Concepts La conscience Intuition plus ou moins claire qu’a un individu de ses états mentaux, de son existence et du monde qui l’entoure. L’inconscient Concept de psychologie qui désigne l'activité psychique se déroulant hors de la sphère consciente dans l'esprit d'un individu. Le désir Pulsion issue d’un manque dont la satisfaction peut se faire à travers un objet. Le désir est une souffrance (insatisfaction) et traduit l’imperfection de l’homme, la passion est la forme exacerbée de nos désirs. Auteurs Descartes : le « cogito » cartésien, si je doute, je pense et si je pense, je suis. Il fait de la conscience de soi comme sujet pensant le fondement inébranlable et premier de toutes les vérités possibles. Freud : 3 instances du psychisme humain : - la conscience est la part la plus ténue et la plus extérieure - le préconscient est ce qui n’est pas actuellement conscient mais peut à tout moment le devenir - l’inconscient est ce qui peut ne peut accéder à la conscience, ce qui est l’objet d’un refoulement. Il est constitué des pulsions psychiques primitives, que Freud nommera également le « ça ». Epicure : Dans sa Lettre à Ménécée, distingue les « désirs naturels et nécessaires » (les besoins, en somme, limités et aisés à satisfaire), des « désirs vains », insatiables et illimités, car causés par des artifices sociaux (la gloire, la richesse, le pouvoir…) La satisfaction des premier suffit au bonheur, l’éternelle insatisfaction des seconds nous rend malheureux et esclaves du désir. Platon : Dans le Banquet, explique l’origine du désir amoureux par le mythe des androgynes : jadis les hommes étaient androgynes, de forme sphérique, doués d’une formidable puissance, ils partirent à l’assaut du ciel. Pour les punir, les dieux les coupèrent en deux, et, depuis, chacun recherche « sa moitié » de l’autre sexe, dans l’espoir de reconstituer la belle unité perdue. Citations « je pense donc je suis » (cogito ergo sum). (Descartes) « l’interprétation des rêves est la voie royale qui mène à la connaissance de l’inconscience ». (Freud) « l’inconscient c’est l’infantile en nous ». (Freud) « Il ne faut pas gâter les choses présentes par le désir des absentes, mais réfléchir au fait que celles-là mêmes ont fait partie des choses souhaitables. » (Epicure) « Le désir crie toujours la misère, et il s’en faut qu’il soit tendre et beau comme on le croit généralement : il est dur, desséché, il va nu-pieds et n’a pas de maison *…+ c’est qu’il a la nature de sa mère (Pauvreté, pénia) et que la misère ne le lâche pas ». (Platon, le Banquet) L’art Désigne en général tout ce que l’homme ajoute à la nature. L’art fait donc partie du réel, mais obéit à un idéal ou une idée. Comme création, il exprime notre part subjective, quand la science cherche l’objectivité. Il peut être concret, quand il cherche à limiter le réel, ou abstrait, quand il invente des formes libres. Aristote : Selon lui l’art doit imiter la nature. L’imitation d’une réalité, même repoussante ou effrayante, apporte un plaisir à l’esprit humain. c’est la fonction de l’art figuratif, qui s’efforce de donner l’illusion du réel (technique du trompe l’œil, ou courant artistique contemporain de l’hyperréalisme). « nous prenons plaisir à contempler les images les plus exactes des choses dont la vue nous est pénible dans la réalité, comme les formes d’animaux les plus méprisés et des cadavres » (Aristote, Poétique, livre IV) Concepts Le travail et la technique Le travail est une activité humaine organisée en vue de produire des biens utiles à la survie. Il n’y a pas de travail sans technique, et les progrès même de la technique sont comme une promesse pour le travail lui-même. Auteurs Alain : Selon lui, le travail a d’abord une valeur morale : il oblige à l’effort et à la persévérance. Ainsi c’est une éducation de la volonté. Il est même une éducation à la liberté, car nous ne sommes libres que si nous ne subissons pas le monde, et nous ne le subissons pas si nous pouvons le modifier grâce à notre travail. Marx : Dans le capital (1867), démontre le mécanisme économique de l’exploitation du travail salarié dans une société capitaliste : il y a une partie du travail du salarié qui ne lui est pas payée, un surtravail qui est à l’origine de la plus-value réalisée par le capitaliste. Citations « Tu gagnera ton pain à la sueur de ton front » (La Bible) « Le travail produit l'ouvrier en tant que marchandise ». (Karl Marx) La religion Le terme religion a une origine ambiguë. On peut le rapporter au latin religare, « relier » (ce qui relie les hommes entre eux, ou à Dieu), ou au latin religere, qui signifie « recueillir » et qui renvoie à l’idée d’observance, de sculpture. Ces deux pistes étymologiques révèlent en tout cas le double aspect de la religion : l’aspect subjectif et individuel, la piété, la foi, et l’aspect objectif et social, un ensemble de pratiques rituelles institutionnalisées. Marx : Il voit dans la religion non pas seulement une erreur, mais une illusion. Il ne suffit pas en effet de dissiper une illusion pour qu’elle cesse. Elle ne peut cesser que si cesse, ou se réalise effectivement, le désir qui lui a donné naissance. Nietzsche : Selon lui, elle est l’expression d’une volonté qui se réfugie dans les « arrière mondes » faute d’être assez forte pour affirmer la vie. La démonstration Raisonnement dont la conclusion est nécessaire : si nous admettons les points de départ ou prémices, nous ne pouvons pas ne pas aboutir à la conclusion. Aristote : Il a fait du syllogisme le modèle du raisonnement démonstratif. Le syllogisme est constitué de deux prémices (une majeure et une mineure) et d’une conclusion. Darwin : Le vivant Ensemble des choses organiques dans l’existant, il se distingue du mort et de l’inerte. Sa théorie affirme que dans le monde végétal et animal, l’existence d’une sélection naturelle : les variations individuelles favorables à une meilleure adaptation au milieu ont tendance à se reproduire et à entrainer la disparition des moins aptes, d’où la formation d’espèces nouvelles. Ainsi tous les êtres vivants sont le résultat d’une longue série de transformations de plus en plus élémentaires jusqu’aux espèces les plus complexes (l’Homme). « La religion est l’opium du peuple ». (Marx) Concepts La matière et l’esprit La distinction entre matière et esprit renvoie à la dualité de l’être humain, corps et âme. L’esprit peut comprendre la matière, mais, en retour, la matière peut expliquer l’esprit. La subjectivité de l’esprit se heurte à l’objectivité de la matière. Si la matière définit le réel, l’esprit y ajoute un idéal. Il s’agit de savoir si l’esprit est matériel ou non, s’il est immanent ou transcendant à la matière. La vérité C’est un but, notamment la quête du philosophe. Un idéal de perfection que la philosophie juge inaccessible, en tant qu’ami de la sagesse. La société Une société est faite d’individus, mais elle leur préexiste puisque chacun d’entre nous naît d’une société déjà constituée. La justice et le droit Droit et justice comprennent les règles qui régissent les rapports humains en société. La justice représente aussi un idéal au nom duquel on peut critiquer ou réformer la société réelle. Le droit dit ce qui devrait être en droit, par opposition à ce qui est en fait Auteurs Berkeley : Il nie l’existence de la matière. Selon lui, l’esprit divin est directement créateur de toutes choses, et cause de nos sensations et idées : ce que nous nommons « objet matériels » ne sont que des représentations des esprits percevants. La matière n’est que la perception d’un esprit, elle n’a aucune existence indépendante hors de l’esprit. Kant : La matière est un concept métaphysique nécessaire aux sciences de la nature. Dans Les premiers principes métaphysiques de la science de la nature (1786), il considère que la physique mathématique créée par matière, antérieur à toute expérience. Cette idée pure de matière, présente dans l’esprit humain, permet de comprendre comment la nature peut obéir aux lois mathématiques. Platon : Le philosophe est l’ami de la vérité. Opposer la vérité au mensonge, et non plus simplement à l’erreur, la situe d’ailleurs sur un plan explicitement moral. Cependant, même l’erreur engage notre responsabilité : car si tout le monde peut se tromper, cela peut être par mauvaise foi ou arrogance que nous persévérons dans l’erreur. Aristote : L’homme est naturellement fait pour vivre dans la citée ; autrement dit, sa sociabilité est naturelle : la société est un fait de nature. Ainsi il voit dans certaines structures sociales ou institutions une organisation « naturelle » des relations humaines : le pouvoir de l’époux sur l’épouse, ou des parents sur les enfants par exemple, ou même l’esclavage. Rousseau : Dans son Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes (1755), il s’élève contre l’idée que défend Aristote, en décrivant un « état de nature » dans lequel les hommes vivent non seulement isolés les uns des autres mais sans désire même de s’associer. Aristote : La justice est une vertu morale appliquée à la vie politique. En ce sens moral, la justice est un choix de valeur pour la société. Platon : Dans La République, il propose l’idéal d’une citée juste conforme à l’idée de justice : sa juste place ; l’intelligence doit gouverner, le courage doit combattre, les désirs doivent produire, et sera juste une citée qui respectera cette hiérarchie des fonctions. Citations « Etre, c’est être perçu » (Berkeley). « Tout ce qui devient, devient, par quelque chose et à partir de quelque chose » (Aristote). « La philosophie est la fille de l’étonnement » (Platon). « L’homme est un animal politique » (Aristote, La Politique). « L’homme est un animal stupide et borné » (Rousseau, Du contrat social). « La justice est la vertu des vertus » (Aristote). Concepts L’Etat Il se manifeste par les pouvoirs qui s’exercent en son nom (les lois, la justice, la police, etc.). Le problème qu’il pose est donc d’abord de savoir s’il est essentiellement un organe de domination des individus, de répression de leur liberté ou au contraire le garant de leurs droits. Auteurs Citations Hobbes : Les hommes vivent primitivement dans un état de guerre généralisée de chacun contre tous. Par contrat chacun se dessaisit au profit d’un tiers (le souverain) de sa liberté naturelle. Le souverain dispose alors d’une autorité absolue qu’il exerce en vue de la sécurité des citoyens. Rousseau : Critique le point de vue de Hobbes : le contrat social ne peut consister dans l’échange de sa liberté contre sa sécurité. Aussi seule la volonté générale peut être la volonté souveraine dans l’Etat : en lui obéissant, chacun n’obéit qu’à soi-même et reste aussi libre qu’auparavant. « la souveraineté, n’étant que l’exercice de la volonté générale, ne peut jamais s’aliéner, et que le souverain qui n’est qu’un être collectif, ne peut être représenté que par lui-même » (Rousseau, Du contrat social). La liberté Hegel et Marx : Elle exprime sans doute l’aspiration humaine la plus profonde, le désir d’échapper à toute contrainte, sinon à toute obligation. Elle est d’abord un idéal politique d’indépendance, puis une exigence morale d’autonomie et de libre arbitre, enfin une question métaphysique pour savoir si c’est la liberté ou la nécessité qui gouverne la nature et l’existence humaine. La liberté n’est pas un statut, un état, mais un processus historique de libération par le travail. Le maître est condamné par l’histoire, et c’est l’esclave qui devient le nouveau maître en transformant la nature par son travail : « le travail rend libre. » Le devoir Il peut être une contrainte sociale ou une obligation morale. Le devoir social est relatif, le devoir moral est absolu. Le devoir nous dicte ce qu’il faut faire en droit ou en théorie selon la loi morale, même si le résultat, en fait, n’est ce pas un succès. C’est pourquoi, le devoir désintéressé est un idéal d’autonomie qui pousse à agir par volonté libre et non intention bonne. Descartes : Il oppose « liberté d’évidence » et « liberté d’indifférence ». La première fait que je peux refuser l’évidence, et que je suis spontanément porté à m’y soumettre. Au contraire, la « liberté d’indifférence » privilégie le librearbitre : même face à l’évidence du bien, je peux encore choisir de faire le mal. Kant : Selon lui, la loi morale vient de la raison : elle est formelle, en ce qu’elle ne dicte pas un acte concret, mais la manière d’agir, quel que soit l’acte. Or la loi morale commande d’agir de telle sorte que notre action puisse prendre une valeur universelle. Nietzsche : Voit dans la loi morale du devoir avant tout un « ascétisme » (s’exercer à la souffrance) tourné contre la vie. Le devoir rejette le plaisir, recherche la souffrance, cultive la mauvaise conscience et le sentiment de culpabilité ; le devoir acétique est, dit-il, une « autotyrannie », c'est-à-dire une volonté de se rendre esclave soi-même. Le bonheur Il est difficile à définir, relatif à chacun et subjectif. Il semble plus un idéal inaccessible qu’un fait réel. Certains y voient même une illusion qui donne sens à la vie en entretenant l’espoir. « … Si Dieu n’existe pas, il y au moins un être chez qui l’existence précède l’essence, un être qui existe avant de pouvoir être défini par aucun concept et que cet être c’est l’homme […]. Ainsi, il n’y a pas de nature humaine, puisqu’il n’y a pas de Dieu pour la concevoir. L’homme est non seulement tel qu’il se conçoit, mais tel qu’il se veut » (Sartre, L’Existentialisme est un humanisme, 1945). Epicure : Pour lui, le bonheur n’est pas dans les plaisirs excessifs, mais dans la philosophie qui apaise l’âme. « Agis uniquement d’après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu’elle devienne une loi universelle » (Kant). « Un être pourvu de facultés supérieures demande plus pour être heureux […]. Il vaut mieux être Socrate insatisfait qu’un porc satisfait » (John Stuart Mill).