5
leur préparation à vraiment se familiariser avec ces outils, à s’entraîner à enclencher la lecture
d’un document vidéo, à rechercher un passage précis, à faire un arrêt sur image… ces
compétences sont absolument généralisées dans les classes et de plus en plus intégrés au flux
ordinaire des cours, toutes matières confondues d’ailleurs. C’est un exercice (et une pratique
de classe) auquel il convient de se préparer avec régularité dans l’année du concours et dans
ses stages et expériences sur le terrain.
3. Faire une lecture problématisée du dossier. Le point central de notre insistance, pour
lequel nous assumons une certaine redondance, est le fait que trop d’exposés font une
longue et fastidieuse paraphrase des documents, faute de connaissances parfois. La
présentation doit être problématisée. Confronter, comparer, opposer les documents, c’est en
définir la nature et sortir du simple descriptif relisant leur référenciation. Les aborder d’une
manière non linéaire, avec une perspective d'ensemble, une hiérarchisation est une
nécessité qui fait la preuve d’une lucidité didactique et pédagogique face au corpus : tel
propos de Dominique Blanc sera le document « premier » pour orienter la lecture de la
scène d’exposition du Mariage de Figaro et en comprendre les enjeux, ou pour comparer
les deux captations et les prestations d’Anne Kessler ou de Dominique Blanc ; tel propos
d’Edward Bond lui-même, opportunément fourni par le dossier, donnera une clé de lecture
pour la captation comme pour la scène de Pièces de guerre à étudier.
Une problématique n'est donc pas seulement une question, ni l'annonce d'une
démonstration, mais l'amorce d'un questionnement pluriel, d’une analyse dramaturgique, d’un
faisceau d’analyses conduisant à des décisions pédagogiques dont on peut penser à voix haute
et claire les variations possibles, et, comme le disait le rapport 2014 : « Entre ambition et
réalisme, le futur professeur saura mesurer son projet et lui laisser un peu de souplesse, voire
penser à voix haute des hypothèses ou des variantes pédagogiques. »
Les dossiers sont construits de manière à ouvrir un large champ d’actions possibles, on sera
donc vigilant quant à une démarche systématisée, quelle qu’elle soit. Le candidat présente de
préférence son analyse problématisée du dossier en structurant son propos et évite de plaquer
un plan préconçu ou des formules-types sur le contenu du dossier. Attention par exemple à
une pseudo « méthode » par juxtaposition d’enjeux (génériques, historiques, dramaturgiques,
esthétiques…) qui, si elle ne les relie pas à une problématisation claire, présente les écueils de
la liste vaine.
Chaque dossier, original et singulier, appelle un traitement adapté et le jury n’attend pas une
réponse unique et obligée, mais une appropriation rationalisée, voire passionnée dans certains
cas. Le rapport 2014 soulignait à plusieurs reprises cette liberté d’action : « Les dossiers qui
seront proposés aux candidats sont très ouverts et laissent une grande liberté didactique et
pédagogique. » […] le candidat est libre d’orienter son propos comme il l’entend. […]
L’appropriation personnelle du dossier est valorisée : elle prouve des choix, des
connaissances, un esprit critique et une organisation induite par la lecture du dossier, et non
pas à l’aide d’un plan préconçu. »
4. Prendre en compte l’intégralité du dossier. Très nombreux sont les candidats qui ne
lisent pas en profondeur les dossiers proposés, et semblent même ne pas les lire en totalité ;
or ceux-ci sont constitués de façon à permettre à chacun de bâtir une séquence
d'enseignement y compris si le candidat ne connaît pas a priori, ou ne connaît pas très bien,
l'œuvre sur laquelle on lui demande de travailler ou certaines problématiques. Ne pas se les
approprier, ne pas s'appuyer non plus pour situer les extraits sur les chapeaux introducteurs
rédigés à leur intention, ne pas mettre en lien concret et répété texte et captation, c'est donc
très souvent s'ôter les moyens de réussir l'épreuve. Certains auteurs, peut-être moins connus