ÉCUME anne-marie white - Le Théâtre du Trillium

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théâtre du trillium/ottawa/
ÉCUME
anne-marie white
dossier de diffusion
compagnie
théâtre du trillium
Le Théâtre du Trillium est l’une des quatre compagnies fondatrices de La Nouvelle Scène, lieu commun de
diffusion d’une programmation théâtrale de création et de répertoire contemporain, situé à Ottawa.
Anne-Marie White dirige la compagnie depuis 2008. En dialogue avec la francophonie mondiale, le Théâtre du
Trillium met au monde des dramaturgies d’ici, influencées par l’ailleurs et des dramaturgies d’ailleurs, influencées
par l’ici.
Les mises en scène d’Anne-Marie White s’intéressent particulièrement au corps et au verbe. Influencées par la
danse et la musique, ses mises en scène portent une signature poétique, et les histoires fabuleuses sont au cœur
de son imaginaire.
LE THÉÂTRE DU TRILLIUM — C’EST 36 ANS D’EXISTENCE, 102 productions, 21 textes de création et 81 textes
du répertoire contemporain, 32 tournées provinciales et nationales, 17 reprises de nos productions, 22 lectures et
laboratoires publics, cinq accueils et nombre de prix et de distinctions.
synopsis
d’écume
Un jeune biochimiste, Émile, tombe éperdument amoureux d’une femme-poisson qui fait des prouesses d’apnée
à la piscine municipale. Deux jours plus tard, ils conçoivent un enfant. Ce dont Émile ne se doute pas, c’est qu’il
vient de rencontrer un être surnaturel et que son amour pour elle le mènera dans un voyage périlleux au bord de
la mer, dans une dimension où la vie et la mort se côtoient et où il est nécessaire de croire pour survivre. Un
spectacle où les mots, les corps et la musique vont et viennent, formant des vagues qui heurtent le récit et dont
l’impact crée, au fil du temps, l’écume.
au sujet
du spectacle
historique
Une version en chantier de 55 minutes du
spectacle Écume avait été présentée en
septembre 2007 dans le cadre du
Festival Zones Théâtrales du Centre
national des Arts (Ottawa) ainsi qu’à la
Salle Jean-Claude Germain du Théâtre
d’Aujourd’hui (Montréal). Cette version
avait alors récolté le Prix d’excellence de
la Fondation pour l’avancement du
théâtre au Canada, le Prix LeDroit/RadioCanada ainsi que le Prix d’excellence
Théâtre Action.
Une deuxième équipe de création a pris
le relais de ce « court métrage » pour en
faire un « long métrage », et ce, à partir
du mois d’août 2010. La création du
spectacle Écume a été présentée en
octobre 2010 à La Nouvelle Scène à
Ottawa, dans une production du Théâtre
du Trillium.
inspiration
Anne-Marie est née et a vécu les dixhuit premières années de sa vie sur le
bord de la mer, dans un petit village du
Nouveau-Brunswick, en Acadie. Cette
proximité avec cette force de la nature,
la forte mythologie religieuse dans
laquelle sa famille baignait et la nature
du travail de son père vendeur de
monuments funéraires sont à l’origine
de cette histoire fantastique aux
parfums d’algue de mer et de rituel
funéraire. La légèreté et l’esprit avec
laquelle des sujets sérieux comme la
mort, le rêve déchu et la peur de vivre
sont abordés viennent du fait que cette
histoire n’est nullement biographique,
mais plutôt une fabulation inspirée de
ses racines profondes. Écume est le
premier texte dramatique écrit par
Anne-Marie.
parcours artistique
anne-marie white
auteure, metteure en scène et directrice
artistique et générale
Après ses études en théâtre à l’Université d’Ottawa au début des années 1990, elle s’engage au sein d’une
compagnie de théâtre qui émerge à l’époque dans la région de la capitale nationale, le Théâtre la Catapulte. Cette
compagnie qui défend alors les créations les plus audacieuses et expérimentales de la région lui permet de faire
ses premières armes en tant que metteure en scène et comédienne, alors qu’elle collabore intimement avec
l’auteur franco-ontarien et fondateur de la compagnie, Louis Patrick Leroux sur les projets de la compagnie. Le
spectacle majeur de cette adolescence artistique est sans nul doute Le Rêve totalitaire de Dieu l’Amibe, une
fresque théâtrale construite en cinq mouvements qui dénonce avec véhémence la dictature religieuse et qui
annonce l’isolement causé par l’envahissement du monde virtuel.
À la suite de cette période effervescente d’expérimentations artistiques, Anne-Marie est admise au programme de
mise en scène de l’École nationale de théâtre du Canada à Montréal. Aux côtés des mentors Brigitte Haentjens,
Wajdi Mouawad et Marie Gignac, elle entame une réflexion sur le sens du langage scénique qui se développe peu
à peu dans son travail de mise en scène. Le travail du corps de l’acteur et le questionnement sur le sens qui s’y
dégage sont au cœur de ses préoccupations alors qu’elle met en scène Agatha de Marguerite Duras, Leçon
d’anatomie de Larry Tremblay, ainsi qu’une adaptation scénique du roman Seule la mer de l’auteur israélien Amos
Os. Une signature scénique personnelle semble se définir de plus en plus, et ce projet en est révélateur, un
langage qui se construit à la fois à partir de l’intellect et du sens, à la fois à partir de l’instinct et l’inconscient.
Peu après sa sortie de l’École nationale de théâtre, la gestionnaire en elle se révèle impatiente, et le besoin de
fonder sa propre compagnie de théâtre devient incontournable. En 2004, elle fait l’acquisition d’une propriété
entre Montréal et Ottawa, en plein cœur de la campagne franco-ontarienne, un domaine comprenant une salle de
répétition ainsi qu’une demeure pouvant accueillir des artistes en résidence. Les trois années qui suivent voient
naître ses deux fils, sa compagnie émergente le Théâtre de la Cabane Bleue et une première version scénique
d’Écume présentée à Ottawa et Montréal en septembre 2007. Cette recherche artistique étalée sur trois années,
dont le corps est au cœur du processus, ainsi que sa rencontre avec la chorégraphe montréalaise Catherine
Tardif changera à jamais sa façon d’appréhender le théâtre.
En 2008, Anne-Marie est nommée directrice artistique et générale du Théâtre du Trillium à Ottawa, un théâtre de
création qui œuvre dans la capitale nationale depuis 35 ans. À peine arrivée aux rênes de la compagnie, elle
signe, sur invitation de la directrice sortante, la mise en scène de Grincements et autres bruits de l’auteur belge
Paul Emond avec qui elle entretient des liens privilégiés depuis. L’année suivante, elle signe sa première saison en
tant que directrice artistique et défend une œuvre de l’auteure danoise Astrid Saalbach, dans la création française
du texte Le Bout du monde (Prix nordique de la dramaturgie ainsi et que Reumert). Ces deux projets permettent à
la nouvelle directrice de présenter au public d’Ottawa des dramaturgies européennes qui s’éloignent des
esthétismes habituels. Parallèlement à ces deux spectacles, Anne-Marie travaille à l’aboutissement de son
premier texte dramatique, Écume, qui est présenté au Théâtre du Trillium en octobre 2010. Il s’agit sans aucun
doute de l’œuvre la plus personnelle et aboutie du parcours artistique d’Anne-Marie White.
fiche artistique
du spectacle
texte et mise en scène anne-marie white / conseils dramaturgiques dominique lafon / direction de production et
assistance à la mise en scène benoit roy / conception de la scénographie josée bergeron-proulx / conception des
costumes, maquillages et coiffures geneviève couture / conception de l’environnement sonore olivier fairfield /
conception des éclairages guillaume houët / conception vidéo pierre antoine lafon simard / distribution joëlle
bourdon, marc-andré charette, geneviève couture, pierre antoine lafon simard / photographie de production
richard tardif
mot
de l’auteure et metteure en scène
« n’avait-il pas, ce matin-là, fait le choix de ne
plus croire en la vie? »
Un matin, alors que je marchais dans mon quartier pour me rendre au théâtre, un coup de klaxon m’a
brutalement sortie de mes pensées. Un poids lourd venait d’éviter de justesse un homme qui traversait l’avenue
King Edward. Quelques secondes plus tard, c’est un taxi qui a dû brutalement freiner pour éviter ce même
passant qui continua sa marche, sans aucune réaction, sans tourner la tête, sans accélérer le pas. Alors que nous
nous croisions, je vis, à mon grand étonnement, que, malgré son regard vide, cet homme ne semblait ni saoul, ni
drogué et qu’il n’avait aucun écouteur dans les oreilles.
Ce matin-là, j’étais, comme lui, sourde au monde, plongée dans mes pensées. Je baignais dans les mémoires
lointaines de mon enfance, d’où sont nés l’univers d’Écume et ses tendres personnages aux effluves de mer.
J’inventais Simone et son monde, Monsieur Momo, ce croque-mort improbable. J’aurais voulu être Morgane,
cette déesse de la mer qui tisse courageusement son rêve autour d’Émile, jeune amoureux fougueux pour qui
tout cet univers demeurera inaccessible.
Mais le coup de klaxon, m’a ramenée à la réalité et j’ai eu une pensée pour la mère de l’homme de l’avenue King
Edward qui, comme je l’ai déjà fait des dizaines de fois pour mes fistons inconscients, comme Simone le fait pour
prévenir Morgane, aurait crié pour avertir son fils du danger. Mais l’homme de l’avenue King Edward l’aurait-il
écoutée? N’avait-il pas, ce matin-là, fait le choix de ne plus croire en la vie?
C’est la voix de ma grand-mère acadienne qui, tel le coup de klaxon, m’a sorti de mes tristes pensées : « Crois
dans c’que tu veux, mais au moins, crois dans quèque chose ». Écume parle sans aucun doute de cette foi-là, ou
devrais-je dire de la fiction que nous nous inventons pour donner un sens à nos vies ou, plus simplement, pour
survivre.
Un jour, mes fils choisiront à leur tour la fiction à laquelle ils voudront croire : ils traverseront les rues avec
prudence parce qu’ils auront hérité de leur arrière-grand-mère et de leur mère un peu des gènes du poisson,
ceux qui donnent à mon héroïne la force de rêver et de croire.
Anne-Marie White
biographies
des artistes
joëlle bourdon
marc-andré charette
rôle de morgane
Diplômée en théâtre et en musique,
Joëlle Bourdon a reçu sa formation au
Conservatoire d’art dramatique de
Québec (2006-2009) et au Collège de
Saint-Laurent (2003-2005). À titre de
soliste et de choriste, elle a contribué à
plusieurs enregistrements de disques
avec la compagnie Les voix d’elles dont
elle a été membre pendant 12 ans. Elle a
également enseigné le chant, le théâtre et
a mis en scène plusieurs spectacles
lyriques
pour
cette
compagnie.
Parallèlement, elle a participé comme
comédienne à plusieurs projets de
publicités, de télévision et de cinéma. À
l’été 2009, elle a été de la distribution, en
même temps que d’assurer la mise en
scène collective, de la pièce Un sofa
dans le parc présenté au Vieux bureau de
poste de St-Romuald. En novembre
2010, elle faisait partie de la distribution
de Théâtre sans animaux (Studio de
création Marc-Doré/Théâtre Périscope) et
en 2011, de L’Opéra de quat’sous
(Théâtre du Trident). Tout en poursuivant
sa carrière de comédienne, Joëlle
souhaite
concrétiser
des
projets
d’écriture.
rôle de monsieur momo
Marc-André s'intéresse particulièrement
à la place du mouvement et de la voix au
théâtre. Depuis 1996, dans Le Rêve
totalitaire de dieu l'amibe de Patrick
Leroux (Théâtre la Catapulte), on a pu le
voir entre autres dans Le Projet Turandot
de Marc LeMyre (Théâtre la Catapulte),
Jacques Brel toujours vivant et La Belle
et la Bête (Compagnie Vox Théâtre),
Quartett et Le problème avec moi
(Théâtre du Trillium) ainsi que dans
Morceaux d’Amour III et IV (Théâtre
Dérives Urbaines). Il s’est aussi
démarqué sur les scènes de Québec et
de Sherbrooke en travaillant avec Gill
Champagne dans Le Désir de Gobi de
Suzie Bastien (coproduction Théâtre du
Trillium, Théâtre Blanc, Théâtre du
Double Signe). À la télévision, on a pu le
voir
dans
Histoire
Max
(TFO).
Dernièrement, il s'intéresse à l'écriture
théâtrale et a complété son premier
texte, En manchettes ce soir, dans le
cadre du programme Jets de théâtre
(CAO). Tout récemment, sa performance
a été remarquée dans le rôle de Tati
dans Et si on tuait l’ennui? de Luc
Moquin. Il reprend sa collaboration avec
Anne-Marie White après sa participation
aux pièces Grincements et autres bruits
et Le Bout du monde (Théâtre du
Trillium). Dans Écume, il redécouvre le
personnage de Momo créé en 2007
pour le compte de la Cabane Bleue.
geneviève couture
pierre antoine lafon simard
rôle de simone /
conception des costumes,
coiffures et maquillages
Diplômée en théâtre et littérature
française de l’Université d’Ottawa,
Geneviève Couture œuvre, depuis 1998,
dans le milieu théâtral, en tant que
comédienne, performeuse et designer de
costumes de scène et de mode. Elle a
signé entre autres les costumes de 15
secondes, Couteau... sept façons
originales de tuer quelqu’un avec et Le
Bout du monde (Théâtre du Trillium),
Faust : chronique de la démesure,
L’Hypocrite et Regarde-moi (Théâtre la
Catapulte). En 2008, elle recevait le prix
Découverte du RéSAFF et remportait
consécutivement le Prix du design de
l’année lors du défilé de mode Grande
Première 2009 et 2010. Elle parfait sa
technique à l’école Richard Robinson.
Comme comédienne, on a pu la voir
entre autres dans Le Projet Turandot et
L’Hôtel (Théâtre la Catapulte), L’Enfantproblème, Quartett, Les milles anonymes,
Le Signe et Les Bonnes (Théâtre du
Trillium), Leçon d’anatomie de Larry
Tremblay dans une mise en scène
d’Anne-Marie White, Violette sur la terre
(Théâtre Tandem-TNO-Théâtre en scène
[France]), L’Honnête homme/Un One
Woman Show (Poésie électrique) et
également dans le groupe 8F8M en tant
qu’humoriste. De plus, elle a contribué à
plusieurs mises en lecture pour le Théâtre
français du Centre national des Arts. Tout
dernièrement, elle recevait le prix
Interprétation
féminine
de
l’année
(L’Honnête homme/Un One Woman
Show), lors des Prix Rideau Awards III.
rôle d’émile / conception
vidéo
Diplômé de l’Université d’Ottawa en
théâtre puis du Conservatoire d’art
dramatique de Québec en interprétation,
Pierre Antoine Lafon Simard vient de
terminer une formation en mise en scène
à l’École nationale de théâtre du Canada.
En tant qu’acteur, il a pu être vu dans
Safari de Banlieue et L’Illusion comique
(Théâtre la Catapulte). On a également pu
le voir au grand écran, ainsi que dans
différents courts-métrages. Il fonde en
2007 le Théâtre du Requin Mort qui,
après un an de résidence, présente en
2008, au théâtre Premier Acte, Le deuil
profond de la nuit. Depuis, il a signé la
mise en scène de plusieurs projets dont
MTL (Journées de la culture 2009), Le
dernier pas du Marcheur (ENTC 2009),
Les Détails (Carrefour international de
théâtre de Québec) et My German
Lollipop (Summerworks Performance
Gallery 2009). Il agit également en tant
qu’artiste multimédia (son, imagerie et
vidéo) sur diverses productions dont Je
suis un chat (mise en scène Robert
Bellefeuille 2009) et Little Iliad (One Read
Theatre 2010). Il est aussi DJ, concepteur
sonore et fut l’artiste invité des soirées
Zones Théâtrales du CNA en 2009. Tout
dernièrement,
il
recevait
le
prix
Interprétation masculine de l’année
(L’Illusion comique), lors des Prix Rideau
Awards III.
josée bergeron-proulx
olivier fairfield
conception de la
scénographie
Diplômée de l’École nationale de théâtre
du Canada en 2007, Josée BergeronProulx a réalisé le décor de Zorro avec le
théâtre La Roulotte et a travaillé comme
accessoiriste et peintre scénique pour
Caravan Farm Theater en ColombieBritannique en juin 2007 et 2008. En
2008, elle a fait la conception et la
réalisation décor-costumes pour Les
Boxeuses de Les cousines Canine
présenté à La Petite Licorne. Elle a réalisé
la
conception
du
décor
pour
Construction, présenté au Théâtre du
Rideau Vert. Elle a fait la conception et la
réalisation du décor pour les Zurbains
2008-2009 avec le Théâtre Le Clou. En
mai 2009, elle a réalisé la scénographie
du Nid par Qui va là à La Petite Licorne
elle a aussi fait une co-conception décorcostumes de Vie et mort du roi boiteux
au Conservatoire d’art dramatique de
Montréal. Conceptrice du décor de
Grincements et autres bruits et Le Bout
du monde (m.e.s. Anne-Marie White)
pour le Théâtre du Trillium, elle vient de
participer à la scénographie de
l’exposition
Les
Belles-Soeurs
s’exp(l)osent (Espace création – LotoQuébec) sous la direction de René
Richard Cyr (commissaire).
conception de
l’environnement sonore
Ce multi-instrumentiste grave les sillons
de sa carrière musicale depuis une
dizaine
d’années.
Percussionniste,
batteur, claviériste, Olivier joue également
du marimba et du vibraphone, entre
autres. Il accompagne de nombreuses
formations musicales depuis ses débuts
et, dans cette veine, compte plus de 20
disques à sa discographie. Il s’est produit
sur les scènes de toutes les grandes
villes du Canada avec les groupes en
question, notamment avec Iceberg. Il
compose des trames sonores pour le
théâtre (Cie Vox Théâtre, Théâtre du
Trillium, Zucchini Grotto), la danse
contemporaine
(Sylvie
Desrosiers,
Yvonne Coutts, Le Groupe Dance Lab),
les arts visuels et la vidéo. Récemment, il
collabore avec les artistes du collectif
Sulpont.ca pour former le duo Le Lecteur
et le groupe J'envoie. Avec ceux-ci, il
présente régulièrement des spectacles
dans la région d'Ottawa-Gatineau ainsi
qu’à Montréal.
guillaume houët
conception des éclairages
Impliqué dans le milieu de la danse et du
théâtre depuis plus d'une dizaine
d'années, Guillaume Houët a varié ses
occupations, alternant technique de
scène, régie, direction technique et de
production, logistique de tournée à petite
échelle, mais se consacre surtout à la
conception d'éclairages. En effet, il s’est
joint à plusieurs équipes de création de la
région d'Ottawa-Gatineau, telles la Cie
Vox Théâtre (Cyrano Tag, Oz), le Théâtre
la Catapulte (Regarde-moi, Le Projet
Rideau), le Théâtre du Trillium (Silence en
coulisse!, La Baronne et la Truie,
Couteau...), le Théâtre de la Vieille 17 (À
la défense des moustiques albinos, Le
grand voyage de Petit Rocher, Terre
d’accueil) le GCTC (A Number, Rock n’
Roll), Caroline Barrière Danse (Un poème
pour Thérèse), le Théâtre Dérives
Urbaines, pour lequel il a créé les
éclairages des 6 éditions de Morceaux
d'amour, et enfin, le Théâtre français du
CNA, qui l'a invité à se joindre à lui en
2008 pour la création de Manifeste!
comme éclairagiste et régisseur. Il revient
du Rwanda où il a assuré la régie de
Goodness de Volcano Theatre, de
Toronto. Guillaume est lauréat de la
Conception de l’année 2009 aux Prix
Rideau pour les éclairages de L’Honnête
homme/Un One Woman Show de Marc
LeMyre, et récipiendaire d’un des 2 prix
d’excellence du Ministère de la culture de
l’Ontario remis en 2007 par la Fondation
pour
l’avancement
du
théâtre
francophone au Canada.
benoit roy
direction de production
assistance à la mise en scène
Diplômé du département de théâtre de
l’Université d’Ottawa, ainsi que du
Collège Algonquin dans le programme
Arts et Théâtre, il s’est joint à l’équipe du
Théâtre du Trillium en 2008 où il occupe
le poste de responsable de la production
et assistant à la direction. Depuis son
arrivée au Théâtre du Trillium, il a eu la
chance d’assister Anne-Marie White à la
mise en scène de Grincements et autres
bruits et Le Bout du monde. Il a signé la
mise en scène de French Town pour le
Théâtre Tremplin en mai 2009 et Peace,
Land and Bread présenté dans le cadre
du Projet Rideau pour le Théâtre la
Catapulte au Magnetic North Festival en
juin 2009 et aux Zones Théâtrales de
septembre 2009. Depuis le printemps
2010, il assure la direction artistique du
théâtre communautaire Théâtre Tremplin.
dominique lafon
conseils dramaturgiques
Dominique Lafon est professeure titulaire
aux départements de français, dont elle
assume depuis 2005 la direction, et de
théâtre de l'Université d'Ottawa. Elle a
été directrice de L'Annuaire théâtral
(2001-2006) et de la collection des
Archives des Lettres canadiennes du
Centre de Recherches en civilisation
canadienne-française
(CRCCF)
de
l'Université d'Ottawa (1998-2008). Parmi
ses publications figurent Le Théâtre
québécois 1975-1995, Montréal, Fides,
Dramaturgies québécoises des années
quatre-vingt, Montréal, Leméac (avec
Jean-Cléo Godin), Le Chiffre scénique
dans
la
dramaturgie
moliéresque,
Ottawa-Paris,
P.U.O.,
Éditions
Klincksieck. Elle travaille actuellement sur
le théâtre de Voltaire. Elle est également
conseillère
dramaturgique
depuis
plusieurs années. Elle a accompagné
Michel Marc Bouchard dans ses divers
projets d'écriture depuis Les Feluettes,
Richard J. Léger pour Faust : Chroniques
de la démesure, ainsi que de jeunes
auteurs de la relève dramaturgique,
Sarah Migneron et Luc Moquin. Elle a
dirigé en 2009 sa première pièce
professionnelle,
L’Illusion
comique
(Théâtre la Catapulte).
critiques
en bref
« Cet idéalisme quelque peu naïf assorti
d’un utopisme joyeux est un hymne à
une nouvelle forme de transcendance.
Cette œuvre résolument poétique,
examine le mystère de notre existence,
l’absence de repères et le brouillage du
temps qui ne fait qu’alimenter le secret
des corps. »
alvina ruprecht. blogue capital critic’s
circle// Le cercle des critiques de la
capitale et théâtre du blog/france, jeudi
28 octobre 2010
« Fable fantastique au propos pourtant
fort réaliste, Écume charrie des vagues
d’émotions, des peurs qui nous hantent
aux attentes et rêves que l’on porte. [...]
Marilyn Castonguay brille par sa capacité
à plonger tantôt dans l’enfance de
Morgane tantôt dans l’âge adulte de
cette femme-poisson passionnée et
affirmée, bien que blessée, aussi.
Geneviève Couture fait de Simone une
mère fragile et émouvante. [...] Par sa
démarche féline et son timbre de voix
qu’il modifie au besoin, Marc-André
Charette
(Monsieur
Momo)
évite
habilement les écueils du cliché et
parvient à présenter le véritable visage de
cet homme. [...] Quant à Pierre Antoine
Lafon Simard, il insuffle à Émile une
désarmante dose de naturel. »
valérie lessard, journal ledroit, lundi 25
octobre 2010
« C’est de la dentelle, c’est du bonbon,
ça fait sourire, ça fait pleurer, ça arrache
quelques larmes. Les quatre comédiens
sont extraordinaires, on y croit. Un
environnement sonore qu’on ne peut
pas passer sous le silence. »
danièle grenier, divines tentations,
première chaine de radio-canada
ottawa/gatineau
« Absolument magnifique, subjuguant.
On passe des larmes aux rires. On flotte
sur cette pièce. [...] Une douceur, une
musicalité qu’on propose dans cette
pièce-là. Le Théâtre du Trillium présente
un bijou, je n’ai pas d’autres mots, ce
matin. »
marjorie vallée, bernier et cie, première
chaine de radio-canada ottawa/gatineau
« Un plateau dénudé, des éléments de
décor qui trouvent leur pleine
symbolique, des éclairages d'une
finesse et d'une pureté saisissantes, un
environnement sonore à la limite du
langage, un texte simple qui voyage
entre la fable, le conte et l'allégorie, une
mise en situation où réel et imaginaire,
vie et mort, mondes visible et invisible
sont
soulevés
par
des
vents
d'épousailles »
sylvie nicolas. journal le devoir, jeudi 6
octobre 2011
« Écrite et mise en scène par AnneMarie White, Écume joue sur le
paradoxe entre la nature scientifique
d’Émile et le monde parallèle foisonnant
de
Morgane.
Dans
un
décor
minimaliste, mais inspirant, Écume
occupe toute la scène habitée en
permanence par ses personnages. Ce
qui permet, en jouant sur les éclairages,
de passer rapidement d’un personnage
à l’autre et même d’un monde à
l’autre. »
denise martin, journal de québec,
dimanche 9 octobre 2011
« Cette brochette d'acteurs bourrés de
talents performe dans une mise en scène
originale, fluide et joliment dansée et à
travers un décor épuré et efficace. »
leïka morin, blogue québec spot media,
mercredi 5 octobre 2011
« Croire ou ne pas croire, rêver ou ne pas
rêver, plonger ou rester à sec, telles sont
les questions que pose ÉCUME. La
poésie de cette belle œuvre reste dans
les têtes et dans les cœurs, et donne le
goût de se lancer dans l’eau, et dans la
vie. »
gabrielle brassard-lecours, blogue
montheatre.qc.ca, mercredi 5 octobre
2011
« Vous avez besoin d’une soirée qui
enchante? Laissez-vous plonger en
apnée dans la profondeur du texte et le
travail chorégraphique efficace des
comédiens de la pièce Écume, de la
dramaturge et metteure en scène AnneMarie White »
micheline simard, blogue espace ah!,
jeudi 6 octobre 2011
palmarès
journal voir
revue 2010 / théâtre
le top 5 théâtre de 2010
par mélanie rivet et guillaume moffet, journal voir, 23 décembre 2010
1. Écume, création d'Anne-Marie White
Une œuvre forte, aboutie au possible, sans prétention. Un récit très personnel, portant une charge universelle, qui vous
berce au rythme des marées, qui vous borde et vous aborde avec grâce par sa poésie romantique et pourtant très
urbaine. Un élixir étrange à la temporalité vaporeuse, élastique, dont chaque goutte a été absorbée avec grand
bonheur. Probablement l'œuvre d'une vie.
2. Les Justes, d'Albert Camus, mise en scène Stanislas Nordey
Au-delà de cette froideur clinicienne qui rend l'ensemble si difficile d'approche, on pénètre au cœur d'un texte au
lyrisme dense et aux couleurs saturées d'humanisme. Chapeau à Nordey, qui a su jeter une lumière singulière sur le
texte de Camus et qui, au final, a permis à celui-ci, au-delà de la justesse chirurgicale des comédiens, de la précision
quasi militaire de la mise en scène, de rayonner comme seule vedette du spectacle.
3. Ciels, création de Wajdi Mouawad
Dernier chapitre de la tétralogie Le sang des promesses du dramaturge qui, à l'époque, en était à sa première année en
tant que directeur artistique du Théâtre français du CNA. Dès les premières minutes, le spectateur se voit
complètement investi et sollicité de toutes parts, confronté à une scénographie qui le confine dans un huis clos lors
duquel le sort du monde semble se jouer sous ses yeux. Ce qui a surpris, c'est le jeu dichotomique proposé par chacun
des comédiens qui, pourtant, collait avec conformité au texte de Mouawad.
4. Thérèse et Pierrette à l'école des Saints-Anges, de Michel Tremblay, adaptation théâtrale de Serge
Denoncourt
Si le spectacle comportait son lot de maladresses lors de sa présentation initiale à la salle Odyssée, en août dernier, il
faut saluer la justesse avec laquelle Denoncourt a su adapter et rendre sur scène ce récit ancré dans les moeurs
québécoises du Québec de l'après-guerre. À propos du jeu, notre collègue Christian Saint-Pierre disait: "Ce serait
bouder son plaisir que de s'arrêter au caractère scolaire de la mise en scène." En effet. Un divertissement troublant et
efficace.
5. Moi qui me parle à moi-même dans le futur, création de Marie Brassard
Moins de deux semaines après avoir relevé avec brio le colossal défi qu'était Le fusil de chasse, la Trifluvienne Marie
Brassard présentait, sur ces mêmes planches et en exclusivité nord-américaine, un objet artistique d'une pulsation on
ne peut plus vibrante. Choisissant de laisser choir instinctivement sa proposition entre le théâtre, la poésie et le
performing art, Brassard surprend, hypnotise et envoûte avec ses récits souvent schizophréniques empreints d'une
nostalgie liée à l'enfance, qui traitent notamment de la trace que la créatrice laissera dans l'univers.
la presse
parle d’écume
écume lance la nouvelle saison du théâtre du trillium à la
nouvelle scène
une fable fantastique revisitée
par valérie lessard, journal ledroit, 25 octobre 2010
Fable fantastique au propos pourtant fort réaliste, Écume
charrie des vagues d’émotions, des peurs qui nous
hantent aux attentes et rêves que l’on porte, du besoin de
croire en ceux qu’on aime aux histoires qu’on aime aux
histoires qu’on se raconte pour, parfois, cacher sa nature
profonde.
Pour lancer la nouvelle saison du Théâtre du Trillium, la
directrice artistique de la compagnie, Anne-Marie White, a
choisi de revisiter la toute première création dont elle
signait à la fois le texte et la mise en scène. Après avoir
offert une première mouture d’Écume en 2007, lors de
Zones théâtrales, l’auteure et metteure en scène a
éprouvé le besoin d’aller au bout de ce que ses
personnages avaient à dire.
Et elle a eu pleinement raison de croire à leur histoire.
Dès qu’il « sauve » Morgane (Marylin Castonguay) de la
noyade, Émile (Pierre Antoine Lafon Simard) tombe
amoureux. Comme il l’explique à sa « coach » de vie dans
son anglais drôlement hésitant, ce scientifique éprouve
pour la première fois de sa vie l’envie de se reproduire,
d’assurer le prolongement de son ADN. Il ne sait pas
encore à quel point aimer Morgane chamboulera ses
repères, jusque-là si rationnels et cartésiens. Car Morgane
est une femme-poisson, élevée au bord de la mer par une
mère-reptile qui craignait l’eau plus que tout : Simone
(Geneviève Couture) qui est morte cinq ans plus tôt, mais
à qui sa fille tient à aller annoncer de vive voix sa
grossesse par l’entremise de Monsieur Momo (MarcAndré Charette), le croque-mort du village, capable de
communiquer avec les défunts.
« Tu as le droit de croire ou de ne pas croire », avait
d’ailleurs lancé Morgane à Émile avant de s’envoler vers
son village natal, comme un défi à perdre pied dans son
monde à elle, afin qu’il puisse embrasser totalement le
côté surnaturel de sa personnalité.
Mais pour aimer l’autre, doit-on pour autant renoncer à
ses convictions les plus profondes, à ce qu’on croit
fondamentalement?
Entourée d’une nouvelle équipe, Anne-Marie White a
revisité sa pièce et propose un conte qui tout en étant
teinté d’humour et de fantaisie, se mâtine surtout
d’émotions et de questions intrinsèquement liées à la mort
et à l’amour : celui d’un couple que tout semble séparer et
qui s’inquiète de ne pas partager les mêmes valeurs pour
éduquer sa progéniture; celui entre deux générations de
femmes qui n’ont pas su se parler : Simone, qui s’est
inventé une vie pour camoufler ses peurs et ses pertes à
sa fille, et Morgane, qui est convaincue du manque de
courage de mère.
Univers sonore enveloppant
Les quatre comédiens sont toujours sur la scène,
évoluant dans l’univers enveloppant d’Olivier Fairfield. Tels
des vagues mouvant entre présent et passé, ils tissent
petit à petit la trame de l’histoire personnelle de chaque
personnage. Ils avancent et reculent, passent de l’ombre
à la lumière et vice-versa, se heurtent et s’enlacent pour
mieux lever le voile sur qui ils sont.
Dans ce mouvement de va-et-vient, Marilyn Castonguay
brille par sa capacité à plonger tantôt dans l’enfance de
Morgane (il faut l’entendre questionner Simone sur ses
amours et ses nombreux voyages d’une petite voix flûtée
tout à fait crédible), tantôt dans l’âge adulte de cette
femme-poisson passionnée et affirmée, bien que blessée,
aussi. Geneviève Couture – qui signe également les
costumes de la pièce – fait de Simone une mère fragile et
émouvante, qui s’est toujours demandé comment sa fille
pouvait être si différente d’elle…
Seul « rescapé » de la distribution originale, Marc-André
Charette reprend du service sous les traits de Monsieur
Momo. Jouant sur les apparences, souvent trompeuses si
l’on se contente de regarder la seule enveloppe des gens,
le personnage de Momo s’avère le plus délicat à incarner
sans tomber dans la caricature. Par sa démarche féline et
son timbre de voix qu’il modifie au besoin, Marc-André
Charette évite habilement les écueils du cliché et parvient
à présenter le véritable visage de cet homme.
Quant à Pierre Antoine Lafon Simard, qui prête ses traits
au seul personnage semblant ancré dans le réel tel que le
public le connaît, il insuffle à Émile une désarmante dose
de naturel.
écume
par alvina ruprecht, blogue capital critic’s circle // le cercle
des critiques de la capitale – théâtre du blog/France,
28 octobre 2010
Les cultures des peuples qui vivent près de la mer
recèlent des figures mythiques issues des grands récits
marins. En fait, dire qu’Homère, Antonine Maillet (La
Sagouine) et Anne-Marie White se côtoient, n'est pas tout
à fait farfelu. L’auteure de ce texte, qu’elle a aussi mis en
scène, est originaire de l’Acadie, lieu où les chanteurs de
la mer transforment les récits folkloriques en poésie
visuelle et orale. Écume se situe à la confluence de
plusieurs instabilités : celle du monde liquide qui noie ses
secrets, celle des identités changeantes qui occultent des
vérités indicibles. L’œuvre devient une sorte de quête
« locale » qui se transforme en questionnement poétique
de toutes nos certitudes quant à la nature du corps et
quant aux rapports humains, minés sans arrêt par
l’inattendu, l’incertain, l’inconnu.
Au départ, Écume est une histoire d’amour entre
Morgane, une fille jeune et belle, et Émile, un beau garçon
« raisonnable » et sérieux. Les liens entre les jeunes
amoureux sont sensuels, physiques, voire magiques. Dès
la première rencontre, c’est le coup de foudre.
Toutefois, un mystère entoure cette petite femme, qui se
dit « poisson » puisqu’elle est attirée par l’eau. Elle
communique sans arrêt avec sa mère Simone, morte
depuis longtemps, mais toujours présente dans les
temporalités qui englobent l’espace scénique et nous fait
renouer avec le monde du conteur. Simone observe sa
fille, elle communique avec elle et la petite ne peut se
libérer de l’appel de la mer, car il y a tant de choses que la
mort de cette mère n’a pas résolues.
L’œuvre est structurée par plusieurs dialogues parallèles
dans le temps : Émile parle avec son psychologue pour
s’assurer un ancrage dans la vie « matérielle et réelle »
tandis que Morgane fait la navette entre le présent et le
passé à la recherche des explications sur la mort de sa
mère, l’identité de son père, sur les disparitions multiples
et les secrets de famille. Et tout se passe dans cette
temporalité brouillée entre un présent trouble et un passé
qui n’en finit pas.
Alors que les allusions s’accumulent sur l’élément liquide,
sur les poissons, sur la vie aux profondeurs de la mer, sur
les disparitions, les morts inexpliquées, le dialogue avec la
mère révèle une famille libérée de toutes les contraintes
habituelles, limites qui gèrent le monde quotidien, puisque
justement l’élément instable ouvre toutes les possibilités.
En tant que petite fille, Morgane se souvient des voyages
imaginaires au Maroc, voyages évoqués aussi par un ami
qui était toujours présent pour la mère. Par les carafes, les
bols, les morceaux de tissus et même la présence d’un
narghilé, des objets d’origine marocaine que la
scénographe distribue autour du plan d’eau au centre de
la scène, Josée Bergeron-Proulx crée un monde poétique
qui incarne le mystère absent d’un monde ailleurs que la
mère n’a jamais pu visiter.
Dans ce tourbillon de conversations avec l’invisible, Émile
est de plus en plus perplexe, mais nous, le public, nous
découvrons peu à peu, grâce à une mise en scène très
fine, les complexités d’une vie touchée par le merveilleux,
à laquelle la jeune femme ne peut plus se soustraire.
Le parterre de la scène est recouvert d’une toile d’un bleu
lumineux, à la fois surface où on se déplace, piscine où on
plonge, bord de mer où on patauge et où les
personnages se promènent, s’amusent, se roulent et
s’expriment librement. Les images scéniques créent cette
merveilleuse poésie de l’instable à tel point que j’attendais
l’arrivée de Morgane en Sirène, prête à emporter son
amant dans les flots. Mais tel ne fut pas le cas.
En effet, la mise en scène est constituée de jeux visuels
mettant en relief les explications sur la mort de la mère et
le sort réel du père, les unes plus poétiques que les
autres. Puis émerge un personnage étrange. Long, mince,
androgyne, un jeune homme enlève son manteau comme
un reptile, se débarrasse de sa peau et révèle une
présence féminine : une voyante, une confidente, celle qui
reçoit les êtres troublés, forme difficile à cerner, mais
autour de laquelle la mort de la mère se reconstitue et
s’explique. Un récit devenu quasi allégorique où ces
présences inattendues se transforment au gré des vagues
et s’évaporent comme l’écume à la surface de l’eau.
L’image révèle une nostalgie très puissante face à la
possibilité d’une nouvelle forme de vie, une vie sans
contraintes, symbolisée par la fluidité de la mer, par
l’aisance avec laquelle les peaux s’envolent, par la
manière dont les rapports secrets entre les êtres humains
et les créatures de la mer semblent s’engager. L’écume
serait le principe de transformation, la matière qui ouvre la
voie vers la possibilité d’une liberté inouïe.
Cet idéalisme quelque peu naïf assorti d’un utopisme
joyeux est un hymne à une nouvelle forme de
transcendance. Cette œuvre résolument poétique,
examine le mystère de notre existence, l’absence de
repères et le brouillage du temps qui ne fait qu’alimenter
le secret des corps.
Anne Marie White sait diriger les comédiens. Quant au
public, il faut respirer profondément, en se laissant
emporter par la beauté de la scène. Et pour le reste, on
est libre d’en penser ce qu’on veut. Je suis sûre que
l’auteure n’y ferait aucune objection.
le choix des illusions
par guillaume moffet, journal voir, 14 octobre 2010
Trois ans après la présentation initiale de la célébrée pièce
Écume, les immenses personnages d'Anne-Marie White
reprennent vie. Puisque leur histoire n'était visiblement pas
achevée, leur créatrice leur a prêté l'oreille, tout
simplement.
« Écume est née d'une histoire qui, du jour au lendemain,
m'a habitée, et ce, tout de suite après que j'eus accouché
de mon premier enfant. Ça m'est apparu de façon très
limpide », lance d'emblée la dramaturge et metteure en
scène acadienne Anne-Marie White, alors que Voir l'a
conviée à un café-sandwich dans un resto bondé du
Marché By, lui permettant ainsi de prendre une pause bien
méritée entre deux répétitions de la nouvelle version de
son premier spectacle, Écume. Sourire affable, regard
percutant et nerveux ponctué de gestes amples qui
trahissent tous à leur façon un altruisme probant : White
paraît on ne peut plus comblée par le travail que lui
procure son premier bébé théâtral. « Quand j'ai pris la
barre du Trillium en 2008, je me disais que je venais de
passer deux ans sur cette pièce et que c'était bien assez.
J'ai finalement cédé et suis retournée à Écume parce que
j'étais INCAPABLE de mettre en branle une autre création.
Peu importe ce que je faisais, je continuais éperdument à
faire parler mes personnages : j'entendais le croque-mort,
je voyais Morgane... J'avais bâillonné ces personnes »,
confie-t-elle.
Heureuses collisions
Initialement produite en 2007 par White et sa troupe du
Théâtre de la Cabane bleue de North Lancaster, dans
l'Est ontarien, Écume, première mouture, s'est vue
couronnée d'une pluie de distinctions : Prix du jury
LeDroit/Radio-Canada 2008, Prix d'excellence artistique
Théâtre Action 2008 et Prix de la Fondation pour
l'avancement du théâtre francophone au Canada 2008.
«Je comprends pourquoi Écume a été bien reçue. Oui,
elle comportait son lot de maladresses, mais elle était
avant tout sincère, personnelle et sans prétention »,
affirme White, pesant chacun de ses mots, tantôt par peur
de sonner guindée, tantôt par souci d'exactitude. Et aussi
par amour des mots, pourrait-on ajouter. « Une fois que la
décision de retravailler le spectacle a été prise, il n'y avait
que deux directions possibles : celle de monter une
version dépouillée encore plus corporelle, ou celle de
monter un spectacle comprenant encore plus de mots.
J'ai choisi la deuxième option; l'histoire me demandait
ça.»
Dès lors, White a fait appel à la conseillère dramaturgique
Dominique Lafon, qui lui a permis de revisiter la pièce et,
ainsi, de traduire en paroles les fractions d'histoire inédites
que le spectacle détenait toujours dans ses tripes. « Je
travaille beaucoup par accident. Je prends différentes
inspirations, je les colmate, les soude et, dépendamment
des résultats, qu'ils soient heureux ou non, je les scotche
à mon œuvre ou je les rejette. » Puisque l'auteure et
metteure en scène tenait mordicus à ce que ces
heureuses collisions découlent intrinsèquement des codes
et des repères utilisés précédemment, Écume, version
2010, passera de 55 minutes à tout près de deux heures.
Si le retour à la planche de travail s'est avéré ardu, il a
révélé des découvertes insoupçonnées, tant pour sa
créatrice que pour ses protagonistes.
« Cinq ans plus tard, Écume est devenue de plus en plus
un conte fantastique, chose dont je ne me doutais
aucunement au départ en 2005, ni lorsque j'ai repris le
travail sur la pièce, il y a un an. » Au moment d'évoquer
les personnages d'Écume, White lance un radieux, mais
inopiné éclat de rire. « Je suis attachée à ces p'tits
personnages-là », confie-t-elle, toujours aussi souriante.
«Ils me font rire! J'en saisis encore difficilement la
portée...» affirme la créatrice avec un regard qui laisse
supposer que, l'instant de quelques nanosecondes d'une
dimension qui échappe possiblement à chacun des
clients du resto dans lequel nous nous trouvons, elle et
l'un de ses individus fictifs tant aimés se sont échangé
une blague, un sourire ou un clin d'œil.
Les fictions vitales
À la piscine municipale, Émile (Pierre Antoine Lafon
Simard), jeune biochimiste, fait la rencontre de Morgane
(Marilyn Castonguay), femme-poisson aux ancrages
résolument abstraits, peut-être surnaturels. Coup de
foudre réciproque. En peu de temps, Morgane tombe
enceinte. Ensemble, ils entreprennent un voyage
initiatique qui les mènera sur la pierre tombale de Simone,
la mère de Morgane (Geneviève Couture). Émile, qui a
toujours vu sa vie à travers sa foi clinicienne de
scientifique, devra alors faire la paix avec un côté de la vie
qui ne l'avait auparavant jamais interpellé : l'improbable,
l'insaisissable. « En fait, Écume traite du fait que nous
sommes tous responsables de ce que nous choisissons
de croire. À quoi veux-tu adhérer dans la vie? Je souligne,
par le fait même, l'importance de la fiction dans la vie. À
quel point, parfois, on n'a pas le choix de se faire des
accroires. La politique est de la fiction, comme l'économie
l'est. Tout ça est abstrait. »
Et quelle est la fiction vitale d'Anne-Marie White? Une
longue réflexion suivra cette question. Puis : « J'ai comme
l'impression
que
quotidiennement,
je
réponds
intérieurement à un questionnement, je fais un choix par
rapport à ce que je choisis de croire. Je ne sais pas...
Écoute, je pourrais probablement mieux répondre à cette
question le soir de la première! »
entre flancs de la vie et du rêve
un dilemme unique
par sylvie nicolas, journal le devoir, 6 octobre 2011
par denise martel, journal de québec, 9 octobre 2011
Écume, écrite et mise en scène par Anne-Marie White,
aurait pu voguer doucement sur les eaux calmes et
sereines du joli conte pour tous et ne faire que cela:
bercer son public. Ce qui fait que l'univers prend son
ampleur, que le propos se soulève, qu'humour et détresse
cohabitent sans heurt et que le jeu des comédiens ravit
est dû à cette ingénieuse idée qu'a eue White de créer un
personnage de croque-mort qui procède à la fois de
l'archétype du mort-vivant, du ténébreux mais résolument
moderne gothique, du transgenre (porteur de la femmeen-lui) et du médium de service. C'est non seulement
dans ce personnage, pourtant secondaire, que réside la
clé de la proposition dramaturgique, mais c'est grâce à
cette déroutante incarnation que l'ensemble prend forme.
Entre science et poésie, songe et réalité, drame et candeur, l’amour
provoque un dilemme hors du commun dans Écume, un conte
fantastique qui entraîne le public dans une aventure imprévisible.
Croire ou ne pas croire, à chacun de faire son choix.
L'interprétation que fait Marc-André Charrette de cet
inestimable Monsieur Momo mérite mention, car il aurait
suffi de peu pour que ce personnage-fauve issu de la forêt
des contes, d'une case sombre de bande dessinée de
série noire, de la marginalité sociale et des frontières du
visible et de l'invisible sombre dans la caricature. Au
contraire, la finesse du jeu de Charette, son effacement
autant que sa présence en scène viennent ponctuer et
mettre en valeur toutes les autres présences.
Et il s'agit bien de présences dans cette pièce, qu'il
s'agisse de celle de Simone (la mère morte) à laquelle
Geneviève Couture prête voix et vie, sensibilité et
intelligence. Ou de Morgane, cette jeune femme-poisson
qu'incarne Joëlle Bourdon avec une sincère naïveté et une
capacité de rendre l'enfance sans infantiliser son jeu, ou
de Pierre Antoine Lafon Simard dont l'interprétation exige
l'équilibre entre l'esprit scientifique et rationnel, l'humour
de situation et le battement irrégulier du coeur dérouté. La
notion de présence, dans Écume, s'étend à toute la
production: à son esthétisme scénographique, aux
costumes, à la gestuelle des comédiens et à leur rapport
aux objets, à la mise en place autant qu'à la direction.
Un plateau dénudé, des éléments de décor qui trouvent
leur pleine symbolique, des éclairages d'une finesse et
d'une pureté saisissantes, un environnement sonore à la
limite du langage, un texte simple qui voyage entre la
fable, le conte et l'allégorie, une mise en situation où réel
et imaginaire, vie et mort, mondes visible et invisible sont
soulevés par des vents d'épousailles
Un choix particulièrement difficile pour Émile (Pierre Antoine Lafon
Simard), un jeune biochimiste qui, malgré tous ses efforts pour
mettre son esprit scientifique de côté, a bien de la difficulté à
s’abandonner ou plutôt à adhérer au monde étrange de Morgane
(Joëlle Bourdon), la femme qu’il aime, sans savoir qu’il s’agit d’un
être surnaturel.
Dès la première rencontre, c’est le coup de foudre. Même s’il l’a
sauvée de ce qui semblait être une noyade, Émile est fasciné par ses
prouesses aquatiques autant que par son charme et son assurance.
Comme si elle sentait les choses instantanément. Dès leur première
relation, elle lui annonce qu’elle est enceinte avec une telle
conviction, qu’il se réjouit à l’idée d’être papa.
Les choses se compliquent un peu à force de côtoyer Monsieur
Momo (Marc-André Charette), un étrange croque-mort qui a
pratiquement l’air d’un mort-vivant et surtout, quand Morgane insiste
pour annoncer la bonne nouvelle en personne à sa mère (Geneviève
Couture)... décédée depuis cinq ans! À noter que cette dernière
signe également la conception des costumes, maquillages et
coiffures.
Écrite et mise en scène par Anne-Marie White, Écume joue sur le
paradoxe entre la nature scientifique d’Émile et le monde parallèle
foisonnant de Morgane. Dans un décor minimaliste mais inspirant,
Écume occupe toute la scène habitée en permanence par ses
personnages. Ce qui permet, en jouant sur les éclairages, de passer
rapidement d’un personnage à l’autre et même d’un monde à l’autre.
L’idée de faire suivre des cours d’anglais à Émile apparaît aussi
comme une belle trouvaille. Les spectateurs retombent les pieds sur
terre de façon fort amusante. La mise en scène est vive et rythmée.
L’interprétation des quatre comédiens est juste et particulièrement
colorée dans le cas de Joëlle Bourdon et Pierre Antoine Lafon
Simard. Écume est présentée au Théâtre Périscope jusqu’au 15
octobre.
Écume, écrite et mise en scène par Anne-Marie White, aurait pu
voguer doucement sur les eaux calmes et sereines du joli conte pour
tous et ne faire que cela: bercer son public. Ce qui fait que l'univers
prend son ampleur, que le propos se soulève, qu'humour et détresse
cohabitent sans heurt et que le jeu des comédiens ravit est dû à
cette ingénieuse idée qu'a eue White de créer un personnage de
croque-mort qui procède à la fois de l'archétype du mort-vivant, du
ténébreux mais résolument moderne gothique, du transgenre
(porteur de la femme-en-lui) et du médium de service. C'est non
seulement dans ce personnage, pourtant secondaire, que réside la
clé de la proposition dramaturgique, mais c'est grâce à cette
déroutante incarnation que l'ensemble prend forme.
fiche technique
du spectacle
équipe de tournée /
machiniste/sonorisateur
4
comédiens
(2F,
2H),
1
musicien,
1
régisseur/éclairagiste,
1
durée / maximum 1 h 20, sans entracte.
la scène / dimensions minimales de l’aire de jeu nécessaire : la scène doit avoir un minimum de
quarante (40) pieds de largeur (environ 12,2 mètres) et vingt-quatre (24) pieds de profondeur (environ
7,3 mètres) et un dégagement minimal en hauteur de dix-neuf (19) pieds (environ 5,8 mètres).
habillage et coulisses / entrées et sorties des coulisses, de jardin et cour, vers l’arrière du décor.
Quatre (4) plans de pendrillons et un rideau de fond plat en velours noir de la largeur de la scène. Un
système de communication clearcom ou équivalent en coulisses et en régie.
projections / le producteur s’engage à fournir les équipements nécessaires.
équipements d’éclairages / le diffuseur s’engage à fournir les équipements d’éclairage.
n.b. / la quantité et la disposition de l’éclairage peuvent être adaptés selon le lieu ou l’événement.
gradateurs et contrôles / console ETC Expression 48/96 (ou équivalent) 80 gradateurs de 1,2 kW, et
3 de 2,4kw, total de 83 en excluant le contrôle des lumières de salle.
décor / le décor consiste en un tapis de danse gris de 21 pieds par 21 pieds (6,5 m), bordé à l’arrière
et sur les côtés d’une installation d’accessoires disposée sur un tapis translucide de 8 pieds de largeur
(2,5 m) et 4 pieds à l’arrière (1,2 m).
n.b. / le temps de montage prends entre deux (2) et trois (3) heures pour le décor et trois (3) à quatre
(4) heures pour l’éclairage – si un pré-accrochage est fait au préalable – et le temps de démontage est
de quatre (4) heures pour le décor et l’éclairage.
équipements de son / le diffuseur s’engage à fournir les équipements de son.
personnel / le diffuseur devra fournir à ses frais :
pendant le montage et démontage du décor et des éclairages, le personnel suivant : un (1) directeur
technique et un minimum de quatre (4) techniciens
pendant le spectacle, le personnel suivant : un (1) directeur technique
loges / le diffuseur s’engage à fournir deux loges assez grandes et bien chauffées ou climatisées,
selon la saison, pouvant accueillir au total quatre (4) personnes.
extraits
du texte
extrait 1
simone
Edouardo…
simone est sur scène. le texte suivant apparaît en
projection, en fond de scène.
morgane
Tes yeux... Tes cheveux… Ta voix…
Simone
Un reptile en voie de disparition
Séchait ses écailles
émile
Pourtant, je suis nouveau dans le quartier.
un téléphone sonne. monsieur momo entre.
morgane
J’arrive pas à te placer… C’est pas grave.
À l’autre bout du monde
Un croque-mort ne désirait qu’une chose
Dormir
monsieur momo s’écrase au sol. une jeune femme entre.
À mille lieues de là
Une femme-poisson
Cherchait à se reproduire
Ce jour-là
Comme tous les autres jours de sa vie
La femme poisson se baigne
regards. temps.
émile
Est-ce que je peux apporter quelque chose? Ta serviette?
morgane
C’est gentil. J’ai tout ce qui faut de l’autre côté.
émile
Ça va aller?
morgane
J’ai eu une petite faiblesse, c’est rien.
la femme-poisson éprouve de la difficulté à respirer.
émile aide morgane qui se lève.
Mais pourquoi ce jour-là
Contrairement à tous les autres jours
La femme-poisson
Se met-elle à avaler de l’eau?
émile
Personne a réagi, même pas le sauveteur, ça prend juste
trente secondes, une noyade! Une chance que j’ai
sauté…
émile entre en courant.
Pour qu’un bel inconnu
Qui semble porter en lui les secrets du monde…
morgane
Faut pas lui en vouloir, j’ai pas l’habitude d’avoir des
problèmes dans l’eau. Je sais pas ce qui s’est passé,
c’est la première fois que ça m’arrive…
l’homme saute à l’eau et en sort la femme-poisson.
ils sont tous les deux à bout de souffle.
émile
Ça prend juste une fois…
émile
Es-tu correct?
temps. sourires.
morgane
Salut.
émile
Ça va?
morgane
Est-ce qu’on se connaît?
émile
Peut-être…
morgane
Tu ressembles à…
morgane
Je te remercie d’avoir réagi si vite.
émile
Je t’aurais pas laissé là. T’es trop jeune pour mourir.
sourires. temps.
morgane
Une chance que t’es un bon nageur.
émile
Ah, je m’arrange pour flotter, je me débrouille, disons. Je
nage mieux dans la mer.

morgane
En effet, ça flotte mieux dans l’eau salée.
émile
C’est à cause du principe d’Archimède…
sourires. temps.
morgane
J’ai vécu toute mon enfance sur le bord de la mer. Je sais
de quoi tu parles.
émile
Il me semblait aussi…
morgane
Que quoi?
émile
Je t’imagine bien sur le bord de la côte, les cheveux dans
le vent… Ça doit bien t’aller.
sourires. temps.
morgane
T’es certain qu’on s’est pas croisé ici?
émile
Si je t’avais déjà vu, je m’en souviendrais tu peux en être
certaine.
sourires. temps .
morgane
J’ai perdu une nageoire tout à l’heure. Je te laisse mon
numéro de téléphone. Si jamais tu la retrouves, tu
m’appelles?
extrait 2
simone, à morgane
Morgane, la tempête se lève!
morgane s’adresse à l’œuf fécondé en elle.
morgane
La tempête se lève, la paroi est glissante. Bats-toi,
persiste, ne te décourage pas. Ce sera pas facile, mais
une fois accrochée, je te promets que tout ira bien. Je
m’occuperai de tout. Je te donne pas le droit
d’abandonner. Ça prend du courage pour mériter la vie.
Lutte, nage, grimpe jusqu’à la paroi de ta mère poisson et
accroche-toi. Si tu glisses, remonte! Lentement, remonte
lentement. Tu y arriveras, c’est dans tes gênes. Les ADN
de tes parents sont parfaitement compatibles. Lâche-pas
mon petit caviar. J’ai trop besoin de toi.
simone s’approche de morgane et touche son ventre.
morgane
Émile, je suis enceinte. C’est confirmé.
simone
Je vais être grand-mère!
morgane
J’ai envie de crier.
émile
Il faut jamais garder les émotions à l’intérieur, c’est
scientifiquement prouvé.
morgane saute dans les bras d’émile.
simone
Laisse-toi bercer dans le ventre de ta mère ma petite fille,
celle que j’attendais, comme celle que j’ai porté dans mon
ventre pendant neuf mois. Profites-en bien. Il fait souvent
froid à l’extérieur, je m’en souviens et il y a beaucoup de
vent. Souvenir. Il y avait beaucoup de vent. Je suis restée
cachée derrière un buisson pendant des jours, à observer
l’étranger. À chaque fois qu’il nageait au loin, mon cœur
arrêtait de battre, jusqu’à ce qu’il revienne. Il avait la barbe
bien faite, le regard profond. Un étranger mystérieusement
attirant qui était arrivé un jour au village, arrivé de nulle
part. Il semblait porter en lui les secrets du monde. Ce
soir-là, la mer était plus menaçante que jamais, verdâtre,
avec de l’écume au bord des vagues. J’ai pris mon
courage à deux mains, et je suis sortie de derrière les
hautes herbes qui bordent la plage. Un soleil blanc se
couchait sur la mer. Le bel étranger a fait la même chose
sur moi. Le matin, quand je me suis réveillée... J‘ai vu son
corps inerte rejeté par la mer… Un peu plus loin sur la
rive. Il s’appelait Édouard. J’avais 21 ans.
extrait 3
monsieur Momo répond a téléphone.
monsieur momo, avec une voix de femme
Que la paix soit avec vous? pause. Un instant je vous prie.
il change l’appareil téléphonique d’une oreille à l’autre.
Que la paix soit avec vous? Oui Madame Comeau. Non.
Qui? Oui votre défunt mari. Pas encore de nouvelle…
Écoutez, ça peut prendre des années, prenez votre mal
en patience… Inquiétez-vous pas, vous avez pris le forfait
complet… Ça comprend les messages de toute
provenance, à toute heure du jour… Sœur, tante,
amant… J’ai pas dit que vous aviez un amant, Madame
Comeau. Je dis que peu importe qui communique avec
moi, je vous livre le message en 24h. C’est garanti. Qui?
Urbain… Votre cousin Urbain… Attendez, ça me dit de
quoi… Momo fouille dans un petit carnet pour trouver
l’information. Ah oui, ici. Madame Comeau, Urbain vous
fait dire que « c’était pas un accident… » Il m’a parlé ce
matin. C’est tout ce qu’il a dit… Pardon? Je sais pas, moi,
il a juste dit de faire le message que c’était pas un
accident, il a pas laissé de détails… Ça peut être un
suicide, un meurtre. Je suis pas enquêteur. La seule
chose que je peux vous confirmer, c’est que Urbain est
pas mort d’un accident. Excusez-moi, j’ai une autre ligne.
Je vous tiens au courant.
monsieur momo tombe au sol, mort de fatigue.
extrait 5
morgane s’adresse au bébé dans son ventre
morgane
Ma fille, tu seras forte, tu seras belle, tu sauras te défendre
contre les méchants. Je t’apprendrai à naviguer dans la
tempête. Je te montrerai comment te diriger sans
boussole. Tu sauras t’orienter dans le désert et dans la
mer. Tu sauras lire les livres, les hommes et le futur. Je
partagerai avec toi le passé. Je te parlerai de tes ancêtres,
je t’apprendrai l’histoire de ton pays, je t’expliquerai les
couches terrestres, la position des étoiles, les climats
tropicaux et les banquises du pôle. Je te parlerai aussi des
petites choses. L’importance d’être bien, de prendre soin
de toi, de te mettre belle, de rendre service. Tu sauras
aussi inventer, être libre. Le rêve fera partie de toi. Il
teintera ta perception du monde, et ce monde
t’appartiendra. Comme il m’appartient. Et comme il a
appartenu à ta grand-mère, à une époque. Toi, ma fille
poisson, tu croiras jusqu’au bout. Tu m’entends?
extrait 4
simone s’adresse à l’océan qui la menace.
simone
Ne me touche pas avec tes vagues. Tiens-toi loin. Tu as
l’air chaude et accueillante, tu joues la belle, tu donnes du
plaisir aux hommes, aux femmes. Tu te donnes. Mais moi
je sais que tu as assassiné l’amour de ma vie. J’aurais pu
te fuir, mais j’ai choisi de rester près de toi. De te déclarer
la guerre, de te haïr, chaque jour un peu plus. Toute ma
vie, tu m’as empêchée d’exister. Que des reproches,
toujours. Comme si tout ce que je faisais était pas à la
hauteur de tes attentes. Même dans la mort, tu
m’empêches de respirer. Je voudrais t’ensevelir sous des
montagnes de sel. Te rendre inoffensive. J’ai passé ma vie
derrière une vitre à cause de toi. Comment pourrais-je
faire mieux dans la mort?
théâtrographie
et coordonnées
36 ans d’existence, 5 directions artistiques
andré legault (1975-1988) L’hiver show (Collectif) / L’annonce faite à Vanier (Collectif) / Faut pas s’laisse faire (Reine Lücker) /
La patente (Collectif) / Mécano et corde à danser (Stefan Reisner) / La Parole et la Loi (Collectif) / 1,2,3… go !... (Collectif) /
Strip (Catherine Caron, Brigitte Haentjens et Sylvie Trudel) / L’Autre jour… j’ai rêvé (Paul Doucet) / La mesure humaine (Paul
Doucet) / Hé qu’mon chum est platte ! (André Boulanger et Sylvie Prégent) / Amour à vendre/s’adresser à … (Lise L. Roy et
Claude Lapointe) / La Chasse-galerie (Robert Marinier) / Avec l’envie soudaine d’une nuit blanche (Michel Breton et Lise L.
Roy) / Guerre au 3 étage (Pavel Kohout) / Jeu d’enfants (John Lazarus) / Diableries (Collectif) / Pierre et Margaret (Linda
Griffiths et Paul Thompson) / Mort accidentelle d’un anarchiste (Dario Fo) / Jeanne (Daniel Chartrand) / Jonathan 99-47
(Maynard Collins et Georges Lozano) / Les déserteurs (Marie-Renée Charest et Clément Cazelais) / Les tout-croches (David
Freeman) / Misterio Bluff (Dario Fo) / Le théâtre du film noir (George F. Walker) / Bienvenue aux dames, ladies welcome (JeanRaymond Marcoux) / C’t’à ton tour Laura Cadieux (Michel Tremblay) / In extremis (William Mastrosimone) / La visite, ou
Surtout sentez-vous pas obligés de venir ! (Michel Marc Bouchard) / Crac (Tom Topor) / Chapiro (Jean Pelletier) / Portrait de la
vie quotidienne (Franz Xaver Kroetz) michel marc bouchard (1988-1990) Cyrano de Bergerac dans un parc (Michel Marc
Bouchard) / Le futur antérieur (André Jean) / Qui a peur de Virginia Woolf (Edward Albee) / Soirée bénéfice pour ceux qui ne
seront pas là en l’an 2000 (Michel Marc Bouchard) claire faubert (1990-1998) Mademoiselle Marguerite (Roberto Athayde) /
Des étoiles dans le ciel du matin (Alexandre Galine) / Les Chaises (Eugène Ionesco) / Albertine en cinq temps (Michel
Tremblay) / Zone (Marcel Dubé) / La cité interdite (Dominic Champagne) / Tu faisais comme un appel (Marthe Turgeon) /
Marcel poursuivi par les chiens (Michel Tremblay) / La grande nébuleuse d’Orion (Lanford Wilson) / Chassés-croisés (Collectif) /
Eddy (Jean Marc Dalpé) / 6 heures au plus tard (Marc Perrier) / Le printemps de monsieur Deslauriers (René-Daniel Dubois) /
En circuit fermé (Michel Tremblay) sylvie dufour (1998-2008) À la recherche des signes d’intelligence dans l’univers (Jane
Wagner) / Les champs de boue (Stefan Psenak) / Traces d’étoiles (Cindy Lou Johnson) / Les Bonnes (Jean Genet) / Poe
(Douglas Bankson) / L’enfant-problème (George F. Walker) / La fuite comme un voyage (Stefan Psenak) / Un signe (Jean Marc
Dalpé) / Les quatre morts de Marie (Carole Fréchette) / Le chemin des passes-dangereuses (Michel Marc Bouchard) / Les
mille anonymes (Daniel Danis) / 15 secondes (François Archambault) / Quartett (Heiner Müller) / Motel Hélène (Serge Boucher)
/ Jean et Béatrice (Carole Fréchette) / Le désir de Gobi (Suzie Bastien) / Le problème avec moi (Larry Tremblay) / Petits crimes
conjugaux (Éric-Emmanuel Schmitt) / Des fraises en janvier (Évelyne de la Chenelière) / L’autoroute (Dominick ParenteauLebeuf) / Couteau… sept façons originales de tuer quelqu’un avec (Isabelle Hubert) / Le théâtre du Grand Guignol (André
Mouëzy-Éon, Eddy Ghislain et Pierre Larroque) / La Baronne et la Truie (Michael Mackenzie) / Silence en coulisses! (Michael
Frayn) / John (Wajdi Mouawad) / Les Monologues du vagin (Eve Ensler) / Duel (Michel Ouellette) / Grincements et autres bruits
(Paul Emond, mise en scène d’Anne-Marie White) / Nacre C (Dominick Parenteau-Lebeuf) anne-marie white (2008-...) Le
Bout du monde (Astrid Saalbach, mise en scène d’Anne-Marie White) / De la race en Amérique (Barack Obama, mise en
scène de José Pliya) / Écume (Anne-Marie White) / Laboratoire Gestes / Autopsies de biscuits chinois (Annie Cloutier, Antoine
Côté Legault et Marie-Pierre Proulx, mise en scène Caroline Yergeau – coproduction avec le Théâtre Belvédère) / Taram
(Marjolaine Beauchamp, mise en scène Pierre Antoine Lafon Simard)
e
théâtre du trillium
directrice artistique et générale anne-marie white / directrice administrative élise lefebvre /
responsable de la production et assistant à la direction benoit roy / responsable du développement et
des communications louis-philippe roy / adresse postale 333, avenue king edward, ottawa (ontario)
k1n 7m5 / téléphone 613.789.7643 / télécopieur 613.789.7641 / site web www.theatre-trillium.com /
facebook www.facebook.com/theatredutrillium
partenaires patrimoine canadien, conseil des arts du canada, conseil des arts de l’ontario, ville
d’ottawa, la fondation trillium de l’ontario, la nouvelle scène, première chaîne de radio-canada 90,7,
ledroit, voir outaouais
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