GÉOMÉTRIE ALGÉBRIQUE ET ESPACES DE MODULES FEUILLE D’EXERCICES 2 ANDREAS HÖRING L’objet principal du deuxième TD sera de traiter les exercices 1 à 4 (l’exercice 4 est dur, mais cette construction est fondamentale). L’exercice 5 ne sera pas corrigé en TD, vous trouvez la réference pour la solution à la fin1. Morphismes entre fibrés vectoriels 1.) Soit X un schéma algébrique défini sur un corps k algébriquement clos. Soient M et N des fibrés vectoriels sur X et soit α : M → N un morphisme de OX modules. Montrer que pour tout entier s, le lieu Xs := {x ∈ X | rg α ≤ s} est un sous-schéma fermé de X. En déduire que Xs0 := {x ∈ X | rg α = s} est un sous-schéma localement fermé de X. Indication : localement, le morphisme α est donné par une matrice à coefficents dans OX . Fibrés vectoriels sur les courbes 2.) Soit C une courbe projective, connexe, lisse définie sur un corps k algébriquement clos. Soit V un fibré vectoriel sur CV de rang r. On définit le degré de V comme le degré du fibré en droites det V := r V . (a) Montrer qu’on peut écrire V comme une extension 0→L→V →Q→0 où L est un fibré en droites et Q un fibré vectoriel de rang r − 1. (b) (Lemme de Grothendieck) Supposons maintenant que C ≃ P1 . Montrer qu’on peut écrire V comme somme de fibrés en droites, c’est-à-dire V ≃ ⊕ri=1 OP1 (ai ) où ai ∈ Z. Cette décompositon est unique à permutation près. Indication : montrer qu’on peut se ramener au cas où H 0 (P1 , V ) 6= 0 et 0 1 H (P , V (−1)) = 0. Puis on procède par récurrence sur le rang r, le cas r = 1 étant connu. Remarque : cet énoncé est faux pour les courbes de genre au moins un (cf. exercice 5 pour un exemple). Date: 21 janvier 2008. 1 Si vous avez des questions, contactez [email protected]. 1 Fibrés vectoriels en dimension supérieure 3.) Suite exacte d’Euler Soit Pn := Pn (k) l’espace projectif de dimension n sur k un corps algébriquement clos et notons ΩPn son fibré cotangent. Alors on a une suite exacte 0 → ΩPn → OPn (−1)⊕n+1 → OPn → 0. De façon équivalente, le fibré tangent de Pn peut être écrit comme 0 → OPn → OPn (1)⊕n+1 → TPn → 0. 4.) La construction de Serre La situation locale Dans cette première partie, on travaille sur un anneau commutatif noethérien local A. On rappelle que la dimension homologique dh(M ) d’un A-module M est la longueur minimale d’une résolution par des modules libres. (a) Soit M un A-module tel que dh(M ) ≤ 1. Si Ext1 (M, A) = 0, alors M est libre. (b) Soit M un A-module tel que dh(M ) ≤ 1 et soit ζ ∈ Ext(M, A). Soit Eζ l’extension de M par A correspondant à ζ. Alors Eζ est libre si et seulement si ζ engendre le A-module Ext1 (M, A). (c) Soit I un A-module tel que dh(I) ≤ 1 et I est de rang un. Alors I peut être engendré par deux éléments si et seulement si le A-module Ext1 (I, A) est monogène. (d) Soit I un idéal dans A tel que dh(I) ≤ 1 et I peut être engendré par deux éléments. Supposons qu’il existe un élément ζ de Ext1 (I, A) qui n’est pas nul. Alors l’extension correspondante est un A-module libre. La situation globale Soit X une variété projective lisse définie sur un corps k algébriquement clos. Soit Y un sous-schéma de X de codimension deux. Rappelons que le faisceau dualisant [Har77, III,7] de Y est donné par la formule ωY = Ext2 (OY , ωX ). Supposons que Y est localement intersection complète, c’est-à-dire le faisceau d’idéaux peut être localement engendré par deux éléments. Supposons en plus qu’il existe un fibré en droites L tel que h1 (X, L∗ ) = h2 (X, L∗ ) = 0 et un isomorphisme φ : L ⊗ ωX ⊗ OY → ωY . Montrer qu’il existe un fibré vectoriel E de rang deux tel qu’on a une suite exacte 0 → L∗ → E → IY → 0. Indication : utiliser la suite exacte 0 → IY → OX → OY → 0 pour obtenir une identification de Ext1 (IY , L∗ ) avec Hom(L ⊗ ωX ⊗ OY , ωY ). Appliquer la première partie pour montrer que E est localement libre. 2 La classification d’Atiyah 5.) Soit C une courbe projective, connexe, lisse de genre 1 définie sur un corps k algébriquement clos. Soit V un fibré vectoriel sur C de rang 2. Supposons que V n’est pas une somme de fibrés en droites. Supposons d’abord que V s’écrit comme extension 0 → OC → V → L → 0 0 ∗ et que H (C, V ⊗ Q ) = 0 pour tout fibré en droites Q de degré strictement positif. (i) Montrer que 0 ≤ deg L ≤ 2. (ii) Supposons que deg L = 0. Montrer que L ≃ OC . (iii) Supposons que deg L = 1. On sait que C × Z ≃ Pic(C), donc L ≃ OC (p) avec p un point dans C. Montrer que si 0 → OC → V ′ → OC (p′ ) → 0 est une extension non-triviale avec p′ 6= p un point dans C, alors il existe un fibré en droites D de degré zéro tel que V ′ ≃ V ⊗ D. (iv) Montrer que le cas deg L = 2 est exclu. Application. Déduire une classification des fibrés vectoriels de rang 2 sur C. Pour la correction de cet exercice, cf. [Har77, V, Ch. 2]. L’article d’Atiyah [Ati57] est également très intéressant. Références [Ati57] M. F. Atiyah. Vector bundles over an elliptic curve. Proc. London Math. Soc. (3), 7 :414– 452, 1957. [Har77] Robin Hartshorne. Algebraic geometry. Springer-Verlag, New York, 1977. Graduate Texts in Mathematics, No. 52. 3