L’Etat
Il se manifeste par les
pouvoirs qui s’exercent en
son nom (les lois, la justice,
la police, etc.). Le
problème qu’il pose est
donc d’abord de savoir s’il
est essentiellement un
organe de domination des
individus, de répression de
leur liberté ou au contraire
le garant de leurs droits.
Hobbes :
Les hommes vivent primitivement dans un
état de guerre généralisée de chacun
contre tous. Par contrat chacun se
dessaisit au profit d’un tiers (le souverain)
de sa liberté naturelle. Le souverain
dispose alors d’une autorité absolue qu’il
exerce en vue de la sécurité des citoyens.
Rousseau :
Critique le point de vue de Hobbes : le
contrat social ne peut consister dans
l’échange de sa liberté contre sa sécurité.
Aussi seule la volonté générale peut être la
volonté souveraine dans l’Etat : en lui
obéissant, chacun n’obéit qu’à soi-même
et reste aussi libre qu’auparavant.
« la souveraineté, n’étant
que l’exercice de la
volonté générale, ne
peut jamais s’aliéner, et
que le souverain qui n’est
qu’un être collectif, ne
peut être représenté que
par lui-même »
(Rousseau, Du contrat
social).
La liberté
Elle exprime sans doute
l’aspiration humaine la plus
profonde, le désir d’échapper
à toute contrainte, sinon à
toute obligation. Elle est
d’abord un idéal politique
d’indépendance, puis une
exigence morale d’autonomie
et de libre arbitre, enfin une
question métaphysique pour
savoir si c’est la liberté ou la
nécessité qui gouverne la
nature et l’existence
humaine.
Hegel et Marx :
La liberté n’est pas un statut, un état, mais un
processus historique de libération par le
travail. Le maître est condamné par l’histoire,
et c’est l’esclave qui devient le nouveau maître
en transformant la nature par son travail : « le
travail rend libre. »
Descartes :
Il oppose « liberté d’évidence » et « liberté
d’indifférence ». La première fait que je peux
refuser l’évidence, et que je suis spontanément
porté à m’y soumettre. Au contraire, la
« liberté d’indifférence » privilégie le libre-
arbitre : même face à l’évidence du bien, je
peux encore choisir de faire le mal.
« … Si Dieu n’existe pas, il
y au moins un être chez
qui l’existence précède
l’essence, un être qui
existe avant de pouvoir
être défini par aucun
concept et que cet être
c’est l’homme […]. Ainsi,
il n’y a pas de nature
humaine, puisqu’il n’y a
pas de Dieu pour la
concevoir. L’homme est
non seulement tel qu’il
se conçoit, mais tel qu’il
se veut » (Sartre,
L’Existentialisme est un
humanisme, 1945).
Le devoir
Il peut être une contrainte
sociale ou une obligation
morale. Le devoir social est
relatif, le devoir moral est
absolu. Le devoir nous dicte
ce qu’il faut faire en droit ou
en théorie selon la loi morale,
même si le résultat, en fait,
n’est ce pas un succès. C’est
pourquoi, le devoir
désintéressé est un idéal
d’autonomie qui pousse à
agir par volonté libre et non
intention bonne.
Kant :
Selon lui, la loi morale vient de la raison : elle
est formelle, en ce qu’elle ne dicte pas un acte
concret, mais la manière d’agir, quel que soit
l’acte. Or la loi morale commande d’agir de
telle sorte que notre action puisse prendre une
valeur universelle.
Nietzsche :
Voit dans la loi morale du devoir avant tout un
« ascétisme » (s’exercer à la souffrance) tourné
contre la vie. Le devoir rejette le plaisir,
recherche la souffrance, cultive la mauvaise
conscience et le sentiment de culpabilité ; le
devoir acétique est, dit-il, une « auto-
tyrannie », c'est-à-dire une volonté de se
rendre esclave soi-même.
« Agis uniquement
d’après la maxime qui
fait que tu peux vouloir
en même temps qu’elle
devienne une loi
universelle » (Kant).
Le bonheur
Il est difficile à définir, relatif
à chacun et subjectif. Il
semble plus un idéal
inaccessible qu’un fait réel.
Certains y voient même une
illusion qui donne sens à la
vie en entretenant l’espoir.
Epicure :
Pour lui, le bonheur n’est pas dans les plaisirs
excessifs, mais dans la philosophie qui apaise
l’âme.
« Un être pourvu de
facultés supérieures
demande plus pour être
heureux […]. Il vaut mieux
être Socrate insatisfait
qu’un porc satisfait » (John
Stuart Mill).