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RESUME DE LA PROCEDURE DU PLAN FONCIER RURAL
1 – Contexte et justification
La compétition croissante pour l’accès à la terre et autres ressources naturelles entraîne la multiplication des
conflits et la spéculation sur le principal facteur de production et support de la vie que constitue la terre. Dans
certaines situations, certains producteurs se retrouvent même carrément en position de « sans terre » obligés
de négocier avec les propriétaires terriens et d’accepter malgré eux les conditions de ceux-ci. En général, ils
peuvent se retrouver du jour au lendemain déposséder selon l’humeur du propriétaire terrien. Il arrive aussi
que ce dernier lui-même (ou ses descendants) perde ses droits directs de propriété par suite de mauvais
arrangements (contrats verbaux, ou exploitation de flou introduit par la superposition du droit traditionnel avec
le droit moderne) ou avec la complicité de tiers. Il se trouve donc qu’en milieu rural, toutes les parties sont face
à une situation d’insécurité foncière et donc d’incertitude peu favorable aux investissements pouvant ou
devant valoriser, améliorer ou maintenir le potentiel de production du capital terre sur une longue durée. Par
exemple, un détenteur de droit de faire valoir indirect sur la terre peut enlever toute la végétation que la terre
qui lui a été attribuée porte, mais même s’il en a la volonté et le désir, il lui est interdit de remplacer (planter)
les arbres qu’il a du reste enlevés par crainte qu’il en revendique tôt ou la propriété (l’arbre marque la
propriété). De la même façon, dans la mesure où il sait qu’il peut être renvoyé à tout moment, il n’ose pas
investir dans la restauration de la fertilité ou la conversation de la terre qu’il exploite pour le moment. On est
alors devant une situation d’appauvrissement, de dégradation et finalement d’épuisement des ressources
naturelles (notamment la végétation et les eaux que la terre porte). Il fallait choir entre deux alternatives : soit
laisser faire et on court à la ruine, soit développer une stratégie pour barrer la route à la catastrophe. C’est
cette dernière option qui a été choisie par le Gouvernement du Bénin en 1992. Il s’agit d’envisager et de
mettre en œuvre des solutions susceptibles de favoriser une meilleure régulation de la compétition pour
l’accès à la terre et qui débouchent en même temps sur une utilisation durable des ressources naturelles.
Pour répondre à cette préoccupation, le Plan Foncier Rural (PFR) a été retenu. Il a été testé pendant la mise
en œuvre du Projet de Gestion des Ressources Naturelles (1992 – 1998) et a produit des impacts positifs.
2 - Essence et éléments constitutifs du PFR
2.1 – Essence du PFR
Le PFR consiste à recenser les terrains ruraux et à en établir une documentation graphique suivie d’une
documentation littérale. Le Plan Foncier Rural se rapproche du Cadastre moderne en ce sens qu’il donne une
présentation géométrique et géographique assez précise des immeubles recensés et peut faire foi en justice
non seulement en ce qui concerne les limites (cas du cadastre) mais aussi en ce qui concerne les droits qui
s’y rattachent. En fixant l’appropriation du sol, le Plan Foncier Rural peut stimuler l’effort des usagers et les
pousser à maximiser leur contribution au développement national.
L’expérience de la phase pilote du Projet de Gestion des Terroirs et des Ressources Naturelles a montré que
le Plan Foncier Rural améliore les relations sociales et humaines et contribue de ce fait à réduire les conflits.
C’est ce qui justifie la poursuite des actions précédemment entreprises pour en consolider les acquis.