Télécharger le n°26

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Ah ça ira, ça ira, ça ira…
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La fréquentation des lieux culturels par les enseignants et leurs élèves relève-t-elle d’une certaine
clandestinité ? La réforme des rythmes scolaires semble faire l’impasse sur ces échappées hors
des enclaves où s’inculquent les « savoirs fondamentaux ». La découverte des œuvres vivantes
dans leurs lieux de fabrique est un moment de partage et d’appréhension des complexités du
monde, complémentaire à l’apprentissage scolaire, qu’il serait très dommage de retirer des
prérogatives des enseignants. | Nelly Le Grévellec
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Par ici les sorties !
Pratiques en herbes
Rencontres
MicroOpéras | D’après «Les Villes invisibles» d’Italo Calvino, le compositeur
Jean-Michel Bossini entraîne les classes de CM1-CM2 de l’école des Grands
Moulins (Paris 13e) et de CM1 de l’école Guy Moquet (Ivry-sur-Seine) dans
la création d’une forme musicale et pluridisciplinaires. Les familles sont
associées au projet.
La réforme des rythmes scolaires et le spectacle jeune public |
Réunion d’échange sur les incidences de la réforme des rythmes scolaires à l’école primaire sur notre secteur d’activité.
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Mardi 28 mai 2013 au théâtre Dunois à 15 h 00, 15 h 30, 19 h 00
Samedi 15 juin 2013 au théâtre Antoine Vitez d’Ivry à 20h30
Avec le soutien de la Fondation de France, de l’Art pour Grandir/Mairie de Paris, de l’IA
du Val-de-Marne ; en collaboration avec le Conservatoire d’Ivry et les Ateliers Villes (Paris).
Résidence de l’Amin Compagnie Théâtrale au collège Elsa Triolet (Paris
13e) | Présentation des ateliers de deux classes de 6e et d’une classe
de 5e avec le metteur en scène Christophe Laluque et des comédiens
de la cie autour de Jon Fosse | Sous la houlette de Christophe Laluque,
présentation des « Aventures d’Auren, le petit serial killer » de Joseph
Danan par les élèves de l’atelier théâtre.
Jeudi 30 mai 2013 à 19h
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Tout public
16 € plein tarif
11 € habitants du 13e, séniors, étudiants,
intermittents, chômeurs
10 € - de 26 ans et adultes
accompagnant des enfants
(2 adultes maximum pour
1 enfant)
6.50 € enfant de - de 15 ans et
adultes les accompagnant
habitant le 13e (2 adultes
maximum pour 1 enfant)
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Carte Famille (valable une saison)
36 € 6 places
Mardi 26 mars 2013 de 14h à 17h | Renseignements et inscriptions
[email protected]
Stage enseignant | Le théâtre Dunois et l’Association pour le développement de l’éveil musical (ADEM) vous proposent un après-midi pour
approfondir les liens entre musique et poésie.
Samedi 13 avril 2013 à partir de 14h
« Contre la lutte pour l’emploi, penser ce que le travail veut
dire... » | Dialogue entre des adultes impliqués dans le monde du travail tel qu’il va, et des adolescents désireux de faire connaître leurs
aspirations.
Devenez « Ami du théâtre Dunois »
Formez un groupe de 8 personnes, vous êtes invité et les 7 autres personnes bénéficient d’un tarif réduit.
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Possibilité de fêter
les anniversaires au théâtre
Dunois autour d’un spectacle.
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Pour plus de détails, consulter
notre site, rubrique Accès et tarifs
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Chèques et espèces ; Chèques Culture acceptés.
Mercredi 15 mai 2013 à l’issue de la représentation d’« Allumage »
Avec le soutien de L’Art pour Grandir/Mairie de Paris (Résidence d’artistes dans les collèges),
du SDAT/DRAC IDF et du Rectorat de Paris.
Résidence de la cie Le Petit Théâtre à l’école 64 rue Dunois (Paris 13e) |
« Mascarade ou le voleur de visages » : Anne-Marie Collin, comédienne
et auteure, André Loncin, comédien et metteur en scène, interrogent les
élèves de deux classes (CM1-CM2 et CM2) sur leur(s) identité(s). Pour
faire le lien entre l’école et le collège, l’atelier du collège Elsa Triolet (13e)
présente « Les Aventures d’Auren, le petit serial killer » de Joseph Danan.
Les élèves volontaires de la 1ère Bac Pro éléctrothechnique du LP Gaston
Bachelard (13e) s’occupent de la régie de cette soirée.
Un artiste à la maison ! | Accueillez chez vous, une de nos équipes
artistiques, autour d’un brunch, d’un goûter ou d’un apéritif, faites
découvrir à vos proches petits et grands le théâtre d’aujourd’hui sous
toutes ses formes. Surprises et convivialité garanties!
Renseignements et modalités [email protected]
Vendredi 31 mai 2013 à 19h
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Avec le soutien du SDAT/DRAC IDF et du Rectorat de Paris (Résidence territoriale en établissement
scolaire) et de L’Art pour Grandir/Mairie de Paris
Par ici les sorties !
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Théâtre Dunois
Accueil du public
7 rue Louise Weiss, 75013 Paris
Informations et réservations :
01 45 84 72 00
[email protected]
Administration
108, rue du Chevaleret 75013 Paris
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Accès
M°6 Chevaleret
M°14 | RER C
Bus 62/64/89/132/325
Bibliothèque François Mitterrand
Bus 27Clisson
La Maison Ouverte
Association loi 1901
Siret 32450071900020
APE 9004Z
Licence ent. 1.1060510 | 2.1060509 | 3.1060511
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A vos agendas | Pour en savoir plus : www.theatredunois.org
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3-14
avril 2013
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Comment ça va sur la terre ?
5+
Cie Le Pavé Volubile | Poèmes Robert Desnos,
Raymond Queneau, Jean Tardieu et Michèle Buirette
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16-21
avril 2013....................................................................
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A temps ..............................................................................................
Diptyque
Musique |
Danse |
15-19 mai 2013
Allumage le journal du théâtre Dunois | n° 26 | Avril-juin 2013
Théâtre |
Cie Immatérielle Production |
14+
Librement inspiré de
« Eloge du carburateur »
de Matthew B. Crawford
22-26 mai 2013
Cie Carré Blanc |
5+
Campagne
Théâtre |
Texte Catherine Zambon
Cie Immatérielle Production |
14+
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Librement inspiré du « Discours à la jeunesse »
23-28 avril 2013
de Jean Jaurès
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Sarath et Marina
Danse/Musique |
3-9 juin 2013
Cie Les Orpailleurs |
10+
Librement inspiré de « Roméo et Juliette »
Ensemble Aleph
Musique |
de W. Shakespeare
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La Gazelle, le journal du Théâtre
Dunois | Direction de la publication
Nelly Le Grévellec |
Conception, rédaction Céline Viel |
Conception graphique GuerillaGrafik |
Impression Les impressions Typofset |
PRÉFET
DE LA RÉGION
Avec le soutien
de la Direction régionale
des affaires culturelles
d’Ile-de-France - Ministère
de la culture et
de la communication
11-23 juin 2013
Iceberg
Théâtre/Musique |
Cie AMK | Texte Cécile Fraysse
PRÉFET
DE LA RÉGION
3+
PRÉFET
DE LA RÉGION
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Question de saison
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Sortir enfin de l’usine
à cauchemars ?
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Au début est la technique... Une tradition ancestrale nous a appris à opposer arts mécaniques et libéraux. Dépasser
ce clivage ne nous permettrait-il pas de penser autrement la plupart des phénomènes sociaux, politiques, cognitifs...
à commencer par la crise que nous traversons ? C’est le postulat fondateur qui anime la philosophie de Bernard
Stiegler* qui réhabilite la « teckné » comme « la poursuite de la vie par d’autres moyens que la vie ». Il y a bien,
selon lui, un « impensé de la technique » qui nous paralyse face au développement aveugle des sociétés industrielles
et nous interdit surtout de voir comment pourrait advenir un monde qui ne se réduise pas au règne de la bêtise.
Au consumérisme à tout va, il substitue une économie de la contribution, susceptible de « réenchanter » les esprits.
Entretien.
Vous mettez au cœur de la réflexion sur l’homme la question de la
technique, et vous partez de l’idée que ce qu’on appelle l’humain, c’est
« la vie technicisée ». Qu’entendez-vous par là ?
L’être humain n’est un être viable que parce qu’il a su développer toute une série de prothèses, d’organes artificiels qui
n’ont cessé d’augmenter sa puissance d’agir. On ne peut pas
penser l’homme sans la forme de vie qui passe par la technique. Toute l’histoire des sociétés humaines est l’histoire des
relations qu’elles ont entretenues avec leur propre technicité.
Seulement il ne faut pas réduire l’idée de technique à un
savoir-faire manuel. Cette dichotomie entre activité manuelle
et intellectuelle, décrétée depuis Platon, a surtout permis le
clivage entre esclaves et nobles. Nous l’avons intériorisé, ce
qui a permis de prolétariser toute une partie de la population. Le mathématicien, le philosophe sont des techniciens.
Le conceptuel, c’est de la technique. Il faut envisager plus
globalement la technique comme un processus d’externalisation par lequel l’homme ne cesse de perfectionner les organes
artificiels qu’il produit et qui vient compenser un défaut d’être,
tout en prenant conscience que cette technique dont il a
impérativement besoin provoque à chaque fois un nouveau défaut d’être, toujours plus complexe, toujours moins maîtrisable.
La technique est un pharmakon, c’est-à-dire qu’elle présente
deux faces : l’une positive, l’autre négative, à l’image de la
situation pharmacologique où un médicament peut être salutaire et développer des effets toxiques. C’est déjà ainsi que
Platon et Socrate abordent l’écriture en s’opposant à l’usage
qu’en font les sophistes qui placent le discours au service de
l’argent, un peu comme le marketing s’est emparé de la télévision. Platon exprime l’idée que l’écriture est un pharmakon : un
remède quand elle permet de graver la loi de la cité, de fonder
la citoyenneté et toutes les formes de savoirs, et un poison
quand elle sert les intérêts des sophistes. Il faut donc bien
comprendre que si l’être humain se rend malade par la technique, c’est à partir des maladies qu’il se crée, qu’il invente
aussi de nouvelles formes de santé.
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Avec l’avènement du monde industriel, vous parlez de « prolétarisation des esprits », et d’un temps où explose la toxicité de notre
modèle industriel...
Nous vivons en ce début de XXIème siècle dans un contexte
très particulier compte tenu de l’accélération des inventions technologiques. Pour passer du chopper, le premier
galet éclaté, au biface, il a fallu un million d’années. La seule
année 1995, Sonny a développé 5000 produits nouveaux !
Nous avons radicalement changé de monde et d’échelle pour
penser la relation de l’homme avec son milieu technique.
Pendant longtemps de nombreux pouvoirs ont encadré, voire
régulé, les progrès techniques : pouvoirs religieux, impériaux,
politiques... Mais avec l’avènement du capitalisme à la fin
du xixème siècle, le pouvoir économique s’est émancipé de la
question thérapeutique, à savoir : comment je transforme
le poison en remède. Tout le projet lié à l’idée de progrès
qui était positif a conduit à un dérèglement généralisé. Le
développement technologique est désormais contrôlé par le
marketing et les grands groupes internationaux qui ne pensent
plus qu’en termes de rentabilité immédiate. Et nous assistons
de fait à une prolétarisation des esprits. Cela a commencé
dans le champ de la production industrielle à la fin du XIXème
siècle avec le machinisme. L’ouvrier est devenu un prolétaire
dans la mesure où sa relation à la machine automatisée le
dépossède du savoir technique dont disposait l’artisan. Au
XXème siècle, le processus se poursuit avec la prolétarisation du consommateur qui perd peu à peu le savoir-vivre
et le « savoir penser », et développe des comportements qui
lui sont de plus en plus dictés de manière non coercitive
par le marketing. L’économie capitaliste consumériste tire
parti de toutes les évolutions technologiques pour faire de la
conscience un simple organe réflexe. C’est le fameux « temps
de cerveau disponible ». On capte l’attention des individus,
leur désir, vers les objets de consommation, au risque de le
détruire en créant un comportement exclusivement pulsionnel. Cette destruction généralisée des savoirs empiète au
quotidien jusque dans la manière dont nous ne savons plus
comment éduquer nos enfants. Les jeunes sont la première
cible de ce que nous appelons avec Ars Industrialis « les industries de programme », et les parents ont de quoi se sentir
dépassés ! Il est connu que 43% des actes d’achat sont prescrits par les enfants qui conditionnent leurs parents par leur
propre conditionnement à travers le marketing... On assiste
à une sorte de courts-circuits générationnels qui détruit les
relations intergénérationnelles, c’est-à-dire l’éducation sous
toutes ses formes.
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Vous avancez avec Ars Industrialis qu’il est possible de changer de
modèle, et de passer de la société de consommation à une économie
de la contribution...
Nous vivons l’effondrement du consumérisme car il n’y a plus
grand monde pour croire dans le modèle du « rêve américain »
qui a plutôt viré au cauchemar. L’exemple du livre de Matthew
B. Crawford, « Eloge du carburateur » évoque bien la manière
dont les gens ont besoin de se réapproprier le sens de leur
travail. Cet auteur, philosophe de formation, montre comment
la prolétarisation des esprits a envahi le monde des cadres,
monde qu’il rejette pour revenir à ses amours de mécanicien.
Dans son atelier, il est à nouveau en prise directe avec un
savoir qu’il construit et qui le construit. Je constate qu’il
existe aujourd’hui un nombre croissant de gens qui sont en
train de développer un nouveau mode de travail. La révolution
numérique est sans doute un des piliers de cette évolution.
Je pense au développement des logiciels libres qui réunit des
communautés de contributeurs venus du monde entier. Il n’y
a pas de rôle d’exécutant, chacun apporte son savoir et fait
évoluer le logiciel. Il n’y a plus d’un côté le producteur, de
l’autre le consommateur. L’idée est de valoriser la possibilité
qu’ont les gens de développer leur savoir, leur travail au sens
fort du terme, plutôt que de se focaliser sur la question de
l’emploi. Evidemment, le désir de savoir n’a rien de spontané. Il
faut le cultiver, et par là même en finir avec l’évolution d’une
société qui détruit systématiquement ce désir car il n’est
pas rentable. Faire advenir cette économie de la contribution
suppose que nous reconstruisions la puissance publique qui
ne se limite pas à l’Etat. Quand je dis « nous », je compte sur
les scientifiques, les philosophes, les artistes, les soignants...
tous ceux qui prennent soin du monde. Et les associations ont
un rôle important à jouer. D’où la naissance d’Ars Industrialis
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Ce désir de savoir place au cœur des préoccupations la refondation
de l’école. Elle suppose d’après vous, en particulier au sein de l’université, un contrat intergénérationnel où se reconstruit l’autorité
des savoirs.
Le savoir est par nature intergénérationnel car il a été élaboré avant moi par des gens qui me le transmettent. Mais le
développement accéléré des nouvelles technologies a totalement bousculé la relation aux savoirs. Les jeunes se sont
appropriés ces technologies beaucoup plus rapidement que
leurs aînés qui se sentent encore démunis, ce qui devient
source de conflits. Je pense qu’il est urgent d’inventer de
nouvelles relations, des formes d’organisation qui permettent
de travailler ensemble. Il ne suffit pas d’accueillir un jeune
dans une entreprise pour qu’il soit formé par un senior. Il
s’agit vraiment de penser en termes de contributions. Il faut
que le monde académique classique, l’université en particulier, apprenne à penser ces technologies, à les intégrer véritablement dans ses recherches pour qu’à l’inverse les jeunes
puissent s’approprier les savoirs académiques qui restent
indispensables. Il faut reconstruire une intelligence intergénérationnelle, et cela passe par la technique parce que, ce qui
fait les générations, ce sont les mutations technologiques.
On constate un manque de formation, de réflexion du monde
enseignant face à l’informatique alors qu’il s’adresse à une
génération bardée de smartphones, de tablettes numériques,
de caméras... Comment s’étonner du fossé qui se creuse ? Et
c’est aussi livrer ces jeunes aux professionnels des « industries
de programme » qui savent parfaitement comment capter leur
attention. Nous n’avons pas le choix que de livrer une véritable « bataille de l’intelligence ».
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* Bernard Stiegler, philosophe, président de l’association Ars Industrialis,
directeur de l’Institut de recherche et d’innovation du centre Georges Pompidou.
Derniers ouvrages, à paraître en mars 2013, chez Flammarion : « De la misère
symbolique » et « Faire attention, vocabulaire d’Ars Industrialis ».
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Danses d’Amour
Adresses à la jeunesse
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« Alors, je vous le demande, quelle importance accorder à un sentiment qui dépend d’une demidouzaine d’osselets dont les plus longs mesurent à peine deux centimètres ? Quoi, je blasphème ?
Juliette aurait-elle aimé Roméo si Roméo quatre incisives manquantes, un grand trou noir au milieu ?
Non ! Et pourtant il aurait eu exactement la même âme, les mêmes qualités morales ! Alors pourquoi
me serinent-elles que ce qui importe c’est l’âme et les qualités morales ? »
« Le courage pour vous tous, courage de toutes les heures, c’est de supporter
sans fléchir les épreuves de tout ordre, physiques et morales, que prodigue la
vie. Le courage, c’est de ne pas livrer sa volonté au hasard des impressions et
des forces ; c’est de garder dans les lassitudes inévitables l’habitude du
travail et de l’action... Le courage... c’est d’aller à l’idéal et de comprendre
le réel ».
Albert Cohen, « Belle du Seigneur »
Qu’est-ce qui nous lie ? Il existe, dit le biologiste Jean-Didier Vincent « un besoin en autre, comme il existe un besoin en eau
ou en protéines... » Ce « besoin en autre » qui hante nos esprits et nos corps n’a pas fini de faire parler, rêver, trébucher... Il
va mener la danse, au théâtre Dunois, avec trois spectacles, qui déclinent chacun à leur manière l’histoire de nos amours,
qui ne se réduit pas à la séduction amoureuse, mais nous parle surtout de ce temps nécessaire pour apprendre à aimer.
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Attends !
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Est-ce qu’elle s’épuise vraiment l’urgence de l’autre qui s’exprime
sans retenue chez les tout-petits ? A l’autre bout de la vie
qu’advient-il du désir et de nos sentiments ? La chorégraphe
Michèle Dhallu jette un pont entre deux âges extrêmes, le temps
d’apprivoiser l’inconnu.
Votre spectacle est né d’une expérience très personnelle...
Au départ, il devait s’appeler « Attends », et non « A temps ».
Cela m’est venu parce que je me suis retrouvée sans cesse
tiraillée entre ma fille, encore très jeune, et ma mère, qui est
décédée depuis. Leur demande avait le même caractère exclusif et pressant. Il fallait que je m’occupe d’elles, alors que
j’avais mille choses à faire, et que je ne savais pas vraiment
comment me poser pour répondre à leur demande. Je me
retrouvais à ce point où je pouvais comprendre les élans de
ma fille puisque j’étais passée par l’enfance, mais où je commençais aussi à me projeter dans ce temps de la vieillesse.
Passé 50 ans, on sent que le corps se rouille et qu’on amorce
la pompe de la décrépitude... J’ai donc eu envie d’évoquer
cette vieillesse, de comprendre cet état qui s’apparente
d’abord à celui de la perte : perte des cheveux, des dents, de
la mobilité, de la mémoire... A quoi ressemble encore la vie,
dans ses derniers moments, en marge des images biaisées
de retraités sémillants dont les médias nous abreuvent ?
Sans doute faut-il être à l’écoute de toutes petites choses
pour saisir comment l’amour agit encore en l’être : le feu
d’un regard, la surprise d’un sourire... C’est comme si toute
l’énergie de la personne pouvait se trouver rassemblée, ce
que racontent aussi les choix de mise en scène.
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Un cheminement troublant se construit qui conduit du jeu de Lego au cercueil...
Vous créez un sentiment d’empathie qui n’a rien à voir avec une approche
compassionnelle...
Le spectacle est guidé par une philosophie de l’acceptation. Les
interprètes sur le plateau, le danseur, Yvon Bayer, la danseuse,
Claire Sauvageon, la lectrice, Frédérique Camaret et l’auteur des
textes de la pièce, Catherine Zambon, ont tous dépassé la cinquantaine. C’est cela aussi qui m’intéressait. Travailler avec les corps,
en l’état, sans chercher à afficher de « beaux restes » de danseurs,
mais en construisant une gestuelle qui au fil du spectacle devient
plus minimaliste pour essayer d’aller à l’essentiel. L’espace aussi
va évoluer en ce sens. Il ne s’agit pas de « réduire » mais bien de
« ramasser ». Sur la scène, on découvre d’abord des éléments de
Lego géants, disposés en vrac. Un espace ludique prend forme,
comme une maison que l’on construit, et cet espace va s’amenuiser, représenter une chambre à coucher, et enfin une stèle. J’ai
repensé à l’un des pensionnaires d’une maison de retraite que nous
avons rencontré à l’occasion de l’un des ateliers réalisés en amont
de la création : cet homme disait tout le temps qu’il s’apprêtait à
retrouver sa femme au « petit château », et ce « petit château »
désignait en fait la tombe de son épouse. C’est d’ailleurs le titre
du texte écrit par Catherine Zambon pour la compagnie. Ses mots
ponctuent les émotions du spectacle : se mélanger, chuter, se
détacher, s’envoler...
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Quand on réunit de très jeunes enfants et des vieillards, l’obstacle du jugement et de la peur n’intervient pas. Les enfants sont
très directs, expriment sans retenue leur surprise face aux signes
de décrépitude. La rencontre opère car il n’y a pas de préjugés,
et de leur côté les personnes âgées sont heureuses d’accueillir cette énergie. Dans cette rencontre, les émotions n’ont pas
besoin d’être analysées, ni mêmes formulées. Les échanges sont.
La vieillesse nous parle du mystère des existences vécues qui ne
sont pas à évacuer sous prétexte qu’elles ne sont plus utiles. Je
suis convaincue que les très jeunes enfants sont intuitivement
parfaitement capables de saisir cela.
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Vous posez aussi la question du désir amoureux...
Oui, sous la forme d’un effeuillage pudique. Le désir, les sentiments amoureux ne disparaissent pas avec la vieillesse. C’est
suggéré dans la chorégraphie au moment d’une valse qui traduit
un temps de rencontre et au terme de laquelle la danseuse commence à se déshabiller. Ce n’est pas une image provocatrice, et la
réaction des enfants m’inquiète moins que celle des adultes... Les
sentiments amoureux existent dans les maisons de retraite, et ce
n’est pas parce que le corps est amoindri que le désir disparaît !
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Du 16 au 21 avril 2013
A temps | Théâtre | 5+ |
Cie Carré Blanc | Michèle Dhallu chorégraphie |
Catherine Zambon texte | Frédérique Camaret lecture
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Roméo kiffe Juliette....
Qu’est-ce qui change, qu’est-ce qui résiste dans les déchirements passionnés qui attachent et délient les couples ?
« Sarath et Marina » emboîtent le pas des amoureux de
Shakespeare. Les gestes des danseurs se cherchent et
s’emmêlent dans la gamme de sentiments toujours aussi
contradictoires : le désir qui exalte, l’habitude qui flétrit
les premiers élans... L’apprentissage d’une vie !
Du 23 au 28 avril 2013
Sarath et Marina |
Musique | Danse | 10+ |
cie Les Orpailleurs
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Moi, je t’aime
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Quel iceberg d’émotions et d’imaginaire faut-il creuser pour mieux
se connaître, se comprendre, et par là même, s’acheminer plus
sûrement à la rencontre de l’autre ?
Immergés dans un monde d’images mouvantes, les tout-petits
suivent les méandres des inventions de l’artiste Cécile Fraysse.
Un dispositif conçu pour eux. Entretien.
L’histoire de ce fennec polaire pourrait évoquer celle de Narcisse...
Au tout début, peut-être, car il se contemple dans les reflets
de la glace et d’une certaine façon y plonge comme dans un
abîme. Mais tout est volontairement décalé. Le fennec est un
petit personnage très employé dans la littérature jeunesse.
Mais c’est un animal du désert, et j’en ai fait une créature
polaire... Quant à plonger au cœur d’un iceberg... La glace
devient symboliquement un bloc d’émotions qui résistent.
Le fennec va donc creuser, et explorer toutes les strates
des sentiments qui l’animent et qui vont s’enchaîner comme
autant de tableaux animés. Il apprend ainsi à se connaître,
découvre la solitude, la peur, la joie... : il y a un moment
extatique où il danse de plaisir ! Et au fond de l’iceberg ? Il
retrouve d’autres fennecs. On comprend alors que la voix
qui retrace ses aventures depuis le début est aussi celle du
fennec devenu vieux qui se souvient...
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Mais ce récit ne passe pas exclusivement par les mots, au contraire...
Le texte que j’ai écrit n’est utilisé que par bribes dans le
spectacle. L’histoire du petit fennec est une suite de sensations intérieures qui vont plutôt se traduire en images et
en musique. J’ai imaginé un dispositif d’écrans qui encerclent
le spectateur et où sont projetées des images animées qui
traduisent plus librement le rêve du personnage. Ce dispositif
permet de multiplier les points de vue et casse la relation
frontale du cinéma. L’enfant, assis au centre, est plus actif.
Je bouscule volontairement la logique narrative pour suivre
un fil plus onirique. Le paysage sonore est également déterminant. Quatre chansons dada disco pop sont interprétées par la
conteuse et accompagnées par un pianiste sur scène. Le régisseur s’active à vue. Je tiens à créer l’illusion tout en montrant
les artistes en train de faire leur travail. Il y en a qui sont en
train de produire du son, des images, d’autres qui regardent...
Je poursuis avec ce dispositif mon questionnement sur la
manière dont on peut aménager un espace commun où chacun
peut aussi trouver sa place.
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Vos réflexions sur la relation avec le très jeune public semblent influencer
la forme même de vos créations...
Quand je crée un dispositif comme celui d’« Iceberg », je place
effectivement la question de la relation avec le public au
cœur de mon travail. L’expérience des ateliers en crèche m’a
beaucoup appris. Les recherches esthétiques ne suffisent
pas. L’échange, pour être réussi, suppose aussi une organisation particulière de l’accueil. La création pour les tout-petits
implique plus de délicatesse, invite à jouer sur les petites
nuances. On a envie d’offrir à leur curiosité des choses à la
fois très simples et très fines. Et puis il faut privilégier une
forme d’écoute qui exige d’être à la fois tonique et très souple.
Par exemple, à l’intérieur du dispositif, les enfants ont le droit
de bouger, mais leur comportement dépend étroitement de
la relation qu’ils entretiennent avec leurs accompagnateurs.
Parmi ces derniers, certains exigent le calme absolu, d’autres
ont confiance... J’ai appris à ne pas interférer, à laisser chacun aborder le spectacle comme il le sent, et en fonction des
groupes, les représentations sont très différentes.
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Du 11 au 23 juin 2013
Iceberg | Théâtre | 3+ |
Cie AMK | Cécile Fraysse mise en scène, scénographie,
écriture, dessins et animations
Jean Jaurès, Albi, 1903 , « Le discours à la jeunesse »
Se situent-ils vraiment à des années lumières ces lycéens d’Albi auxquels Jaurès adresse son
célèbre « Discours à la jeunesse » ? Comment, un siècle plus tard, notre jeunesse pourrait-elle
éprouver le plein possible d’une parole qui articule les séductions de l’éloquence et la quête
authentique de vérité ? Le metteur en scène Marc Baylet-Delperier présente deux spectacles
qui peuvent s’appréhender comme deux « adresses » singulières à la jeunesse. Qu’il questionne
la valeur du travail avec « Allumage », ou l’état de la parole politique dans « Campagne », on
retrouve la même tentative de « ravissement », animée par cette conviction qui devient denrée
rare : la confiance en l’intelligence du public. Entretien.
Est-ce que l’on peut relier ces deux spectacles qui explorent
des domaines très différents?
Dans les deux cas, on retrouve un monologue, et je
mets en scène une adresse directe au public. Avec
« Allumage », je suis parti de l’essai de Matthew B.
Crawford intitulé « Eloge du carburateur ». C’est un
livre qui traite en fait de l’excellence humaine en
interrogeant le sens et la valeur du travail. L’auteur,
philosophe de formation, est devenu mécanicien, par
choix, et tout en racontant son expérience, il se livre
à toute une série de réflexions sur la hiérarchie erronée qui s’est imposée entre tâches manuelles et
intellectuelles. Il montre comment l’homme est cruellement déboussolé dans un monde qui cloisonne de
plus en plus les tâches de chacun. « Allumage » démarre donc comme un récit intime, mais le texte de
Crawford est devenu une matière parmi d’autres pour
creuser la question du travail. Il est un peu comme le
filet d’eau claire du spectacle auquel d’autres voix se
mêlent : celles de Blanchot, de Pavese, des extraits de
vidéos, des moments dansés, chantés... Tout un matériau hybride se déploie, et « ça active », sans que
le but soit de suivre la logique chronologique d’une
histoire. Sur scène, un mécano-philosophe lutte avec
la carcasse bien réelle d’un moteur qu’il s’acharne à
réparer et développe un plaidoyer en faveur d’une relation au travail qui permette à chacun de se réaliser.
Avec « Campagne », sans que ce soit prémédité, un
processus très différent s’est opéré. Là aussi, il est
question d’adresse au public, mais je voulais explorer
une forme d’adresse destinée à la foule, dont l’objet
est « la chose publique ». Je pensais aux grands
discours politiques qui ont fait évènement, et sont
considérés comme des morceaux de littérature. Mais
très vite, « Le discours à la jeunesse » de Jaurès
s’est imposé pour devenir le fil conducteur du spectacle. J’ai opéré des coupes, mais je respecte la chronologie du discours et je n’intègre pas de fantaisie
ou de variations au sein même du texte. Il n’est pas
question pour autant « d’interpréter » ce discours.
Je n’arrive pas à croire à l’interprétation - dans le
sens de dire le texte - et j’ai toujours trouvé cette
prétendue fidélité du metteur en scène à l’auteur très
fallacieuse au regard de ce que propose un plateau de
théâtre. Je ne me prive pas dans « Campagne » de
réunir les matériaux divers avec lesquels j’aime travailler (les images, le son, la lumière...), mais ce sont
vraiment les répétitions qui inventent et fabriquent
littéralement le spectacle, et cette fois, le texte s’est
imposé différemment.
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Pensez-vous vraiment que le discours de Jaurès peut parler à la
jeunesse actuelle ? La forme si savamment élaborée de la langue
ne risque-t-elle pas de faire obstacle ?
Il est vrai que ce discours s’adresse à une génération de
jeunes gens très lettrés qui vivent à une époque différente de la nôtre. Mais ni le contenu, ni la forme ne sont
« datés », et je trouve au contraire que ce texte reste
d’une extraordinaire actualité. Ce n’est d’ailleurs pas
étonnant qu’il soit si souvent cité. Quand Jaurès retrace
l’histoire de la révolution, ou qu’il aborde la menace de la
guerre, il n’agite jamais des généralités, il ose exprimer
de concert ses convictions et ses doutes, varier les perspectives. Contrairement à la majorité des politiques dont
la logorrhée est essentiellement dictée par une armée de
conseillers en communication, Jaurès ne parle pas à ces
jeunes comme à des débiles mentaux. Il fait le pari de
leur intelligence. Tout le développement sur l’héroïsme
est pensé pour faire l’apologie de la paix, et contredire
les visions attendues. Je ne vois pas comment un jeune
aujourd’hui ne serait pas transporté par ses paroles sur le
courage. Son exhortation à défendre l’humain dans toute
sa complexité ne peut que sidérer, au sens propre, pour
mieux exalter ensuite, et rendre active et tangible la
promesse d’espoir. Ce n’est donc ni le contenu, ni même
la forme qui pourrait faire obstacle à la réception d’un
tel discours aujourd’hui ; c’est plutôt notre relation au
temps. Qui a encore la capacité d’écouter un discours
d’une heure et demie ? Nous subissons un tel formatage
du discours public, forcément réduit, saucissonné en
petites phrases facile à digérer... « Campagne » engage
une réflexion sur l’état de la parole aujourd’hui, car je
ne crois pas que ce soit la parole qui fasse défaut, mais
les acteurs susceptibles de la faire vivre. Dominique de
Villepin a montré à l’occasion de son discours à l’ONU
contre le bien fondé de la guerre en Irak que le discours
politique pouvait redevenir « événement ». Les applaudissements ont fusé, phénomène exceptionnel dans ce
lieu, et la parole a retrouvé une dimension historique.
Jean-Luc Mélenchon est également un orateur qui sait
donner à ses discours une envergure qui dépasse le verbiage électoraliste. Mais lui aussi est soumis aux lois du
sacro-saint « temps de parole » médiatique. Il n’en reste
pas moins que dès que quelqu’un « prend » vraiment la
parole, il est entendu. Je pense au petit livre de Stéphane
Hessel « Indignez-vous ». Quand la parole « existe », elle
est efficace, et les jeunes sont les premiers à écouter.
Je ne suis pas idéaliste, mais je suis convaincu qu’au
sein de l’abrutissement généralisé qui s’est développé,
émerge chez beaucoup de gens le désir très vivace de se
réapproprier le sens de leur existence. Certes, le courant
agissant peut sembler minoritaire, mais ce n’est pas un
clan, c’est bien une minorité qui commence à s’élargir.
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La forme de vos spectacles qui mêle des matériaux hybrides a
de quoi dérouter le spectateur. Est-ce que ce n’est pas un obstacle supplémentaire pour des jeunes qui fréquentent rarement
les théâtres ?
J’ai longtemps conçu mes spectacles en pensant plus ou
moins consciemment à mes pairs, et en pariant aussi sur
un état de bienveillance du spectateur, prêt à une rêverie qui ne soit pas totalement dirigée par le metteur
en scène. J’ai, en quelque sorte, fantasmé une sorte de
spectateur hyper actif, capable de co-créer le spectacle,
d’aller à la rencontre de ses propres fantaisies à partir
des images que je lui livrais. Je voulais qu’il se retrouve
ailleurs, sans forcément lui dire où, même si cet ailleurs
n’est certainement pas nulle part, et encore moins n’importe où... Mais je tends de plus en plus à rééquilibrer ce
rapport, d’où, sans doute, la présence plus dense et plus
motrice du texte dans mes deux dernières créations. Là,
je n’ai pas pensé à mes pairs mais plutôt à mes enfants,
âgés d’une vingtaine d’années. Je ressens le besoin
d’être en phase avec l’énergie qui est la leur, et j’aime
l’idée que mes spectacles soient comme un terrain offert à leur curiosité. Je sais que les outils que j’utilise,
comme la vidéo ou les jeux de mixages sonores peuvent
attiser cette curiosité. Je n’ai évidemment pas intégré
ces matériaux pour eux. Ils ont toujours été présents
dans mon travail et j’utilise les outils technologiques de
manière artisanale et sauvage. Je constate simplement
que cela intrigue les jeunes, que cette part de bricolage
les séduit. Cela n’ôte rien à la part malcommode, anguleuse de mes spectacles qui exigent aussi des efforts
du spectateur. En fait, je m’exerce à doser la part de
séduction, le but étant de ne pas lâcher le spectateur
à l’intérieur d’une forme qui n’a rien d’évidente pour lui.
Je m’y attelle en travaillant sur la précision des effets
que je m’interdis désormais de multiplier gratuitement.
Pour moi, le théâtre, c’est du mouvement, du son, de la
langue, du temps, c’est-à-dire un état de réalité sans
illusion. Chaque spectacle est une sorte de fabrique qui
travaille à produire un émerveillement, un ravissement.
Et ce pari exige qu’on prenne au sérieux les résistances
légitimes du spectateur, sans faire de concessions qui
ruineraient le sens de notre travail.
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Du 15 au 19 mai 2013
Allumage | .Théâtre | 14+ |
Cie Immatérielle Production | D’après « Eloge
du carburateur », Matthew B. Crawford
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Du 22 au 26 mai 2013
Campagne | .Théâtre | 14+ |
Cie Immatérielle Production | D’après « Le Discours
à la jeunesse » de Jean Jaurès
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Place à l’intelligence collective !
« Contre la lutte pour l’emploi, penser ce que
le travail veut dire... » | Faut-il laisser les jeunes
développer une vision du travail exclusivement
pensée en termes d’« orientation efficace », de
« performance », et « d’adaptabilité » ?
Le théâtre Dunois organise un dialogue entre
des adultes impliqués dans le monde du travail
tel qu’il va, et des adolescents désireux de faire
connaître leurs aspirations.
Le Mercredi 15 mai 2013 à l’issue de la représentation d’« Allumage »
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