Bulle financière
La valeur d’un actif correspond à la somme actualisée des flux de revenus que rapportera cet actif.
Dans le cas d’une action, il s’agit de la somme des bénéfices futurs réalisés par l’entreprise. Il y a
formation de bulle lorsque les prix des actifs dépassent durablement cette valeur, appelée souvent
« valeur fondamentale ».
On peut définir une bulle comme une hausse très importante du prix d’un actif ou d’un ensemble d’actifs
financiers (actions, obligations), immobiliers ou matières premières, selon un processus continu et
autonome. La hausse initiale entraîne des anticipations de hausses futures qui elles-mêmes attirent de
nouveaux investisseurs sur les marchés. La hausse des prix se nourrit alors d’elle-même. Cette hausse «
irraisonnée » est ainsi progressivement déconnectée de l’état de l’économie réelle. La bulle financière est
suivie le plus souvent d’un retournement des anticipations et d’une chute brutale des prix qui peut
s’accompagner parfois d’une crise financière.
Un phénomène qui a commencé au 17e siècle
Depuis le XVIIème siècle, des épisodes de bulle brouillent à intervalles réguliers la formation des prix sur
les marchés. Le premier phénomène constaté date de 1637 ! Nous sommes aux Pays-Bas, le marché des
tulipes enregistre alors une progression de 3.000 % avant de s’effondrer de 99 %, pour finalement
quelques mois après retrouver un prix d’équilibre se situant à 10 % du plus haut. En 2001, quelques siècles
plus tard, la planète Internet connaît elle aussi sa bulle spéculative aux répercussions majeures.
Comment expliquer ces épisodes de bulles ? Une bulle est souvent due à la combinaison de deux grands
phénomènes. Le premier est une expansion des crédits à faible taux d’intérêt ; le second est une confiance
généralisée dans les fondamentaux économiques (croissance potentielle soutenue, plein emploi,
productivité,…) considérés, à tort ou à raison, comme favorables et durables, et qui constituent la base
d’un mouvement de hausse des prix. Il s’ensuit un mimétisme euphorique et collectif qui incite les acteurs
économiques à acheter en suivant le plus grand nombre en espérant gagner rapidement et beaucoup. En
définitive, en période de bulle, les investisseurs sous-estiment les risques et surestiment les
.rendements attendus
Bulle internet, bulle immobilière, et bulle chinoise
Après la bulle des années 1998-2000 sur les valeurs internet qui poussait à acheter très cher des sociétés
informatiques en lourdes pertes dans la perspective d’hypothétiques résultats futurs, puis celle de 2008
constituée autour de l’immobilier américain et des crédits hypothécaires accordés aux ménages à bas
niveaux de revenus accédant à la propriété sans réelle possibilité de remboursement de leurs crédits (crise
des « subprimes »), nous assistons aujourd’hui à une crise boursière mondiale directement liée à
l’éclatement d’une bulle spéculative dont la source est en Chine.
Entre le plus haut du 12 juin 2015 à 5186,35 et le plus bas du 25 août 2015 à 2965,15, l’indice composite
de Shanghai a perdu 42,8 % de sa valeur. Cette chute considérable, certes après une hausse de l’indice
de 150 % en un an, a entraîné l’ensemble des bourses mondiales dans son sillage, le Dow Jones perdant
plus de 10 % et le CAC 40 plus de 14 % entre leurs plus hauts de l’année et les cours au 25 août.