Volume 2
Issue 1
June 2015
INTERNATIONAL JOURNAL OF HUMANITIES AND
CULTURAL STUDIES ISSN 2356-5926
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L’organisation entrepreneuriale: Existe-t-il un seul modèle?
Mohamed Taher Kraima
Université de Sfax, Tunisie
Abstract
Why do two companies run by their managers show a diversity of styles of coordination and
structural characteristics? Does running a business and coordinating its activities report
some components of its organizational structure?
In this paper, the author has not studied the influence of the personal choice of entrepreneurs,
but only emphasized the analysis of one of the variables (company size) called for by
Mintzberg contingency factors (size, age and environment). Those variables influence the
business organization. The author adds another factor that of supervision ratios, that is to say
the existence of supervisors or employees with the entrepreneur. The objective of the article is
to answer the following question: What explains in a company run by its entrepreneur, the
diversity of characteristics of the organizational structure?
Conversely to, therefore, the unique model of entrepreneurial organization presented by
Mintzberg (1990, 1982), the author assumes in this paper that another model may be
developed based on several variables including what Mintzberg elaborated.
Keywords: organizational structure, entrepreneurial organization, entrepreneur
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Résumé
Pourquoi deux entreprises dirigées par leurs chefs montrent une diversité de styles de
coordination et de caractéristiques de structures ? Gérer une entreprise et coordonner ses
activités relèvent-t-ils de quelques composantes de la structure organisationnelle?
Nous n’avons pas ici d’étudier l’influence des choix personnels des entrepreneurs, mais
seulement d’accentuer l’analyse sur l'une des variables (la taille d'entreprise) qu’appelle
Mintzberg facteurs de contingence (la taille, l’âge et l'environnement) qui influencent
l'organisation d’entreprise, et on va ajouter un autre facteur celui du taux d’encadrement,
c'est-à-dire l'existence des agents de maîtrise ou de collaborateurs avec l'entrepreneur, notre
objectif et de répondre à la question suivante : Qu’est ce qui explique, dans une entreprise
dirigée par son entrepreneur, la diversité des caractéristiques de la structure
organisationnelle ?
À l’opposé, donc, du modèle unique de l’organisation entrepreneuriale présenté par
Mintzberg (1990, 1982), nous supposons dans cette recherche qu’un autre modèle peut être
élaboré en fonction des quelques variables dont Mintzberg a parlé.
Mots clés : structure organisationnelle, organisation entrepreneuriale, l’entrepreneur
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Introduction
L’entrepreneuriat est un phénomène trop complexe, ce constat fait de
l’entrepreneuriat un phénomène multidimensionnel qui nécessite, pour son étude, de
nombreuses disciplines (économie, gestion, sciences d’organisation). Selon Saporta, il existe
dans le domaine de l’entrepreneuriat « une utilisation toute naturelle de lectures vastes,
débordant largement le périmètre de la gestion, empruntant les voies de l’économie, mais
aussi celles de la sociologie, de la psycho- sociologie… » (Saporta, 2003 p.7). Le concept
d’entrepreneur fait référence à la création d’entreprise visant à satisfaire les besoins des
groupes et à réaliser du profit, mais le phénomène qui s’impose à la théorie de l’entrepreneur
est celui de la relation liant l’entrepreneur comme manager à l’organisation de son entreprise
ce qui montre la singularité de l’organisation entrepreneuriale comme champ d’étude.
L’entrepreneur ne doit pas se définir seulement comme un individu qui, après avoir
identifié une occasion d’affaires, crée une entreprise pour l’exploiter, mais il faut bien
reconnaître que cette action ne peut se réaliser et se développer que si la personnalité de son
titulaire est caractérisée par certains traits dans un contexte favorable et propice.
D’après Danjou (2002 p.118), le phénomène entrepreneurial comprend trois facteurs :
l’entrepreneur, l’organisation et l’environnement. La conceptualisation et la théorisation de ce
phénomène doivent donc partir d’un modèle plus complexe. L’enchevêtrement des
composantes du phénomène entrepreneurial fait de celui-ci le résultant d’influences de
nombreux facteurs orientant les comportements entrepreneuriaux. En d’autres mots,
l’entrepreneuriat et plus précisément l’organisation entrepreneuriale telle qu’elle était
présentée par Mintsberg (1982 ; 1990) ne pourra pas être représentée par une seule
« configuration » ou un simple modèle.
L’organisation entrepreneuriale est trop complexe pour qu’on puisse l’approcher de
manière généralisante. Il n’existe pas un seul modèle explicatif de ce phénomène, mais
plusieurs modèles et ainsi plusieurs typologies peuvent être élaborées en fonction d’une
multitude de variables et renvoient à des situations singulières perçues et recherchées dans le
terrain.
Voila résumés du cadre général et les raisons de cette recherche que nous souhaitons
réaliser ici.
I : L’organisation entrepreneuriale : Une revue de littérature
L'organisation entrepreneuriale telle qu'elle est définie par Mintzberg, présente-t-
elle un autre modèle? Nous tenterons dans notre recherche, de répondre à cette question en
présentant dans cette étape les caractéristiques de cette organisation.
Mais, avant de passer à l’identification des caractéristiques il est souvent déterminant
de rappeler le concept de l’entrepreneur vu son importance. Etymologiquement, entrepreneur
est du verbe entreprendre qui désigne se mettre et commencer à effectuer quelque tâche, c'est
une action de tenter ou d'essayer, c'est l'action aussi de diriger une attaque contre quelqu'un.
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Etre entreprenant est avoir des qualités qui distinguent la personnalité et la façon d'agir, on dit
un homme entreprenant c-à-d un être actif, audacieux, dynamique et hardi. D'emblée, et en
partant du sens du mot, le verbe entreprendre s'avère lié à l'action, au comportement actif, à
l'engagement et à la responsabilité individuelle d'effectuer une tâche. C'est également une
action truffée de caractéristiques et d'aptitude qui marquent la personnalité et la manière de se
comporter.
Selon le dictionnaire des sciences économiques et sociales (2002 p.141) "Agent
économique qui dirige une entreprise, qu'il en soit le propriétaire ou non. Ce peut être un
créateur d'entreprise, qui a eu l'idée d'une production répondant à des besoins sur le marché,
ou bien un repreneur d'entreprise, qui lui donne un nouveau souffle en redéfinissant sa
stratégie, ou bien un cadre dirigeant d'entreprise qui atteint des postes de direction".
Selon Cécile Fonrouge (2002 p.148), l'organisation d'entreprise dirigée par son
entrepreneur n'est pas autonome par rapport au dirigeant, "la structure organisationnelle n'est
pas autonome de son leader, lequel d'ailleurs refuse plus ou moins de s'effacer au profit du
collectif. C'est le cas des dirigeants qui ne peuvent (ou ne veulent) pas partir en vacances sans
téléphoner tous les jours à leur structure et qui, en évitant toutes procédures de délégation, se
rendent indispensables au fonctionnement de l'entreprise."
L'organisation entrepreneuriale est caractérisée par sa simplicité, on la présente selon
la façon suivante : Mintzberg (1990 p.197) "elle a peu ou pas du tout de fonctionnels du
support logistique, la division du travail est imprécise et la ligne hiérarchique y est réduite.
Elle a peu d’activité formalisée et elle minimise l’usage des procédures de planification ou de
formation". En un certain sens, « c’est une non structure » : dans la structure des organisations
le pouvoir est concentré sur le chef de l’organisation qui l’exerce personnellement. Il rejette
les contrôles formalisés comme quelque chose qui menace son autorité parce qu’ils sont
porteurs d’expertises et d’idéologie qui ne sont pas en accord avec ses visions vis-à-vis de
l’entreprise. Au regard du leader il n’y a pas de place pour la politique dans l’organisation. Si
quelques influences extérieures viennent à s’exercer sur l’organisation, comme, par exemple,
celles des clients ou des fournisseurs, il n’est pas improbable que le leader chercheur à placer
son organisation dans un autre créneau du marché moins exposé.
La structure de l'organisation entrepreneuriale
La structure de l'organisation entrepreneuriale est simple, informelle, flexible,
fonctionnelle de support logistique et la ligne hiérarchique peu développés. Selon Mintzberg,
(1982 p.274) la structure simple n’est pas élaborée, c’est sa principale caractéristique. La
technostructure y est inexistante ou peu développée, elle a peu de fonctionnels, de support
logistique, la division de travail y est imprécise, la différenciation entre les unités minimales,
l’encadrement réduit. Les comportements y sont peu formalisés, elle recourt peu à la
planification, à la formation et aux mécanismes de liaison. Par ailleurs, la coordination, dans
la structure simple, est surtout réalisée par supervision directe. Précisément, toutes les
décisions importantes ont tendance à être prises par le directeur général : le sommet
stratégique émerge donc comme la partie clé de la structure ; en fait, la structure comprend
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rarement beaucoup plus qu’un seul homme au sommet stratégique et un centre opérationnel
organique. La structure entrepreneuriale chez Mintzberg se présente sous la figure suivante:
La plupart des organisations passent par une structure simple au cours de leurs
premières années d’existence. Pour elle la communication informelle est à la fois appréciée et
efficace. De plus, il se peut que la petite taille a pour conséquence un travail moins répétitif, et
donc moins de standardisation, d’autre part, l’organisation en situation de crise apparaît
lorsqu’un environnement extrêmement hostile force l’organisation à centraliser, quelle que
soit sa structure habituelle. Le besoin pour l’organisation de pouvoir répondre de façon rapide
et coordonnée conduit à concentrer le pouvoir entre les mains du directeur général, et aussi à
réduire le degré de bureaucratisation. (Bien entendu, les organisations très élaborées qui sont
dans une situation de crise n’éliminent pas leur technostructure et leur encadrement. Mais
elles peuvent réduire d’une façon temporaire leurs pouvoirs de cision.) Thompson (1967),
décrit un cas particulier de ce type de structure : l’organisation créée de façon temporaire pour
faire face à un désastre naturel. La situation est nouvelle et l’environnement est extrêmement
hostile. Thompson affirme que la réponse initiale à ce type de crise n’est généralement pas
coordonnée.
L’organisation innovatrice c’est l’organisation qui recherche en permanence les
environnements à haut risque les bureaucraties hésitent à s’aventurer. Ainsi, Pareto (cité
par Taffler, 1970 p.148), qualifie les entrepreneurs comme « des esprits aventuriers, assoiffés
de nouveauté…nullement effrayés par le changement ». Mais ces entreprises font aussi
attention à rester dans les créneaux que l’entrepreneur peut parfaitement comprendre. En
d’autres termes, elles recherchent des environnements simples et dynamiques. Parallèlement,
elles cherchent à garder un système technique simple et régulier qui leur permet de rester
organiques et centralisées. Elles sont généralement petites pour pouvoir rester organiques et
pour que l’entrepreneur puisse maintenir un contrôle étroit. Elles sont aussi généralement
jeunes en partie parce que celles qui survivent tendent à devenir bureaucratiques en
vieillissant. L’entrepreneur a tendance à être autocratique, et parfois même charismatique ; il
a généralement fondé son entreprise parce qu’il ne supportait pas les contrôles qui lui étaient
imposés dans les bureaucraties où il a travaillé (Collins et Moore, 1970).
Mintzberg (1982 p.278) affirme qu’à l’intérieur de la structure, toute tourne autour de
l’entrepreneur, les buts de l’entreprise sont les siens, la stratégie de l’entreprise reflète sa
vision personnelle de la place de l’organisation dans le monde. La plupart des entrepreneurs
ont honneur des procédures bureaucratiques et technostructures qui les accompagnent parce
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