DOSSIER D’ACCOMPAGNEMENT POUR LES ENSEIGNANTS, EDUCATEURS OU ANIMATEURS INFORMATIONS ET PROPOSITIONS A MODULER OU COMPLETER SELON LES BESOINS, AVANT OU APRES LE SPECTACLE « EDGAR PAILLETTES » : TROIS APPROCHES COMPLEMENTAIRES La pièce (éditions Lansman), née de la rencontre en février 2013 entre Simon Boulerice et le « vrai Edgar », un enfant d’un atelier de la Manivelle. En mai, Simon nous envoie la pièce. Le texte est édité en novembre aux Editions Lansman fin 2015. Le roman (éditions Québec Amériques), qui fait suite à la pièce, est édité l’été 2013. Il obtient le Prix des Libraires du Québec en 2014. Le spectacle se base sur la pièce originale et est enrichi de passages du roman. Les répétitions se sont déroulées, en alternance avec les trois comédiens québécois ou les deux français et un belge, sur environ neuf semaines de juin à novembre 2015, au Québec, en Belgique et en France. Les premières avec les comédiens français ont eu lieu en décembre 2015 en France. Les premières avec les comédiens québécois auront lieu en novembre 2016 au Québec. RESUME La famille Payette… Henri a l'impression d'être invisible. Tout le monde n'en a que pour son petit frère Edgar. Pas facile d'être le grand frère d'un enfant différent. Edgar se costume tous les jours, même si ce n'est pas l'Halloween. Edgar parle en poèmes. Même la fée des dents accorde des droits spéciaux à Edgar ! Il est grand temps pour Henri de montrer qui il est. Mais sait-il lui-même qui il est ? PROPOSITIONS A ORGANISER, MODULER OU COMPLETER AUTOUR DU (DES) TEXTE (S) : -inventer un autre titre -inventer un sous-titre -entre le roman et la pièce : quels personnages parlent dans l’un et pas dans l’autre ? -entre le roman et la pièce : quelles autres différences ? -entre la pièce et le spectacle : quelles différences ? -à quel(s) âge(s) le(la) lecteur(trice) peut-il ou elle être intéressé(e) ? -les expressions québécoises : en relever quelques unes et les « traduire » (comme « tir au poignet », « échapper mon 25 sous », …). AUTOUR DES PERSONNAGES : -écrire (ou ré-écrire comme on se souvient) une réplique d'un personnage qui a marqué ou plu -dessiner façon bande dessinée un des personnages avec, dans une bulle, une réplique du texte, puis un autre dessin avec une réplique inventée. -écrire pour chacun de ces personnages : Edgar, Henri, Vicky la boxeuse, la fée des dents, sous son nom : 5 mots qualificatifs vus comme « positifs » (inventif, …), puis 5 mots qualificatifs vus comme « négatifs » (jaloux, …), avec possibilité de mêmes mots sous chaque nom -choisir lequel ou laquelle des 4 personnages on aimerait être dans la vie et pourquoi ? -choisir lequel ou laquelle des 4 personnages on aimerait jouer au théâtre et pourquoi ? -choisir ou inventer : à la place d’Edgar, en quels personnages préférés ou inventés se transformer ? -dire ou écrire : comment Henri pourrait « briller » plus que son frère ? -dire ou écrire : pourquoi Edgar se déguise en son frère Henri ? -dire ou écrire : pourquoi Edgar est dans une école spécialisée ? -dire ou écrire : la fée des dents québécoise est plus intéressante que la petite souris française ? -dire ou écrire comment imaginer les parents ? LA SORTIE AU SPECTACLE -préparer la sortie : que faut-il prévoir pour le public ou pour l’organisateur qui emmène un groupe ? -chaque représentation théâtrale est-elle complètement la même (identique) ? -faire quatre titres pour une sortie au théâtre : « pas possible », « possible », « à la fois possible et pas possible », « aucun rapport » et classer sous chacun les mots suivants (liste à compléter) : téléphoner, rêver, bavarder, rigoler, découvrir, se gratter, manger, dormir, enlever un papier d’un bonbon pour le manger, pleurer, apprendre, regarder son ordinateur, fumer, s’ennuyer, lire, filmer, parler aux comédiens être choqué, faire du vélo, écouter un CD, adorer, photographier, nager, regarder une vidéo, ne rien comprendre, détester, voler, croquer des pop corn, chuchoter à l’oreille de son voisin, critiquer, … -pour donner un avis après le spectacle : peut-il être différent 5 minutes après puis 5 jours après ? -le théâtre en général : trouver au moins 5 noms ou mots (bâtiment, lieux, architecture, matériel,…). AUTOUR DES LANGAGES SCENIQUES DU SPECTACLE : -l’affiche du spectacle (image et textes) : qu’y voit-on ? que raconte-t-elle ? quelle fonction a-t-elle ? -dessiner une autre affiche inventée du spectacle (titre et image) -quelles "techniques" ("langages" de scène comme les ombres, etc) sont utilisées dans le spectacle ? -lesquelles de ces techniques (langages) on aime particulièrement ? -la scénographie (espace et décor) : quel avis ? En refaire un plan dessiné ou une maquette -les deux vestiaires : quelles différences ? quelles fonctions ont-ils ? -la musique : quel avis et comment est-elle créée ? quelle fonction (intérêt) pour le spectacle ? -les costumes : quel avis ? comment sont-ils créés ? Les couleurs et matières ? -les lumières : quel avis ? comment sont-elles créées? Quelles fonctions ? Les couleurs ? -les métiers du théâtre : en citer au moins 7 nécessaires pour créer et jouer ce spectacle -en tournée : qui monte et démonte le décor ? Qui accompagne les comédiens ? -entre théâtre et cinéma : quelles différences ? AVIS SUR LE SPECTACLE : -dire ou écrire : le spectacle est-il amusant ou plutôt sérieux ? Ou les deux ? -dire ou écrire : deux exemples de passages amusants et deux exemples de passages sérieux -dire ou écrire : deux exemples de passages émouvants -dire ou écrire : les personnages joués sur scène sont-ils différents de ce qu’on imaginait ? -dire ou écrire : le spectacle joué sur scène est-il différent de ce qu’on imaginait ? -écrire : deux titres "j'ai aimé" et "je n'ai pas aimé", et sous chaque titre au moins 3 groupes de mots -écrire : en imaginant qu’on est un journaliste qui doit faire un petit article critique de 5 à 10 lignes -ajouter à l’article : à qui conseiller ou déconseiller ce spectacle (enfants de quel âge ? adultes ? …). RECHERCHER DES INFORMATIONS : -sur l’auteur québécois Simon Boulerice -sur la compagnie québécoise L’Arrière scene -sur la compagnie française La Manivelle theatre -sur le théâtre belge La montagne magique. LES « COUSINS » D’EDGAR PAILLETTES : -trouver des personnages ou héros « singuliers », des histoires de fratries dans la littérature, le théâtre ou le cinéma, -quelles similitudes ou différences avec … ? « Poil de Carotte » récit ou pièce de Jules Renart « Pinocchio » de Collodi ou adaptation de Lee Hall « Salvador », « Petit Pierre » ou « L’Ogrelet », pièces de Suzanne Lebeau (Québec) « Mon bel oranger » (roman) de Vasconcelos / « Quand j’avais cinq ans » (roman) de H Butten « Zazie dans le métro » R. Queneau (livre) - L. Malle (film). JEUX D’ECRITURES -trouver le mot manquant dans une phrase du texte du roman ou de la pièce -trouver la réplique manquante dans un extrait dialogué du roman ou de la pièce -trouver le mot en trop, ajouté dans une phrase du texte -trouver la réplique en trop, ajoutée dans un extrait dialogué du roman ou de la pièce -remettre dans l’ordre les mots mélangés d’une phrase du roman ou de la pièce -dessiner ses mots préférés, façon grafittis ou tags -faire une courte bande dessinée avec bulles d’une situation relationnelle choisie dans le texte -trouver des synonymes de mots importants pré-choisis (comme « flamboyant », « normal », …) -inventer une lettre d’Edgar à son frère, ou de Henri à son frère, ou de Vicky à Henri, etc -inventer un sms (texto) des parents à Henri, puis à Henri pour qu’il le lise à son frère -inventer une courte scène dialoguée entre la fée des dents et Vicky la boxeuse -inventer une courte scène dialoguée, entre les parents, Edgar et Henri le soir de Noël -inventer une courte scène dialoguée entre un professeur (école spécialisée d’Edgar) et les parents -traduire des expressions québécoises (pré-choisies sur internet). METTRE EN JEU DES REPLIQUES, DES PERSONNAGES OU DES SITUATIONS : -statue-photo : un(e) propose et les autres devinent qui, entre Edgar, Henri ou Vicky -statues-photos : composer un groupe d’Edgar, chacuns figés et différents, puis de Henri et Vicky -cercle : se passer un même geste avec son ou mot, au signal changer de sens et de geste-son -cercle : trouver un geste pour Edgar, Henri ou Vicky : un(e) propose et tous le reprennent -cercle : trouver geste + son (onomatopée) pour Edgar, Henri ou Vicky : un(e) propose et reprise -cercle : trouver geste + mot pour Edgar, Henri ou Vicky : en cercle, un(e) propose et reprise tous -cercle : se déplacer dans un état vers un autre, se poser et lui dire une courte réplique dans cet état -cercle : se déplacer dans un état vers un autre, se poser et lui dire une réplique dans un autre état -se déplacer (gestes libres et lents) : se figer au signal, dire son humeur ou situation selon sa posture -se déplacer (gestes libres et lents) : se figer au signal, public dit petite histoire pour chaque posture -deux groupes face à face d’Egdar et Henri : un(e) lance une critique « tu es trop … », repétée sur le même ton par son groupe ; et un(e) autre en face répond « non, je ne suis pas trop…, je suis… » aussi repétée sur le même ton par son groupe. Et ainsi de suite pour que tous s’interpellent. -idem deux groupes face à face avec d’autres personnages, ou en mettant en jeu aussi les parents -jouer un déplacement d’Edgar qui entre dans un personnage et le faire deviner -jouer Zorro (un extrait de la scène) : corporellement et avec son accent -inventer et jouer un personnage qui veut être plus fort en silence devant un miroir -inventer et jouer Henri : une réplique (court monologue) où il veut être intéressant mais c’est raté -inventer et jouer Vicky : une réplique (court monologue) où elle veut être délicate mais c’est raté -inventer et jouer la Fée: une réplique (court monologue) où elle veut être gentille mais s’énerve -inventer et jouer une scène entre la fée des dents et Vicky la boxeuse -inventer et jouer une scène, entre les parents, Edgar et Henri le soir de Noël -inventer et jouer une scène entre un professeur de l’école spécialisée d’Edgar et les parents -traduire des expressions québécoises (pré-choisies sur internet) -inventer et jouer un personnage qui n’arrive pas à dire ce dont il est capable -inventer et jouer un personnage qui arrive à dire ce dont il est capable -inventer et jouer une scène de conflit entre frère ou sœur. EXTRAIT DE TEXTE EDGAR, à la cantonade Je veux un autre costume ! HENRI Un canari, un chat, un chien, une poule, un lapin... Je trouve Edgar absurde, mais je suis obligé de toujours prendre sa défense. De montrer les dents quand on rit de lui. Moi, je n’ai pas envie de rire de lui. J’ai envie de pleurer. Pleurer de lui. J’ai envie de pleurer d’épuisement. Comme quand papa et maman trouvent qu’ils ont trop de travail, qu’ils ne sont plus capables de voir des dents, même en peinture ! Mon frère est un excès de liberté. C’est épuisant pour les yeux. Edgar m’épuise la rétine. Il y a des jours où je me sens incapable de le voir, même en peinture ! EDGAR, émergeant du costumier déguisé en prisonnier Le ridicule ne tue pas. Je suis en vie et je suis magnifique. Pas vrai, Oh Henry ? HENRI Hum-hum. Tu es costumé en prisonnier ? EDGAR Oui, je suis un criminel. Grrrrrr…. HENRI Tu viens ? EDGAR Une petite minute encore. (il mange une barre de chocolat, Henri soupire) J’aime les barres de chocolat Oh Henry ! Je suis capable d’en manger cinq palettes d’affilée sans avoir mal au cœur. J’aime chanter du Rihanna sous la douche. Je suis capable de causer des évanouissements avec ma belle voix de tête. J’aime sortir de la douche tout mouillé et me sécher dans les draps de mon lit. Je suis capable de jouer à la momie sans respirer très longtemps. J’aime faire le théâtre avec Madame Caroline. Je suis capable de pleurer ou de rire sur commande. J’aime regarder mon ombre projetée sur les murs quand je joue. Je suis capable de mimer tous les animaux de ma jungle avec mes dix doigts. J’aime mon frère Oh Henry ! Même si je suis incapable de le faire rire. HENRI Tu n’es pas supposé ne nommer que ce dont tu es capable, toi ? EDGAR Il n’y a que les fous qui ne changent pas d’idée. (Henri va pour quitter.) Attends-moi ! HENRI Tu es un boulet à ma cheville ! Le sais-tu, ça ? QUELQUES PHOTOS DU SPCTACLE INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES SUR LE SPECTACLE EDGAR PAILLETTES une création de LA MANIVELLE THEATRE (France) et L'ARRIERE SCENE (Québec) en partenariat avec LA MONTAGNE MAGIQUE (Belgique) Pour tous dès 7 ans. Texte de Simon Boulerice Mise en scène : Direction artistique : Interprétation : France / Belgique : Québec : Régie générale : Scénographie / costumes : Création musicale : Création lumière : Vidéo : Construction décor : Silhouette vidéo : Conseil artistique : Regard artistique : Caroline Guyot (F) et Simon Boulerice (Q) François Gérard (F) et Serge Marois (Q) Caroline Guyot (F), Arthur Oudar (B) et Antonin Vanneuville (F) Milène Leclerc, Sébastien René et Joachim Tanguay (Q) Christophe Durieux (F) et Jeff Landry (Q) Patrice Charbonneau-Brunelle Gilles Gauvin (F) Amélie Géhin (B) David Courtine (F) Thierry Lyoen (F) Stéphanie Cliquennois (F) Cali Kroonen (B) Baptiste Toulemonde (B) (Q) Création soutenue par (aides spécifiques) : La Commission Internationale du Théâtre Francophone : Conseil des Arts du Canada (CITF), Fédération Wallonie-Bruxelles (CITF), Conseil des Arts et des Lettres du Québec (CITF et aide à la coproduction) / Le Consulat Général de France à Québec et le Ministère des relations internationales (Québec) / Métropole Européenne de Lille - Institut Français / Le Ministère de la Culture et de la Communication - DRAC Nord-Pas de Calais / Ville de Beloeil - Diffusion de la Coulisse / L'A.D.A.M.I. Coproductions et/ou résidences : La montagne magique, Le Manège Maubeuge, la Comédie de l'Aa de SaintOmer (convention partenariale triennale). L'ARRIERE SCENE (Québec) L’Arrière Scène, compagnie de théâtre jeune public, sous la direction artistique de son fondateur Serge Marois, crée, diffuse et accueille des spectacles destinés aux jeunes de 2 à 17 ans, en tournée ou au Centre culturel de Beloeil. Depuis 1976, elle a ainsi proposé près de 250 spectacles différents dont plus de 30 spectacles créés, qui ont rayonné à travers le Québec et sur la scène internationale. L’Arrière Scène propose aussi des ateliers de médiation culturelle avec les écoles et les familles, des résidences de jeunes artistes et se distingue par la qualité et l’avant-gardisme de sa démarche artistique. Centre dramatique pour l’enfance et la jeunesse de Montérégie, elle est un des trois plus importants diffuseurs en théâtre jeune public du Québec. LA MANIVELLE THEATRE (France) La Manivelle naît en 1977, pour se professionnaliser dès 1985, alors que son fondateur François Gérard continue de l’animer lors de ses six années au CDNEJ de Lille en tant que comédien et metteur en scène. En 1991, La Manivelle s’ouvre et s’intéresse aux jeunes publics. Elle s’organise pour porter un projet de créations, de diffusions, d’accueils d’autres compagnies, et d’actions culturelles. Dès 2000, ce projet se recentre autour de thématiques inspirées de textes contemporains pour la jeunesse, et La Manivelle signe dès 2003 sa première convention de mission triennale (Etat, Région, Ville), renouvelée depuis. Dès 2005, La Manivelle développe des projets de territoire en région (Wasquehal-Croix, Saint-Omer, …) ou hors région, tout en tissant des liens pérennes avec la scène québécoise et plus largement francophone. NAISSANCE DU PROJET DE L’ATTIRANCE DES SEMBLABLES À LA DÉCOUVERTE DES COMPLÉMENTARITÉS. Edgar Paillettes est né de tout un cheminement entre L’Arrière Scène et La Manivelle. Le premier rapprochement s’est réalisé grâce au soutien de Suzanne Lebeau, auteure référente, qui, après avoir vu trois de nos créations, avait encouragé nos deux tournées au Québec aux Gros Becs de Québec-ville et à Beloeil près de Montréal, siège de L’Arrière Scène, notre « sœur québécoise » dans son parcours et sa mission. L’histoire alla encore plus loin quand Simon Boulerice, artiste associé de l’Arrière Scène, nous écrit une pièce puis un roman, inspirés de sa rencontre avec le « vrai » Edgar, participant des ateliers de la Manivelle... Ce fut le déclencheur d’un projet de co-création. Cette nouvelle étape a nécessité de la méthode pour repérer les compétences chez chacun. Nous avons aussi souhaité relever un nouveau défi artistique en confiant la co-mise en scène à Caroline Guyot et Simon Boulerice. Et l’histoire devint passionnante quand Cali Kroonen, toute nouvelle directrice de la Montagne Magique de Bruxelles, nous annonça son désir de nous rejoindre. Puis, avec un comédien et une créatrice lumière belges, Edgar Paillettes devint vraiment belgo-franco-québécois ! Ce parcours, humain et artistique, aura aussi attiré la précieuse confiance de nombreux diffuseurs pour une belle tournée, appréciable dans un contexte actuel difficile pour les compagnies... Francois GERARD, directeur artistique de La Manivelle HISTOIRE D’UNE RENCONTRE IMPROBABLE D’abord un rendez-vous téléphonique planifié par notre agent en France : « compagnie française cherche partenaire québécois pour projet d’échange artistique artistique». Annonce qui me laissa perplexe : des français qui cherchaient à percer le marché nord-américain et qui accepteraient d’accueillir notre spectacle s’il y avait réciprocité. Avec un peu de curiosité j’acceptai une rencontre : François Gérard était au bout du fil. On se raconta chacun notre histoire. On avait des références québécoises communes (Le Carrousel et Suzanne Lebeau), et surtout nos missions étaient semblables à 5.000km de distance, soient la création, l’accueil et la médiation. Je découvrai un artiste fasciné par la dramaturgie québécoise. Mes inquiétudes tombaient, je parlais avec un passionné. S’ensuivirent des échanges de spectacles entre Wasquehal et Beloeil, et chaque spectacle confirma nos affinités artistiques. Et puis après quatre ans de fréquentation, la coproduction s’imposa alors comme le terrain idéal pour une engageante rencontre artistique autour de « Edgar Paillettes ». Nous avons choisi d’impliquer deux artistes de la relève dans ce projet, Caroline et Simon. Deux qui s’investissent déjà dans nos compagnies et qui se sont trouvés eux aussi des atomes crochus. Nous sommes, François et moi, les accompagnateurs artistiques d’une création franco-québécoise, rejointe par des collègues belges. En parallèle, nous étudions d’autres projets... Une rencontre devenue probable et durable ! Serge MAROIS, directeur artistique de l’Arrière Scène QUESTIONS AUX CO-METTEURS EN SCENE QUEL ENJEU MAJEUR A RELEVER DANS LE PROPOS ? Simon Boulerice / L’enjeu majeur, c’est l’équilibre. Comment trouver l’équilibre au sein d’une fratrie? Dans le cas de la petite tribu des Payette, c’est Edgar qui bénéficie de la lumière. Henri se sent écarté. Caroline Guyot / Le héros de cette n’est pas Edgar, mais Henri, son grand frère, qui cherche à exister, dans l’ombre de ce frère lumineux. Alors je dirai que l’enjeu majeur pour lui est de chercher sa propre flamboyance. UN MOMENT AMUSANT A METTRE EN SCENE ? CG / Les entrées et sorties fracassantes de la fée des dents. Les sorties d’Edgar dans un nouveau costume, la répétition de l’atelier théâtre, … SB / Tous ceux avec Edgar, chaque fois qu’il surgit de son costumier avec un nouveau costume. Je voudrais que ce soit un feu d’artifice de créativité. UN MOMENT SENSIBLE OU EMOUVANT ? SB / Quand Vicky révèle à Henri sa beauté et sa folie intérieures. CG / Le moment où Henri s’essaie à faire des poèmes. UN MOMENT PLUS NOIR ? CG / Les solitudes de Henri, réfugié dans son vestiaire, qui jalouse son frère… J’aimais dans le roman qu’il ait volé la dernière dent de lait de Edgar, et retrouver cette idée sans forcément reprendre beaucoup de texte, mais en situation. SB / Celui où Edgar réalise qu’il a perdu sa dent. Son chagrin sera grand et sincère. Et aussi quand deux gars l’empêchent de rentrer dans son école. DES COMEDIENS ADULTES POUR JOUER DES ENFANTS "AVEC UNE PETITE VOIX" ? CG / Bien évidemment non, une énergie, un sens du rythme et de la sincérité devraient nous suffire. SB / Des comédiens adultes, oui. Avec une petite voix ? Non : avec l’énergie du personnage. 7/QUELS RISQUES ONT DU EVITER DEUX METTEURS EN SCENE « DE CARACTERE » A EGALITE ? CG / Je dirais, ne pas oublier sa culture. Il y a dans nos deux pays des expressions, des coutumes, des habitudes, et je pense que nous avons réussi à marier nos deux univers pour que ce spectacle soit nourri de cela. Ne pas perdre les français sur des mots qu’ils ne comprendraient pas, ne pas trop affadir la belle langue québécoise pour autant… SB / Caroline et moi avons une superbe dynamique. Nous nous sommes parlé avant et après les répétitions, pour s’ajuster l’un à l’autre et éviter de désarçonner les acteurs avec des indications contraires. DE QUELLES ENVIES ETES VOUS PARTIS POUR LA SCENOGRAPHIE, LES VISUELS ? SB / Comme tout s’orchestre autour des vêtements, nous sommes partis sur l’idée de grands vestiaires. Ce lieu pouvait ainsi évoquer naturellement les garde-robes respectives des deux frères, mais aussi leur chambre. Et comme nous les imaginions sur roulettes, ces vestiaires sont modulables. En les joignant, on a pu suggérer la voiture du père, par exemple. Nous les avons conçus avec Patrice Charbonneau, identiques, mais monochrome pour Henri (du blanc pour les tee-shirts, et un camaïeu de jeans bleus), et dans un arc-en-ciel de couleurs pour le petit frère, avec des matières variées (coton, dentelle, plastique, lamé, laine…). Un tulle fait écran derrière pour les projections vidéo, pour les effets d’ombres, mais aussi pour habiller le fond de scène d’une couleur unie. Je n’avais jamais travaillé avec des projections, à part des diapositives et des acétates de rétroprojecteurs. La vidéo n’était pas mon domaine, et j’ai laissé cette partie à Caroline qui y excelle. CG / Personnellement j’adore la vidéo. J’ai eu la chance de mener pendant deux ans un atelier enfants « théâtre et vidéo » avec le plasticien vidéaste Philippe Martini (dans lequel participait d’ailleurs le « vrai Edgar »). L’idée a été d’utiliser des dessins qui s’animent, des ombres géantes que l’on pense « chinoises » et qui deviennent surprises animées. On a imaginé aussi l’image venant habiller Henri chaque matin, pour lui offrir un costume qu’il n’ose emprunter, en projetant sur son tee-shirt blanc, le logo de Batman ou un « bonhomme sourire »…, mais qu’il balaie d’un geste de la main. Pour les costumes d’Edgar, nous les avons imaginés fabriqués par ses petites mains habiles, à partir de matériaux récupérés : un voile de mariée en papier bulle, un costume de Spiderman avec une cagoule en laine et des pelotes en guise de fil, des moustaches de Zorro en réglisse, etc… Henri est à l’inverse très sobre bien évidemment. Pour la fée des dents, nous avons réalisé une robe qui s’allume comme une lampe, où les enfants se nichent comme dans une cabane sous les étoiles scintillantes et lumineuses. QUE PEUT-ON AJOUTER POUR DES DIFFUSEURS DE LA FRANCOPHONIE ? CG / Il y a des histoires qui s’écrivent au-delà de nous… « Edgar Paillettes » est de celle-là. Nous portons ce projet avec évidence, avec une grande joie et avec le bonheur de partager. Plus qu’un coup de cœur, c’est une histoire d’amour artistique. En rêvant juste d’être à la hauteur de la belle fantaisie du vrai Edgar, celui qui a été la source de ce si joli projet. SB / C’est à mon sens un cas parfait de projet commun. Le texte est né alors que j’étais à Wasquehal. J’y étais inspiré par les rencontres, Caroline et le « vrai Edgar » en tête. Il me semblait donc naturel que la co-création naisse à la fois à L'Arrière Scène et à La Manivelle, dans une mise en scène qui rallie les deux lieux et les deux créateurs à l’origine de ce texte. Il n’y a pas eu de commande de texte. Que de la réelle inspiration. J’y vois un partenariat honnête, où rien n’a été brusqué. LA QUESTION ESPEREE D’UN JEUNE SPECTATEUR LORS D’UNE RENCONTRE POST SPECTACLE ? SB / Toutes les questions sont les bienvenues. Mais c’est sans surprise que j’aimerais que les questions tournent autour de la fratrie et de la singularité des êtres. CG/ Est ce que Henri va aller à l’école déguisé lui aussi ? L’EQUIPE SIMON BOULERICE CO-METTEUR EN SCÈNE ET AUTEUR / L’ARRIERE SCENE - BELOEIL (QUEBEC) Après des formations en écriture et en interprétation théâtrale, Simon Boulerice décroche, en 2007, son premier rôle dans « Stanislas Walter Legrand » de Sébastien Harrisson, produit par l’Arrière Scène. Depuis, sa participation au sein de la compagnie ne cesse de s’accroître, et il est désormais l’adjoint au directeur artistique Serge Marois. Simon, comédien et metteur en scène est également un auteur distingué à diverses reprises par des prix littéraires : il a été nominé en 2014 pour le Prix des libraires pour trois de ses œuvres dont « Edgar Paillettes » (roman chez Québec Amérique) qui a reçu le 1er prix ! La pièce de théâtre du même nom a elle été éditée chez Lansman en novembre 2015. Ce créateur n’a pas fini de nous surprendre. CAROLINE GUYOT CO-METTEUR EN SCÈNE ET COMÉDIENNE / LA MANIVELLE THEATRE - WASQUEHAL (FRANCE) RÔLES DE VICKY, LA FÉE DES DENTS, LA PROF DE THÉÂTRE Caroline, ancienne élève au conservatoire national de région de Lille est très vite associée à la Manivelle dès ses débuts, en tant que comédienne dans plusieurs spectacles, dont « Le journal de grosse patate » de Dominique Richard qui s’est baladé jusqu’en Guyane et actuellement « Martine à la plage » de Simon Boulerice. Elle a également travaillé en tant qu’assistante à la mise en scène de plusieurs créations dont « L’Ogrelet » et « Une lune entre deux maisons » de Suzanne Lebeau. Parallèlement, elle travaille pour d’autres compagnies dont le collectif Méli-Mélo avec qui elle signera ses projets personnels, dans la mise en scène de plusieurs créations dont « Face de cuillère » de Lee Hall solo clownesquement théâtral et « Mac Beth – barbaque tragédie » petite forme de théâtre d’objets. Elle encadre également des ateliers et stages pour enfants et ados. Elle vient de créer « Barbaque compagnie ». FRANÇOIS GERARD / CO-DIRECTEUR ARTISTIQUE / LA MANIVELLE THEATRE WASQUEHAL (FRANCE) Fondateur de La Manivelle Théâtre, François Gérard enseigne et se forme parallèlement au théâtre. Il est comédien dans 1.500 représentations, en France et à l’étranger, pour le Théâtre La Fontaine, Centre Dramatique National pour l’Enfance et la Jeunesse de Lille de 1985 à 1991 et La Manivelle-Théâtre. Il met en scène au CDNEJ et à La Manivelle une vingtaine de pièces dont « Salvador », « Le Journal de Grosse Patate », « Une lune entre deux maisons », « L’Ogrelet », « Trois pas dehors », « Moustique », ... Il écrit ou adapte une dizaine de pièces. En tant que formateur, il mène une soixantaine d'ateliers et stages pour tous les âges. Depuis 2000, son travail met surtout en jeu les textes dramatiques contemporains pour la jeunesse, d’auteurs français (textes de D. Richard, F. Pillet, F. Chanal, F. Arca, …), ou québécois (cinq textes de S. Lebeau et un de J. da Silva, …). Les relations pérennes entre la Manivelle et l’Arrière Scène, compagnie canadienne partenaire, ont initié le projet. SERGE MAROIS / CO-DIRECTEUR ARTISTIQUE L’ARRIERE SCENE - BELOEIL (QUEBEC) Auteur, metteur en scène, fondateur de « L’Arabesque » puis de L’Arrière Scène, dont il est le directeur artistique, Serge Marois est venu au théâtre par la poésie, la danse et les arts visuels. Il a créé une quarantaine de spectacles pour le jeune public mais aussi pour le public adulte. Ses créations, plusieurs fois primées, ont encouragé de nombreuses invitations à l’étranger. Sa création « Pacamambo » de Wajdi Mouawad a remporté le Masque de la production jeune public décerné par l’Académie québécoise du Théâtre. Il signe aussi la mise en scène de la pièce « Stanislas Walter Le Grand » de Sébastien Harrisson. Il a écrit une trentaine de pièces et a entamé un triptyque avec « La robe de ma mère » et « Les mains de mon père ». Dernièrement, il a mis en scène « Les mains dans la gravelle » et "Tu dois avoir si froid", du jeune auteur Simon Boulerice, aujourd’hui associé à L’Arrière Scène. Trois de ces spectacles ont été jouées à La Manivelle, avant leur co-création d’« Edgar Paillettes ». La Manivelle Théâtre Les diverses offres d’actions culturelles, d’initiations ou de sensibilisations Ateliers, stages, interventions courtes, formation d’encadrants partenaires ménés par des artistes professionnels. pour tous les âges (avec une priorité, dans le cadre de notre mission, pour les enfants et adolescents et une volonté d’encourager les liens trans-générationnels) l’artiste (parfois en duo) apporte sa spécificité, tout en veillant à nos objectifs. Selon deux approches complémentaires : explorer les mises en jeu de textes dramatiques prioritairement contemporains et francophones par la pratique de techniques d’interprétations proposées par un ou des artistes, apprécier différentes œuvres professionnelles, en argumentant un avis, par la découverte d’auteurs ou de représentations d’artistes. Objectifs spécifiques : se recentrer sur les textes contemporains de notre pôle-ressources en valorisant des parcours auteurs encourager les participants à découvrir les étapes de créations de metteurs en scène ou artistes professionnels proposer de nouvelles activités d’éveil dès 5 ans, conforter les autres âges, développer l’intergénérationnel initier des formations professionnelles d’encadrants ou d’artistes en lien avec le Collectif jeune public régional. Les différents projets possibles, menés par des artistes professionnels en implantation à Wasquehal-Croix ou chez les partenaires diffuseurs dont Saint-Omer « Ateliers hebdomadaires » de 8 ans à adultes et éveil dès 5 ans « Stages théâtre- etc » sur une semaine, jeu d’acteur et autre pratique artistique (danse, objets, …) « La scène ça me dit» (tous publics), demi-journées menées par des artistes sur des techniques de jeu « Scènes partagées », lectures ou performances mêlant amateurs et professionnels. « Bord plateau », 10 à 20 mn, échanges proposés juste après les représentations « Sur les lieux de vie », interventions d’1h en milieu scolaire ou sociaux autour des représentations « C’est en chantier», répétitions publiques pour milieu scolaire ou social « Thés au pôle », avec des partenaires, valorisation du « pôle-ressources » du Collectif jeune public « Thème invité », un sujet et des invités, pour les professionnels (éducation, social, médical, culturel) «Textorama, paroles portées ou mouvementées » : diversité des interprétations possibles «Terrains de jeu » : parcours artistique partagé proposant des actions culturelles concertées Objectifs particulièrement recherchés partager des démarches et parcours artistiques avec les participants en tissant des liens avec les artistes s’inspirer de créations pour découvrir des œuvres récentes d’auteurs belges, québécois ou français favoriser l’expression de paroles d’enfants ou d’adolescents : avis, contributions, jeux écritures, … initier des correspondances avec des jeunes québécois Exemples d’étapes : jeux, exercices, interprétations, sorties, rencontres, … jeux pour la cohésion du groupe, échauffement corporel et vocal, déplacements dans des espaces de jeu différents, improvisations avec contraintes précises, mémorisation de gestes avec mots, concentration, notions d’intentions et de trajectoires, palette de sensations, énergies ou sentiments à partir de répliques comme matière lectures et choix de thèmes ou sujets avec scènes dialoguées courtes exercices de diction rythmée et voix portée, de silhouettes corporelles à créer et reproduire notion d’écoute et de présence, de regards, travail de passages collectifs ou de chœurs essais de multiples interprétations différentes d’une même scène avec scénographies essais d’interprétations de situations et personnages de plusieurs scènes choix d’un texte ou montage de textes à interpréter en veillant à une distribution équitable et moments collectifs choix d’une scénographie adaptée et éventuellement de visuels choix d’une ou deux techniques de jeu possibles à privilégier (ombre, formes animées, …) mémorisation sur place et chez soi répétitions collective et individuelle alternées dans les mêmes séances choix de sorties au théâtre dans la saison + sortie(s) avec rencontre d’artistes séance de travail ouverte au public sur le lieu même filages et représentation(s) sur le lieu même ou autre salle (gratuité ou tarif modeste concerté) bilan et évaluation du groupe et avec le partenaire organisateur participation(s) ponctuelle(s) à un événement local, si accord du groupe ou de volontaires Données pratiques / Faisabilités entretien individuel préalable avec l’artiste intervenant et un membre de l’équipe permanente régularité demandée et possibilité de suspendre une inscription si aucun motif valable d’absence répétée séance de 1h30 minimum préférable possibilité de séance(s) demi-journée ou journée complémentaire(s) lieu adapté et chauffé permettant travail corporel pour 10 à 14 personnes prise de courant pour branchement appareil sonore aide à l’accueil et présence du personnel du lieu information préalable avec données artistiques et pratiques pour clarifier les attentes de part et d’autres tarifs de la compagnie : accord et contrat préalables La Manivelle Théâtre 18 rue Louis Lejeune - 59290 Wasquehal (France) +33 (0)3 20 28 14 28 Contact Action culturelle : Alexandra Bouclet Hassani Mail : [email protected] Site : www.lamanivelletheatre.com