Corrigé / Dissertation / « Comment les pouvoirs publics peuvent

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Corrigé / Dissertation / « Comment les pouvoirs publics peuvent-ils contribuer aujourd'hui au maintien de la cohésion sociale ? »
Analyse du sujet
- Réflexion sur le mot « comment ». Il ne s'agit pas d'un sujet « dans quelle mesure » : la question n'appelle pas un débat. Il ne s'agit pas de se
demander si les pouvoirs publics parviennent à assurer la cohésion sociale, mais de quelle(s) manière(s) ils peuvent y contribuer. Le plan va donc
énumérer les différents moyens par lesquels les pouvoirs publics oeuvrent au maintien et au renforcement du lien social. Vous pouviez évoquer les
difficultés qu'ils rencontrent et les limites de leur action, mais pas dans une partie spécifique : elle serait hors-sujet.
- Réflexion sur le mot « pouvoirs publics ». Il est plus large que le mot « Etat ». Les pouvoirs publics incluent l'Etat, les collectivités locales (régions,
départements, communes) et les administrations de la protection sociale (caisses de retraite, caisses d'allocations familiales, Pôle-Emploi, etc.)
- Réflexion sur le mot « cohésion sociale ». La cohésion sociale désigne la capacité d'une société à intégrer ses membres, c'est-à-dire à créer à
maintenir les liens sociaux qui les unissent.
Analyse des documents
Document 1
Idée centrale : l'Etat contribue à la cohésion sociale, par l'intermédiaire de l'école, en socialisant la jeunesse à des valeurs et à des normes
communes.
Idée annexe : la famille y parvient mal, l'Etat s'y susbstitue.
Document 2
Trois idées :
- « RMI », « API », ASS », « AAH » : ce sont des revenus sociaux. En soi, ces termes vous mettent sur une piste : les pouvoirs publics
contribuent à la cohésion sociale en organisant une protection sociale, qui protège de la pauvreté, donc de l'exclusion.
- On observe par ailleurs que les bénéficiaires de cette protection sociale sont majoritairement des personnes sans diplôme, et que la
proportion de bénéficiaires décroît avec le niveau de diplôme → les pouvoirs publics peuvent contribuer à la cohésion sociale en
organisant un enseignement public qui fournit des diplômes, facteur d'accès à l'emploi, principale instance d'intégration.
- On observe enfin que le fait d'exercer un travail régulier protège (relativement) des risques sociaux : les proportions de bénéficiaires
des minima sociaux sont moindre chez les personnes ayant exercé un « travail régulier » que dans les autres catégories → les
pouvoirs publics peuvent contribuer à la cohésion social en favorisant l'accès à un emploi (stable).
Document 3
Description du système de protection sociale français. Même idée que dans le document précédent : les pouvoirs publics contribuent à la cohésion
sociale en organisant une protection sociale. Mais on vous en précise les modalités : par un système d'assurance, ou par un système d'assistance.
La dernière phrase ouvre sur les limites de cette forme d'intervention : risque de désincitation à l'emploi, trappe à pauvreté.
Document 4
Ce document prolonge le précédent. Il décrit le RSA, qui vise à éviter les effets pervers dont est accusée la protection par assistance. Il permet de
préciser notre réflexion : les pouvoirs publics peuvent contribuer à la cohésion sociale en corrigeant les effets pervers de la protection sociale.
Document 5
Cette énumération des dépenses publiques permet
1) de voir que la protection sociale est, de loi, la principale dépense des administrations publiques : elle coûte cher. Ce document introduit
implicitement une réflexion sur les difficultés de financement de la protection sociale.
2) que toutes les autres dépenses publiques contribuent, elles aussi, à la cohésion sociale : les services publics, quels qu'ils soient, permettent
l'accès de tous à des services fondamentaux, dont la privation serait un facteur d'exclusion. Exemple : la santé, ou le logement.
Document 6
Texte un peu confus, dont l'idée générale est cependant la suivante : les pouvoirs publics peuvent contribuer à la cohésion sociale en favorisant
l'emploi, de deux manières au moins : en faisant respecter le droit du travail par les entreprises (encadrement du licenciement, interdiction des
discriminations) ; en contribuant à la formation des salariés.
Réflexion sur le plan au terme de l'analyse des documents
On sent clairement qu'une partie spécifique sera consacrée à la protection sociale, et qu'une (ou deux) autres aux autres contributions à la
cohésion sociale. La difficulté sera l'organisation interne des parties, et le risque de s'écarter du sujet. Par exemple : il faudra évoquer la manière
dont les pouvoirs publics peuvent contribuer à l'accès à l'emploi, qui est une instance d'intégration ; mais il serait hors sujet de consacrer une souspartie à l'emploi comme instance d'intégration, si celle-ci n'est pas raccrochée aux pouvoirs publics.
Plan possible
Introduction
Définitions : cohésion sociale, pouvoirs publics.
Problématique : si cette question se pose, c'est parce que la cohésion sociale, dans les sociétés contemporaines, repose sur l'emploi (solidarité
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organique et non plus mécanique, contrairement aux sociétés traditionnelles) ; or montée du chômage et de la précarité → une cohésion sociale
menacée.
I. Les pouvoirs publics organisant une protection sociale qui limite les risques d'exclusion
A. Les pouvoirs publics organisent une protection sociale...
- Principe général : des revenus sociaux, financés par des prélèvements obligatoires (doc.2)
- Deux modalités possibles : assurance / assistance (doc.3). Variable d'un pays à l'autre : les trois types d'Etat-providence
(connaissances).
- Difficultés cependant : dépenses importantes (doc.5), difficultés de financement, surtout en période de chômage.
B. … Qui protège de la pauvreté, facteur d'exclusion...
- La pauvreté est un facteur d'exclusion (connaissances)
- Les revenus sociaux fournis par la protection sociale protègent de la pauvreté (connaissances)
- Critiques cependant : risques d'effet pervers (désincitation au travail, trappe à pauvreté) ; d'où des corrections, comme le
RSA (doc.4)
II. Les pouvoirs publics soutiennent deux instances d'intégration fondamentales : l'école et l'emploi
A. Les pouvoirs publics agissent en faveur de l'emploi, pilier de l'intégration
- L'emploi est un facteur d'intégration : fournit des revenus, des droits, une identité sociale (connaissances. Preuve
empirique : doc.2
- Les pouvoirs publics contribuent donc à la cohésion sociale quand ils luttent contre le chômage : les politiques de l'emploi.
- Les pouvoirs publics contribuent également à la cohésion sociale quand ils font respecter le droit du travail : protection
contre le licenciement abusif, interdiction des discriminations (doc.6).
B. Les pouvoirs publics financent l'école, instance de socialisation et voie d'accès à l'emploi
- L'école, en France, est financée pour l'essentiel par les pouvoirs publics : une des principales dépenses publiques (doc.5).
- Or l'école publique est un lieu de socialisation, qui transmet des normes et des valeurs communes (doc.1).
- Dans une société comme la France, c'est également une condition d'accès à l'emploi : l'accès au diplôme permet l'accès à
l'emploi, qui protège de l'exclusion. Preuve empirique : doc.2.
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