minimale commune aux différents pays européens, tant sur le plan de la formation que de la
profession elle-même. Le Forum européen organise depuis lors un congrès international tous les 4
ans.
Dans les années 80, de nouvelles formations spécifiques plus conséquentes sont mises en œuvre. Un
besoin de reconnaissance se fait sentir, de même qu’une différenciation progressive avec les métiers
existants (kinésithérapeute, ergothérapeute, logopède). En 1988, le Ministre de la Santé de l’époque,
Philippe Busquin, propose que les psychomotriciens siègent comme observateurs au Conseil
national des professions paramédicales.
Des psychomotriciens décident ensuite de fonder une structure officielle leur permettant d’être un
interlocuteur efficace et reconnu par les instances politiques. C’est ainsi qu’en 1989, les premiers
statuts de l’Union Professionnelle Belge des Psychomotriciens Francophones sont publiés au
Moniteur.
Le Processus de Bologne, initié le 19 juin 1999, qui constitue un processus unique et volontaire de
coopération intergouvernementale en vue de la libre circulation des étudiants et des professionnels,
offre un nouveau ressort aux processus d’harmonisation visant la reconnaissance de la
psychomotricité.
Plusieurs législations francophones adoptées au début des années 2000 reconnaissent la spécificité
de l’intervention psychomotrice ainsi que le psychomotricien en tant que professionnel paramédical.
Ces textes concernent l’A.W.I.P.H., les centres de Santé Mentale, les maisons de repos et de soins.
Dans le cadre de l’enseignement maternel, la psychomotricité est reconnue spécifiquement dans
l’horaire des enfants depuis 2002. Le titre du professionnel concerné est « maître de
psychomotricité à l’école maternelle », il ne s’agit donc pas du titre de psychomotricien. Différents
professionnels, dont les enseignants et les psychomotriciens, peuvent y accéder moyennant pour
chacun des conditions particulières de formation complémentaire.
A partir de 2006, une réflexion concernant la mise en place d’une formation de base pour le
psychomotricien est entamée entre les écoles existantes et l’Union professionnelle. Un premier
dossier dans ce sens a été présenté conjointement auprès de la Ministre de la Santé le 24 mai 2007.
Il aboutira en 2012 par l’ouverture du bachelier.
L’approche de la psychomotricité s’est progressivement différenciée du côté francophone et
néerlandophone du pays. Au sud, la psychomotricité s’appuie sur un concept intégré et non
différencié du psychisme et du moteur. L’accent est mis sur l’évolution du lien entre le psychisme et
le moteur. Au nord, l’attention est plutôt portée vers l’aspect neuromoteur et fonctionnel.
Avec cette variation de focus, on aboutit en toute logique à une distinction des formations
proposées. En 2007, seules les Hautes Ecoles francophones ont introduit une demande d'ouverture
d'un baccalauréat paramédical en psychomotricité destiné à remplacer progressivement l'année de
spécialisation en psychomotricité de type pédagogique, ainsi que l'option « psychopédagogie et
psychomotricité » de la formation d'assistant en psychologie.
Ce bachelier a été construit pour correspondre au programme élaboré dans le cadre du Forum
Européen de la psychomotricité en vue d'une harmonisation progressive des formations au sein de
l'Union Européenne. Il est donc en concordance avec le programme français donnant accès en
France au statut de psychomotricien et répond aux normes européennes de 180 crédits. La Haute
Ecole « Léonard de Vinci » à Bruxelles a, par exemple, ouvert un bachelier en psychomotricité tout
en maintenant son offre de formation en kinésithérapie. Certes, kinésithérapie et psychomotricité
ne sont pas absolument hétérogènes, mais l’avis N°74 du Conseil Général des Hautes Ecoles insiste
sur l’éloignement des deux formations, affirmant la non-concurrence entre la spécialisation
proposée aux étudiants de kiné et le bachelier entièrement consacré à la discipline.
Du côté néerlandophone, la KULeuven dispense l’option en psychomotricité pour la kinésithérapie