Economie - Partie 4 - Investissement et
croissance
Chapitre 11 - La croissance économique
Vincent Drobinski
CPGE 2D1 - ENC Bessières
14 mars 2014
Table des matières
1 Quelques notions liminaires 3
1.1 Qu’est-ce que la croissance ? Croissance de quoi ? . . . . . . . . . 3
1.1.1 PIB, PNB, valeur ajoutée et revenu . . . . . . . . . . . . 3
1.1.2 PIB nominal et PIB reél . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.1.3 La composition du PIB . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2 Croissance et bien-être . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.3 Croissance, cycles, uctuations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.4 Rappels historiques et faits stylisés . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2 Les premières théories de la croissance 8
2.1 La conception classique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2.1.1 L’accumulation du capital . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2.1.2 La fatalité de l’état stationnaire . . . . . . . . . . . . . . . 8
2.2 Schumpeter et l’importance de l’innovation . . . . . . . . . . . . 9
2.2.1 Le rôle des innovations et du progrès techniques . . . . . 9
2.2.2 La destruction créatrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.3 Le modèle de Harrod-Domar . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
3 Le modèle de Solow 10
3.1 La possibilité d’une croissance équilibrée . . . . . . . . . . . . . . 10
3.1.1 Présentation du modèle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
3.1.2 La "règle d’or" . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
3.1.3 Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
3.2 La croissance optimale : Ramsey, Cass, Koopmans, Massé . . . . 15
1
4 Les nouvelles théories : la croissance endogène 18
4.1 Le rôle du progrès technique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
4.2 Rendements croissants de l’investissement et externalités . . . . . 18
4.3 Innovation technologique : le rôle de la R&D . . . . . . . . . . . 18
4.4 Accumulation du capital humain et apprentissage . . . . . . . . . 18
4.5 Destruction créatrice et croissance . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
4.6 Infrastructures et penses publiques . . . . . . . . . . . . . . . . 19
4.7 Croissance en économie ouverte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
4.7.1 Spécialisation sectorielle et croissance . . . . . . . . . . . 19
4.7.2 Di¤usion du progrès technique par imitation . . . . . . . 19
5 Conclusions 20
5.1 L’hypothèse de convergence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
5.2 Portées et limites des nouvelles théories de la croissance . . . . . 22
6 Bibliographie indicative 24
7 Annexes 25
7.1 Classement des pays selon l’IDH . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
2
Lorsque l’on commence à étudier les problèmes posés par la crois-
sance économique, il devient di¢ cile de penser à autre chose...
Robert E.Lucas1
1 Quelques notions liminaires
1.1 Quest-ce que la croissance ? Croissance de quoi ?
1.1.1 PIB, PNB, valeur ajoutée et revenu
– La mesure de la production agrée selon la comptabilité nationale est le
PIB (Produit Intérieur Brut). Il s’agit de l’ensemble de la production des
entreprises présentes sur le territoire national, sans critère de nationalité.
– On peut aussi mesurer la production agrégée par le PNB (Produit National
Brut), qui est alors l’ensemble de la production des entreprises nationales
quel que soit son emplacement géographique.
Notons que généralement ces deux grandeurs sont assez comparables, mais
qu’il existe des exceptions notables2.
La production agrégée sera alors mesurée par la somme des valeurs ajou-
es par les entreprises, augmentées du montant de la TVA et des droits
de douanes.
La valeur ajoutée sera considérée comme la di¤érence entre la valeur de la
production d’une entreprise et celle de ses consommations intermédiaires.
Notons également que l’on peut envisager le PIB du côté de la production
comme ci-dessus, mais aussi du côté des revenus. Le PIB sera alors la somme
des revenus distribués dans l’économie au cours d’une période donnée, c’est à
dire la somme des impôts indirects sur les ventes, des revenus du travail et des
revenus du capital.
1.1.2 PIB nominal et PIB reél
Le PIB français était de 8819 milliards de francs en 1999 et de 300 mil-
liards en 19603. Nous n’en déduirons pourtant pas que la production a été
multipliée par 29 dans cet intervalle de temps. En e¤et, si la production a
réellement augmenté, les prix ont aussi évolué.
Pour éliminer l’et de l’in‡ation, nous distinguerons PIB nominal et PIB
réel. Le PIB réel est ainsi la mesure de la production valorisée à prix
constants, contrairement au PIB nominal qui valorise la production à prix
courants.
1On the Mechanics of Economic Development, (1988)
2Voir ainsi le cas du Koweit
3En 2002, il était de l’ordre de 1500 milliards deuros.
3
Dans tout ce qui suit, nous considèrerons le PIB réel, que nous noterons
Yt(PIB réel de la période t). Le taux de croissance sera alors mesuré par
gt=YtYt1
Yt1.
Une période de croissance positive sera appelée expansion, et inversement,
une période de croissance négative sera appelée récession. On a coutume
de ne parler de récession que lorsque l’économie connaît deux trimestres
consécutifs de croissance négative.
1.1.3 La composition du PIB
La comptabilité nationale établit le PIB (Y) comme étant égal à la somme
de la consommation des ménages (C), des investissements des entreprises et
des particuliers (I), des dépenses gouvernementales (G), et de la balance com-
merciale (B), elle-même mesurée par la di¤érence entre exportations (X) et
importations (M).
Ce qui est mesuré par l’investissement Iest appelé investissement …xe,
pour le distinguer de l’investissement en stock Is. Le premier mesure toute
acquisition de capital (terrains ou machines pour les entreprises, maisons
ou appartements pour les particuliers, par exemple). La di¤érence entre
les biens produits et les biens achetés pour une période donnée est appelé
variation de stocks et est notée ici Is. Si la production est supérieure
aux ventes, les entreprises accumulent des stocks, et Isest positive. Cette
variation de stocks est généralement très faible et sera le plus souvent
négligée dans tout ce qui suit.
Les dépenses gouvernementales (G) correspondent aux achats de biens
et services par le gouvernement. Les services sont ceux o¤erts par les
fonctionnaires : on considère que le gouvernement achète les services de
ses fonctionnaires et qu’il les o¤re ensuite au public.
On peut résumer cette décomposition par l’égalité fondamentale de la comp-
tabilité nationale :
Y=C+I+G+XM+Is
1.2 Croissance et bien-être
La croissance est donc la mesure de l’augmentation du PIB d’un pays donné.
On la dé…nit généralement (F. Perroux) comme "l’augmentation pendant une
ou plusieurs périodes longues d’un indicateur de dimension, le produit global en
termes réels". Dans une vision positive de l’économie, il s’agit simplement d’un
fait économique. On le mesure et on constate son évolution.
Dans une vision plus normative, la croissance peut devenir un objectif et son
évolution est sujette à des jugements de valeur.
Ainsi, dans une perspective utilitariste, la bonne politique économique est
celle qui répond au critère d’unanimité, c’est à dire qu’un individu ne s’y
opposera pas si elle ne détériore pas sa situation personnelle (critère de
Pareto).
4
Ainsi, toute augmentation du bien-être agrégé de la population, entendu
comme somme des utilités individuelles, et plus largement de la "taille du
gâteau", engendrera une augmentation du bien-être de la société et sera
donc jugée acceptable.
La croissance, mesurant cette augmentation de bien-être, est donc un ob-
jectif.
L’assimilation peut paraître troublante : qu’en est-il de la distribution des
richesses pendant le processus de croissance ? Les situations individuelles
sont-elles toutes améliorées ? Y a-t-il un gain universel, ou pouvons nous
trouver des agents "perdant", voyant leur situation personnelle se détério-
rer ?
L’objectif de croissance comme critère de bien être est tout entier issu de
la théorie néoclassique.
Rappelons-nous que cette théorie présuppose une situation concurrentielle,
dite pure et parfaite. Les agents sont supposés identiques, ayant les mêmes
préférences, les mêmes capacités de production, et résolvent leurs pro-
grammes d’optimisation de manière indépendante. Il n’y a donc aucune
interaction. Nous verrons par la suite que cette hypothèse d’homo oecono-
micus a une conséquence : si tous les agents sont identiques, on peut donc
assimiler l’économie à un agent représentatif qui résout un programme
intertemporel.
Dans ces conditions, l’éventuelle hétérogénéité des agents individuels est
ignorée et l’économie aboutit fatalement à une situation dans laquelle ne
se pose aucun problème de redistribution. Tout le monde y gagne, puisqu’il
su¢ t de diviser le gain total par le nombre d’individus de la société pour
déterminer les gains individuels. Ainsi, la croissance est alors fatalement
bonne pour l’économie4.
Si assimiler la croissance à un critère de bien-être est un jugement de valeur,
il doit bien exister d’autres critères. De fait nous trouverons d’autres dé…nitions
et problématiques liées à la croissance :
– La croissance potentielle est celle que peut supporter le système productif
sans surchau¤e : plus clairement elle correspond à la croissance possible
sans augmentation du niveau général des prix, i.e. sans in‡ation. Cette
notion précise la première dans la mesure où elle …xe un nouvel objectif à
atteindre. Il s’agit en quelque sorte d’une optimisation sous contrainte.
La notion de croissance soutenable est di¤érente. Elle est à relier au
concept de développement durable. Le rapport Brundtland (conférence de
4Il ne sagit pas de nier les inégalités de l’économie. Simplement, le modèle nest pas fait
pour cela.
Létude explicite de la redistribution tout au long du processus de croissance nécessitera des
hypothèses plus …ne sur les comportements individuels. Il s’agira notamment des modèles à
nérations imbriquées. Et dans de tels modèles, la croissance nest plus fatalement optimale
au sens de Pareto puisque dans certaines situations, elle peut conduire à des détériorations
de situations individuelles. Dans le cas dagents hétérogènes tels que représentés dans les
modèles de GI, la croissance peut devenir non optimale au sens de Pareto si la redistribution
des ressources qui en est issue détériore la situation de certains sur le long terme.
5
1 / 25 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans l'interface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer l'interface utilisateur de StudyLib ? N'hésitez pas à envoyer vos suggestions. C'est très important pour nous!