Introduction : Sylvie Royer
Déjà, en 2016, Jubilé de la miséricorde, le message du pape François pour la Journée mondiale des
communications consistait « à faire tomber les murs et construire des ponts ». Dimanche 28 mai
2017 se déroulera la 51e Journée mondiale des communications sociales, sur le thème suivant : «
Communiquer espérance et confiance en notre temps ». Pour cet événement, le Pape François a
choisi le verset d’Ésaï 43, 5 : "Ne crains pas, car je suis avec toi ». Il s’agit d’une invitation à
communiquer la confiance et à annoncer la bonne nouvelle que Jésus nous a transmis. Si comme le
dit le Pape l’amour par nature est communication, toute communication n’est pas Amour. En
particulier sur les réseaux sociaux où règnent les j’aime ou j’aime pas, les commentaires hâtifs …
Aujourd’hui, communiquer via Internet fait partie du mode de vie des jeunes mais pas seulement.
Difficile d’échapper à ce média qui concentre autant de questions, d’attentes, et de craintes.
Actuellement, les moyens de communication à disposition sont de plus en plus nombreux. On n’a,
semble-t-il, jamais autant parlé de communication qu’aujourd’hui, tout en pointant la possible
rupture du lien social née de l’utilisation intensive d’Internet. Tout progrès porte en son sein des
risques qui, bien que réels, peuvent être exagérés. Ce ne sont pas les choses elles-mêmes qui nous
troublent mais l’opinion que nous nous en faisons selon Epictète (50-125 ap. J.-C), philosophe grec
stoïcien. Dans l’antiquité déjà, on débattait des dangers d’un nouveau mode de communication.
Ainsi Platon rapporte dans l’un de ses textes, que Socrate s’inquiétait du passage de la transmission
orale à l’écrit estimant que cela allait altérer les capacités de mémorisation des futures générations.
De nos jours, on nous dit que Google, le moteur de recherche d’Internet, rend idiot et qu’il serait
responsable du manque de concentration et de bien d’autres maux. L’imprimerie a permis de
diffuser la Bible, la pensée de Gandhi, mais hélas aussi celle d’Hitler avec Mein Kampf. La création
cinématographique a apporté tant d’œuvres magistrales et culturelles tout comme la télévision.
Cependant, ces deux médias ont aussi développé l’industrie pornographique et ont multiplié le
nombre de films à caractère violent. Internet réunit ces risques auxquels s’ajoutent d’autres
problématiques que nous évoquerons un peu plus loin.
Signification du mot communication
Et si nous revenions sur le sens du mot communication ?
Quand on veut communiquer oralement, visuellement, ou par écrit, on exprime le désir de se faire
comprendre. Il faut saisir le sens de ce terme : communiquer, c’est mettre en commun, c’est être en
relation avec une ou plusieurs personnes pour transmettre un message qui a un contenu, une
signification ; c’est aussi combler un peu le fossé qui nous sépare. On espère que le ou les
destinataires comprendront la plus grande partie du message. Or, on sait qu’un quart seulement de
ce message est perçu. Au siècle des images, paradoxalement, la communication par écrit entre les
individus est prépondérante. Et c’est là que le bât blesse. En effet, l’écrit est un exercice difficile car
il ne comporte ni intonation, ni expression du visage, ni silence, ni gestuelle qui peuvent atténuer ou
accompagner les mots. Sur Internet, on va au plus vite et les formules sont absentes, la ponctuation
également. Pas de place dans les textos pour la nuance, et la politesse y est souvent absente.
Pourtant, ces éléments qui semblent désuets appartiennent aux marques de respect qui sont la base
d’une communication réussie. Au-delà de ces considérations, les mots peuvent être trompeurs et
fausser le sens de notre désir de communiquer. La difficulté est d’apprendre à les peser sans oublier
d’utiliser deux balances, la nôtre et celle de notre interlocuteur.
En matière d’éthique dans le domaine de la communication sur Internet, une équipe de jeunes
chrétiens d’Ille et Vilaine a réalisé en 2016 une charte avec 10 commandements que Père Gabriel va
nous énoncer.