partie
de notre clientèle vient en voiture. Aussi, nous prévoyons également la création de 650 places de stationnement sur trois niveaux en silo. L’expertise
des ingénieurs d’Egis nous a notamment permis
d’identifier les dysfonctionnements à éviter ainsi
que les contrôles d’accès entrées/sorties à privilégier. Leur analyse a été étayée par des données
techniques approfondies. Avoir Egis comme partenaire est rassurant. Sa présence à l’échelle régionale est pour nous un atout. Cela garantit une
proximité et une disponibilité précieuses. Le savoirfaire de ses équipes contribuera à minimiser l’impact des phases de chantier. » Gérer les travaux en préservant l’activité commerciale
« La gestion des chantiers en site occupé se conçoit
avec une priorité : ne pas pénaliser le consommateur. Celui-ci doit continuer à venir dans un environnement commercial confortable et accueillant »,
précise Éric Grison, directeur maîtrise d’ouvrage déléguée à Carrefour Property (l’expertise immobilière de Carrefour). Depuis
2014, et jusqu’en 2016, l’entreprise a engagé
un important chantier national de rénovation des centres commerciaux du groupe, sur
la base d’une soixantaine de sites par an. Egis a
été chargé du pilotage de neuf magasins en 2014
et douze en 2015 dans le Sud-Est. Des chantiers
d’une durée de trois mois environ.
Maîtriser le phasage, une condition
sine qua non
Romain Guitton, chef de projet à Egis
Bâtiments Rhône-Alpes, explique : « Notre
réponse définit des phases d’intervention
progressives de façon à impacter le moins possible
l’activité du magasin. Dès la phase esquisse, des
plans détaillent, à chaque étape, l’organisation
précise du chantier. Nous tenons compte des flux
de la clientèle et veillons à maintenir, pour son
confort, un nombre suffisant de places de parking.
© EGIS - THIBAUT GIRY
Opérations remodeling ou extensions !
Face à l’offensive d’internet et à l’évolution
des modes de consommation, les centres
commerciaux se réinventent. Egis gère
ces réaménagements en site occupé avec
deux atouts : la connaissance du milieu
et la maîtrise méthodologique.
Une signalétique provisoire et des panneaux
d’information sont également prévus afin de
guider la clientèle. Et, lorsque l’environnement
le permet, les interventions sont programmées
la nuit après la fermeture des magasins. »
Le bénéfice de l’expérience
Au-delà de la planification et de la mise en
œuvre d’outils techniques de pilotage, la
valeur ajoutée d’Egis réside dans son expertise métier. « Notre méthodologie pour la gestion de travaux en site occupé est l’aboutissement
de la connaissance de ce type de mission. Par
exemple être missionné pour une OPC (ordonnancement pilotage et coordination) favorise
la réussite du chantier », précise Romain
Guitton. Une force confirmée par Éric Grison :
« Egis a une expérience reconnue dans la gestion de chantier de commerces : il connaît nos
problématiques. Ses équipes ont l’habitude de
travailler et d’être en contact avec les directeurs
de magasins et de centres commerciaux. C’est
pour nous l’assurance d’une bonne organisation
et de la résolution rapide de toute éventuelle
nuisance pour la clientèle. » Centre commercial Carrefour d’Orange (84).
Une relation client construite sur la proximité et l’engagement
Aujourd’hui où le grand commerce s’incarne dans des nouveaux concepts de magasins,
des chantiers d’aménagement ou de réaménagement fleurissent sur l’ensemble du territoire.
Un marché en perpétuelle évolution mais qui engage ses acteurs sur le long terme.
garantir la bonne exécution des travaux. En aval, une fois le concept calé, ils nous demandent d’agir de
plus en plus vite et de mettre en œuvre des solutions standardisées duplicables d’un chantier à l’autre. »
Éric Grison, directeur maîtrise d’ouvrage déléguée à Carrefour Property, souligne : « Quand
nous démarrons un projet, nous nous engageons parfois pour plusieurs années avec nos prestataires.
L’aspect technique de la maîtrise d’œuvre des chantiers est très important, mais ce n’est pas tout. Nous
attendons de vrais partenaires qui englobent l’ensemble de nos problématiques (commerce, phasage…).
C’est ce que nous construisons pas à pas avec Egis. » © DAKO FILM
« Notre atout est d’abord la proximité. Egis est une entreprise implantée sur l’ensemble du territoire
national. Il lui est ainsi possible d’impliquer une équipe locale dédiée à chaque projet. Dans un contexte
de forte mutation, les chantiers doivent aller vite. Il est donc essentiel d’être le plus près possible de ses
clients », affirme Pierre-Yves Deru, responsable d’activités grand commerce et industrie à
Egis Bâtiments Rhône-Alpes.
Sur ce marché très tendu, les contraintes changent. « Nous constatons actuellement une double tendance : en amont, la phase des études d’avant-projet est aujourd’hui allongée. Nos clients exigent de plus
en plus de données, pour évaluer financièrement et techniquement la conception du projet, comme pour
Centre commercial Carrefour Les Arcades à Saint-Jean-de-Vedas (34).
janvier 2015 - egis contact
15
© THINKSTOCK/MUHA04
EGIS DANS LE MONDE
Algérie :
Des infrastructures
nécessaires pour relever
le défi économique
Avec près de 39 millions d’habitants et deux naissances par minute
enregistrées en 2013, l’Algérie doit relever un défi de taille : diversifier
et dynamiser son économie basée sur le pétrole et le gaz qui
représentent 97 % de ses recettes mais n’emploient que 3 % des
actifs. L’une des conditions sine qua non pour la réussite du pays le plus
grand d’Afrique du Nord ? La modernisation de ses infrastructures.
le territoire algérien. Nous avons déployé à cette
occasion d’importants moyens humains, environ
400 personnes majoritairement recrutées localement, et installé des bureaux sur place. Fin 2008,
la création de la filiale Egis Algérie a assis notre
volonté de nous implanter de façon pérenne pour
poursuivre et accroître notre activité dans le pays.
Elle nous donne aujourd’hui l’opportunité de nous
positionner sur des appels d’offres internationaux,
mais également sur des marchés locaux », explique
Yannick Couegnat, directeur de la région
Maghreb et Afrique centrale & Ouest.
« En 2014, nous avons obtenu deux marchés
importants pour assurer le contrôle et le suivi
de deux liaisons autoroutières : Port de Djen
Djen – Autouroute Est-Ouest sur 110 km et Port
de Ghazaouet – Autoroute Est-Ouest sur 41 km
(premier lot de 13 km), indique Faiz Belblidia,
directeur général de la filiale Egis Algérie.
Le programme très ambitieux laisse augurer encore
des opportunités de développement de notre activité dans ce secteur où nous sommes devenus un
partenaire reconnu. »
Après la route,
le rail et l’aérien décollent
© BORIS-YVAN DASSIE
L’Algérie est
un pays jeune,
qui bouge. Il y a
un fort potentiel
de développement
pour l’ensemble
de nos activités,
c’est un marché
porteur.
YANNICK COUEGNAT,
directeur de la région Maghreb et
Afrique centrale & Ouest
16
egis contact - janvier 2015
Il faut dire que les opportunités sont nombreuses ! Le Schéma national d’aménagement
du territoire (SNAT) a mis l’accent sur le transport ferroviaire. Entre 2000 et 2013, le réseau est
passé de 1 770 km à 3 800 km. Avec l’ambition
de dépasser les 10 000 km d’ici à 2018 pour faire
du réseau algérien le 2e du continent après celui
d’Afrique du Sud. Les pouvoirs publics misent
sur la modernisation des transports urbains.
En 2011, la première ligne du métro d’Alger
entrait en service, elle transporte aujourd’hui
40 000 voyageurs par jour. Des projets de téléphériques se profilent aussi. Mais le mode de
transports plébiscité est le tramway. Les premières lignes ont été mises en service en 2011 à
Alger et en 2013 à Oran, d’autres sont en cours à
Mostaganem, Constantine, Sétif ou Sidi BelAbbès.
Le pays a
largement les
moyens de mettre
à niveau ses
infrastructures,
et c’est sa volonté.
Le développement
se fait à un rythme
effréné.
© BORIS-YVAN DASSIE
D
epuis les années 2000, profitant de
la hausse du cours du baril de brut,
l’Algérie a lancé une politique de
grands travaux. En tête, les aménagements routiers prévus par le
Schéma directeur routier national (SDRN 20052025) : entre 2000 et 2014, 13 200 km de routes ont
été construits, dont plus de 1 000 km de voies
express et d’autoroutes. Parmi les réalisations
emblématiques, l’autoroute Est-Ouest, lancée
en 2006, qui relie la Tunisie au Maroc et dessert
des villes importantes comme Tlemcen, Oran,
Alger, Sétif et Constantine. D’autres axes structurants ont également été planifiés, tels que les
liaisons express reliant différents ports à cette
même autoroute, les pénétrantes nord-sud, les
rocades autoroutières d’Alger, le projet de rocade
des Hauts Plateaux qui devrait démarrer en 2015.
« Après de premières études menées dans les années
1980, c’est en remportant en 2006 les études de mise
à péage de l’autoroute Est-Ouest sur les 1 216 km et
en 2007 la mission de contrôle et de suivi de travaux
sur le tronçon ouest (359 km) de cette même autoroute que nous avons développé notre activité sur
FAIZ BELBLIDIA,
directeur général de la filiale Egis Algérie
« La même volonté de mise à niveau des infrastructures existe aussi dans l’aérien, qu’il s’agisse
d’aéroports internationaux ou régionaux, ajoute
Faiz Belblidia. Des travaux d’extension de l’aéroport d’Alger sont notamment en cours. Nous avons
remporté la maîtrise d’œuvre pour l’extension des
installations aéroportuaires d’Oran et nous développons une relation suivie avec les donneurs
d’ordre. »
L’eau et le logement :
deux enjeux sociétaux
Inscrite également au SNAT : la création de villes
nouvelles. « L’Algérie fait face à un accroissement
considérable de la population qui devrait passer
le seuil de 50 millions d’ici dix ans. Le littoral est
saturé. Le gouvernement entend rendre attractives,
demain, des zones qui ne le sont pas aujourd’hui.
Il y a donc une volonté politique d’un développement urbain équilibré sur le territoire par le biais
de villes nouvelles et des logements de qualité et
une amélioration du niveau des équipements et
des services », souligne Faiz Belblidia. Parmi
les nombreux projets de villes nouvelles, Sidi
Abdallah et Hassi Messaoud sortent actuellement de terre tandis qu’Egis a réalisé les plans
d’aménagement de El Ménéa. Elle pourrait
accueillir 50 000 habitants sur près de 1 000 hectares dans le Sud saharien à l’horizon 2020.
Autre secteur porteur : l’eau. En créant en 2001
l’Algérienne des Eaux, dont le slogan est « De
l’eau partout et pour tous », le gouvernement a
fait de la production et de la distribution d’eau
potable une priorité. Une gageure dans un pays
désertique à 80 %. Barrages, stations d’épuration,
réseaux d’alimentation et de transport, stations
de dessalement d’eau de mer… les infrastructures se multiplient. Avec une réalisation significative : l’alimentation en eau potable de la ville
de Tamanrasset, à l’extrême sud du pays, à partir
d’In Salah une ville située à 750 km de là ! Egis
a assuré la maîtrise d’œuvre de ce projet, ainsi
que la surveillance des travaux. Notre groupe
renforce sa présence dans ce domaine en ayant
obtenu le marché d’études du Schéma national
de développement de l’assainissement urbain.
Des prémices du côté du bâtiment
et de l’industrie…
« Beaucoup de choses bougent aussi du côté du bâtiment tertiaire – nous avons gagné des projets complexes comme le stade de Baraki, la réhabilitation
des gradins du stade du 5 Juillet à Alger ou encore
l’assistance à maîtrise d’ouvrage pour l’hôpital de
la Sûreté nationale, toujours dans la capitale – et
des frémissements sont perceptibles du côté de l’industrie. Car, si elle veut dynamiser son économie
dépendante du pétrole, l’Algérie doit intensifier
et diversifier son activité industrielle. Des appels
d’offres pour la création de zones industrielles dans
différentes régions devraient donc prochainement
sortir. Et nous les suivrons de près ! Sur d’autres secteurs, nous avons encore à nous positionner et à
saisir les opportunités de développement : l’énergie, l’environnement. Sur ce dernier sujet, il est clair
qu’on en est aux balbutiements mais que le développement effréné du pays va devoir s’accompagner de m esures et d’actions urgentes », conclut
Faiz Belblidia. n
© AGA
Nos clients parlent de nous
Le réseau autoroutier algérien est
en plein développement et structure
progressivement toutes les régions.
Quels sont les prochains grands
chantiers envisagés ?
ALI KHELIFAOUI,
directeur général
de l’Algérienne de gestion
des autoroutes (AGA)
En charge de la direction
générale de l’Agence nationale
des autoroutes (ANA)
Le réseau
autoroutier
algérien franchit
une nouvelle étape.
Ce développement s’inscrit dans le cadre
du schéma directeur 2005-2025. Il s’agit
d’abord de rendre opérationnelle l’autoroute
Est-Ouest avec sa mise en péage et de
développer le 2e axe autoroutier du pays,
la rocade des Hauts Plateaux (1 030 km),
dont les études sont finalisées sur 600 km
et se poursuivront en 2015. Autres projets
structurants : la 4e rocade d’Alger, qui
permettra de décongestionner la capitale,
et la requalification en autoroute de
la RN1 dite « Route transsaharienne », axe
important de trafic nord-sud. Les travaux
du 1er tronçon, reliant Chiffa et Berrouaghia,
sont en cours. Enfin, pour un maillage
complet du territoire, il est nécessaire
de relier les principaux ports commerciaux
et les grands centres urbains à l’autoroute
Est-Ouest. Les travaux lancés dans ce cadre
en 2013 et 2014 sur plus de 850 km vont
se poursuivre. Le raccordement de la rocade
des Hauts Plateaux à l’autoroute Est-Ouest
est également prévu pour revaloriser
cette région et assurer le développement
économique du pays.
L’Algérienne de gestion des
autoroutes sera prochainement
chargée d’équiper et d’exploiter
les 1 200 km d’autoroute à péage
construits par l’Agence nationale
des autoroutes. Comment vont
s’articuler les relations entre ces deux
organismes ?
Le fait que je pilote les deux structures
va me permettre d’organiser et de faciliter
le transfert du patrimoine de l’une vers
l’autre. Par ailleurs, nous avons entamé
une réflexion pour définir une
organisation générale mieux adaptée et
améliorer notre fonctionnement.
L’objectif est de mettre en place
une équipe opérationnelle mixte AGA/ANA
qui sera en contact direct avec
les différents consortiums intervenant
sur la construction, l’équipement et
l’exploitation de l’autoroute.
Comment percevez-vous le groupe
Egis et qu’en attendez-vous ?
À la fois ingénieriste et exploitant,
Egis est perçu comme un conseiller
précieux dans cette nouvelle étape de mise
à péage de notre réseau. Nous entretenons
d’excellentes relations avec ses équipes.
Nous comptons sur leur expertise
technique pour nous aider à assurer
la pleine fonctionnalité du système
d’exploitation. Nous attendons qu’elles
nous accompagnent et nous conseillent
au-delà de leur mission d’assistance
à maîtrise d’ouvrage pour nous aider
à appréhender plus globalement
la problématique de l’exploitation et
à anticiper les actions à mettre en place
pour optimiser notre organisation. Projets phares
© POLYPIX ORAN INTERNATIONAL
L’aéroport d’Oran se modernise
La réalisation d’un nouveau terminal, associée à une modernisation de l’ensemble
des installations actuelles, va permettre à l’aéroport d’Oran de faire face au trafic
grandissant qu’il enregistre chaque année. Plus d’un million de passagers transitent
par cette plaque tournante du Nord-Ouest algérien. À l’horizon 2020, sa capacité
d’accueil devra être en mesure d’en absorber plus du triple.
L’Établissement de gestion des services aéroportuaires d’Oran a confié à Egis
la maîtrise d’œuvre pour la réalisation et l’équipement d’une aérogare spécialisée
en trafic international. D’une superficie de 31 000 m2 sur un niveau et demi,
cette aérogare sera équipée de six passerelles et aura une capacité de 2,4 millions
de passagers par an. Egis est également chargé du réaménagement et du
renouvellement des installations terminales de l’aéroport, afin de hisser ce dernier
à un standard international en matière de sûreté, sécurité et environnement.
© BERTHET DIANE
Le tramway de Sidi Bel Abbès, un projet qui va bon train !
Située à 80 km des côtes, la ville algérienne de Sidi
Bel Abbès, qui compte près de 300 000 habitants,
prévoit d’intégrer à son offre de transport un réseau
de trois lignes de tramway. La première ligne de
17,5 km, orientée nord-sud, comprend notamment
trois ouvrages d’art : un viaduc et deux passages
sous la voie ferrée. Les travaux ont commencé
en juillet 2013 par les déviations de réseaux,
et la pose des premières voies ferrées a débuté
en juillet dernier. Egis a réalisé les études
d’avant-projet détaillé de ce vaste projet et assure
le contrôle, le suivi et la coordination générale
des travaux. Mise en service prévue en 2016 !
© CELESTE CLOCHARD - FOTOLIA
Travaux sous contrôle pour la liaison autoroutière de Jijel
Au cœur du projet autoroutier algérien, la pénétrante
de Jijel doit relier le port de Djen Djen à l’autoroute Est-Ouest,
au niveau d’El-Eulma, sur plus de 150 km, dont près
de 110 km d’autoroute. Cette 2x3 voies traversera les wilayas
de Jijel, Mila et Sétif, avec une possibilité ultérieure
d’extension. L’Agence nationale des autoroutes (ANA)
a confié à Egis la mission de contrôle et de suivi des travaux,
pendant une durée de 36 mois. Cette pénétrante ne comptera
pas moins de douze échangeurs, une centaine d’ouvrages
d’art dont un tunnel bitubes de 1 800 m et une cinquantaine
de viaducs. Par ailleurs, Egis est chargé d’assurer un transfert,
au profit du personnel de l’ANA, des méthodes de travail
en matière de suivi et de contrôle de gestion de projets.
janvier 2015 - egis contact
17
EXPERTISE
Quand la géothermie
a du génie… civil !
Réalisation des parois moulées des stations de métro Cleunay et Saint-Germain.
et une attention de chacun des acteurs du projet. « Dans les secteurs du bâtiment et du génie civil, les techniques sont différentes,
les langages et les réglementations également, poursuit Jérôme
Diot. Un des aspects passionnants de ce projet était aussi de comprendre le métier de l’autre, ses spécificités et ses contraintes. »
18
L’intégralité des plans et des travaux de synthèse ont été réalisés
dans la maquette numérique Revit, développée par Egis. « Nous
­avions commencé à utiliser ce logiciel de modélisation des données en
3D pour l’extension de la ligne B du métro de Lyon, nous l’avons systématisé en conception et en réalisation pour celui de Rennes, compte
tenu de la complexité des équipements, ajoute Sylvie Mortier. La
maquette 3D permet de détecter et de gérer plus facilement ce qui
pourrait entrer en conflit dans les réseaux et les équipements de ces
ouvrages particulièrement encombrés. Cela offre à tous les interve-
La maquette numérique
offre à tous les intervenants
une meilleure perception
de l’environnement global.
SYLVIE MORTIER,
ingénieur études et travaux à Egis Rail
egis contact - janvier 2015
© EGIS
JÉRÔME DIOT,
Perspective de synthèse de la station de métro Mabilais.
S
ALAH GHOZAYEL,
directeur de projet à Egis Rail
outil très efficace, un outil d’avenir sur lequel nous misons et dont
nous allons généraliser l’utilisation à d’autres projets. »
Aujourd’hui, ce projet est en phase de réalisation pour une
livraison en 2019/2020. « C’est une opération ambitieuse en termes
de développement durable. Il y a bien sûr la géothermie, mais pas
seulement. Atelier de maintenance chauffé au bois et alimenté par
des panneaux photovoltaïques ; choix d’un ciment à faible bilan
carbone (laitier de haut-fourneau) ; éclairage à détection de présence pour la base vie du chantier… sont autant d’exemples de
la volonté du maître d’ouvrage de maîtriser les dépenses énergétiques à toutes les étapes » déclare Salah Ghozayel, directeur
de projet à Egis Rail.
Et demain ?
nants une meilleure perception de l’environnement global. C’est un
Dans les secteurs du
bâtiment et du génie
civil, les techniques sont
différentes, les langages
et les réglementations
également.
directeur technique développement durable
et énergie à Egis Bâtiments Centre-Ouest
C’est une opération
ambitieuse en termes
de développement durable.
Une autre première pour Egis
©EGIS - RUDY DE BOCK
L’innovation a porté tant
sur l’analyse du comportement de la structure sous
des chargements thermiques
inhabituels que sur l’intégration, dans la structure
de génie civil, d’un réseau
géothermique compatible
avec le ferraillage présent
dans l’ouvrage. Les méthodes
constructives ont été adaptées à chaque élément de l’ensemble. « Nous avons mis en
place des tuyaux caloporteurs
dans les structures mêmes de
génie civil et équipé la station de métro en utilisant le maximum de
surface d’échange thermique. Pour y parvenir, nous nous sommes
servis des 3 600 m2 de parois horizontales, les radiers, et des parois
moulées et piédroits, soit 3 700 m2 verticaux », indique Sylvie
Mortier, ingénieur études et travaux à Egis Rail. Les différentes infrastructures devant être équipées ont nécessité un
prédimensionnement et une intégration précise. Réseaux caloporteurs noyés dans le béton, collecteurs principaux et réseaux
primaires, tous ces éléments ont dû trouver leur place dans
une infrastructure recevant déjà un système d’exploitation de
transport urbain automatique. Le fait de devoir raccorder les
réseaux verticaux et horizontaux au niveau des sous-quais de
station était particulièrement délicat et a exigé une anticipation
©BORIS-YVAN DASSIE
© EGIS
Adapter une technique de captage géothermique très
basse énergie à un ouvrage de génie civil complexe
©DR
E
n décembre 2010, l’agglomération Rennes Métropole
confie à Egis la maîtrise d’œuvre (infrastructures et
bâtiments) de la ligne B du métro de Rennes avec
un défi : l’intégration de la géothermie dans quatre
stations. Pas pour chauffer ou rafraîchir ces dernières,
comme cela s’est déjà fait en Autriche, mais pour alimenter
127 logements et deux zones de bureaux qui sortiront de terre
dans les prochaines années au-dessus de cette ligne de transport.
Le système de géothermie développé ici consiste, à partir des
parois en contact direct avec le sol, à récupérer la chaleur pendant
la période de l’hiver et de la fraîcheur pendant l’été. Des pompes à
chaleur prélèveront l’énergie à basse température du sol pour la
porter à une température suffisante pour le chauffage de locaux,
soit des températures allant de 30 °C à 75 °C. Les parois bétons
des stations sont donc utilisées comme stockage thermique.
Un projet inédit pour lequel les équipes d’Egis ont mutualisé
leurs expertises et savoir-faire, comme l’explique Jérôme Diot,
directeur technique développement durable et é­ nergie à Egis
Bâtiments Centre-Ouest : « Nous avons capitalisé l’expérience
acquise avec le tramway de Tours où nous avions mis en œuvre un
système, déjà connu dans le bâtiment, appelé “pieux géothermiques”
pour chauffer le centre de maintenance. » L’atout principal de ce
concept, par rapport à l’utilisation de puits externes pour utiliser
la source géothermique, est de limiter le nombre de forages et
l’impact au sol puisque les pieux de fondations sont utilisés
comme échangeurs thermiques. Un atout particulièrement
appréciable dans un milieu urbain dense et contraint.
© EGIS
L’augmentation de la consommation et du coût des différentes énergies ainsi que la volonté
d’émettre moins de gaz à effet de serre rendent la géothermie plus attractive que jamais.
L’ambition d’Egis est de mobiliser les synergies du groupe pour enrichir le référentiel technique
encore expérimental du domaine des fondations géothermiques. Défi lancé à l’occasion
de la création de la deuxième ligne de métro de Rennes. Et une première en France signée Egis.
Pour Jérôme Diot, « l’une des difficultés majeures pour étendre
cette innovation à d’autres projets est liée à la temporalité existant,
ou pas, entre la construction des infrastructures où l’on installe
cette technologie de captage, et celle des projets immobiliers qui
bénéficient du système ». « Nous avons dû anticiper les besoins
énergétiques des bâtiments qui ne sortiront de terre que dans
plusieurs années pour dimensionner les surfaces de captage géothermique nécessaires, complète en effet Sylvie Mortier. Sur la
base de premières estimations, le choix a été d’équiper le maximum
de surfaces possible et Rennes Métropole s’est portée garante de
l’adéquation entre les captages et les besoins futurs. » Il est donc
probable qu’à l’avenir les applications de cette technique soient
intimement liées à leur faisabilité juridique. Mais, « pourquoi ne
pas pousser le concept encore plus loin ? Jusqu’à maintenant, nous
nous sommes focalisés sur les stations de métro. Pourquoi ne pas
imaginer d’équiper les tunnels ou encore les viaducs de capteurs
géothermiques, pour rendre cette énergie renouvelable tous les
jours plus accessible ? », conclut Salah Ghozayel. n
REGARDS & CONVICTIONS
© SOPHIE LIEDOT
En 2014, la France et la Chine ont célébré les 50 ans de leurs relations diplomatiques.
Jean-Pierre Raffarin, véritable sinophile, nous offre quelques clés de lecture sur ce sujet.
Président de la fondation Prospective et Innovation, organisatrice notamment du forum
franco-chinois d’entreprises qui s’est tenu en octobre 2014 dans la province du Sichuan,
Jean-Pierre Raffarin se rend très régulièrement en Chine, en accompagnement
de délégations d’entreprises.
JEAN-PIERRE RAFFARIN,
sénateur de la Vienne, président de la Commission des affaires
étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat.
Également président de la fondation Prospective et Innovation
Par la décision historique de Charles de Gaulle
de reconnaître la République populaire de
Chine en 1964, la France s’est placée au premier
rang des partenaires de la Chine. Cinquante
ans après, elle garde cette place grâce aux
relations politiques, culturelles, économiques
qu’elle a su entretenir. La Chine connaît le rôle
que la France joue en Europe et dans le monde.
Elle sait la volonté d’équilibre et d’harmonie
que manifeste la France et qui converge avec
la diplomatie chinoise, elle-même soucieuse
de coopération, de respect et d’indépendance.
Yishu 8
© VANESSA CHEN / YISHU 8
Maison dédiée
aux arts à Pékin
Fondée à Pékin en 2009 par Christine
Cayol, philosophe et écrivain, cette maison
a pour vocation de renforcer les relations
France-Chine autour de l’art en donnant
l’opportunité à des artistes européens
de s’immerger dans l’univers artistique
chinois. Véritable villa Médicis à Pékin,
ce lieu d’échange et de dialogue est une
occasion unique pour ces artistes d’établir
des passerelles entre l’esprit contemporain
occidental et la tradition chinoise.
Yishu 8 accueille des expositions d’arts,
des conférences, des séminaires ou encore
des concerts, sensibilisant le public à la
culture et à un certain art de vivre. Egis est
partenaire de ce lieu de partage culturel
franco-chinois.
Comment consolider
la relation de confiance qui
existe entre nos deux pays ?
Les relations entre la Chine et la France ne
peuvent se résumer à l’alliance d’intérêts
nationaux ou mondiaux. Les relations personnelles ont leur importance. Il faut que nos deux
peuples se connaissent mieux et dépassent
les visions toutes faites, même si elles ont
leurs mérites. La fondation Prospective et
Innovation, que je préside, développe ainsi
un programme d’envoi de 500 jeunes professionnels français en Chine pour des séjours
de découverte et de contact. Dans une direction voisine, Egis et Yishu 8 ont mis en place
un partenariat qui est un véritable catalyseur,
une vitrine de ces relations entre hommes et
femmes, de Chine et de France. Il faut être actif
sur tous les plans, celui de la culture et de la
connaissance de l’autre est essentiel. Rares sont
les pays qui ont une politique extérieure aussi
multidimensionnelle que celle de la France,
renforcée par la francophonie.
Dans un contexte de marché
très concurrentiel, de quels atouts
les entreprises françaises disposentelles pour séduire la Chine ?
Nos amis chinois sont attentifs à l’art de vivre
en France, à notre « romantisme », à notre
culture. Cette année, la France ­n’a-t-elle pas
glané les prix Nobel ou assimilés de littérature,
d’économie, de mathématiques, de peinture ? Ils
savent aussi que la France est un pays qui est
bien représenté dans le cercle des très grandes
entreprises : Schneider, Total, PSA, Airbus,
Veolia, GDF-Suez, EDF, Air Liquide, Michelin,
Carrefour, Orange, Safran, LVMH, Kering…
Chaque année, je préside le forum du « Comité
France-Chine » à Pékin où les patrons de ces
grands groupes se réunissent avec les autorités
chinoises. À côté de ces groupes, dont certains
sont au tout premier rang mondial, la France
dispose d’un tissu de PME et d’entreprises
de taille intermédiaire (ETI), étonnantes de
vitalité, d’innovation et au potentiel encore
à développer. Nous avons un savoir-faire
exceptionnel dans des secteurs qui s’imposent
de plus en plus en Chine : éducation, santé,
environnement, architecture et urbanisme…
Nos atouts, c’est ce capital d’expériences et de
savoir-faire, de savoir-créer ces entreprises de
toutes tailles, c’est ce capital qui peut séduire
la Chine. Se développer ensemble en joignant
nos forces, en nous mobilisant autour de l’investissement, du commerce et du partenariat.
© EGIS - LAURENT MALET
Quel regard portez-vous
sur le chemin parcouru
en un demi-siècle de relations
diplomatiques chinoises ?
France - Chine
Cinquante ans
de relations
diplomatiques
Jean-Pierre Raffarin lors de l’inauguration d’une usine Areva à Chengdu.
Le Forum France-Chine des PME à Chengdu
d’octobre 2014 a réuni 1 100 entrepreneurs et
permis la conclusion de plus de 200 accords.
Cette réussite est un témoignage de ce que
nous pouvons faire.
La Chine en Afrique :
pensez-vous qu’elle soit conquérante
ou partenaire ? Comment les
entreprises françaises implantées
de longue date sur ce continent,
comme le groupe Egis,
peuvent-elles l’accompagner ?
La Chine en Afrique est encore trop souvent
considérée d’emblée comme un concurrent,
mais les choses changent. Il est naturel d’être
en compétition sur des marchés qui s’ouvrent,
qui se développent. Mais, il doit être tout aussi
naturel que la complémentarité, la convergence, l’alliance entre la Chine et la France
soient la règle dans bon nombre de projets en
Afrique. La France a une profonde et ancienne
connaissance de l’Afrique, elle a une langue
souvent partagée avec la population africaine,
des entreprises bien implantées, des liens
étroits et confiants. La Chine dispose de son
côté d’atouts économiques et humains considérables. Il faut imaginer des réponses communes aux besoins de l’Afrique et de nos deux
pays, mettre au point des partenariats adaptés
et aller résolument de l’avant. Je sais qu’Egis est
tout à fait dans cet esprit car, fort de son expérience et de son savoir, ce groupe n’a pas peur
d’un partenariat qui se veut gagnant-gagnant.
Selon vous, quel avenir pour
les relations franco-chinoises ?
Je suis très confiant pour l’avenir de la relation franco-chinoise. La Chine entre aujourd’hui
dans une nouvelle phase de son histoire, économique comme diplomatique. J’ai eu l’occasion de
rencontrer fin octobre le président Xi Jinping,
juste avant l’APEC (Asia-Pacific Economic
Cooperation) et le G20. J’ai retenu de cet entretien que la Chine et la France ont des champs
de coopération très prometteurs. La société
chinoise évolue, des besoins nouveaux apparaissent, le développement durable, notamment dans les villes devient un impératif, la
sécurité alimentaire est maintenant une préoccupation, la démographie crée de nouvelles
attentes… Des sujets sur lesquels la France a
des acquis à partager.
Au plan diplomatique, la Chine retrouve sa
place dans le monde et entend exercer ses
responsabilités internationales. Elle veut éviter la confrontation même si des contentieux
demeurent, elle prône la coopération économique comme facteur de paix et de stabilité
en Asie, elle est soucieuse de sa souveraineté.
La France exerce des responsabilités mondiales,
occupe une place éminente en Europe qui est un
exemple de sécurité, de stabilité pour le commerce, a une langue partagée avec 50 pays et
une politique d’ouverture, autant d’éléments
qui lui sont propres et qui permettent de mener
avec la Chine un dialogue, une démarche
concertée pour un monde plus pacifique, plus
harmonieux, plus attentif à l’autre. n
janvier 2015 - egis contact
19
RENCONTRE
Grand Paris Express
Rencontre avec les équipes
de maîtrise d’œuvre de la ligne 16
© EGIS - AMANDINE DOL
En assurant plusieurs missions de maîtrise d’œuvre du futur métro du Grand Paris,
Egis démontre sa capacité d’agir au cœur d’une métropole en pleine mutation.
Plus d’une centaine de collaborateurs d’Egis, aux compétences multiples,
se mobilisent pour relever les défis de ce projet d’envergure internationale.
Nouveaux locaux de Montreuil : une équipe mobilisée autour des enjeux du Grand Paris !
P
© EGIS - AMANDINE DOL
© EGIS - JULIEN BENHAMOU
20
egis contact - janvier 2015
Des équipes aux compétences multiples
(métro, ouvrages souterrains, bâtiment…)
se sont très vite constituées. Les collaborateurs
viennent d’horizons géographiques différents,
un enjeu qui s’est avéré
majeur pour Egis dans
le démarrage du projet.
« C’est vraiment stimulant
d’être tous ensemble. Tous
les corps de métier sont
réunis, le Grand Paris
Quentin Palade
mobilise tellement de
compétences que l’on a forcément l’occasion de
croiser d’anciennes connaissances, se réjouit
Quentin Palade, chargé de conception des
infrastructures. Je ne réalise pas encore l’ampleur de la tâche, car c’est mon premier gros projet, mais je suis totalement enthousiaste pour
la suite ! »
L’accent a été mis sur la synergie entre les
équipes et sur une organisation rigoureuse,
en vue d’une plus grande
efficacité : « Les moyens
de communication ont été
déployés très rapidement,
un atout pour la bonne
mise en route du travail collaboratif, indique
Juliette
Alexandre,
chef de projet. En tant
que coordinatrice des
équipes de spécialistes
Juliette Alexandre
sur la conception de sept
gares pour la partie lots techniques et second
œuvre de la ligne 16, j’ai besoin d’être constamment en lien avec les architectes et les différents
chefs de projet gros œuvre. » Des programmes de
formation internes ont été mis en place pour
développer les métiers et permettre aux personnes sélectionnées d’être immédiatement
opérationnelles.
Un projet technique captivant
© EGIS - OLIVIER ROUSSEAU
À terrain d’envergure, mobilisation exceptionnelle ! Ce sont à terme plus de 150 personnes qui
seront impliquées sur ce projet. Les locaux de la
maîtrise d’œuvre infrastructure des lignes 16 et
17 Sud ont d’ailleurs été
inaugurés, à Montreuil,
en décembre dernier, en
présence de nombreux
partenaires, et Philippe
Yvin, président du directoire de la Société du
Grand Paris. Ce plateau
projet à Montreuil est
Laurent Samama
un véritable pool d’experts ! « Il y a énormément
d’énergie et de talents sur
ce plateau. Le travail est
très fluide, les problèmes
se résolvent très vite »,
s’enorgueillit Laurent
Samama, directeur de
projet du tronçon T1.
« J’ai rejoint il y a quelques
semaines la cellule géotechnique
transverse
Marie Targosz
du Grand Paris, nous
© EGIS - AMANDINE DOL
Une mobilisation humaine
hors du commun
apprend Marie Targosz, ingénieur d’études
géotechniques. Le terrain d’Ile-de-France est
un terrain que nous connaissons bien, c’est un
réel défi en termes de taille et d’importance ! »
© EGIS - AMANDINE DOL
ièce majeure du développement
urbain en Ile-de-France, le métro
du Grand Paris va augmenter significativement la taille du réseau de
transport public, avec à terme la
réalisation de 166 km de lignes nouvelles et
de 57 gares supplémentaires. Depuis plusieurs
mois, Egis est mobilisé sur plusieurs missions
de maîtrise d’œuvre : celle des systèmes des
futures lignes 15, 16 et 17, la maîtrise d’œuvre
du premier site de maintenance et de remisage
du matériel roulant (SMR) de la ligne 15 Sud,
à Champigny-sur-Marne, ou plus récemment,
deux nouvelles maîtrises d’œuvre des infrastructures des lignes 16 et 17 Sud.
Réalisée en banlieue nord-est de Paris, au
travers de territoires en pleine mutation,
la ligne de métro sera automatisée et en
totalité souterraine. Le
tracé se déroule dans un
environnement urbain
relativement dense et
oblige à composer avec
certaines contraintes.
Martin Putz-Perrier,
chef de projet tunnels,
est responsable de la
conception des 22 km de
tunnels, reliant les huit
Martin Putz-Perrier
gares. Ayant déjà participé aux études préliminaires, il connaît bien
le projet et les points durs à résoudre : « Le
creusement de tunnels sous un grand nombre
de bâtiments et ouvrages d’art sensibles, les phénomènes de dissolution de gypse, la présence
d’anciennes carrières souterraines de gypse…
sont des facteurs de risque importants. Notre
rôle est de les identifier et de les quantifier, et
de déterminer les mesures adéquates afin de
les limiter. »
C’est à travers les difficultés techniques qu’il présente que ce projet s’avère une occasion exceptionnelle de développer des compétences à tous
les niveaux. Plus qu’un défi, c’est une motivation,
qui donne envie d’y participer pleinement. « Ma
mission est très intéressante et formatrice, reconnaît Quentin Palade. En souterrain, on ne rencontre pas les mêmes problématiques que pour le
tramway, mon domaine de prédilection habituellement. Dans ma mission de géométrisation du
tracé en 3D du métro, le challenge est de trouver
un compromis entre le confort du passager et la
vitesse commerciale. »
La maquette numérique,
une manière intégrée
de travailler ensemble
La mise en œuvre de nombreuses interfaces et
collaborations est l’occasion de démontrer le
savoir-faire d’Egis dans l’usage de la maquette
numérique. Le métro du Grand Paris sera en effet
l’un des premiers projets de métro d’envergure
à être entièrement géré par la maquette numérique. Les architectes et les différents métiers
travailleront ainsi sur une même maquette pour
chaque gare, ce qui réduira les difficultés de la
synthèse des édifices. Le travail assisté par le
BIM, très prisé à l’international, constitue incontestablement un atout pour Egis.
Le GC GP,
bureau
d’études
génie civil
Grand Paris
Cette équipe permet de disposer d’une
force de production locale et cohérente,
qui rassemble les compétences du
groupe dans tous les domaines du génie
civil souterrain. Installée à Montreuil (93),
elle renforce la capacité d’intervention
du groupe en Ile-de-France. Aujourd’hui
pleinement engagée dans la maîtrise
d’œuvre des projets de métros parisiens,
elle sera demain structurée pour
intervenir sur des prestations d’exécution
et pour répondre aux besoins croissants
du marché international.
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