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personnes), … A cela s’ajoutent les alliés de toute guerre : les conditions de vie difficiles, les privations, maladies et
épidémies. De plus, il ne faut pas oublier l’implication des empires coloniaux des grandes puissances mondiales : lors
du premier conflit, l’Empire Anglais perd deux cent vingt-quatre mille hommes ; cent cinq mille autres périront lors
du second. Mais il reste également les rescapés de ces conflits : « gueules cassées », rescapés de camps, veuves,
orphelins, vieillards, … qui nécessitent aides, soins, … Cela va sans compter les dégâts psychologiques et moraux que
ces situations ont entraînés. De plus, étant donné que la grande majorité des morts des deux guerres appartenaient
à la gente masculine des 20-40 ans, on assiste au phénomène de la classe creuse. La main d’œuvre manque donc un
peu partout, les « rescapés » vivent dans un état de misère et de sous-alimentation flagrant. Cependant, au sortir de
chacun, la natalité connaîtra un nouveau départ, particulièrement avec le « baby-boom » de l’après-guerre. Enfin, la
population connaît également de grands bouleversements dus aux migrations volontaires ou forcées de ces conflits :
réfugiés, Juifs, Slaves, Polonais, Espagnols, travailleurs, colons, prisonniers, … Long cortège auquel on peut ajouter
les émigrants d’après-guerre en direction des Etats-Unis, Palestine, Canada, Amérique du Sud, Australie, …
Ainsi, à la douleur des familles endeuillées, des pays ravagés, s’ajoutent un écroulement dans le niveau de vie, une
certaine peur et désarroi moral qui entraînent une ruine morale importante.
II- Les Trente Glorieuses : les transformations de la France.
1945 ; la France, parmi tant d’autres pays, sort de la guerre anéantie matériellement, humainement,
économiquement, moralement. La période dans laquelle elle entre alors s’annonce difficile. Après un départ
laborieux, elle connaît entre 1947 et 1974 une période d’essor étonnant, inattendu, qui lui permet de sortir de la
crise dans laquelle elle se trouvait. L’expression « Trente Glorieuses » par laquelle on nomme aujourd’hui cette
époque a été choisie en parallèle des « Trois Glorieuses », journée pendant lesquelles Charles X fut renversé et
Louis-Philippe duc d’Orléans prit le pouvoir. Ces quelques trente années correspondent à la reconstruction
économique des pays dévastés par la guerre. La France quant à elle est un très bel exemple à ce sujet tant par la
rapidité que par l’efficacité de sa remontée. Tout d’abord, nous verrons les moyens dont elle s’est servie pour se
redresser à cette vitesse, puis nous nous pencherons sur les développements industriel et agricole ainsi que sur les
changements sociaux, l’évolution démographique.
Au lendemain de la guerre, l’économie française était au plus bas, si bien que le Produit Intérieur Brut du
pays représentait 40% de son niveau d’avant-guerre ; cela devint donc la préoccupation première : on décida alors
d’adopter le modèle du New Deal américain, par lequel on nationalisait les grands pans de l’économie nationale,
comme Renault (sous prétexte de collaboration avec les Nazis pendant l’occupation) ou encore les Charbonnages de