Bulletin_011_01_ - Site des amis de Jean Giraudoux

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Des Amis de Jean Giraudoux à l’Académie Giraudoux
Éditorial
Comme promis dans le précédent Bulletin, nous essayons de
courir après le temps. La présente livraison couvre l’année 2011 et
une partie de l’année 2012, période riche en événements du côté de
chez Giraudoux.
L’Assemblée générale de janvier 2012 a entériné le choix d’un
nouveau président. Francis Huster nous a fait l’honneur d’accepter de
succéder à Jean-Bernard Raimond, que nous remercions de vingt ans
de sollicitude éclairée. Tous deux incarnent deux versants de la
carrière de Jean Giraudoux, le diplomate et l’auteur de théâtre.
Francis Huster a joué Giraudoux, il l’a aussi mis en scène. C’est en
admirateur de l’écrivain qu’il arrive dans notre association. Sa
proposition d’en modifier le titre a été acceptée, et les « Amis de
Jean Giraudoux » deviennent l’« Académie Giraudoux ».
Bulletin de passage, donc : d’une année à l’autre, des Amis à
l’Académie, mais dont le contenu reflète la permanence de nos
objectifs : parler et faire parler de Jean Giraudoux, à travers son
théâtre, ses romans et les témoignages que nous recueillons sur le
web, qui nous montrent que l’écrivain et certains de ses personnages
comptent au nombre des références culturelles.
Après une année 2012 marquée par l’intégrale de Giraudoux au
théâtre du Nord-Ouest, la cuvée 2013 est prometteuse : une mise en
scène de La Folle de Chaillot à la Comédie des Champs-Élysées ;
une commémoration du 60e anniversaire du Festival de Bellac.
Nous vous souhaitons une année 2013 riche en découvertes
autour de Jean Giraudoux.
Annie Besnard
Secrétaire générale de l’Académie Giraudoux
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Bulletin 2011-2012
La Maison natale reçoit le label Maison des Illustres
Par un courrier du 17 juin 2011, le
Ministère de la Culture et de la
Communication annonce au Maire
de Bellac que la Maison natale de
Jean Giraudoux fait partie des 111
maisons de personnages célèbres
qui ont reçu le label Maison des
Illustres.
localtis.info, 15/09/2011
« Un nouveau label culturel pour les "Maisons des Illustres" », par
Jean-Noël Escudié
Frédéric Mitterrand a présenté, le 13 septembre, un nouveau
label destiné à mettre en valeur un aspect particulier du patrimoine :
les « Maisons des illustres ». Comme l'intitulé le laisse entendre,
cette distinction concerne des bâtiments en rapport avec de grands
personnages historiques ou culturels. Le label reprend ainsi l'idée qui
était à l'origine de la Fédération des maisons d'écrivains et des
patrimoines littéraires, mais en l'élargissant à des personnalités plus
diverses. Pour en bénéficier, il ne suffit cependant pas que le lieu ait
accueilli une personnalité (maison de naissance ou de décès, lieu de
vie...). Il faut aussi qu'il remplisse un certain nombre de conditions :
ouverture au public au moins 40 jours par an (avec ou sans rendezvous) - dont le but ne doit pas être « principalement commercial » -,
proposition de formes variées d'accompagnement à la découverte et à
l'interprétation du lieu et mise en œuvre d'un programme culturel
autour du site. Sans constituer une condition éliminatoire, l'existence
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Des Amis de Jean Giraudoux à l’Académie Giraudoux
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Bulletin 2011-2012
d'aides à la visite pour les personnes en situation de handicap est
également souhaitée. Selon le ministre de la Culture, « la vocation
première de ce nouveau label consiste à donner une meilleure
visibilité au travail de valorisation effectué sur place par les
défenseurs et les acteurs du patrimoine ».
Dans les mois qui ont précédé ce lancement, le ministère a déjà
labellisé 111 « Maisons des illustres », en veillant soigneusement à
représenter tous les territoires, en métropole et outre-mer. On y
trouve ainsi des maisons incontournables de grands écrivains du
patrimoine comme celles de George Sand à Nohant, de
Chateaubriand à Combourg, d'Ernest Renan à Tréguier, d'Arthur
Rimbaud à Charleville-Mézières, de Balzac à Paris, de Zola à
Médan, de Jules Verne à Amiens, ou encore la maison de tante
Léonie à Illiers-Combray (chère à Marcel Proust), le château de La
Brède (Montesquieu), celui de Bussy-Rabutin ou celui de Montaigne.
Des écrivains plus contemporains sont également représentés à
travers le domaine de Malagar (François Mauriac), la maison de Joë
Bousquet à Carcassonne, la maison de Marguerite Yourcenar à SaintJans-Cappel ou celle de Jean Giraudoux à Bellac. D'autres artistes
sont aussi présents à travers un lieu qui porte la trace de leur
passage : Erik Satie, Renoir, Berlioz, Rodin, Courbet, Maillol sans
oublier le facteur Cheval à Hauterives et… Tino Rossi et Charles
Trenet.
Plus de la moitié des maisons labellisées appartiennent à des
collectivités
Les « grands hommes » sont également très représentés.
Figurent ainsi dans cette première sélection les maisons natales de
Bonaparte à Ajaccio, de Charles De Gaulle à Lille et de François
Mitterrand à Jarnac, mais aussi des lieux liés à de grands serviteurs
de l'État, illustres savants ou glorieux militaires : Vauban (château de
Bazoches), Foch (Tarbes), Pasteur (Dôle), Gambetta (Sèvres),
Poincaré (Sampigny), Champollion (Figeac), les frères Lumière
(Lyon)... Il ne s'agit là que d'une première liste, puisque le ministère
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Des Amis de Jean Giraudoux à l’Académie Giraudoux
a déjà identifié, lors des travaux de préparation du label, plus de 900
maisons « qui conservent et transmettent la mémoire des hommes qui
les ont habitées et qui se sont illustrés dans l'histoire politique,
sociale et culturelle de la France ». Une deuxième campagne de
labellisation doit donc débuter dès ce mois de septembre, pour
s'achever en mars 2012.
À noter : sur les 111 « Maisons des illustres » déjà labellisées,
66 appartiennent à des collectivités territoriales : 40 à des communes,
25 à des départements et une à une région (le domaine de Malagar de
François Mauriac, en Aquitaine). Les autres appartiennent à l'État, à
des associations ad hoc ou à des propriétaires privés.
lemonde.fr, 22/09/2011
« Ici vécut un illustre », par Pierre Assouline
[…] Et voilà nos bonnes vieilles maisons d'écrivains,
charmantes et plus ou moins poussives (toutes n'ont pas le
dynamisme de la maison de Victor Hugo, place des Vosges à Paris,
certaines tiennent plutôt du reliquaire), engagées dans la course au
label de référence « Qualité française ». Ou plus exactement :
« Maisons des Illustres ». A priori, un nouveau machin dont on dira,
comme François Mauriac de l'eau de Lourdes, que si ça ne fait pas de
bien, ça ne peut pas faire de mal.
Sauf qu'à l'examen c'est (un peu) mieux, sans pour autant
favoriser les miracles ni transformer la bicoque d'un romancier
jamais réédité en musée quatre-étoiles d'un pléiadisé. Le label veut
distinguer et valoriser. Et même mettre à l'épreuve, car il faudra
s'appliquer si l'on ne veut pas perdre l'autocollant, pardon, le
logotype, que le ministre a mis sur la façade. Cela dit, halte au rêve,
descendants d'illustres ! Au mieux, cette pure opération de
communication s'étendra jusqu'à un éventuel agrément fiscal en cas
de réparation de la toiture, mais elle ne se traduira pas par des
subventions. […]
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Bulletin 2011-2012
Festival de Bellac 2011
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Des Amis de Jean Giraudoux à l’Académie Giraudoux
Les « Journées Giraudoux » à Bellac (2-3 juillet 2011)
Exposition temporaire Alexandre Vialatte et Jean Giraudoux.
Résonances.
L’exposition a été conçue et installée à la Maison natale par AnneMarie Prévot et Annie Besnard. Elle a été inaugurée le 2 juillet. La
préparation a été facilitée
par la collaboration de
l’Association des Amis
d’Alexandre Vialatte, et
en
particulier
Dany
Hadjadj et François Béal.
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Bulletin 2011-2012
Table ronde Alexandre Vialatte et Jean Giraudoux.
Imaginaires et écritures
Elle a eu lieu le 3 juillet
au matin. Elle a été
animée par Dany Hadjadj
(Université Blaise Pascal,
Clermont-Ferrand)
et
François Béal pour A.
Vialatte, par Jacques
Body et Pierre d’Almeida
pour J. Giraudoux.
Spectacle
Histoires de choses
humaines
Il s’agit d’un « récital » à
partir de textes d’Alexandre
Vialatte,
proposé
par
François Béal l’après-midi
du 3 juillet.
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Des Amis de Jean Giraudoux à l’Académie Giraudoux
L’Écho du Centre, 16/07/2011
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Bulletin 2011-2012
Le Populaire du Centre, 05/07/2011
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Des Amis de Jean Giraudoux à l’Académie Giraudoux
La bibliothèque de la Maison natale
Travaux de restauration
Le Populaire du Centre, 30/07/2011
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Bulletin 2011-2012
lepopulaire.fr, 29/09/2011
« Une médiathèque Jean Giraudoux ? » par Réginald Marie
La Fondation Jean et Jean-Pierre Giraudoux a fait don à la
commune des ouvrages déposés dans la maison natale de Jean
Giraudoux. Ces livres intégreront la future médiathèque qui
pourrait prendre le nom de l'écrivain bellachon.
C'est une collection riche de 2.000 ouvrages qui prendra place
dans la future médiathèque. En effet, afin de les préserver ce
patrimoine, la fondation Jean et Jean-Pierre Giraudoux, sous l'égide
de la Fondation de France, a fait don à la commune de ces livres
conservés dans la maison natale de Jean Giraudoux.
Parmi ces ouvrages, dont 900 appartenaient à la fondation,
certains possèdent une grande valeur en raison des dédicaces
d'hommes célèbres qu'ils renferment (André Gide, Marcel Proust...).
« Ces ouvrages étaient en train de s'abîmer dans la maison natale de
Jean Giraudoux. Ils seront réparés et mis à la disposition du public au
sein de la médiathèque », explique le conseiller général Claude
Peyronnet.
Restauration,
inventaire,
désacidification,
reconditionnement, numérisation des dédicaces : la totalité des
documents sera traitée. L'ensemble de ces opérations estimé à
21160,14 € TTC, bénéficie d'une subvention de 16538 € de la part de
la Direction régionale des affaires culturelles du Limousin (Drac).
Ce legs de la Fondation Jean et Jean-Pierre à la commune
comporte néanmoins une condition : que la future médiathèque, qui
conservera ces livres, porte le nom de Jean Giraudoux. « Si un lieu
de la commune mérite bien le nom de Jean Giraudoux, c'est bien la
médiathèque, même si à Bellac, nous avons déjà un grand nombre
d'endroits qui portent déjà ce nom », a souligné le maire Jean-Michel
Doumeix.
Pour le conseiller municipal d'opposition, Jean-Pierre Gainand,
« l'ouverture de la médiathèque appelle forcément le nom de Jean
Giraudoux. Lui attribuer ce nom serait d'une grande logique d'autant
plus que ses livres intégreront ce lieu. » Affaire à suivre...
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Des Amis de Jean Giraudoux à l’Académie Giraudoux
Giraudoux au théâtre
rjb.ch, 08/01/2011
« Le Parpaillot en tournée »
La Troupe de théâtre du Parpaillot
de Moutier part en tournée ces
prochaines semaines. Les neuf acteurs
prévôtois âgés de 15 à 26 ans
interpréteront une pièce de Jean
Giraudoux : L’Apollon de Bellac, écrite
en 1942. Le spectacle raconte les
aventures d’une jeune femme qui berne
les hommes pour décrocher un travail.
[La pièce a été présentée du 15 janvier au 27 février à Bienne,
Delémont, Moutier et Berne.]
34.agendaculturel.fr
Spectacle Ondine d'après J. Giraudoux à Montpellier
Artistes
Auteur : d'après J. Giraudoux, metteur En Scène : Julie Desmet,
Chorégraphie : Eugénie Andrin, Julie Desmet.
Lieu
Carré Rondelet Théâtre
14, Rue De Belfort - 34000 Montpellier
http://carrerondelet.venez.fr
Ondine d'après J. Giraudoux
Ne manquez pas la représentation du spectacle Ondine d'après J.
Giraudoux au Carré Rondelet Théâtre qui aura lieu du jeudi 24
février 2011 au dimanche 6 mars 2011.
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Bulletin 2011-2012
Hans...Ondine...Bertha...Un trio amoureux qui lie à jamais un
homme avec une fée, sous le regard d'une femme. À la mort de Hans,
Ondine, mythologique fille de l'Eau est
condamnée à l'oubli. Bertha, devient sa
mémoire pour revire en boucle, à l'infini,
leur histoire d'amour. Une adaptation pour 1
danseuse et 1 comédienne qui permet de
développer, grâce au texte et à la technique
sur pointes, une recherche chorégraphique
sous une nouvelle forme contemporaine.
Les mots, les mouvements deviennent les
phrases qui narrent l'histoire. Leurs
sonorités, leurs intensités révèlent les états
émotionnels et la mémoire d'Ondine qui
surgit brutalement ou insidieusement, puis
disparaît en un éclair ou un flou, vague,
évaporation... Il s'agit, cette fois, d'aborder le mythe d'Ondine en
mettant en scène deux femmes autour du souvenir d'un homme aimé.
Un travail sur l'oubli et la mémoire mettant à chaque fois en jeu deux
regards amoureux.
midilibre.com, 06/03/2011
« Gracieuse Ondine »
Elles sont deux, vendredi, sur la petite
scène du Carré Rondelet, pour jouer
Ondine, cette pièce de Jean Giraudoux qui
compte pas moins d'une vingtaine de rôles.
Leur pari intéressant est assez bien réussi. Le
duo, à la belle complicité, a choisi de
commencer par la fin : Hans est mort et
Ondine ne se souvient plus de l'avoir aimé.
La danseuse Eugénie Andrin interprète
Ondine et la comédienne Julie Desmet joue
Bertha, sa rivale, qui retrace l'histoire de
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Des Amis de Jean Giraudoux à l’Académie Giraudoux
cette naïade et de son amour pour le chevalier.
Mêlant la danse et le texte, Eugénie Andrin et Julie Desmet
font revivre avec légèreté et gravité la poésie des mots de Giraudoux.
Même s'il y a quelques fois de petits problèmes de rythme, elles
proposent, à travers l'échange entre ces deux femmes à la fois
proches
M. P.
dna.fr, 10/06/2011
« Fortschwihr, la troupe de théâtre sur les planches »
Les élèves du Club théâtre du collège de Fortschwihr se sont
produits devant leurs camarades, parents et professeurs pour les
représentations 2011 dans la semaine du 6 au 11 juin. Le mardi 8, en
soirée, a eu lieu la première représentation.
Ils ont joué en journée devant les classes du collège et des
écoles primaires du secteur et en public pour les soirées. Cette année,
une seule pièce, adaptée de Jean Giraudoux, est proposée au public.
Il s'agit d'Ondine, un conte tragique, dans lequel l'amour pur et
improbable d'une nymphe des eaux et d'un chevalier est malmené par
une ancienne fiancée, très belle et bien terrestre.
frequence-sud.fr, 07/09/2011
Électre, le 11/09/2011 à Mallemort
par la troupe « Les IMPROopmtus »
Ce groupe d’amis motivé par
une passion ardente pour le théâtre
nous proposera une refonte de cette
tragédie antique à partir des œuvres
de Sophocle, Euripide, Eschyle,
Anouilh, Giraudoux… en une
tragédie décalée entre sérieux et délires.
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Bulletin 2011-2012
Après l'enlèvement d'Hélène par Pâris, et à l'issue de longues
tractations, Agamemnon est désigné pour mener l'expédition contre
Troie. Il rentre vainqueur de Troie en Argos avec à son bras une
princesse troyenne comme putain. Clytemnestre, sa femme, s'en
offusque et le tue avec l'aide de son amant Égisthe.
Électre et Oreste, fille et fils de Clytemnestre et d'Agamemnon
se vengent en tuant leur propre mère...
L'Atelier Théâtre du Quartier Latin présente son projet 2010-2011
LA GUERRE DE TROIE N'AURA PAS LIEU
de Jean Giraudoux
Représentations prévues à Paris :
- les 23 et 30 juin 2011 au Théâtre du Mandapa
- le 26 juin 2011 à La Fondation Hellénique de la Cité
Internationale Universitaire de Paris
Mise en scène : Ahouva Lion (assistée par Anne Josserand)
Régie : Max Hardt, Emmanuelle Jacquemard et Karell Marchand
Costumes et décors : Malvina Kazuro, Karim Merabet, May Roger
et Cécile Sudour
Avec : Cécile Sudour, Malvina Kazuro, Emmanuelle Jacquemard,
Élise Rillard, Julie Vergès, Mathieu Ramona, Yannick Oudin,
Clément Vial, Karell Marchand, Mahmoud Ktari, Philippe Bona,
May Roger, Tiphaine de Rocquigny, Sarah Wetteler ou Roxane
Revon (par alternance), Grégoire Chadenet, Alain Mondino, Mehdi
Khakzad, Louis Jean-Joseph, Max Hardt, Karim Merabet, Nicolas
Wauters, Nadine Dorsaint.
Nous sommes à Troie, quelques heures avant la guerre que
Homère racontera dans l'Iliade : Hector retrouve son épouse
Andromaque après avoir vaincu les barbares qui semaient la terreur
en Asie. Et cette guerre, c'est décidé, sera la dernière...
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Des Amis de Jean Giraudoux à l’Académie Giraudoux
La Guerre de Troie n'aura pas lieu fut représentée pour la
première fois en 1935, dans un contexte historique profondément
marqué par les tensions internationales qui conduiront à la Seconde
guerre mondiale. Jean Giraudoux y livre une vision à la fois tragique
et détachée de l'acheminement des hommes vers la guerre, et des
passions qu'elle suscite ; c'est un portrait sobre et acide de la
condition humaine, inspiré de l'une des plus grandes œuvres de
l'Antiquité.
lanouvellerepublique.fr, 27/11/2011
Vienne, théâtre
La Guerre de Troie n’aura pas lieu
Organisé par l'Arantelle, le festival culturel de l'Auberge de la
Grand'Route, dévoile son nouveau spectacle. Cette année, avec La
Guerre de Troie n'aura pas lieu, les seize acteurs de la compagnie
mettent leur savoir faire au service du texte de Jean Giraudoux.
En 1935, celui-ci met la force et la poésie de son écriture dans
un texte férocement drôle et merveilleusement tragique. Un vrai
moment de théâtre populaire à ne pas manquer.
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Bulletin 2011-2012
Les Anges du péché
à Paris…
Sapho chante Léo Ferré
LES ANGES DU PÉCHE
Théâtre de la Jonquière (Paris ) mars 2011
Comédie dramatique adaptée et mise
en scène par Laurent Le Bras d'après
le film éponyme de Robert Bresson,
avec Dominique Isnard, Héloïse Ester,
Magaly Godenaire, Livane Revel,
Nathalie Yanoz, Sophie Colon,
Brigitte Massiot, Chantal Péninon,
Antoine Réjasse et Christian Abart.
En assurant également la mise en
scène et la scénographie, Laurent Le
Bras s'est attelé, avec succès, à la
difficile et ambitieuse mission qu'est
l'adaptation théâtrale du premier long
métrage du cinéaste Robert Bresson,
Les Anges du péché réalisé en 1943 d'après un scénario co-écrit avec
le père dominicain Raymond Léopold Bruckberger et l'écrivain Jean
Giraudoux.
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Des Amis de Jean Giraudoux à l’Académie Giraudoux
Tâche d'autant plus ardue et hardie compte tenu de la spécificité
stylistique du cinéaste et du genre, s'agissant de théâtre chrétien,
qu'il accomplit avec beaucoup de sagacité en évitant l'écueil du
dogmatisme.
Les Anges du péché suit le parcours tragique d'une jeune femme au
tempérament impétueux et déterminé qui se sent non seulement
appelée par Dieu mais « élue » qui intègre un couvent dominicain,
qui a pour mission ecclésiale la réhabilitation des femmes
délinquantes, dont elle compromet l'équilibre non seulement
consensuel, mais établi par des sœurs qui ne sont pas toutes touchées
par la grâce, mais également religieux par son mysticisme proche de
la névrose obsessionnelle.
Cette partition sensible et délicate aborde de nombreux thèmes tels
que la motivation intime qui sous-tend la vocation religieuse, la
rédemption des péchés, la dualité entre la foi et le mysticisme,
l'opposition entre l'ascétisme imposé par la clôture et la sensualité de
l'individu, qui impliquent un théâtre d'incarnation.
Toutes les comédiennes parviennent à donner corps aux personnages,
qui conjuguent chacun à sa manière leur foi et leur humanisme : les
plus jeunes, Thérèse, la criminelle pragmatique (Dominique
Isnard), Anne Marie la mystique (Magaly Godenaire), les jeunes
novices (Sophie Colon et Héloïse Ester) et les anciennes, "cadres"
du couvent, la supérieure fascinée par celle qu'elle voit comme une
future sainte (Chantal Peninon), la tendre maîtresse des novices
(Nathalie Yanoz) et la sous prieure intendante de la règle (Liliane
Revel).
Des femmes de chair dont la sensualité vibrante affleure toujours
même si elles ont renoncé aux lois libertaires de la communauté
sociétale pour suivre la règle de vie contraignante d'un couvent tant
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Bulletin 2011-2012
elles ne se dépouillent pas instantanément, et parfois même jamais,
non seulement de leurs traits de caractère mais de leur humanité.
Porté par une direction d'acteurs remarquable et une scénographie
d'un esthétisme aussi lumineux que minimaliste, quelques
accessoires symboliques et un très conséquent travail sur les lumières
axé qui restitue la densité et la diversité chromatique du contraste du
noir et blanc de la photographie picturale à l'argentique, le spectacle
s'inscrit dans le registre d'un réalisme stylisé en adéquation avec la
thématique particulièrement réussi.
puis à Avignon
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Des Amis de Jean Giraudoux à l’Académie Giraudoux
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Des Amis de Jean Giraudoux à l’Académie Giraudoux
humanite.fr, 24/07/2011
« Avignon 2011
Du côté du OFF
« Anges du péché en chair et en os » par Muriel Steinmetz
Laurent Le Bras adapte et met en scène Les Anges du péché, le
célèbre film de Robert Bresson, scénario de Jean Giraudoux. AnneMarie (Magaly Godenaire), qui se sent appelée, décide de quitter le
monde bourgeois d’où elle vient pour rejoindre une congrégation qui
accueille des détenues en fin de peine. Le clair-obscur du couvent,
l’univers du chant grégorien interprété a cappella, ainsi que les
costumes en camaïeu gris ont été soigneusement traités. Magaly
Godenaire se montre à la hauteur de sa partition en rendant
frémissant son personnage de nonne écartelée entre l’ascétisme exigé
et sa sensualité de jeune femme mystique, exaltée jusqu’à en mourir.
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Des Amis de Jean Giraudoux à l’Académie Giraudoux
www.dezastrenouvo.fr, 27/02/2012
La Guerre de Troie n'aura pas lieu de Jean Giraudoux
Mise en scène : Alain Durig
Comme le déclarait encore
judicieusement
une
candidate
éclairée au titre de Miss France :
« la guerre c'est pas bien et même je
suis contre. »
Fort de cet aphorisme dont
nous partageons pour la plupart, la
philosophie
profonde,
DeZastrenouvÔ-théâtre a décidé de
vous présenter une pièce traitant de
l'absurdité du comportement des
hommes face à la guerre, pièce
écrite en 1935 par Jean Giraudoux
mais qui n'a pas pris une ride : La Guerre de Troie n'aura pas lieu.
L'action se déroule dans une ville fortifiée, Troie, entourée par
la mer. Hector, fils du roi Priam et chef de guerre, rentre d'une
campagne militaire très dure. Ils ont gagné cette guerre en tuant
presque tous leurs ennemis, mais il fera tout ce qui est en son pouvoir
pour qu'il n'y en ait plus jamais d'autres.
Il retrouve sa femme Andromaque (enceinte) et sa sœur
Cassandre, et apprend que son frère Pâris a enlevé, pendant son
absence, une certaine Hélène (reine grecque d'une très grande
beauté), épouse du roi Ménélas. Les Grecs attaqueront Troie si elle
ne leur est pas rendue.
Deux clans vont s'affronter : d'une part les pacifistes, emmenés
par toutes les femmes du royaume ainsi qu'Hector, qui va convaincre
son frère de renoncer à la belle Hélène, et d'autre part les bellicistes,
hyper nationalistes, emmenés par le poète officiel Démokos qui veut
la guerre à tout prix.
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Au second acte, l'ambassadeur des Grecs (Ulysse, roi
d'Ithaque) arrivera par bateau, accompagné de son émissaire, un
certain Oïax, une brute à moitié ivre. Ils mettent le marché en mains
à Priam et Hector : soit les Grecs récupèrent la belle Hélène, soit ils
déclarent la guerre aux Troyens - hypothèse qui (secrètement) ne
serait pas pour leur déplaire, car ils jalousent depuis longtemps les
richesses de Troie et ne rêvent que de se les approprier...
La Guerre de Troie aura-t-elle lieu ???
Représentations : 9, 10, 13, 17 et 18 mars
lavoixdunord.fr, 29/02/2012
La Guerre de Troie n'aura pas lieu, avec DéZastrenouvÔ
Les comédiens de la Cie
DéZastrenouvÔ, lors d'une
répétition au Castel SaintGérard.
La compagnie DéZastrenouvÔ fêtera ses 20 ans en 2013 et elle
annonce d'ores et déjà que la fête sera belle à l'occasion de cet
anniversaire. Le quotidien n'est toutefois pas mal non plus pour la
trentaine de comédiens que compte la troupe lambersartoise. Ceux-ci
répètent, en effet, La Guerre de Troie n'aura pas lieu, une pièce de
Jean Giraudoux que le public pourra découvrir du 9 au 18 mars
prochains à la salle du Pré-fleuri, rue de la Carnoy.
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Des Amis de Jean Giraudoux à l’Académie Giraudoux
L'association, née en 1993, regroupe des gens tous mordus de
théâtre et bien décidés à présenter des spectacles de qualité.
DeZastrenouvÔ a tâté à toutes les formes de spectacles, du classique
avec Molière et Marivaux, au contemporain avec Éric Emmanuel
Schmitt, en passant par Van Cauwelaert, Obaldia, Choderlos de
Laclos, ou encore Dario Fo.
Un péplum !
Pour Alain Durig, La Guerre de Troie n'aura pas lieu sera sa
seconde mise en scène après Musée haut, musée bas, de Jean-Michel
Ribes. Un projet qu'il aura mis deux ans à concrétiser et qu'il a
privilégié pour les nombreux personnages que la pièce comprend.
« Les comédiens ont commencé à travailler dessus il y a un peu
plus d'un an. C'est un pari que de jouer du Giraudoux et mes copains
de la troupe me charrient en disant que c'est un péplum que l'on
monte ! Ce qui n'est pas tout à fait faux du reste. » Il est vrai qu'ils ne
seront pas moins de dix-huit sur scène et quand on comptabilise tous
ceux qui ont collaboré à l'aventure, ils seront vingt-six à y avoir
participé.
Un beau projet qu'Alain Durig trouve d'une grande actualité
parce que, dans cette histoire écrite en 1935, Giraudoux dénonce le
fait que les hommes, depuis la nuit des temps, trouvent tous les
prétextes possibles pour faire la guerre. « Pour moi, la pièce dont
l'action se déroule en 1104 avant J.-C. raconte une histoire des plus
contemporaines. C'est un drame, dans lequel il y a aussi de grands
moments de rire, que Giraudoux a écrit avec beaucoup d'humour et
une pointe de cynisme. L'idée était de pouvoir traiter un sujet sérieux
que l'on peut même qualifier de grave, dans un français superbement
écrit. Une pièce où l'on passe par différents degrés d'émotion. Tout le
monde m'a suivi dans ce projet. Au bout du compte on s'aperçoit qu'il
y a quand même des pièces de théâtre qui font réfléchir. Celle-là fait
réfléchir et penser. »
Serge Carpentier (CLP)
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Bulletin 2011-2012
ladepeche.fr, 02/03/2012
« Agen. Électre au théâtre du Jour »
Deux actes, qui à partir d'aujourd'hui, font revivre le monde de
la Grèce d'Euripide et de Sophocle. Toutes et tous servent
admirablement la langue de Giraudoux.
C'est la tragédie grecque que le théâtre du Jour met à l'honneur
à partir d'aujourd'hui mais un genre tragique revisité au milieu du
siècle dernier par Jean Giraudoux. La mise en scène est signée
Françoise Danell avec pour acteurs Marin Assassi, Peio Berterretche,
Théo Comby Lemaître, Emmanuelle Degeorges, Marc Duchange,
Aymric Faure, Inès Fourrageat, Agnès François, Damien Gassian,
Alice Parrot Labis, Nancy Pobel, Lorenzo Tedone, Marion Vialate et
Olivia Viviani.
Deux actes qui font revivre le
monde la Grèce d'Euripide et de
Sophocle, un monde où, dans un palais
royal d'Argos, évoluent les protagonistes
d'un drame familial dominé par la haine
d'une fille, Électre, pour sa mère
Clytemnestre, soupçonnée d'avoir, il y a
longtemps, assassiné Agamemnon, père
de la première et mari de la seconde.
Sur cette trame très classique, Jean
Giraudoux a retissé une pièce d'une
densité et d'une force magistrale et
Françoise Danell a composé une mise en
scène dont la sobriété et la précision
ajoutent à la beauté du texte.
Le décor est d'une sobriété à l'antique : scène bordée de grands
voiles blancs et meublée d'importants blocs de pierre. Mais c'est
surtout une interprétation d'une grande puissance qui frappe le
spectateur. Toutes et tous servent admirablement la belle langue de
Giraudoux.
28
Des Amis de Jean Giraudoux à l’Académie Giraudoux
Alice Parrot-Labis joue sur toute la gamme des sentiments
d'Électre. Quant à Agnès François, elle est habitée par la complexité
et la grandeur de Clytemnestre. Peio Berretche compose un Égisthe
dont la hauteur se révèle soudain à la fin du second acte. Et Damien
Gassian maîtrise avec brio son monologue du jardinier.
Le théâtre du Jour nous habite à bien des réussites mais,
aujourd'hui, avec Électre, il nous offre un immense moment de
théâtre. Et je laisse Giraudoux conclure : « Cela a un très beau nom,
cela s'appelle l'aurore ». Bertrand Solès
institutfrancais-lituanie.com, 01/02/2012
La Folle de Chaillot, de Jean Giraudoux
Le Théâtre National d’Art Dramatique de Lituanie fait entrer
dans son répertoire la pièce de Jean Giraudoux, La Folle de Chaillot.
Les premières ont lieu les 24 et 25 février.
Jean Giraudoux est un écrivain et diplomate français du début
du XXe siècle. Son œuvre frappe par sa diversité : essais, critiques,
romans. Mais il s’impose plutôt au théâtre dès sa première pièce,
Siegfried en 1928, et son succès se confirme avec Amphitryon 38
(1929) et Intermezzo (1933). Avec la montée du totalitarisme en
Europe, l’univers de ses pièces se teinte d’angoisse : La Guerre de
Troie n’aura pas lieu (1935), Électre (1937), Ondine (1939). Jean
Giraudoux a participé comme d’autres dramaturges des années 19301940 à la réécriture des mythes antiques éclairés par les mentalités
modernes.
La Folle de Chaillot est l’une des pièces les plus célèbres de
Jean Giraudoux, et la dernière, qu’il écrivit pendant l’Occupation. Du
pétrole sous Paris ? La haute finance et sa horde de spéculateurs
s’apprêtent à raser la ville pour s’en emparer. Face à eux, Aurélie, la
Folle de Chaillot, suivie par les habitants du quartier, organise la
résistance : c’est l’humanité tout entière qui est à sauver…La pièce
s’en prend à notre société. Mais Giraudoux l’attaque en poète, et non
en doctrinaire : il met en scène une comtesse folle, qui possède pour
29
Bulletin 2011-2012
toute demeure une cave aux flancs de la colline de Chaillot. C’est là
même que s’est réfugiée la poésie, autrement dit la liberté de vivre.
Théâtre National d’Art Dramatique de Lituanie, Gedimino pr. 4,
Vilnius, www.teatras.lt
L’intégrale de Jean Giraudoux au Théâtre du Nord-Ouest
Le dossier complet paraîtra dans le prochain Bulletin
30
Des Amis de Jean Giraudoux à l’Académie Giraudoux
Publications
Dossier de presse des Vies multiples de Jean Giraudoux
lefigaro.fr, 06/01/2011
« Où est passé Giraudoux ? » par Astrid De Larminat
BIOGRAPHIE - Il faut redécouvrir l'auteur d'Ondine et de La
guerre de Troie n'aura pas lieu.
Giraudoux a presque disparu, depuis vingt ans, de l'affiche des
théâtres. La disgrâce de celui qui enchanta la scène pendant un demisiècle est injuste, inquiétante même : «Nul ne peut résister, sinon par
barbarie, au sourire de Giraudoux», disait Gide. Serions-nous
devenus barbares? Comment se fait-il qu'Ondine, Intermezzo,
Électre, La Folle de Chaillot ne soient plus représentés? Une
biographie signée Mauricette Berne, spécialiste du fonds Giraudoux
à la BNF, et Guy Tessier, universitaire, est l'occasion de se poser la
question et d'éclaircir quelques malentendus.
Il y a une raison prosaïque et conjoncturelle à cette éclipse.
Conçu pour les nombreux comédiens de la troupe de Louis Jouvet,
qui l'attira vers l'écriture dramatique et fut son inlassable complice, le
théâtre de Giraudoux est coûteux à mettre en scène. Il y a aussi le fait
que sa langue fleurie, son goût pour l'adjectif, son humour empreint
d'une tendresse radieuse paraissent naïfs à notre époque qui a le culte
du mot qui grince. Cette condescendance est malvenue.
Procès politique
La légèreté giralducienne est celle des grands mélancoliques.
Ses personnages sont pleins de grâce, même lorsqu'ils sont sots ou
dangereux, mais le fond de l'air qu'ils respirent est tragique. Il y a une
autre cause à cet ostracisme. Comme tous les écrivains de l'entredeux-guerres, a fortiori parce qu'il était haut fonctionnaire au Quai
d'Orsay, Giraudoux a subi un procès politique. Quelques pages de
son essai Pleins pouvoirs où il s'interroge sur l'identité de la France
dans un contexte d'immigration massive lui ont valu d'être désigné
31
Bulletin 2011-2012
comme antisémite. C'est oublier bien d'autres pages, où il écrit par
exemple: « Je n'ai jamais pu lire sur une pancarte, sur une affiche ou
sur la manchette d'un journal ces mots: “La France aux Français”
sans ressentir un choc désagréable. Cette phrase, au lieu de
m'enrichir, me dépossède.» Au sujet du nazisme, ce germanophile n'a
jamais fait preuve d'ambiguïté. Pour le résistant Claude Roy, cela ne
faisait pas de doute, Giraudoux était «des leurs». Il en veut pour
preuve que pendant la guerre, il avait réuni un groupe d'écrivains
pour constituer un dossier établissant les crimes du nazisme, d'une
part et d'autre part les besoins de la France pour préparer la
reconstruction du pays une fois la paix rétablie. Lorsqu'il est mort
subitement en 1944, à l'âge de 62 ans, plusieurs personnes ont pensé
qu'il avait été empoisonné par la Gestapo.
Homme de paix
Dans les tranchées de 14-18, Giraudoux, comme Hector dans
La guerre de Troie n'aura pas lieu (1), avait entendu les hurlements
de ses camarades blessés à mort et regardé dans les yeux les ennemis
qu'il s'apprêtait à tuer. Pour cela, il était un homme de paix. La guerre
civile que fut sa vie privée, déchirée entre son épouse Suzanne et les
nombreuses jeunes femmes dont il fut éperdument épris, n'était pas
pour rien dans la tristesse que l'on décelait dans son regard souriant.
Giraudoux était un faux désinvolte. En 1943, il écrivait cette phrase
magnifique: «Qu'est-ce que la paix des individus? La paix est cet état
où chaque individu, au lieu de croire que son existence est une
conquête prise sur les autres, et que l'existence de ces autres est prise
sur lui, accepte chacun d'eux comme un cadeau inégalable. Et la paix
des nations n'est pas différente. » Cet idéalisme lui fut reproché
lorsqu'il fut nommé commissaire général à l'information en juillet
1939, donc responsable de la propagande. Ce poste, créé en prévision
de la guerre, il l'avait accepté par devoir, parce qu'il croyait que la
poésie en éclairant les consciences avait un rôle politique à jouer.
Giraudoux était un rêveur, au sens où il n'avait pas renoncé à
rêver ce que pourrait être le monde. C'est dans cet esprit qu'il écrivait
dans les journaux, notamment sur le sport et l'urbanisme. Il avait en
32
Des Amis de Jean Giraudoux à l’Académie Giraudoux
horreur la courte vue du roman naturaliste. Son ambition littéraire
était de libérer la beauté enfouie dans la réalité, d'élever et non de
rabaisser ce qu'il décrivait, de révéler la royauté de ce qui semble
insignifiant aux grands de ce monde: «Je suis un petit messie pour les
bêtes minuscules, pour les taches de soleil.» Proust, Bergson, Joyce,
Soupault, Colette, Rilke, Max Jacob admiraient Giraudoux. Sommesnous trop assourdis par le réalisme-cynisme ambiant pour être encore
sensible à sa voix grave et enfantine? Guy Tessier et Mauricette
Berne, dont la biographie dans un souci d'exhaustivité et de neutralité
suit un déroulement chronologique parfois fastidieux mais qui a des
mérites, ont placé en exergue de leur ouvrage cette merveilleuse
phrase d'Électre: «Évidemment, la vie est ratée, mais c'est très, très
bien, la vie.»
(1) Réédité dans Les Cahiers rouges, Grasset
Les vies multiples de Jean Giraudoux de Guy Teissier et Mauricette
Berne, Grasset, 490 p., 23 €.
la-croix.com, 12/01/2011
« Giraudoux l’insaisissable », par Bruno Frappat
Il faut faire la part, essentielle en lui, de la poésie, de cette
incapacité qu’un poète doit avoir d’affronter trivialement le réel.
La trace de Jean Giraudoux (1882-1944) s’est-elle perdue dans
les sables de son ambiguïté ? L’auteur de théâtre français le plus
fameux, le plus universellement connu et représenté, le poète
précieux et pirouettant a-t-il fini par décourager la postérité ? On le
joue moins, ses romans sont peu lus, il séduit moins. Il a connu une
inversion des destinées post-mortem d’écrivains, commençant par un
«paradis» de plusieurs décennies et continuant par un «purgatoire»
dans lequel il stationne aujourd’hui. La gloire qui fut la sienne, de la
Libération jusqu’aux années 1990, semble avoir été suivie par une
retenue, une plus grande discrétion. Elles ne sont pas un désaveu
mais comme une gêne. On a fini par se demander : qui était-il ?
33
Bulletin 2011-2012
La biographie très méthodique, sagement chronologique,
presque au jour le jour, que publient Guy Teissier et Mauricette
Berne, aide le lecteur à suivre les pas de Jean Giraudoux. Elle est
utile et d’une grande honnêteté. Elle ne loue ni ne célèbre à l’excès.
Mais, si elle éclaire le chemin étape par étape, elle n’indique pas de
manière conclusive la destination, le sens de cette trajectoire étrange.
Elle ne lève pas le secret d’un homme insaisissable. Au contraire :
elle en décrit très bien les contours vagues, les oscillations, les
amours innombrables, les intermittences, les attachements, les
détachements, les naïvetés, les ardeurs, les labeurs.
Il semblerait que, dans le domaine de la culture théâtrale, on ait
fini par appliquer à Giraudoux l’obligation de réserve que ce
fonctionnaire du Quai d’Orsay brandit lui-même tant de fois pour
s’abstraire des débats politiques les plus brûlants de son temps. Et
qu’il soit politiquement correct, désormais, de le considérer comme
ayant trop hésité face à l’histoire. Comme ayant le plus souvent su
éviter les pièges des combats de son temps. Sauf lors de la Grande
Guerre où il eut un comportement héroïque, notamment lors de la
terrible bataille des Dardanelles.
Au moment de sa mort (qui reste un peu nimbée de mystère
car, dans son cas, il fallait que son décès fût comme sa vie, marqué
par l’incertain…), il fut célébré autant par les plumes de la
Résistance (Aragon) que par des écrivains de la collaboration
(Brasillach). Les années passèrent. On finit par s’aviser que
Giraudoux avait aussi écrit quelques horreurs qui, à la relecture
aujourd’hui, soulèvent le cœur. N’en citons qu’une, écrite en 1939 :
«Nous sommes pleinement d’accord avec Hitler pour proclamer
qu’une politique n’atteint sa forme supérieure que si elle est raciale,
car c’était aussi la pensée de Colbert ou de Richelieu.» Faut-il
retenir cette phrase ou une autre, prononcée quasiment dans le même
souffle : le problème de la France «n’est pas d’obtenir dans son
intégrité par l’épuration un type physique primitif, mais de
constituer, au besoin avec des apports étrangers, un type moral et
34
Des Amis de Jean Giraudoux à l’Académie Giraudoux
culturel» ? Délire d’un côté, ouverture de l’autre. Comme l’écrivit
Giraudoux : «Je ne suis qu’un oiseau, doublé d’un serpent.»
Retenons l’oiseau perpétuel, oublions le serpent momentané.
Le jeune homme studieux du lycée de Châteauroux et du lycée
Lakanal, à Sceaux, le normalien bosseur, le germaniste germanophile
d’avant 1914 (anticipateur visionnaire de ce que bien plus tard on
appellerait le «couple franco-allemand»), le diplomate pas très
politique qui avait choisi la «carrière» de préférence à
l’enseignement dans le but principal de voyager (ce qu’il fit : la liste
de ses tournées est hallucinante), ce doué n’était sans doute pas un
roué.
Il faut faire la part, essentielle en lui, de la poésie, de cette
incapacité qu’un poète doit avoir d’affronter trivialement le réel.
C’est dans les mots et les personnages plus que dans les actions
qu’un tel homme aura marqué son passage sur terre. Ses initiatives
en faveur de l’urbanisme, on peut les considérer comme visionnaires,
on peut aussi juger pathétique voire ridicule qu’elles aient été le seul
sujet de ses rapports avec Philippe Pétain, à Vichy… Et qu’il ait rêvé
longtemps que son fils revienne de Londres où il était parti dès
l’appel de de Gaulle.
Oui, l’oiseau seul intéresse en Giraudoux. Oiseau se posant sur
d’innombrables branches. Sa vie amoureuse est un roman à épisodes
répétitifs. On finit par se perdre dans la liste des prénoms de femmes
qui ont éclairé telle ou telle phase de sa double vie, inspirant son
œuvre, tandis que l’autre face, la relation avec son épouse Suzanne,
eut un caractère aussi chaotique que durable, ponctuée de reproches,
de brouilles, de jalousies et de ce qu’il appela, quand même, la
«fidélité du cœur». Lorsqu’il mourut, Suzanne déclara que la chose la
plus urgente était de publier les lettres d’amour adressées dans sa
jeunesse…
Insaisissable, naïf, à côté de son temps, radical-socialiste au
sens le plus hésitant du terme. Tout cela est vrai. Mais reste le
ramage de l’oiseau et la beauté des accents de sa lyre. Sa langue, son
classicisme, son ironie douce, les inoubliables Électre ou Ondine,
35
Bulletin 2011-2012
pour ne citer que celles-là, qui sur les scènes de notre imaginaire
demeurent d’une présence que le temps n’effacera jamais.
froggydelight.com, 23/01/2011
Mauricette Berne, archiviste paléographe et conservateur
honoraire des Bibliothèques au sein desquelles elle a été la
spécialiste du fonds Giraudoux, co-directrice de la Fondation Jean et
Jean-Pierre Giraudoux, et Guy Teissier, professeur à l'Université de
Tours, spécialiste de l’œuvre de Giraudoux, viennent de publier sous
le titre Les Vies multiples de Jean Giraudoux une biographie
consacrée à l'écrivain français mort en 1944.
En ce 3e millénaire, le nom de Jean Giraudoux sonne
vraisemblablement dans le vide pour le commun des mortels et il
n'est sans doute pas classé au top 10, ni même 1000 des librairies.
Son œuvre romanesque est passée à la trappe et ses opus
dramatiques - qui connurent en leur temps un vif succès grâce à
Louis Jouvet, son mentor dramaturgique, alors comédien de renom et
directeur en quête d'auteurs de la Comédie des Champs Élysées dont principalement Amphitryon 38, La Folle de Chaillot et,
récemment à l'affiche, La Guerre de Troie n'aura pas lieu et Ondine,
bien que passés à la postérité, sont montés avec parcimonie.
Mais il est vrai également que l'engouement pour les auteurs
dramatiques inscrit au répertoire est cyclique. Il suffit donc, comme
dit la maxime, de laisser le temps au temps pour re-découvrir une
œuvre au style à la fois classique, par son appétence pour la
quintessence de la langue française, et singulier par son registre du
métatexte.
Par ailleurs, s'agissant de l'homme, quelques traits réducteurs et
définitifs ont la vie dure pour le portraitiser [sic] : un écrivain
germanophile et antisémite qui serait mort empoisonné par la
Gestapo et un homme à l'élégance britannique qui raffolait des cinq à
sept avec les jeunes et jolies vendeuses de magasin.
36
Des Amis de Jean Giraudoux à l’Académie Giraudoux
Mauricette Berne et Guy Teissier ont effectué un travail
colossal pendant dix années pour éplucher les archives disponibles
étant précisé que celles-ci ne comportent ni journal intime, livres de
souvenirs ou de mémoires, ni corpus épistolaire permettant de cerner
l'intime.
Jean Giraudoux, de son vivant, s'était d'ailleurs volontairement
abstenu de laisser ces traces explicites leur préférant des « pistes
subtiles » instillées dans ses œuvres : « Mes livres, au fond, sont tout
simplement de faux journaux intimes » - « Toute mon autobiographie
est dans certains minuscules détails qui sont autant de points de
repère ».
Ce qui a l'avantage de son inconvénient à savoir que s'ouvre un
vaste champ d'investigation d'analyse déductive et d'élaboration
d'hypothèses. Et ce que les auteurs annoncent in limine : proposer
« une biographie ayant la tension d'une inlassable découverte, d'une
enquête sans cesse à recommencer ».
Ainsi, ils indiquent que cet éternel jeune homme, dont il n'a pas
que l'allure, appartient à « cette génération désemparée de vivre en
paix, après avoir traversé des massacres épouvantables » affectée par
« un sentiment de mal-être, un mal de vivre » et que ses écrits
antisémites et xénophobes s'inscrivaient dans le droit fil d'un
« séculaire antisémitisme à la française aggravé de la xénophobie des
années 30 liée à la crise économique et à la forte immigration ».
Parfois, une phrase dérape pour s'écarter du politiquement
objectif, comme sur la vie conjugale de Giraudoux avec une épouse
acariâtre et dépensière, et ses multiples liaisons et aventures
(« Comme drame bourgeois, on ne fait pas plus graveleux et on est
loin de la grandeur homérique ») ou les fins de non recevoir de son
fils aux demandes de monter ses pièces après sa mort (« Les
exigences de son fils, héritier et gardien autoritaire d'une tradition,
soucieux en outre de sa propre carrière de dramaturge »).
Alors que retenir de cette vie ? Quelques bribes. Un petit
provincial brillant qui dès son installation à Paris tâte de la vie
tourbillonnante du début du siècle et qui, après ses études et ses
37
Bulletin 2011-2012
classes militaires, sillonne le monde pendant plusieurs années à la
manière du voyage des grands hommes du XVIII e siècle.
Un homme qui embrasse une carrière diplomatique en
choisissant un poste relativement modeste lui offrant de multiples
occasions de voyager tout en ne l'accaparant pas pendant les périodes
sédentaires ce qui lui permet de se consacrer à l'écriture « aux frais
de la princesse ».
Un homme sportif et cependant à la santé fragile, un grand
séducteur qui collectionne les maîtresses et pourtant ne paraît pas
avoir de « tempérament », un écrivain à l'écriture laborieuse même si
d'aucuns qualifient ses œuvres de « féeries de sous-préfecture ».
Davantage que des vies multiples, une vie « saucissonnée » en
raison d'une indécision permanente au plan sentimental et d'une
instabilité constitutionnelle sans pouvoir réellement s'inscrire ni dans
la durée, ni dans la fixité.
Et puis une mort restée inexpliquée, sa veuve ayant de surcroît
refusé l'autopsie. Empoisonnement, intoxication ou pancréatite ? Les
auteurs indiquent qu'il traînait depuis quelques semaines sa bronchite
annuelle et qu'il était « épuisé par la vie d'un Paris sans voiture et les
répétitions de sa pièce Sodome et Gomorrhe ». L'écrivain Roger
Martin du Gard a une explication plus prosaïque : « Il se soutenait
par les trop bons repas du marché noir et par l'alcool dont il aurait dû
se garder avec les reins qu'il avait et depuis 1939 il n'avait pas fait sa
cure de Vittel ».
Et à l'issue des 451 pages de l'ouvrage, le portrait de l'homme
et de l'écrivain est aussi flou que la photographie de la page de
couverture.
MM
38
Des Amis de Jean Giraudoux à l’Académie Giraudoux
nonfiction.fr, 5 février 2011
« Giraudoux, un homme complexe » par Nicolas Di Meo
Résumé : Un éclairage nouveau sur la vie et l’œuvre de celui qui
fut l’un des écrivains majeurs de l’entre-deux-guerres.
Alors qu’il existait déjà une
biographie très complète de Jean Giraudoux,
celle de Jacques Body, publiée chez
Gallimard en 2004, Guy Teissier et
Mauricette Berne, tous deux spécialistes de
l’écrivain, viennent d’en publier une
nouvelle, plus synthétique , chez Grasset.
Les maisons d’édition qui se sont partagé la
publication des œuvres de Giraudoux se
partagent aujourd’hui le récit de son
existence.
Les Vies multiples de Jean Giraudoux exploite un certain
nombre de documents inédits, dont quelques-uns (poèmes de
jeunesse, dissertations, lettres) figurent à la fin du volume, en
annexe. Les auteurs ont choisi une présentation très pédagogique,
dans la mesure où leur travail prend la forme d’une chronique, année
par année, de la vie de celui qui fut à la fois romancier, auteur de
théâtre et diplomate, mais aussi homme politique lors de son passage
à la tête du commissariat général à l’Information pendant la drôle de
guerre. La dimension intime de l’existence de Giraudoux n’est pas
négligée non plus et le récit, élégamment écrit, se lit agréablement.
Afin de parer au risque d’émiettement inhérent à toute
chronique, Guy Teissier et Mauricette Berne ont choisi de donner un
fil directeur à leur biographie en la plaçant sous le signe de la
multiplicité et de la dualité, qui caractérisent à leurs yeux l’existence
de Giraudoux. Cette lecture, comme ils l’indiquent au début de
l’ouvrage, a été suggérée par l’écrivain lui-même, qui a publié un
recueil de souvenirs et d’anecdotes intitulé Souvenir de deux
existences. Un tel préambule ne manque pas de susciter quelques
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Bulletin 2011-2012
inquiétudes, qui heureusement se révèlent infondées à la lecture du
livre. Les notions de multiplicité et de dualité ont en effet le défaut
d’être à la fois trop vastes et trop schématiques : trop vastes parce
qu’elles pourraient s’appliquer à n’importe quelle existence
humaine ; trop schématiques parce qu’elles risquent de donner lieu à
des oppositions ou à des distinctions abusives entre les différentes
facettes d’un même individu. Par bonheur, Les Vies multiples de
Jean Giraudoux échappe à ce double écueil et les auteurs, attentifs à
la complexité vivante de leur sujet, suivent l’existence de Giraudoux
pas à pas, sans chercher à la faire entrer dans un cadre interprétatif
rigide ou réducteur.
L’un des principaux mérites de cette biographie est, par
ailleurs, de ne pas céder à la mythologie de l’artiste et d’éviter les
surinterprétations, si courantes lorsqu’il s’agit de cerner la
personnalité d’un écrivain et de décrire les rapports qu’il entretient
avec son activité créatrice. Les œuvres sont replacées dans leur
contexte de production et les allusions personnelles qu’elles
contiennent, très nombreuses chez Giraudoux mais parfois difficiles
à déceler, sont signalées avec prudence et pertinence. Peut-être les
positions politiques et idéologiques de l’écrivain (notamment en ce
qui concerne les nuances de son patriotisme, qui s’articule souvent de
façon étroite avec ses déclarations pacifistes et ses plaidoyers en
faveur d’une politique d’urbanisme vraiment moderne, comme par
exemple dans sa préface à la Charte d’Athènes) auraient-elles mérité
d’être cernées avec un peu plus de précision critique, même si elles
sont tout de même abordées à plusieurs reprises. Le chapitre consacré
aux années d’occupation, les dernières de la vie de l’écrivain,
puisqu’il disparaît le 31 janvier 1944, insiste bien sur cette question
du patriotisme, mais les auteurs cherchent moins à définir le rapport
de Giraudoux à la France et à la nation qu’à défendre l’idée, déjà
présente chez Jacques Body, selon laquelle il n’aurait ménagé les
autorités vichystes que par intérêt ou par prudence, ses sympathies
allant clairement à la résistance. Quant aux stéréotypes et aux
préjugés racistes que contiennent certains de ses textes, ils ne sont ni
40
Des Amis de Jean Giraudoux à l’Académie Giraudoux
exagérés ni sous-estimés, mais replacés dans le contexte intellectuel
de l’entre-deux-guerres, vis-à-vis duquel Giraudoux, c’est le moins
que l’on puisse dire, ne s’est pas toujours montré très critique.
Enfin, le dernier chapitre, intitulé “Jean Giraudoux au pays des
asphodèles”, propose une tentative intéressante d’analyse de la
réception de l’œuvre et de la figure de l’écrivain, de sa mort jusqu’à
aujourd’hui. Cette dimension manque souvent aux essais
biographiques et on ne peut que se féliciter de l’initiative des auteurs,
qui soulignent en particulier la place de premier plan occupée par
Giraudoux dans le champ littéraire français de 1945 à 1990, puis la
relative “disgrâce” qu’il subit aujourd’hui. Selon Guy Teissier et
Mauricette Berne, deux facteurs expliquent cette désaffection. Le
premier serait d’ordre stylistique, le théâtre de Giraudoux
apparaissant relativement daté après les pièces de l’absurde écrites
par Beckett et Ionesco. Le second serait de nature plus idéologique et
reposerait sur un malentendu, dans la mesure où l’écrivain pâtirait de
la mauvaise presse qui lui a été faite ces dernières années, et plus
particulièrement des accusations d’antisémitisme et de vichysme
portées contre lui par certains critiques. Sans doute, cependant,
pourrait-on pousser l’analyse un peu plus loin et nuancer ce dernier
argument. Le reproche de pétainisme ne suffit pas à tout expliquer,
d’autant que des auteurs beaucoup plus compromis que Giraudoux, à
l’image de celui qui fut son meilleur ami, Paul Morand, connaissent
au contraire, précisément depuis le milieu des années 1990, un
certain retour en grâce. S’il existe bel et bien une gêne idéologique,
aujourd’hui, à la lecture de Giraudoux, c’est peut-être, avant tout,
dans la présence d’un thème patriotique obsédant, celui de la mesure
et de l’harmonie, qu’il faut en chercher la cause – même s’il convient
de rappeler, pour rendre justice à l’écrivain, que cette représentation
d’une France harmonieuse, si chère au patriotisme de l’entre-deuxguerres, est régulièrement soumise, dans ses textes, au filtre de
l’ironie. Quoi qu’il en soit, cette ouverture sur les questions de
réception est particulièrement bienvenue et constitue une mise en
perspective à la fois utile et stimulante.
41
Bulletin 2011-2012
Les Vies multiples de Jean Giraudoux fournit donc une
biographie claire et précise, solidement étayée par des documents
d’archives, qui intéressera autant les spécialistes que les non
spécialistes et complétera heureusement les travaux déjà existants sur
la vie et l’œuvre de Jean Giraudoux.
La Montagne ; 27/02/2011
Giraudoux, tel qu'en lui-même
Guy Teissier et Mauricette Berne renouvellent l'approche de
Jean Giraudoux et d'une œuvre des plus brillantes.
Jean Giraudoux (1882-1944) a enfin pris sa pleine dimension
sous la plume de Jacques Body, auteur en 2004 d'une remarquable
biographie. Aujourd'hui, Guy Teissier, qui a contribué à l'édition des
œuvres de l'écrivain de Bellac dans La Pléiade, et Mauricette Berne,
conservateur général honoraire des Bibliothèques, en adoptant une
démarche chronologique au caractère exhaustif, proposent une
nouvelle biographie à la fois alerte et très documentée, Les vies
multiples de Jean Giraudoux.
Approche chronologique
Ce travail s'attache à mettre en
lumière les facettes de l'homme et à
éclairer des malentendus collant
encore à ce Limousin qui « a mené
simultanément des existences diverses,
parfois opposées et contradictoires,
tiraillé qu'il était entre le rêve et la
réalité ».
Les co-auteurs dirigent la
Fondation Jean et Jean-Pierre Giraudoux, placée sous l'égide de la
Fondation de France. Giraudoux suscite des recherches et intéresse
les universitaires mais il est boudé par le grand public tout en étant
connu dans le monde entier pour La guerre de Troie n'aura pas lieu
ou La Folle de Chaillot.
42
Des Amis de Jean Giraudoux à l’Académie Giraudoux
Selon les auteurs, l'œuvre de Giraudoux est frappée par une
certaine condescendance du fait de sa langue et de son style. Ils
estiment que cet oubli découle également du coût des mises en scène
nécessaires à son théâtre et au fait que celui-ci était d'abord conçu
pour la troupe de Louis Jouvet. Ils déplorent un procès politique
totalement gratuit, consécutif à ses propos dans Pleins pouvoirs, qui
le voit s'interroger sur l'identité de la France et sur l'immigration.
Pourtant, Giraudoux, contrairement à certaines accusations, n'avait
rien d'un antisémite. Il s'est même constamment opposé au nazisme.
Un empoisonnement par la Gestapo a même été évoqué pour
expliquer sa mort soudaine et énigmatique.
Giraudoux, dans ses livres, fournit les clefs de sa personnalité,
mais aussi « ses secrets de fabrication ». Guy Teissier et Mauricette
Berne s'emploient à décrypter les textes du fils de Bellac, à
« chercher un sens caché sous les images et les métaphores, pour
recueillir des confidences personnelles ». Giraudoux, marqué par la
Première guerre mondiale, était indiscutablement un homme de paix.
Il avait été traumatisé à jamais par ce qu'il avait vécu dans les
tranchées. C'était un idéaliste qui a fait carrière comme diplomate
avant de devenir commissaire à l'information pendant la « drôle de
guerre », en juillet 1939.
C'était également un rêveur qui croyait à un monde meilleur,
un écrivain ambitieux qui cherchait à éclairer la beauté, un homme
qui aimait les femmes et les choses simples, un être qui croyait au
bonheur. Ces pages foisonnantes rendent Jean Giraudoux bien plus
proche de nous, plus humain aussi.
Comme un autoportrait
« Je ne suis qu'un oiseau, doublé d'un serpent, d'un gentil
serpent d'ailleurs, qui ne mord pas (bien qu'il ait la bouche assez
grande pour cela) mais qui n'en complique pas moins singulièrement
la façon dont son partenaire est obligé de s'y prendre pour chanter
comme il le désire et comme c'est sa fonction la gloire du Créateur.
Cette duplicité n'exclut pas la sincérité. Elle est très fatigante, mais je
lui dois un grand nombre de mes plus beaux effets. À la fois théâtre
43
Bulletin 2011-2012
et comme toi spectateur de la critique incessante à laquelle se
soumettent mutuellement et parfois simultanément les deux guignols,
je m'interdis systématiquement de prendre parti pour aucun des
deux » (Confidences).
Robert Guinot
Tribune de Genève, 21 février 2011
Biographie Guy Teissier et Mauricette Berne «Jean Giraudoux»
Mort de manière peu claire en janvier 1944
(empoisonnement?), Giraudoux se retrouve aujourd’hui au
purgatoire. Plombé par ses héritiers, son théâtre fait à la fois
poussiéreux et vieillot. Il n’y a guère que La Folle de Chaillot pour
tenter des actrices octogénaires. Éditeur de Giraudoux, Guy Teissier
s’est associé avec Mauricette Berne qui a classé le fonds dédié au
dramaturge à la Bibliothèque nationale. Ils ont ainsi donné à quatre
mains une longue biographie, truffée de citations, où l’homme se
révèle dans sa multiplicité et ses contradictions. Diplomate mis au
placard, il lui faut poursuivre l’œuvre, tout en assumant l’enfer
conjugal qu’il avait bien cherché. Grasset, 492 pages. E. D.
mars 2012, La guerre de Troie n’aura pas lieu traduite en géorgien.
C’est le résultat du
travail de Sibylle Gueladzé
(ci-contre
avec
quelques
étudiantes), qui a présenté le
résultat de son travail à
l’Université de Tbilissi, en
présence de ses collègues, de
ses étudiants et de l’attachée
linguistique de l'ambassade
France en Géorgie.
44
Des Amis de Jean Giraudoux à l’Académie Giraudoux
Cahiers Jean Giraudoux n° 39
45
Bulletin 2011-2012
Au fil des sites et blogs
mediapart, 22 juin 2011
Lettre ouverte à Michel Onfray, par Jacques Body
Cher Michel Onfray,
Vous avez eu raison de fustiger Sartre dans le Monde du 6
juin, mais je regrette vivement la parenthèse sur Giraudoux : («
antisémite et défenseur de Hitler en 1939 », lire Pleins Pouvoirs).
Jusqu’à quand le grand Giraudoux sera-t-il calomnié, à coup
de citations tronquées, de lectures hâtives et d’anachronismes ?
Pleins Pouvoirs contient, il est vrai, certaines formules intolérables
pour nous qui connaissons la suite. Mais pour qui a suivi l'évolution
et l'engagement de Giraudoux, et lu le livre dans sa continuité et sa
logique, cette parenthèse est aussi inadmissible.
Antisémite ? Il partageait le sentiment de ceux qu’il appelait
légitimement ses « amis israélites », lesquels ne voyaient pas arriver
d’un bon œil tous ces« Pollacks », comme on disait dans la famille
de Raymond Aron, ces« Juifs de ghetto » comme on disait chez les
Menuhin.
Sans partager pour autant la haine de beaucoup de « bons
Français » à l’égard de ces « Boches » qui avaient trop bien servi leur
Kaiser. Juifs ou pas, Giraudoux a accueilli et soutenu les antifascistes
allemands, Hermann Kesten, Annette Kolb, Thomas Mann et ses fils,
il est intervenu pour faire naturaliser le jeune Stéphane Hessel, ses
services du Commissariat à l’Information utilisèrent Erich Noth,
Alfred Döblin, Hermann Rauschning.
Défenseur de Hitler en 1939 ? Dans ses conférences de
février-mars 1939 recueillies dans Pleins Pouvoirs en juillet,
Giraudoux se référait à Hitler non pour le justifier, mais pour
s’opposer à lui, pour opposer à l’antisémitisme, au racisme
xénophobe des nazis la politique d’immigration et de
46
Des Amis de Jean Giraudoux à l’Académie Giraudoux
naturalisation qu’il souhaitait, lui, Giraudoux, pour la population de
la France.
À l’automne 1939, parlant à la radio en qualité de
Commissaire général à l’Information de la France en guerre, il s’en
prenait chaque semaine à Hitler, et en particulier à l’antisémitisme
nazi. Le 8 octobre 1939, « À propos de la rentrée des classes », il
évoque celle des écoliers allemands :
« Ils vont être près de quinze millions à entrer dans des
classes tapissées de cartes qui parlent faux, de tableaux
maquillés, et où ils ne trouveront aucun des grands Allemands
qui ont pensé que les nations et les races étaient sœurs. Le nom
même de ceux-là est banni du langage ; leurs bustes, s’ils sont
morts, brisés, leurs personnes et leur famille même, s’ils sont
vivants, exilées, leurs livres. Brûlés. […] Chaque enfant est tenu,
par des questions sur ses parents ou des enquêtes, de vérifier luimême son arbre généalogique. […] Le professeur aryen
dédaignant l’arithmétique et l’algèbre, produits juifs, réserve sa
sympathie à la géométrie, science nordique » etc.
Ce texte a été imprimé aussitôt, tiré en de nombreux
exemplaires, publié dans les journaux, et aujourd’hui consultable,
avec les autres Messages du Continental, dans les Cahiers Jean
Giraudoux, n° 16, Grasset, 1987.
Cher Michel Onfray, vous saisirez, j’espère, la première
occasion pour rendre « justice à Giraudoux », comme l’a demandé
un grand historien de la résistance, grand Résistant lui-même, JeanLouis Crémieux-Brilhac, et je vous en remercie par avance, en vous
priant de croire à toute ma sympathie.
Jacques BODY
P. S. Vous trouverez des compléments en vous reportant aux pages
679-681 de mon Jean Giraudoux, collection biographies NRF
Gallimard 2004.
47
Bulletin 2011-2012
Si maintenant vous avez la patience que nous entrions dans les
détails
1 Giraudoux plaidait POUR une politique d’immigration.
« Cette phrase :’La France aux Français’, au lieu de
m’enrichir, me dépossède ».
Afin de combattre les réflexes xénophobes, il tempérait ces
propos en précisant : immigration sélective. Il prenait sans doute
modèle sur la politique américaine des quotas. Comme vous le savez,
les visas d’entrée aux États-Unis sont non seulement limités en
quantité, mais en qualité : réservés à des gens qualifiés, à des savants,
ou soumis à des conditions de ressources. On cite souvent en
exemple Varian Fry pour avoir, en 1940-1942, procuré des visas à
des écrivains et des artistes qui voulaient fuir vers les États-Unis. En
fait, il triait une élite, sans que les fameux quotas aient été jamais
dépassés ni même atteints.
Giraudoux aurait voulu faire de même pour la France, à cette
nuance près qu’il ne fixait pas de quotas pour les demandeurs d’asile.
Car oui,
2 Il demandait que la France soit terre d’asile pour les
réfugiés politiques, dont les Juifs allemands. « Puisque la Société des
nations n’a pas été encore à même de créer le pays où l’on puisse se
mettre à l’abri de tous les démons du siècle, de la démagogie, de la
tyrannie, de la rigueur des préjugés […], je n’ai conscience
d’abdiquer aucun de mes droits nationaux en admettant que la France
soit ce pays, et l’expulsion de ces exilés me paraîtrait un signe de
faiblesse aussi grave que la conservation des autres. »
3 La sélection des autres immigrés devait se faire sur des
bases économiques. L’économie française, depuis la Première guerre
mondiale, manque de bras, d’ouvriers agricoles, de mineurs. Arrivent
d’Europe de l’est des tailleurs, des fourreurs, des maroquiniers,
inadaptés aux besoins d’un pays où sévit déjà le chômage. Raisons
économiques, donc et
4 juridiques. L’immigration illégale entraîne toutes sortes
d’illégalités : « entassés pas dizaines dans des chambres, ils
48
Des Amis de Jean Giraudoux à l’Académie Giraudoux
échappent à toute investigation du recensement, du fisc et du travail
[…] …Concussion, corruption »…
5 démographiques. Il n’envisage pas d’utiliser la main-d’œuvre
immigrée à la façon allemande d’après guerre (on les utilise et on les
renvoie). Les immigrés ont vocation à rester.
Politique d’immigration doublée donc d’une politique de
naturalisation. Car il allait plus loin encore. Pour compenser le
déséquilibre France-Allemagne, à défaut du Français qui naît,
écrivait-il, « il y a le Français qu'on fait ». Il réclame donc la
naturalisation de tous ceux« qui ont prouvé à l’État leur pleine
capacité à devenir nos concitoyens, […] qu’ils soient aryens ou
juifs. »
Et sans doute là, ses idées sont un peu celles de l’époque. Il a
eu indirectement en charge la préparation des Jeux olympiques de
1924, dans le stade de Colombes tout neuf. Lui-même sportif, il
raisonne comme un sélectionneur et choisit les populations qui feront
physiquement et culturellement de beaux et bons Français, comme
dans une équipe de rugby, où il faut « huit joueurs forts et actifs,
deux légers et rusés, quatre grands et rapides, et un dernier, modèle
de flegme et de sang-froid. C’est la proportion idéale entre les
hommes ».
Le mot « race » s’employait alors couramment au sens de «
population » :
« Il y a race et race. Il y a les races naturelles, déterminées par
des caractères physiques primaires, et il y a les races constituées,
produit de la fusion de divers éléments ethniques. Les Prussiens —
non les Allemands —peuvent prétendre appartenir à la première
variété. Nous appartenons à la seconde ».
«Le problème (…) n’est pas d’obtenir dans son intégrité, par
l’épuration, un type physique primitif, mais de constituer, au besoin
avec des apports étrangers, un type moral et culturel. »
49
Bulletin 2011-2012
canalacademie.com, 06/08/2011
« L’enfer de Nourissier et Mozart selon Giraudoux »
La chronique Lecture et Relecture de Jacques Rigaud
[…]
Relecture : Mozart par Giraudoux
L'un des plus jolis textes écrits sur Mozart est, aux yeux de
Jacques Rigaud, celui de la préface de Jean Giraudoux au livre
d'Anette Kolb, publié chez Albin Michel en 1938.
Giraudoux rappelle combien Mozart était seul : seul lorsqu'il
trouve sa mère morte, seul au cimetière...
Jamais musicien n'aura écrit une œuvre qui fût autant faite pour
lui-même. « Dans Mozart, tout est pour Mozart », écrit Giraudoux
(ce qui n'est pas le cas pour Goethe par exemple).
Mozart n'a pas connu le doute et tant mieux, il n'aura pas trop
souffert de la surdité de Salzbourg ni de celle de Vienne.
Et Giraudoux de se désoler que cette musique ait été confiée à
une humanité si peu sûre... (...)
lejsl.com, 3 mars 2012 (Journal de Saône-et-Loire)
« Apprenti pas sorcier »
Giraudoux met en scène dans La Guerre de Troie n’aura pas
lieu un poète du nom de Démokos qui ne cesse d’empoigner sa lyre
pour inviter ses concitoyens à récolter des lauriers sur les champs de
bataille. S’il ne les y rejoint pas, ce n’est pas que l’envie lui en
manque, mais la faute de l’âge et des rhumatismes qui vont avec.
Et nous aussi, en ce début de XXIe siècle, nous avons notre
Démokos, autrefois jeune philosophe, aujourd’hui blanchi sous le
harnois de guerres dont il s’est fait le propagandiste et le chantre bien
que ses multiples occupations et apparitions sur le petit écran ne lui
aient permis d’y prendre part que le temps d’une pose.
BHL, puisqu’il faut l’appeler par son acronyme, adjure
aujourd’hui la communauté internationale d’intervenir militairement
50
Des Amis de Jean Giraudoux à l’Académie Giraudoux
en Syrie. Les risques, à l’en croire, pour réels qu’ils soient, sont
limités. L’opération qu’il envisage ne mécontenterait en effet que le
Hezbollah, l’Iran, et ces deux petits États-voyous que sont la Chine et
la Russie. On aurait donc bien tort de s’en priver.
L’expérience du Kosovo, où les protégés de l’Occident ont
mené à son terme, sous l’œil paterne de l’Otan, leur entreprise de
purification ethnique que l’on prétendait combattre, l’expérience de
la Libye où la chute d’un dictateur fou n’a profité qu’aux intégristes
de l’Islam et plongé toute la région dans le chaos n’ont donc pas
servi de leçon à notre va-t-en-guerre. Il y a des apprentis qui ne sont
décidément pas sorciers.
lemonde.fr, 17/03/2012
« Les devoirs du journaliste selon Albert Camus », par Macha Séry
[…]
Bien que les menaces de suspension de leur journal se
précisent, Albert Camus et Pascal Pia ne plient pas. Mieux, ils se
révoltent. Pascal Pia adresse une lettre à M. Lorit où il se désole que
Le Soir républicain soit traité comme « hors la loi » alors qu'il n'a
fait l'objet d'aucun décret en ce sens. Parfois le tandem s'amuse des
coups de ciseaux. Pascal Pia racontera que Camus, avec malice, fit
remarquer à l'officier de réserve qui venait de caviarder un passage
de La Guerre de Troie n'aura pas lieu qu'il était irrespectueux de
faire taire Jean Giraudoux, commissaire à l'information du
gouvernement français...
[…]
lemonde.fr, 18/03/2012
« Grand Chelem gallois : un discours de rois »
Warren Gatland, l’entraîneur néo-zélandais du XV de Galles,
n’a sûrement jamais lu
Jean Giraudoux dont l’équipe de rugby rêvée alignait « sur
quinze joueurs, huit joueurs forts et actifs, deux légers et rusés,
51
Bulletin 2011-2012
quatre grands et rapides et un dernier, modèle de flegme et de sangfroid. C’est la proportion idéale entre les hommes ».
Les nouveaux Diables rouges gallois, qui ont remporté samedi
le onzième Grand Chelem de l’histoire de cette grande petite nation
ovale en battant la France 16-9 à Cardiff, sont tous grands, forts,
rapides, rusés, actifs… et gonflés à bloc. Avec eux, Giraudoux a tout
faux.
passion-bouquins.com (blog littéraire alternatif), 07/04/2012
«Toute l’île au moindre vent était ébouriffée.»
Larguez vos pesantes amarres de certitudes, jetez vos lourdes et
boueuses chaussures terre à terre par-dessus bord et partez rejoindre
Suzanne…
Robinsonnade au féminin, traité sur le bonheur, Suzanne et le
Pacifique est un pied de nez à Pascal, un pari de l’« eudémonisme
païen ».
Giraudoux nous mène en bateau et faut se laisser faire…se
laisser aller…
Loin, loin, bien loin de ce fatigant Robinson, cloueur, ficeleur,
scieur, qui ne pense qu’à « encombrer déjà sa pauvre île », comme sa
nation plus tard allait faire le monde, de pacotille et de fer-blanc.
Tandis que Robinson, désespérément, s’occupe à confectionner un
calendrier en faisant des entailles dans un morceau de bois, Suzanne,
elle, use ses jours à sa poncer les jambes et à les frotter d’une poudre
de nacre qui les rendait d’argent même sous les rayons de soleil.
Tandis que Robinson, tatillon et superstitieux, dispose un mannequin
pour effrayer les oiseaux, Suzanne, elle, admire les milliers d’oiseaux
inconnus qui flottent comme une langue nouvelle.
Précieux mots de Giraudoux.
Bien sûr, ce n’est pas vrai « qu’un navire passa, un matin, à peu
de milles…c’était l’époque où je portais encore une tunique ; du
promontoire je l’agitai, la plus indigne des héroïnes ; pour des
hommes, qui du moins ne virent pas, je me mis nue. »
52
Des Amis de Jean Giraudoux à l’Académie Giraudoux
Et alors ?
Robinson, le seul homme que Suzanne n’aurait pas aimé
rencontré dans une île…
Suzanne, la seule femme que j’aurais aimé rencontrer sur une
île…
Entre l’« anarchisme distingué » de Giraudoux (Philippe
Soupault) et le matérialisme laborieux de Defoe, j’ai choisi mon
camp, euh, non, mon île…
valeursactuelles.com, 17/05/2012
« Siegfriede et le Limousin », par Stéphane Denis
Il fait beau, frais, un temps du Limousin dirais-je en songeant à
Hollande et à Tulle, son côté Giraudoux, III e République. Et nous y
sommes. Jusqu’à l’hommage à Jules Ferry qui nous manquait et va
nous changer du maréchal Pétain entraperçu dans les derniers jours
de la droite au pouvoir.
Il y a eu aussi Marie Curie, on ne sait pas pourquoi, peut-être
parce qu’elle est femme et que la parité, cette huitième plaie
française, réclamait qu’on lui fît de la place. Mais c’est égal, dans
son genre bonhomme et professeur, cette prise de fonction, comme
on dit dans l’administration, était tout plein gentille. Douce France,
aimable France qui n’existe plus que dans ces cérémonies officielles
et d’abord républicaines, comme ne manquerait pas de le rappeler le
maire de Champignac.
[…]
Il ne manque même pas à ce tableau idyllique la forte et
robuste présence de l’Allemagne qui nous rappelle à l’ordre, nous dit
d’être sérieux. De renoncer à la légèreté française. C’est une habitude
en Allemagne de nous faire la leçon à dates régulières. Elle ne
désespère jamais. Nous sommes reçus à Berlin avec affection, dans
le genre sobre et pressant qui caractérise le gouvernement fédéral.
Nous repartons en jurant de bien nous tenir. Nous prenons des
résolutions. Mais les Allemands secouent la tête en nous voyant
53
Bulletin 2011-2012
partir. Ils doutent. C’est ce qui nous sépare : les Français ne doutent
de rien. En voyant Angela Merkel, cette Siegfriede du SchleswigHolstein, multiplier les petits mots à l’adresse de François Hollande,
je me suis dit qu’ils étaient faits pour s’entendre. Elle fera les
comptes, il fera les discours.
[…]
lapresse.ca, 21/05/2012
« Cannes : l’hommage d’Alain Resnais au théâtre et aux acteurs »,
par Marc-André Lussier
[…]
« On met toujours le théâtre et le cinéma en opposition, dit le
cinéaste. C’est une idée reçue. Comme si l’un était noble et l’autre
secondaire. J’entends ça depuis que j’ai l’âge de 14 ans. Je me
souviens avoir vu Louis Jouvet au Théâtre de l’Athénée, qui jouait
du Giraudoux, et je me suis demandé pourquoi on ne pouvait pas
obtenir cet effet-là au cinéma. Il existe pourtant une gémellité entre
les deux formes. On peut tenter de s’en servir. C’est ce que je tente
de faire depuis mon premier film. »
[…]
54
Des Amis de Jean Giraudoux à l’Académie Giraudoux
Vie de l’association
COMPTE RENDU DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
DU 22 JANVIER 2011
Présents : A. Besnard, M. Berne, R. Beucler, J. Body, L. Body, S.
Coyault, E. Demazure, A. Duneau, C. Gaudin, I. Guinle d’Allens, A.
Job, A. Lacaux, R. Messié, N. Moreau, A.-M. Prévot, J.-B. Raimond,
G. Teissier, J.-L. Vergeade, S. Zaied Akrout
Excusés : F. Bombard, C. Brousseau, F. Fouchard, L. Gauvin, J.
Greslier, L. Jankovic, C. Nier, D. et G. Roncière
Procurations :
à A. Besnard : N. Nakamura
à J. Body : H. Anamur
à S. Coyault : M. Lioure
à E. Demazure : B. Brissard
à A.-M. Prévot : M. Brémond
à J.-B. Raimond : R.-M. Moudoues-Vessigault
M. le Président Jean-Bernard Raimond ouvre la séance à 16 heures.
Intervention de Francis Huster
Francis Huster, présent lors de l’inauguration de l’exposition à la
maison natale en juin 2010, a répondu à notre invitation pour cette
Assemblée générale.
Il évoque, parmi ses projets, ceux qui sont liés à Giraudoux ou à des
personnalités du théâtre proches de lui. Il monte actuellement une
pièce : Jouvet, la passion du patron, dédiée au metteur en scène de
Molière et de Giraudoux.
Il pense à une mise en scène de Giraudoux pour 2012-2013. Peut-être
Judith ou La Folle de Chaillot, avec un acteur masculin dans le rôle
titre.
55
Bulletin 2011-2012
Francis Huster fait ensuite la lecture d’un texte qu’il a écrit pour cette
Assemblée générale. Il y célèbre Giraudoux « le plus grand poète de
la scène française du XXe siècle ».
Introduction
La secrétaire générale rappelle la composition du bureau depuis fin
juin :
Président : Jean-Bernard Raimond
Vice-présidents : Sylviane Coyault, André Job, Guy Teissier
Secrétaire générale : Annie Besnard
Secrétaire adjointe : Anne-Marie Prévot
Trésorière : Souad Zaied Akrout
Membres : Édouard Demazure, Alain Duneau.
La secrétaire générale demande aux adhérents qui reçoivent leur
convocation à l’Assemblée générale par voie postale de bien vouloir
excuser le retard d’acheminement de ce courrier. Il est à mettre au
compte d’une défaillance du secrétariat de Clermont-Ferrand, à
laquelle il faudra remédier.
Rapport financier 2010
Pour la deuxième année consécutive, le compte de résultats présente
un solde négatif :
-1600 € pour l’exercice 2009, - 2410 € pour l’exercice 2010. Il reste
5000 € en fond de caisse.
Les dépenses sont stables, mais les recettes diminuent :
- la subvention du Conseil général de Haute-Vienne est passée de
780 € en 2009 à 650 € en 2010, celle du Conseil régional du
Limousin de 1686 € en 2009 à 1500 € en 2010 ;
- les cotisations perçues cette année sont faibles : 2800 € au lieu des
4000 escomptés ;
- les ventes de Cahiers sont en baisse ;
- les entrées à l’exposition annuelle à la maison natale sont désormais
gratuites.
Le budget est approuvé à l’unanimité.
56
Des Amis de Jean Giraudoux à l’Académie Giraudoux
Quelques solutions sont proposées pour essayer diminuer le déficit :
- demander aux membres à vie de faire un don de 20 € ;
- annoncer aux collaborateurs du dictionnaire qui ne sont pas
membres de l’Association que pour une cotisation de 15 € nous leur
offrons 1 Cahier.
Notre trésorière conclut en recommandant qu’aucune dépense
importante ne soit engagée sans son autorisation.
Rapport d’activité 2010
1 Les Cahiers
Le Cahier n° 38, Arcadie ou Utopie ?, confronte les travaux de
Christian Allègre (Université de Montréal) et d’Abdelghani El
Himani (Université de Fès) ; André Job et Antoinette Weber-Caflish
ont également contribué à cette publication.
2 Les journées Giraudoux à Bellac (26 et 27 juin 2010)
L’exposition temporaire « Charles-Louis Philippe et Jean
Giraudoux » a été mise place dans la Maison natale par Anne-Marie
Prévot et Annie Besnard. La collaboration des Amis de CharlesLouis Philippe a permis disposer d’objets et de documents. Francis
Huster nous a fait l’honneur de sa visite lors de l’inauguration le 26
juin.
Le 27 juin, la Table ronde Charles-Louis Philippe et Jean
Giraudoux, a été animée par des spécialistes des deux écrivains :
David Roe, Marie-Thérèse et Jean-Louis Aurat pour Philippe,
Jacques Body et Guy Teissier pour Giraudoux. Elle a été suivie
d’une Promenade Giraudoux dans Bellac, conduite par Jacques
Body, avec la collaboration de F. Massicot et R. Messié. Les
participants se sont ensuite retrouvés pour des « lectures croisées »
des deux écrivains.
3 La Maison natale
- La bibliothèque de Jean Giraudoux
La bibliothèque de Giraudoux comprend : les livres dédicacés,
propriété de la Fondation Jean et Jean-Pierre Giraudoux et les autres
livres de collection, propriété de la Mairie. La Fondation de France a
57
Bulletin 2011-2012
visité la Maison natale en juillet et a constaté que les conditions de
conservation étaient mauvaises. À cette bibliothèque ayant appartenu
à l’auteur, s’ajoute un fonds documentaire (photocopies de
manuscrits, éditions diverses) qui appartient aux Amis de Jean
Giraudoux.
Une réunion a eu lieu à Bellac le 29 septembre 2010, entre la
Fondation de France, représentée par Madame Waquet-Rouge, la
Fondation Giraudoux, représentée par Mauricette Berne, et la Mairie.
Anne-Marie Prévot y participait pour les Amis de Jean Giraudoux. Il
a été décidé que la bibliothèque de Jean Giraudoux serait transférée à
la Médiathèque de Bellac, qui ouvrira en 2012 ou 2013. Ce fonds
pourrait être le début de la constitution d’un « Centre de
documentation Giraudoux ».
- Avenir de la Maison natale
Le déménagement de la Bibliothèque de Giraudoux diminue l’intérêt
que le public porte à la maison natale, dont l’intérieur est
actuellement peu attrayant. Il faut donc envisager des solutions pour
la mettre en valeur. L’une des pistes de réflexion pourrait être de
trouver les moyens d’en faire un lieu qui donne une idée de
Giraudoux.
Afin de recueillir des idées, Annie Besnard a participé aux « XIe
Rencontres des Maisons d’écrivains » à Bourges les 19 et 20
novembre. Le thème était : « La mise en valeur de l’écrit ».
D’autre part, en installant l’exposition de l’été 2010, Anne-Marie
Prévot et Annie Besnard ont constaté que l’intérieur de la maison
souffrait d’un manque d’entretien régulier. Il est souhaitable d’y
remédier.
4 Les publications, colloque et mises en scène
Les Vies multiples de Jean Giraudoux, écrit par Guy Teissier et
Mauricette Berne, est paru chez Grasset en octobre. Le dossier de
presse est disponible sur le site des Amis de Giraudoux.
Jacques Body a publié « Proust devant l’originalité de Giraudoux »,
contribution à Originalités proustiennes, sous la direction de Philippe
58
Des Amis de Jean Giraudoux à l’Académie Giraudoux
Chardin. Ce sont les actes d'un colloque international « Originalités
de l'œuvre et notion d'originalité dans la pensée de Marcel Proust ».
Nous avons eu connaissance de quelques mises en scène :
- Les élèves de l'atelier-théâtre du lycée Adrien-Zeller de Bouxwiller
ont travaillé sur le thème du double : Amphitryon 38 faisait partie des
textes choisis.
- La Folle de Chaillot a été jouée par une troupe d’amateurs à Bazas
(33). Cette même pièce a été retenue par Maria Naudin et Christian
Brendel pour clore une année de travail avec les quatorze élèves de
l'atelier du Théâtre populaire de Champagne à Saint-André-lesVergers.
- Le Théâtre du Parpaillot a joué L’Apollon de Bellac à Moutier, en
Suisse.
Le colloque L’espace dans l’œuvre de Giraudoux a été organisé du 6
au 8 mai à Ankara par Arzu Ildem et ses collègues du Département
de langue et littérature françaises de l’Université d’Ankara, sous le
patronage de la Société Internationale des Études Giralduciennes.
La préparation du Dictionnaire Jean Giraudoux se poursuit, sous la
direction d’André Job et de Sylviane Coyault. Les entrées ont été
définitivement réparties entre les collaborateurs.
5 Bulletin
Édouard Demazure avait accepté de prendre en charge la préparation
du Bulletin. Il a annoncé en cours d’année qu’il n’était pas en mesure
de le faire. Il n’y a donc pas eu de « Bulletin 2010 ».
6 Fondation Jean et Jean-Pierre Giraudoux
Comme précisé ci-dessus, la Fondation joue un rôle essentiel dans
l’entretien et la mise en valeur des livres dédicacés entreposés dans la
Maison natale. Elle est également impliquée dans la numérisation du
fonds Giraudoux, qui est le premier écrivain dont l’œuvre soit
numérisée alors qu’elle n’est pas encore dans le domaine public.
Les metteurs en scène ne préviennent que rarement de leur intention
d’utiliser des textes de Giraudoux. Actuellement, seul Laurent Le
Bras pour Les Anges du péché la tient informée de son travail.
59
Bulletin 2011-2012
Perspectives 2011
1 Réflexion sur la gestion administrative
Le problème des convocations à l’Assemblée générale 2010 révèle
un dysfonctionnement que nous ne devons pas laisser s’installer.
Notre secrétaire de Clermont a pris conscience de sa négligence et
souhaite continuer à travailler avec les Amis de Giraudoux. Si elle se
révèle à nouveau défaillante, Annie Besnard cherchera une autre
personne, de préférence plus proche géographiquement du lieu où
elle réside (Nancy).
2 Les Cahiers
Le Cahier 39 (2011) est consacré au théâtre. Catherine Nier a
remanié sa thèse Figures du dédoublement et rénovation dramatique
dans le théâtre de Jean Giraudoux afin de mettre en évidence la
modernité dramatique de Giraudoux. Yukie Mase rend compte de ses
travaux sur Giraudoux et le théâtre japonais.
Le Cahier 40, qui paraîtra en 2012, publiera une correspondance
échangée de 1981 à 1984 entre Anita Madero et André Beucler.
Jacques Body assure la coordination de ce volume.
En 2013, le Cahier 41 fournira aux enseignants d’Université des
éléments d’information et des pistes de travail pour faire étudier
Aventures de Jérôme Bardini. Annie Besnard coordonnera les
contributions à ce volume.
En 2014, le Cahier 42 présentera la thèse de Myriam Lépron. En
2015, Sylviane Coyault dirigera un Cahier autour de Choix des élues.
Jacques Body rappelle qu’il reste quelques correspondances à
publier : par exemple, lettres à Louis Bailly, lettre du général Spears,
lettre à Mrs Adams, lettres à Bernard Grasset. Il demande à ce que
les Cahiers ne publient pas de thèses.
3 Les Journées Giraudoux à Bellac (2 et 3 juillet 2011)
L’exposition de l’été à la Maison natale aura pour thème Alexandre
Vialatte et Jean Giraudoux. Anne-Marie Prévot et Annie Besnard,
qui en assurent la préparation, ont obtenu la collaboration des Amis
de Vialatte, en particulier de deux spécialistes : François Béal et
Dany Hadjadj.
60
Des Amis de Jean Giraudoux à l’Académie Giraudoux
L’inauguration aura lieu le 2 juillet et sera suivie le 3 par une Table
permettra de développer les similitudes et les différences entre les
deux auteurs.
4 Bellac et la Maison natale
- Brigitte Brissard a pris sa retraite : elle ne sera donc plus joignable
à l’Office du Tourisme. Mais elle reste notre fidèle correspondante à
Bellac.
- La Municipalité de Bellac va mettre des volets neufs à la Maison.
- Comme tous les ans, la Maison natale proposera d’octobre à juin
des expositions dédiées au patrimoine culturel local.
5 Les publications et mises en scène
- Guy Teissier et Mauricette Berne présenteront Les Vies multiples de
Jean Giraudoux, à Vichy, à Bellac, à Limoges, et en divers autres
endroits au fur et à mesure de la demande.
- Les Actes du colloque d’Ankara, L’espace dans l’œuvre de
Giraudoux, seront publiés en Turquie.
- La préparation d’une traduction de La Guerre de Troie en géorgien
semble se confirmer.
- Les Anges du péché, mis en scène par Laurent Le Bras, seront joués
en mars à Paris, au théâtre de la Jonquière, et vraisemblablement en
juillet au festival off en Avignon.
- Odile Mallet a le projet de monter plusieurs pièces de Giraudoux
pour le théâtre du Nord-Ouest parisien en 2012.
6 Le Bulletin
Afin de pallier l’absence de Bulletin en 2010, Annie Besnard va
essayer de composer rapidement un recueil des documents qu’elle a
rassemblés en 2010. Il faudra ensuite enchaîner sur un Bulletin 2011.
Actuellement, personne ne semble être en mesure de l’aider dans
cette tâche : tous les emplois du temps sont très chargés.
Le Président : Jean-Bernard Raimond
La Secrétaire générale : Annie Besnard
61
Bulletin 2011-2012
Compte rendu de l’Assemblée générale
du 21 janvier 2012
Réunion du Conseil d’Administration
Présents : A. Besnard, M. Berne, S. Coyault, A. Duneau, F. Huster,
A. Job, M. Lépron, N. Moreau, C. Nier, M. Potet, A.-M. Prévot, J.-B.
Raimond, G. Teissier, S. Zaied-Akrout
Excusés : C. Gaudin, J.-L. Vergeade
Ordre du jour
- réception du nouveau président
- affaires financières
- évolution des Amis de Jean Giraudoux et de la Société
Internationale des Études Giralduciennes.
Réception du nouveau président de l’Association
Jean-Bernard Raimond, président de l’Association des Amis de Jean
Giraudoux depuis 1991, a exprimé début 2011 le souhait
d’abandonner ses fonctions.
Francis Huster, contacté par le Bureau, a accepté de prendre sa
succession.
Il entre en fonction aujourd’hui, et le Conseil d’Administration, par
la voix de Jean-Bernard Raimond, lui exprime ses remerciements.
Francis Huster évoque quelques pistes qui pourraient faire mieux
connaître Jean Giraudoux au grand public :
- Francis Huster a monté le spectacle Louis Jouvet, la passion
du patron ; il l’a proposé aux circuits de distribution Gaumont
et Pathé qui projettent de mettre le théâtre à la portée de tous
comme ils l’ont fait pour l’opéra.
- Montrer dans les médias une autre image de Giraudoux, en
s’appuyant sur des acteurs connus du public : Pierre Arditi,
Fabrice Luchini.
- Proposer à Muriel Mayette de mettre Judith à l’affiche de la
Comédie française.
62
Des Amis de Jean Giraudoux à l’Académie Giraudoux
- Remettre un « Prix Giraudoux » décerné par un jury
prestigieux ; ce prix pourrait récompenser une création, soit
mise en scène, soit écriture. Francis Huster se propose de
trouver un sponsor.
Compte rendu financier
Bien que les dépenses aient été réduites au maximum, le solde 2011
est déficitaire de 412 €. Ce déficit est dû à un décalage dans le
versement de la subvention du Conseil Régional du Limousin, qui ne
peut intervenir qu’une fois l’impression du Cahier 2011 effectuée.
Francis Huster propose d’apporter un revenu supplémentaire à
l’Association. Son spectacle Louis Jouvet, la passion du patron a été
mis sur support DVD. Il pourrait être confié à la salle de cinéma de
Bellac, qui en ferait la projection pendant le Festival, et pour les
lycéens pendant la période scolaire. Une partie de la recette pourrait
aller à l’Association.
Évolution Amis Jean Giraudoux / Société Internationale des Études
Giralduciennes
Exposé de la situation
En-dehors de la Fondation Jean et Jean-Pierre Giraudoux, il existe
deux associations autour de Jean Giraudoux :
- L'Association des Amis de Jean Giraudoux, fondée en 1971 :
elle entretient la mémoire de l'écrivain (Maison natale à Bellac,
présence au festival de Bellac) et met en valeur le patrimoine
littéraire giralducien (Cahiers).
- La SIEG (Société Internationale des Études Giralduciennes),
fondée en 1990 : elle réunit des chercheurs français et étrangers
depuis cette date, et organise régulièrement des colloques.
Actuellement, la SIEG, du fait de la dispersion de ses membres
sur plusieurs continents et du caractère intermittent de son
activité, est difficile à gérer. D'autre part l'Association des
Amis de Jean Giraudoux, comme plusieurs associations d'amis
d'auteurs en France, peine à recruter de nouveaux adhérents.
Parmi ses membres, on compte plus d'enseignants et de
63
Bulletin 2011-2012
chercheurs que de personnes ayant connu l’auteur de son
vivant.
Il semble donc souhaitable d'unir les forces des deux
associations. Ce projet a été évoqué en 2010 lors du colloque
d'Ankara organisé par la SIEG, et les personnes présentes
s'étaient déclarées favorables à une démarche dans ce sens.
Objectifs de la fusion AJG/SIEG :
- Une meilleure visibilité interne et externe :
* les activités de recherche de l'une et de l'autre
association sont souvent confondues ; de ce fait, la
distinction entre elles n'est guère lisible de l'extérieur ;
* les adhérents sont souvent les mêmes, mais pas
toujours ; certains adhérents de la SIEG (mais pas des
AJG) se demandent pourquoi ils ne reçoivent pas les
Cahiers, dont le contenu les intéresse au même titre que
les Amis de Jean Giraudoux ; autre avantage : une seule
cotisation.
- Un cumul des adhérents : le poids d'une association lors de
demandes de subventions se mesure à ses activités, mais aussi
au nombre de ses adhérents.
Discussion
- Francis Huster est favorable à la fusion des deux associations
- Les autres membres du Conseil d’administration, qui ont
étudié cette solution depuis quelques mois, sont dans
l’ensemble favorables à cette solution.
- Francis Huster juge également opportun de donner un
nouveau nom à l’Association ; il propose « Académie
Giraudoux » pour les motifs suivants :
* c’est un mot international
* c’est un terme qui invite au débat.
- Plusieurs personnalités pourraient être invitées à rejoindre
cette « Académie » : le directeur du théâtre de l’Athénée, les
éditions Grasset et Gallimard…
64
Des Amis de Jean Giraudoux à l’Académie Giraudoux
L’Assemblée générale aura donc à se prononcer sur :
- une démarche auprès de la SIEG, proposant à ses membres
d’intégrer désormais l’Association des Amis de Jean
Giraudoux ;
- le passage de l’intitulé « Association des Amis de Jean
Giraudoux » à « Académie Giraudoux ».
Assemblée générale
Présents : A. Besnard, M. Berne, F. Bombard, S. Coyault, B. Dangas,
A. Duneau, F. Escoubé, L. Jankovic, A. Job, A. Lacaux, B.
Martenka, R. Messié, N. Moreau, C. Nier, M. Potet, A.-M. Prévot, A.
Struve-Debeaux, G. Teissier, S. Zaied-Akrout
Procurations :
à A. Besnard : J.-C. Fasquelle, F. Fouchard, D. Roncière
à S. Coyault : M. Lépron, M. Lioure
à A. Job : G. Giraudin, I. Guinle d’Allens
à C. Nier, J.-C. Sertelon
à G. Teissier : J. Body, M. Renders
à S. Zaied-Akrout : J. Tucoo-Chala
Excusés : P. d’Almeida, S. Aucante, R. Barthélémy, R. Beucler, J.M. Doumeix (Maire de Bellac), C. Gaudin, R. Gonzalez-Naranjo,
M.-C. Hubert, H. Maurel-Indart, S. Oudin, A. Patierno, J.-C. Thiriet,
J.-L. Vergeade
En raison d’engagements professionnels, Francis Huster ne peut
participer à cette assemblée. En son absence, la secrétaire générale
ouvre la séance.
Réception du nouveau président de l’Association
L’association adresse ses remerciements à Jean-Bernard Raimond
pour ses vingt années de présidence.
Son remplacement par Francis Huster, choisi par le Conseil
d’Administration, est annoncé officiellement.
65
Bulletin 2011-2012
Approbation du Compte rendu de l’Assemblée générale 2010
Ce compte rendu a été envoyé en cours d’année aux adhérents.
Jacques Body a souhaité par courrier deux modifications qui
concernent ses interventions :
- que l’expression « quelques lettres » soit modifiée en
« quelques correspondances » ;
- que soit mentionnée son intervention à propos des
« Cahiers », demandant à ce que cette publication ne comporte
pas de thèses.
Ces modifications sont proposées à l’Assemblée qui les approuve à
l’unanimité.
Interventions de François Auffret et d’Elvira Luengo
Intervention de François Auffret
Président des Amis de Jongkind, il fait des recherches sur la
généalogie d’Anita Madero, qui a eu une liaison de plusieurs années
avec Jean Giraudoux. Il explique quel est le rapport entre Jongkind et
le mystérieux personnage qu’est Anita Madero. Il livre ses
découvertes concernant sa liaison avec Giraudoux.
Intervention d’Elvira Luengo
Professeure de Littérature à l’Université de Saragosse, elle travaille
sur la réception de Giraudoux dans l’œuvre de Benjamin Jarnès,
romancier espagnol (1888- 1949). Elle s’est en particulier intéressée
au thème de la femme et de l’eau chez les deux auteurs. Elle propose
d’intégrer le résultat de ses recherches dans un cahier Jean
Giraudoux ; elle présente un dossier qui sera soumis au comité de
rédaction des cahiers.
Rapport financier 2011
Compte de résultat
- Les recettes proviennent plus des subventions (6215 € versés
actuellement) que des cotisations (2812,80 €). Un appel à dons a
permis de recueillir 300 €. Il faut noter que la subvention annoncée
par le Conseil régional du Limousin pour le Cahier 2011 (1700 €) est
66
Des Amis de Jean Giraudoux à l’Académie Giraudoux
versée en décalage, puisqu’il faut attendre l’impression pour
compléter le dossier.
Total des recettes 2011 : 9874 €.
- Les dépenses, que nous avons essayé de réduire au maximum, se
montent à 10286,16 €.
Les frais de personnel (2602,58 €) représentent le coût du
gardiennage de l’exposition pendant les mois d’été et la rétribution
du secrétariat de Clermont. Ils sont en baisse.
Les Journées Giraudoux à Bellac représentent un poste budgétaire
important, avec 1279,07 € de frais de déplacement (préparation et
intervenants) et 639,20 € de frais d’exposition.
Le coût de l’assurance est élevé : 2577,65 €.
- L’exercice 2011 se termine par un solde déficitaire de 412,16 € ;
cependant, une fois comptabilisée la subvention du Conseil régional
et réglés les frais d’impression du Bulletin, les comptes devraient être
en équilibre.
- Le fonds associatif s’établit à 5340,98 € au 31 décembre 2011.
Prospective
- Décision est prise de démarcher d’autres compagnies d’assurance
pour comparer les tarifs. D’autre part, une fois la Bibliothèque de
Giraudoux transférée à la Médiathèque de Bellac, la valeur des biens
à assurer diminuera. Si certaines expositions nécessitent des objets de
valeur, on peut souscrire une assurance spéciale, pièce par pièce.
- Il est moins difficile d’arriver à un équilibre financier si tous les
adhérents payent leur cotisation pour l’année courante.
Le budget de l’exercice 2011 est approuvé à l’unanimité.
Débat autour des propositions du Conseil d’Administration
Un résumé de la réunion du Conseil d’administration est fait aux
membres de l’Assemblée, qui débattent ensuite sur deux points :
- La modification du nom de l’Association
- La proposition de rattachement des membres de la SIEG à
l’Académie Giraudoux.
67
Bulletin 2011-2012
Modification du nom de l’Association
L’intitulé proposé par Francis Huster, « Académie Giraudoux », est
mis au vote à bulletins secrets après débat entre les participants.
Deux adhérents ayant quitté la séance, le nombre d’adhérents
présents s’élève alors à 28.
Résultats du vote :
Votants : 28
Pour « Académie Giraudoux » : 18
Contre « Académie Giraudoux » : 10
Bulletin nul : 0
Abstention : 0
Cette décision prendra effet dès que la déclaration de changement de
nom aura été entérinée par la sous-préfecture de Bellac.
Rattachement de la SIEG à l’Académie Giraudoux
Les membres de l’Assemblée générale se montrent favorables au
rattachement des adhérents de la SIEG à l’Académie Giraudoux. Il
est cependant nécessaire, selon les statuts de la SIEG, que son bureau
soit consulté sur la dissolution de cette association. Ce débat aura
lieu lors de la prochaine Assemblée générale de la SIEG, en 2013.
En attendant, les membres de la SIEG recevront un bulletin
d’adhésion à l’Académie Giraudoux.
Mise à jour de la liste des membres du Bureau
Président : Francis Huster, en remplacement de Jean-Bernard
Raimond
Vice-présidents : Sylviane Coyault, André Job, Guy Teissier
Secrétaire générale : Annie Besnard
Secrétaire adjointe : Anne-Marie Prévot
Trésorière : Souad Zaied Akrout
Membres : Alain Duneau ; Catherine Nier remplace Édouard
Demazure, qui a souhaité se retirer.
Mise à jour de la liste des membres du Conseil d’Administration
Francis Huster remplace Jean-Bernard Raimond
Françoise Bombard remplace Nicole Moreau, qui a souhaité se
retirer
68
Des Amis de Jean Giraudoux à l’Académie Giraudoux
Édouard Demazure a souhaité se retirer.
Rapport d’activité 2011
Les publications de l’Association
- Le Cahier n°39, intitulé Le Théâtre de Giraudoux, un mégaphone
pour les vivants et les morts a été réalisé grâce aux contributions de
Catherine Nier : « Le théâtre, "pavillon de résonance et d’aération" »
et de Yukie Masie : « Parler pour les morts dans le théâtre : la
collaboration artistique de Giraudoux et de Jouvet ».
- Un Bulletin, récapitulant l’actualité littéraire, théâtrale, universitaire
autour de Jean Giraudoux a été réalisé. Il est accessible sur le site, et
a été envoyé sur support papier aux adhérents qui ne sont pas
connectés à internet.
Les « Journées Giraudoux » à Bellac (2-3 juillet 2011)
L’exposition temporaire Alexandre Vialatte et Jean Giraudoux.
Résonances a été conçue et installée à la Maison natale par AnneMarie Prévot et Annie Besnard. Elle a été inaugurée le 2 juillet. La
préparation a été facilitée par la collaboration de l’Association des
Amis d’Alexandre Vialatte, et en particulier Dany Hadjadj et
François Béal.
Le 3 juillet au matin, la Table ronde Alexandre Vialatte et Jean
Giraudoux. Imaginaires et écritures., a été animée par Dany Hadjadj
et François Béal pour A. Vialatte, par Jacques Body et Pierre
d’Almeida pour J. Giraudoux.
L’après-midi du 3 juillet, François Béal a proposé un « récital » à
partir de textes d’Alexandre Vialatte, intitulé Histoires de choses
humaines.
Le label Maison des Illustres
Il a été décerné en juillet par le Ministère de la Culture et de la
Communication à la Maison natale de Jean Giraudoux à Bellac.
Cette distinction récemment créée concerne des bâtiments en rapport
avec de grands personnages historiques ou culturels. Pour qu’un lieu
en bénéficie, il faut qu’il soit ouvert au public au moins 40 jours par
an et qu’il accueille dans son cadre un programme culturel.
69
Bulletin 2011-2012
Ce label est donné pour 5 ans et il est renouvelable.
La Maison natale
- Nous exprimons nos remerciements à la Municipalité de Bellac
pour les volets neufs et la rénovation du crépi.
- Deux réunions à Bellac (3 juillet et 21 novembre) ont permis à la
municipalité, à la Fondation Jean et Jean-Pierre Giraudoux et à
l’Association des Amis de Jean Giraudoux de faire le point sur la
Bibliothèque et de se concerter sur l’avenir de la Maison natale.
* Les ouvrages dédicacés, qui appartiennent à la Fondation, ont
été restaurés avant d’être transférés à la Médiathèque de Bellac.
La Fondation en a fait don à la Municipalité. Les pages de
dédicaces (soit page de titre, soit page de garde) ont été
numérisées ainsi que les couvertures. L’ensemble du fonds a
été nettoyé, désacidifié et inventorié grâce à une subvention de
la DRAC avant son déménagement vers la nouvelle
médiathèque.
* L’Association des Amis de Jean Giraudoux a donné son
approbation pour le transfert des livres autres que dédicacés de
la Maison natale vers la Médiathèque.
* Le devenir de la Maison natale
Le déménagement des livres et documents à la Médiathèque
entraînera une réorganisation de la Maison natale, de façon à la
rendre plus attractive pour les visiteurs. François Massicot,
architecte, a rédigé pour la Municipalité de Bellac, un projet de
réaménagement de l’espace. Il s’agirait de mettre en valeur
l’écrivain, et en particulier son œuvre théâtrale, et sa présence
depuis 1953 dans le Festival annuel. Le coût de ce projet
implique d’envisager la gestion de la Maison une fois les
transformations réalisées.
Les publications et mises en scène
- La traduction de La Guerre de Troie n’aura pas lieu en géorgien a
été réalisée par Sibylle Guéladzé, avec l’aide de Guy Teissier.
- Le Théâtre du Parpaillot a joué L’Apollon de Bellac à Moutier et à
Bern (Suisse).
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Des Amis de Jean Giraudoux à l’Académie Giraudoux
- Une chorégraphie d’Ondine, « d’après Giraudoux » a été proposée
à Montpellier par Julie Desmet et Eugénie Andrin.
- Les Anges du péché, dans la mise en scène de Laurent Le Bras, ont
été présentés au théâtre de la Jonquière à Paris, puis au Off du
Festival d’Avignon.
- L’Apollon de Bellac a été joué au théâtre de Hautmont (Nord)
- L’Atelier théâtre du Quartier Latin a présenté La Guerre de Troie
n’aura pas lieu au théâtre du mandapa puis à La Fondation
Hellénique de la Cité Internationale Universitaire de Paris.
- Le Club théâtre du collège de Fortschwihr a joué Ondine.
- La Guerre de Troie n’aura pas lieu a été présentée à Villedieu-duClain par le théâtre de l’Arantelle.
Colloque
Les Écrivains diplomates, entre littérature er lettres de créance,
colloque international du 12 au 14 mai, au Centre des Archives
diplomatiques à La Courneuve, près de Paris, et au Quai d'Orsay.
Perspectives 2012
Les publications de l’Association
- Le Cahier 40 sera intitulé Commencer… sans fin. Il s’agit d’un
travail de Myriam Lépron sur les débuts et fins des romans de
Giraudoux, qui développe une réflexion autour de l’écriture
romanesque de l’auteur. Pour le Cahier 41 (2013), la décision reste à
prendre entre une série d’études autour de Aventures de Jérôme
Bardini, destinée aux enseignants d’université, et une proposition
d’Elvira Luengo autour de Giraudoux/Jarnès, formulée au début de la
présente Assemblée générale.
- Le Bulletin : il sera, comme l’an dernier, préparé par Annie
Besnard ; le montant de la subvention demandée au CNL sera
augmenté de 500 € afin de prévoir l’impression du Bulletin pour tous
les adhérents.
Les Journées Giraudoux à Bellac (7-8 juillet)
- Inauguration de la Médiathèque le 7 juillet ; elle portera le nom de
Jean Giraudoux.
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Bulletin 2011-2012
- Exposition de l’été à la Maison natale : l’intitulé n’est pas encore
précis ; elle devrait tourner autour des représentations du théâtre de
Giraudoux au Festival de Bellac ; Nicole Moreau (Amis de Jean
Giraudoux) et Jean-Louis Alquier (Les Amis de la Maison natale) a
proposé des documents.
- La Table ronde traitera donc certainement du théâtre ; la
participation de Catherine Nier, qui a coordonné le Cahier 39
consacré au théâtre de Giraudoux, a été sollicitée.
- Concertation le 21 novembre 2011 avec Stéphane Aucante,
directeur du théâtre du Cloître, qui réintroduit Giraudoux dans le
programme du Festival
* La représentation des Anges du péché dans la mise en scène
de Laurent Le Bras se confirme.
* Il est possible qu’Yves Landerouin intervienne avec sa troupe
universitaire.
Les publications et mises en scène
- Le Théâtre du Nord-Ouest, à Paris, présente l’intégrale de
Giraudoux du 6 janvier au 8 avril : théâtre et lectures d’extraits de
romans et d’essais.
- La troupe universitaire de Yves Landerouin donnera deux
représentations (Supplément au voyage de Cook et La Folle de
Chaillot) les 24 et 25 mai à Biarritz.
Colloque
Le prochain colloque autour de Jean Giraudoux devrait avoir lieu à
Cluj (Roumanie) du 9 au 12 mai 2013.
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