La mesure de l’orientation de la politique monétaire 271
haut, M1 véhicule une information utile sur l’orientation de la politique
monétaire. Laidler (1999) propose donc d’employer un agrégat mesurant la
monnaie de transaction, tel que M1, pour obtenir de l’information sur cette
orientation. En deuxième lieu, nous avons recours à l’écart de taux d’intérêt,
plus précisément la différence entre un taux à court terme et un taux à long
terme, car des études antérieures ont montré que l’écart de taux constituait
un bon indicateur avancé de la croissance de la production et reflétait bien
l’orientation de la politique monétaire. En troisième lieu, nous considérons
que le taux à un jour est l’instrument d’intervention de la banque centrale,
conformément au cadre qui régit la conduite de la politique monétaire au
Canada. En outre, il ressort d’un grand nombre d’études récentes qu’un taux
d’intérêt à très court terme traduit bien l’orientation de la politique
monétaire. En quatrième et dernier lieu, nous retenons le taux de change,
comme De Arcangelis et Di Giorgio (1998), parmi les indicateurs possibles
de la politique monétaire, du fait que le Canada est une petite économie
ouverte et que cette variable joue un rôle important dans le mécanisme de
transmission de la politique monétaire canadienne. En un mot, ces
quatre variables seraient des indicateurs utiles de l’orientation de la
politique monétaire selon les études effectuées antérieurement.
Après avoir estimé le modèle, nous élaborons un indice de
l’orientation de la politique monétaire qui inclut à la fois les composantes
endogène et exogène de cette politique. Cet indice revêt la forme d’une
combinaison linéaire des quatre variables de politique qui composent le
modèle. Nous nous en servons pour étudier la politique globale de la Banque
du Canada, par exemple la mesure dans laquelle celle-ci tolère divers types
de choc. Avant cela, toutefois, nous jugeons utile d’examiner les variations
non anticipées exogènes de notre indice de l’orientation de la politique
monétaire. En analysant les profils de réaction à ces variations, mises sous
forme orthogonale, nous pouvons nous faire une idée de la réaction
dynamique des autres variables du VAR aux chocs de politique monétaire.
Nous constatons que les résultats sont conformes aux effets attendus d’un
choc de politique monétaire; c’est-à-dire que, après un assouplissement de la
politique monétaire, le taux d’intérêt et l’écart de taux diminuent, la
production et le niveau des prix augmentent et le dollar canadien se déprécie
par rapport au billet vert. Nous constatons aussi que la série temporelle des
chocs de politique monétaire cadre avec le comportement historique de la
composante exogène de cette politique du point de vue de la maîtrise de
l’inflation. Ces résultats donnent à penser que les fluctuations
orthogonalisées de notre indice de l’orientation de la politique monétaire
sont bel et bien assimilables à des chocs de politique monétaire. Si nous
comparons les variations de l’indice de l’orientation monétaire à celles du
taux d’inflation et du taux de croissance de la production, nous observons
que l’orientation de la politique monétaire est compatible, grosso modo,