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La Lettre du Plan-Séisme 1er trimestre 2011 1
www.planseisme.fr
Localisation du séisme et de ses
répliques (IPGP)
Séisme Japon Séisme Nouvelle-Zélande Vidéo renforcement
parasismique
ZOOM : Installations nucléaires et risque sismique
DOSSIER : Nouvelle réglementation parasismique
Après la refonte du site internet www.planseisme.fr intervenue en décembre 2010, c’est
maintenant à la Lettre du Plan Séisme de faire peau neuve ! Enrichie d’articles plus
approfondis et d’un « Dossier » faisant le point sur un thème donné, la Lettre sera désormais
publiée avec un rythme trimestriel.
Le 11 mars 2011 à 14h46 heure locale (5h46 TU), un très violent séisme est survenu à l’Est
des côtes de Honshu, l’île principale du Japon. De magnitude 9.0 selon le Service Géologique
National Américain (USGS), cet événement constitue le plus
fort séisme jamais enregistré au Japon et l’un des plus puissants
au niveau mondial. Associé à une rupture d’une portion de
faille de près de 500 km de long au niveau de la frontière entre
les plaques tectoniques Pacifique et d'Okhotsk, le séisme a
violemment ébranlé toute la partie Nord de l’île de Honshu,
alors même que les vibrations ont été ressenties à des milliers
de kilomètres de distance comme à Pékin, pourtant situé à près
de 2500 kilomètres de l’épicentre. A Tokyo, les dommages
demeurent relativement limités et les grattes-ciels construits
selon des règles parasismiques parmi les plus poussées au
monde ont oscillé latéralement parfois de plus d’un mètre
sans s’effondrer.
Mais beaucoup plus que le séisme, c'est le tsunami induit par le
déplacement enregistré le long de la faille qui a été dévastateur,
rendant du même temps impossible l’évaluation de l’ampleur des destructions liées aux
effets vibratoires le long de la côte Pacifique de l’île. Ainsi, toute la côte Est située au Nord
de Tokyo a été submergée par des vagues de plusieurs mètres de haut, la mer charriant des
débris sur des centaines de mètres à l’intérieur des terres comme à Sendai, l’une des villes
les plus sévèrement touchées par le tsunami.
A la date de rédaction de cet article, il est encore impossible de se prononcer sur un bilan
humain fiable, alors même que toutes les zones sinistrées n’ont pas pu être investiguées
totalement. Les autorités japonaises s’attendent néanmoins à plus d’une dizaine de milliers
de victimes.
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Conséquences du tsunami japonais du 11 mars 2011
En plus de la gestion des populations sinistrées par la double catastrophe, les autorités
japonaises ont également à gérer une situation difficile et inédite s’accumulent les effets
« en chaîne ». Ainsi, le risque industriel s’est dans un premier temps ajou aux risques
sismiques et tsunamis, avec notamment l’incendie de raffineries de pétrole, avant que le
risque nucléaire ne menace également le Japon. En effet, après que plusieurs réacteurs
nucléaires se sont arrêtés automatiquement au moment du séisme, le tsunami qui a suivi a
entrainé la destruction de stations de pompage assurant le refroidissement de certains
réacteurs. Ce phénomène a par la suite entraî une augmentation de la pression à
l’intérieur de l’enceinte de confinement de plusieurs réacteurs de la centrale de Fukushima-
Daiichi, puis des explosions entraînant l’effondrement du toit de certains réacteurs. Afin de
garantir la sécurité des populations, les habitants sidants à proximité de la centrale de
Fukushima-Daiichi avaient été évacués à titre préventif avant l’explosion.
Pour plus de précisions, nous vous invitons à consulter les dossiers consacrés au séisme
japonais du 11 mars 2011 par le MEDDTL, l’IPGP, le BRGM, l’ISTerre et le JMA (en anglais).
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Le mardi 22 février 2011 à 12h51 heure locale (23h51 le 22 février heure GMT), un séisme de
magnitude 6.3 a fortement touché Christchurch, la deuxième ville la plus importante de
Nouvelle-Zélande (agglomération de 400 000 habitants). Survenant un peu moins de six mois
après un autre violent séisme en septembre dernier, également localisé à proximité de
Christchurch, le séisme du 22 février 2011 marque par l’ampleur des dommages engendrés
(destructions de bâtiments entiers, d’infrastructures routières, de réseaux d'électricité et
d'eau, etc.) et par son lourd bilan humain : 166 décès confirmés au début du mois de mars et
près d’une cinquantaine de disparus. En effet, le séisme du 3 septembre 2010, pourtant plus
puissant (Mw=7.1), n’avait fait aucune victime malgré de lourds dégâts matériels. En outre,
avec une facture immédiate estimée à près de 8 milliards d’euros, le coût de la catastrophe
est deux à trois fois plus important que celui du séisme de septembre 2010. Alors, comment
expliquer un si lourd bilan ?
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Tout d’abord, des différences importantes existent entre ces deux tremblements de terre.
En premier lieu, la localisation même du séisme est un paramètre clé permettant d’expliquer
en partie les nombreuses destructions observées. Ainsi, contrairement au séisme de
septembre 2010 qui était survenu à une soixantaine de kilomètres au nord-ouest de
Christchurch, le séisme du 22 février 2011 a été localisé à l’aplomb même de la ville,
entraînant du même coup des mouvements du sol plus importants. Par ailleurs, étant moins
puissant et plus proche, ce séisme a par conséquent engendré à Christchurch des
mouvements du sol plus riches en hautes fréquences. Or, ces hautes fréquences sont
connues pour être particulièrement préjudiciables pour les bâtiments de faible hauteur du
fait de leur fréquence propre (correspondant le plus souvent à des maisons individuelles),
lesquels ont particulièrement eu à souffrir du séisme.
Exemples de dégâts observés suite au séisme de Christchurch du 22 février 2011
La comparaison de ces deux séismes permet également de mettre en évidence que le bilan
humain d’un tremblement de terre peut être très différent selon l’heure à laquelle
l’événement survient. En effet, les chutes de matériaux dans les rues occasionnées par le
séisme de septembre 2010 qui a eu lieu en pleine nuit n’avaient fait aucun blessé au
contraire du séisme de février 2011 de nombreuses victimes étaient situées à l’extérieur
au moment des secousses. Ainsi, alors que dans certains pays les séismes nocturnes sont les
plus redoutés du fait de la grande vulnérabilité de l’habitat, la situation peut s’inverser dans
les pays les plus développés, la population pouvant dans l’ensemble bénéficier de la bonne
conception parasismique de leur maison.
Enfin, le fait que le séisme du 22 février 2011 fasse suite à un premier tremblement de terre
destructeur est également à prendre en compte, ce dernier ayant vraisemblablement pu
fragiliser des bâtiments et ainsi augmenter leur vulnérabilité aux séismes... A l’inverse, il est
intéressant de noter que cette succession de violentes secousses à quelques mois
d’intervalle a de toute évidence permis de disposer dès le 22 février d’une gestion de crise
optimisée de la part des autorités néozélandaises, bénéficiant des enseignements et des
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outils mis en place suite au séisme du 3 septembre 2010 (réactivation d’un site internet
d’aide aux sinistrés, réutilisation d’un outil de visualisation des incidents et des interventions
en cours sur le terrain, etc.).
Tous ces points montrent que les effets peuvent être très différents d’un séisme à l’autre, et
ce même pour des pays disposant d’une réglementation parasismique adaptée, soulignant
de ce fait la singularité de chaque séisme.
Dans le cadre du Plan-Séisme Pyrénées, la DDT Hautes-Pyrénées a conçu, en partenariat
avec la DREAL Midi-Pyrénées, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et l’Institut de prévention
et de Gestion des Risques urbains (IPGR), un film ayant pour thème le « Renforcement
parasismique des constructions existantes ».
Le projet, basé sur le constat qu’une grande
majorité du parc de bâtiments français a été
construit avant l’entrée en vigueur des
normes de construction parasismique,
avait pour objectif de réaliser un film de
portée nationale apportant des éléments
de réponse à la question du
renforcement du bâti existant, dans sa
dimension tant technique, que
règlementaire et financière.
Cette vidéo propose notamment une
méthodologie de renforcement parasismique des constructions existantes en plusieurs
étapes successives. Pour la consulter, cliquez ici. Par ailleurs, les bonus du film sont
visionnables sur le site internet des risques majeurs en Hautes-Pyrénées.
NOUVEAUTES SUR LE SITE INTERNET
Plaquette « La nouvelle réglementation parasismique applicable aux bâtiments »
Zonage sismique : liste par communes, cartographies nationale et régionales
Rapport sur la gestion 2010 du site internet du Plan Séisme
Rapport sur la faisabilité de déclinaison opérationnelle du système ISARD
Rapport cartographie automatique des classes de sol VS30
Rapport effets de site topographiques
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Par Ghislaine VERRHIEST-LEBLANC, inspectrice de la sûreté nucléaire et « référent séisme »
à la division de Marseille de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN)
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La France métropolitaine est un pays à sismicité modérée. Néanmoins, les archives
historiques attestent de l’occurrence de 4 à 5 séismes responsables de dommages sévères
par siècle.
A cet égard, la région Provence Alpes Côte d’Azur n’a pas été épargnée : le 11 juin 1909, une
secousse, d’une magnitude estimée à 6.2, touchait les communes situées entre Salon-de-
Provence et Aix-en-Provence. Ce séisme causa une cinquantaine de victimes, deux cent
cinquante blessés et endommagea plus de 2000 bâtiments. Ce tremblement de terre, le plus
fort ressenti en métropole au cours du siècle dernier, a marqué profondément la mémoire
locale et laissé des traces encore très visibles dans de nombreux villages. Il existe ainsi dans
la région une sensibilité particulière de la population vis-à-vis de ce risque et une
préoccupation spécifique concernant le comportement sous séisme des ouvrages industriels
et nucléaires.
Dans le sud-est de la France, les installations nucléaires sont concentrées sur trois sites :
k Le site du Tricastin
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regroupant des installations du cycle du combustible nucléaire et
une centrale nucléaire. Les trois grands exploitants nucléaires français (AREVA, CEA
et EDF) y sont représentés.
k Le site CEA de Cadarache, exploité depuis les années 60, comprenant 20 installations
nucléaires de base (INB) et 1 INBS (défense) répondant à des objectifs de recherche,
de développement et de soutien industriel. Il est à noter la construction à venir à
proximité du centre du réacteur de fusion ITER.
k La plate-forme de Marcoule comportant : le centre de recherche CEA (2 INB et 1
INBS) créé en 1955, l’installation Melox exploitée par AREVA et dédiée à la
fabrication du combustible MOX, l’installation CENTRACO exploitée par SOCODEI
pour le traitement de déchets nucléaires.
L’ASN, et plus particulièrement la division de Marseille pour les régions PACA, Languedoc-
Roussillon et Corse, est en charge d’assurer, au nom de l’État, le contrôle de ces installations
et de contribuer à l’information des citoyens. Elle veille au respect de la réglementation en
vigueur et, notamment pour ce qui est de la prévention du risque sismique, à la bonne
application des règles fondamentales de sûreté.
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Le contrôle du site du Tricastin est assuré par la division de Lyon de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
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