CR Formation 14 janvier - version isa

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FORMATION – RENCONTRE
Organisée par le GRAC
En partenariat avec la Région Rh ôn e-Alpes, la NACRE et la CRESS
Econo mie Sociale et Solid aire et
Evolutio n de l’emploi dans l’explo it ation cinématographique
Quelles sont les pistes envisageables en termes de mutualisation notam ment d’emplois dans
le domaine de l’exploitation cinématographique ?
MARD I 14 JANVIER 2014
CINÉ TOBOGGAN – DÉCINES
10h15 – Introduction à la journée
Cyril Peyramond (Directeur du Ciné Toboggan)
Isabelle Perez (Coordinatrice d’actions de Médiation – GRAC)
L’organisation de cette journée fait suite aux rencontres régionales sur l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) et la culture
qui se sont déroulées le 17 juin dernier. Le constat a été qu’aucun acteur du milieu de l’exploitation cinématographique
n’était présent lors de ces rencontres. Hors c’est un secteur en plein bouleversement :
- L’arrivée du numérique a profondément transformé le secteur de l’exploitation, entrainant une évolution des
postes,
- Les nouveaux projets de médiation mis en place par la Région Rhône-Alpes ont également entrainé la naissance
de projets innovants,
- Enfin, la crise financière a entrainé généralement une diminution des budgets.
Nous vous proposons cette journée de formation-rencontre sur la thématique de l’économie sociale et solidaire afin
d’échanger sur l’évolution de l’emploi dans l’exploitation cinématographique. Cette journée a pour objectif principal de
permettre aux exploitants de découvrir l’économie sociale et solidaire ainsi que les nouvelles perspectives d’organisation
des structures et plus spécifiquement la mutualisation d’emplois. En découvrant certaines des actions développées par le
secteur culturel rhônalpin dans le champ de l’économie sociale et solidaire, l’idée est de re-questionner nos manières de
travailler et de dégager de nouvelles perspectives parmi lesquelles la mutualisation peut représenter une solution aux
problématiques rencontrées par les salles, notamment la gestion des ressources humaines et la création de nouveaux
emplois.
Avec l’économie sociale et solidaire, il y a une notion d’éthique que les salles indépendantes doivent s’approprier face aux
logiques des grands groupes, pour une meilleure définition du lieu culturel et du maintien d’un rôle de proximité.
Nous remercions chaleureusement :
- Le Ciné Toboggan et plus particulièrement Cyril Peyramond, son directeur
- la Région Rhône-Alpes
- la NACRE
- la CRESS
- RDI
- Les acteurs qui ont témoigné lors de cette journée : Vincent Bouvet – Périscope, Cyril Désiré – SCOP le Navire, Elise Fayole – SCIC
les 3 C, Axel Hernandez – SCOP De L’autre côté du Pont, Sathya FLORY – GE TKCube
Ainsi que tous les participants.
Afin de compléter ce compte rendu, nous vous proposons de consulter en ligne les documents suivants:
Abécédaire: https://drive.google.com/file/d/0B281zkkAdsmUMUY0ZWNydWNCYkk/edit?usp=sharing
Etude ESS et Culture en Rhône-Alpes: https://drive.google.com/file/d/0B281zkkAdsmUVFlRRDRtaE1rOW8/edit?usp=sharing
Culture et ESS - NACRE : https://drive.google.com/file/d/0B281zkkAdsmUS2RLUWd3aGtvbzg/edit?usp=sharing
Fiche Mémo / Bibliographie ESS/Culture: https://drive.google.com/file/d/0B281zkkAdsmUcnB2bjdmaTdWOWc/edit?usp=sharing
Les Essentiels / Mutualisation de l’emploi et des compétences :
https://drive.google.com/file/d/0B281zkkAdsmUMm1mRFFLUVF1NWs/edit?usp=sharing
Fiche Mémo / Mutualisation d’emplois dans le secteur culturel :
https://drive.google.com/file/d/0B281zkkAdsmUckRmUC05Y3FjdHM/edit?usp=sharing
Schéma des étapes du DLA : https://drive.google.com/file/d/0B281zkkAdsmUaDNKWGtfMTRQWWc/edit?usp=sharing
Coordonnées des opérateurs DLA en Rhône-Alpes :
https://drive.google.com/file/d/0B281zkkAdsmUX1RWMXFJVHJmbHM/edit?usp=sharing
10h30 – Introduction à l’Economie Sociale et Solidaire
Intervenant : Julien Loïs - Directeur de la CRESS
(Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire en Rhône-Alpes)
La CRESS a pour rôle de fédérer les différents acteurs de l’ESS, de représenter ce champ de
l’économie auprès des pouvoirs publics et d’encourager les dynamiques collectives entre les
différents acteurs : http://www.cress-rhone-alpes.org/cress.
Economie Sociale et Solidaire
Penser et agir autrement en société et donner du sens à l’acte d’entreprendre.
L’économie sociale et solidaire combine « engagement social » et « initiative économique » pour mettre la personne
humaine au centre des activités et replacer l’économie dans son contexte : les activités économiques sont un moyen au
service d’un projet sociétal. Les entreprises de l’économie sociale et solidaire permettent de produire, de travailler,
d’épargner, de consommer... autrement. Importance de sortir de l’entre soi, de s’interroger sur son modèle social,
d’innover dans les comportements au sein des entreprises mais aussi avec les autres entreprises, créer de l’emploi,
notamment de l’emploi de qualité.
L’économie sociale et solidaire est un mode d’entreprendre auquel adhèrent des personnes
morales de droit privé qui remplissent les conditions suivantes :
1° Un but poursuivi autre que le seul partage des bénéfices ;
2° Une gouvernance démocratique prévoyant la participation des parties prenantes aux réalisations de l’entreprise définie
et organisée par les statuts ;
3
Une gestion conforme à tous les principes suivants :
a) Les bénéfices sont majoritairement consacrés à l’objectif de maintien ou de développement de l’activité de l’entreprise ;
b) Les réserves obligatoires constituées sont impartageables
En chiffre
2,3 Millions de personnes salariées de l’ESS en France (plus de 240 000 en RA)
9,9% de l’emploi français (10,6% en RA)
Plus de 100 000 emplois crées entre 2005 et 2010
A l’échelle nationale
Un projet de loi ESS a été présenté au Conseil des Ministres le 24 juillet 2013. Elle devrait être votée en avril 2014.
Importance de cette loi qui impliquerait qu’une entreprise puisse avoir une autre finalité que le partage des bénéfices et
que les collectivités territoriales doivent tenir compte de cette économie dans leur politique.
Les axes stratégiques de l’ESS en 2014-2016 en Rhône-Alpes :
-
Promotion = développer une meilleure connaissance et reconnaissance de l’ESS
Innovation Sociale = continuer à répondre aux besoins sociaux et encourager les approches économiques et
organisationnelles innovantes
Développement Economique = accompagner la création de nouvelles activités économiques dans l’ESS et
répondre aux évolutions des entreprise de l’ESS
Les thèmes transversaux : l’emploi, les coopérations et l’approche territoriale.
11h00 – L’ESS appliquée au secteur culturel
Intervenant : Léo Anselme - La Nacre - http://www.la-nacre.org
La culture représente 12% dans le champ de l’économie sociale et solidaire, dont la majorité pour
le secteur du spectacle vivant, particulièrement concerné par l’ESS. Pour ce qui concerne la
projection de films cinématographique : 27,4 %.
Spécificités du champ culturel dans l’ESS :
- convergence du développement économique, territorial et social dans une logique d’intérêt général
- tiers secteur à l’économie plurielle “non lucrative de marché”, hors logique public/privé
- économie au projet, souvent précaire (Intermittent, CUI,CAE…)
- organisation du travail peu scientifique
- massivement des associations, plus rarement des SCOP, des SCIC
- très petites entreprises
Les évolutions en cours dans le champs culturel de l’ESS : nouvelles formes d’emploi recherchées,
désengagement des financements publics, renégociation du régime de l’intermittence.
Structures ressources
➠ Opale / CNAR culture : http://www.culture-proximite.org
➠ Rhône-Alpes solidaires : http://www.rhone-alpesolidaires.org
Pour aller plus loin, vous trouverez en ligne :
- Etude ESS et Culture en Rhône-Alpes: https://drive.google.com/file/d/0B281zkkAdsmUVFlRRDRtaE1rOW8/edit?usp=sharing
- Culture et ESS - NACRE : https://drive.google.com/file/d/0B281zkkAdsmUS2RLUWd3aGtvbzg/edit?usp=sharing
- Fiche Mémo / Bibliographie ESS/Culture: https://drive.google.com/file/d/0B281zkkAdsmUcnB2bjdmaTdWOWc/edit?usp=sharing
11h15 – Témoignages de structures culturelles engagées dans l’ESS
§
Vincent Bouvet - Le Périscope
Le Périscope est une salle de musiques actuelles implantée dans le quartier Confluence à Lyon.
La création de la structure provient de l’association entre deux personnes morales avec des collectifs d’artistes.
Différentes activités sont développées aujourd’hui :
- Diffusion de concert – 100 places – 130 concerts et autres évènements… La programmation est réalisée en collectif
avec salariés, bénévoles et artistes
- Phase de résidence et accueil des artistes et groupes locaux
- Actions culturelles et médiation (Jeune Public, création participatives…)
Partage de valeurs, de compétences, de finalités.
Modèle économique : hybridation des ressources 25% subvention fonctionnement / 15% aide au projet / 55%
d’autofinancement / 5% d’aide à l’emploi.
Objectif : Favoriser la mutualisation à la polyvalence pour développer des compétences plus
pointues pour chaque poste.
§
Cyril Désiré – SCOP Le Navire
La Scop Le Navire regroupe 5 cinémas d’Art et essai: Navire Valence, Palace & Navire Aubenas, Cinéma
Pierrelatte et Eden Crest.
Historique
En 2005 : transformation de la structure en SCOP. La part des associés s’est alors transformée en part sociale.
En 2014 : 28 salariés et 25 associés/salariés (dont une association qui fait partie du capital de la société - Cinémascope).
Fonctionnement
Les salariés sont majoritaires dans le capital de la société, chaque salarié ayant une voix pour élire un gérant. Il y a
également un conseil de surveillance : 3 à 4 salariés extérieurs à la direction qui peuvent tout contrôler et initier des
projets de réflexion au sein de la SCOP.
En parallèle a été mis en place un directoire, avec un représentant de chaque site qui se retrouve régulièrement pour lister
tous les problèmes rencontrés dans les structures. Il a été également mis en place une mutuelle d’entreprise.
Pour devenir associé, il faut reverser une part de son salaire à la société . Une notion essentielle est
l’impartageabilité des parts sociales (pas de plus value en revendant ses parts).
L’aspect humain est essentiel. L’aspect économique de la société n’est pas laissé pour compte, l’objectif reste de
faire des entrées.
La SCOP fonctionne avec 15% de subvention au total. C’est une économie fragile qui dépend toujours des films. Il s’agit
d’un fonctionnement associatif mais on reste dans les enjeux d’une entreprise (politique, négociations…).
Echange / Questions :
- Quel mode de recrutement pour une SCOP ?
Cyril Désiré - Le Navire : C’est le gérant qui s’occupe des recrutements en collaboration avec les directeurs de sites. Il y a
toujours une discussion commune. L’échelle des salaires est de 1,6 entre le salaire le plus haut et le plus bas. Mais il est
toujours difficile de motiver et d’impliquer tout le monde.
Actuellement par exemple, le Navire fait une GPEC = Gestion Prévisionnelle des Emplois et Compétences, financée par
l’AFDAS.
- Quelles sont les limites du travail “ensemble” ?
Vincent Bouvet – Le Périscope : Nous avons un CA de 14 sièges au Périscope, il faut savoir être efficace. Avant chaque
rentrée en septembre, il est décidé un fonctionnement des instances et des sujets débattus en CA et en bureau.
Cyril Désiré - Le Navire : Le directoire appuie la gérance sur ses choix, mais c’est bien au gérant que revient la prise de
décision, et de la politique culturelle qu’il va appliquer à son site. Ce n’est pas parce qu’il y a une hiérarchie, qu’il ne faut
pas parler des problèmes d’associés à associés.
- Comment gérer les questions de hiérarchie avec le principe “1 salarié/1 voix” ?
L’information et la communication. Il faut toujours bien informer en temps réel l’ensemble de l’équipe de toutes les actions
et décisions (exceptées les questions de Ressources Humaines)
- Vous parliez tout à l’heure de « Mutualisation de compétences précises plutôt que de
polyvalence », pourriez-vous développer ?
Vincent Bouvet – Le Périscope : On est confronté dans notre propre développement au développement des autres
structure “concurrentes”. Il faut avancer tous ensemble, dans un esprit de solidarité professionnelle et de partage des
compétences.
- Cela implique un dialogue avec les concurrents ?
Vincent Bouvet – Le Périscope : On appartient a des fédérations dans des réseaux nationaux et régionaux. Nous avons
régulièrement des temps de rencontre pour parler avec les collègues du secteur. On a plus a gagner qu’à perdre en allant
dans des démarches de rapprochement. Particulièrement sur notre territoire, Lyon est une zone de concentration énorme
des projets et des acteurs culturels, il faut aller vers plus de coopération.
Ludivine Ducrot – La Nacre : Nos concurrents peuvent devenir demain nos futurs collaborateurs = logique territoriale
forte !
Cyril Peyramond – Le Toboggan : Pour l’exploitation cinématographique, c’est une réflexion innovante de se demander si
ce type de collaboration peut être mis en place entre des salles de cinéma de même catégorie sur un territoire proche.
Attention par contre à ne pas confondre les notions d’ultra polyvalence (que nous a imposé le numérique) et
l’hyperspécialisation que peut apporter la mutualisation de poste.
- Quels sont les postes que vous pensez mutualiser ? Administratifs, techniques, décisionnaires ?
Vincent Bouvet – Le Périscope : La médiation ! On a tous réussi à mettre en place des actions en local, mais il manque
toujours des moyens de communication et des outils d’élargissement des publics. Au niveau administratif et comptable, on
a le problème des différents statuts des salles de concert (MJC, municipales, privées…)
Autres présentations de structures coopératives :
§
Elise Fayolle - SCIC Les 3 C (salle de cinéma Le France)
Nous avons adopté cette forme de structure pour notre salle de cinéma suite à un redressement judiciaire. Les salariés
ont repris les projets et nous voulions permettre à toutes les personnes qui faisaient vivre la structure d’y prendre part.
Une ouverture à tous, mais avec parfois des parts très basses (à partir 20€). Au final, nous avons plus de 360 associés.
Le fonctionnement de la SCIC se fait en collèges, avec par exemple un collège professionnel, un collège des spectateurs…
Tous les collèges sont représentés au Conseil d’Administration.
Par ailleurs, la SCIC fait partie d’un groupement d’employeur (via le Cluster Culture et Coopération de
Saint Etienne) grâce auquel on bénéficie d’un poste de comptabilité mutualisé.
§
Axel Hernandez – SCOP De L’autre côté du Pont (coopérative SCOP / SARL)
La structure travaille uniquement avec des produits locaux ou issus de l’agriculture biologique, avec la volonté de
développer les partenariats avec des agriculteurs et artisans locaux, mais aussi une collaboration avec des artistes.
Pourquoi faire le choix de la SCOP dans la restauration ?
Cela apporte une facilité d’autogestion, avec par exemple l’organisation d’une réunion hebdomadaire de 2h pour décider
tous ensemble. Ce partage des pouvoirs correspond à cette volonté de travailler ensemble.
7 temps plein en CDI avec comme principe l’augmentation des salaires de 100€/an. Nous
partageons les bénéfices des soirées et des évènements.
QU’EST-CE QU’UNE SCOP – UNE SCIC ?
Les Scop, Sociétés coopératives et participatives, désignent les entreprises à statut Scop (Société coopérative
de production) et à statut Scic (Société coopérative d’intérêt collectif).
Soumises à l’impératif de profitabilité comme toute entreprise, elles bénéficient d’une gouvernance démocratique et d’une
répartition des résultats prioritairement affectée à la pérennité des emplois et du projet d’entreprise.
Les deux formes juridiques de Sociétés coopératives et participatives :
La SCOP
Juridiquement, une Scop est une société coopérative de forme SA ou SARL dont les salariés sont les associés majoritaires.
Dans une Scop, les salariés sont associés majoritaires et détiennent au moins 51 % du capital social et 65 % des droits
de vote. Si tous les salariés ne sont pas associés, tous ont vocation à le devenir.
La SCIC
Dans une Scic, les mécanismes coopératifs et participatifs sont identiques à ceux de la Scop. Toutefois, les membres
associés au capital sont par définition de toutes natures : salariés mais aussi celles et ceux qui souhaitent s’impliquer dans
le projet : clients, bénévoles, collectivités territoriales, partenaires privés …
Vidéo : http://www.youtube.com/watch?v=4QhR_wM0MXk
14h20 - La logique de mutualisation dans l’exploitation cinématographique
Intervenant : Juliette BOUTIN – Déléguée Générale du GRAC
(Groupement Régional d’Actions Cinématographiques - http://www.grac.asso.fr)
Le Groupement Régional d’Actions Cinématographiques est un réseau de salles indépendantes de proximité. La petite
exploitation cinématographique est de plus en plus mis à mal par la concurrence et l’évolution du marché.
=> Mise en commun des moyens, des savoirs et répartition des coûts
Exemples d’actions communes aux salles du réseau mises en place par le GRAC :
- cycle de programmation du patrimoine (Ciné Collection)
- festival Jeune Public (Toiles des Gones)
- intervention de réalisateurs en salle (ex : Gilles Perret pour Les Jours heureux)
- la lettre du GRAC pour le partage d’information et des problématiques du secteur
- création d’un Fond de Mutualisation Régional (FMR) pour le partage des contributions numériques (équité financière)
Constat : plus on partage, et plus ça fonctionne !
Problématique :
Comment réorganiser le travail dans les salles afin de suivre les évolutions technologiques
(Internet, projection numérique) ? Remise en cause des compétences.
Un exemple illustre bien ces problématiques : c’est le projet « le CLAP », mis en place par l’ACPA (Association des Cinémas
de Proximité en Aquitaine) avec la création d’avant programmes numériques pour les salles. Deux postes ont pu être créés
à mi-temps au sein de l’association pour la production et le montage de contenus numériques.
Autre exemple : Les actions de médiation pour les porteurs de la carte M’Ra
Nos salles sont avant tout des lieux de liens sociaux où il est indispensable de faire de la médiation ->
Cherchons ensemble les moyens de le faire !
Avec la mise en place de ces actions depuis un an et demi, s’est très vite posée la question de l’emploi. Et surtout de la
pérennité de ces emplois ! A l’heure actuelle sur les projets de médiation la question de l’emploi est essentielle car on est
sur des missions à court terme (stage, CDD, vacations, CAE…).
La mutualisation d’emplois peut-elle être une solution pour les professionnels du cinéma et
notamment dans le cadre de la médiation afin d’éviter ces situations de précarité ?
Ceci re-questionne donc les emplois qui sont déjà en place dans les salles de cinéma : comment
réfléchir à une logique de mutualisation d’emplois ?
14h50 – Accompagnement possible : Le Dispositif Local d’Accompagnement
Intervenant : Adeline BILLION – RDI (Rhône Développement Initiative : http://www.rdi.asso.fr) Le Dispositif Local d’Accompagnement (DLA) est un dispositif national créé fin 2002 suite à la fin des emplois
jeunes afin de pérenniser les emplois et les activités dans les structures associatives.
RDI (Rhône Développement Initiative) est porté par la CRESS avec 6 opérateurs qui animent le DLA
sur les 8 départements.
Vous trouverez les coordonnées des opérateurs DLA en Rhône-Alpes, en cliquant sur :
https://drive.google.com/file/d/0B281zkkAdsmUX1RWMXFJVHJmbHM/edit?usp=sharing
DLA = appui - conseil qui consolide les activités et pérennise les emplois
Un intervenant extérieur intervient dans la structure afin d’apporter le recul nécessaire et une certaine méthodologie.
L’objectif est de trouver ensemble les solutions qui pourraient être mises en place (attention, c’est différent de l’audit). La
structure accompagnée doit être actrice de cette opération.
Les grandes étapes d’un DLA :
Schéma à consulter en ligne : https://drive.google.com/file/d/0B281zkkAdsmUaDNKWGtfMTRQWWc/edit?usp=sharing
1/ prise de contact, accueil
2/ diagnostic partagé = faire une photographie de la structure à l’instant T pour faire ressortir les points de fragilités et
les forces
3/ plan d’accompagnement = établir un cahier des charges pour développer des axes de travail sur lesquels on veut
travailler en vue d’optimiser la stratégie de la structure. Un appel à compétences est alors lancé par la CM DLA (auprès
d’au moins 3 organismes) pour la sélection d’un prestataire
4/ comité d’appui
5/ suivi post accompagnement
Le DLA est un outil souple, adaptable à chaque structure. Il est accessible aux associations ou
coopératives, avec au moins 1 salarié, inscrites dans le champs de l’économie sociale et solidaire
(donc les salles de cinéma).
Le DLA est gratuit pour la structure puisque pris en charge par les financeurs publics.
Pour en savoir plus: http://www.cress-rhone-alpes.org/cress/rubrique.php3?id_rubrique=39
Exemple d’un suivi DLA :
Intervenant : Sathya FLORY du GE TKCube
L’Association Katchaca (compagnie de danse) et la salle de spectacle Tatatoum ont réfléchi ensemble à une possible
collaboration dans une logique de mutualisation et de pérennisation des emplois : Quels projets communs développer ? Et
comment créer des emplois ?
Ils ont fait un DLA de 6 mois avec 1 journée de rencontre par mois avec le prestataire (Arte Lude) qui permets d’apporter
des pistes de réflexion à chaque réunion et sur lesquelles la structure travaille tout au long du DLA. L’objectif ici était
d’avoir un œil extérieur pour définir des valeurs communes aux deux structures.
A l’issu du DLA il a été décidé de créer le groupement d’employeurs (GE) TK Cube – association à but unique qui est
l’emploi. Les projets artistiques sont portés soit par la compagnie de danse, soit par la salle de spectacle, car il faut
toujours un seul porteur administratif.
Avantage du GE = des salariés plus compétents et plus à l’aise dans leurs missions. Des démarches administratives
simplifiées avec un seul contrat de travail.
Comment articuler son travail quand on travaille pour deux structures ?
C’est toute la problématique du salarié qui travaille pour deux employeurs (un directeur à Tatatoum / une directrice
artistique à Katchaca), d’où l’importance de créer un poste de gouvernance au sein du groupement d’employeurs. Dans
notre cas, il s’agissait d’une collaboration historique, qui n’a pas posé problème.
En début de semaine l’employé envoie son planning au GE, en divisant son temps de travail entre les structures.
QU ’EST-CE QU’ UN GROU PEMENT D’EM PLOY EURS (GE) ?
Un GE est le plus souvent une association loi 1901 ( possibilité de forme coopérative), qui a po ur ob je t pri ncipa l de
recruter d es s alarié s po ur le s rem ettre à dis po sition aup rè s de s es me mbre s. Le s ad hé rents se
pa rta ge nt do nc le tem ps d e trava il de s sa la ri és .
Le GE est piloté par un Conseil d’Administration composé d’adhérents du Groupement. Ceux-ci sont donc à la fois acteurs
et utilisateurs du Groupement. Les employeurs du GE peuvent être des entreprises, des artisans, des commerçants, des
professions libérales, des associations et des collectivités (voir articles L 1253-19 et 20 du Code du travail).
A ce jour, deux types de Groupements d’Employeurs concernent le secteur artistique et culturel :
- les Groupements d’Employeurs dits "classiques".
- les Groupements d’Employeurs pour l’Insertion et la Qualification (GEIQ).
Un GE peut être composé d’employeurs d’un même secteur d’activité –GE monosectoriel– ou d’employeurs de secteurs
différents – GE intersectoriel.
Le GE e st une do uble ré pons e "be so ins de s e mp lo yeurs / s écuris atio n de s pa rco urs d es s ala rié s".
Il permet une dynamique à l'échelle de son territoire et/ou du secteur professionnel concerné.
Source s: Fic he de la NACR E (Les Essentiels: Mutualisation de l’e mp loi et des co mpe te nces da ns le secteur
ar tistique et c ulture l : https://drive.google.com/file/d/0B281zkkAdsmUMm1mRFFLUVF1NWs/edit?usp=sharing )
15h20 – Accompagnement – Aide à la mutualisation
Intervenant : Jonathan BAZIN - Région Rhône-Alpes - Direction de la culture
Chargé de mission Emploi, Formation, Economie et Exploitation Cinématographique
Les dispositifs d’accompagnement se sont développés depuis un an et demi dans le cadre de la signature par la Région
Rhône-Alpes du Contrat d’objectif Emploi Formation (COEF) sur le spectacle vivant, l’audiovisuel et le cinéma,
ayant pour objectif la sécurisation des parcours professionnels et le développement des
compétences par un accompagnement des ressources humaines en priorité.
Cet accord a débouché sur la création d’une « Aide à la mutualisation » mise en place par la Région Rhône-Alpes,
accordée aux structures ayant fait l’objet d’une étude d’accompagnement préalable (DLA pour les associations,
Securise’RA pour les entreprises).
Lien sur « l’Aide à la mutualisation d’emplois » de la Région Rhône-Alpes :
http://www.rhonealpes.fr/TPL_CODE/TPL_AIDE/PAR_TPL_IDENTIFIANT/305/PAG_TITLE/Aide+%C3%A0+la+mutualisatio
n+d%27emplois+%28spectacle+vivant+*$%23%C2%A3%23$*+cin%C3%A9ma+et+audiovisuel%29/ID_AIDESDOMA
INEMDL//ID_AIDESPROFILMDL//RETURN/1/18-les-aides-de-la-region-rhone-alpes.htm
Echange / Questions :
Comment sont financés les emplois ?
Exemple du GE TKCube qui a touché 25 000€ de la Région RA la première année. Le complément est apporté par les deux
structures adhérentes au GE. Les heures de travail sont facturées au prorata du temps passé à travailler sur telle ou telle
structure. Toutes les structures étant fiscalisées, il n’y a pas de perte de TVA dans le triangle (GE/ compagnie/ salle).
Rappelons que la particularité législative d’un GE est la solidarité entre employeurs (par exemple pour la paye des
salariés). Un GE n’est pas fermé, une troisième structure pourrait tout à fait se joindre au groupement.
Le parallèle entre spectacle vivant et exploitation cinématographique n’est pas si évident !
L’importance actuelle est de redéfinir les postes, pas de les mutualiser !
L’objectif de la journée est de proposer des outils pour répondre à toutes ces interrogations, comme par exemple le DLA.
La mutualisation est proposée comme UNE des solutions face aux évolutions des métiers.
Un accompagnement est-il obligatoirement préalable pour obtenir une aide de la Région? Est ce
que seuls les GE sont aidés ?
Oui, une étude est nécessaire pour sélectionner les structures et bien identifier les besoins et objectifs. La Région ne peut
pas aider toutes les structures. Le GE n’est pas la seule réponse possible à un DLA. Les structures peuvent être aidées
autrement. Pour l’instant, seuls des GE ont été aidés (principalement Spectacle Vivant).
16h – La Mutualisation d’emplois dans le secteur culturel
Intervenant : Ludivine DUCROS - Chargée de mission à La Nacre
Les expériences de mutualisation d’emplois sont encore rares dans le secteur culturel. On assiste à une mutation
économique réelle et face à cela les porteurs de projets cherchent des solutions et se questionnent sur la manière de
répondre au mieux à ces évolutions.
Un des enjeux forts de la mutualisation : c’est une manière de faire réfléchir les structures différemment sur la
question des ressources humaines.
Les 3 formes actuelles de contractualisation dans le secteur culturel sont CDI – CDD / CDDU (dit CDD intermittent) / CDD
en contrats d’insertion (CUI CAE, CUI CIE, contrat d’avenir).
La logique qui s’est développée ces dernières années dans la culture est la suivante : « un projet / une structure ».
La mutualisation casse cette logique là.
De la logique de partage à la mutualisation :
1/ Partage = première approche. Pas de décision, ni de gestion collective
2/ Coopération = premier volet. Travail conjoint avec une finalité commune
3/ Mutualisation = mise en commun de moyen humains, matériels, immatériels. Prise de décision…..
=> Besoin d’une solution d’emploi pertinente pour pouvoir se stabiliser, se pérenniser, se qualifier, se développer.
L’ancrage au territoire devient une source de développement social et économique.
Les étapes clés de la mutualisation de l’emploi
Une démarche à moyen terme
Objectiver la démarche
Interconnaissance des acteurs
Structurer la démarche (calendrier de travail)
Etre accompagné par un tiers (vision neutre et objective – DLA)
Mener une réflexion approfondie sur la gestion des RH (profils de postes)
Déterminer le périmètre budgétaire du projet
Mettre en œuvre la contractualisation
Vous retrouverez tout le détail de l’intervention de Ludivine Ducrot en ligne , en cliquant sur :
Les Essentiels / Mutualisation de l’emploi et des compétences :
https://drive.google.com/file/d/0B281zkkAdsmUMm1mRFFLUVF1NWs/edit?usp=sharing
Et si vous souhaitez aller plus loin :
Fiche Mémo / Mutualisation d’emplois dans le secteur culturel :
https://drive.google.com/file/d/0B281zkkAdsmUckRmUC05Y3FjdHM/edit?usp=sharing
16h30 – Temps d’échange avec les participants
L’objectif de la journée est bien de faire prendre conscience aux acteurs du secteur de l’exploitation cinématographique
qu’ils ne sont pas seuls face à toutes ces questions/évolutions. Il s’agit d’un temps d’échange sur l’application de ces
nouvelles organisations dans VOS structures.
Echange / Commentaires
« On parle des besoins des structures mais n’est-il pas d’abord nécessaire d’identifier les postes ? Quels sont les profils
de postes ? Problème du métier de projectionniste qui n’a plus de bases communes (avec la disparition de la valeur du
CAP projectionniste) ».
« C’est aussi le rôle du DLA et du bilan des différentes compétences de la structure, avec un état des lieux précis des
postes. Le DLA c’est aussi prendre du temps et réfléchir sur sa structure. »
« Le GE j’y crois moyennement, et je ne pense pas que ce soit adapté à nos fonctionnements. Pour ce qui est de l’ESS et
de la mutualisation, je voudrais reparler des trois réseaux de salles nés dans les années 80 pour mutualiser leurs actions
et survivre face à une situation économique. Lors du passage du numérique, aucune salle n’a fermé, aucun emploi n’a été
supprimé. L’ESS on était en fait déjà dedans, et on pratiquait déjà la polyvalence. Pour ce qui est de la diversité des
structures des salles de cinéma (associatives, municipales, privées…), nous avons malgré des disparités énormes réussi
à nous fédérer c’est important de le souligner ! »
« Je suis venu ici pour entendre un discours différent de la Fédération et des syndicats qui ont tendance à dire que le CAP
projectionniste ne sert plus à rien. La disparité et la non-reconnaissance des formations entraînent la multiplication de
profils différents sur le marché du travail. »
16h40 – Exemple d’emplois mutualisables : les médiateurs culturels
Intervenant : Lionel CHALAYE – Région Rhône-Alpes - Direction de la culture
Responsable du service médiation et nouveaux publics
Appel à candidatures « Médiation du cinéma » - Région Rhône-Alpes
Dans le cadre de son dispositif carte M’ra et de sa politique de soutien aux cinemas indépendants, d’Art & Essai et de
proximité, la Région Rhône-Alpes accompagne, depuis octobre 2011, les professionnels de ce secteur dans la mise en
œuvre de nouveaux projets de médiation destinés aux jeunes âgés de 16 à 25 ans. A travers cet appel, la Région souhaite
impulser, directement depuis les salles de cinéma, la création de formes de médiation inédites dans ce secteur, visant
prioritairement à permettre à ce public d’envisager ces salles comme des lieux de sortie ordinaire, durant leur temps libre.
La Région Rhône-Alpes souhaite que les projets médiation soient innovants et se distinguent des dispositifs habituels
d’éducation à l’image.
Appel à candidatures “médiation du cinema” à consulter en cliquant sur:
http://mracinema.tumblr.com/appelcandidaturesRA
En 2013-2014 : 35 salles de cinéma sont aidées dans le cadre de cet appel.
Pour connaître et suivre l’actualité de ces projets, vous pouvez consulter le Blog des salles partenaires M’ra :
http://mracinema.tumblr.com
La question de l’emploi des médiateurs culturels :
A l’heure actuelle se pose la question de la pérennité des actions de médiation développées par les salles et de ce fait le
développement des postes de médiateurs : pour l’instant il s’agit principalement de stages, renouvelés chaque année ou
des heures de vacations. Grâce à l’aide de la Région, les salles peuvent financer des heures supplémentaires en
médiation. Mais ces enjeux doivent être partagés et portés par d’autres collectivités que la Région.
Les emplois ne pourront être pérennisés que par une prise de conscience globale des acteurs et des
pouvoirs publics. C’est aussi à la salle de solliciter les autres partenaires pour les aides à l’emploi et de savoir profiter
des évolutions des politiques actuelles (comme par exemple la question sur les nouveaux rythmes scolaires).
Dans le cadre de l’appel à projet, peut-on envisager un projet mutualisé ?
Lionel Chalaye : « Oui, et il est déjà ouvert à cela ! Mais cela pose le problème qu’une seule des salles porte le poste créé,
et de savoir quel statut juridique adopter (multi salariat ?). C’est précisément dans ce cas que le GE prendrait toute son
importance. »
Il n’existe pas à l’heure actuelle d’exemples de mutualisation d’emplois de médiateurs culturels.
Conclusion de la journée :
Cette journée avait pour ambition de proposer aux exploitants de nouvelles pistes de réflexion concernant l’emploi et les
nouvelles organisations et de permettre d’identifier les structures et les dispositifs qui peuvent les accompagner.
Nous proposons de mettre en place un groupe de réflexion sur la thématique de la mutualisation d’emplois dans les salles
de cinéma.
Compte-rendu co-rédigé par Julie COQUARD – GRAC et Isabelle PEREZ – GRAC.
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