1015
SEPTEMBRE
2013
LA MAISON DES MÉTALLOS
LE TGPCDN DE SAINTDENIS
LE COLLECTIF 12
ARCADI
Six jours pour découvrir six aventures théâtrales dans deux lieux franciliens.
LES PROTAGONISTES
Un établissement culturel de la Ville de Paris (la Maison des métallos), un centre dramatique national
(le TGP-CDN de Saint-Denis), un lieu intermédiaire de création (le Collectif 12) et un établissement
culturel régional (Arcadi) se rejoignent autour du désir de faire partager leur curiosité et leur appétit
pour des créations théâtrales singulières, pas assez vues, pas assez repérées à leur avis.
Ainsi, ces quatre structures travaillent ensemble à un repérage d’équipes en marge des circuits
de production établis, mais à l’inventivité et à la qualité artistique prometteuses.
Il était également important de donner à ces équipes des conditions propices à la mise en valeur
de leur travail. C’est pourquoi toutes bénéficient de la prise en charge d’un temps de travail en amont
et d’un soutien personnalisé sur les questions de diusion.
LA MAISON DES MÉTALLOS
La Maison des métallos, établissement culturel de la Ville
de Paris, allie exigence artistique et préoccupations sociétales.
Création, programmation et pratiques artistiques, formes
participatives, expressions urbaines, débats, numérique et
relations au tissu social constituent les fondamentaux
du projet. Une diversité qui entre en résonance avec celle
de Belleville Ménilmontant et quartiers environnants.
LE TGPCDN DE SAINTDENIS
Le TGP, centre dramatique national de Saint-Denis, est un lieu
de création, de coproduction et de diusion de spectacles
de théâtre. Dirigé par le metteur en scène Christophe Rauck
depuis 2008, il programme des artistes ayant fait le choix
d’aventures collectives et développant des formes originales
et poétiques. Ancré sur son territoire, c’est un lieu chaleureux
et ouvert.
LE COLLECTIF 12
Fondé à la fin des années quatre-vingt-dix par un collectif
d’artistes, impliqué dans le mouvement des « nouveaux terri-
toires de l’art », le Collectif 12 est un lieu de fabrique pluridis-
ciplinaire, attaché à produire et soutenir une création contem-
poraine exigeante. Implanté à Mantes-la-Jolie dans d’anciens
locaux industriels réhabilités, il défend un projet artistique en
prise avec les réalités sociales et politiques, locales ou glo-
bales. Il est attentif à toutes les pratiques artistiques, des plus
informelles aux plus élaborées.
ARCADI
Établissement public de coopération culturelle créé
à l’initiative de la Région Île-de-France, en partenariat avec
l’État (Drac), Arcadi a pour mission de soutenir la création
artistique, de favoriser la diusion des œuvres et d’aider
au développement d’actions artistiques dans les domaines
de la chanson, de la danse, de l’opéra, du théâtre et des arts
numériques. Il a aussi des missions d’information, d’accompa-
gnement, de mutualisation, d’observation, au bénéfice de tous
les acteurs de la vie artistique et culturelle d’Île-de-France.
Il organise des temps de visibilité pour les équipes artistiques
dont il soutient le travail. Il développe des actions de coopération
territoriale. Il coordonne le dispositif Passeurs d’images et
la mission Médiateur culturel dans les lycées et les universités
d'Île-de-France.
Contact presse :
Patricia Lopez / 06 11 36 16 03 / [email protected]
PROGRAMMATION
DES ÉDITIONS PRÉCÉDENTES
2012
L’Examen de la maturité
Compagnie Esquimots - Marion Chobert
Wagons libres
Compagnie Wagons libres - Sandra Iché
Lubna Cadiot (x7)
Compagnie La Grange aux belles - Anaïs Allais Benbouali
SODA
Compagnie Franchement, tu - Nicolas Kerszenbaum
2011
Neuf mètres carrés
La Compagnie des Rescapés et le Théâtre Ailleurs
et Autrement - Sébastien Chenot
La Pluie d’été
Le Club de la vie inimitable - Lucas Bonnifait
Nord-Est
Compagnie C.O.C. - Andreas Westphalen
Nos parents
Collectif Crypsum - Olivier Waibel et Alexandre Cardin
LAuto-T.O.C.
Le T.O.C. - Mirabelle Rousseau
Brûle !
Le Groupe Krivitch - Ludovic Pouzerate
ÉDITO
Imaginer autrement
Dans le contexte d’une programmation théâtrale qui fonctionne à flux tendus,
avant que les propositions ne se succèdent trop rapidement les unes aux autres,
Une semaine en compagnie propose de débuter posément la saison, avec des
spectacles qui méritent d’être attentivement regardés, peut-être plus qu’ils ne l’ont
été. À force de vivre au rythme d’un présent qui sans arrêt chasse l’autre, dans
une actualité sans cesse renouvelée, il semble bien d’ailleurs que nos sociétés peinent
à s’inventer un futur et un projet commun mobilisateur. D’autant plus important,
dès lors, est ce rendez-vous, organisé par la Maison des métallos, le TGP-CDN
de Saint-Denis, le Collectif 12 et Arcadi, qui explore le passé pour mieux éclairer
le présent.
Pour cette troisième édition, puisqu’il s’agit de faire lumière, le dix-huitième siècle
ore deux textes. L’un de Jonathan Swift, Modeste proposition pour empêcher
les enfants pauvres d’être à la charge de leurs parents ou de leur pays et les rendre
utiles au public, ironique pamphlet interprété et mis en scène façon garçon boucher
par Jonathan Heckel, propose de cyniques recettes pour éradiquer la pauvreté.
Lautre de Gotthold Ephraïm Lessing, Les Juifs, mis en scène par Olivia Kryger,
dénonce à travers une comédie grinçante les persécutions et phénomènes
de bouc-émissaire déjà à l’œuvre en Allemagne… Mais pour cette édition, le phare
de l’Histoire balaie également un passé plus récent. Avec Les Optimistes, une fiction
ô combien politique imaginée par une troupe franco-israélo-libano-palestinienne,
on revient par le rocambolesque sur les conditions de la création d’Israël. Fictions
encore, éclairantes toujours, qui prennent des accents mythologiques pour mettre
à nu les arcanes de nos comportements contemporains, Paradis, impressions
transforme Lucie Valon en clown surréaliste pour donner à l’obsessionnelle quête
moderne du bonheur un tour absurde et dantesque, tandis que Naissance,
écrit et mis en scène par Julien Guyomard, plonge notre regard dans une société
où la fertilité des corps et des terres fait défaut, et explore au passage les méandres
de notre rapport au religieux. Plus intimiste enfin, mais non moins lumineux,
Femme de chambre, mis en scène par Sarah Capony, d’après un roman du prometteur
Markus Orths, tourne autour d’une employée d’hôtel aux marges de la normalité,
qui réinvente sa vie en espionnant les clients. Car pour elle, comme pour tous
les artistes invités, comme probablement pour vous spectateurs : observer le monde
ne sert à rien s’il ne s’agit pas aussi, à partir de là, de l’imaginer autrement.
3
Que raconte Modeste Proposition ?
C’est un pamphlet satirique écrit en 1729 par Jonathan Swift. Ce dernier y énonce des solutions
bien cruelles pour combattre la pauvreté. Il dit assez clairement qu’il faut manger les enfants.
Mais, pour ma part, je ne dis jamais vraiment clairement les choses. En revanche, je rapporte les
chires sur la pauvreté de chaque région où je joue et je discute de la validité de mes solutions
avec le public.
Au départ, ce nest pas un texte de théâtre ?
Ce nest pas un texte de théâtre mais il est théâtral par sa monstruosité. Et, dans ma mise en
scène, j’essaye de provoquer un glissement du quotidien vers le monstrueux. Plutôt que de jouer
l’ironie, je préfère installer une illusion qui soit la plus ténue possible, qu’on se demande si je suis
sérieux ou pas, afin d’instiller le malaise. En fait, je parle un peu comme un héros moderne qui
chercherait à tout prix à sauver le monde.
Vous voilà donc sur scène incarnant un boucher bien particulier ?
J’ai créé ce spectacle à l’occasion du festival de Villeréal, dans le Lot, pour lequel nous avons in-
vesti tout le village. Ce spectacle, je l’ai donc monté dans la boucherie de Villeréal, où j’ai travaillé
auparavant, en tant quapprenti, pendant un mois et demi. L’idée était aussi de jouer sur le rapport
du public au théâtre, de faire en sorte que les gens qui venaient voir le spectacle ne sachent plus
bien à qui ils avaient aaire : au comédien ou au boucher.
Ce spectacle se joue donc en proximité avec le public ?
Forcément. C’est une forme polyvalente qui peut être représentée en appartement, dans des
cafés… Tout au long du spectacle, je fais la cuisine avec mes couteaux, ma viande et mes plaques
chauantes. Et à la fin, je vois si les spectateurs sont prêts à manger les hamburgers que je leur
propose. Je veux partir d’une base réaliste, une sorte de degré zéro du théâtre pour développer
petit à petit la folie intérieure du personnage.
Pourquoi vous êtes-vous arrêté sur ce texte ?
C’est un texte qui est né au dix-huitième siècle, tandis que se mettait en place notre économie
moderne. Ce texte fait signe de la naissance d’un état d’esprit encore présent aujourd’hui. De
plus, Swift y développe une rhétorique très fine, semblable à la parole politique, qui peut toujours
rester très bien construite même si, sur le fond, elle devient inacceptable.
MODESTE
PROPOSITION
D’APRÈS MODESTE PROPOSITION POUR EMPÊCHER LES ENFANTS PAUVRES
D’ÊTRE À LA CHARGE DE LEURS PARENTS OU DE LEUR PAYS ET LES RENDRE
UTILES AU PUBLIC DE JONATHAN SWIFT
THÉÂTRE AVIDE
DURÉE : 45 MINUTES
CONCEPTION ET INTERPRÉTATION : JONATHAN HECKEL
REGARD EXTÉRIEUR : AZEDDINE BENAMARA, THOMAS GOURDY,
JEANLOUIS HECKEL ET LES AUTRES…
Production : Théâtre Avide
Contact :
Théâtre Avide
Delphine Prouteau
06 72 84 70 86
delphine.prout[email protected]
LA MAISON DES MÉTALLOS
septembre
MARDI 10 > 18H30 ET 22H15
MERCREDI 11 > 18H30 ET 21H45
JEUDI 12 > 18H30 ET 22H15
À partir d'un texte de Jonathan Swift, Modeste proposition pour empêcher
les enfants pauvres d’être à la charge de leurs parents ou de leur pays et
les rendre utiles au public, Jonathan Heckel a concocté une cuisine savoureuse,
à base de quartiers de viande saignante et de noirceur monstrueuse.
Une pièce à déguster en toute proximité.
4
LES JUIFS
UNE COMÉDIE DE GOTTHOLD EPHRAÏM LESSING
COMPAGNIE RL ET BIMBOM THÉÂTRE
Durée : 1 heure
MISE EN SCÈNE : OLIVIA KRYGER
TRADUCTION : JEANLOUIS BESSON ET JEAN JOURDHEUIL ÉDITIONS CIRCÉ
COMPOSITION MUSICALE ET SONORE : PIERRE BADAROUX
LUMIÈRES : STÉPHANE DESCHAMPS
avec PETER BONKE, BENOIT DALLONGEVILLE, MARIEVA JAIMECORTEZ,
THOMAS MATALOU, JULIEN MULLER, MAYA VIGNANDO
Coproduction : BimBom Théâtre, Compagnie RL
Dans quel contexte a été écrite cette pièce ?
En 1749, Frédéric II, qui se veut un monarque éclairé, durcit pourtant les lois contre les Juifs.
Lessing a vingt ans, il est fils de pasteur et rencontre le théâtre sur sa route, qui lui permet d’échap-
per aux études de théologie auxquelles le destine sa famille. Pour sa troupe, il écrit donc cette
pièce polémique qui déploie tous les mécanismes de la comédie classique.
De quoi y est-il question ?
Un baron est agressé de nuit par deux malfrats barbus, donc supposés juifs. Il est sauvé par un
voyageur qui passe par là avec son valet. Pour les remercier, le baron invite ces derniers chez lui.
Le voyageur y séduit tout le monde par sa délicatesse et son éducation, et notamment la fille
du baron. Ce voyageur est malheureusement porteur d’un secret – on devine lequel – qui les
empêche de s’unir.
C’est une pièce courageuse pour cette époque ?
Absolument. Écrire une telle pièce à vingt ans, c’était faire preuve d’une conscience politique hors
du commun. Aujourd’hui, des responsables de lieux culturels me disent que la pièce leur plaît mais
qu’ils ne peuvent pas la programmer en raison du titre. Je suis consternée de voir que des gens du
milieu de la culture puissent réagir comme cela par peur.
Cette pièce de jeunesse est peu représentée mais elle possède, selon vous, de grandes qualités ?
C’est une œuvre assez courte, concentrée, que Lessing a écrite pour sa troupe. Elle est pleine
de vie et d’humour, de sensualité aussi. Rapide, ecace, elle nest jamais didactique et reprend
les personnages archétypaux de la comédie : le baron, sa fille, le valet… Jai fait en sorte que les
acteurs restent tout le temps au plateau, dans une scénographie dépouillée, avec une approche
qui privilégie la dynamique du jeu plutôt quune éventuelle démarche réaliste ou psychologique.
Vous accordez également une place importante au son ?
Depuis un certain temps, je travaille avec Pierre Badaroux à la création sonore de mes pièces.
Pour moi, le son agit comme un décor. Il apporte par exemple un arrière-plan grinçant quand la
comédie se déglingue et permet de véhiculer l’émotion sans que le comédien n’ait à verser dans
le pathos. Finalement, je suis moins attentive au décor qu’au son, qui permet, je trouve, d’ouvrir
davantage l’imaginaire.
Contact :
BimBom Théâtre
Emmanuelle Kryger
06 89 93 21 91
tessa.kryger@wanadoo.fr
septembre
MARDI 10 > 18H30
MERCREDI 11 > 20H30
JEUDI 12 > 18H30
LA MAISON DES MÉTALLOS
Première œuvre dans l’histoire du théâtre montrant un Juif sous un jour positif,
Les Juifs de Gotthold Ephraïm Lessing, écrivain et philosophe allemand plus connu
pour Nathan le Sage, prend place dans une Europe qui s’ouvre aux Lumières mais
nen reste pas moins profondément judéophobe. Une comédie polémique peu
représentée, mise en scène par Olivia Kryger.
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