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PREMIÈRE PARTIE : L’ESPACE NORD-AMÉRICAIN
CHAPITRE 1 : PRÉSENTATION GÉNÉRALE
LE SYSTÈME-MONDE : DES ESPACES INTERDÉPENDANTS
I-QU’EST-CE QUE LE SYSTÈME-MONDE
Selon le géographe J. Rosnay, «Un système est un ensemble d’éléments interdépendants, c’est-à-
dire liés entre eux par des relations telles que si l’une est modifiée, les autres le sont aussi et par
conséquent tout l’ensemble est transformé ».
La mise en place du système-monde couvre les 3 derniers siècles. En effet, le désenclavement des
Européens au XVIIème siècle met en relation toutes les parties du monde. Les premières économies
monde apparaissent et la découverte suivie de l’appropriation de toutes les terres par l’impérialisme
marque le début du fonctionnement du système monde. Les guerres de début du XXème siècle
accélèrent ce processus. Toutes les régions de la Terre sont en interaction. L’actuel système-monde
débute dans les années 1970. Il se construit grâce à la diffusion du capitalisme libéral qui s’impose à
la faveur de la décolonisation et de la chute du communisme.
Le monde actuel est un système dont les éléments sont les États (240 États et Territoires dans le
monde), les firmes multinationales, les aires de marché, les aires culturelles. Ces éléments sont en
interaction.
Le système monde est en recomposition. En effet, les équilibres antérieurs ont été bouleversés par la
mondialisation(ou globalisation) et l’implosion du bloc de l’URSS en 1991. La mondialisation est
le processus par lequel se constitue un marché mondial et qui met en relation des espaces
interdépendants. Ce sont les échanges multiformes qui sont à la base de cette interdépendance
Dans ce monde en relation apparaît une hiérarchie selon les dynamismes. On distingue ainsi le
centre et les périphéries.
Le centre est formé par des pôles de décision recouvrant des espaces très localisés. Il comprend
l’Amérique du Nord, l’Europe occidentale, le Japon. Ces trois pôles constituent la Triade. Ils
détiennent 75% du PNB mondial pour seulement 15% du peuplement de la planète. Leurs économies
puissantes leur permettent de donner des ordres, de contrôler les flux, les marchés et les productions.
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Dans ces régions, le pouvoir de décision est concentré dans quelques métropoles. Aucune partie du
monde n’échappe à leurs décisions.
Les périphéries sont les régions en situation de dépendance dominées par le centre. Selon le niveau
de développement on les départage en 2 groupes :
- Les périphéries intégrées sont les régions qui profitent du dynamisme du centre pour se
développer. Elles ont une croissance économique soutenue. Le travail industriel qu'elles
fournissent au centre y permet une élévation du niveau de vie. C’est notamment le cas des
NPI (nouveaux pays industriels).
- Les périphéries dominées ou exclues sont formées par les pays en développement. Ce sont
essentiellement des fournisseurs de matières premières. Ces espaces sont des angles morts du
développement.
II- LES ACTEURS DE LA MONDIALISATION
1- LES FIRMES MULTINATIONALES (FMN) OU TRANSNATIONALES
(FTN)
Leur stratégie est établie à l'échelle mondiale. Ils dirigent des filiales installées dans toute la planète.
Ils choisissent leurs localisations en fonction de plusieurs critères : la proximité de la demande,
l’offre de ressources ou de main-d’œuvre. Les firmes multinationales sont présentes sur les
principaux marchés à travers de nombreux investissements directs à l’étranger (IDE)
1
. Elles
organisent la division internationale du travail (DIT), c'est-à-dire, la spécialisation des pays dans un
type d'activité selon les avantages qu’ils leur offrent.
2-LES ÉTATS
La mondialisation est née de la volonté des états capitalistes les plus puissants qui ont dérégulé et
ouvert leurs économies. Ils sont à la tête de solides organisations de libre-échange.
1
IDE: ce sont les investissement d'une FMN qui crée une filiale ou achète une entreprise dans un autre pays que le
sien.
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D’une manière générale, les États sont au coeur de la mondialisation. Ils aident les entreprises
nationales à acquérir des marchés extérieurs, rendent leur territoire attractif pour les multinationales.
Ils peuvent aussi créé des zones franches, améliorer les infrastructures d'accueil, prendre des
mesures protectionnistes pour défendre leurs intérêts.
3-LES ORGANISATIONS INTERNATIONALES
Elles sont au service de la mondialisation. Elles cherchent à organiser la mondialisation. Exemples :
la Banque mondiale, le FMI qui octroient des prêts aux pays pauvres et se donnent en retour un
droit de regard sur leur politique économique ; l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qui
établit les règles du commerce international ; le G8 organisation des pays riches ils coordonnent
leurs politiques.
4-LES MÉDIAS
Les grands médias mondiaux diffusent rapidement l’information en s’appuyant sur les réseaux
planétaires des agences de presse.
Avec le développement des télécommunications le monde est devenu un village ; la moitié de la
population mondiale disposent d’un téléphone mobile, Internet se répand partout. Il reste dominé
part la Triade.
III- LES FLUX DU SYSTÈME-MONDE
Le système monde est animé par d’importants flux d’échanges.
1-LES MIGRATIONS INTERNATIONALES
Elles sont liées aux contrastes de développement. Les flux sont importants du Sud au Nord. Elles
sont intensifiées par les progrès technologiques qui rétrécissent les distances. Cependant certains
États du tires-monde attirent des migrants originaires des pays voisins plus pauvres ; c’est le cas du
Venezuela, des pays pétroliers du Proche-Orient. Les trois ensembles régionaux qui polarisent les
migrations sont l’Amérique du Nord, l’Union Européenne et le Golfe arabo-persique.
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2-LES FLUX ÉCONOMIQUES
Ils concernent la circulation des biens, des services et des capitaux.
Depuis les années 1950, le commerce mondial augmente 2 fois plus vite que la production
économique. Cette croissance est favorisée par l’unification du marché (notamment les accords de
l’OMC), l’intégration des économies des grandes puissances et la division internationale du travail.
Les produits manufacturés constituent 70% des échanges, consolidant ainsi la domination des pays
industrialisés. La géographie des échanges reflète les inégalités du monde.
Les services représentent 1/5 de la valeur commerciale du monde, mais leur commerce s’accroît
plus vite que celui des marchandises. Les pays du Nord dominent également les échanges de
services.
Depuis les années 1970, on assiste à la mise en place d’un marché unifié mondial des capitaux en
liaison avec le développement des IDE. Les institutions financières font un renforcement de leur
rôle ; il s’agit des banques, des bourses, des assurances… Les places financières du monde sont
interconnectées grâce aux réseaux de communication et au fonctionnement continu par le jeu des
décalages horaires. La triade contrôle 85% de la capitalisation boursière du monde. Il existe
cependant des centres boursiers secondaires dans le sud.
En plus de ces échanges formels, l’économie souterraine propose une autre forme de mondialisation.
Profitant des nouvelles possibilités de transport et de communication, les marchés de trafics illicites
s’accroissent : flux de drogues ou de contrefaçon du Sud vers le Nord, armes du Nord vers le Sud.
3-L'ÉMERGENCE D’UNE CULTURE MONDIALE
On assiste à une explosion des télécommunications par la généralisation du téléphone et l’Internet.
Malgré la fracture numérique (inégalité d’accès aux TIC entre le Nord et le Sud), les pays pauvres
parviennent à se connecter avec les différentes parties du monde. Mais la grande majorité des
internautes est au Nord, notamment aux États-Unis.
Il existe des réseaux planétaires d’agences d’information qui servent d’appui aux médias qui
peuvent instantanément diffuser les grands événements.
Les États-Unis exercent une hégémonie culturelle. Le Japon véhicule aussi une culture mondiale par
ses dessins animés et des jeux vidéo.
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IV- LES CONSÉQUENCES SPATIALES DE LA MONDIALISATION
L’espace mondial est inégal. L’inégalité est liée aux potentiels différents, aux échanges, aux flux qui
parcourent l’espace mondial. Ces flux sont commandés par la circulation des capitaux et de
l’information, qui sont des flux invisibles appelés influx. Les interactions spatiales sont
commandées par le quadrillage des réseaux (systèmes de routes, voies ferrées, voies d’eau,
télécommunication) qui parcourent les territoires.
La mondialisation a pour conséquence la constitution de réseaux qui lient entre eux les pays et les
territoires : réseaux de travailleurs, de l’activité des multinationales, des agences d’information…
Ces réseaux fonctionnent grâce aux moyens de communication et de transport modernes eux-
mêmes organisés en réseaux. Au centre des réseaux se trouvent les villes-monde, qui ont des
fonctions leurs donnant une influence mondiale. Exemple : New-York, Tokyo etc.
Les espaces éloignés des réseaux mondiaux sont marginalisés car ne profitant pas des dynamiques
de la mondialisation.
La mondialisation dans ses formes actuelles ne fait pas l’unanimité. Un autre courant de pensée est
favorable à une autre mondialisation fondée sur le respect des droits fondamentaux et la justice
sociale. C’est l’altermondialisme qui mobilise des ONG, des associations, des syndicats, des partis
politiques et même des États comme le Brésil ou le Venezuela. Ils luttent pour l’annulation de la
dette des pays pauvres et l’augmentation de l’aide publique au développement (APD).
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