septembre - Le Théâtre du Soleil

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10-15
s ep t emb r e
2013
L a M a i s o n de s m éta llo s
le TGP - C DN de S a i nt- D e ni s
le Co lle c t i f 1 2
A rc a di
Six jours pour découvrir six aventures théâtrales dans deux lieux franciliens.
LES PROTAGONISTES
Un établissement culturel de la Ville de Paris (la Maison des métallos), un centre dramatique national
(le TGP-CDN de Saint-Denis), un lieu intermédiaire de création (le Collectif 12) et un établissement
culturel régional (Arcadi) se rejoignent autour du désir de faire partager leur curiosité et leur appétit
pour des créations théâtrales singulières, pas assez vues, pas assez repérées à leur avis.
Ainsi, ces quatre structures travaillent ensemble à un repérage d’équipes en marge des circuits
de production établis, mais à l’inventivité et à la qualité artistique prometteuses.
Il était également important de donner à ces équipes des conditions propices à la mise en valeur
de leur travail. C’est pourquoi toutes bénéficient de la prise en charge d’un temps de travail en amont
et d’un soutien personnalisé sur les questions de diffusion.
La Maison des métallos
Arcadi
La Maison des métallos, établissement culturel de la Ville
de Paris, allie exigence artistique et préoccupations sociétales.
Création, programmation et pratiques artistiques, formes
participatives, expressions urbaines, débats, numérique et
relations au tissu social constituent les fondamentaux
du projet. Une diversité qui entre en résonance avec celle
de Belleville Ménilmontant et quartiers environnants.
Établissement public de coopération culturelle créé
à l’initiative de la Région Île-de-France, en partenariat avec
l’État (Drac), Arcadi a pour mission de soutenir la création
artistique, de favoriser la diffusion des œuvres et d’aider
au développement d’actions artistiques dans les domaines
de la chanson, de la danse, de l’opéra, du théâtre et des arts
numériques. Il a aussi des missions d’information, d’accompagnement, de mutualisation, d’observation, au bénéfice de tous
les acteurs de la vie artistique et culturelle d’Île-de-France.
Il organise des temps de visibilité pour les équipes artistiques
dont il soutient le travail. Il développe des actions de coopération
territoriale. Il coordonne le dispositif Passeurs d’images et
la mission Médiateur culturel dans les lycées et les universités
d'Île-de-France.
Le TGP-CDN de Saint-Denis
Le TGP, centre dramatique national de Saint-Denis, est un lieu
de création, de coproduction et de diffusion de spectacles
de théâtre. Dirigé par le metteur en scène Christophe Rauck
depuis 2008, il programme des artistes ayant fait le choix
d’aventures collectives et développant des formes originales
et poétiques. Ancré sur son territoire, c’est un lieu chaleureux
et ouvert.
Le Collectif 12
Fondé à la fin des années quatre-vingt-dix par un collectif
d’artistes, impliqué dans le mouvement des « nouveaux territoires de l’art », le Collectif 12 est un lieu de fabrique pluridisciplinaire, attaché à produire et soutenir une création contemporaine exigeante. Implanté à Mantes-la-Jolie dans d’anciens
locaux industriels réhabilités, il défend un projet artistique en
prise avec les réalités sociales et politiques, locales ou globales. Il est attentif à toutes les pratiques artistiques, des plus
informelles aux plus élaborées.
PROGRAMMATION
DES ÉDITIONS PRÉ CÉDENTES
2012
L’Examen de la maturité
Compagnie Esquimots - Marion Chobert
Wagons libres
Compagnie Wagons libres - Sandra Iché
Lubna Cadiot (x7)
Compagnie La Grange aux belles - Anaïs Allais Benbouali
SODA
Contact presse :
Patricia Lopez / 06 11 36 16 03 / [email protected]
Compagnie Franchement, tu - Nicolas Kerszenbaum
2011
Neuf mètres carrés
La Compagnie des Rescapés et le Théâtre Ailleurs
et Autrement - Sébastien Chenot
La Pluie d’été
Le Club de la vie inimitable - Lucas Bonnifait
Nord-Est
Compagnie C.O.C. - Andreas Westphalen
Nos parents
Collectif Crypsum - Olivier Waibel et Alexandre Cardin
L’Auto-T.O.C.
Le T.O.C. - Mirabelle Rousseau
Brûle !
Le Groupe Krivitch - Ludovic Pouzerate
édito
Imaginer autrement
Dans le contexte d’une programmation théâtrale qui fonctionne à flux tendus,
avant que les propositions ne se succèdent trop rapidement les unes aux autres,
Une semaine en compagnie propose de débuter posément la saison, avec des
spectacles qui méritent d’être attentivement regardés, peut-être plus qu’ils ne l’ont
été. À force de vivre au rythme d’un présent qui sans arrêt chasse l’autre, dans
une actualité sans cesse renouvelée, il semble bien d’ailleurs que nos sociétés peinent
à s’inventer un futur et un projet commun mobilisateur. D’autant plus important,
dès lors, est ce rendez-vous, organisé par la Maison des métallos, le TGP-CDN
de Saint-Denis, le Collectif 12 et Arcadi, qui explore le passé pour mieux éclairer
le présent.
Pour cette troisième édition, puisqu’il s’agit de faire lumière, le dix-huitième siècle
offre deux textes. L’un de Jonathan Swift, Modeste proposition pour empêcher
les enfants pauvres d’être à la charge de leurs parents ou de leur pays et les rendre
utiles au public, ironique pamphlet interprété et mis en scène façon garçon boucher
par Jonathan Heckel, propose de cyniques recettes pour éradiquer la pauvreté.
L’autre de Gotthold Ephraïm Lessing, Les Juifs, mis en scène par Olivia Kryger,
dénonce à travers une comédie grinçante les persécutions et phénomènes
de bouc-émissaire déjà à l’œuvre en Allemagne… Mais pour cette édition, le phare
de l’Histoire balaie également un passé plus récent. Avec Les Optimistes, une fiction
ô combien politique imaginée par une troupe franco-israélo-libano-palestinienne,
on revient par le rocambolesque sur les conditions de la création d’Israël. Fictions
encore, éclairantes toujours, qui prennent des accents mythologiques pour mettre
à nu les arcanes de nos comportements contemporains, Paradis, impressions
transforme Lucie Valon en clown surréaliste pour donner à l’obsessionnelle quête
moderne du bonheur un tour absurde et dantesque, tandis que Naissance,
écrit et mis en scène par Julien Guyomard, plonge notre regard dans une société
où la fertilité des corps et des terres fait défaut, et explore au passage les méandres
de notre rapport au religieux. Plus intimiste enfin, mais non moins lumineux,
Femme de chambre, mis en scène par Sarah Capony, d’après un roman du prometteur
Markus Orths, tourne autour d’une employée d’hôtel aux marges de la normalité,
qui réinvente sa vie en espionnant les clients. Car pour elle, comme pour tous
les artistes invités, comme probablement pour vous spectateurs : observer le monde
ne sert à rien s’il ne s’agit pas aussi, à partir de là, de l’imaginer autrement.
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la Maison des métallos
Modeste
proposition
D’après Modeste proposition pour empêcher les enfants pauvres
d’être à la charge de leurs parents ou de leur pays et les rendre
utiles au public de Jonathan Swift
Théâtre Avide
Durée : 45 minutes
Conception et interprétation : Jonathan Heckel
Regard extérieur : Azeddine Benamara, Thomas Gourdy,
Jean-Louis Heckel et les autres…
Production : Théâtre Avide
septembre
mardi 10 > 18h30 et 22h15
mercredi 11 > 18h30 et 21h45
jeudi 12 > 18h30 et 22h15
À partir d'un texte de Jonathan Swift, Modeste proposition pour empêcher
les enfants pauvres d’être à la charge de leurs parents ou de leur pays et
les rendre utiles au public, Jonathan Heckel a concocté une cuisine savoureuse,
à base de quartiers de viande saignante et de noirceur monstrueuse.
Une pièce à déguster en toute proximité.
Que raconte Modeste Proposition ?
C’est un pamphlet satirique écrit en 1729 par Jonathan Swift. Ce dernier y énonce des solutions
bien cruelles pour combattre la pauvreté. Il dit assez clairement qu’il faut manger les enfants.
Mais, pour ma part, je ne dis jamais vraiment clairement les choses. En revanche, je rapporte les
chiffres sur la pauvreté de chaque région où je joue et je discute de la validité de mes solutions
avec le public.
Contact :
Théâtre Avide
Delphine Prouteau
06 72 84 70 86
[email protected]
Au départ, ce n’est pas un texte de théâtre ?
Ce n’est pas un texte de théâtre mais il est théâtral par sa monstruosité. Et, dans ma mise en
scène, j’essaye de provoquer un glissement du quotidien vers le monstrueux. Plutôt que de jouer
l’ironie, je préfère installer une illusion qui soit la plus ténue possible, qu’on se demande si je suis
sérieux ou pas, afin d’instiller le malaise. En fait, je parle un peu comme un héros moderne qui
chercherait à tout prix à sauver le monde.
Vous voilà donc sur scène incarnant un boucher bien particulier ?
J’ai créé ce spectacle à l’occasion du festival de Villeréal, dans le Lot, pour lequel nous avons investi tout le village. Ce spectacle, je l’ai donc monté dans la boucherie de Villeréal, où j’ai travaillé
auparavant, en tant qu’apprenti, pendant un mois et demi. L’idée était aussi de jouer sur le rapport
du public au théâtre, de faire en sorte que les gens qui venaient voir le spectacle ne sachent plus
bien à qui ils avaient affaire : au comédien ou au boucher.
Ce spectacle se joue donc en proximité avec le public ?
Forcément. C’est une forme polyvalente qui peut être représentée en appartement, dans des
cafés… Tout au long du spectacle, je fais la cuisine avec mes couteaux, ma viande et mes plaques
chauffantes. Et à la fin, je vois si les spectateurs sont prêts à manger les hamburgers que je leur
propose. Je veux partir d’une base réaliste, une sorte de degré zéro du théâtre pour développer
petit à petit la folie intérieure du personnage.
Pourquoi vous êtes-vous arrêté sur ce texte ?
C’est un texte qui est né au dix-huitième siècle, tandis que se mettait en place notre économie
moderne. Ce texte fait signe de la naissance d’un état d’esprit encore présent aujourd’hui. De
plus, Swift y développe une rhétorique très fine, semblable à la parole politique, qui peut toujours
rester très bien construite même si, sur le fond, elle devient inacceptable.
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la Maison des métallos
Les Juifs
Une comédie de Gotthold Ephraïm Lessing
Compagnie RL et BimBom Théâtre
Durée : 1 heure
Mise en scène : Olivia Kryger
Traduction : Jean-Louis Besson et Jean Jourdheuil (Éditions Circé)
Composition musicale et sonore : Pierre Badaroux
Lumières : Stéphane Deschamps
avec Peter Bonke, Benoit Dallongeville, Marieva Jaime-Cortez,
Thomas Matalou, Julien Muller, Maya Vignando
Coproduction : BimBom Théâtre, Compagnie RL
septembre
Mardi 10 > 18h30
Mercredi 11 > 20h30
jeudi 12 > 18h30
Première œuvre dans l’histoire du théâtre montrant un Juif sous un jour positif,
Les Juifs de Gotthold Ephraïm Lessing, écrivain et philosophe allemand plus connu
pour Nathan le Sage, prend place dans une Europe qui s’ouvre aux Lumières mais
n’en reste pas moins profondément judéophobe. Une comédie polémique peu
représentée, mise en scène par Olivia Kryger.
Dans quel contexte a été écrite cette pièce ?
En 1749, Frédéric II, qui se veut un monarque éclairé, durcit pourtant les lois contre les Juifs.
Lessing a vingt ans, il est fils de pasteur et rencontre le théâtre sur sa route, qui lui permet d’échapper aux études de théologie auxquelles le destine sa famille. Pour sa troupe, il écrit donc cette
pièce polémique qui déploie tous les mécanismes de la comédie classique.
De quoi y est-il question ?
Un baron est agressé de nuit par deux malfrats barbus, donc supposés juifs. Il est sauvé par un
voyageur qui passe par là avec son valet. Pour les remercier, le baron invite ces derniers chez lui.
Le voyageur y séduit tout le monde par sa délicatesse et son éducation, et notamment la fille
du baron. Ce voyageur est malheureusement porteur d’un secret – on devine lequel – qui les
empêche de s’unir.
Contact :
BimBom Théâtre
Emmanuelle Kryger
06 89 93 21 91
[email protected]
C’est une pièce courageuse pour cette époque ?
Absolument. Écrire une telle pièce à vingt ans, c’était faire preuve d’une conscience politique hors
du commun. Aujourd’hui, des responsables de lieux culturels me disent que la pièce leur plaît mais
qu’ils ne peuvent pas la programmer en raison du titre. Je suis consternée de voir que des gens du
milieu de la culture puissent réagir comme cela par peur.
Cette pièce de jeunesse est peu représentée mais elle possède, selon vous, de grandes qualités ?
C’est une œuvre assez courte, concentrée, que Lessing a écrite pour sa troupe. Elle est pleine
de vie et d’humour, de sensualité aussi. Rapide, efficace, elle n’est jamais didactique et reprend
les personnages archétypaux de la comédie : le baron, sa fille, le valet… J’ai fait en sorte que les
acteurs restent tout le temps au plateau, dans une scénographie dépouillée, avec une approche
qui privilégie la dynamique du jeu plutôt qu’une éventuelle démarche réaliste ou psychologique.
Vous accordez également une place importante au son ?
Depuis un certain temps, je travaille avec Pierre Badaroux à la création sonore de mes pièces.
Pour moi, le son agit comme un décor. Il apporte par exemple un arrière-plan grinçant quand la
comédie se déglingue et permet de véhiculer l’émotion sans que le comédien n’ait à verser dans
le pathos. Finalement, je suis moins attentive au décor qu’au son, qui permet, je trouve, d’ouvrir
davantage l’imaginaire.
5
la Maison des métallos
Femme
de chambre
D’après le roman de Markus Orths,
traduit de l’allemand par Nicole Casanova
Compagnie Querelle
Durée : 1h20
Adaptation et mise en scène : Sarah Capony
Collaboration artistique : Quentin Baillot
Assistanat, travail sur le mouvement : Caroline Darchen
Scénographie : Perrine Leclere-Bailly
Lumières : Vyara Stefanova
Costumes : Claire Gérard-Hirne, Janina Ryba
Son : Pierre Dumond
Avec Sarah Capony, Erwan Daouphars, Coco Felgeirolles,
Flore Grimaud, Bruno Paviot, Hélène Viviès
Production : Compagnie Querelle
Coproduction : Théâtre 13 - Paris
En partenariat avec la SACD
septembre
mardi 10 > 20h30
mercredi 11 > 18h30
jeudi 12 > 20h30
Femme de chambre est l’adaptation théâtrale du roman d’un auteur allemand
contemporain, Markus Orths. Première mise en scène de Sarah Capony,
couronnée de plusieurs prix*, la pièce raconte l’histoire d’une drôle de femme
de chambre qui, un jour, rencontre une prostituée…
Comment est né votre désir d’entreprendre une mise en scène ?
Tout simplement d’une phase où je me préparais à faire autre chose, d’un moment de questionnement sur mes rêves de théâtre et sur les périodes d’attente qui ponctuent le métier. J’ai découvert
ce livre par hasard, je l’ai lu d’un trait et je me suis dit qu’il fallait que je joue ce rôle. Ensuite, j’ai travaillé à l’adaptation du texte et la mise en scène s’est naturellement mise en place dans mon esprit.
Contact :
Compagnie Querelle
Florence Lhermitte
06 03 24 47 18
[email protected]
Qu’est-ce qui vous a séduite dans ce texte ?
Le personnage de cette jeune fille seule, perdue, qui ne s’en sort que par ses rêves et qui essaye
d’apprendre à vivre en observant la vie des autres. Pourtant, elle ne me ressemble pas. Et c’est peutêtre pour ça qu’elle m’intéressait, théâtralement parlant. Elle m’emmenait là où on ne m’avait jamais
portée. Mais c’est aussi l’écriture, très précise, dépouillée, et la question de la sensualité entre deux
femmes, cette histoire qui se nourrit de quotidien et trouve pourtant plein de ressorts, qui m’ont
arrêtée.
Le personnage ne vous ressemble pas mais c’est une figure potentielle de l’artiste ?
C’est aussi un double potentiel de l’auteur, Markus Orths, que j’ai rencontré et qui m’a accompagnée
pour l’adaptation. C’est vrai que cette femme de chambre dessine sa vie presque artistiquement.
Elle donne des couleurs aux jours, s’adonne à de petits rituels comme il y en a plein au théâtre. Elle
peine à trouver sa place dans le monde mais son désespoir est ludique et presque joyeux. À un
moment, elle dit qu’elle voudrait savoir ce qu’il y a dans la bouche de Chiara, la prostituée, avant
même que les mots n’en sortent, et il y a là un rapport évident entre elle et la figure de la comédienne. Mais cela, je ne l’ai perçu que sous forme d’intuition.
Est-ce important que ce soit une figure de femme ?
Ce texte est écrit par un homme mais il parle de la féminité, qu’il décline de manière traditionnelle
entre la femme, la mère et la prostituée. Moi, les actrices me font rêver et si j’ai voulu adapter
Femme de chambre, c’est aussi parce qu’il offre de beaux rôles aux actrices.
*Sarah Capony a remporté, pour son interprétation, le Prix de la révélation féminine à la première édition
du Palmarès du théâtre en 2013 et, pour sa mise en scène, les prix du jury et du public du Théâtre 13 en 2012.
6
TGP-CDN de Saint-Denis
Les
Optimistes
De Lauren Houda Hussein et Ido Shaked
Théâtre Majâz
Durée : 2h10
Mise en scène : Ido Shaked
lumière : VICTOR ARANCIO
scénographie : david buizard
Costumes : Sophie Visentin
Avec Henry Andrawes, Mathieu Coblentz, Ghassan El Hakim,
Hamideh Ghadirzadeh, Lauren Houda Hussein, Bashar Murkus,
Sheila Maeda
Avec la participation de Christine Paquier
septembre
vendredi 13 > 18h
Samedi 14 > 20h
Dimanche 15 > 15h
Production : Théâtre Majâz
Avec le soutien de la Ville de Paris, de l'Adami et du Fonds Roberto Cimetta.
Avec l'aide à la production d'Arcadi
Dans Les Optimistes, un jeune homme français doit liquider l’héritage
laissé par son grand-père : vendre une maison de Jaffa dans laquelle son
aïeul s'est installé au moment de la fondation d’Israël en 1948. L’occasion,
à travers une fiction aux forts accents de réalité, de porter un œil critique
sur les origines du conflit israélo-palestinien.
Une autre histoire du Proche-Orient
« Pourquoi proposer une solution à deux États, alors que l’Histoire montre que, dès que l’on sépare
en deux, il y a conflit ? » Partant de ce constat, qui pourrait sembler naïf, mais aussi terriblement
pragmatique, le Théâtre Majâz a décidé d’imaginer l’histoire alternative d’un groupe de rêveurs
engagés qui s’échine à maintenir cette unité entre les peuples que les décisions politiques ont
brisée. Après Croisades de Michel Azama, la compagnie persiste dans un théâtre aux forts enjeux
politiques qui prend le Proche-Orient et la Méditerranée comme « objets d’étude ». Constituée
autour du désir « de travailler de façon collective et métissée », la troupe regroupe des artistes
d’origines espagnole, franco-libanaise, iranienne, israélienne, marocaine et palestinienne.
Contact :
Claire Guièze
06 82 34 60 90
[email protected].
Résistance par le théâtre
« La violence qu’on voulait évoquer porte sur la question de la mémoire : comment on a voulu
purifier une identité, ce que cachent ces images archétypales du bon migrant et du bon sabra
(Juif né en Israël) », précise l’israélien Ido Shaked. Avec la franco-libanaise Lauren Houda Hussein,
ils ont construit cette fiction, Les Optimistes, alimentée par de longues recherches sur l’histoire
régionale. Elle a grandi à Épinay-sur-Seine, lui, dans un village près de Tel Aviv. Ils ont démarré
l’aventure du théâtre Majâz à l’issue de leur formation à l’école Jacques Lecoq à Paris. Depuis, la
troupe a croisé la route du Théâtre du Soleil qui l’a abritée et soutenue la saison dernière. « Un
mariage des causes mais aussi un dialogue artistique » qui combine la volonté de travailler en
troupe et celle d’édifier une forme de résistance par le théâtre. Ce théâtre, s’il s’est jusqu’ici fixé sur
une région du monde, n’entend pas pour autant se laisser enfermer dans le sujet. Comme le précise Lauren, « au fond, notre sujet, c’est le théâtre à la frontière de la fiction et de la réalité ainsi que
la question de la mémoire ». Dans cette perspective, Les Optimistes révèle donc comment Juifs
et Palestiniens ont été abusés par la tromperie initiale d’« une terre sans peuple pour un peuple
sans terre », à travers l’histoire d’un groupe de résistants qui perpétue la fiction d’une cohabitation
harmonieuse que la réalité se chargera malheureusement d’écraser.
7
TGP-CDN de Saint-Denis
Paradis,
impressions
De Christophe Giordano et Lucie Valon
Compagnie La Rive ultérieure
Durée : 1h20
Mise en scène : Christophe Giordano
Lumière : Olivier Oudiou et Thibault Moutin
Vidéo : Sébastien Sidaner
Collaboration à la réalisation des costumes : Sonia Bosc
Création sonore : Christophe Giordano
Avec la participation artistique de Michel Cerda
Avec Lucie Valon
Production : La Rive ultérieure
Coproduction : Le Volcan, scène nationale du Havre
Avec l’aide du ministère de la Culture et de la Communication – DGCA (aide à la création arts du cirque) et d’Arcadi dans le cadre des Plateaux solidaires à la Fabrique MC11 à
Montreuil.
Avec la participation du TGP-CDN de Saint-Denis ; de la Halle aux Grains, scène nationale de Blois ; de la Maison du comédien – Maria Casarès ; du Cube à Hérisson ; du
Granit, scène nationale de Belfort.
Remerciements à la MPAA Saint-Blaise ; au Footsbarn ; au Forum, scène conventionnée
du Blanc-Mesnil ; à Michel Cerda, Iano Iatrides, Maud Trictin, Pierre Meunier, Claudie Bocher, Bernard Guittet et Françoise Valon ; à l’Atelier de Paris - Carolyn Carlson ; au Théâtre
du Soleil.
septembre
Vendredi 13 > 21h
samedi 14 > 18h
Dimanche 15 > 18h
Ils sont deux. Un homme, une femme. Comme Adam et Ève. Ça tombe bien.
Puisqu’il s’agit pour eux de vous emmener au Paradis. Christophe Giordano est
le metteur en scène de Paradis, impressions, Lucie Valon, son interprète, seule
en scène. Et ce couple se balade aux confins du théâtre et du clown pour partir
à l’assaut de l’éternelle mythologie.
Clown céleste
Lucie Valon a été formée au Théâtre national de Strasbourg, Christophe Giordano au Conservatoire national. L’un comme l’autre étaient donc plutôt destinés à des carrières théâtrales. Mais,
au gré de leurs rencontres professorales, ils choisissent un chemin « entre cirque et théâtre », via
le clown, parce que « se mettre une boule rouge sur le nez oblige physiquement à ouvrir les yeux
d’une certaine manière » et engage donc à considérer le monde autrement. « Le clown a un fond
shakespearien, c’est ce bouffon qui rappelle au roi qu’il n’est rien », poursuivent-ils, en soulignant
qu’il s’agit là aussi d’un choix politique : « si l’on considère que le clown agit comme un grain de
sable dans un rouage […] [qu’il] n’est pas infaillible, ni rentable, […] il interroge cette obsession
contemporaine à vouloir que l’homme soit efficace, alors qu’il a conscience de sa mort ».
Contact :
Compagnie La Rive ultérieure
Nathalie Untersinger
06 60 47 65 36
[email protected]
www.rive-ulterieure.com
La vision masculine d’un Paradis brisé
Dans Paradis, impressions, dernier volet d’une trilogie lancée sur les traces de Dante, déjà passée
par l’Enfer et le Purgatoire, Lucie Valon apparaît donc en Ève, « qui s’offre comme un bonbon et
se transforme en monstre ». Elle s’engage ensuite dans une succession kaléidoscopique de métamorphoses en des figures « qui surgissent comme dans un cauchemar », parmi lesquelles, Lilith,
Pandore ou encore Mickey, « avant de finir avec une Gorgone à la place du sexe ». Dans la lignée
du clown de plateau hérité de Lecoq et Mnouchkine, « qui permet de procéder par touches, par
sensations et climats », le spectacle avance donc sous forme de tableaux proposant des images
fortes autour de la vision masculine d’un Paradis brisé par la femme, où se superposent la Genèse, Hésiode, les paradis de la publicité et du divertissement, jusqu’à rendre grinçante l’image
contemporaine de la femme idéale. « Le clown est un état premier de l’acteur. Il pose la question
de ce que c’est qu’un corps qui prend la parole devant une assemblée », conclut Lucie Valon.
« Dès qu’il se passe quelque chose dans la salle, je dois me demander à quel point me laisser
imbiber. C’est une forme de funambulisme qui consiste à se tenir sur l’instant, à retrouver un état
d’enfance, un regard sur le monde lavé de toute interprétation ». En somme, une forme de retour…
au Paradis.
8
TGP-CDN de saint-denis
Naissance
De Julien Guyomard
Compagnie Scena Nostra
Durée : 1h45
mise en scène : Julien Guyomard
Mise en scène et dramaturgie : Samuel Vittoz
Scénographe : Charlotte Maurel
Avec Gwendal Anglade, Jean-Baptiste Azéma, Éric Charon,
Éric Jovencel, Damien Houssier, Nans Laborde-Jourdaa,
Frédéric Lopez, David Seigneur, Élodie Vom Hofe
Production : Scena Nostra
Coproduction : Collectif 12, Maison du développement culturel de Gennevilliers,
Théâtre de Vanves, Château de la Roche-Guyon
Avec le soutien de la Drac Île-de-France, du Conseil général des Hauts-de-Seine, d’Un
Festival à Villeréal, de la Ville de Gennevilliers, du Studio-Théâtre de Vitry, de la Villa
Rose, du Théâtre de Pierres à Fouzilhon et du Théâtre du Pavé à Toulouse.
septembre
Vendredi 13 > 21h
samedi 14 > 15h
Dimanche 15 > 20h
« Ce n’est pas tous les jours en France que l’on voit naître un auteur de théâtre »,
écrit Jean-Pierre Thibaudat, critique renommé de Rue 89, à propos de Julien
Guyomard et de sa pièce, Naissance. Ce projet, né il y a quatre ans dans un club
de lutte d’Ivry-sur-Seine, risque donc d’en étonner plus d’un.
Votre projet est né dans un club de lutte ?
Je pratique la lutte depuis pas mal d’années dans un club d’Ivry-sur-Seine. Ce club est fréquenté
par de nombreux musulmans pratiquants, qui interrompent parfois les séances pour prier, avant
de reprendre l’entraînement. Moi, qui ne suis pourtant pas croyant, j’ai été emporté par la joie
ambiante de ces moments, très loin de l’image qu’on peut se faire de la religion. À partir de là, j’ai
commencé à écrire Naissance.
Contact :
Compagnie Scena Nostra
Delphine Prouteau
06 72 84 70 86
[email protected]
www.scenanostra.com
Que raconte ce texte ?
Une société agraire, archaïque et indéterminée se porte plutôt mal puisque les femmes sont
sans enfants et que les récoltes diminuent. Cette situation d’incertitude porte ladite société à
s’interroger sur un passage oublié de son livre saint, le livre de l’Immobile, qu’elle soumet à différentes interprétations. Différents points de vue s’affrontent sur le fait religieux et sur ce passage
concernant le combat ; la société va donc devoir se soumettre elle-même à l’expérimentation
de l’affrontement.
La lutte est donc plus qu’une anecdote, presque une philosophie ?
Platon était un lutteur et j’ai placé une citation de Nietzsche en exergue du texte. La lutte est
le plus vieux sport du monde et elle demande de vaincre son adversaire sans le blesser. Dans
Naissance, les personnages dialoguent, débattent, se disputent. C’est comme dans la vie : trop de
rigidité vis-à-vis de la réalité peut rendre extrémiste. On se construit une réalité subjective et c’est
une question de souplesse et de stratégie que de parvenir à voir les choses autrement. En fait, la
lutte, comme le débat, est un dialogue nécessitant de la souplesse.
Naissance est une pièce philosophique ?
C’est une parabole. Mais on peut la lire à différents degrés. Mes personnages sont des types ordinaires qui se posent des questions d’abrutis et je ne veux surtout pas délivrer de message sur la
religion.
Vous avez écrit mais aussi co-signé la mise en scène du spectacle ?
Je suis un laborieux et, au bout de quatre ans d’écriture, je suis arrivé vidé à la mise en scène.
Samuel Vittoz m’a donc beaucoup aidé dans cette entreprise. Les comédiens voulaient que je
leur explique ce que je voulais dire mais moi, ce que je voulais avant tout, c’est qu’ils s’éclatent
avec mon texte. Parce que ce qui m’intéresse dans l’interprétation, c’est d’aller vers une forme qui
donne à voir le comédien, qui laisse surgir l’être humain derrière le personnage.
9
INFORMATIONS PR ATIQUES
TGP-CDN de Saint-Denis
La Maison des métallos
59, boulevard Jules Guesde
93207 Saint-Denis Cedex
www.theatregerardphilipe.com
Administration : 01 48 13 70 10
94, rue Jean-Pierre Timbaud
75011 Paris
www.maisondesmetallos.org
Tél. 01 48 05 88 27 - [email protected]
Billetterie : 01 48 13 70 00
www.theatregerardphilipe.com
Ouverture du lundi au samedi de 14h à 19h
Le restaurant Au goût du théâtre propose plats et boissons
une heure avant et après les représentations.
Magasins Fnac - Carrefour : 0 892 68 36 22 (0,34 €/min)
www.fnac.com
Théâtre On Line : 0 820 81 11 11 (0,12 €/min)
www.theatreonline.com
Ouverture du lundi au vendredi de 9h à 19h, le samedi de 14 h
à 19 h, en soirée et le dimanche lors des manifestations.
Le Café des métallos propose boissons et restauration légère.
Billetterie : 01 47 00 25 20
Du lundi au samedi de 14h à 19h sur place ou par téléphone.
Réservation par mail : [email protected]
jusqu’à 12h le jour de la date choisie.
Une heure avant le début du spectacle, uniquement sur place.
Billetterie Fnac-Carrefour : 0 892 683 622 (0,34 €/min)
www.fnac.com
ACCÈS
RER D : station Saint-Denis.
Transilien : station Saint-Denis.
Métro ligne 13 : station Saint-Denis Basilique.
Tramway T1 : arrêt Théâtre Gérard Philipe.
Bus : 255, 256, 168.
Voiture : depuis Paris / Porte de la Chapelle – Autoroute A1 sortie n° 2 Saint-Denis centre (Stade de France), suivre
« Saint-Denis centre ». Contourner la Porte de Paris en prenant
la file de gauche. Suivre le fléchage « Théâtre Gérard Philipe ».
Parking République gardienné à 50 m du théâtre
au 6, rue des Chaumettes.
ACCÈS
Métro : ligne 2, station Couronnes, et ligne 3, station Parmentier.
Bus : le 96 s’arrête devant la Maison des métallos en venant de
porte des Lilas. Depuis la Gare Montparnasse, arrêt Saint Maur Jean Aicard, rue Oberkampf.
Station Vélib devant la Maison des métallos : n° 11032.
Parking en bas de la rue Jean-Pierre Timbaud, au 11 rue
des Trois Bornes : fermeture à 21h.
RÉSERVATIONS ET TARIFS
NAVETTE
Réservations auprès du TGP-CDN de Saint-Denis
et de la Maison des métallos.
Premier spectacle - tarif unique : 10 €.
À partir du deuxième spectacle - tarif unique : 5 €
(sur présentation du premier billet).
Tarifs valables pour l’ensemble de la manifestation.
Après le spectacle, retour à Paris en navette.
Arrêts : Porte de Paris / La Plaine Saint-Denis / Porte de
la Chapelle / Stalingrad / Gare du Nord / Châtelet.
Le samedi soir, si vous habitez à Saint-Denis, une navette
gratuite vous reconduit chez vous : réservation obligatoire
au 01 48 13 70 00.
INFORMATIONS
www.maisondesmetallos.org
www.theatregerardphilipe.com
www.collectif12.org
www.arcadi.fr
Les salles sont accessibles aux personnes à mobilité réduite.
Maison des métallos
Modeste proposition
Les Juifs
Femme de chambre
Mardi 10
18h30 et 22h15
18h30
20h30
Mercredi 11
18h30 et 21h45
20h30
18h30
Jeudi 12
18h30 et 22h15
18h30
20h30
TGP-CDN de Saint-Denis
Les Optimistes
Paradis, impressions
Naissance
Vendredi 13
18h
21h
21h
samedi 14
20h
18h
15h
Dimanche 15
15h
18h
20h
Textes et propos recueillis par Eric Demey
Direction de publication : Frédéric Fachena, Frédéric Hocquard, Philippe Mourrat, Christophe Rauck
Conception graphique : Fabrication Maison
Crédits photographiques : Modeste proposition - Anne-Laure Sabatier / Les Juifs - Bertrand Lauret / Femme de chambre - I. Porte - HP. Korchia / Les Optimistes - David Buizard /
Paradis, impressions - Patrick Berger / Naissance - Scena Nostra
Licences :
Maison des métallos / 1-1062831 / 2-1062832 / 3-1062833
TGP / 1-1047136 / 2-1046473 / 3-1047137
Arcadi / 2-1053442 / 3-1053443
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