La pédiatrie à l’aube de 2010
en individuel il y a encore seulement 15-20 ans,
la pédiatrie est actuellement résolument multi-
disciplinaire. Chacun apportant à son collègue
compétence et expérience. La multidisciplinarité
dépasse, par ailleurs, les limites du médical et
s’étend au paramédical. Ainsi nos équipes se
sont étoffées par la présence de psychologues,
neuropsychologues, réadaptateurs - kinésithéra-
peutes, logopèdes, ainsi que des assistants so-
ciaux spécialisés.
Les modes d’hospitalisation ont également bien
changé. Est devenu bien révolu le temps des hos-
pices et hospitalisation en chambres communes,
plus ou moins larges, au profit de chambres à 1
lit avec accompagnement encouragé voire sys-
tématique des parents. Des programmes d’ac-
compagnement et d’humanisation se sont mis
en place. Les durées d’hospitalisation se sont
réduites – moins de trois jours le plus souvent.
Dans nombre de situations, les traitements sont
poursuivis en externe, en service de jour soit à
domicile. Il est évident que dans ce domaine
nous devons poursuivre les efforts de collabo-
ration et de partenariat véritable avec les méde-
cins généralistes traitants.
Enfin, l’exigence scientifique reste notre préoc-
cupation de service universitaire. Évidente au
niveau de l’enseignement des futurs confrères
généralistes et spécialistes, elle se poursuit au
niveau de publications et recherches.
La pédiatrie : Spécialité médicale consacrée aux
maladies infantiles. Telle est la définition du Petit
Larousse. Cela reste certainement bien le cas et
pourtant depuis sa reconnaissance, les premiers
services de pédiatrie ayant été ouverts fin du
19e siècle, elle a bien changé. Alors qu’elle se
préoccupait des grandes épidémies et maladies
infectieuses puis des troubles liés au dévelop-
pement et de la croissance, elle a évolué vers
une prise en compte de plus en plus scientifique
centrée sur les pathologies touchant les grands
systèmes. A l’instar de la médecine interne, la
pédiatrie générale a donc vu se développer ses
différentes surspécialités. La Neuropédiatrie fut
reconnue la première. Ont suivi et suivent la
néonatologie, l’hémato-oncologie pédiatrique.
Sont actuellement en cours de structuration et de
reconnaissance les autres branches : pneumolo-
gie, gastro-entérologie, endocrinologie, néph-
rologie, etc… Cette évolution irréversible des
choses devrait amener à une prise en charge
plus pointue de nos petits patients. Elle génère
si pas un risque en tous cas un challenge, à
savoir la nécessité de garder une vue globale de
l’enfant tant sa pathologie peut être susceptible
de répercussions au niveau d’autres organes
mais aussi au niveau du développement phy-
sique, cognitif, psychologique et relationnel de
l’enfant. Il est donc important que les pédiatres
travaillent en équipe en perpétuel échange entre
eux. Alors qu’elle pouvait encore se pratiquer
EDITORIAL
Prof J.P. Misson