« Oh, je ne demande pas aux jeunes de venir à nous par mode. Mais je demande à tous ceux qui prennent au sérieux la vie qui nous est donnée, je leur demande : qu’allez-vous faire de vos vingt ans ? Qu’allez-vous faire de vos cœurs ? Qu’allez-vous faire de vos cerveaux ? » Jean Jaurès, janvier 1914. Photo de répétition La paix en ambassade D'après Didier Daeninckx, Tania Sollogoub, et les Hors Série de l'Humanité et du Monde. Adaptation, mise en espace et jeu : Elisabeth Granjon et Vincent Villemagne Avec la complicité de : Marc Bernard Création lumière et son : Ludovic Micoud-Terraud Régie : Ludovic Micoud-Terraud, Pierrick Bacher Costumes prêtés par le Théâtre National Populaire de Villeurbanne En partenariat avec le Mouvement de la Paix et la ville de Vénissieux Spectacle tout public dès 12 ans Durée : 50 min Date de création : sept 2014 L'HISTOIRE « Si l’Europe ne comprend pas que la force vraie des États est dans le respect des libertés et du droit, dans le souci de la justice et de la paix, rien d’utile ou de grand ne germera de tout ce sang répandu et confondu. » Photo de répétition Jean Jaurès, L'Humanité, 30 juin 1914. Il fait chaud en ce mois de juillet 1914. Malgré les tensions internationales, on essaie de profiter des beaux jours. Mais dans tous les esprits plane la menace de la guerre et la question ressurgit dans toutes les conversations… Peut-on l’éviter et si oui, comment ? Un homme, jusqu’au bout, se bat contre l’inéluctable. Jaurès l’internationaliste veut croire à la paix, envers et contre tout. Le 31 juillet 1914, après une dernière tentative auprès du gouvernement, il va dîner au Café du Croissant avec ses proches avant de se remettre à travailler à l'édito qu'il doit écrire pour le lendemain. Alors qu'il termine le repas, deux coups de feu sont tirés depuis la fenêtre. Le fondateur de l'Humanité s'effondre. Un cri résonne alors dans tout Paris : « Ils ont tué Jaurès ! ». Quelques heures plus tard, la France entrait dans la première guerre mondiale. Un siècle après son assassinat, Traction Avant Cie propose de redécouvrir le parcours de cet homme d'exception, qui, après avoir lutté pour construire une république sociale, a mis toute son énergie pour essayer d’infléchir le cours de l’Histoire. Tour à tour ou simultanément philosophe, professeur, journaliste, député, sa pensée reste un repère pour aujourd'hui. Photo de répétition Suzanne : Jean Jaurès... Il était drôlement petit pour un grand homme. Quand il est apparu à la tribune, toutes ses actions passées me sont revenues en mémoire : son soutien à la grève des mineurs à Carmaux, son combat en faveur de Dreyfus, son action comme député pour la laïcité... Son discours était d'une telle force que nous l'avons appris par coeur dans la troupe... depuis, j'en ai appris beaucoup d'autres... NOTES D’INTENTION A travers cette évocation, il s'agit pour nous de faire découvrir, ou redécouvrir l'homme que fut Jean Jaurès, et son engagement politique en particulier contre la guerre. Au cœur d’un moment scénique fort, distiller : - des éléments biographiques, pour donner une idée de son parcours et de son milieu familial. - des extraits de discours pour partager la force de ses convictions, de son abnégation, son dévouement à une cause qui le dépasse. - le regard et l'avis d'autres personnages à son propos pour mesurer la force de sa parole, sa détermination à lutter pour la paix, l'autorité morale qu'il représente de plus en plus pour certains, sa réputation et son influence, mais aussi la haine qu'il provoque chez les partisans de la guerre. En faisant entendre les mots de Jean Jaurès, en racontant son histoire, nous aimerions contribuer à la compréhension de ce pan de l'Histoire et fournir matière à réflexion pour aujourd'hui. Et qu'en ces temps de paix fragile entre les peuples, sa pensée, socialiste, pacifiste et engagée invite jeunes et adultes à ne jamais baisser les bras pour construire la paix. Photo de répétition J.Jaurès : La tyrannie est fille et mère d'ignorance MISE EN SCENE Jaurès, la Paix en ambassade est présentée dans une scénographie qui permet d'avoir différents points de vue sur le personnage principal. Elle repose sur quatre espaces scéniques : - Son bureau, où on voit Jaurès travailler, évoquer ses souvenirs - Une guinguette dans laquelle deux personnages, Lucien et Suzanne, se retrouvent et évoquent le contexte historique et politique, à l'approche de la guerre. - L'hôpital de Pernant où, en 1918, le fils de Jaurès, Louis, est soigné après avoir été blessé au combat. - Une toile-écran sur laquelle se font des projections d'images ou de textes : photos de l'époque, citations, extraits de journaux, cartons à la manière d'un film muet... L'évocation se présente sous une forme non linéaire d'un point de vue chronologique. Le parti-pris de commencer par l'assassinat de l'archiduc François Ferdinand, héritier de l'Empire austro-hongrois, plonge le spectateur au cœur des fracas de l'Histoire, et crée la tension dramatique indispensable au récit. Le montage et l’adaptation des différents textes contribuent à alimenter cette tension dramatique à travers des sauts dans le temps, mises en perspective ou jeu au présent de la situation. Le rythme ainsi donné à l'ensemble maintient l'attention des spectateurs à son maximum. Les costumes prêtés par le TNP ne visent pas à la reconstitution historique précise mais permettent aux comédiens de faire vivre des personnages et offrent à l'imaginaire des spectateurs une plongée dans le passé. Sobre et habitée, l'interprétation se donne pour seul objectif de donner à entendre la parole de Jaurès, et à rendre vivantes les problématiques de l'époque. Les propos du député du Tarn sont portés à la fois par le comédien qui l’incarne dans l’intimité de son bureau, mais aussi par le personnage de Suzanne, qui fut avant guerre, actrice dans la troupe de Firmin Gémier, pour devenir infirmière au front. Lumière et bande-son finissent d'habiller l'ensemble afin d'offrir à la véracité du propos historique l'écrin d'un bel objet scénique. Photo de répétition Lucien : Suzanne... Suzanne !! T'en as pas marre d'avoir toujours le nez dans tes bouquins ? Suzanne : Il faut que j'apprenne mon texte... Firmin va râler sinon... Lucien : C'est quoi cette fois ? Suzanne : Lysistrata, d'Aristophane. Lucien : Connais pas... c'est quoi ? Suzanne : Ça se passe pendant les guerres d'Athènes contre Sparte. Les femmes, qui ne supportent plus de voir tous les hommes mourir au combat, cherchent une solution pour mettre fin à la guerre. Alors, elles décident de faire la grève de l'amour jusqu'à ce que la paix soit conclue... et ça marche !! Lucien : Ouais... dans les bouquins... parce que dans la vraie vie, l'arme maîtresse contre le déclenchement de la guerre c'est toujours l'insurrection de la classe ouvrière ! LES AUTEURS ET LEURS TEXTES DIDIER DAENINCKX est né en 1949 à Saint-Denis. De 1966 à 1975, il travaille comme imprimeur dans diverses entreprises, puis comme animateur culturel avant de devenir journaliste dans plusieurs publications municipales et départementales. En 1983, il publie Meurtres pour mémoire, première enquête de l'inspecteur Cadin qui retrace la manifestation des Algériens en octobre 1961 et la répression policière qui fit une centaine de morts. L'année suivante paraît Le géant inachevé : un crime étrange perturbe la préparation du carnaval d'Hazebrouck, une jeune femme est assassinée, et le géant qu'elle confectionnait est également la cible du tueur mystérieux. La der des ders a pour toile de fond la guerre de 14-18 : Varlot, qui s'en est sorti indemne - cauchemars mis à part - doit enquêter sur la moralité de la femme du colonel Fantin de Lasaurdière... De nombreux romans noirs suivent, dont La mort n'oublie personne dans lequel un jeune historien se replonge dans les jours troubles de l'histoire de la Résistance ; Lumière noire où, à la suite d'une bavure policière à l'aéroport de Roissy,Yves Guyot découvre comment la raison d'État peut se substituer à la recherche de la vérité ; dans Mort au premier tour, c'est encore l'inspecteur Cadin qui enquête, au lendemain des élections municipales de mars 1977, sur l'assassinat d'un militant écologiste sur le chantier de la centrale nucléaire de Marcheim, en Alsace... Avec Zapping, Didier Daeninckx propose une série de destins sur lesquels la télévision a exercé son influence, avant, pendant, après et parfois parallèlement à ses émissions. Cannibale, inspiré par un fait authentique, se déroule pendant l'Exposition universelle de 1931, tout en mettant en perspective les révoltes qui devaient avoir lieu un demi-siècle plus tard en Nouvelle-Calédonie. Écrivain engagé, Didier Daeninckx est l'auteur de plus d'une trentaine de romans et recueils de nouvelles. http://www.franceculture.fr/personne-didier-daeninckx.html Jean Jaurès : non à la guerre (Edition Actes Sud Junior, à partir de 12 ans). Le 2 juin 1918, dans une tranchée près de Soissons, un soldat du rang et un jeune sous officier vont passer plusieurs heures ensemble, sous le déluge des obus. Le premier est un comédien de la troupe de Firmin Gémier, le second n'est autre que Louis, le fils de Jean Jaurès. C'est par la voix de ce fils admiratif, au coeur d'un conflit que Jaurès a tout fait pour éviter, que l'on découvre l'engagement constant de ce dernier pour les idées de l'Internationale socialiste. Très attaché à ses origines tarnaises, le fondateur du journal l’Humanité a, toute sa vie, tendu la main à l'Autre, l'étranger. Dès 1912, il a tenté d'unir les travailleurs d'Europe pour dire ensemble "Guerre à la guerre !". Hélas, le 31 juillet 1914, ce dernier rempart au conflit naissant mourra assassiné. http://www.actes-sud-junior.fr/9782742785155-l-didier-daeninckx-jean-jaures-nona-la-guerre.htm TANIA SOLLOGOUB est avant tout une économiste pour la banque française Crédit Agricole. Elle est aussi enseignante dans des écoles de commerce et est maître de conférences en macro-économie à l'IEP de Paris. Parallèlement, Tania Sollogoub aime écrire et envoie régulièrement ses manuscrits à différents éditeurs. Changer le monde et "prendre ses rêves au sérieux". Ouvrir les frontières aux nomades, bras ouverts, lutter contre les yeux tristes des filles de Moscou et les espoirs brisés, bras décroisés. Tania Sollogoub y croit et le fait. Grâce aux mots et aux chiffres. Grâce aussi à la magie des Baba Yaga cachées dans les forêts russes ou dans la boutique de produits du Massif central du métro Gare du Nord. Après, elle vous emmènera manger des blinis, vous parlera de Blade Runner, et vous de rire, et vous de rêver. Quelque chose aura changé. http://www.ecoledesloisirs.fr/php-edl/auteurs/fiche-auteur-nvo.php?codeauteur=1240 Le dernier ami de Jaurès (éd. l'école des loisirs, à partir de 12/13 ans) : Le roman de Tania Sollogoub propose aux adolescents de rencontrer Jean Jaurès. Au départ, la romancière voulait écrire sur la politique et l'engagement. "Je ne voulais pas faire de roman historique, encore moins de biographie. En lisant de la documentation sur Jaurès, je suis comme tombée amoureuse de cet homme. Il suffit d'observer son regard sur la photographie prise par Nadar en 1892 pour comprendre !" explique Tania Sollogoub. Fiction. Son roman pour les adolescents est conçu comme une rencontre. Le lecteur commence par faire la connaissance de Paul. Cet adolescent vit rue de la Gaîté, à Paris, en 1914. La romancière décrit l'ambiance des lieux. Les personnages qui vivent autour de Paul sont attachants et donnent de l'épaisseur à ce récit. "Chacun des copains de Paul illustre une singularité de l'adolescente... Paul, lui, rêve de tout quitter. Direction l'Amérique. J'adore cette force du tout est possible. J'en suis certaine : tout est possible." Rencontre. Si, ce livre présente le combat et les idées de Jaurès, s'il détaille les raisons du déclenchement de la guerre, il explore aussi la personnalité de cet homme.Un jour, Paul fait la connaissance de Jaurès. Il lui parle de son amour pour Madeleine, de ses doûtes, de ses rêves. Le roman aborde cette facette moins connue de Jean Jaurès. Il pousse Paul à foncer. Au travers de ce récit, on sent l'envie de Tania Sollogoub de s'adresser aux adolescents : "le désir porte beaucoup plus loin que la peur." http://www.franceinfo.fr/emission/le-zoom-culture/2013-2014/un-roman-jeunessepour-rencontrer-jaures-03-17-2014-13-25 Photo de répétition Jaurès : Enfin, je crois que je le tiens, mon discours ! Pendant que les Autrichiens commenceront leur guerre, nous, nous lancerons l’Union des peuples ! Je reviendrai de Bruxelles avec la grève générale dans la poche ! On agira comme des démocrates et comme des hommes intelligents. Ni guerre ni révolution. Mais un monde nouveau. L'EQUIPE ARTISTIQUE VINCENT VILLEMAGNE | Comédien Après une formation théâtrale initiale assurée par M.Tallaron (Théâtre des Marronniers), il se forme par le biais de stages avec T. Sudana, S. Bloch, J. Asselin, E.Wolliatson, E. Sagarra, E. Macocco, F. Chiodetti, L.Fréchuret, Mireille Antoine, Vicente Fuentès… Il joue avec Traction Avant Cie depuis 1995 ("Omphalos 0°", "Le Vilain Petit Canard", "Ohé", "Je suis gay"…), mais aussi avec la Cie Adamah/ M.Tallaron ("Marat-Sade", "Le Bouc"…), Cie Persona/R. Lescuyer ("Roméo et Juliette"…), Cie Chiloé/I. Paquet ("Proust"), Cie l’Echarpe Rouge/J. Lambert-wild ("Yvonne", "princesse de Bourgogne")… Chanteur, il a fait partie des Mains Nues (dir. Katia Vichard), et de Phenomenon (dir.Borys Cholewka), il chante aujourd’hui dans Petits Voyages (Traction Avant Cie).Il a également écrit et mis en scène plusieurs spectacles jeune public ("Trombinoschool", "Zap zap zap"…), collaboré à l’écriture de "Tombé Pater" (avec le Bidul’ Théâtre), et écrit plusieurs scénarios de courts-métrages parmi lesquels : "Mozart sur la Tour Nord", courtmétrage produit par Traction Avant Cie, et présenté au Festival international Tous Courts d'Aix en Provence. ELISABETH GRANJON | Comédienne Après St-Etienne, elle complète sa formation de comédienne à Grenoble puis à Lyon avec, entre autres M.Antoine, J.Vidal, Elizabeth Maccoco et Nancy Gabor (open theater de Newyork). Elle est également intervenante formatrice en "présence scénique" notamment au Conservatoire National de Région de Lyon. Sur scène, elle a travaillé sous la direction de B.Beauguil, L.Fréchuret, E.Maccoco, H. Verrecchia, M.Haraigue, I.Paquet, L.Chambon… On a également pu la voir dans des films, courts métrages et une série télévisée. Tout en poursuivant son travail avec d’autres compagnies, elle devient en 2000 passagère de Traction Avant, compagnie avec laquelle elle enchaîne créations théâtrales, lectures-spectacles, tournages, écriture de spectacles, mises en scène, animation d’ateliers et d’autres explorations scéniques. MARC BERNARD Après des études en Deug Administration Economie et social puis une licence de Sciences de l’éducation, il intègre en 1990 l’Education Nationale et enseigne dans le premier degré pendant douze ans, puis en tant que détaché il prend la fonction de responsable du service culturel de la FOL du Rhône où il programme des spectacles vivants, fait vivre des projets artistiques et culturels auprès de divers publics, encadre des formations, organise des événements... C’est en septembre 2007 qu’il rejoint la Cie Traction Avant et en devient le directeur. Avant de devenir enseignant, il est animateur et encadre plusieurs formations de BAFA, il est aussi pendant trois années de 1993 à 1996, le président de l’Equipe locale pour l’Enfance et l’Adolescence de Vénissieux. De 1992 à 2006 il pratique le théâtre avec André Fornier, suit des stages autour de l’improvisation durant le festival d’Avignon, et joue plusieurs pièces mélangeant le théâtre et le chant (Biennale du Fort de Bron, Roméo et Juliette, 1997), il crée et joue dans un spectacle musical pour enfants "S.O.S Schgrobol", chante dans les choeurs de l’Iufm pendant 5 années puis dans la Fanfare à Mains Nues de Traction Avant Cie. Il enregistre un cd pour les enfants, "Trombinoschool", qui deviendra un spectacle de la Cie Traction Avant. LUDOVIC MICOUD-TERRAUD | Régisseur Depuis 1997 : Créations lumières pour plusieurs compagnies, groupes de musique et régie : Compagnie Traction Avant (Théâtre, danse, chant, vidéo), Pentiment'o (Théâtre d'illusions), Compagnie du sourire (Théâtre jeune et tous public), Les Artpenteurs (Lecture spectacle), Les pêchers mignons (Théâtre jeune public), Tom Nardone, Jusqualalie, Sunnymoon, La bande a Koustik... Depuis 2005 : Régisseur général et éclairagiste du festival de musique Chambarouf (38) et programmateur de l’édition 2011. 2004-08: Régisseur général du défilé de la biennale de la danse pour la ville de Vénissieux, Festival de théâtre jeune public "Primevères et gazouillis" Eclairagiste studio pour la réalisation de court-métrages (Filactions, Traction Avant Cie). Il assure des cours d’initiations aux techniques du spectacle auprès de détenus dans un établissement pénitentiaire, pour l’accueil et la régie en interne d’artistes professionnels et également auprès de collégiens dans le cadre de classe à projet artistique et culturel. PIERRICK BACHER | Régisseur Après avoir obtenu son diplôme de technicien aux métiers du spectacle vivant (option son) Pierrick Bacher enchaîne les créations et régies son et lumière avec des groupes musicaux (La Novia, Benbarock, Coredump...), des Cies de théâtre (Traction Avant Cie, Cie de l'Hippocampe théâtre, l'Ampoule théâtre Cie...). Il est formateur aux techniques du spectacle en milieu carcéral en 2006 et réalise également de nombreux mixages sonores pour, entre autre, Le Rize à Villeurbanne et le Centre Musiques Traditionnelles en Rhône-Alpes. Photo de répétition Suzanne : Et vous vous êtes engagé ! Mais vous aviez à peine 17 ans, Louis… Louis : Quand on a l’honneur d’être le fils de Jean Jaurès, on doit donner l’exemple. Suzanne : Mais lui, qu’est-ce qu’il en aurait pensé ? Louis : C’est une question qui me hantera jusqu’à mon dernier souffle, et je sais qu’il n’y a pas de réponse. Je pense que l’amour que l’on porte aux autres peuples n’est pas incompatible avec la défense de son pays, lorsque l’existence même de celui-ci est en jeu. C’est ce que je comprends quand mon père dit qu’un peu d’internationalisme éloigne de la patrie mais que beaucoup y ramène. Suzanne : Oui… Vous avez fait ce qui vous paraissait juste, Louis. Louis : Ce n’est pas seulement la France et ses traditions qui étaient en jeu mais aussi la république et son message d’avenir… C’est pour cela que je me bats. ILS PARLENT DU SPECTACLE Je n’avais pas vraiment envie de voir un spectacle qui parle d’un monsieur que je ne connaissais pas mais j’ai vraiment bien aimé cette soirée, je ne me suis même pas ennuyée. J’aimerai bien le revoir avec des amis au collège. Emilie, 13 ans J'ai bien aimé ce spectacle. C'est agréable et on apprend plein de choses. J'ai bien aimé les images, les photos et la musique aussi. J'étais en colère quand j'ai appris que la femme de Jaurès a du payer alors que son assassin, lui, n'a même pas été puni. Justine, 11 ans J’ai assisté le 19 septembre dernier à Vénissieux au spectacle monté par la Cie Traction Avant en hommage à Jean Jaurès, La paix en Ambassade. Je tenais à dire le plaisir que j’y ai eu. A partir de quelques courts tableaux qui nous mènent alternativement de la réflexion intellectuelle de Jaurès, aux interrogations des citoyens en cette veille de guerre, et à l'évocation de l’homme Jaurès à travers les souvenirs de son fils blessé durant la guerre, on a pu saisir, tant grâce à une l’écriture claire que par le jeu des acteurs, la profondeur et l’importance de cette personnalité. Je suis moi-même historienne et je pense que ce spectacle, attractif (le jeu des projections est tout à fait réussi) et pédagogique, devrait trouver sa place dans les établissements d’enseignement en cette période de commémoration de la Première Guerre mondiale et, de façon générale, être accessible à un large public à l’heure où le pacifisme demeure un enjeu d’importance. Sylvia CHIFFOLEAU LAboratoire de Recherche Historique Rhône-Alpes Nous partions d’un texte de discours prononcé à Vaise par Jean Jaurès et nous avons été enthousiasmés par le travail des comédiens qui avec peu de moyens ont su faire revivre les différentes facettes de la vie de ce grand pacifiste. A voir absolument. Arlette CAVILLON Responsable du Mouvement de la Paix du Rhône PRESSE [...] Quand à la belle évocation de Jean Jaurès et de son époque, "La paix en ambassade", elle mérite largement le détour. Dans ce spectacle intimiste, mis en scène et interprété par Elisabeth Granjon et Vincent Villemagne, les deux comédiens retracent en quelques scène des étapes de la vie de Jaurès, de son fils, ou évoquent le début du siècle dernier à la manière d'un déjeuner sur l'herbe au cours duquel on parle forcément politique. On y entend de nombreux discours de Jaurès, leur impact auprès des sympathisants, les phrases assassines qu'ils ont provoquées chez ses ennemis, tels Charles Péguy et Charles Maurras qui demandent ni plus ni moins que Jaurès soit fusillé. Péguy, qui réclamait tant la guerre, sera tué au front dès septembre 1914. Quant à Maurras, directeur de l'Action française, on sait le soutien qu'il apportera plus tard au régime de Vichy. On apprend également que le fils de Jaurès, Louis, blessé en 1918, meurt sans avoir le droit d'être enterré dans le cimetière local. Et que Raoul Villain, l'assassin de Jaurès, sera acquitté, après avoir passé les quatres années de guerre à l'abri, en prison. Et pour que l'abjection soit totale, la veuve de la victime aura l'obligation de payer les frais de justice.[...] Expressions n°566 - Octobre 2014 Photo de répétition Louis : Albi, discours à la jeunesse… juillet (?) 1903. « Le courage ce n’est pas de laisser aux mains de la force la résolution des conflits que la raison peut résoudre. » Suzanne : « Le courage, c’est de dominer ses propres fautes, d’en souffrir mais de n’en pas être accablé et de continuer son chemin. » Louis : « Le courage, c’est d’aimer la vie et de regarder la mort d’un regard tranquille... » Suzanne : « C’est d’aller à l’idéal et de comprendre le réel ; c’est d’agir et de se donner aux grandes causes sans savoir quelles récompenses réserve à notre effort l’univers profond, ni s’il lui réserve une récompense. » TRACTION AVANT CIE Une et plurielle, ici et ailleurs. De parkings de banlieues en chemin de traverses, depuis 1984, Traction Avant, pépinières de talents et d’emplois, tisse, métisse, essaime l’art et la vie, partageant des utopies fragiles dans l’altérité des langues, des coutumes et des cultures. Parce que nous croyons que l’art sert à rendre la vie plus intéressante que l’art, c’est dans la recherche de rencontres réellement partagées, les plus justes possibles, essayant de re-construire identités et sens à des lieux, des hommes, dans l’épaisseur du temps et de l’Histoire qu’a pris racines et route la Compagnie. S'émouvoir, s'émerveiller, se questionner, réfléchir, gagner en lucidité et en sourires, autant d'états du coeur et de la pensée que Traction Avant vous invite à découvrir et partager, pour le plaisir des rencontres. Une invitation fidèle à nos démarches et engagements depuis un peu plus d'un quart de siècle : demeurer obstinément du côté d'une Culture Artistique ancrée dans le vivant, le goût de l'autre, la richesse des différences, les valeurs de l’Education populaire. Mais à quoi servent ces mots, si nous ne rappelons pas que nos métiers du spectacle vivant, n' échappent pas aux paradoxes de la planète. Terre planète en trompe l' oeil où pêle–mêle, cohabitent, se télescopent, évènements, informations renvoyant l'image d'un monde désarticulé. Terre planète où des cerveaux humains développent sans état d'âme, l'âpreté d'un système . Terre planète bleue néanmoins où des hommes et des femmes lucides et combatifs explorent et font monter l'aspiration à d'autres quotidiens et horizons de vies, aspiration qui n'a cessé de naître et renaître au cours de l'Histoire et qui renaîtra encore. Marcel Notargiacomo / Marc Bernard Photo de répétition CONTACTS TRACTION AVANT CIE 04 72 90 11 84 / 06 21 79 03 14 [email protected] www.tractionavantcie.org Direction : Marc Bernard Administration : Sandrine Vidon Régie générale : Ludovic Micoud-Terraud Graphisme, webdesign : Christophe Linage 31 bis rue Vaillant Couturier 69200 Vénissieux Tél : 04 72 90 11 84 | 06 21 79 03 14 [email protected] | www.tractionavantcie.org Licences d'entrepreneur du spectacle : 2-1011312 | 3-1011313 MERCI AUX PARTENAIRES POUR LEUR CONFIANCE ET LEUR SOUTIEN