Ces deux guerres sont dîtes « totales » dans le sens où les belligérants y jettent toutes
leurs forces. Les armes technologiques et industrielles entraînent une augmentation
considérable de la puissance de feu et des capacités de destruction, symbolisées par la
bombe atomique utilisée deux fois contre le Japon en 1945.
Le bilan humain
Bien qu'il soit difficile d'établir un bilan précis des pertes humaines de la 2
e
guerre
mondiale, on estime que ce conflit a fait 40 à 60 millions de victimes, c'est-à-dire 5 à 6
fois plus que la 1ère guerre mondiale, alors qu’elle n’a duré qu’un an de plus. Alors que
les victimes de la 1
ère
guerre mondiale étaient essentiellement des militaires, les pertes
de la 2e guerre mondiale se répartissent globalement à part égale entre militaires et
civils. L'ampleur de ces pertes est liée aux caractéristiques de la « guerre-éclair » qui a
surpris les pays envahis et mélangé aux soldats les populations civiles de l'exode, ainsi
qu'aux bombardements massifs des villes (Londres, Dresde, Hiroshima et Nagasaki).
Mais elle est surtout due aux crimes de guerre et aux crimes contre l'humanité perpétrés
par les nazis : exécutions d'otages, massacres de villages entiers, exécutions de
prisonniers de guerre, déportations massives de populations civiles et extermination de
plus de 5 millions de Juifs et de Tziganes.
De plus, avec la perte des combattants (des hommes entre 20 et 40 ans), les
démographies nationales accusent un trou dans la pyramide des âges, et une
féminisation, ainsi qu’un vieillissement des populations. Ce sont toutes les forces vives
de chaque pays qui disparaissent en même temps, laissant des veuves, des orphelins, des
vieux et des blessés (les « gueules cassées « ), qui doivent survivre sur les pensions de
guerre. Par ailleurs, les conditions de vie, d’alimentation et d’hygiène à la suite du
premier conflit sont précaires et favorisent l’épidémie de grippe espagnole qui ravage
l’Europe et augmente encore le nombre des victimes, civiles cette fois.
Pendant la 2
e
guerre, le phénomène des déplacements de populations (exode des
population civiles, des réfugiés politiques, des colons allemands ou japonais, retour des
juifs déportés, des travailleurs et prisonniers de guerre) entrainent à l’issue du conflit
des problèmes économiques et démographiques dans une période de crise alimentaire,
du logement et de l’emploi.
Les conséquences géographiques et économiques
Au sortir des deux guerres, la carte de l’Europe n’a plus rien à voir avec celle du XIXe
siècle : en 1918, les grands empires allemands et austro-hongrois sont démantelée et
divisés en de nombreux petits états nationaux (Pologne, Tchécoslovaquie, Hongrie,
Yougoslavie, etc.) ; après 1945, ces états retrouvent leurs frontières, mais l’Allemagne
est séparée en deux états, la RFA à l’ouest et la RDA à l’est, sous influence soviétique, de
même que toute l’Europe de l’est.
Les combats ont détruit les campagnes de régions entières en 14-18 et les grandes villes
industrielles en 39-45. Ils ont non seulement fait perdre une grande partie de la main
d’œuvre, mais aussi les outils de productions et les moyens de transports. Les grandes