plus que les villages, l'Etat a décidé de mettre un coup
de frein aux emprunts extérieurs pour la création des
futurs nouveaux centres. Cette décision a été exprimée
dans le nouveau contrat de concession en vigueur depuis
octobre 1987.
Dans ce contrat, à la différence du premier, l'exploitant
c'est-à-dire la SODECI est chargée des investissements.
C'est elle qui fera désormais la programmation.
Pour ce faire, le système de transformation prévoit
un fonds de développement alimenté par la vente eau
sur la base de 28 F/m' qui a trois missions:
- création de 10 nouveaux centres par an ;
- réalisation de 10 000 branchements subven-
tionnés ;
- renouvellement des installations.
Cette politique permettra d'évoluer de
l'hydraulique villageoise (pompe à main) au système
de réseau, sans que le pays ne s'endette pour ce secteur.
III - GESTION DES CENTRES RURAUX
Dès 1974, la SODECI, compte tenu de sa nouvelle
mission à caractère nationai, qui ne gérait qu'Abidjan
et quelques centres du sud du pays, s'est attelée à mettre
en place les structures nécessaires au fonctionnement
et à la bonne gestion de tous les centres.
Ces structures sont caractérisées par :
- une décentralisation des opérations et des déci-
sions, d'où le choix d'une structure hiérarchisée courte
et décentralisée (voir organigramme et découpage
régional en annexe).
- une responsabilisation du personnel par la mise
en place d'une gestion dynamique du personnel formé
dans notre centre de formation.
- un contrôle de l'exploitation par une gestion
budgétaire s'appuyant sur l'informatique.
Les centres ruraux - gros villages équipés des
réseaux d'eau - sont exploités au même titre que les
centres urbains (signe de structure administrative) selon
ces principes structurels et de gestion à savoir la mise
en place d'un chef de centre qui a la responsabilité:
- de la production et de la qualité de l'eau
- de la distribution, des réparations sur canali-
sations et des branchements
- du service abonnés (souscription, quittance-
ment)
- de la représentation vis-à-vis des autorités, etc.
a - Approche pour une rentabilité de ces centres
La taille de ces centres va de 50 à 300 abonnés avec une
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production locale de l'eau souterraine (cas majoritaire).
L'une des principales caractéristiques de ces centres
est la faible consommation des abonnés ruraux. La
majorité des clients sont facturés à 15 m'/trimestre.
Cela pose alors le problème de couverture des frais
d'exploitation par les recettes eau.
La solution àce problème pour certaines de ces
exploitations consiste :
1"/ A les rattacher à certains gros centres, quitte
à donner à ceux-ci un peu plus de moyens. Cela
supprime alors les frais fixes d'exploitation (les locaux
par exemple).
2° / Au moment oÙ le village est sélectionné, après
une étude de factibilité, à exiger des abonnés potentiels
jusqu'à 200 au moins qui épargnent (ouverture d'un
compte bancaire), qu'ils versent chacun le montant du
branchement.
Les derniers villages équipés par KFW (Allemagne) à
l'est du pays, ont bénéficié de cette dernière démarche.
En plus de ces dispositions, l'existence des mesures
précises pour doter les centres de moyens (humain,
matériel) en fonction de leur envergure (abonné - type
de traiteinent - facilité d'accès ou non) contribue
également à la maîtrise des charges.
Dans le domaine de la gestion technique des
installations, ces centres ruraux sont suivis selon les
régIes établies :
- les opérations simples doivent être réalisées sur place :
- préparation des solutions de produits de traitement
- entretien des pompes doseuses
- suivi des consommations électriques
- intervention sur le réseau
- étalonnage de compteur de production
- etc.
- les grosses opérations de dépannage seront assurées
par les équipes venant de la Direction Régionale :
- relevage de pompes immergées
copérations de maintenance préventive
CONCLUSION
Le secteur eau potable en milieu urbain et rural
connaît un développement rapide en Côte d'Ivoire grâce
àla volonté politique du chef de l'Etat et àl'expérience
accumulée par la SODECI en matière de gestion.
Le problème le plus difficile, qui est celui du
financement, étant résolu par le système tarifaire, il
-restait l'a"utre obstacle àvaincre, celui d'amener les
paysans àpayer les factures d'eau.
Cet obstacle a été vaincu grâce au travail de
sensibilisation d'une part, et àl'aspiration des ruraux
eux-mêmes au confort.