METIER
30 - US MAGAZINE - Supplément au no626 du 7 octobre 2005
LANGUES VIVANTES
État des lieux
Plusieurs notes d’information
sur les LV ont été mises en
ligne en septembre 2005 sur
www.education.gouv.fr/stateval
La note sur un état des lieux dans
le second degré en 2004 confirme
la prédominance de langlais
(92 % des effectifs de première
langue) qui se renforce avec une
progression de deux points sur la
période 2000-2004. L’allemand
comme première langue tend à
régresser dans toutes les classes,
sauf en Sixième l’étude de
deux langues vivantes s’est déve-
loppée depuis 2000 (classes
bilingues). En LV2, la prédomi-
nance de l’espagnol s’est accrue
au détriment des autres langues,
italien excepté. L’apprentissage
d’une troisième langue vivante
(italien: 45%, espagnol : 20 %)
ne concerne que 6 % des lycéens.
La diversification continue donc
de s’effriter au fil des ans, ce que
nous condamnons.
Deux notes évaluant les compé-
tences en anglais et en allemand
en fin d’école soulignent que les
élèves maîtrisent mieux la com-
préhension de l’oral que les autres
compétences, ce qui correspond
aux objectifs prioritaires fixés à
cet enseignement. Mais comment
va-t-on passer au niveau A1 du
CECR (Cadre Européen Com-
mun de Référence) demande la
note? Bonne question car il n’y a
pas de miracle sans plan massif de
formation des enseignants qui
interviennent dans le premier
degré.
De même les trois notes évaluant
les compétences enn de collège
en allemand, en anglais et en
espagnol, montrent que les com-
pétences de compréhension orale
sont satisfaisantes mais qu’il reste
beaucoup à faire pour atteindre
le niveau B1 du CECR en LV1 et
le niveau A2 en LV2.
Ces notes font des constats. Les
mesures annoncées par le ministre
ne vont hélas pas améliorer l’en-
seignement des LV dans le pre-
mier et le second degré, ni l’ap-
prentissage des élèves.
Thérèse Jamet-Madec,
therese.madec@snes.edu
NOTES DE LECTURE
Jaus, de léducation
Syllepse/Nouveaux regards
Lécole en France
Critiques, pratiques, perspectives
Sous la direction de J.-P. Terrail, Ed./ La Dispute
Ce livre est une anthologie des
textes de Jaurès sur l’éduca-
tion. Il rassemble des dis-
cours, certains célèbres, d’autres
beaucoup moins, et de très nom-
breux articles de journaux et de
revues, pour la plupart inédits.
La lecture de ces textes est enthou-
siasmante. À chaque ligne ou
presque, on est surpris et ravi de la
pertinence des propos, et de ce qu’il
faut bien appeler son extraordinaire
modernité. Les questions soulevées
sont toutes au cœur de nos ex-
riences et questions présentes : dé-
nir les missions de l’école, com-
prendre ce quest la laïcité,
construire une culture qui permettre
au peuple de vivre libre
Pour Jaurès, léducation n’est
absolument pas une question
annexe, bien au contraire : pas de
socialisme sans penser l’éduca-
tion. Le socialisme n’est possible
que si les travailleurs
ont la culture néces-
saire pour maîtriser
leur destin. La pré-
occupation perma-
nente de Jaurès,
dans ses activités
politiques et syndicales, est de pen-
ser les conditions d’une authen-
tique démocratisation culturelle.
À ces textes extraordinaires
s’ajoute une introduction limpide
de l’historien Gilles Candar, qui
montre ce que signifiait pour
Jaurès être professeur. Enfin, dans
une passionnante postface, Guy
Dreux et Christian Laval, de l’Ins-
titut de recherches de la FSU, ana-
lysent le lien profond qui existe
chez Jaurès entre éducation et
socialisme, à travers les questions
du sens de l’histoire, de la laïci,
ou du syndicalisme enseignant par
exemple.
Évelyne Rognon
Constatant que le système édu-
catif a réussi une certaine mas-
sification mais que les inéga-
lités sociales y persistent, les auteurs
situent d’emblée le débat : pour
réussir la démocratisation, quest-ce
qui fait obstacle dans l’école ?
La méthode choisie consiste à
interroger les transformations péda-
gogiques à l’œuvre dans l’école
daujourdhui, à examiner les
conséquences de ces transforma-
tions sur les parcours des éves, et
à présenter enfin des propositions
dagogiques de « scialistes ».
Mais le dispositif annon d’une
expertise « purement sociologique
à base d’enqtes » ne semble pas
au rendez-vous. s les premres
pages, les auteurs se lancent dans
une accusation sans nuance : « les
pédagogies actives douces et
concrètes qui devaient démocratiser
l’acs aux savoirs se sont aes
particulrement élitistes ». Ils vont
condamner «l’adhésion de la masse
des professeurs d’école aux prin-
cipes du constructivisme dago-
gique » en faisant en permanence
un amalgame entre «pédagogie
d’évitement » et constructivisme.
La deuxième partie qui s’attache
Dans les Brevets de techniciens
supérieurs des domaines
industriels, l’anglais apparaît
de plus en plus comme discipline
obligatoire. Une seconde langue
vivante peut être prise uniquement
en option.
Cette évolution pond à une
demande des employeurs et cor-
respond à une évolution des situa-
tions professionnelles, l’échange
d’informations avec des entre-
prises ou des services étrangers se
faisant quasi exclusivement en
anglais.
Dès lors se pose la question du
statut de la langue vivante dans
les bacs STI. Pour le SNES, il
n’est pas question d’accepter que
le « tout anglais » règne. La diver-
sité des langues doit être conser-
vée et même développée, en par-
ticulier jusquau baccalauréat.
Cette diversité impose deux corol-
laires :
• que les étudiants puissent réel-
lement conserver dautres
langues, sous forme de LV2, et
donc quelles soient présentes
dans les établissements;
quun horaire renforcé en
anglais soit proposé à tous les
étudiants qui en ont besoin et en
particulier à ceux qui n’ont pas
suivi, dans cette langue, un ensei-
gnement de LV1 au lycée.
Même si l’anglais s’impose pro-
fessionnellement, conserver et
renforcer la richesse des ensei-
gnements de toutes les langues
contribue également à favoriser la
réussite des élèves dans ce
domaine.
Thierry Reygades
BTS INDUSTRIEL
Anglais certes, mais...
aux parcours des
jeunes n’est pas plus
nuancée. Lindicateur
de réussite scolaire
qui est utili en per-
manence est « avoir
le bac général sans
redoublement » !
Fort heureusement
les « nouvelles pra-
tiques » proposées dans la der-
nière partie, si elles restent assez
vagues, échappent à cette carica-
ture. Elles consistent à revaloriser
la place et le statut de la difficulté
intellectuelle, à former les ensei-
gnants à reconnaître cette dimen-
sion normale des apprentissages, à
la gérer, à redonner le plaisir de sy
affronter...
La conclusion de cet ouvrage pro-
pose de s’appuyer sur les ensei-
gnants et la force collective qu’ils
constituent pour « affronter la
question des limites actuelles de
l’action scolaire, évaluer la perti-
nence des consignes de l’institution
et des recommandations dexperts,
expérimenter d’autres solutions,
valider collectivement les plus
efficaces... ». Tout le monde
adhérera. Sylvie Nony
© Thierry Nectoux
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