Société Astronomique du Valais Romand
________________________________________________________________________________
Situation
Le Grand Chien est une constellation du ciel austral cou-
vrant 380 degrés carrés.
Comme elle se trouve à proximité du plan galactique, elle
est très riche en étoiles. Elle contient en particulier l’étoile
la plus brillante du ciel, Sirius, de magnitude -1,46 ainsi
que des étoiles de première magnitude : ε Cma (mag 1,5),
δ Cma (mag 1,86) et β Cma (mag 1,98).
Origine
A l’origine ancienne du nom de la constellation, on trouve
le mythe grec de Laelaps, le lévrier d’Actéon. Actéon
ayant surpris Diane au bain fut transformé en cerf et ses
chiens le dévorèrent.
Ce n’est que plus tard qu’apparaît le mythe des chiens
(Grand Chien et Petit Chien) du chasseur d’Orion.
Sirius
Son nom :
Sirius est un nom dérivé du mot grec qui signifie
« ardent » ou « étincelant ». 3000 ans avant notre ère, les
Egyptiens l’appelaient Sothis, « la splendeur ». Elle était
déjà la régulatrice du calendrier par son lever héliaque,
c’est-à-dire sa première apparition peu avant le lever du
Soleil qui coïncidait avec le solstice d’été et annonçait
l’imminence des bénéfiques crues du Nil. Peu à peu, elle
devint, sous le nom de « Stella Canicula », le « chien de
garde » qui annonçait l’arrivée de l’accablante chaleur es-
tivale, la canicule.
Ses particularités
Sirius se trouve à 8,7 a.l. et est ainsi la 5
ème
des étoiles les
plus proches. Sa grande proximité induit un mouvement
propre de l’étoile important de 1,3’’/an en direction du
sud-sud-est.
Déjà au début du XIXè siècle, on s’était aperçu que ce
mouvement n’était pas rectiligne : il présentait un carac-
tère ondulatoire. Bessel mesura les positions de Sirius en-
Le Grand Chien
Canis Major; CMa
tre 1834 et 1844 et à partir de ces données formula l’hy-
pothèse que l’étoile devait être accompagnée par un objet
obscur orbitant selon une période d’environ 50 ans.
En 1851, Peters calcula les éléments de cette orbite et fi-
nalement, en 1862, Clark, avec son nouvel instrument de
47 cm de diamètre, découvrit une petite étoile de magni-
tude 9 voisine de Sirius. Il fut ensuite possible de la sui-
vre et d’affiner le calcul des éléments orbitaux ; depuis sa
découverte, le système a parcouru deux fois son orbite et
on a pu constater ainsi qu’elle était très excentrique, les
deux astres se rapprochant à une distance apparente de
3’’ pour s’éloigner ensuite jusqu’à 11,3’’.
Aujourd’hui, nous savons que la compagne est une naine
blanche, une étoile dans une phase avancée de son évolu-
tion, dont la masse, pratiquement égale à celle du Soleil,
se concentre dans un volume comparable à celui de la
Terre ; sa densité est 100 000 fois supérieure à celle de
l’eau. Aucune théorie ne peut actuellement expliquer de
manière satisfaisante la présence d’une étoile aussi vieille
auprès de Sirius qui est assez jeune.
Les étoiles doubles visuelles
Parmi les étoiles doubles faciles à observer, citons :
h 3869 : la première est de couleur bleue et de magnitude
5,69 alors que la compagne, à 24,7’’, est de couleur blan-
che et de magnitude 8,70.
nu-1 CMa : la principale de couleur jaune et de magni-
tude 5,70, a une compagne verte à 17,4’’, de magnitude
7,65.
ADS 5951, plus lumineuse, est séparée par 26,8’’ d’arc
en deux composants, l’un orangé de magnitude 4,79,
l’autre vert de magnitude 6,01.
Brs0-2 : la première, blanche, est de magnitude 6,32 et
se situe à presque 38’’ de sa compagne de magnitude 8.
Nombre
ADS a.d.
(2000) déclinaison M
A
M
B
séparation (") couleur
H 3869 06h 32,6’ -32° 02’ 5,69 8,70 24,7" bl-b
B 755 AB 06h 36,4’ -18° 40’ 5,70 7,65 17,4" j-v
B 755 AB-C 07h 16,6’ -23° 19’ 4,79 6,01 26,8" or-v
δ
δδ
δ 28 07h 17,0’ -30° 54’ 6,32 8,00 37,9" b
Les étoiles variables
Parmi les variables, citons :
R CMa : une double à éclipses dont le maximum atteint la magnitude 5,70 et le minimum descend à 6,36 alors que le mini-
mum secondaire ne présente qu’une diminution d’à peine 0,06 ; la période est de presque 1,14 jour.
UW Cma (ou 29 CMa) : autre binaire à éclipses (période de 4,3943 jours). Elle est située à moins d’un demi-degré au nord
de l’amas NGC 2362 et composée de deux supergéantes bleues ; elle chute de la magnitude 4,84 à 5,33 au minimum principal
et à 5,25 au secondaire. Il existe des courants gazeux entre les deux étoiles et une enveloppe de gaz en expansion autour de
l’ensemble.
Les étoiles doubles :