es coopératives ont une longue, très longue histoire. Plus d’un siècle et demi
quand on remonte aux coopéra tives pionnières comme celle de Rochdale
(1844) et aux mutuelles. Histori quement, elles ont été portées par le mou -
vement des travailleurs et des agriculteurs dans les pays du Nord, permettant
ainsi d’illustrer les possibilités d’une société plus démocratique, plus équitable
et plus solidaire. Même si elles courent toujours le risque d’être banalisées par le marché
capitaliste ou instru mentalisées par l’État, les coopératives jouent toujours aujourd’hui
un rôle économique et social significatif dans bon nombre de secteurs, depuis l’agri -
culture et la forêt en passant par les services financiers (épargne et crédit, assu rances),
la consommation, le loge ment, la santé, les services funéraires, etc.1
Sans remonter aussi loin dans le temps, des milliers de coopératives ont aussi vu le jour
dans les pays du Sud. De petits producteurs agricoles se sont organisés, des communautés
se sont donné les services d’une finance de proximité, des services de base en matière
de santé ou en matière d’infrastructures (énergie solaire par exemple). Dans le Sud, elles
ont souvent le support d’organisations issues du mouvement coopératif du Nord pour
leur développement. La Société de coopération pour le développement international
(SOCODEVI) est de celles-là.
Avec la crise actuelle, les coopératives reviennent plus que jamais à l’avant-scène dans
pratiquement tous les pays. L’adoption par l’ONU de l’Année internationale des coopéra -
tives en 2012 n’est pas le fruit du hasard. Avec les années 1980, nous sommes engagés
dans une nouvelle phase historique du capitalisme : celle d’un capitalisme triomphant,
caractérisé d’abord par sa dynamique financière et bour sière, par une interdépendance
économique accrue à l’échelle de toute la planète et par des délocalisations sans
Avant-propos
La solidarité internationale dans le mouvement coopératif:
une conviction historiquement ancrée
L