Les territoires dans la mondialisation.
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Thème 1. Les territoires dans la mondialisation. Chapitre 1. Question obligatoire. Centre d’impulsion et inégale intégration. Notions essentielles : Centre d’impulsion – Interface – Intégration / marginalisation - Mégalopole I. Les grands pôles de la mondialisation. Les grands pôles de la mondialisation concentrent la richesse mondiale et les échanges mondiaux (70%). La puissance des ces pôles dépend de critères : la richesse produite (PIB), la part dans le commerce mondial, la puissance financière (monnaie, bourse, IDE), les hautes technologies, l’industrie... La puissance est également fonction du poids politique des pays. A. L’Amérique du Nord : pôle majeur de la mondialisation. L’Amérique du Nord se compose du Canada (11e puissance mondiale) et des Etats-Unis qui sont la première puissance économique mondiale. Ils sont la première puissance politique du monde (puissance militaire sans équivalent, rôle majeur dans les organisations internationales), la première puissance financière (dollar, Wall Street, IDE), ils sont à la pointe des hautes technologies et ont été les précurseurs de la révolution informatique (NTIC : nouvelles technologies de l’information et de la communication ; Microsoft, Apple, Google…), 1/3 des 500 plus grandes FTN sont américaines et ils concentrent 25% de la richesse mondiale en ne représentant que 5.4% de la population mondiale (314 millions d’habitants). Les Etats-Unis sont les leaders de la mondialisation et ils en ont imposé les principes au monde depuis 1945 en diffusant les principes du libéralisme économique (libre-échangisme, dérégulation des marchés). Grâce à leur langue, ils diffusent leur modèle culturel dans le monde à travers les biens de consommation (cf les grandes marques américaines). Les Etats-Unis, le Canada et le Mexique forment une zone de libre-échange appelée l’ALENA (accord de libre-échange nord-américain) depuis 1994. B. L’Europe : pôle ancien et inégalement intégré. L’Europe occidentale est historiquement à l’origine de la mondialisation. Les trois principales puissances industrielles européennes aux XIXe-XXe siècles sont le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France qui sont aujourd’hui respectivement les 5e, 4e et 6e puissances mondiales (PIB 2015), l’Italie est classée 9e, l’Espagne 14e et les Pays-Bas 17e. Parmi les 20 pays ayant le plus fort PIB/habitant, 13 sont européens. L’Europe est également un foyer de population important qui compte à peu près 500 millions d’habitants. 27 pays européens se sont organisés en une union économique et politique : c’est l’Union européenne. L’UE est inégalement développée et elle est dominée par les grands pays d’Europe occidentale, les pays d’Europe orientale et centrale sont en cours d’intégration. L’UE concentre 20% de la richesse mondiale, assure ¼ des échanges mondiaux, concentre de très nombreuses FTN et est un pôle financier majeur (Euro, City de Londres, Francfort). C. L’Asie Pacifique : pôle disparate en expansion. La zone Asie Pacifique est l’espace asiatique en communication directe avec l’Océan Pacifique qui est une interface majeure avec le monde. On trouve au sein de cet espace trois ensembles différents. La Japon est un pays de 127 millions d’habitants qui est la 3e puissance économique mondiale. Le Japon est le plus vieux pays d’Asie industrialisé (fin XIXe s.). C’est une puissance financière importante (Tokyo principale bourse asiatique), une puissance industrielle, une puissance technologique, il possède 71 des 500 premières FTN et il pèse 8.5% du PIB mondial. Le Japon connaît aujourd’hui des difficultés à cause d’une population vieillissante et de la concurrence du voisin chinois mais il demeure un pôle majeur de la mondialisation. La Chine. On ne considère comme faisant partie du pôle Asie Pacifique que la Chine littorale qui possède une interface majeure avec le monde. C’est cette partie de la Chine qui connaît un développement spectaculaire depuis une trentaine d’années. La Chine est désormais considérée comme l’ « atelier du monde » grâce à une industrialisation rapide stimulée par des faibles coûts de production (bas salaires). La Chine est la 2e puissance économique (9% PIB mondial) et compte 1.35 milliard d’habitants, elle possède une quarantaine des 500 premières FTN, réalise 20% du commerce mondial et développe rapidement ses hautes technologies (TGV, aérospatial). La ville de Shanghai est aujourd’hui la vitrine de cette Chine mondialisée. Les ex-NPI (Nouveaux Pays industrialisés). Ce sont des pays ou des cités-Etats qui ont connu un développement spectaculaire à partir des années 50-60 : il s’agit de la Corée du Sud, de Singapour, de Taiwan et de Hong-Kong. Ces pays à industrialisation rapide tournée vers l’exportation sont également appelés les « Dragons ». II. Les centres d’impulsion mondiaux : métropoles, villes-monde, mégalopoles et archipel mégalopolitain. La mondialisation a ses centres d’impulsion constitués par les grandes villes mondiales qui concentrent les lieux de commandement à l’échelle mondiale. A. Les métropoles mondiales. Les métropoles mondiales sont des agglomérations qui concentrent des fonctions de commandements (économique, financier, politique, scientifique et culturel) à l’échelle mondiale. Ce n’est pas le nombre d’habitants qui fait la puissance d’une ville mais la concentration des pouvoirs. Les métropoles mondiales sont au cœur des flux mondiaux, elles attirent (les hommes, les capitaux) et rayonnent sur un vaste espace. Ainsi les grandes métropoles mondiales concentrent les sièges sociaux des grandes FTN, les principales bourses mondiales, elles disposent de services supérieurs (enseignement, recherche) et sont des centres d’innovations. Elles sont également des lieux d’attraction culturelle et peuvent abriter des organismes internationaux. La vitrine de la puissance des villes est souvent constituée par son quartier d’affaires (CBD en anglais) et ses gratte-ciel. On parle de métropolisation pour désigner la concentration croissante du pouvoir de commandement dans les grandes villes B. Les villes globales ou « villes-monde ». Certaines villes sont des lieux de commandements exceptionnels et sont des interfaces de l’économie mondiale. Elles drainent une part très importante des affaires mondiales et sont des centres financiers majeurs. On considère que 3 villes sont des villes mondes : New York, Londres et Tokyo, Paris a toutes les caractéristiques d’une ville-monde mais elle n’est pas un centre financier international majeur. Ces villes sont des nœuds de la mondialisation, elles accueillent les principaux lieux du pouvoir politique, financier et les équipements nécessaires à leur fonctionnement. Ces villes captent les flux financiers et humains grâce à des infrastructures (aéroports, bourses, infrastructures numériques…). Elles sont également des centres culturels mondiaux, elles attirent les grands médias internationaux et elles abritent de prestigieuses universités. La ville globale est aussi cosmopolite en raison de sa forte attraction migratoire internationale (actifs qualifiés, étudiants, travailleurs). Les villes globales sont associées à de vastes mégalopoles. C. Mégalopoles et archipel mégalopolitain. On distingue trois mégalopoles dans le monde au sein desquelles se situent des villes globales et appartiennent aux pôles majeurs de la mondialisation. Une mégalopole désigne un espace urbanisé formé de grappes de villes qui concentrent des fonctions importantes. Ces mégalopoles sont des centres d’impulsion majeurs de la mondialisation car elles concentrent les hommes, les richesses et les flux. - La mégalopole européenne est la première à s’être constituée. Elle s’étend de Londres à Milan en passant par la vallée du Rhin. On parle également de dorsale européenne. Paris est généralement située à la périphérie de la mégalopole européenne mais elle s’y rattache par des axes de communication. - La mégalopole américaine ou Mégalopolis s’étend sur la côte atlantique des Etats-Unis de Boston à Washington en passant par New York. C’est la mégalopole la plus puissante du monde car elle concentre des fonctions de commandement sans équivalent dans le monde. - La mégalopole japonaise est organisée autour de Tokyo et s’étend sur 1000 km, elle est le cœur de la puissance japonaise. On désigne également aujourd’hui des archipels mégalopolitains (ensemble de métropoles constituées en réseau) à différentes échelles : - Archipel mégalopolitain asiatique qui est constitué de la mégalopole japonaise reliée à un ensemble de métropoles mondiales de l’Asie Pacifique (Séoul, Pékin, Shanghai, Hong Kong et Singapour). - Archipel mégalopolitain mondial qui est constitué d’un chapelet de métropoles mondiales reliées entre elles par des liaisons aériennes fréquentes et des télécommunications instantanées. Au sein de cet archipel mondial se développe une culture mondialisée fondée sur des stéréotypes communs issus du modèle anglo-saxon. Cet archipel mondial est le cœur et la vitrine de la mondialisation. III. Espaces intégrés, espaces marginalisés de la mondialisation. Au delà des pôles majeurs de la mondialisation existent les espaces périphériques c'est-à-dire des pays qui sont plus ou moins bien intégrés au système économique mondial. Le début du XXIe siècle est marqué par l’émergence de nouveaux pays sur la scène internationale : ce sont les pays émergents qui jouent un rôle croissant dans la mondialisation. La création du G20 en 1999 symbolise ce poids croissant des économies émergentes. Cependant certains pays restent en marge de la mondialisation. A. Les BRICS : puissances émergentes intégrées au système-monde. Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) est un terme qui date du début du XXIe s. pour désigner les grands pays émergents qui prennent une place croissante dans la mondialisation. Ils représentent 40% de la population mondiale et 27% du PIB mondial en 2011 (il est prévu qu’ils représenteront 40% du PIB en 2025). Ces pays ont des situations variées mais ont des intérêts communs pour s’imposer dans l’économie mondiale. - Chine : 2e puissance économique qui s’impose aujourd’hui comme une grande puissance mondiale. - Brésil : 6e puissance économique, principale économie de l’Amérique du Sud spécialisée dans les productions primaires (agriculture et énergie) et dans certains domaines de hautes technologies (aéronautique, société Embraer). - Russie : 8e puissance économique. La Russie n’est pas à proprement parlé un pays émergent mais suite à la chute de l’URSS en 1991 le pays a sombré dans le déclin. Aujourd’hui la Russie est redevenue une puissance importante notamment grâce à ses gigantesques ressources énergétiques et à son savoir faire dans certaines hautes technologies (nucléaire, aérospatial…). - Inde : 10e puissance économique. C’est le pays le moins développé des BRICS mais de grands centres urbains se sont développés notamment dans les services à l’exportation et dans l’informatique (exemple de la ville de Bangalore). - Afrique du Sud : 29e puissance économique. Ce pays fait partie des BRIC en tant que principale économie africaine. Le développement économique des pays émergents s’est accompagné d’un creusement des inégalités sociales et spatiales entre une classe moyenne urbaine et une population rurale vivant dans des conditions précaires. Ce constat s’applique également dans les autres pays émergents. B. Les espaces intégrés ou en voie d’intégration. D’autres pays s’intègrent dans l’économie mondiale grâce à des atouts : littoraux proches des grands courants d’échanges maritimes, frontières avec des pays développés ou encore ressources naturelles. Cependant on constate des situations très variées : - Les pays émergents qui s’industrialisent à l’exemple des BRICS comme l’Argentine, le Mexique, la Turquie, l’Indonésie ou encore la Thaïlande ou le Vietnam. Ils disposent d’une main d’œuvre abondante et bon marché qui attire les grandes FTN. - Les pays pétroliers qui s’enrichissent grâce à leurs réserves d’hydrocarbures (pétrole et gaz), comme l’Arabie saoudite, le Qatar ou la Libye. - Enfin, il existe des pays connaissant des situations intermédiaires c'est-à-dire qui sont en cours d’intégration dans l’économie mondiale mais qui ne connaissent pas les fortes croissances économiques des pays émergents. C’est le cas de l’Afrique du Nord, de l’Amérique centrale ou encore de l’Asie centrale. C. Les espaces en marge de la mondialisation. Certains pays demeurent en marge de la mondialisation : on parle de marginalisation. C’est le cas des PMA (Pays les moins avancés) qui se concentrent en Afrique subsaharienne (33 pays) et en Asie (10 pays). Les PMA sont les pays les plus pauvres de la planète, ils se caractérisent par d’importants retards en matière de santé et d’éducation, une faible intégration à l’économie mondiale, la prédominance du secteur primaire et une instabilité politique. Ces pays reçoivent de l’aide internationale pour se développer mais leur croissance économique reste faible. D’autres pays sont en marge de l’économie mondiale à cause de problèmes politiques ; guerre civile, guerre, tensions internationales. C’est le cas de certains pays du Moyen-Orient qui ne peuvent se développer à cause d’une instabilité politique qui fait fuir les investisseurs internationaux comme l’Irak, la Syrie ou l’Iran. Conclusion. Limite Nord/Sud 1. Les pôles de la mondialisation Amérique du Nord Pays développés Asie Pacifique La Triade (les 3 pôles de la mondialisation) 2. Les centres d’impulsions Les villes globales Russie Chine Europe Les grandes métropoles mondiales Les mégalopoles Inde L’archipel mégalopolitain asiatique 3. Espaces intégrés, espaces marginalisés de la mondialisation Les grandes puissances émergentes (les BRICS) Brésil Les espaces intégrés (dont autres puissances émergentes) Régions exportatrices d’hydrocarbures Afrique du Sud Les espaces marginalisés (dont PMA)
