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Marie VERNY
Formation complète
2° année
Fiche de synthèse – période n°5
I-Bilan comparé de la première et de la seconde guerre mondiale.
1-Des bouleversements économiques dus à d’importantes destructions matérielles.
Durant ces deux plus grands conflits du XX° siècle, d’impressionnantes destructions matérielles ont entraîné
de profonds bouleversements dans l’économie des pays touchés par ces guerres ; près de trois millions d’hectares
en France étaient incultivables à cause des nombreuses mines qui s’y trouvaient encore, les paysages avaient été
redessinés, des exploitations agricoles, des villages entiers furent rayés de la carte, les infrastructures ferroviaires,
les ponts, les équipements industriels furent fortement endommagés également. Avec le second conflit, entre dans
le jeu l’aviation et tous ses progrès : les bombardements des villes en ont détruites certaines (Berlin, Varsovie,
Cambrai, …), fortement endommagé d’autres (Londres, Stalingrad, …) ; cela va sans compter les désastres
d’Hiroshima et Nagasaki. Ces destructions sont telles qu’au sortir de la guerre les sans-abris sont très nombreux : on
dénombre en France plus de trois cent mille bâtiments d’habitation détruits. Les infrastructures de transports et de
production sont également touchées. Les productions industrielles et agricoles connurent alors une baisse
importante, accentuée par les impératifs du moment conomie de guerre et mobilisation). Au sortir de chacune de
ces périodes, il faut reconstruire, relancer l’activité, reconvertir l’économie en économie de paix, Mais la main
d’œuvre manque chaque fois cruellement, à cause des pertes humaines trop nombreuses, surtout dans la tranche
d’âge masculine des 20-40 ans. Le domaine financier quant à lui souffre également, puisque le montant des
dépenses en France, lors de la première guerre mondiale s’élève à cent vingt-cinq millions de franc-or, et à trois mille
milliards de dollars à la fin de la seconde guerre mondiale.
2-Les bouleversements sociaux.
La situation est d’autant plus délicate que le bilan humain de ces deux conflits est extrêmement lourd :
environ dix millions de morts en 1918, contre cinquante-cinq à soixante millions en 1945 ! Les bombardements
aériens, les crimes de guerre, les déportations, la grippe espagnole (responsable de la mort de vingt-sept millions de
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personnes), A cela s’ajoutent les alliés de toute guerre : les conditions de vie difficiles, les privations, maladies et
épidémies. De plus, il ne faut pas oublier l’implication des empires coloniaux des grandes puissances mondiales : lors
du premier conflit, l’Empire Anglais perd deux cent vingt-quatre mille hommes ; cent cinq mille autres périront lors
du second. Mais il reste également les rescapés de ces conflits : « gueules cassées », rescapés de camps, veuves,
orphelins, vieillards, … qui nécessitent aides, soins, … Cela va sans compter les dégâts psychologiques et moraux que
ces situations ont entraînés. De plus, étant donné que la grande majorité des morts des deux guerres appartenaient
à la gente masculine des 20-40 ans, on assiste au phénomène de la classe creuse. La main d’œuvre manque donc un
peu partout, les « rescapés » vivent dans un état de misère et de sous-alimentation flagrant. Cependant, au sortir de
chacun, la natalité connaîtra un nouveau départ, particulièrement avec le « baby-boom » de l’après-guerre. Enfin, la
population connaît également de grands bouleversements dus aux migrations volontaires ou forcées de ces conflits :
réfugiés, Juifs, Slaves, Polonais, Espagnols, travailleurs, colons, prisonniers, Long cortège auquel on peut ajouter
les émigrants d’après-guerre en direction des Etats-Unis, Palestine, Canada, Amérique du Sud, Australie, …
Ainsi, à la douleur des familles endeuillées, des pays ravagés, s’ajoutent un écroulement dans le niveau de vie, une
certaine peur et désarroi moral qui entraînent une ruine morale importante.
II- Les Trente Glorieuses : les transformations de la France.
1945 ; la France, parmi tant d’autres pays, sort de la guerre anéantie matériellement, humainement,
économiquement, moralement. La période dans laquelle elle entre alors s’annonce difficile. Après un part
laborieux, elle connaît entre 1947 et 1974 une période d’essor étonnant, inattendu, qui lui permet de sortir de la
crise dans laquelle elle se trouvait. L’expression « Trente Glorieuses » par laquelle on nomme aujourd’hui cette
époque a été choisie en parallèle des « Trois Glorieuses », journée pendant lesquelles Charles X fut renversé et
Louis-Philippe duc d’Orléans prit le pouvoir. Ces quelques trente années correspondent à la reconstruction
économique des pays dévastés par la guerre. La France quant à elle est un très bel exemple à ce sujet tant par la
rapidité que par l’efficacité de sa remontée. Tout d’abord, nous verrons les moyens dont elle s’est servie pour se
redresser à cette vitesse, puis nous nous pencherons sur les développements industriel et agricole ainsi que sur les
changements sociaux, l’évolution démographique.
Au lendemain de la guerre, l’économie française était au plus bas, si bien que le Produit Intérieur Brut du
pays représentait 40% de son niveau d’avant-guerre ; cela devint donc la préoccupation première : on décida alors
d’adopter le modèle du New Deal américain, par lequel on nationalisait les grands pans de l’économie nationale,
comme Renault (sous prétexte de collaboration avec les Nazis pendant l’occupation) ou encore les Charbonnages de
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France. Devant l’urgence de la situation, chacun soutint ce projet : les clivages politiques disparurent au profit du
bien de la patrie ; le Parti Communiste Français et la C.G.T. eux-mêmes condamnèrent les grèves.
En janvier 1946, on nomma à la tête du Commissariat du Plan un dénommé Jean Monnet qui devait
organiser le relèvement économique de la France. Il fixa aussitôt comme objectif pour 1950 de retrouver le niveau
de production de 1929, meilleure année d’avant-guerre, pour le dépasser de 25% deux ans plus tard. Il misait en
particulier sur la production importante de l’Hexagone en charbon, électricité, tracteurs, acier et ciment. Mais la
France manquait de moyens pour faire importer tout ce dont elle manquait. C’est alors qu’arriva l’aide
« providentielle » des Etats-Unis : grâce au Plan Marshall, la France reçut deux milliards cinq cent millions de dollars
de la part de « l’Oncle Sam » ! Cette avance permit donc à Monnet de lancer avec un succès surprenant son
opération. De plus, en 1951, apparaissait une première ébauche de l’Europe, à l’initiative du Français Robert
Schuman, ministre des Affaires Etrangères.
Dès lors, la situation économique du pays ne cessa de s’améliorer : entre 1945 et 1948, les salaires nominaux
triplèrent ! Ce fut un franc succès.
Durant cette période des « Trente Glorieuses », le redressement économique fut lié à un large
développement de l’industrie française : celle-ci avait été transformée durant la guerre (nécessité faisant loi) ; il
s’agissait à présent de la reconvertir. Dans le domaine du bâtiment, tout d’abord, il y avait fort à faire : un immense
chantier de reconstruction s’étalait sur tout le pays… Si bien qu’en vingt-six ans la production industrielle fut
multipliée par quatorze et demi, soit une croissance annuelle moyenne de 5,9% ! Un véritable record ! Le
machinisme se perfectionna, les secteurs du bâtiment et des travaux publics donc purent suivre une économie de
plein emploi (on en venait même à manquer de main-d’œuvre !), la plupart des villes bénéficièrent très vite de leur
propre zone industrielle, L’apparition du travail à la chaîne permit également d’augmenter la production dans les
usines.
Le domaine agricole connut aussi une évolution, plus silencieuse, certes, mais non moins réelle :
modernisation du matériel et mondialisation du marché (U.S.A., Autriche, Argentine, …) augmentèrent la
concurrence et forcèrent malheureusement les petites exploitations à fermer. Les paysans les plus expérimentés,
quant à eux se transformèrent en véritables chefs d’entreprise et n’hésitèrent pas à s’endetter afin d’agrandir et de
moderniser leurs exploitations. L’exode rural provoqué par ce phénomène se fit donc au profit des villes qui virent
alors leurs banlieues se développer avec leurs grands ensembles.
Ainsi, en quelques années seulement, l’industrie et l’agriculture françaises reprirent du poids sur le marché mondial,
alors qu’elles en avaient quasiment perdu toute chance.
Tous ces changements économiques influèrent, bien entendu sur la vie quotidienne des Français. Jusqu’en
1950, cependant, les conditions de vie restèrent très difficiles : le rationnement alimentaire ne fut aboli qu’en 1949,
la crise du logement persista encore longtemps, accentuant les difficultés qui pesaient déjà sur un peuple marqué
par les privations et les conséquences de la guerre.
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Mais très vite, les Français virent leur situation s’améliorer ; 1949 est l’année où la hausse des salaires dépasse enfin
celle des prix ; puis jusqu’en 1974, le salaire annuel moyen d’un ouvrier français passa de moins de vingt-cinq mille
francs à plus de quatre-vingt mille francs ! Peu à peu, la diffusion de nouvelles technologies accompagna cette
hausse des salaires et se banalisa un peu partout : transistor, télévision, automobile, machine à laver le linge,
frigidaire, les ménages s’équipèrent de plus en plus en électro-ménagé. Cette société qui avait connu de trop
nombreuses restrictions glissa vers un mode de vie basé sur la production de masse, l’achat, la consommation, voire
même le gaspillage, le loisir, C’est ce qu’on a qualifié de société de consommation. Le tourisme également connut
un rapide développement.
Cette évolution de la société s’accompagna aussi du fameux « Baby-boom », augmentation explosive des
naissances après le creux des populations décimées pendant la guerre. Certains ont vu dans l’arrivée spontanée de
ces beaux bébés l’origine de cette société de consommation : rien n’était trop beau pour ces jolis poupons réclamés
par le général de Gaulle en 1944 et que l’on cherchait à préserver des pénuries dont avaient souffert leur parents
pendant les années noires.
Ainsi, la croissance miraculeuse de l’économie française au sortir de la Seconde Guerre Mondiale a provoqué
un bouleversement profond des mœurs et des esprits. Ce nom des « Trente Glorieuses » est non seulement au
miraculeux relèvement opéré, mais également à la rapidité avec laquelle il a été réalisé. Et Jean Fourastié de
conclure : « Les peuples ont toujours ardemment désiré échapper aux duretés, aux misères traditionnelles, aucun
d’a pu le faire plus rapidement et plus nettement que la France en ce troisième quart du XX° siècle. »
III-La politique étrangère de la France de 1945 à nos jours.
Peu après la Seconde Guerre Mondiale, la mort de la IV° République entraîna la création de la V° République,
celle que nous connaissons toujours aujourd’hui. Cette première dut céder sa place à cause d’une succession
ininterrompue de mandats à la Présidence du Conseil (le plus long ayant duré seize mois, avec Guy Mollet !), d’une
incapacité grandissante à résoudre les soucis auxquels elle se voyait confrontée, La France des XVII° et XVIII°
siècles, « première des nations », avait disparu et s’était considérablement affaiblie au cours de deux longues et
meurtrières guerres. Quelle place a-t-elle réussi à retrouver dans les relations internationales ?
Alors qu’elle sortait tout juste du conflit qui avait touché le monde entier durant plusieurs années, la France
avait perdu une immense partie de son prestige et de son influence passés. Certes ils avaient existé, et c’était pour
cela qu’elle n’était pas totalement reléguée au dernier rang : cela lui permettait entre autres de bénéficier d’un siège
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de membre permanent au Conseil de Sécurité des Nations Unies. Mais c’est à cause ce délabrement que la France se
vit obligée d’accepter l’aide américaine que lui proposait le Plan Marshall, et qu’en 1949 elle adhéra à l’Alliance
Atlantique et à son organisation militaire sous commandement américaine, l’O.T.A.N., face au bloc de l’Est durant la
Guerre Froide.
C’est pour cela que la France tenta de créer une puissance européenne qui pèserait face à l’importance des
Etats-Unis et qui lui permettrait ainsi de retrouver elle aussi sa puissance perdue. Les U.S.A. avaient déjà imposé un
tel cadre avec l’Organisation Européenne de Coopération Economique en 1947, prenant soin de la garder sous sa
tutelle. C’est à partir de que sont nés successivement la C.E.C.A. en 1951 et le Marché Commun par le traité de
Rome de 1957, bien vite rebaptisé Communauté Economique Européenne. Le but était de se rapprocher le plus
possible de l’Allemagne du chancelier Adenauer et de s’émanciper peu à peu de la domination américaine. Ce
rapprochement se fit si bien que dans les années 90, on créa un corps d’armée d’intervention franco-allemand
indépendant des U.S.A. : l’Eurocorps, tandis que parallèlement les industries de l’armement des grands pays
européens s’associaient ou se fusionnaient pour répondre au défi technologique américain.
De Gaulle, quant à lui, malgré une ferme réticence à un réarmement allemand qu’il estimait trop précoce,
tenait beaucoup à ce rapprochement franco-allemand. En revanche, il s’opposait farouchement à tout
rapprochement avec l’Angleterre, trop proche des U.S.A. à son goût. Son but était de rendre à la France son rôle
d’arbitre mondial, libre de toute dépendance vis-à-vis de tel ou tel bloc. Il vit donc dans la bombe nucléaire un outil
de dissuasion en faveur de son autonomie et en dota donc l’Hexagone. Cela lui permit de se soustraire à l’O.T.A.N.
en 1966 (la France n’y entrera de nouveau qu’avec Jacques Chirac, s’immisçant ainsi dans la guerre du Kosovo) mais
il restera dans l’Alliance Atlantique, par prudence. Sa volonté d’accélération du processus de décolonisation fait
également partie de son plan d’autonomie vis-à-vis des U.S.A., cela lui permettant de se présenter aux pays du Tiers
Monde comme une alternative aux blocs et de défier et critiquer « l’impérialisme américain » au Viêt-Nam.
Tout au long du XIX° siècle, la France se dota pour la deuxième fois d’un vaste empire colonial, le second
derrière l’Angleterre. Ses possessions les plus importantes se trouvaient en Asie avec l’Indochine et en Afrique. Tous
ces territoires, au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale ont revendiqué leur indépendance : cela marquait donc
la fin de la présence française dans de nombreux endroits. L’Indochine et l’Algérie furent en tout cas les deux régions
où le départ français s’est opéré de la manière la plus dramatique qui soit.
En premier, la France quitta l’Indochine, colonie française depuis 1857. En 1946, le Parti Communiste
Français refusa de payer les crédits pour la guerre dans ce territoire. Mais la IV° République s’y investit de plus en
plus, sans véritablement savoir dans quelle direction avancer, si bien qu’en 1953, le gouvernement envisagea le
principe d’une conférence internationale à Genève pour le printemps 1954. Mais auparavant, il demanda à l’armée
française une grande victoire. Pour toute réponse, l’armée se fit écraser à la bataille de Diên-Biên-Phu, le 7 mai 1954.
Suite à cette défaite, un nouveau gouvernement fut mis en place, et peu à peu l’Indochine gagna son indépendance.
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