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1. INTRODUCTION
En France comme dans les autres pays industrialisés, la dénutrition de l’enfant malade
reste à l’heure actuelle un problème de santé publique largement sous-estimé [1]. La
prévalence de la dénutrition au sein des enfants hospitalisés, variant de 7 et 24% dans les
études, reste ainsi stable dans le temps [2]. Les premiers touchés demeurent les enfants
atteints d’une maladie grave et/ou chronique, au sein desquels les enfants traités en oncologie
pédiatrique occupent une place à part. En effet, il a été clairement établi que si la prévalence
de la dénutrition était liée au type de tumeur, et en particulier aux tumeurs solides comme les
neuroblastomes métastatiques, les néphroblastomes ou encore les sarcomes d’Ewing [3-5],
elle influençait également de manière indépendante le pronostic de la maladie [3,6,7].
En oncologie pédiatrique, les causes de dénutrition sont multiples et associent une
diminution des apports alimentaires à une augmentation des pertes caloriques et à un
accroissement des besoins énergétiques [3]. De nombreux patients souffrent ainsi d’anorexie,
de nausées et de vomissements ou d’épisodes de mucite buccale, dus non seulement à
l’évolutivité de la maladie mais aussi aux chimiothérapies lourdes auxquelles ils sont soumis,
ce qui induit une réduction importante et prolongée de la prise alimentaire [8]. En parallèle,
les effets secondaires de certains traitements comme la radiothérapie abdominale ou le
développement de réactions immunitaires après allogreffe de moelle osseuse peuvent induire
une baisse de l’absorption des nutriments au niveau du tube digestif [9-11]. Par ailleurs, le
cancer induit des modifications des principales voies du métabolisme énergétique, allant vers
une diminution globale des réserves énergétiques de l’organisme qui intéresse à la fois masse
grasse, masse maigre et masse osseuse [3,12].
Cette dénutrition induit ainsi en premier lieu une perte de poids, puis de taille lorsque
la situation devient chronique, d’autant plus rapide et prononcée que l’enfant est jeune et a
moins de réserves. Il s’y associe une diminution de la sensation de bien-être et de la qualité de
vie globale, et des troubles du comportement [13]. Sur le plan physiologique, la dénutrition
est responsable d’une baisse des défenses immunitaires et donc d’une sensibilité accrue aux
infections, parfois létales [6,12]. La dénutrition participe également à une plus grande
intolérance aux chimiothérapies lourdes et a été identifiée comme facteur de risque de
nécessité de diminuer les doses de traitement des leucémies aiguës [3,14] et des