Les troubles digestifs fonctionnels
(1ère partie).
Les troubles digestifs fonctionnels regroupent un ensemble de
manifestations et / ou symptômes liés au fonctionnement de l’appareil digestif. Sans gravité dans
la plupart des cas, ces tracas digestifs bénins n’en demeurent pas moins gênants.
Ballonnements, crampes intestinales, brûlures gastriques, nausées, lourdeurs, diarrhées,…..
Qui peut prétendre ne jamais connaître de telles plaintes digestives ?
Qu’est-ce-que la digestion ?
Afin de mieux comprendre les différents troubles
digestifs, il est me semble important de faire un
petit rappel anatomique et physiologique du
processus de la digestion. En résumé, cette
dernière est la transformation des aliments en
nutriments assimilables par l’organisme et
essentiels à son bon fonctionnement. Dans le tube
digestif, les aliments subissent une série de
transformations progressives mécaniques et
chimiques destinées à produire ces différents
éléments nutritifs. Les nutriments résultant de la
digestion sont suffisamment petits pour traverser la
paroi poreuse de l’intestin. Ils passent dans le sang
et dans la lymphe. Le sang apporte les nutriments
à tous les organes du corps. Ils pénètrent dans les
cellules où ils sont utilisés comme éléments de
construction ou comme source d’énergie. Les
aliments non digérés, sont transformés en matière
fécale dans le côlon et sont rejetés sous forme
d’excréments au niveau de l’anus. En fonction de la
nature des aliments consommés, le processus de
digestion dure entre 24 et 72 heures. Ce qui veut dire que notre tube digestif est en perpétuelle
activité et donc qu’il peut à tout moment connaître l’une ou l’autre difficulté. Le cheminement des
aliments dans notre organisme permet de passer en revue les différents organes de l’appareil
digestif et les glandes annexes qui s’y rattachent. En suivant le parcours qui commence par la
bouche et se termine par l’anus, notre nourriture est soumise à deux processus :
- Les aliments commencent à subir une transformation mécanique au niveau de la bouche et
de l’estomac. Ils sont réduits en bouillie par mastication, broyage et malaxage.
- La seconde transformation est surtout chimique et se déroule au niveau de l’estomac puis
des intestins. Les sucs digestifs constitués d’acide et d’enzymes jouent le rôle de « ciseaux
moléculaires » pour produire les nutriments.
Les différentes phases de digestion des aliments.
La bouche.
Dans la bouche les aliments sont mastiqués, coupés en petits morceaux et écrasés par les dents.
Ils sont en même temps imprégnés de salive et humidifiés. Cet amalgame de bouchées liées par
la salive s’appelle le « bol alimentaire ». Il est poussé par les mouvements de la langue vers le
fond de la bouche pour être avalé.
L’œsophage.
C’est un tube creux qui relie la bouche à l’estomac. Dans la partie supérieure, le pharynx oriente
et contrôle le passage des aliments afin notamment d’éviter de « fausses déglutitions » et le
passage des aliments dans la trachée et les voies respiratoires (poumons, bronches). Ceux-ci
descendent pendant une quinzaine de secondes dans l’œsophage par péristaltisme : les
contractions progressives de la paroi de l’œsophage font avancer les aliments et contribuent à
leur brassage mécanique. A la base, un clapet (cardia) s’ouvre sur l’estomac.
L’estomac.
L’estomac est une poche entourée de muscles épais et puissants.
Dans ce réservoir, le bol alimentaire est brassé pendant 3 ou 4 heures. Les ondes de
contractions produisent un malaxage qui réduit les aliments en bouillie. En même temps, les
cellules qui tapissent la paroi interne de l’estomac, sécrètent les sucs gastriques (acide
chlorhydrique et enzymes). Ces sécrétions pouvant atteindre 2 litres par 24 heures provoquent
une dégradation chimique du bol alimentaire dans un milieu très acide.
L’intestin grêle.
Cet intestin est un tube replié dans l’abdomen qui mesure sept mètres de long chez un adulte.
Ses parois ont une structure assez proche de celle de l’estomac et la bouillie alimentaire (le
chyme) est poussée en avant par péristaltisme. On distingue plusieurs segments dans ce long
tube: le duodénum (+ ou - 50 cm ), le jéjunum (+ ou - 5 m) et l’iléon (= ou - 1m). C’est dans
l’intestin grêle que se déroule la partie la plus importante de la digestion. A la sortie de l’estomac,
les cellules de l’intestin sécrètent le suc intestinal et le duodénum reçoit les sucs digestifs
provenant du pancréas et de la vésicule biliaire. Les réactions chimiques de ces enzymes avec le
chyme produisent les nutriments. Ces éléments passent dans le sang : c’est le phénomène
d’absorption. La fine paroi intestinale interne est entièrement recouverte de micro villosités
richement vascularisées. Elle offre ainsi une grande surface d’absorption pour les nutriments.
Le gros intestin.
Le gros intestin mesure 1,5 mètre de long. Il fait suite à l’intestin grêle. Ce qui n’a pas été
absorbé parvient dans le colon qui renferme des milliards de bactéries. Cette flore
Intestinale permet la fermentation des aliments non digérables. Cette réaction produit des gaz et
la réabsorption de l’eau permet la formation des matières fécales qui sont rejetées au niveau de
l’anus.
WOWO 04. 2013
Les troubles digestifs fonctionnels
(2
ième
partie).
Une mauvaise alimentation, mal équilibrée ou des excès
alimentaires sont probablement les premières causes d’inconfort digestif. En effet, chez certaines
personnes, le fait de manger des aliments gras, sucrés ou épicés, de boire des boissons
gazeuses, du café ou de l’alcool…irrite le système digestif et provoque des troubles.
Les principaux troubles digestifs peuvent avoir des causes très variées :
La dyspepsie : il s’agit d’une sensation de pesanteur à la digestion, une impression désagréable
de ne pas pouvoir digérer et d’avoir « une brique sur l’estomac ». Elle est généralement liée à
une prise alimentaire trop copieuse ou trop rapide, à l’ingestion d’aliments très gras qui
ralentissent la digestion, au stress ou à des excès alimentaires répétés. Elle ne demande en
principe pas de consultation médicale, sauf si elle se répète ou s’accompagne systématiquement
et de manière répétées de douleurs, de nausées ou de vomissements.
Les éructations à la suite d’un repas sont en soi normales.
Elles sont généralement causées par l’ingestion d’air notamment :
- en mangeant
- en buvant trop rapidement ou en buvant avec une « paille »
- en mâchant des chewing-gums ou des friandises
- en consommant des boissons gazeuses libérant une grande quantité de gaz carbonique….
Cependant, les éructations peuvent aussi être liées à un ulcère de l’estomac ou du duodénum, à
un problème de gastrite ou d’œsophagite (inflammation de l’estomac ou de l’œsophage).
Le fait d’ingérer une trop grande quantité d’air peut aussi causer le hoquet.
Le reflux gastro-œsophagien ou les remontées acides (pyrosis) :
Le reflux gastro-œsophagien
(RGO) est causé par la remontée
du liquide gastrique acide de
l’estomac vers l’œsophage. C’est
une maladie chronique, le plus
souvent sans gravité mais qui peut
à la longue altérer la qualité de vie
de la personne qui en est victime. Il
s’agit d’une affection relativement
fréquente atteignant en moyenne
une personne sur trois avec des
manifestations chez certain(e)s
d’au moins une fois par semaine. Elle concerne tous les âges et aussi bien les hommes que les
femmes.
Comment se manifeste-t-il ?
Le RGO se produit habituellement après les repas. Chez certaines personnes, la « valve anti-
reflux » (le sphincter inférieur) située entre l’estomac et l’œsophage se relâche de façon
anormale. Une partie du contenu de l’estomac (aliments, acide …) remonte alors dans
l’œsophage (reflux). Il s’ensuit des douleurs le plus souvent caractérisées par des sensations de
brûlures ascendantes allant de l’estomac vers le thorax. Ces douleurs peuvent également
s’accompagner de saveur acide dans la bouche. Parfois s’il est trop important, le RGO peut se
manifester par des symptômes intéressant la sphère ORL (nez, gorge, oreilles) et/ ou
pulmonaires. Lorsqu’il devient chronique, le RGO peut parfois entraîner une inflammation de
l’œsophage (œsophagite).
Comment reconnaître le RGO ?
Certains symptômes sont évocateurs du RGO.
Les symptômes digestifs :
- brûlures d’estomac remontant vers la poitrine
- remontées d’aliments au goût acide ou amer dans la bouche
- douleurs ou aigreurs dans la poitrine
Autres symptômes possibles :
- voix enrouée, gorge irritée
- toux chronique, asthme
Le RGO se manifeste souvent après les repas ou pendant la nuit, il est favorisé par :
- le tabagisme
- le type d’aliments consommés : graisses, chocolat, café, alcool, mets épicés…..
- certaines positions (couchée, allongée, penché en avant…)
- certains médicaments
- la grossesse….
Comment diminuer la fréquence du RGO ?
Parce qu’il apparaît de façon imprévue et répétée, le RGO a des répercussions gênantes dans la
vie de tous les jours : difficultés à avaler et digérer, nuits perturbées…..
Si votre médecin traitant vous a diagnostiqué un RGO, il est recommandé de respecter quelques
règles d’hygiène de vie : sur le plan alimentaire, il est recommandé d’éviter les repas trop copieux
et/ou gras surtout le soir. Le repas du soir ne doit pas être pris trop tard afin d’éviter la position
allongée peu de temps après la prise d’aliments et de boissons. Il est aussi très important de
mâcher suffisamment les aliments lors de leur absorption. La consommation quotidienne de
chocolat, de café, de boissons alcoolisées, gazeuses…doit être limitée. Le tabac favorisant le
RGO, l’arrêt de celui-ci est souhaitable et doit également être envisagé. En cas de surcharge
pondérale, un amaigrissement même peu important est souvent bénéfique et contribue
généralement à diminuer la fréquence de RGO voire à aider à sa disparition.
WOWO 05. 2013
Les troubles digestifs fonctionnels
(3ième partie).
Suite des deux précédents feuillets consacrés aux troubles digestifs.
La hernie hiatale correspond au passage d’une partie de l’estomac dans le thorax au
travers d’un muscle de l’abdomen appelé diaphragme et ce, à travers l'orifice
oesophagien du diaphragme, aussi appelé "orifice hiatal" ou "hiatus".
Cette anomalie anatomique peut être intermittente ou permanente. La hernie hiatale
survient principalement lorsque les fixations de l’estomac et du bas œsophage sont
défaillantes. Elle est souvent considérée comme étant un facteur aggravant d’un reflux
gastro-oesophagien.
Il existe deux types de hernies hiatales :
a) La hernie par
glissement est la plus
fréquente (85 à 90% des
cas) : la partie haute de
l'estomac et le cardia
(jonction de l’œsophage et
de l’estomac) passent
dans le thorax. Certains
facteurs comme l'obési
morbide (excès de poids
important), la grossesse
(stase gastrique et
hyperpression
abdominale), les efforts
répétitifs lors de la toux, un
raccourcissement de l'œsophage favorisent les hernies par glissement.
b) La hernie par roulement (10% des
cas) : la portion la plus volumineuse
de l'estomac passe à travers l'orifice
diaphragmatique et forme une poche.
Le cardia reste à sa place normale,
sous le diaphragme, dans la cavité
abdominale.
Les hernies par roulement sont plutôt
liées à un traumatisme ou à un défaut
congénital du diaphragme.
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