EDITO
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Frank Fredenrich, Jean-Michel Olivier,
Jérôme Zanetta
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Christian Bernard, Serge Bimpage,
Françoise-Hélène Brou, Laurent
Darbellay, Frank Dayen, Martine
Duruz, Frank Fredenrich,
Jérôme Zanetta
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Frank Fredenrich
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Viviane Vuilleumier
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Julie Bauer
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Yves Allaz, Philippe Baltzer,
Julie Bauer, Nancy Bruchez,
Gabriele Bucchi, Romeo Cini,
Sarah Clar-Boson, Gilles Costaz,
Martina Diaz, Catherine Graf,
Emilien Gür, Bernard Halter,
Christophe Imperiali, Pierre Jaquet,
François Jestin, Régine Kopp,
Serge Lachat, Frank Langlois,
David Leroy, François Lesueur,
Anouk Molendijk, Michel Perret,
Eric Pousaz, Stéphanie Nègre,
Christine Pictet, Christine Ramel,
Serene Regard, Christophe Rime,
Julien Roche, Emmanuèle Rüegger,
Maya Schautz, Rosine Schautz,
Raymond Scholer, Pierre-René Serna,
Bertrand Tappolet, Laurence Tièche
Chavier, David Verdier, Valérie Vuille,
Christian Wasselin, Beata Zakes,
François Zanetta
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Viviane Vuilleumier
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PETRUZZI - Città di Castello, Italie
scènes
magazine
Inauguration
Le 25 novembre 1963, trois jours après l'assassinat du président
Kennedy, Leonard Bernstein déclarait après avoir dirigé à la tête
du New York Philharmonic la 2e Symphonie « Résurrection » de
Gustav Mahler : « Ceci sera notre réponse à la violence : faire de la musique
plus intensément, plus belle et avec plus de dévouement que jamais aupara-
vant ».
C'est probablement ce genre de pensées que partageaient en ce 14 jan-
vier les invités qui se pressaient à l'inauguration officielle de la Philharmonie
de Paris (voir l'article dans ce numéro). Plus de trente ans (!) après le lance-
ment de l'idée de cette nouvelle salle, vingt ans après l'ouverture de la Cité de
la musique dont ce projet devait être la pierre de touche et huit ans après que
Jean Nouvel ait remporté le concours d'architecture, 2400 places sont désor-
mais à la disposition des mélomanes parisiens. Que le coût final tourne
autour des 400 millions d'euros au lieu d'un budget initial de 170 millions
semble avoir été oublié dans l'enthousiasme du moment à l'occasion duquel
le très applaudi président de la République a pu souligner l'importance de ce
« lieu d'excellence dans un quartier populaire ». Une remarque qui s'avère
d'autant plus judicieuse en l'occurrence que le bâtiment est situé à deux pas
des Buttes Chaumont, quartier désormais tristement connu en référence à la
« filière djihadiste » dont avait partie un des frères Kouachi.
Reste à s'interroger sur la pertinence de ce coûteux projet initié par l'in-
contournable maître de la musique classique en France, à savoir Pierre
Boulez. On ne s'étonnera pas trop de l'explosion du budget final, Jean
Nouvel, le maître d'œuvre, étant coutumier du fait, tout comme on s'amuse-
ra de son absence, signe de sa mauvaise humeur rituelle, au moment de l'i-
nauguration. Bien entendu comme pour toute institution culturelle dans
l'Hexagone et plus particulièrement à Paris, la Philharmonie trouvera son
rythme et surtout un public, au même titre que le Centre Pompidou, la
Bibliothèque Nationale ou la Cinémathèque, même si le financement des
activités semble loin d'être acquis si l'on en croit les bisbilles à ce sujet entre
la Ville de Paris et l'Etat. Et que la Salle Pleyel – rénovée il n'y a pas si long-
temps – soit désormais interdite de musique classique laissera songeur plus
d'un mélomane. Mais on s'interrogera surtout en ces jours de questionnement
sur « l'unité nationale » sur l'ironie qu'il peut y avoir à inaugurer une salle
vouée une fois encore à « un certain public », alors que d'autres investisse-
ments et équipements auraient sans doute été plus judicieux. La
Philharmonie de Paris pourra-t-elle adoucir les mœurs des habitants des ban-
lieues voisines : Aubervilliers, Bobigny et Saint-Denis ?
FF/SCENES MAGAZINE