théâtre du trillium/ottawa/ ÉCUME anne-marie white dossier de diffusion compagnie théâtre du trillium Le Théâtre du Trillium est l’une des quatre compagnies fondatrices de La Nouvelle Scène, lieu commun de diffusion d’une programmation théâtrale de création et de répertoire contemporain, situé à Ottawa. Anne-Marie White dirige la compagnie depuis 2008. En dialogue avec la francophonie mondiale, le Théâtre du Trillium met au monde des dramaturgies d’ici, influencées par l’ailleurs et des dramaturgies d’ailleurs, influencées par l’ici. Les mises en scène d’Anne-Marie White s’intéressent particulièrement au corps et au verbe. Influencées par la danse et la musique, ses mises en scène portent une signature poétique, et les histoires fabuleuses sont au cœur de son imaginaire. LE THÉÂTRE DU TRILLIUM — C’EST 36 ANS D’EXISTENCE, 102 productions, 21 textes de création et 81 textes du répertoire contemporain, 32 tournées provinciales et nationales, 17 reprises de nos productions, 22 lectures et laboratoires publics, cinq accueils et nombre de prix et de distinctions. synopsis d’écume Un jeune biochimiste, Émile, tombe éperdument amoureux d’une femme-poisson qui fait des prouesses d’apnée à la piscine municipale. Deux jours plus tard, ils conçoivent un enfant. Ce dont Émile ne se doute pas, c’est qu’il vient de rencontrer un être surnaturel et que son amour pour elle le mènera dans un voyage périlleux au bord de la mer, dans une dimension où la vie et la mort se côtoient et où il est nécessaire de croire pour survivre. Un spectacle où les mots, les corps et la musique vont et viennent, formant des vagues qui heurtent le récit et dont l’impact crée, au fil du temps, l’écume. au sujet du spectacle historique Une version en chantier de 55 minutes du spectacle Écume avait été présentée en septembre 2007 dans le cadre du Festival Zones Théâtrales du Centre national des Arts (Ottawa) ainsi qu’à la Salle Jean-Claude Germain du Théâtre d’Aujourd’hui (Montréal). Cette version avait alors récolté le Prix d’excellence de la Fondation pour l’avancement du théâtre au Canada, le Prix LeDroit/RadioCanada ainsi que le Prix d’excellence Théâtre Action. Une deuxième équipe de création a pris le relais de ce « court métrage » pour en faire un « long métrage », et ce, à partir du mois d’août 2010. La création du spectacle Écume a été présentée en octobre 2010 à La Nouvelle Scène à Ottawa, dans une production du Théâtre du Trillium. inspiration Anne-Marie est née et a vécu les dixhuit premières années de sa vie sur le bord de la mer, dans un petit village du Nouveau-Brunswick, en Acadie. Cette proximité avec cette force de la nature, la forte mythologie religieuse dans laquelle sa famille baignait et la nature du travail de son père vendeur de monuments funéraires sont à l’origine de cette histoire fantastique aux parfums d’algue de mer et de rituel funéraire. La légèreté et l’esprit avec laquelle des sujets sérieux comme la mort, le rêve déchu et la peur de vivre sont abordés viennent du fait que cette histoire n’est nullement biographique, mais plutôt une fabulation inspirée de ses racines profondes. Écume est le premier texte dramatique écrit par Anne-Marie. parcours artistique anne-marie white auteure, metteure en scène et directrice artistique et générale Après ses études en théâtre à l’Université d’Ottawa au début des années 1990, elle s’engage au sein d’une compagnie de théâtre qui émerge à l’époque dans la région de la capitale nationale, le Théâtre la Catapulte. Cette compagnie qui défend alors les créations les plus audacieuses et expérimentales de la région lui permet de faire ses premières armes en tant que metteure en scène et comédienne, alors qu’elle collabore intimement avec l’auteur franco-ontarien et fondateur de la compagnie, Louis Patrick Leroux sur les projets de la compagnie. Le spectacle majeur de cette adolescence artistique est sans nul doute Le Rêve totalitaire de Dieu l’Amibe, une fresque théâtrale construite en cinq mouvements qui dénonce avec véhémence la dictature religieuse et qui annonce l’isolement causé par l’envahissement du monde virtuel. À la suite de cette période effervescente d’expérimentations artistiques, Anne-Marie est admise au programme de mise en scène de l’École nationale de théâtre du Canada à Montréal. Aux côtés des mentors Brigitte Haentjens, Wajdi Mouawad et Marie Gignac, elle entame une réflexion sur le sens du langage scénique qui se développe peu à peu dans son travail de mise en scène. Le travail du corps de l’acteur et le questionnement sur le sens qui s’y dégage sont au cœur de ses préoccupations alors qu’elle met en scène Agatha de Marguerite Duras, Leçon d’anatomie de Larry Tremblay, ainsi qu’une adaptation scénique du roman Seule la mer de l’auteur israélien Amos Os. Une signature scénique personnelle semble se définir de plus en plus, et ce projet en est révélateur, un langage qui se construit à la fois à partir de l’intellect et du sens, à la fois à partir de l’instinct et l’inconscient. Peu après sa sortie de l’École nationale de théâtre, la gestionnaire en elle se révèle impatiente, et le besoin de fonder sa propre compagnie de théâtre devient incontournable. En 2004, elle fait l’acquisition d’une propriété entre Montréal et Ottawa, en plein cœur de la campagne franco-ontarienne, un domaine comprenant une salle de répétition ainsi qu’une demeure pouvant accueillir des artistes en résidence. Les trois années qui suivent voient naître ses deux fils, sa compagnie émergente le Théâtre de la Cabane Bleue et une première version scénique d’Écume présentée à Ottawa et Montréal en septembre 2007. Cette recherche artistique étalée sur trois années, dont le corps est au cœur du processus, ainsi que sa rencontre avec la chorégraphe montréalaise Catherine Tardif changera à jamais sa façon d’appréhender le théâtre. En 2008, Anne-Marie est nommée directrice artistique et générale du Théâtre du Trillium à Ottawa, un théâtre de création qui œuvre dans la capitale nationale depuis 35 ans. À peine arrivée aux rênes de la compagnie, elle signe, sur invitation de la directrice sortante, la mise en scène de Grincements et autres bruits de l’auteur belge Paul Emond avec qui elle entretient des liens privilégiés depuis. L’année suivante, elle signe sa première saison en tant que directrice artistique et défend une œuvre de l’auteure danoise Astrid Saalbach, dans la création française du texte Le Bout du monde (Prix nordique de la dramaturgie ainsi et que Reumert). Ces deux projets permettent à la nouvelle directrice de présenter au public d’Ottawa des dramaturgies européennes qui s’éloignent des esthétismes habituels. Parallèlement à ces deux spectacles, Anne-Marie travaille à l’aboutissement de son premier texte dramatique, Écume, qui est présenté au Théâtre du Trillium en octobre 2010. Il s’agit sans aucun doute de l’œuvre la plus personnelle et aboutie du parcours artistique d’Anne-Marie White. fiche artistique du spectacle texte et mise en scène anne-marie white / conseils dramaturgiques dominique lafon / direction de production et assistance à la mise en scène benoit roy / conception de la scénographie josée bergeron-proulx / conception des costumes, maquillages et coiffures geneviève couture / conception de l’environnement sonore olivier fairfield / conception des éclairages guillaume houët / conception vidéo pierre antoine lafon simard / distribution joëlle bourdon, marc-andré charette, geneviève couture, pierre antoine lafon simard / photographie de production richard tardif mot de l’auteure et metteure en scène « n’avait-il pas, ce matin-là, fait le choix de ne plus croire en la vie? » Un matin, alors que je marchais dans mon quartier pour me rendre au théâtre, un coup de klaxon m’a brutalement sortie de mes pensées. Un poids lourd venait d’éviter de justesse un homme qui traversait l’avenue King Edward. Quelques secondes plus tard, c’est un taxi qui a dû brutalement freiner pour éviter ce même passant qui continua sa marche, sans aucune réaction, sans tourner la tête, sans accélérer le pas. Alors que nous nous croisions, je vis, à mon grand étonnement, que, malgré son regard vide, cet homme ne semblait ni saoul, ni drogué et qu’il n’avait aucun écouteur dans les oreilles. Ce matin-là, j’étais, comme lui, sourde au monde, plongée dans mes pensées. Je baignais dans les mémoires lointaines de mon enfance, d’où sont nés l’univers d’Écume et ses tendres personnages aux effluves de mer. J’inventais Simone et son monde, Monsieur Momo, ce croque-mort improbable. J’aurais voulu être Morgane, cette déesse de la mer qui tisse courageusement son rêve autour d’Émile, jeune amoureux fougueux pour qui tout cet univers demeurera inaccessible. Mais le coup de klaxon, m’a ramenée à la réalité et j’ai eu une pensée pour la mère de l’homme de l’avenue King Edward qui, comme je l’ai déjà fait des dizaines de fois pour mes fistons inconscients, comme Simone le fait pour prévenir Morgane, aurait crié pour avertir son fils du danger. Mais l’homme de l’avenue King Edward l’aurait-il écoutée? N’avait-il pas, ce matin-là, fait le choix de ne plus croire en la vie? C’est la voix de ma grand-mère acadienne qui, tel le coup de klaxon, m’a sorti de mes tristes pensées : « Crois dans c’que tu veux, mais au moins, crois dans quèque chose ». Écume parle sans aucun doute de cette foi-là, ou devrais-je dire de la fiction que nous nous inventons pour donner un sens à nos vies ou, plus simplement, pour survivre. Un jour, mes fils choisiront à leur tour la fiction à laquelle ils voudront croire : ils traverseront les rues avec prudence parce qu’ils auront hérité de leur arrière-grand-mère et de leur mère un peu des gènes du poisson, ceux qui donnent à mon héroïne la force de rêver et de croire. Anne-Marie White biographies des artistes joëlle bourdon marc-andré charette rôle de morgane Diplômée en théâtre et en musique, Joëlle Bourdon a reçu sa formation au Conservatoire d’art dramatique de Québec (2006-2009) et au Collège de Saint-Laurent (2003-2005). À titre de soliste et de choriste, elle a contribué à plusieurs enregistrements de disques avec la compagnie Les voix d’elles dont elle a été membre pendant 12 ans. Elle a également enseigné le chant, le théâtre et a mis en scène plusieurs spectacles lyriques pour cette compagnie. Parallèlement, elle a participé comme comédienne à plusieurs projets de publicités, de télévision et de cinéma. À l’été 2009, elle a été de la distribution, en même temps que d’assurer la mise en scène collective, de la pièce Un sofa dans le parc présenté au Vieux bureau de poste de St-Romuald. En novembre 2010, elle faisait partie de la distribution de Théâtre sans animaux (Studio de création Marc-Doré/Théâtre Périscope) et en 2011, de L’Opéra de quat’sous (Théâtre du Trident). Tout en poursuivant sa carrière de comédienne, Joëlle souhaite concrétiser des projets d’écriture. rôle de monsieur momo Marc-André s'intéresse particulièrement à la place du mouvement et de la voix au théâtre. Depuis 1996, dans Le Rêve totalitaire de dieu l'amibe de Patrick Leroux (Théâtre la Catapulte), on a pu le voir entre autres dans Le Projet Turandot de Marc LeMyre (Théâtre la Catapulte), Jacques Brel toujours vivant et La Belle et la Bête (Compagnie Vox Théâtre), Quartett et Le problème avec moi (Théâtre du Trillium) ainsi que dans Morceaux d’Amour III et IV (Théâtre Dérives Urbaines). Il s’est aussi démarqué sur les scènes de Québec et de Sherbrooke en travaillant avec Gill Champagne dans Le Désir de Gobi de Suzie Bastien (coproduction Théâtre du Trillium, Théâtre Blanc, Théâtre du Double Signe). À la télévision, on a pu le voir dans Histoire Max (TFO). Dernièrement, il s'intéresse à l'écriture théâtrale et a complété son premier texte, En manchettes ce soir, dans le cadre du programme Jets de théâtre (CAO). Tout récemment, sa performance a été remarquée dans le rôle de Tati dans Et si on tuait l’ennui? de Luc Moquin. Il reprend sa collaboration avec Anne-Marie White après sa participation aux pièces Grincements et autres bruits et Le Bout du monde (Théâtre du Trillium). Dans Écume, il redécouvre le personnage de Momo créé en 2007 pour le compte de la Cabane Bleue. geneviève couture pierre antoine lafon simard rôle de simone / conception des costumes, coiffures et maquillages Diplômée en théâtre et littérature française de l’Université d’Ottawa, Geneviève Couture œuvre, depuis 1998, dans le milieu théâtral, en tant que comédienne, performeuse et designer de costumes de scène et de mode. Elle a signé entre autres les costumes de 15 secondes, Couteau... sept façons originales de tuer quelqu’un avec et Le Bout du monde (Théâtre du Trillium), Faust : chronique de la démesure, L’Hypocrite et Regarde-moi (Théâtre la Catapulte). En 2008, elle recevait le prix Découverte du RéSAFF et remportait consécutivement le Prix du design de l’année lors du défilé de mode Grande Première 2009 et 2010. Elle parfait sa technique à l’école Richard Robinson. Comme comédienne, on a pu la voir entre autres dans Le Projet Turandot et L’Hôtel (Théâtre la Catapulte), L’Enfantproblème, Quartett, Les milles anonymes, Le Signe et Les Bonnes (Théâtre du Trillium), Leçon d’anatomie de Larry Tremblay dans une mise en scène d’Anne-Marie White, Violette sur la terre (Théâtre Tandem-TNO-Théâtre en scène [France]), L’Honnête homme/Un One Woman Show (Poésie électrique) et également dans le groupe 8F8M en tant qu’humoriste. De plus, elle a contribué à plusieurs mises en lecture pour le Théâtre français du Centre national des Arts. Tout dernièrement, elle recevait le prix Interprétation féminine de l’année (L’Honnête homme/Un One Woman Show), lors des Prix Rideau Awards III. rôle d’émile / conception vidéo Diplômé de l’Université d’Ottawa en théâtre puis du Conservatoire d’art dramatique de Québec en interprétation, Pierre Antoine Lafon Simard vient de terminer une formation en mise en scène à l’École nationale de théâtre du Canada. En tant qu’acteur, il a pu être vu dans Safari de Banlieue et L’Illusion comique (Théâtre la Catapulte). On a également pu le voir au grand écran, ainsi que dans différents courts-métrages. Il fonde en 2007 le Théâtre du Requin Mort qui, après un an de résidence, présente en 2008, au théâtre Premier Acte, Le deuil profond de la nuit. Depuis, il a signé la mise en scène de plusieurs projets dont MTL (Journées de la culture 2009), Le dernier pas du Marcheur (ENTC 2009), Les Détails (Carrefour international de théâtre de Québec) et My German Lollipop (Summerworks Performance Gallery 2009). Il agit également en tant qu’artiste multimédia (son, imagerie et vidéo) sur diverses productions dont Je suis un chat (mise en scène Robert Bellefeuille 2009) et Little Iliad (One Read Theatre 2010). Il est aussi DJ, concepteur sonore et fut l’artiste invité des soirées Zones Théâtrales du CNA en 2009. Tout dernièrement, il recevait le prix Interprétation masculine de l’année (L’Illusion comique), lors des Prix Rideau Awards III. josée bergeron-proulx olivier fairfield conception de la scénographie Diplômée de l’École nationale de théâtre du Canada en 2007, Josée BergeronProulx a réalisé le décor de Zorro avec le théâtre La Roulotte et a travaillé comme accessoiriste et peintre scénique pour Caravan Farm Theater en ColombieBritannique en juin 2007 et 2008. En 2008, elle a fait la conception et la réalisation décor-costumes pour Les Boxeuses de Les cousines Canine présenté à La Petite Licorne. Elle a réalisé la conception du décor pour Construction, présenté au Théâtre du Rideau Vert. Elle a fait la conception et la réalisation du décor pour les Zurbains 2008-2009 avec le Théâtre Le Clou. En mai 2009, elle a réalisé la scénographie du Nid par Qui va là à La Petite Licorne elle a aussi fait une co-conception décorcostumes de Vie et mort du roi boiteux au Conservatoire d’art dramatique de Montréal. Conceptrice du décor de Grincements et autres bruits et Le Bout du monde (m.e.s. Anne-Marie White) pour le Théâtre du Trillium, elle vient de participer à la scénographie de l’exposition Les Belles-Soeurs s’exp(l)osent (Espace création – LotoQuébec) sous la direction de René Richard Cyr (commissaire). conception de l’environnement sonore Ce multi-instrumentiste grave les sillons de sa carrière musicale depuis une dizaine d’années. Percussionniste, batteur, claviériste, Olivier joue également du marimba et du vibraphone, entre autres. Il accompagne de nombreuses formations musicales depuis ses débuts et, dans cette veine, compte plus de 20 disques à sa discographie. Il s’est produit sur les scènes de toutes les grandes villes du Canada avec les groupes en question, notamment avec Iceberg. Il compose des trames sonores pour le théâtre (Cie Vox Théâtre, Théâtre du Trillium, Zucchini Grotto), la danse contemporaine (Sylvie Desrosiers, Yvonne Coutts, Le Groupe Dance Lab), les arts visuels et la vidéo. Récemment, il collabore avec les artistes du collectif Sulpont.ca pour former le duo Le Lecteur et le groupe J'envoie. Avec ceux-ci, il présente régulièrement des spectacles dans la région d'Ottawa-Gatineau ainsi qu’à Montréal. guillaume houët conception des éclairages Impliqué dans le milieu de la danse et du théâtre depuis plus d'une dizaine d'années, Guillaume Houët a varié ses occupations, alternant technique de scène, régie, direction technique et de production, logistique de tournée à petite échelle, mais se consacre surtout à la conception d'éclairages. En effet, il s’est joint à plusieurs équipes de création de la région d'Ottawa-Gatineau, telles la Cie Vox Théâtre (Cyrano Tag, Oz), le Théâtre la Catapulte (Regarde-moi, Le Projet Rideau), le Théâtre du Trillium (Silence en coulisse!, La Baronne et la Truie, Couteau...), le Théâtre de la Vieille 17 (À la défense des moustiques albinos, Le grand voyage de Petit Rocher, Terre d’accueil) le GCTC (A Number, Rock n’ Roll), Caroline Barrière Danse (Un poème pour Thérèse), le Théâtre Dérives Urbaines, pour lequel il a créé les éclairages des 6 éditions de Morceaux d'amour, et enfin, le Théâtre français du CNA, qui l'a invité à se joindre à lui en 2008 pour la création de Manifeste! comme éclairagiste et régisseur. Il revient du Rwanda où il a assuré la régie de Goodness de Volcano Theatre, de Toronto. Guillaume est lauréat de la Conception de l’année 2009 aux Prix Rideau pour les éclairages de L’Honnête homme/Un One Woman Show de Marc LeMyre, et récipiendaire d’un des 2 prix d’excellence du Ministère de la culture de l’Ontario remis en 2007 par la Fondation pour l’avancement du théâtre francophone au Canada. benoit roy direction de production assistance à la mise en scène Diplômé du département de théâtre de l’Université d’Ottawa, ainsi que du Collège Algonquin dans le programme Arts et Théâtre, il s’est joint à l’équipe du Théâtre du Trillium en 2008 où il occupe le poste de responsable de la production et assistant à la direction. Depuis son arrivée au Théâtre du Trillium, il a eu la chance d’assister Anne-Marie White à la mise en scène de Grincements et autres bruits et Le Bout du monde. Il a signé la mise en scène de French Town pour le Théâtre Tremplin en mai 2009 et Peace, Land and Bread présenté dans le cadre du Projet Rideau pour le Théâtre la Catapulte au Magnetic North Festival en juin 2009 et aux Zones Théâtrales de septembre 2009. Depuis le printemps 2010, il assure la direction artistique du théâtre communautaire Théâtre Tremplin. dominique lafon conseils dramaturgiques Dominique Lafon est professeure titulaire aux départements de français, dont elle assume depuis 2005 la direction, et de théâtre de l'Université d'Ottawa. Elle a été directrice de L'Annuaire théâtral (2001-2006) et de la collection des Archives des Lettres canadiennes du Centre de Recherches en civilisation canadienne-française (CRCCF) de l'Université d'Ottawa (1998-2008). Parmi ses publications figurent Le Théâtre québécois 1975-1995, Montréal, Fides, Dramaturgies québécoises des années quatre-vingt, Montréal, Leméac (avec Jean-Cléo Godin), Le Chiffre scénique dans la dramaturgie moliéresque, Ottawa-Paris, P.U.O., Éditions Klincksieck. Elle travaille actuellement sur le théâtre de Voltaire. Elle est également conseillère dramaturgique depuis plusieurs années. Elle a accompagné Michel Marc Bouchard dans ses divers projets d'écriture depuis Les Feluettes, Richard J. Léger pour Faust : Chroniques de la démesure, ainsi que de jeunes auteurs de la relève dramaturgique, Sarah Migneron et Luc Moquin. Elle a dirigé en 2009 sa première pièce professionnelle, L’Illusion comique (Théâtre la Catapulte). critiques en bref « Cet idéalisme quelque peu naïf assorti d’un utopisme joyeux est un hymne à une nouvelle forme de transcendance. Cette œuvre résolument poétique, examine le mystère de notre existence, l’absence de repères et le brouillage du temps qui ne fait qu’alimenter le secret des corps. » alvina ruprecht. blogue capital critic’s circle// Le cercle des critiques de la capitale et théâtre du blog/france, jeudi 28 octobre 2010 « Fable fantastique au propos pourtant fort réaliste, Écume charrie des vagues d’émotions, des peurs qui nous hantent aux attentes et rêves que l’on porte. [...] Marilyn Castonguay brille par sa capacité à plonger tantôt dans l’enfance de Morgane tantôt dans l’âge adulte de cette femme-poisson passionnée et affirmée, bien que blessée, aussi. Geneviève Couture fait de Simone une mère fragile et émouvante. [...] Par sa démarche féline et son timbre de voix qu’il modifie au besoin, Marc-André Charette (Monsieur Momo) évite habilement les écueils du cliché et parvient à présenter le véritable visage de cet homme. [...] Quant à Pierre Antoine Lafon Simard, il insuffle à Émile une désarmante dose de naturel. » valérie lessard, journal ledroit, lundi 25 octobre 2010 « C’est de la dentelle, c’est du bonbon, ça fait sourire, ça fait pleurer, ça arrache quelques larmes. Les quatre comédiens sont extraordinaires, on y croit. Un environnement sonore qu’on ne peut pas passer sous le silence. » danièle grenier, divines tentations, première chaine de radio-canada ottawa/gatineau « Absolument magnifique, subjuguant. On passe des larmes aux rires. On flotte sur cette pièce. [...] Une douceur, une musicalité qu’on propose dans cette pièce-là. Le Théâtre du Trillium présente un bijou, je n’ai pas d’autres mots, ce matin. » marjorie vallée, bernier et cie, première chaine de radio-canada ottawa/gatineau « Un plateau dénudé, des éléments de décor qui trouvent leur pleine symbolique, des éclairages d'une finesse et d'une pureté saisissantes, un environnement sonore à la limite du langage, un texte simple qui voyage entre la fable, le conte et l'allégorie, une mise en situation où réel et imaginaire, vie et mort, mondes visible et invisible sont soulevés par des vents d'épousailles » sylvie nicolas. journal le devoir, jeudi 6 octobre 2011 « Écrite et mise en scène par AnneMarie White, Écume joue sur le paradoxe entre la nature scientifique d’Émile et le monde parallèle foisonnant de Morgane. Dans un décor minimaliste, mais inspirant, Écume occupe toute la scène habitée en permanence par ses personnages. Ce qui permet, en jouant sur les éclairages, de passer rapidement d’un personnage à l’autre et même d’un monde à l’autre. » denise martin, journal de québec, dimanche 9 octobre 2011 « Cette brochette d'acteurs bourrés de talents performe dans une mise en scène originale, fluide et joliment dansée et à travers un décor épuré et efficace. » leïka morin, blogue québec spot media, mercredi 5 octobre 2011 « Croire ou ne pas croire, rêver ou ne pas rêver, plonger ou rester à sec, telles sont les questions que pose ÉCUME. La poésie de cette belle œuvre reste dans les têtes et dans les cœurs, et donne le goût de se lancer dans l’eau, et dans la vie. » gabrielle brassard-lecours, blogue montheatre.qc.ca, mercredi 5 octobre 2011 « Vous avez besoin d’une soirée qui enchante? Laissez-vous plonger en apnée dans la profondeur du texte et le travail chorégraphique efficace des comédiens de la pièce Écume, de la dramaturge et metteure en scène AnneMarie White » micheline simard, blogue espace ah!, jeudi 6 octobre 2011 palmarès journal voir revue 2010 / théâtre le top 5 théâtre de 2010 par mélanie rivet et guillaume moffet, journal voir, 23 décembre 2010 1. Écume, création d'Anne-Marie White Une œuvre forte, aboutie au possible, sans prétention. Un récit très personnel, portant une charge universelle, qui vous berce au rythme des marées, qui vous borde et vous aborde avec grâce par sa poésie romantique et pourtant très urbaine. Un élixir étrange à la temporalité vaporeuse, élastique, dont chaque goutte a été absorbée avec grand bonheur. Probablement l'œuvre d'une vie. 2. Les Justes, d'Albert Camus, mise en scène Stanislas Nordey Au-delà de cette froideur clinicienne qui rend l'ensemble si difficile d'approche, on pénètre au cœur d'un texte au lyrisme dense et aux couleurs saturées d'humanisme. Chapeau à Nordey, qui a su jeter une lumière singulière sur le texte de Camus et qui, au final, a permis à celui-ci, au-delà de la justesse chirurgicale des comédiens, de la précision quasi militaire de la mise en scène, de rayonner comme seule vedette du spectacle. 3. Ciels, création de Wajdi Mouawad Dernier chapitre de la tétralogie Le sang des promesses du dramaturge qui, à l'époque, en était à sa première année en tant que directeur artistique du Théâtre français du CNA. Dès les premières minutes, le spectateur se voit complètement investi et sollicité de toutes parts, confronté à une scénographie qui le confine dans un huis clos lors duquel le sort du monde semble se jouer sous ses yeux. Ce qui a surpris, c'est le jeu dichotomique proposé par chacun des comédiens qui, pourtant, collait avec conformité au texte de Mouawad. 4. Thérèse et Pierrette à l'école des Saints-Anges, de Michel Tremblay, adaptation théâtrale de Serge Denoncourt Si le spectacle comportait son lot de maladresses lors de sa présentation initiale à la salle Odyssée, en août dernier, il faut saluer la justesse avec laquelle Denoncourt a su adapter et rendre sur scène ce récit ancré dans les moeurs québécoises du Québec de l'après-guerre. À propos du jeu, notre collègue Christian Saint-Pierre disait: "Ce serait bouder son plaisir que de s'arrêter au caractère scolaire de la mise en scène." En effet. Un divertissement troublant et efficace. 5. Moi qui me parle à moi-même dans le futur, création de Marie Brassard Moins de deux semaines après avoir relevé avec brio le colossal défi qu'était Le fusil de chasse, la Trifluvienne Marie Brassard présentait, sur ces mêmes planches et en exclusivité nord-américaine, un objet artistique d'une pulsation on ne peut plus vibrante. Choisissant de laisser choir instinctivement sa proposition entre le théâtre, la poésie et le performing art, Brassard surprend, hypnotise et envoûte avec ses récits souvent schizophréniques empreints d'une nostalgie liée à l'enfance, qui traitent notamment de la trace que la créatrice laissera dans l'univers. la presse parle d’écume écume lance la nouvelle saison du théâtre du trillium à la nouvelle scène une fable fantastique revisitée par valérie lessard, journal ledroit, 25 octobre 2010 Fable fantastique au propos pourtant fort réaliste, Écume charrie des vagues d’émotions, des peurs qui nous hantent aux attentes et rêves que l’on porte, du besoin de croire en ceux qu’on aime aux histoires qu’on aime aux histoires qu’on se raconte pour, parfois, cacher sa nature profonde. Pour lancer la nouvelle saison du Théâtre du Trillium, la directrice artistique de la compagnie, Anne-Marie White, a choisi de revisiter la toute première création dont elle signait à la fois le texte et la mise en scène. Après avoir offert une première mouture d’Écume en 2007, lors de Zones théâtrales, l’auteure et metteure en scène a éprouvé le besoin d’aller au bout de ce que ses personnages avaient à dire. Et elle a eu pleinement raison de croire à leur histoire. Dès qu’il « sauve » Morgane (Marylin Castonguay) de la noyade, Émile (Pierre Antoine Lafon Simard) tombe amoureux. Comme il l’explique à sa « coach » de vie dans son anglais drôlement hésitant, ce scientifique éprouve pour la première fois de sa vie l’envie de se reproduire, d’assurer le prolongement de son ADN. Il ne sait pas encore à quel point aimer Morgane chamboulera ses repères, jusque-là si rationnels et cartésiens. Car Morgane est une femme-poisson, élevée au bord de la mer par une mère-reptile qui craignait l’eau plus que tout : Simone (Geneviève Couture) qui est morte cinq ans plus tôt, mais à qui sa fille tient à aller annoncer de vive voix sa grossesse par l’entremise de Monsieur Momo (MarcAndré Charette), le croque-mort du village, capable de communiquer avec les défunts. « Tu as le droit de croire ou de ne pas croire », avait d’ailleurs lancé Morgane à Émile avant de s’envoler vers son village natal, comme un défi à perdre pied dans son monde à elle, afin qu’il puisse embrasser totalement le côté surnaturel de sa personnalité. Mais pour aimer l’autre, doit-on pour autant renoncer à ses convictions les plus profondes, à ce qu’on croit fondamentalement? Entourée d’une nouvelle équipe, Anne-Marie White a revisité sa pièce et propose un conte qui tout en étant teinté d’humour et de fantaisie, se mâtine surtout d’émotions et de questions intrinsèquement liées à la mort et à l’amour : celui d’un couple que tout semble séparer et qui s’inquiète de ne pas partager les mêmes valeurs pour éduquer sa progéniture; celui entre deux générations de femmes qui n’ont pas su se parler : Simone, qui s’est inventé une vie pour camoufler ses peurs et ses pertes à sa fille, et Morgane, qui est convaincue du manque de courage de mère. Univers sonore enveloppant Les quatre comédiens sont toujours sur la scène, évoluant dans l’univers enveloppant d’Olivier Fairfield. Tels des vagues mouvant entre présent et passé, ils tissent petit à petit la trame de l’histoire personnelle de chaque personnage. Ils avancent et reculent, passent de l’ombre à la lumière et vice-versa, se heurtent et s’enlacent pour mieux lever le voile sur qui ils sont. Dans ce mouvement de va-et-vient, Marilyn Castonguay brille par sa capacité à plonger tantôt dans l’enfance de Morgane (il faut l’entendre questionner Simone sur ses amours et ses nombreux voyages d’une petite voix flûtée tout à fait crédible), tantôt dans l’âge adulte de cette femme-poisson passionnée et affirmée, bien que blessée, aussi. Geneviève Couture – qui signe également les costumes de la pièce – fait de Simone une mère fragile et émouvante, qui s’est toujours demandé comment sa fille pouvait être si différente d’elle… Seul « rescapé » de la distribution originale, Marc-André Charette reprend du service sous les traits de Monsieur Momo. Jouant sur les apparences, souvent trompeuses si l’on se contente de regarder la seule enveloppe des gens, le personnage de Momo s’avère le plus délicat à incarner sans tomber dans la caricature. Par sa démarche féline et son timbre de voix qu’il modifie au besoin, Marc-André Charette évite habilement les écueils du cliché et parvient à présenter le véritable visage de cet homme. Quant à Pierre Antoine Lafon Simard, qui prête ses traits au seul personnage semblant ancré dans le réel tel que le public le connaît, il insuffle à Émile une désarmante dose de naturel. écume par alvina ruprecht, blogue capital critic’s circle // le cercle des critiques de la capitale – théâtre du blog/France, 28 octobre 2010 Les cultures des peuples qui vivent près de la mer recèlent des figures mythiques issues des grands récits marins. En fait, dire qu’Homère, Antonine Maillet (La Sagouine) et Anne-Marie White se côtoient, n'est pas tout à fait farfelu. L’auteure de ce texte, qu’elle a aussi mis en scène, est originaire de l’Acadie, lieu où les chanteurs de la mer transforment les récits folkloriques en poésie visuelle et orale. Écume se situe à la confluence de plusieurs instabilités : celle du monde liquide qui noie ses secrets, celle des identités changeantes qui occultent des vérités indicibles. L’œuvre devient une sorte de quête « locale » qui se transforme en questionnement poétique de toutes nos certitudes quant à la nature du corps et quant aux rapports humains, minés sans arrêt par l’inattendu, l’incertain, l’inconnu. Au départ, Écume est une histoire d’amour entre Morgane, une fille jeune et belle, et Émile, un beau garçon « raisonnable » et sérieux. Les liens entre les jeunes amoureux sont sensuels, physiques, voire magiques. Dès la première rencontre, c’est le coup de foudre. Toutefois, un mystère entoure cette petite femme, qui se dit « poisson » puisqu’elle est attirée par l’eau. Elle communique sans arrêt avec sa mère Simone, morte depuis longtemps, mais toujours présente dans les temporalités qui englobent l’espace scénique et nous fait renouer avec le monde du conteur. Simone observe sa fille, elle communique avec elle et la petite ne peut se libérer de l’appel de la mer, car il y a tant de choses que la mort de cette mère n’a pas résolues. L’œuvre est structurée par plusieurs dialogues parallèles dans le temps : Émile parle avec son psychologue pour s’assurer un ancrage dans la vie « matérielle et réelle » tandis que Morgane fait la navette entre le présent et le passé à la recherche des explications sur la mort de sa mère, l’identité de son père, sur les disparitions multiples et les secrets de famille. Et tout se passe dans cette temporalité brouillée entre un présent trouble et un passé qui n’en finit pas. Alors que les allusions s’accumulent sur l’élément liquide, sur les poissons, sur la vie aux profondeurs de la mer, sur les disparitions, les morts inexpliquées, le dialogue avec la mère révèle une famille libérée de toutes les contraintes habituelles, limites qui gèrent le monde quotidien, puisque justement l’élément instable ouvre toutes les possibilités. En tant que petite fille, Morgane se souvient des voyages imaginaires au Maroc, voyages évoqués aussi par un ami qui était toujours présent pour la mère. Par les carafes, les bols, les morceaux de tissus et même la présence d’un narghilé, des objets d’origine marocaine que la scénographe distribue autour du plan d’eau au centre de la scène, Josée Bergeron-Proulx crée un monde poétique qui incarne le mystère absent d’un monde ailleurs que la mère n’a jamais pu visiter. Dans ce tourbillon de conversations avec l’invisible, Émile est de plus en plus perplexe, mais nous, le public, nous découvrons peu à peu, grâce à une mise en scène très fine, les complexités d’une vie touchée par le merveilleux, à laquelle la jeune femme ne peut plus se soustraire. Le parterre de la scène est recouvert d’une toile d’un bleu lumineux, à la fois surface où on se déplace, piscine où on plonge, bord de mer où on patauge et où les personnages se promènent, s’amusent, se roulent et s’expriment librement. Les images scéniques créent cette merveilleuse poésie de l’instable à tel point que j’attendais l’arrivée de Morgane en Sirène, prête à emporter son amant dans les flots. Mais tel ne fut pas le cas. En effet, la mise en scène est constituée de jeux visuels mettant en relief les explications sur la mort de la mère et le sort réel du père, les unes plus poétiques que les autres. Puis émerge un personnage étrange. Long, mince, androgyne, un jeune homme enlève son manteau comme un reptile, se débarrasse de sa peau et révèle une présence féminine : une voyante, une confidente, celle qui reçoit les êtres troublés, forme difficile à cerner, mais autour de laquelle la mort de la mère se reconstitue et s’explique. Un récit devenu quasi allégorique où ces présences inattendues se transforment au gré des vagues et s’évaporent comme l’écume à la surface de l’eau. L’image révèle une nostalgie très puissante face à la possibilité d’une nouvelle forme de vie, une vie sans contraintes, symbolisée par la fluidité de la mer, par l’aisance avec laquelle les peaux s’envolent, par la manière dont les rapports secrets entre les êtres humains et les créatures de la mer semblent s’engager. L’écume serait le principe de transformation, la matière qui ouvre la voie vers la possibilité d’une liberté inouïe. Cet idéalisme quelque peu naïf assorti d’un utopisme joyeux est un hymne à une nouvelle forme de transcendance. Cette œuvre résolument poétique, examine le mystère de notre existence, l’absence de repères et le brouillage du temps qui ne fait qu’alimenter le secret des corps. Anne Marie White sait diriger les comédiens. Quant au public, il faut respirer profondément, en se laissant emporter par la beauté de la scène. Et pour le reste, on est libre d’en penser ce qu’on veut. Je suis sûre que l’auteure n’y ferait aucune objection. le choix des illusions par guillaume moffet, journal voir, 14 octobre 2010 Trois ans après la présentation initiale de la célébrée pièce Écume, les immenses personnages d'Anne-Marie White reprennent vie. Puisque leur histoire n'était visiblement pas achevée, leur créatrice leur a prêté l'oreille, tout simplement. « Écume est née d'une histoire qui, du jour au lendemain, m'a habitée, et ce, tout de suite après que j'eus accouché de mon premier enfant. Ça m'est apparu de façon très limpide », lance d'emblée la dramaturge et metteure en scène acadienne Anne-Marie White, alors que Voir l'a conviée à un café-sandwich dans un resto bondé du Marché By, lui permettant ainsi de prendre une pause bien méritée entre deux répétitions de la nouvelle version de son premier spectacle, Écume. Sourire affable, regard percutant et nerveux ponctué de gestes amples qui trahissent tous à leur façon un altruisme probant : White paraît on ne peut plus comblée par le travail que lui procure son premier bébé théâtral. « Quand j'ai pris la barre du Trillium en 2008, je me disais que je venais de passer deux ans sur cette pièce et que c'était bien assez. J'ai finalement cédé et suis retournée à Écume parce que j'étais INCAPABLE de mettre en branle une autre création. Peu importe ce que je faisais, je continuais éperdument à faire parler mes personnages : j'entendais le croque-mort, je voyais Morgane... J'avais bâillonné ces personnes », confie-t-elle. Heureuses collisions Initialement produite en 2007 par White et sa troupe du Théâtre de la Cabane bleue de North Lancaster, dans l'Est ontarien, Écume, première mouture, s'est vue couronnée d'une pluie de distinctions : Prix du jury LeDroit/Radio-Canada 2008, Prix d'excellence artistique Théâtre Action 2008 et Prix de la Fondation pour l'avancement du théâtre francophone au Canada 2008. «Je comprends pourquoi Écume a été bien reçue. Oui, elle comportait son lot de maladresses, mais elle était avant tout sincère, personnelle et sans prétention », affirme White, pesant chacun de ses mots, tantôt par peur de sonner guindée, tantôt par souci d'exactitude. Et aussi par amour des mots, pourrait-on ajouter. « Une fois que la décision de retravailler le spectacle a été prise, il n'y avait que deux directions possibles : celle de monter une version dépouillée encore plus corporelle, ou celle de monter un spectacle comprenant encore plus de mots. J'ai choisi la deuxième option; l'histoire me demandait ça.» Dès lors, White a fait appel à la conseillère dramaturgique Dominique Lafon, qui lui a permis de revisiter la pièce et, ainsi, de traduire en paroles les fractions d'histoire inédites que le spectacle détenait toujours dans ses tripes. « Je travaille beaucoup par accident. Je prends différentes inspirations, je les colmate, les soude et, dépendamment des résultats, qu'ils soient heureux ou non, je les scotche à mon œuvre ou je les rejette. » Puisque l'auteure et metteure en scène tenait mordicus à ce que ces heureuses collisions découlent intrinsèquement des codes et des repères utilisés précédemment, Écume, version 2010, passera de 55 minutes à tout près de deux heures. Si le retour à la planche de travail s'est avéré ardu, il a révélé des découvertes insoupçonnées, tant pour sa créatrice que pour ses protagonistes. « Cinq ans plus tard, Écume est devenue de plus en plus un conte fantastique, chose dont je ne me doutais aucunement au départ en 2005, ni lorsque j'ai repris le travail sur la pièce, il y a un an. » Au moment d'évoquer les personnages d'Écume, White lance un radieux, mais inopiné éclat de rire. « Je suis attachée à ces p'tits personnages-là », confie-t-elle, toujours aussi souriante. «Ils me font rire! J'en saisis encore difficilement la portée...» affirme la créatrice avec un regard qui laisse supposer que, l'instant de quelques nanosecondes d'une dimension qui échappe possiblement à chacun des clients du resto dans lequel nous nous trouvons, elle et l'un de ses individus fictifs tant aimés se sont échangé une blague, un sourire ou un clin d'œil. Les fictions vitales À la piscine municipale, Émile (Pierre Antoine Lafon Simard), jeune biochimiste, fait la rencontre de Morgane (Marilyn Castonguay), femme-poisson aux ancrages résolument abstraits, peut-être surnaturels. Coup de foudre réciproque. En peu de temps, Morgane tombe enceinte. Ensemble, ils entreprennent un voyage initiatique qui les mènera sur la pierre tombale de Simone, la mère de Morgane (Geneviève Couture). Émile, qui a toujours vu sa vie à travers sa foi clinicienne de scientifique, devra alors faire la paix avec un côté de la vie qui ne l'avait auparavant jamais interpellé : l'improbable, l'insaisissable. « En fait, Écume traite du fait que nous sommes tous responsables de ce que nous choisissons de croire. À quoi veux-tu adhérer dans la vie? Je souligne, par le fait même, l'importance de la fiction dans la vie. À quel point, parfois, on n'a pas le choix de se faire des accroires. La politique est de la fiction, comme l'économie l'est. Tout ça est abstrait. » Et quelle est la fiction vitale d'Anne-Marie White? Une longue réflexion suivra cette question. Puis : « J'ai comme l'impression que quotidiennement, je réponds intérieurement à un questionnement, je fais un choix par rapport à ce que je choisis de croire. Je ne sais pas... Écoute, je pourrais probablement mieux répondre à cette question le soir de la première! » entre flancs de la vie et du rêve un dilemme unique par sylvie nicolas, journal le devoir, 6 octobre 2011 par denise martel, journal de québec, 9 octobre 2011 Écume, écrite et mise en scène par Anne-Marie White, aurait pu voguer doucement sur les eaux calmes et sereines du joli conte pour tous et ne faire que cela: bercer son public. Ce qui fait que l'univers prend son ampleur, que le propos se soulève, qu'humour et détresse cohabitent sans heurt et que le jeu des comédiens ravit est dû à cette ingénieuse idée qu'a eue White de créer un personnage de croque-mort qui procède à la fois de l'archétype du mort-vivant, du ténébreux mais résolument moderne gothique, du transgenre (porteur de la femmeen-lui) et du médium de service. C'est non seulement dans ce personnage, pourtant secondaire, que réside la clé de la proposition dramaturgique, mais c'est grâce à cette déroutante incarnation que l'ensemble prend forme. Entre science et poésie, songe et réalité, drame et candeur, l’amour provoque un dilemme hors du commun dans Écume, un conte fantastique qui entraîne le public dans une aventure imprévisible. Croire ou ne pas croire, à chacun de faire son choix. L'interprétation que fait Marc-André Charrette de cet inestimable Monsieur Momo mérite mention, car il aurait suffi de peu pour que ce personnage-fauve issu de la forêt des contes, d'une case sombre de bande dessinée de série noire, de la marginalité sociale et des frontières du visible et de l'invisible sombre dans la caricature. Au contraire, la finesse du jeu de Charette, son effacement autant que sa présence en scène viennent ponctuer et mettre en valeur toutes les autres présences. Et il s'agit bien de présences dans cette pièce, qu'il s'agisse de celle de Simone (la mère morte) à laquelle Geneviève Couture prête voix et vie, sensibilité et intelligence. Ou de Morgane, cette jeune femme-poisson qu'incarne Joëlle Bourdon avec une sincère naïveté et une capacité de rendre l'enfance sans infantiliser son jeu, ou de Pierre Antoine Lafon Simard dont l'interprétation exige l'équilibre entre l'esprit scientifique et rationnel, l'humour de situation et le battement irrégulier du coeur dérouté. La notion de présence, dans Écume, s'étend à toute la production: à son esthétisme scénographique, aux costumes, à la gestuelle des comédiens et à leur rapport aux objets, à la mise en place autant qu'à la direction. Un plateau dénudé, des éléments de décor qui trouvent leur pleine symbolique, des éclairages d'une finesse et d'une pureté saisissantes, un environnement sonore à la limite du langage, un texte simple qui voyage entre la fable, le conte et l'allégorie, une mise en situation où réel et imaginaire, vie et mort, mondes visible et invisible sont soulevés par des vents d'épousailles Un choix particulièrement difficile pour Émile (Pierre Antoine Lafon Simard), un jeune biochimiste qui, malgré tous ses efforts pour mettre son esprit scientifique de côté, a bien de la difficulté à s’abandonner ou plutôt à adhérer au monde étrange de Morgane (Joëlle Bourdon), la femme qu’il aime, sans savoir qu’il s’agit d’un être surnaturel. Dès la première rencontre, c’est le coup de foudre. Même s’il l’a sauvée de ce qui semblait être une noyade, Émile est fasciné par ses prouesses aquatiques autant que par son charme et son assurance. Comme si elle sentait les choses instantanément. Dès leur première relation, elle lui annonce qu’elle est enceinte avec une telle conviction, qu’il se réjouit à l’idée d’être papa. Les choses se compliquent un peu à force de côtoyer Monsieur Momo (Marc-André Charette), un étrange croque-mort qui a pratiquement l’air d’un mort-vivant et surtout, quand Morgane insiste pour annoncer la bonne nouvelle en personne à sa mère (Geneviève Couture)... décédée depuis cinq ans! À noter que cette dernière signe également la conception des costumes, maquillages et coiffures. Écrite et mise en scène par Anne-Marie White, Écume joue sur le paradoxe entre la nature scientifique d’Émile et le monde parallèle foisonnant de Morgane. Dans un décor minimaliste mais inspirant, Écume occupe toute la scène habitée en permanence par ses personnages. Ce qui permet, en jouant sur les éclairages, de passer rapidement d’un personnage à l’autre et même d’un monde à l’autre. L’idée de faire suivre des cours d’anglais à Émile apparaît aussi comme une belle trouvaille. Les spectateurs retombent les pieds sur terre de façon fort amusante. La mise en scène est vive et rythmée. L’interprétation des quatre comédiens est juste et particulièrement colorée dans le cas de Joëlle Bourdon et Pierre Antoine Lafon Simard. Écume est présentée au Théâtre Périscope jusqu’au 15 octobre. Écume, écrite et mise en scène par Anne-Marie White, aurait pu voguer doucement sur les eaux calmes et sereines du joli conte pour tous et ne faire que cela: bercer son public. Ce qui fait que l'univers prend son ampleur, que le propos se soulève, qu'humour et détresse cohabitent sans heurt et que le jeu des comédiens ravit est dû à cette ingénieuse idée qu'a eue White de créer un personnage de croque-mort qui procède à la fois de l'archétype du mort-vivant, du ténébreux mais résolument moderne gothique, du transgenre (porteur de la femme-en-lui) et du médium de service. C'est non seulement dans ce personnage, pourtant secondaire, que réside la clé de la proposition dramaturgique, mais c'est grâce à cette déroutante incarnation que l'ensemble prend forme. fiche technique du spectacle équipe de tournée / machiniste/sonorisateur 4 comédiens (2F, 2H), 1 musicien, 1 régisseur/éclairagiste, 1 durée / maximum 1 h 20, sans entracte. la scène / dimensions minimales de l’aire de jeu nécessaire : la scène doit avoir un minimum de quarante (40) pieds de largeur (environ 12,2 mètres) et vingt-quatre (24) pieds de profondeur (environ 7,3 mètres) et un dégagement minimal en hauteur de dix-neuf (19) pieds (environ 5,8 mètres). habillage et coulisses / entrées et sorties des coulisses, de jardin et cour, vers l’arrière du décor. Quatre (4) plans de pendrillons et un rideau de fond plat en velours noir de la largeur de la scène. Un système de communication clearcom ou équivalent en coulisses et en régie. projections / le producteur s’engage à fournir les équipements nécessaires. équipements d’éclairages / le diffuseur s’engage à fournir les équipements d’éclairage. n.b. / la quantité et la disposition de l’éclairage peuvent être adaptés selon le lieu ou l’événement. gradateurs et contrôles / console ETC Expression 48/96 (ou équivalent) 80 gradateurs de 1,2 kW, et 3 de 2,4kw, total de 83 en excluant le contrôle des lumières de salle. décor / le décor consiste en un tapis de danse gris de 21 pieds par 21 pieds (6,5 m), bordé à l’arrière et sur les côtés d’une installation d’accessoires disposée sur un tapis translucide de 8 pieds de largeur (2,5 m) et 4 pieds à l’arrière (1,2 m). n.b. / le temps de montage prends entre deux (2) et trois (3) heures pour le décor et trois (3) à quatre (4) heures pour l’éclairage – si un pré-accrochage est fait au préalable – et le temps de démontage est de quatre (4) heures pour le décor et l’éclairage. équipements de son / le diffuseur s’engage à fournir les équipements de son. personnel / le diffuseur devra fournir à ses frais : pendant le montage et démontage du décor et des éclairages, le personnel suivant : un (1) directeur technique et un minimum de quatre (4) techniciens pendant le spectacle, le personnel suivant : un (1) directeur technique loges / le diffuseur s’engage à fournir deux loges assez grandes et bien chauffées ou climatisées, selon la saison, pouvant accueillir au total quatre (4) personnes. extraits du texte extrait 1 simone Edouardo… simone est sur scène. le texte suivant apparaît en projection, en fond de scène. morgane Tes yeux... Tes cheveux… Ta voix… Simone Un reptile en voie de disparition Séchait ses écailles émile Pourtant, je suis nouveau dans le quartier. un téléphone sonne. monsieur momo entre. morgane J’arrive pas à te placer… C’est pas grave. À l’autre bout du monde Un croque-mort ne désirait qu’une chose Dormir monsieur momo s’écrase au sol. une jeune femme entre. À mille lieues de là Une femme-poisson Cherchait à se reproduire Ce jour-là Comme tous les autres jours de sa vie La femme poisson se baigne regards. temps. émile Est-ce que je peux apporter quelque chose? Ta serviette? morgane C’est gentil. J’ai tout ce qui faut de l’autre côté. émile Ça va aller? morgane J’ai eu une petite faiblesse, c’est rien. la femme-poisson éprouve de la difficulté à respirer. émile aide morgane qui se lève. Mais pourquoi ce jour-là Contrairement à tous les autres jours La femme-poisson Se met-elle à avaler de l’eau? émile Personne a réagi, même pas le sauveteur, ça prend juste trente secondes, une noyade! Une chance que j’ai sauté… émile entre en courant. Pour qu’un bel inconnu Qui semble porter en lui les secrets du monde… morgane Faut pas lui en vouloir, j’ai pas l’habitude d’avoir des problèmes dans l’eau. Je sais pas ce qui s’est passé, c’est la première fois que ça m’arrive… l’homme saute à l’eau et en sort la femme-poisson. ils sont tous les deux à bout de souffle. émile Ça prend juste une fois… émile Es-tu correct? temps. sourires. morgane Salut. émile Ça va? morgane Est-ce qu’on se connaît? émile Peut-être… morgane Tu ressembles à… morgane Je te remercie d’avoir réagi si vite. émile Je t’aurais pas laissé là. T’es trop jeune pour mourir. sourires. temps. morgane Une chance que t’es un bon nageur. émile Ah, je m’arrange pour flotter, je me débrouille, disons. Je nage mieux dans la mer. morgane En effet, ça flotte mieux dans l’eau salée. émile C’est à cause du principe d’Archimède… sourires. temps. morgane J’ai vécu toute mon enfance sur le bord de la mer. Je sais de quoi tu parles. émile Il me semblait aussi… morgane Que quoi? émile Je t’imagine bien sur le bord de la côte, les cheveux dans le vent… Ça doit bien t’aller. sourires. temps. morgane T’es certain qu’on s’est pas croisé ici? émile Si je t’avais déjà vu, je m’en souviendrais tu peux en être certaine. sourires. temps . morgane J’ai perdu une nageoire tout à l’heure. Je te laisse mon numéro de téléphone. Si jamais tu la retrouves, tu m’appelles? extrait 2 simone, à morgane Morgane, la tempête se lève! morgane s’adresse à l’œuf fécondé en elle. morgane La tempête se lève, la paroi est glissante. Bats-toi, persiste, ne te décourage pas. Ce sera pas facile, mais une fois accrochée, je te promets que tout ira bien. Je m’occuperai de tout. Je te donne pas le droit d’abandonner. Ça prend du courage pour mériter la vie. Lutte, nage, grimpe jusqu’à la paroi de ta mère poisson et accroche-toi. Si tu glisses, remonte! Lentement, remonte lentement. Tu y arriveras, c’est dans tes gênes. Les ADN de tes parents sont parfaitement compatibles. Lâche-pas mon petit caviar. J’ai trop besoin de toi. simone s’approche de morgane et touche son ventre. morgane Émile, je suis enceinte. C’est confirmé. simone Je vais être grand-mère! morgane J’ai envie de crier. émile Il faut jamais garder les émotions à l’intérieur, c’est scientifiquement prouvé. morgane saute dans les bras d’émile. simone Laisse-toi bercer dans le ventre de ta mère ma petite fille, celle que j’attendais, comme celle que j’ai porté dans mon ventre pendant neuf mois. Profites-en bien. Il fait souvent froid à l’extérieur, je m’en souviens et il y a beaucoup de vent. Souvenir. Il y avait beaucoup de vent. Je suis restée cachée derrière un buisson pendant des jours, à observer l’étranger. À chaque fois qu’il nageait au loin, mon cœur arrêtait de battre, jusqu’à ce qu’il revienne. Il avait la barbe bien faite, le regard profond. Un étranger mystérieusement attirant qui était arrivé un jour au village, arrivé de nulle part. Il semblait porter en lui les secrets du monde. Ce soir-là, la mer était plus menaçante que jamais, verdâtre, avec de l’écume au bord des vagues. J’ai pris mon courage à deux mains, et je suis sortie de derrière les hautes herbes qui bordent la plage. Un soleil blanc se couchait sur la mer. Le bel étranger a fait la même chose sur moi. Le matin, quand je me suis réveillée... J‘ai vu son corps inerte rejeté par la mer… Un peu plus loin sur la rive. Il s’appelait Édouard. J’avais 21 ans. extrait 3 monsieur Momo répond a téléphone. monsieur momo, avec une voix de femme Que la paix soit avec vous? pause. Un instant je vous prie. il change l’appareil téléphonique d’une oreille à l’autre. Que la paix soit avec vous? Oui Madame Comeau. Non. Qui? Oui votre défunt mari. Pas encore de nouvelle… Écoutez, ça peut prendre des années, prenez votre mal en patience… Inquiétez-vous pas, vous avez pris le forfait complet… Ça comprend les messages de toute provenance, à toute heure du jour… Sœur, tante, amant… J’ai pas dit que vous aviez un amant, Madame Comeau. Je dis que peu importe qui communique avec moi, je vous livre le message en 24h. C’est garanti. Qui? Urbain… Votre cousin Urbain… Attendez, ça me dit de quoi… Momo fouille dans un petit carnet pour trouver l’information. Ah oui, ici. Madame Comeau, Urbain vous fait dire que « c’était pas un accident… » Il m’a parlé ce matin. C’est tout ce qu’il a dit… Pardon? Je sais pas, moi, il a juste dit de faire le message que c’était pas un accident, il a pas laissé de détails… Ça peut être un suicide, un meurtre. Je suis pas enquêteur. La seule chose que je peux vous confirmer, c’est que Urbain est pas mort d’un accident. Excusez-moi, j’ai une autre ligne. Je vous tiens au courant. monsieur momo tombe au sol, mort de fatigue. extrait 5 morgane s’adresse au bébé dans son ventre morgane Ma fille, tu seras forte, tu seras belle, tu sauras te défendre contre les méchants. Je t’apprendrai à naviguer dans la tempête. Je te montrerai comment te diriger sans boussole. Tu sauras t’orienter dans le désert et dans la mer. Tu sauras lire les livres, les hommes et le futur. Je partagerai avec toi le passé. Je te parlerai de tes ancêtres, je t’apprendrai l’histoire de ton pays, je t’expliquerai les couches terrestres, la position des étoiles, les climats tropicaux et les banquises du pôle. Je te parlerai aussi des petites choses. L’importance d’être bien, de prendre soin de toi, de te mettre belle, de rendre service. Tu sauras aussi inventer, être libre. Le rêve fera partie de toi. Il teintera ta perception du monde, et ce monde t’appartiendra. Comme il m’appartient. Et comme il a appartenu à ta grand-mère, à une époque. Toi, ma fille poisson, tu croiras jusqu’au bout. Tu m’entends? extrait 4 simone s’adresse à l’océan qui la menace. simone Ne me touche pas avec tes vagues. Tiens-toi loin. Tu as l’air chaude et accueillante, tu joues la belle, tu donnes du plaisir aux hommes, aux femmes. Tu te donnes. Mais moi je sais que tu as assassiné l’amour de ma vie. J’aurais pu te fuir, mais j’ai choisi de rester près de toi. De te déclarer la guerre, de te haïr, chaque jour un peu plus. Toute ma vie, tu m’as empêchée d’exister. Que des reproches, toujours. Comme si tout ce que je faisais était pas à la hauteur de tes attentes. Même dans la mort, tu m’empêches de respirer. Je voudrais t’ensevelir sous des montagnes de sel. Te rendre inoffensive. J’ai passé ma vie derrière une vitre à cause de toi. Comment pourrais-je faire mieux dans la mort? théâtrographie et coordonnées 36 ans d’existence, 5 directions artistiques andré legault (1975-1988) L’hiver show (Collectif) / L’annonce faite à Vanier (Collectif) / Faut pas s’laisse faire (Reine Lücker) / La patente (Collectif) / Mécano et corde à danser (Stefan Reisner) / La Parole et la Loi (Collectif) / 1,2,3… go !... (Collectif) / Strip (Catherine Caron, Brigitte Haentjens et Sylvie Trudel) / L’Autre jour… j’ai rêvé (Paul Doucet) / La mesure humaine (Paul Doucet) / Hé qu’mon chum est platte ! (André Boulanger et Sylvie Prégent) / Amour à vendre/s’adresser à … (Lise L. Roy et Claude Lapointe) / La Chasse-galerie (Robert Marinier) / Avec l’envie soudaine d’une nuit blanche (Michel Breton et Lise L. 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Walker) / La fuite comme un voyage (Stefan Psenak) / Un signe (Jean Marc Dalpé) / Les quatre morts de Marie (Carole Fréchette) / Le chemin des passes-dangereuses (Michel Marc Bouchard) / Les mille anonymes (Daniel Danis) / 15 secondes (François Archambault) / Quartett (Heiner Müller) / Motel Hélène (Serge Boucher) / Jean et Béatrice (Carole Fréchette) / Le désir de Gobi (Suzie Bastien) / Le problème avec moi (Larry Tremblay) / Petits crimes conjugaux (Éric-Emmanuel Schmitt) / Des fraises en janvier (Évelyne de la Chenelière) / L’autoroute (Dominick ParenteauLebeuf) / Couteau… sept façons originales de tuer quelqu’un avec (Isabelle Hubert) / Le théâtre du Grand Guignol (André Mouëzy-Éon, Eddy Ghislain et Pierre Larroque) / La Baronne et la Truie (Michael Mackenzie) / Silence en coulisses! 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Le Bout du monde (Astrid Saalbach, mise en scène d’Anne-Marie White) / De la race en Amérique (Barack Obama, mise en scène de José Pliya) / Écume (Anne-Marie White) / Laboratoire Gestes / Autopsies de biscuits chinois (Annie Cloutier, Antoine Côté Legault et Marie-Pierre Proulx, mise en scène Caroline Yergeau – coproduction avec le Théâtre Belvédère) / Taram (Marjolaine Beauchamp, mise en scène Pierre Antoine Lafon Simard) e théâtre du trillium directrice artistique et générale anne-marie white / directrice administrative élise lefebvre / responsable de la production et assistant à la direction benoit roy / responsable du développement et des communications louis-philippe roy / adresse postale 333, avenue king edward, ottawa (ontario) k1n 7m5 / téléphone 613.789.7643 / télécopieur 613.789.7641 / site web www.theatre-trillium.com / facebook www.facebook.com/theatredutrillium partenaires patrimoine canadien, conseil des arts du canada, conseil des arts de l’ontario, ville d’ottawa, la fondation trillium de l’ontario, la nouvelle scène, première chaîne de radio-canada 90,7, ledroit, voir outaouais