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premier cycle de formation à l’enseignement primaire ou secondaire doivent également
préparer le personnel enseignant à œuvrer à la fois auprès des populations jeunes ou adultes
(MEQ, 2001a, 2001b). Mais ce choix est loin de faire l’unanimité (Wagner, 2002; Solar, 2002;
Bouchard, 2002). De là, les réflexions consensuelles que nous devons faire sur les
compétences attendues des enseignantes et des enseignants à l’éducation des adultes à la
lumière de la réforme curriculaire qui s’amorce.
Dans le reste du Canada, la situation est assez semblable puisque seule la province du
Nouveau-Brunswick offre un programme complet de premier cycle conduisant à l’éducation
des adultes. Cependant, ce programme ne conduit pas à l’obtention du permis nécessaire à
l’enseignement dans les établissements publics. Il en va de même dans plusieurs pays
européens qui mettent l’accent sur la détermination de normes professionnelles relatives à
l’enseignement à l’éducation des adultes et sur la recherche dans le domaine. On retrouve dans
les nombreux écrits et rapports de l’OCDE, plusieurs mentions des initiatives visant la
professionnalisation de l’éducateur d’adultes. On note les efforts particuliers faits par le
Royaume-Uni afin d’établir des normes nationales pour l’enseignement et le soutien à
l‘apprentissage en alphabétisation et en langues sous les auspices de la « Further Education
National Training Organisation » (FENTO). Ce projet visant à améliorer les habiletés
générales du personnel enseignant s’inscrit dans le contexte de la stratégie gouvernementale
« Skills for Life » (2002) afin de favoriser l’enrichissement des compétences de base de la
population.
Ailleurs dans le monde, la situation est semblable, l’heure est aux changements. En
collaboration avec l’UNESCO, le réseau PACT (Professionnal Actions and Cultures of
Teaching) tente de « redéfinir ou inventer, selon le cas, un nouveau professionnalisme qui
permette véritablement aux enseignantes et aux enseignants de répondre aux défis et aux
exigences du siècle qui s’amorce » (Hargreaves et Lo, 2000). On observe un consensus de plus
en plus important à travers le monde sur la nécessité de revoir les dispositifs de formation à
l'enseignement afin de soutenir les réformes en émergence. L’ampleur des changements
proposés impose de plus en plus une veille stratégique en formation du personnel enseignant.
De nos jours, il semble encore que peu de résultats concrets soient observables et on cherche
toujours les façons de faire. Lieberman et Mc Laughin (2000) ramènent les réformes en
perfectionnement des enseignantes et des enseignants appliquées aux États-Unis à trois
grandes catégories : les stratégies fondées sur les normes, les stratégies axées sur
l'établissement et les stratégies orientées sur le perfectionnement. Les premières soutiennent le
principe que, veiller aux normes établies par l’équipe de gestion centrale du curriculum est un
puissant instrument de changement. Un corps enseignant qui respecte ces normes sera un
puissant instrument de changement. Dans cette logique, une fois établie la nouvelle
configuration de l’offre de service (finalités, plan de formation, programmes d’études,
organisation de l'apprentissage, etc.), on fixe des objectifs de résultats aux enseignantes et aux
enseignants. Dans une synthèse de l’observatoire européen des innovations en éducation et
formation (INNOVA), Paquay (1997) qualifie ce type de stratégies de « stratégies top-down »
et donne comme exemples celles de la Grèce et de la Finlande.
Dans les stratégies axées sur l'établissement, le moteur du changement réside dans la
transformation de la perception qu’a le personnel enseignant de ses responsabilités et de sa
mission. La réforme agit alors sur l’autonomie de gestion locale des programmes d’études, des
structures de fonctionnement, du partage d’une vision commune locale, et de la mise en place