III - Compétences d'écriture :
Dans un paragraphe de dix lignes, expliquez en quoi le cas des Gwitchins (texte 2) illustre la
démonstration de Claude Lévi-Strauss (texte 1).
L’intérêt de ce travail d’écriture est la mise en parallèle du texte de Claude Lévi-Strauss et la
situation des Gwitchins.
Les élèves doivent mettre en avant la remise en cause de notre système de valeurs par Claude
Lévi-Strauss et les valeurs de ce peuple.
Le cas des Gwitchins illustre parfaitement la démonstration de Claude Lévi-Strauss. En effet,
Claude Lévi-Strauss dans son texte extrait de Race et Histoire, remet en cause le système de
valeurs des pays occidentaux.
Pour lui, ces sociétés qui reposent sur des valeurs telles que les moyens techniques et les énergies
se trompent quand elles qualifient les sociétés différentes de la leur comme « insuffisamment
développées » voire « primitives ».
Ainsi si nous changions de critères de développement, les civilisations occidentales ne seraient pas
forcément bien classées. Si le critère était la capacité à s’adapter à un milieu difficile, les
Gwitchins seraient très bien placés. Car ce peuple amérindien qui vit au fin fond du Yokon et de
l’Alaska a su s’adapter à un milieu hostile. Pour ce peuple, l’essentiel consiste donc à un subtil
équilibre entre l’homme et la nature. Par exemple pour lui, la survie de la population dépend de
celle des troupeaux de caribous. Ces animaux leur fournissent nourriture et matières premières
diverses utiles à la fabrication de multiples objets. La remise en compte des valeurs des sociétés
occidentales par Claude Lévi-Strauss peut être effectivement illustrée par le cas des Gwitchins.
Cette mise en parallèle nous permet alors de nous interroger sur notre perception du monde et
notamment des civilisations différentes des nôtres.
Pour les curieux : Prolongements : Le rêve américain à l'écran 3/4 : Avatar, quand Hollywood rencontre
Rousseau
Aujourd'hui, Adèle Van Reeth reçoit Raphaël Enthoven pour évoquer le blockbuster américain Avatar, et
voir en quoi Hollywood rencontre Rousseau dans ce film. (voir blog)
Pour aller plus loin :
« L'attitude la plus ancienne, et qui repose sans doute sur des fondements psychologiques solides
puisqu'elle tend à réapparaître chez chacun de nous quand nous sommes placés dans une situation
inattendue, consiste à répudier purement et simplement les formes culturelles : morales, religieuses,
sociales, esthétiques, qui sont les plus éloignées de celles auxquelles nous nous identifions. « Habitudes
de sauvages », « cela n'est pas de chez nous », « on ne devrait pas permettre cela », etc., autant de
réactions grossières qui traduisent ce même frisson, cette même répulsion, en présence de manières de
vivre, de croire ou de penser qui nous sont étrangères. Ainsi l'Antiquité confondait-elle tout ce qui ne
participait pas de la culture grecque (puis gréco-romaine) sous le même nom de barbare ; la civilisation
occidentale a ensuite utilisé le terme de sauvage dans le même sens. Or derrière ces épithètes se dissimule
un même jugement : il est probable que le mot barbare se réfère étymologiquement à la confusion et à
l'inarticulation du chant des oiseaux, opposées à la valeur signifiante du langage humain ; et sauvage, qui
veut dire « de la forêt », évoque aussi un genre de vie animale, par opposition à la culture humaine. Dans
les deux cas, on refuse d'admettre le fait même de la diversité culturelle ; on préfère rejeter hors de la
culture, dans la nature, tout ce qui ne se conforme pas à la norme sous laquelle on vit. [...]
En refusant l'humanité à ceux qui apparaissent comme les plus « sauvages » ou « barbares » de ses
représentants, on ne fait que leur emprunter une de leurs attitudes typiques. Le barbare, c'est d'abord
l'homme qui croit à la barbarie. » Claude Lévi-Strauss (1908-2009), Race et histoire, Gallimard, 2007
Résumez les principales notions de ce texte de Claude Lévi-Stauss.