Denis de Rougemont - Cours de Philosophie de Terminale par Jean

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par Denis de Rougemont :
LE "MYTHE"
ET LE TRAITEMENT SPECULATIF DU MYTHE
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INTRODUCTION : QU'EST-CE-QU'UN MYTHE ?
Denis de Rougemont, dans son livre "L'Amour et l'Occident " part d’une définition du Mythe, à laquelle rien, semble-t-il, n’empêche de suscrire :
« Un Mythe est une fable, un récit (du grec : « muthos » ) qui peut être une simple parole ou une image, qui exprime une autre réalité que celle qu'il
représente et met en scène une réalité tout autre, toute différente qui reste "inaperçue", inconnue de ceux qui adhèrent au mythe, parce que le mythe a
précisément pour fonction de dissimuler, de masquer cette réalité. »
Mais, Denis de Rougemont précise :
« Les mythes traduisent toujours "des réalités humaines que nous pressentons fondamentales" ; mais, "en même temps qu'il exprime ces réalités, le mythe
les voile ". Car explique-t-il il s'agit de "réalités dont nous ne pouvons prendre conscience sans qu'éclate la contradiction. »
On peut ainsi développer les principales caractéristiques du mythe.
1. Parole, image ou récit, le mythe est une représentation qui renvoie à une réalité, dont la nature, le contenu sont tout différents de l'expression que le
mythe nous en donne.
2. Cette réalité que le mythe exprime à sa façon reste "inaperçue" de ceux qui ont produit le mythe ou de ceux qui y adhèrent.
3. La fonction du mythe est précisément de dissimuler, de masquer cette réalité, d'en voiler le sens, le "vrai" sens.
4. Si le mythe a pour fonction de dissimuler une telle réalité, c'est que la prise de conscience de cette réalité, consistant en "relations-humaines que nous
pressentons fondamentales " ferait éclater "la contradiction".
Cette définition parait apporter tous les termes qui permettent d'expliquer la nature du mythe, c'est à dire, à la fois son caractère d'illusion et l'origine ou la
base de cette illusion.
Mais, elle nous dévoile en même temps le sens de la démarche de Denis de Rougemont : Ce que le mythe dissimule, ce n’est pas une contradiction
historique, qui est apparue et s’est développée au sein des rapports sociaux ; c’est un divorce au cœur de relations humaines « fondamentales »
Selon Denis de Rougemont, le récit de Tristan et Iseult illustre cette définition, mais il fait plus : il permet de découvrir une contradiction qui est au cœur
de la psychè occidentale : inhérente à la passion de vivre : l’affirmation de la mort ; de l’impossibilité de vivre.
Plus encore : l’amour-passion, qui recouvre l’idée de la vie impossible, est pour ainsi dire le secret ressort de la civilisation occidentale : le goût de la
mort, né d’un instinct de guerre, qui est tentative de dépasser les limites, mène à une ‘essentielle catastrophe.
Publie en 1939 L’Amour et l’Occident . - ce livre, qui connaîtra un grand succès et dont les analyses seront complétées par Les Mythes et l’amour (1961) , explique que l’amour passion n’est en réalité qu’une invention de l’Occident datant des XIIe et XIIIe siècles et ayant pour origine la secte des cathares.
I. L’analyse du mythe de Tristan et Iseult : le contenu manifeste du mythe
Selon Denis de Rougemont, le récit de Tristan et Iseult fait apparaître que l'amour-passion- qui conduit inéluctablement à la mort est "inexplicable", tant
dans sa genèse (seul le philtre les lie l'un à l'autre) que dans son histoire :
L'amour, dont la naissance est inexplicable, est en même temps impossible : "fondamentalement" impossible : Bien des épisodes du récit (dont le plus
connu est celui de la forêt du Morrois où Tristan et Iseult, vivants ensemble, restent "séparés" par l'épée qu'ils ont placée entre eux) montrent que les
obstacles qui empêchent la réalisation de la passion (et le bonheur) sont symboliques ou imaginaires, de sorte que l'impossibilité de leur amour apparaît
comme l'essence même de la passion.
Denis de Rougemont explique que le récit, qui fait intervenir des obstacles imaginaires, "des obstacles voulus", dissimule la vraie nature de la passion.
"Tout manifeste, dans le comportement du chevalier et de la princesse une exigence ignorée d'eux, -et peut-être du romancier,- mais plus profonde que
leur bonheur"..." Qu'elle est cette exigence ? Denis de Rougemont explique : "Cette préférence accordée à l'obstacle voulu, c'est l'affirmation de la mort ...
les amants malgré eux n'ont jamais désiré que la mort ...L'on assiste in extremis au renversement de la dialiectique passion-obstacle .... l'obstacle devient
le but, la fin désirée pour elle-même : la passion n'a joué qu'un rôle d'épreuve purificatrice au service de cette mort qui transfigure ".
Tel est le sens profond du mythe, qui traverse toute notre culture jusqu’à nos jours dans le très beau vers d’Aragon : " Il n'y a pas d'amour heureux".
Et Denis de Rougemont, comme s'il commentait le poète, écrit :
"L'amour heureux n'a pas d'histoire dans la littérature occidentale ... l'obsession de l'Européen, c'est le secret de Tristan : Connaître à travers la douleur
l'amour-passion, à la fois combattu et partagé, anxieux d'un bonheur qu'il repousse, magnifié par sa catastrophe : l'amour réciproque malheureux ...".
Il pose alors la question :
"D'où vient que l'amour réciproque soit malheureux ?
"Amour réciproque, en ce sens que Tristan et Iseult (les amants) "s'entraiment", ou du moins qu'ils en sont persuadés ...Il est vrai qu'ils sont l'un envers
l'autre, d'une fidélité exemplaire. Mais le malheur (souligné par D. de Rougemont) c'est que l'amour qui les "démeine" n'est pas l'amour de l'autre tel qu'il
est. Ils s'entraiment mais chacun n'aime l'autre qu'à partir de soi, non de l'autre. Leur malheur prend sa source dans une fausse réciprocité ...A tel point
qu'à certains moments on sent passer dans l'excès de leur passion une espèce de haine ... Wagner l'a bien vu, avant Freud et nos modernes psychologues
...".
II. Le contenu latent : La mystique des cathares
La passion fait la preuve de l'impossibilité de la vie qui est la base de la conversion, de toute mystique du salut : "La vraie vie est ailleurs". "La passion
"mortelle" se ramène à une mystique".
Le mythe, conclut Denis de Rougemont, voila le lien profond de la passion et de la mort. Et le livre de Denis de Rougemont va consister à rechercher les
origines religieuses et en particulier mystiques du mythe et à examiner ensuite sa postérité jusqu'à nos jours...
Il montrera que le lyrisme des troubadours "parlait" la religion des Cathares, que la religion des Cathares remonte aux doctrines néoplatoniciennes et par
delà aux doctrines nanichéennes...
Denis de Rougemont cherche à montrer comment la convergence des mythes iraniens, gnostiques et hindouistes donne naissance à une religion (qu'il
désigne comme "orientale") qui, par la voie des mystiques arabes, s'impose dans le Midi de la France au XIIème siècle sous la forme de l'hérésie cathare.
« Si nous embrassons le domaine géographique et historique qui va de l'Inde à la Bretagne, nous constatons qu'une religion s'y est répandue, d'une
manière à vrai dire souterraine, dès le IIIème siècle de notre ère, syncrétisant l'ensemble des mythes du Jour et de la Nuit, tels qu'ils s'étaient élaborés en
Perse d'abord, puis dans les sectes gnostiques et orphiques : et c'est la foi manichéenne. »
Des siècles avant l'apparition de Manès (-250 après J-C) qui donnera son nom à cette mythologie religieuse, on peut déceler dans les mythologies indoeuropéennes l'opposition entre un monde de lumière incréé, intempore et un monde de ténèbres où règne le mal, qui est celui de toute la création visible :
le nôtre ; le Jour et la Nuit -le monde de lumière et le monde de ténèbres- ont chacun leurs Dieux :
Dieux lumineux sont : l'Ahura Mazda (ou Ormuzd) des Iraniens, l'Apollon grec, l'Abellion celtibère ;
Dieux sombres portent les noms de : Dyaux Pitar dans l'Hindouisme, d'Ahriman en Iran, de Dionysos en Grèce, du Jupiter latin, du Dispater gaulois ...
De l'Inde aux rives de l'Atlantique, nous retrouvons, exprimé dans les formes les plus diverses ce même mystère du Jour et de la Nuit et de leur lutte
"mortelle" dans l'homme.
N’est-ce pas alors au cœur de l’homme qu’il faut découvrir cet antagonisme : cette lutte "mortelle" ?
Denis de Rougemont écrit :
« Le succès prodigieux du roman de Tristan révèle en nous, que nous le voulions ou non, une préférence intime pour le malheur. Que ce malheur, selon la
force de notre âme, soit la "délicieuse tristesse" et le spleen de la décadence, ou la souffrance qui transfigure, ou le défi que l'esprit jette au monde, ce que
nous cherchons, c'est ce qui peut nous exalter jusqu'à nous faire accéder, malgré nous, à la "vraie vie" dont parlent les poètes. Mais cette "vraie vie", c'est
la vie impossible. Ce ciel aux nuées exaltées, crépuscule empourpré d'héroïsme, n'annonce pas le Jour, mais la Nuit ! La "vraie vie est ailleurs " dit
Rimbaud. Elle n'est qu'un des noms de la Mort, seul nom par lequel nous osions l'appeler - tout en feignant de la repousser.
C'est une véritable ontologie que Denis de Rougemont développe dans ce texte,- une ontologie c'est à dire la transformation d' "un sens vécu" en une
essence : le malheur " vécu", "vissé" dans la passion, recherché est transmué en propension "essentielle" de l'homme au malheur Le mythe lui-même, ici le
roman de Tristan et Iseult, ne masque pas "une contradiction" extérieure à l'homme mais traduit en termes "voilés" une contradiction interne à l'homme :
l'opposition entre la vie et la mort, qui constitue le sens même de la vie. Désirant dépasser ses limites l'homme fait l'épreuve de sa finitude, de
l'impossibilité de vivre, parce que fondamentalement vivre, c'est mourir.
III. L’explication spéculative du mythe
Citons intégralement le texte de Denis de Rougemont qui montre comment l'analyse descriptive conduit à une véritable ontologie :
« Passion veut dire souffrance, chose subie, prépondérance du destin sur la personne libre et responsable. Aimer l'amour plus que l'objet de l'amour, aimer
la passion pour elle-même, de l'amabam amare d'Augustin jusqu'au romantisme moderne, c'est aimer et chercher la souffrance. Amour-passion : désir de
ce qui nous blesse, et nous anéantit par son triomphe. C'est un secret dont l'Occident n'a jamais toléré l'aveu, et qu'il n'a pas cessé de refouler,- de
préserver ! Il en est peu de plus tragiques, et sa persistance nous invite à porter sur l'avenir de l'Europe un jugement très pessimiste.
Marquons ici une incidence qui méritera plus tard son développement : c'est la liaison ou la complicité de la passion, du goût de la mort qu'elle dissimule,
et d'un certain mode de connaître qui définirait à lui seul notre psyché occidentale.
Pourquoi l'homme d'Occident veut-il subir cette passion qui le blesse et que toute sa raison condamne ? Pourquoi veut-il cet amour dont l'éclat ne peut
être que son suicide ? C'est qu'il se connaît et s'éprouve sous le coup de menaces vitales, dans la souffrance et au seuil de la mort. Le troisième acte du
drame de Wagner décrit bien davantage qu'une catastrophe romanesque : il décrit l'essentielle catastrophe de notre sadique génie, ce goût réprimé de la
mort, ce goût de se connaître à la limite, ce goût de la collision révélatrice qui est sans doute la plus inarrachable des racines de l'instinct de la guerre en
nous. »
Et ainsi, pour Denis de Rougemont, toute l'histoire (qu'on étudie l'histoire de la littérature ou l'histoire des méthodes de la guerre) n'est que l'expression de
cet antagonisme essentiel
"La réponse du XIIe siècle avait été la chevalerie courtoise et ses mythes romanesques (conciliant l'hérésie où s'exprimait l'Eros divinisant et l'orthodoxie
porteuse des valeurs d'ordre et sanctifiant les intérêts fondamentaux de la cité et de l'homme) ... La réponse du XVIIe siècle a pour symbole la Tragédie
classique ; la réponse du XVIIIe siècle fut le cynisme de Don Juan et l'ironie rationaliste ...
La réponse du XXe siècle, née de la guerre, à la menace permanente que la passion et l'instinct de mort font peser sur toute société, c'est l'état totalitaire
..."
Le renversement idéaliste est total : loin que le mythe trouve dans la réalité et dans l'histoire sa base et son origine, c'est le mythe qui se réalise dans
l'histoire. L'histoire n'est rien d'autre que l'illustration du mythe.
IV. Une philosophie de la catastrophe
Voici un texte de Denis de Rougemont qui développe cette philosophie de la catastrophe:
« Les forces anti-vitales longtemps contenues par le mythe se répandirent dans les domaines les plus divers, d'où résulta une dissociation, au sens précis de
relâchement des liens sociaux. La première guerre européenne fut le jugement d'un monde qui avait cru pouvoir abandonner les formes, et libérer d'une
manière anarchique le "contenu" mortel du mythe.
Cependant, je ne pense pas que le drainage de toute passion par la Nation soit autre chose qu'une mesure de détresse. C'est repousser la menace
immédiate, mais l'aggraver alors en la faisant peser sur la vie même des peuples ainsi constitués en blocs. L'Etat totalitaire est bien une forme recréée, mais
une forme trop vaste, trop rigide et trop géométrique pour modeler et organiser dans ses limites la vie complexe des hommes, même militarisés. Des
mesures de police ne font pas une culture, des slogans ne font pas une morale. Entre le cadre artificiel des grands Etats et la vie quotidienne des hommes,
il subsiste encore trop de jeu, trop d'angoisse et trop de possible. Rien n'est réellement résolu. Dès lors ce sera la guerre atomique totale, la désintégration
physique et morale, et le problème de la passion sera supprimé avec la civilisation qui l'a fait naître. »
Dans ce texte, l'on peut assister au "renversement " par lequel les faits sociaux et les évènements historiques sont considérés comme la manifestation d'une
contradiction interne à l'homme, à la vie humaine.
Résumons :
- Le relachement des liens sociaux" manifeste "une dissociation" qui est "le résultat" des "forces anti-vitales longtemps contenues par le mythe" : c'est à
dire du désir d'infini qui définit l'homme et le conduit pour dépasser ses limites à nier sa vie, à vouloir la mort.
L'évolution des relations sociales réelles "devient" l'expression de la contradiction tragique qui est l'essence de l'homme.
- De même l'évènement historique de la première Guerre mondiale est le résultat du "jugement d'un monde" (traduisez : d'une société) qui avait cru
pouvoir abandonner les formes (traduisez : les normes) c'est à dire mettre en cause l'instance supérieure de la Société, les contraintes sociales- l'ordre
social et moral- qui seul permet de contenir la passion de l'homme dont nous savons qu'elle est "instinct de mort". La guerre n'est pas un évènement
historique qui trouverait sa cause dans une contradiction réelle dont l'explosion entraîne la mort de millions d'hommes, ce n'est que "le contenu mortel" du
mythe qui tente de se libérer de façon anarchique.
- Enfin l'Etat totalitaire se définit comme une forme -une structure -qui comme telle est identique dans le régime fasciste et les sociétés socialistes.
Et, loin que le fascisme trouve dans l'histoire elle-même ses causes, loin que la formation des sociétés socialistes soit le résultat de conditions historiques
déterminées (qui n'ont aucun point commun avec l'apparition du fascisme) ; l'apparition du fascisme à un moment donné de l'histoire du capitalisme, la
formation des sociétés socialistes sont toutes deux l'expression d'une forme commune : le totalitarisme. Et cette forme elle-même (l'abstraction, l'Idée du
totalitarisme qui fait abstraction de la réalité historique) n'est qu'une tentative (une ruse de l'Histoire) pour mobiliser la passion.
L'Etat totalitaire est ine ultime tentative pour concilier la norme et le désir, la contrainte morale et la passion, la société et l'individu,- autant de termes dont
l'opposition définit l'essence même de l'homme, la tragédie de la vie humaine.
L'histoire, qui n'est que la manifestation sous différentes formes de cet antagonisme "essentiel",ne peut jamais trouvé d'issue. "Rien n'est (jamais)
réellement résolu", écrit Denis de Rougemont.
Au lieu d'expliquer le mythe par les contradictions de l'histoire et de la réalité sociale, Denis de Rougemont à réduit l'histoire à n'être que l'expression,
l'incarnation du mythe.
Parce que la contradiction réelle que D. de Rougemont recherchait à la base du mythe a été travestie en cet antagonisme fondamental - essentiel à la vie
humaine -, D. de Rougemont ne peut que développer une vision catastrophique de l'histoire.
"Ce sera la guerre atomique totale, la désintégration physique et morale et le problème de la passion sera supprimé avec la civilisation qui l'a fait
naître".
Le cercle vicieux de l'idéalisme est bouclé :
C'est l'essence "antagoniste" de l'homme et de la vie humaine qui est à l'origine de l'histoire et de la civilisation. Le développement de l'antagonisme
conduit à la fin de l'histoire, à la destruction de la civilisation, à la mort de l'homme.
V. Une contradiction historique
L’interprétation par D. de Rougemont
De cette extrémité tragique, illustrée, avouée et constatée par la pureté du mythe originel, redescendons à l'expérience de la passion telle que la vivent les
hommes d'aujourd'hui.
Ne faut-il pas alors reprendre l’analyse pour découvrir la portée du mythe?
L'étude de la démarche de Denis de Rougemont est particulièrement instructive : Avant de faire le saut de la spéculation,- que nous avons décrit, il avait
proposé une explication du mythe comme dissimulation d'une réalité sociale objective. C'était le premier paragraphe de son livre, qu'il intitule : "Triomphe
du Roman, ce qu'il cache".
Voici la description qu'il propose :
"Dans la passion, nous ne sentons plus "ce qui souffre" mais "ce qui est passionnant" ... Tout en nous et autour de nous (toute notre culture, notre
éducation, les images qui font le décor de nos vies) glorifie à tel point la passion que nous en sommes venus à voir en elle une promesse de vie plus
vivante, une puissance qui transfigure, une béatitude. Et pourtant, la passion d'amour signifie de fait (c'est D. de Rougement qui souligne) un malheur ...".
Voici le paradoxe : D'un côté la passion d'amour est promesse d'une vraie vie, de l'autre elle signifie le malheur.
Comment expliquer le paradoxe ? Quelle est la réalité qui se cache sous cette ambiguïté de la passion où le culte de l'amour masque le malheur lié à
l'amour ?
D. de Rougemont nous le dévoile: L'amour passion signifie de fait l'adultère.
Et, il explique :
« Le mariage était devenu pour les seigneurs au XIIe siècle une pure et simple occasion de s'enrichir et d'annexer les terres données en dot ou espérées
en héritage, (à tel point que) quand l'affaire tournait mal, on répudiait sa femme, sous prétexte d'inceste ... Et l'Eglise accordait l'annulation en mariage
..."
Or, poursuit D. de Rougemont "la société où nous vivons et dont les moeurs n'ont guère changé sous ce rapport, depuis des siècles, réduit l'amour
passion, neuf fois sur dix, à revêtir la forme de l'adultère...".
La réalité de l'adultère explique, selon D. de Rougemont, le malheur de l'amour passion.
Si l’on veut comprendre la fonction du mythe, il faut poser la question :
"Vivons-nous dans une telle illusion, dans une telle "mystification" que nous ayons vraiment "oublié" ce malheur ?
Ce que dissimule le mythe du malheur de l’amour passion, synonyme de l’impossibilité de vivre, c’est à la fois le culte et l’interdiction de l’amour hors de
la contrainte sociale du mariage.
En quoi consiste cet oubli » ou cette dissimulation qui définissent le mythe ?
- Dans ce fait paradoxal que « nous voulons la passion et le malheur à condition de ne jamais avouer que nous les voulons en tant que tels. "
C’est la contrainte sociale,- l'institution du mariage- renforcée et consacrée par les contraintes religieuses et morales, qui oblige l'amour à ne se réaliser
que dans l'adultère ; et la fonction du mythe serait de dissimuler le conflit entre la contrainte sociale et le désir
Nous voici ramenés à une interprétation psychanalytique : "la réalité sociale" que le sociologue "découvre" à l'origine du mythe se confond avec la société
comme norme, comme règle, comme contrainte. Et, si la passion apparaît comme un malheur, c'est que l'homme a intériorisé ce conflit. La dissimulation
qui est la fonction du mythe se réduirait à un refoulement, à une censure : Le culte de la passion "mortelle" ne fait que refouler le désir de l'adultère,
"refusant de le nommer" et le travestissant dans le rêve de l'amour-impossible.
Il faut sans doute aller plus loin. Quelle est, en effet, la base de l'erreur de la sociologie et de la psychanalyse ?
C'est l'idéologie d'une société considérée comme une réalité en soi, étrangère à l'individu, qui constitue une instance supérieure dont le rôle, la finalité est,
au travers du droit et de la morale, d'imposer aux individus des normes, des règles sans lesquelles ils seraient, comme tous les êtres vivants, la proie de
leurs instincts, de leurs désirs.
La conséquence de cette idéologie, c'est que la contradiction n'est pas dans les rapports sociaux mais apparaît comme une opposition essentielle entre la
société considérée comme réalité étrangère ou comme instance supérieure (sacrée, religieuse ou morale) et l'individu, incarnant la passion c'est à dire
l'Eros, le désir d'Infini et qui, pour dépasser ses limites, veut la mort.
Voilà qui permet de comprendre que la découverte par D. de Rougemont du fait de l’adultère comme la base sociale du mythe laisse place à une
interprétation métaphysique du mythe compris comme la manifestation d’un antagonisme fondamental, constituant l’essence de l’existence humaine.
Où se trouve la contradiction
Pour aller plus loin : Où se trouve la contradiction que le mythe a pour fonction de masquer ?
Si nous « voulons » l’amour passion, ce n’est pas pour échapper à la contrainte, qui interdit la manifestation de l’Eros, c’est bien plus profondément parce
que les relations de l’homme et de la femme sont déterminés par les rapports sociaux (économiques et sociaux)- qui réifient ( dans la sphère privée comme
dans la vie sociale) tous les rapports humains : le culte de l’amour-passion, c’est la revendication et l’espérance d’un rapport désaliéné.
Et, si l’amour-passion est synonyme de malheur, s’« il n’y a pas d’amour heureuxé », ce n’est pas parce que l’amour se heurte à un interdit social, mais
bien parce que aucun rapport humain n’est « réalisable » hors des rapports sociaux « réifiés » : Tout le possible que fait naître l’amour, lié à l’espérance
d’une vie désaliénée, se heurte à l’impossible, qui n’est que « le possible prohibé » par les rapports réels.
C’est cette contradiction entre l’espérance et l’impossibilité de rapports désaliénés qui s’exprime dans le mythe de l’amour malheureux et de la vie
impossible. Mais, dans le même temps, le mythe voile cette contradiction et, en quelque sorte nous en délivre : Celui qui croit au mythe, ce n’est pas,
comme l’imagine D. de Rougemont, celui qui veut la guerre ; c’est celui qui n’a pas renoncé à l’amour.
Ce ne sont pas les limites - « essentielles » - de l’existence humaine qu’il veut dépasser, mais celles - « historiques » - de la vie aliénée.
Le contexte et la portée de la thèse
Une thèse erronée
La thèse développée par Denis de Rougemont, d’une collusion avec la secte des Cathares ne résiste pas à l’examen .
Les hommes du Nord ont combiné dans le mythe de Tristan une légende celtique et la théorie courtoise de l’amour passion qui se nourrit d’absence, aspire
à la ruine et qui sera la fatalité de l’Occident
La fin’amor reste indépendante des mouvements ascétiques du XIIe siècle, par lesquels on tente de l’expliquer. La fin’amor est naturellement étrangère
à tout mysticisme (sinon pour quelques traits accidentels de vocabulaire tenant au fonds commun d’une civilisation). La dame n’est jamais ni symbole ni
métaphore ; tout au plus est-elle, dans certaines œuvres littéraires, un « type » tant soit peu figé, mais dont la signification demeure humaine.
Aux XIIe, dans la civilisation occidentale, des rapports sociaux nouveaux s’établissent au sein des collectivités matériellement liées à la cour de riches
seigneurs ; dans la civilisation du Nord (française) comme dans celle du Midi (occitane), se manifeste un affinement des mœurs et de la sensibilité qui
s’exprime dans l’idéologie courtoise.
Cet amour avec lequel se confond l’existence courtoise porte un nom : fin’amor (l’adjectif fina implique l’idée d’un achèvement). C’est là un terme quasi
technique, désignant un type de relation sentimentale et érotique, relativement fixe dans ses traits fondamentaux, en dépit des colorations multiples qu’il
peut tenir des tempéraments individuels. La fin’amor est adultère, en imagination sinon toujours en fait. Le mariage est conçu en effet comme l’un des
éléments de la contrainte sociale, alors que la courtoisie repose sur le mérite et le libre don. L’idéal courtois représente une insurrection contre la réalité
dominante, qui s’est développé au sein du réseau de relations qu’ont noué les diverses cours du pays occitan.
Cette idéologie s’oppose à une situation de fait que nous entrevoyons à travers les « chansons de geste », poèmes dont la thématique remonte, pour
l’essentiel, au milieu du XIe siècle: mépris des attachements féminins, indignes d’un chevalier, indifférence à la volonté de la femme et complète impudeur
de parole. Les mœurs, pendant longtemps encore, consacrent la dépendance totale de la femme, attribuant au mari un droit de correction à peine limité,
livrent la fille à la volonté de son père, puis à l’époux qu’il lui choisit.
Elle ne saurait survivre à des contacts habituels avec le monde extérieur. Elle s’en défend, car elle le sent étranger et hostile. Elle sait qu’elle représente
virtuellement un scandale pour ce monde rude et trop purement viril du XIIe siècle.
La reprise par le romantisme : L’opéra de Wagner
Cette belle histoire médiévale devra attendre le XIX e siècle et le génie de Wagner pour avoir sa plus profonde et sa plus fascinante expression.
Richard Wagner écrit son Tristan und Isolde (livret composé en 1847, partition achevée en 1859, première exécution à Munich en 1865), mêlant aux
vieux mythes le pessimisme schopenhauérien, l’exaltation de la nuit et de la mort, l’affirmation que le jour est le royaume du mensonge et la nuit celui de
la vérité.
« Ce royaume, écrit Wagner, le nommerons-nous la mort, ou bien est-ce le royaume enchanté de la nuit, duquel, ainsi que le conte la légende, un lierre et
une vigne surgirent étroitement enlacés sur la tombe de Tristan et d’Isolde ? »
Tristan et Isolde est devenu l’évangile de l’amour occidental. C’est sur les harmonies liquides du prélude, sur les motifs conducteurs du philtre, de la
communion amoureuse et de la mort d’Isolde que les fidèles wagnériens ont accordé leur piété et mesuré leurs espoirs. Dans Tristan l’amour sans fin, le
désir éternellement vivace veut la souffrance et ne trouve satisfaction que dans l’anéantissement et dans la mort. Le drame de Wagner est une musique
limite au-delà de laquelle on ne trouve que les brumes infernales du désespoir. Elle confond le vertige de la passion avec le sens du sacré. Elle parle de
temps fabuleux, de civilisation abolie, d’adoration éperdue, de délices poignantes. Grâce à la musique de Tristan, le mystère prend corps et l’on peut
vénérer l’invisible par le moyen du visible, de même que certains mots expriment l’ineffable et que certaines harmonies suggèrent le silence.
Une philosophie pessimiste : le bonheur impossible
Dès les origines de la philosophie, le désir, qui apparaît au cœur de l’homme ; est reconnu comme manque. Platon écrit dans Le Banquet : « Celui qui
désire désire une chose qui lui manque et ne désire pas ce qui ne lui manque pas…Ce qu’on n’a pas, ce qu’on n’est pas, ce dont on manque, voilà les
objets du désir et de l’amour » (Le Banquet, 200, a-e).
Or, qu’est-ce qui est plus désirable que le bonheur ? Le bonheur ne seait-il pas la satisfaction de du désir ?
Mais, parce que le désir est manque, et dans la mesure où il est manque, le bonheur, nécessairement, est manqué. On désire ce qu’on n’a pas, donc on ne
désire plus ce qu’on a – qu’on désirera à nouveau si on le perd. C’est pourquoi Calliclès, quoi qu’il en dise, ne sera jamais heureux (Gorgias, 491 sq.), ni
personne dans ce monde. Les vrais philosophes, même de leur vivant, sont déjà morts (Phédon, 64 sq.), et eux seuls sont heureux véritablement : le
bonheur, pour Platon, est d’outre-tombe et suppose qu’on fuit, dès ici-bas, de ce monde dans l’autre..
Comment désirer ce qu’on a ? Comment ne pas souffrir de ce qui manque ? Il n’y a pas d’amour heureux, ni de bonheur sans amour : il n’y a pas de
bonheur du tout.
Schopenhauer , mieux que Platon, a dit ici l’essentiel. L’homme est désir et le désir est manque. « Tout désir naît d’un manque, d’un état qui ne nous
satisfait pas ; donc il est souffrance tant qu’il n’est pas satisfait. Or nulle satisfaction n’est de durée ; elle n’est que le point de départ d’un désir nouveau
[...]. Pas de terme dernier à l’effort, donc pas de mesure, pas de terme à la souffrance... » C’est pourquoi toute vie est souffrance : « Vouloir, s’efforcer,
voilà tout leur être ; c’est comme une soif inextinguible. Or tout vouloir a pour principe un besoin, un manque, donc une douleur... » (Le Monde comme
volonté et comme représentation, IV, 57). Il n’y a donc pas, il ne peut y avoir d’expérience du bonheur : ce que nous expérimentons, c’est d’abord
l’absence du bonheur (le désir, le manque, la souffrance...), puis, au lieu même de sa présence attendue, le vide encore de son absence abolie. Cela
s’appelle l’ennui : en lieu et place du bonheur espéré, le creux seulement du désir disparu (satisfaction) l’absence de son absence: Pensée désespérante, dit
Schopenhauer : le bonheur nous manque quand nous souffrons, et nous nous ennuyons quand nous ne souffrons plus. C’est le cercle du manque : tantôt
nous désirons ce que nous n’avons pas, et nous souffrons de ce manque ; tantôt nous avons ce que nous ne désirons plus (puisque nous l’avons), et nous
nous ennuyons... Schopenhauer conclut, et c’est la phrase la plus triste de l’histoire de la philosophie : « La vie donc oscille, comme un pendule, de droite
à gauche, de la souffrance à l’ennui... » (ibid., IV, 57).
Misère de l’homme. On peut mourir d’amour, mais point en vivre : déchirement de la passion, ennui du couple... Il n’y a pas d’expérience du bonheur, il
ne peut y en avoir. C’est que le bonheur, explique Schopenhauer, n’est rien de positif, rien de réel : il n’est que l’absence de la souffrance, et une absence
n’est à proprement parler rien. « La satisfaction, le bonheur, comme l’appellent les hommes, n’est au propre et dans son essence rien que de négatif »
(IV, 58). Le désir s’abolit dans sa satisfaction, et le bonheur se perd dans ce plaisir. Il manque donc toujours (souffrance), même quand il ne manque plus
(ennui). Il n’existe qu’en imagination : tout bonheur est d’espérance ; toute vie, de déception.
La portée politique de la thèse : L’idéologie atlantiste
L’interprétation du mythe par D. de Rougemont n’est pas la simple reprise d’une philosophie pessimiste.
A la façon dont Freud interprète la culture par la mise en scène de la pulsion de mort qui s’exprime dans le malheur de la civilisation et la clameur de la
guerre, D. de Rougemont
interprète le mythe comme l’expression de ce fatal génie de la psychè occidentale où l’instinct de mort qui naît de la volonté de dépasser ses limites,
qu’aucune norme , aucun système- fut-il totalitaire - ne parviennent à maîtriser, conduit inéluctablement la civilisation occidentale - à travers les guerres
successives- à la catastrophe essentielle.
En pleine guerre froide, cette vision catastrophique de l’histoire sera de nature à justifier l’affrontement et la politique atlantiste au nom d’une lutte pour la
liberté contre un totalitarisme qui constitue l’ultime tentative pour réprimer une force vitale qui nie toute limite.
Ce n’est pas un hasard si Denis DE ROUGEMONT assure le secrétariat permanent du Congrès des Amis de la liberté issue de l’association Paix et Libert
é apparue à l’automne 1950, qui, sous la direction des Jean Paul DAVID, se donne pour tâche la dénonciation solennelle du modèle stalinien et du
mensonge de la propagande communiste. Paix et Liberté ne sera jamais, jusqu’à sa disparition, à l’été 1956, qui bénéficiera d’un financement opaque
dont on pense qu’il est lié au gouvernement français.
Les animateurs permanents de l’officine sont des politiques liés principalement aux fractions les plus anticommunistes des partis du centre gauche. Les
intellectuels se retrouvent en revanche sans scrupule de conscience au sein du Congrès pour la liberté de la culture et au sommaire de leur revue Preuves
mise en place au même moment sur une base américaine. Le Congrès fondateur s’est tenu de façon symbolique à Berlin Ouest en juin 1950, avec le
soutien matériel des autorités américaines et par la suite avec l’aide financière des syndicats libres et même de la CIA. Aux côtés de Denis DE
ROUGEMONT, l’on retrouve au sein de cette association l’américain James BURNHAM, ancien trotskyste, devenu l’annonciateur de « l’aire des
organisateurs », Ignacio SILONE, animateur de la section italienne, et le musicien Nicolas NABOKOV, citoyen du monde à l’instar de son frère
Vladimir, lui-même Secrétaire Général du Congrès.
C’est à l’aune de cette idéologie qu’il faut juger le livre de Denis DE ROUGEMONT
ANNEXE : La légende
Historique
L’histoire de Tristan et d’Iseult, liés à jamais par un amour fatal, est passée vers le milieu du XII e siècle de la littérature galloise (où on le trouve dans
certains des Mabinogion et dans des Triades) à la française. Malheureusement, les deux principaux romans-poèmes initiaux, celui de Thomas et celui de
Béroul, n’ont survécu qu’à l’état d’importants fragments (environ 3 000 vers de Thomas et 4 500 de Béroul).
Beaucoup d’écrivains ont tenté ou rêvé, à partir des plus anciens textes mutilés, de reconstituer un Tristan à la fois authentique et relativement complet ;
celui qui, incontestablement, y a le plus poétiquement et le plus fidèlement réussi est Joseph Bédier (Le Roman de Tristan et Iseult, 1900) dont la fusion,
prenant Béroul comme texte de base, en utilisant Thomas, aboutit à une reconstitution en passe de devenir classique.
Les épisodes principaux
Les épisodes principaux de la légende se trouvent dans presque toutes les versions. Malheurs accumulés sur la tête de Tristan, orphelin de mère dès sa
naissance, fils d’un roi détrôné du Léonois, neveu du roi Marc de Cornouaille.
Première expédition de Tristan en Irlande, où il tue le géant Morholt et s’attire par là l’inimitié d’Iseult la Blonde, parente ou fiancée de Morholt.
Retour en Irlande, où il vient demander la main d’Iseult pour son oncle Marc.
Sur le bateau qui les conduit en Cornouaille, ils boivent par erreur le philtre magique d’amour destiné aux noces d’Iseult et de Marc.
L’amour secret de Tristan et d’Iseult finit par être découvert à Marc par des traîtres. Condamnés à mort, ils s’échappent. Marc finit par les retrouver
endormis, séparés par l’épée (symbole de chasteté) de Tristan, et leur pardonne. Ils acceptent de se séparer.
Tristan retourne en Bretagne, où il épouse une autre Iseult (Iseult-aux-blanches-mains). Blessé à mort dans un combat, il fait appeler Iseult la Blonde à son
chevet. La jalousie d’Iseult-aux-blanches-mains lui fait croire qu’elle ne vient pas ; Tristan meurt désespéré ; Iseult la Blonde, accourue au premier appel,
débarque et tombe morte sur le corps de son bien-aimé.
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