DÉLUGE d’anne-marie white dossier de diffusion théâtre du trillium/ottawa/création automne 2012 compagnie théâtre du trillium Le Théâtre du Trillium est l’une des quatre compagnies fondatrices de La Nouvelle Scène, lieu commun de diffusion d’une programmation théâtrale de création et de répertoire contemporain, situé à Ottawa. Anne-Marie White dirige la compagnie depuis 2008. En dialogue avec la francophonie mondiale, le Théâtre du Trillium met au monde des dramaturgies d’ici, influencées par l’ailleurs et des dramaturgies d’ailleurs, influencées par l’ici. Le théâtre d’Anne-Marie White s’intéresse particulièrement au corps et au verbe, dans une approche multidisciplinaire. Son écriture sonde les zones de l’inconscience et questionne particulièrement les fictions intérieures qui nous habitent. Pour Déluge, elle travaille la mise en scène avec Pierre Antoine Lafon Simard, un artiste associé à la compagnie depuis Écume (2010). LE THÉÂTRE DU TRILLIUM — C’EST 37 ANS D’EXISTENCE, 102 productions, 21 textes de création et 81 textes du répertoire contemporain, 32 tournées provinciales et nationales, 17 reprises de nos productions, 22 lectures et laboratoires publics, cinq accueils et nombre de prix et de distinctions. synopsis de déluge Une femme déconnectée, vidée. Autour d’elle, ou peut-être en elle, une succession d’images personnifiées, fantasmées ou horrifiantes : vidangeur sexy, dentiste admirablement de gauche, petit couple d’emmerdeurs bourgeois, pimp, pute, punk virulent. Le monde intérieur de Solange nous apparaît comme un film présenté au ralenti, dont des morceaux auraient été volontairement coupés. Après Écume créé à La Nouvelle Scène en 2012, Anne-Marie White explore une écriture aux antipodes de sa création précédente, tout en s’interrogeant sur la même matière, celle de la puissance de nos fictions intérieures, parfois tel un abri, ici tel un danger. genèse du spectacle historique Une première version a été présentée sous forme de lecture publique à Montréal en mai 2011 au Festival du Jamais Lu ainsi qu’au Carrefour International de Québec en juin 2011. Une résidence de création à Berlin, en lien avec la Schaubühne, a permis à l’équipe de création d’entamer une première étape de recherche en vue de la création qui sera créée à l’automne 2012 à La Nouvelle Scène d’Ottawa, dans une comise en scène de l’auteure et du metteur en scène multidisciplinaire Pierre Antoine Lafon Simard. Déluge a été présenté du 25 au 30 septembre 2012 à La Nouvelle Scène d’Ottawa. Déluge a été repris le 12 et 13 septembre 2013 dans le cadre de la biennale Zones théâtrales du Centre national des Arts. à propos de l’œuvre Déluge est le deuxième volet de la trilogie entamé avec Écume (2010) et sonde le thème privilégié de l’écriture d’Anne-Marie White : la force de nos fictions intérieures. Autant la forme du spectacle Écume était inspirée et influencée par le rythme sous-marin, autant l’histoire de Déluge exige une forme diamétralement opposée. Le personnage de Solange (qui vient du bord de mer) se retrouve en milieu urbain, du jour au lendemain, et elle n’arrive pas à suivre le rythme de ce qui se passe autour d’elle. Le monologue intérieur qu’elle nous livre l’amène à se réfugier dans un espace-temps qui la rassure, celui de son monde intérieur. Si Écume traite de la nécessité de croire dans nos rêves pour les réaliser, Déluge aborde le monde de façon moins naïve en questionnant la possibilité de mettre au monde un enfant dans une « société sans dieu ». parcours artistique anne-marie white auteure, metteure en scène et directrice artistique Après ses études en théâtre à l’Université d’Ottawa au début des années 1990, elle s’engage au sein d’une compagnie de théâtre qui émerge à l’époque dans la région de la capitale nationale, le Théâtre la Catapulte. Cette compagnie qui défend alors les créations les plus audacieuses et expérimentales de la région lui permet de faire ses premières armes en tant que metteure en scène et comédienne, alors qu’elle collabore intimement avec l’auteur franco-ontarien et fondateur de la compagnie, Louis Patrick Leroux sur les projets de la compagnie. Le spectacle majeur de cette adolescence artistique est sans nul doute Le Rêve totalitaire de Dieu l’Amibe, une fresque théâtrale construite en cinq mouvements qui dénonce avec véhémence la dictature religieuse et qui annonce l’isolement causé par l’envahissement du monde virtuel. À la suite de cette période effervescente d’expérimentations artistiques, Anne-Marie est admise au programme de mise en scène de l’École nationale de théâtre du Canada à Montréal. Aux côtés des mentors Brigitte Haentjens, Wajdi Mouawad et Marie Gignac, elle entame une réflexion sur le sens du langage scénique qui se développe peu à peu dans son travail de mise en scène. Le travail du corps de l’acteur et le questionnement sur le sens qui s’y dégage sont au cœur de ses préoccupations alors qu’elle met en scène Agatha de Marguerite Duras, Leçon d’anatomie de Larry Tremblay, ainsi qu’une adaptation scénique du roman Seule la mer de l’auteur israélien Amos Os. Une signature scénique personnelle semble se définir de plus en plus, et ce projet en est révélateur, un langage qui se construit à la fois à partir de l’intellect et du sens, à la fois à partir de l’instinct et l’inconscient. Peu après sa sortie de l’École nationale de théâtre, la gestionnaire en elle se révèle impatiente, et le besoin de fonder sa propre compagnie de théâtre devient incontournable. En 2004, elle fait l’acquisition d’une propriété entre Montréal et Ottawa, en plein cœur de la campagne franco-ontarienne, un domaine comprenant une salle de répétition ainsi qu’une demeure pouvant accueillir des artistes en résidence. Les trois années qui suivent voient naître ses deux fils, sa compagnie émergente le Théâtre de la Cabane Bleue et une première version scénique d’Écume présentée à Ottawa et Montréal en septembre 2007. Cette recherche artistique étalée sur trois années, dont le corps est au cœur du processus, ainsi que sa rencontre avec la chorégraphe montréalaise Catherine Tardif changera à jamais sa façon d’appréhender le théâtre. En 2008, Anne-Marie est nommée directrice artistique et générale du Théâtre du Trillium à Ottawa, un théâtre de création qui œuvre dans la capitale nationale depuis 35 ans. À peine arrivée aux rênes de la compagnie, elle signe, sur invitation de la directrice sortante, la mise en scène de Grincements et autres bruits de l’auteur belge Paul Emond avec qui elle entretient des liens privilégiés depuis. L’année suivante, elle signe sa première saison en tant que directrice artistique et défend une œuvre de l’auteure danoise Astrid Saalbach, dans la création française du texte Le Bout du monde (Prix nordique de la dramaturgie ainsi et que Reumert). Ces deux projets permettent à la nouvelle directrice de présenter au public d’Ottawa des dramaturgies européennes qui s’éloignent des esthétismes habituels. Son premier texte, Écume connaît actuellement un succès critique et public dans une tournée nationale au Canada et au Québec depuis 2010 et sera bientôt publié aux Éditions Prises de parole à l’automne 2012. Son deuxième texte, Déluge fut créé à La Nouvelle Scène d’Ottawa en septembre 2012. Une mise en lecture de Déluge a été également présentée aux Francophonies en Limousin dans le cadre de l’événement L’Imparfait du présent le 30 septembre 2012. Elle participa en tant qu’auteure à l’événement Jusqu’où te mènera ta langue ? présenté en ouverture de la première saison de Brigitte Haenjtens au Centre national des Arts le 12 septembre 2012. fiche artistique du spectacle texte anne-marie white / mise en scène pierre antoine lafon simard et anne-marie white / conseils dramaturgiques dominique lafon / assistance à la mise en scène et direction de production benoit roy / scénographie max-otto fauteux / musique olivier fairfield / vidéo frédéric st-hilaire / lumières guillaume houët / architecture sonore gabriel martine / distribution geneviève couture, nicolas desfossés, pierre antoine lafon simard et klervi thienpont / photographie de production marianne duval biographies des artistes pierre antoine lafon simard geneviève couture co-mise en scène et interprétation interprétation Pierre Antoine Lafon Simard est diplômé du Conservatoire d’art dramatique de Québec [Interprétation] et du programme de mise en scène de l’École nationale de théâtre [Mise en scène]. En 2013, il présentera Taram (Théâtre du Trillium) au Théâtre La Chapelle et Little Iliad en tournée internationale. À titre d’acteur, il continue la tournée d’Écume d’AnneMarie White et en tant que DJ, il fait partie du duo Ana Staël. Il est également responsable des communications au centre d’artistes AXENÉO7 spécialisé en art actuel. Il a le privilège d’avoir été invité à titre d’artiste associé par le Théâtre du Trillium, résidence dans le cadre de laquelle il travaillera à développer plusieurs projets de création. Geneviève Couture est diplômée de l’Université d’Ottawa [Lettres françaises et Théâtre]. Depuis 1998, elle oeuvre dans le milieu théâtral en tant que comédienne et conceptrice de costumes. On a pu la voir entre autres dans Le Projet Turandot et L’Hôtel (Théâtre la Catapulte), L’Enfantproblème et Écume (Théâtre du Trillium), Leçon d’anatomie de Larry Tremblay dans une mise en scène d’Anne-Marie White, Violette sur la terre (Théâtre Tandem-TNO-Théâtre en scène – France-), Un Bain de ménage et Feu, la mère de Madame (Théâtre de l’Île) ainsi que L’Honnête homme/Un One Woman Show (Poésie électrique) pour lequel elle reçoit le prix Interprétation féminine de l’année lors des Prix Rideau Awards 2009. Elle a signé la conception de costumes de nombreux spectacles dont Ubu Roi (Drama Guild), La Conférence des oiseaux (Comédie des deux rives), Regarde-moi (Théâtre la Catapulte), Un Bain de ménage et Feu, la mère de Madame (Théâtre de l’Île), Le Bout du monde et Écume (Théâtre du Trillium) pour lesquels elle sera nominé dans les catégories Interprétation féminine de l’année et Meilleure conception de l’année. Lauréate du prix d’excellence pour l’avancement du théâtre francophone au Canada de l’ATFC en 2008, elle reçoit le prix Découverte 2009 du RÉSAFF. nicolas desfossés klervi thienpont interprétation Nicolas Desfossés a suivi sa formation à l’Université d’Ottawa [Théâtre]. Il travaille depuis quelques années pour le compte des diverses compagnies outaouaises et ottaviennes, telles que le Théâtre la Catapulte, le Théâtre du Trillium, le Théâtre de l’Île, le CNA, le Théâtre Belvédère et le Théâtre Dérives Urbaines. Son rôle de Samuel dans Autopsies de biscuits chinois (Théâtre du Trillium et Belvédère), lui a valu une nomination dans la catégorie Interpétation masculine de l’année aux Prix Rideau Awards 2011. Avec Zone (Théâtre La Catapulte), ayant été nommé Coup de foudre de Réseau Ontario en 2011, il a complété une tournée de plus de 80 représentations à travers l’Ontario et à Saskatoon. Il est le récipiendaire 2012 de la bourse d’excellence pour l’avancement du théâtre francophone au Canada, remise par l’ATFC. En juillet dernier, il a suivi, à Paris, le stage Jeu et masques, à l’École internationale Jacques-Lecoq. interprétation Klervi Thienpont est diplômée du Conservatoire d’Art Dramatique de Québec (promotion 2003). Entre 2004 et 2011 elle a participé à 11 productions au Théâtre du Trident, elle a co-fondé le Théâtre des 4 Coins (compagnie pour adolescents), elle a fait du théâtre de création, du répertoire, du théâtre jeunesse, du théâtre physique, un peu de marionnettes et du théâtre d’été. En 10 ans de carrière, elle a joué dans 30 productions théâtrales. Ces dernières années, à Montréal, elle a collaboré avec le Théâtre du Quat’sous (Emovere), avec le Théâtre Ébouriffé (Un château sur le dos et Nœuds Papillon) et Hôtel-Motel (La porte du non-retour et L’Affiche). Cet automne, elle était de la distribution de Déluge pour le Théâtre du Trillium (Ottawa). olivier fairfield musique Olivier Fairfield, multi-instrumentiste, grave les sillons de sa carrière musicale depuis une dizaine d’années. Percussionniste, batteur, claviériste, Olivier joue également du marimba et du vibraphone. Il accompagne de nombreuses formations musicales depuis ses débuts et, dans cette veine, compte plus de 20 disques à sa discographie. ll s’est produit sur les scènes de toutes les grandes villes du Canada avec les groupes en question, notamment avec Timber Timbre. ll compose des trames sonores pour le théâtre (Cie Vox Théâtre, Théâtre du Trillium [Écume, Taram, Laboratoire Gestes]), la danse contemporaine (Sylvie Desrosiers, Yvonne Coutts, Le Groupe Dance Lab), les arts visuels et la vidéo. Récemment, il a collaboré avec les artistes du collectif Sulpont.ca pour former le duo Le Lecteur et le groupe J'envoie. Il vient de cofonder la plateforme E-Tron Records et a travaillé à la réalisation du nouvel album de Mehdi Cayenne Club. max-otto fauteux scénographie Max-Otto Fauteux est diplômé de l’École nationale de théâtre [Scénographie 2010] et est passionné des arts visuels. Il compte aujourd’hui à son CV plus d’une quinzaine de conceptions visuelles. On retrouve son approche contemporaine de l’espace sur des scènes musicales ou performatives comme au Métropolis, à l’Astral ou à la salle cube de la Place des Arts en cocréation avec des artistes comme RadioRadio, Random Recipe ou Gustafson. On remarque son approche scénographique sur des scènes de théâtre telles celles de l’Espace Go, La Licorne, le Centre National des Arts et le Monument National, où il met son service aux textes qui l’anime particulièrement. Max-Otto, depuis sa sortie d’école, a eu la chance de collaborer entre autres avec des metteurs en scène tel Martin Faucher, Marie Charlebois ou Denise Guilbaut, et en février 2013 avec Claude Poissant, dans une création du PàP autour d’un texte de Guillaume Corbeil (Espace Go). On verra aussi son travail au printemps 2013 dans le Yukonstyle de Sarah Berthiaume, sous la direction de Martin Faucher (Théâtre d’Aujourd’hui). frédéric st-hilaire vidéo Frédéric St-Hilaire est diplômé de l’Institut national de l’image et du son [Réalisation]. Il s’intéresse principalement aux possibilités visuelles offertes par les nouvelles technologies. Après une formation en cinéma, il a décidé de se consacrer à la vidéo expérimentale. Son travail le mènera peu à peu à côtoyer différents milieux artistiques. Depuis les dix dernières années, il a multiplié les collaborations avec musiciens, metteurs en scène, compositeurs et chorégraphes. Son travail vidéo a été diffusé dans le cadre d’événements au Canada comme à l’étranger tels MUTEK, le Winter Music Conference et la Semaine du cinéma du Québec à Paris. Ces dernières années, il a conçu des images pour la tournée mondiale pour Jason Bonham’s : The Led Zeppelin Experience ainsi que pour divers spectacles au Théâtre La Chapelle, l’Espace Libre et Théâtre Denise Pelletier. Vous pourrez aussi voir son travail à l’Usine C cet hiver dans la production Les hivers de grâce de Henry David Thoreau. guillaume houët lumières Guillaume Houët est impliqué dans le milieu de la danse et du théâtre depuis une douzaine d’années, Guillaume alterne technique de scène, régie, direction technique et de production, tant en création qu’en tournée, mais se consacre surtout et avant tout à la conception d'éclairages. Il s’est joint fréquemment en tant que concepteur aux compagnies d'Ottawa-Gatineau, tel le Théâtre la Catapulte, la Cie Vox Théâtre, le Théâtre du Trillium, le Théâtre de la Vieille 17, le GCTC, le Théâtre Dérives Urbaines, le Théâtre français du CNA, le Théâtre la Tangente, et dernièrement Mi Casa Theatre et Ottawa Dance Directive. De plus, il a voyagé au Rwanda en octobre 2009 où il a assuré la régie de Goodness (Volcano Theatre), de Toronto, et en 2011, en Europe, avec Flak, compagnie de danse de José Navas. Récipiendaire d’un prix d’excellence décerné en 2007 par la Fondation pour l’avancement du théâtre francophone au Canada, Guillaume est également 3 fois lauréat du prix de la Conception d’éclairage de l’année remis par Les Prix Rideau Awards d’Ottawa: en 2010 pour L’Honnête homme/Un One Woman Show de Marc Lemyre, en 2011, pour Écume (Théâtre du Trillium), et enfin en 2012, pour Frères d’hiver (Théâtre la Catapulte). benoit roy Assistance à la mise en scène / direction de production Benoit Roy est diplômé de l’Université d’Ottawa [Théâtre], ainsi que du Collège Algonquin [Arts et Théâtre]. Il s’est joint à l’équipe du Théâtre du Trillium en 2008 où il occupe le poste de responsable de la production et assistant à la direction. Depuis son arrivée au Théâtre du Trillium, il a eu la chance d’assister Anne-Marie White à la mise en scène de Grincements et autres bruits, Le Bout du monde et Écume en plus d’être régisseur et directeur de production pour des metteurs en scène invités (Taram, Autopsies de biscuits chinois [en coproduction avec le Th. Belvédère], Laboratoires Gestes). Il a signé la mise en scène de French Town (Théâtre Tremplin) en mai 2009 et Peace, Land and Bread présenté dans le cadre du Projet Rideau pour le Théâtre la Catapulte au Magnetic North Festival en juin 2009 et aux Zones Théâtrales de septembre 2009. Depuis le printemps 2010, il assure la direction artistique du théâtre communautaire Théâtre Tremplin où il a signé, au printemps 2012, la comise en scène de Point de fuite. gabriel martine dominique lafon architecture sonore conseils dramaturgiques Gabriel Martine est directeur technique de La Nouvelle Scène depuis 2009. Il est aussi directeur de tournée et sonorisateur, depuis 2002, pour l’humoriste québécois Sylvain Larocque. Il a été chef sonorisateur pour le Festival Outaouais Émergent (édition 2008), sonorisateur pour le Festival Juste Pour Rire de Montréal et coordonnateur de site pour le Centre National des Arts d’Ottawa/Scène Québec, en 2007. De 2000 à 2002, on a pu le compter parmi l’équipe de sonorisation pour le Festival international de jazz et les Francofolies de Montréal. Il a aussi travaillé sur plusieurs événements d’envergure, dont les festivités de la rue Crescent lors du Grand prix du Canada et la Symphonie du Millénaire de l’Oratoire St-Joseph à Montréal, la Fête du Canada et le BluesFest à Ottawa. Dominique Lafon est professeure titulaire aux départements de français, dont elle assume depuis 2005 la direction, et de théâtre de l'Université d'Ottawa. Elle a été directrice de L'Annuaire théâtral (2001-2006) et de la collection des Archives des Lettres canadiennes du Centre de Recherches en civilisation canadienne-française (CRCCF) de l'Université d'Ottawa (1998-2008). Parmi ses publications figurent Le Théâtre québécois 1975-1995, Montréal, Fides, Dramaturgies québécoises des années quatre-vingt, Montréal, Leméac (avec Jean-Cléo Godin), Le Chiffre scénique dans la dramaturgie moliéresque, OttawaParis, P.U.O., Éditions Klincksieck. Elle travaille actuellement sur le théâtre de Voltaire. Elle est également conseillère dramaturgique depuis plusieurs années. Elle a accompagné Michel Marc Bouchard dans ses divers projets d'écriture depuis Les Feluettes, Richard J. Léger pour Faust : Chroniques de la démesure, ainsi que de jeunes auteurs de la relève dramaturgique, Sarah Migneron et Luc Moquin. Elle a dirigé en 2009 sa première pièce professionnelle, L’Illusion comique (Théâtre la Catapulte). critiques en bref d’écume création 2010 tournée 2011/2012 « Cet idéalisme quelque peu naïf assorti d’un utopisme joyeux est un hymne à une nouvelle forme de transcendance. Cette œuvre résolument poétique, examine le mystère de notre existence, l’absence de repères et le brouillage du temps qui ne fait qu’alimenter le secret des corps. » alvina ruprecht. blogue capital critic’s circle// Le cercle des critiques de la capitale et théâtre du blog/france, jeudi 28 octobre 2010 « Fable fantastique au propos pourtant fort réaliste, Écume charrie des vagues d’émotions, des peurs qui nous hantent aux attentes et rêves que l’on porte. [...] Marilyn Castonguay brille par sa capacité à plonger tantôt dans l’enfance de Morgane tantôt dans l’âge adulte de cette femme-poisson passionnée et affirmée, bien que blessée, aussi. Geneviève Couture fait de Simone une mère fragile et émouvante. [...] Par sa démarche féline et son timbre de voix qu’il modifie au besoin, Marc-André Charette (Monsieur Momo) évite habilement les écueils du cliché et parvient à présenter le véritable visage de cet homme. [...] Quant à Pierre Antoine Lafon Simard, il insuffle à Émile une désarmante dose de naturel. » valérie lessard, journal ledroit, lundi 25 octobre 2010 « C’est de la dentelle, c’est du bonbon, ça fait sourire, ça fait pleurer, ça arrache quelques larmes. Les quatre comédiens sont extraordinaires, on y croit. Un environnement sonore qu’on ne peut pas passer sous le silence. » danièle grenier, divines tentations, première chaine de radio-canada ottawa/gatineau « Absolument magnifique, subjuguant. On passe des larmes aux rires. On flotte sur cette pièce. [...] Une douceur, une musicalité qu’on propose dans cette pièce-là. Le Théâtre du Trillium présente un bijou, je n’ai pas d’autres mots, ce matin. » marjorie vallée, bernier et cie, première chaine de radio-canada ottawa/gatineau « Un plateau dénudé, des éléments de décor qui trouvent leur pleine symbolique, des éclairages d'une finesse et d'une pureté saisissantes, un environnement sonore à la limite du langage, un texte simple qui voyage entre la fable, le conte et l'allégorie, une mise en situation où réel et imaginaire, vie et mort, mondes visible et invisible sont soulevés par des vents d'épousailles » sylvie nicolas. journal le devoir, jeudi 6 octobre 2011 « Écrite et mise en scène par AnneMarie White, Écume joue sur le paradoxe entre la nature scientifique d’Émile et le monde parallèle foisonnant de Morgane. Dans un décor minimaliste, mais inspirant, Écume occupe toute la scène habitée en permanence par ses personnages. Ce qui permet, en jouant sur les éclairages, de passer rapidement d’un personnage à l’autre et même d’un monde à l’autre. » denise martin, journal de québec, dimanche 9 octobre 2011 « Cette brochette d'acteurs bourrés de talents performe dans une mise en scène originale, fluide et joliment dansée et à travers un décor épuré et efficace. » leïka morin, blogue québec spot media, mercredi 5 octobre 2011 « Croire ou ne pas croire, rêver ou ne pas rêver, plonger ou rester à sec, telles sont les questions que pose ÉCUME. La poésie de cette belle œuvre reste dans les têtes et dans les cœurs, et donne le goût de se lancer dans l’eau, et dans la vie. » gabrielle brassard-lecours, blogue montheatre.qc.ca, mercredi 5 octobre 2011 « Vous avez besoin d’une soirée qui enchante? Laissez-vous plonger en apnée dans la profondeur du texte et le travail chorégraphique efficace des comédiens de la pièce Écume, de la dramaturge et metteure en scène AnneMarie White » micheline simard, blogue espace ah!, jeudi 6 octobre 2011 la presse parle de déluge déluge : une poésie verbale et visuelle qui possède le spectateur par alvina ruprecht, le cercle des critiques de la capitale, 29 septembre 2012 Anne-Marie White est un talent dramaturgique très spécial dans le paysage franco-ontarien! Son œuvre Écume (voir le compte rendu ici) nous a déjà révélé la particularité de son écriture, à la fois dramatique, poétique et surtout prête à rompre les contraintes habituelles d’un texte destiné à la scène. Ce quasi-monologue, interrompu de temps à autre, par les voix qui viennent du voisinage ou par des figures fantasmatiques de la famille, nous fait entendre la réaction d’une femme, appelée Solange, plongée dans un trauma profond, provoqué par la mort d’un enfant. Les obsessions proférées par une voix qui est à peine la sienne, mais qui semble émerger des profondeurs d’une psyché blessée, prennent possession de ce corps de femme « ordure », « déchet » « pourriture », un corps réduit à l’abjection, rejeté dans le monde comme les restes d’un déluge. Elle évoque, par une suite d’images, des moments dramatiques de son passé. La lente déchéance de son esprit et un corps qui cherchait à éveiller son instinct maternel, se confondent avec les souvenirs d’un enfant dont elle avait la garde et qu’elle aimait jusqu’au moment tragique de sa mort dont elle était responsable. Il faut dire que le moment du décès du jeune « Dumbo » n’est pas du tout clair! Depuis, Solange succombe aux images d’abus, de viol, de meurtre et de pourriture qui la rongent et mettent en évidence son impuissance, sa culpabilité et l’horreur de soi. La mise en scène, assurée par l’auteur et par Pierre Antoine Lafon Simard est une véritable tour de force surtout parce que le texte est avant tout une forme d’oratorio qui aurait pu très bien se passer de l’espace et qui, de toute manière, tient à peine compte d’une pensée scénique. Tout était à inventer et il semble que cette collaboration ait trouvé des solutions visuelles et sonores surprenantes qui coïncidaient et se heurtaient au monde révélé par le texte. Un plateau évoque l’esprit inerte de Solange : un espace poussiéreux, délabré, une pièce mansardée qui a pour accessoires des chaises, une table et un vieux matelas moisi. La pièce est dominée surtout par un grand mur en verre, légèrement en pente. Ce mur devient un écran où les images du passé défilent devant nous et évoquent le monde enfantin qui hante la parole autodestructrice de Solange mais qui nous aident à retrouver le fil de cette poésie baroque parfois difficile à pénétrer. Il faut noter les interventions hyperthéâtralisées des « voix » qui incarnent ses obsessions d’une manière magistrale. Ici, la mise en scène a rehaussé les métaphores, les rencontres inquiétantes où l’amant dentiste prend des allures d’un partenaire sado-maso, ou un sac à ordures libidineux, (l’humour ne manque pas malgré tout) ou l’évocations des jeux enfantins par les marionnettes tueurs, les cousins barbares, un père dangereux et surtout par le hamster géant qui l’habite. Cet animal ordurier la suit, la caresse et la maltraite; il est l’incarnation d’une ultime punition attirée par l’odeur de la pourriture qui la ronge. Le Hamster est né avec la mise en scène parait-il, mais sa présence est terriblement inquiétante même s’il retrouve son parallèle dans les images Disney tirées du film Dumbo projetées sur l’écran du fond. Je dois dire que ces séquences inspirées de l’éléphant l’homonyme du garçon mort étaient peut-être superflues. Dans ces rôles accessoires, Isabelle Roy et surtout Nicolas Desfossés se transforment en personnages dont le jeu hautement stylisé met en relief ces présences inquiétantes avec une précision très efficace. Dans le rôle de Solange, la figure centrale, la voix et la source de tout, Geneviève Couture est époustouflante. Son jeu met en relief une voix rauque, l’incarnation d’un texte qui la place dans un ordre de réalité tout à fait parallèle à celui de la scène où son corps, offert, exposé, ou tout simplement étendu inerte sur le matelas sale, apparemment paralysé, souvent dans des poses désarticulées, incarne le trauma profond de cet esprit abimé. Une soirée choc, un texte inquiétant qu’il faut écouter très attentivement car le récit n’est pas évident; une mise en scène qui valorise les moments importants de la mémoire abimée d’un être en pleine déchéance et le jeu de Mme Couture. En effet, le travail scénique fait ressortir l’humour apparent de certains passages mais n’enlève pas la nature essentiellement cauchemardesque de cette fantaisie qui annonce l’avènement d’une auteure dramatique très douée et d’une collaboration au Théâtre Trillium. Le couple Anne-Marie White et Pierre-Antoine Lafon Simard ont confirmé l’efficacité d’une esthétique scénique à partir d’un texte dont le rapport avec l’espace n’était pas du tout évident. Un très beau travail! déluge : pas de terre en vue par jacques falquet, liaison – revue des arts, hiver 2012, no.158 L’an dernier, Anne-Marie White présentait la reprise d’Écume, une pièce lumineuse et vivifiante où la mer bouscule les personnages et les berce d’espoir. C’était une profession de foi dans la bienveillance des mondes naturel et surnaturel pour qui a le courage d’y faire face, dans un univers où l’on peut entendre la musique des sphères. Cet automne, en collaboration avec Pierre Antoine Lafon Simard, la dramaturgie nous présente le deuxième volet de sa trilogie maritime, Déluge. Dans cette œuvre dérangeante, produite et interprétée avec brio, elle nous fait basculer cette fois dans un monde glauque et bétonné où la nature n’a pas droit de cité, où les rapports humains se réduisent à des épreuves de force; un monde noyé dans le désespoir, où il n’y a pas de terre en vue. D’un bout à l’autre de la pièce, une femme jetée sus scène comme une épave, hébétée par on ne sait quel stupéfiant ou quelle psychose, titube au ralenti le corps tordu, dans une robe trop courte, sur des talons trop hauts, en essayant d’une voix blanche et mécanique, dans une langue absurdement précise, de trouver le sens d’une vie qui n’en a plus. Peine perdue : elle ne fera jamais surface et entraînera des innocents dans sa noyade. Pour nous plonger dans son cauchemar, le scénographe a incliné de travers un sol de planches, dont on ignore s’il couvre un toit ou un fond de cave, et qui résonne sous les pas comme une maison hantée. Il a penché le seul mur debout, une verrière inconsistance et morcelée, qui sert d’écran à des images mouvantes ou immobiles – enfants qui jouent, paysages champêtres –, mélange aléatoire de noir et blanc ou de couleurs surexposées, coupées en plans toujours trop rapprochés ou éloignés pour en saisir le sens. Dans cette galerie de miroirs déformants se croisent, en chair et en os, fantasmes et chimères, crapules lubriques et brutes indifférentes qui tous abusent de l’épave, tandis qu’elle se laisse faire sur fond de musique d’ascenseur, détachée de sons propre corps. Tout y sonne faux, tout y est déformé, on ne sait plus où finit le rêve et où commence la réalité. Elle est bien là, pourtant, tout juste hors de portée, mais nous la devinerons sous le délire, jusqu’à ce qu’elle devienne irrémédiable. Quand bascule-t-on dans la démence? C’est la question terrible que posent les auteurs, en refusant de répondre à nos attentes de sages spectateurs. Non : le courage ne sera pas récompensé. Ni l’intelligence ni la sensibilité ne dissiperont les ténèbres. La force vitale ne vaincra pas l’instinct de mort. Tout ne sera pas bien qui finit bien. En déconstruisant une à une les conventions dramatiques qui nous rassurent, même dans le mélodrame, Pierre Antoine Lafon Simard et Anne-Marie White nous demandent d’envisager l’inconcevable : un vertige tel qu’on n’y peut rien et qui nous guette, car nul n’est à l’abri de la folie. En sortant de la pièce, j’avais une impression de vide, de flottement, comme si cette question sur la démence ne demandait pas de réponse. La dernière scène se passe au bord de la mer : deux femmes se regardent en face, enfin dans la lumière, elles ont tout perdu, l’une plus que l’autre, à cause de l’autre; pourtant, c’est la première qui trouvera la force d’un ultime cadeau. Ce qui m’en reste, ce n’est pas le désespoir, mais un devoir de regarder les choses en face. L’acceptation de la tristesse du monde et de notre impuissance face à celle-ci. Et l’empathie profonde qu’exige notre immense fragilité. dans un cauchemar existentiel qui n’est peut-être pas totalement fabulé. théâtre – descente dans la mésestime de soi par fabien deglise, le devoir, 11 octobre 2013 Adeptes du beau et du bien rangé s’abstenir. Déluge, du Théâtre du Trillium, présenté actuellement sur la scène très contemporaine de La Chapelle à Montréal, n’a rien de tout cela à offrir. Et ce n’est pas plus mal. La cause est fatale : un espace délimitant un appartement à l’ameublement plus que sommaire qu’une piquerie ne détesterait pas, une mère monoparentale paumée dans sa propre existence que l’on soupçonne marquée au fer rouge par un passé trouble, et surtout, un personnage à la tête de hamster, extériorisant l’animal intérieur censé perturber cette femme, donnent le ton de cette production qui vient d’Ottawa et qui en une heure propose une descente en règle dans les bas-fonds de la mésestime du soi. En gros. Le texte est signé Anne-Marie White. Avec sa rugosité, mais également sa matérialisation dans le jeu plein de retenue de Geneviève Couture, il propose une exploration sans fard de la condition humaine, côté sombre, en faisant ressortir avec une certaine intelligence la richesse et la complexité de cette condition que, paradoxalement, la pauvreté des rapports humains peut faire émerger. L’objet scénique est forcément troublant, avec son décor plein de tristesse, son mur vitré se transformant de temps en temps en écran de projection pour images abstraites se déposant sur des tableaux crus, et avec son homme à la tête de rongeur qui parfois prend le micro pour faire sortir des sons atypiques de son masque, en harmonie avec la musique électro douce qui habite un peu les lieux. Dans cette mise en scène au surréalisme plus que maîtrisé, il va être question de vide, de vertige, mais également de sexe triste avec un vidangeur, d’une femme incapable de s’aimer, d’un dentiste de gauche qui ne regarde pas au bon endroit, d’un couple de bobos vachement déconnecté, d’une chèvre, d’aneth, de méchanceté ordinaire, de mésadaptation sociale… Un instantané, en somme, d’une âme en peine, observée ici sans malaise, dans un « monde qui dérape » et dont la texture tout comme la vérité criante qu’elle dégage donnent l’impression d’un voyage intérieur Les premières notes de cette pièce, au cadre narratif éclaté aussi puissant que déstabilisant, donnent sans doute la tonalité à l’ensemble. Elles sont portées par tout le soul de Lou Johnson et son Reach Out for Me, pièce maîtresse du répertoire classique américain signé Burt Bacharach, et qui dans le contexte sonne un peu comme un appel à l’aide, qui en français pourrait se traduire par : tend les bras vers moi. fiche technique du spectacle équipe de tournée / 4 comédiens (2F, 2H), 1 musicien, 1 régisseur/éclairagiste, 1 machiniste/sonorisateur durée / maximum 1 h 20, sans entracte. la scène / dimensions minimales de l’aire de jeu nécessaire : la scène doit avoir un minimum de quarante (40) pieds de largeur (environ 12,2 mètres) et vingt-quatre (24) pieds de profondeur (environ 7,3 mètres) et un dégagement minimal en hauteur de dix-neuf (19) pieds (environ 5,8 mètres). habillage et coulisses / Un système de communication clearcom ou équivalent en coulisses et en régie. projections / le producteur s’engage à fournir les équipements nécessaires. équipements d’éclairages / le diffuseur s’engage à fournir les équipements d’éclairage. n.b. / la quantité et la disposition de l’éclairage peuvent être adaptés selon le lieu ou l’évènement. gradateurs et contrôles / console ETC Expression 48/96 (ou équivalent) 65 gradateurs de 1,2 kW, total de 65 en excluant le contrôle des lumières de salle. décor / le décor consiste en un plancher surélevé en pente de 12 pieds (3,7 m) par 24 pieds (7,3 m), avec une structure arrière utilisé pour la projection de 4 pieds (1,22 m) en profondeur par 10 pieds (3,05 m) en hauteur et 16 pieds (4,88 m) en largeur. n.b. / le temps de montage prends entre deux (2) et trois (3) heures pour le décor et quatre (4) à cinq (5) heures pour l’éclairage – si un pré-accrochage est fait au préalable – et le temps de démontage est de quatre (4) heures pour le décor et l’éclairage. équipements de son / le diffuseur s’engage à fournir les équipements de son. personnel / le diffuseur devra fournir à ses frais : pendant le montage et démontage du décor et des éclairages, le personnel suivant : un (1) directeur technique et un minimum de quatre (4) techniciens pendant le spectacle, le personnel suivant : un (1) directeur technique loges / le diffuseur s’engage à fournir deux loges assez grandes et bien chauffées ou climatisées, selon la saison, pouvant accueillir au total quatre (4) personnes. Pour toutes demandes ou informations, contacter Benoit Roy, directeur de production. T : 613.789.7643, poste 3 C : [email protected] extraits du texte extrait 1 1. je suis un déchet inodore. solange Une colonie d’oiseaux bavards m’extirpe de mon sommeil, brutalement. Leurs cris… Ou est-ce le grincement de la cloison au vent? Mes membres endoloris révèlent que des heures ont passé depuis que mon corps a échoué sur le sol de mon enfance. Le carrelage est devenu étrangement inexpressif. Mon sac à main git à mes côtés et semble courbaturé. Tout comme moi. Des images défilent et m’obsèdent. Des arbres. Des maisons. Des voitures. Des arbres. Des champs. Des phares. Des kilomètres. Des centaines de kilomètres. Des mains agrippées sur un volant. Une fuite, peut-être. extrait 2 solange Oui. J’avais envie qu’il me prenne, je crois. C’est énorme comme début de journée. J’ai pensé l’inviter pour prendre un café. vidangeur J’adore le café. Ça éveille mes sens. solange Je me suis souvenue que je n’avais pas de café. Puis j’ai relu sur ses lèvres. vidangeur et solange J’adore le café. Ça éveille mes sens. solange Je déteste l’odeur du café. Ça sent la mouffette. vidangeur Deux laits deux sucres solange J’entendais son désir et je tentais d’y répondre. Je devinais en lui un géniteur exceptionnel. vidangeur Je suis un homme d’expérience. solange J’ai remarqué qu’il a commencé à avoir chaud. J’ai voulu l’inviter pour une bouteille d’eau. Mais je me suis dit que l’odeur de ses vêtements serait incommodante. vidangeur De l’eau de robinet ça peut aller, faute de café. solange Le souffle du hamster s’accélère au rythme des sacs de vidanges qui s’entassent dans le camion-poubelle. vidangeur Tout est dans la prise. C’est une question d’efficacité. solange J’ai eu peur d’être aspirée par la puissance de son lancer. vidangeur Je suis un homme d’expérience, Solange. solange Je me vois m’écraser sur le sol, cassée en deux, ma pourriture intérieure s’échappant sur le trottoir. Et lui, s’occupant de mes déchets intérieurs. vidangeur Tout est une question de rythme, Solange. Il faut garder le rythme. La prise. L’efficacité. Je suis un homme d’expérience, Solange. J’en ai vu d’autres. solange Et il en a vu une autre. Son regard s’est subitement détourné vers la femme qui… vient de sortir de l’appartement d’en face. Une femme que je n’avais jamais vue. Non. Au contraire, que j’ai vu très souvent. Une femme fort séduisante, assurément. Ma voisine. C’est cela ma voisine. Ma voisine était une femme fort jolie. Je ne pouvais pas en vouloir au vidangeur de ne pas la quitter des yeux. Je m’étais moi-même surprise à observer ses moindres déplacements. Et comme elle a un enfant… Un enfant. Voilà, tout est à propos de l’enfant. extrait 3 solange Les rochers sont immuables, comme l’enfance. Je regarde vers le large et je me sens à l’étroit. Une odeur de brindilles brûlées. Les feux de mon enfance au bord de la plage. le père Tu vois le feu, comment c’est fort, c’est beau, c’est puissant. Comment peux-tu expliquer ça sans la présence de quelque chose de plus grand que nous. la mère Inexplicable. Ton père a raison. le père Absolument inexplicable de façon scientifique. Tout comme les oiseaux, le ciel bleu, les montagnes, l’océan. la mère Il n’y a que Dieu. Il a raison ton père. C’est la seule explication possible. solange J’ai peur qu’ils se rendent compte que depuis tout récemment, je doute de l’existence de Dieu. Je tente de camoufler en souriant, en hochant de la tête, en travaillant très fort pour visualiser Dieu dans les flammes. le père Dieu nous a mis sur terre pour une seule raison. la mère Une seule. le père Une seule et unique et ultime raison. Nous reproduire. la mère Nous reproduire. solange Je fais aussitôt le lien entre Dieu et le sexe. J’ai globalement de la facilité dans les exercices qui nécessitent un raisonnement déductif. extrait 4 vieille dame Madame! Votre enfant s’est presque fait lutter par une voiture! Ça faisait un boutte qu’il vous attendait sur les marches, comme un vieil ours abandonné ! Une chance que j’ai crié, il allait lui rentrer dedans! Je comprends que c’est pas facile, élever un enfant aujourd’hui. Je veux pas tout vous mettre sur le dos, madame. Dans notre temps, ça pouvait jouer partout dans les champs. Y’avait pas des fous à tous les coins de rue prêts à écraser ou kidnapper nos enfants. Les parents d’aujourd’hui. Ça arrive plus à garder les deux pieds sur terre. le tatoué Aye la vieille! Ramasse ta canne tabarnak! On est pas dans un terrain de mini pot câlisse. solange Garder les deux pieds sur terre. le tatoué Pousse-toé, l’étron. Est-ce que je t’ai demandé quecque chose? J’ai-tu parlé à tes grosses oreilles de crisse? J’t’ai-tu demandé de ramasser la canne d’la vieille au trou slaque? vieille dame Faites-lui pas de mal. le tatoué Ah non? Pis combien t’es prête à me donner pour que je le laisse tranquille, l’éléphanteau? solange J’ai beau gesticuler, personne ne semble me voir. vieille dame Je me promène toujours sans argent. le tatoué Ben oui c’est ça. Pis moé mon nom c’est Ben Laden ciboire. solange Le monsieur va frapper sur la vieille dame. Ça risque de ne pas durer bien longtemps. Il est efficace le monsieur… Tu vois? Un autre coup. Un dernier coup. Dans le souffle celui-là. Le monsieur va fouiller dans le sac à main. Il ne trouvera rien comme la vieille dame lui avait dit. Voilà. Le monsieur quitte, bredouille. Tu vois, il a tout fait ça pour rien. Il n’y a pas de sang au sol. C’est étonnant. Dumbo? Un enfant inconnu dont j’avais la garde morale était perdu dans le monde extérieur. J’ai ressenti une émotion qui me donna la certitude d’être encore vivante. J’étais inquiète et ça m’occupait l’esprit positivement . théâtrographie et coordonnées 37 ans d’existence, 5 directions artistiques andré legault (1975-1988) L’hiver show (Collectif) / L’annonce faite à Vanier (Collectif) / Faut pas s’laisse faire (Reine Lücker) / La patente (Collectif) / Mécano et corde à danser (Stefan Reisner) / La Parole et la Loi (Collectif) / 1,2,3… go !... (Collectif) / Strip (Catherine Caron, Brigitte Haentjens et Sylvie Trudel) / L’Autre jour… j’ai rêvé (Paul Doucet) / La mesure humaine (Paul Doucet) / Hé qu’mon chum est platte ! (André Boulanger et Sylvie Prégent) / Amour à vendre/s’adresser à … (Lise L. Roy et Claude Lapointe) / La Chasse-galerie (Robert Marinier) / Avec l’envie soudaine d’une nuit blanche (Michel Breton et Lise L. Roy) / Guerre au 3 étage (Pavel Kohout) / Jeu d’enfants (John Lazarus) / Diableries (Collectif) / Pierre et Margaret (Linda Griffiths et Paul Thompson) / Mort accidentelle d’un anarchiste (Dario Fo) / Jeanne (Daniel Chartrand) / Jonathan 99-47 (Maynard Collins et Georges Lozano) / Les déserteurs (Marie-Renée Charest et Clément Cazelais) / Les tout-croches (David Freeman) / Misterio Bluff (Dario Fo) / Le théâtre du film noir (George F. Walker) / Bienvenue aux dames, ladies welcome (JeanRaymond Marcoux) / C’t’à ton tour Laura Cadieux (Michel Tremblay) / In extremis (William Mastrosimone) / La visite, ou Surtout sentez-vous pas obligés de venir ! (Michel Marc Bouchard) / Crac (Tom Topor) / Chapiro (Jean Pelletier) / Portrait de la vie quotidienne (Franz Xaver Kroetz) michel marc bouchard (1988-1990) Cyrano de Bergerac dans un parc (Michel Marc Bouchard) / Le futur antérieur (André Jean) / Qui a peur de Virginia Woolf (Edward Albee) / Soirée bénéfice pour ceux qui ne seront pas là en l’an 2000 (Michel Marc Bouchard) claire faubert (1990-1998) Mademoiselle Marguerite (Roberto Athayde) / Des étoiles dans le ciel du matin (Alexandre Galine) / Les Chaises (Eugène Ionesco) / Albertine en cinq temps (Michel Tremblay) / Zone (Marcel Dubé) / La cité interdite (Dominic Champagne) / Tu faisais comme un appel (Marthe Turgeon) / Marcel poursuivi par les chiens (Michel Tremblay) / La grande nébuleuse d’Orion (Lanford Wilson) / Chassés-croisés (Collectif) / Eddy (Jean Marc Dalpé) / 6 heures au plus tard (Marc Perrier) / Le printemps de monsieur Deslauriers (René-Daniel Dubois) / En circuit fermé (Michel Tremblay) sylvie dufour (1998-2008) À la recherche des signes d’intelligence dans l’univers (Jane Wagner) / Les champs de boue (Stefan Psenak) / Traces d’étoiles (Cindy Lou Johnson) / Les Bonnes (Jean Genet) / Poe (Douglas Bankson) / L’enfant-problème (George F. 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(Christian Essiambre et Philippe Soldevila) / Laboratoire Gestes : Hommage aux textes poétiques / Déluge (Anne-Marie White et Pierre Antoine Lafon Simard) / L’Implorante (Claude Guilmain et Louise Naubert) e théâtre du trillium directrice artistique et générale anne-marie white [email protected] / directrice administrative élise Lefebvre [email protected] / directeur de production benoit roy [email protected] / directeur du développement et des communications louis-philippe roy [email protected] / adresse postale 333, avenue king edward, ottawa (ontario) k1n 7m5 / téléphone 613.789.7643 / télécopieur 613.789.7641 / site web www.theatre-trillium.com / facebook www.facebook.com/theatredutrillium partenaires patrimoine canadien, conseil des arts du canada, conseil des arts de l’ontario, ville d’ottawa, la fondation trillium de l’ontario, la nouvelle scène, ici radio-canada première 90,7, ledroit, voir outaouais