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SOMMAIRE
Nous assistons aujourd’hui à une véritable expansion entrepreneuriale partout à travers le
monde. En effet, les entreprises en démarrage et les startups technologiques stimulent les
économies locales et de nombreux pays, villes et municipalités encouragent les grandes
entreprises publiques à investir dans les petites entreprises, en plus d’offrir des avantages
financiers intéressants aux entrepreneurs. À Montréal, « l’écosystème startups »
(Lindeman, 2014) est en plein essor et de nombreuses initiatives telles que le Startup
Weekend et les Startup Open House facilitent la collaboration et les échanges entre les
entrepreneurs. (Welsch, 2013)
Cependant, afin de survivre à l’étape « démarrage » et d’éventuellement devenir
profitable, plusieurs éléments importants doivent être développés au sein de l’entreprise
dont la stratégie marketing et le développement de l’image de marque. (Hellofs &
Jacobson, 1999; Oh, 2009) Justement, pour devenir populaires, les marques doivent se
démarquer et rejoindre leur public cible. Cependant, dans un contexte de nouvelle
entreprise, comment ces dernières procèdent-elles pour développer leur image de marque,
leurs objectifs et les ressources mises à leur disposition n’étant pas les mêmes que ceux
des grandes entreprises? Un écart de connaissances existe au niveau de la littérature
scientifique, où le concept de marque a été très peu développé dans un contexte
entrepreneurial.
Inspiré des travaux de Witt et Rode (2005), Rode et Vallaster (2005) et Bresciani et
Eppler (2010), l’objectif de ce mémoire est donc d’élaborer le concept de marque
naissante dans un contexte québécois et de le comparer à la marque corporative établie
afin de retracer un portrait global de son évolution dans le temps.
Dans le but de développer une étude permettant de répondre à cette problématique, une
méthodologie qualitative a été employée. Étant donné la nature exploratoire de cette
recherche, une étude de cas a été réalisée avec la collaboration de la jeune entreprise
f. &co, suivi d’entrevues individuelles semi-structurées avec des entrepreneurs œuvrant
dans des secteurs variés.
Grâce aux résultats obtenus, il est possible de dresser un premier portrait de la marque
corporative naissante, confirmant ainsi que des différences fondamentales existent avec la
marque corporative établie. Tout d’abord, le fondateur occupe une place centrale au sein
de la marque entrepreneuriale, une place beaucoup plus évidente que pour tout autre type
d’entreprise, et ce dernier résume la définition de sa marque à son identité visuelle et au
nom s’y rattachant. Puis, le type d’entreprise et le type d’offre influencent le
développement de la marque. En effet, tandis qu’une entreprise offrant un produit aura
tendance à se développer initialement en tant que marque de consommation, une offre de
service, quant à elle, est intimement liée au développement d’une marque personnelle, où
l’identité et la personnalité du fondateur sont à l’avant-plan, et ce, de façon souvent
inconsciente. Finalement, le temps et l’expansion de l’entreprise sont les deux éléments
clés qui assurent la progression de la marque naissante vers la marque corporative