sciences humaines et de la santé, dont la concertation est indispensable à un programme
efficace. Il en est de même pour les troubles spécifiques d’acquisition du langage écrit que
représente la dyslexie. En témoigne le Plan d’Action réalisé en 2000 en faveur des enfants
atteints de troubles du langage qui a réuni les recommandations de 4 ministères, Education
nationale, Santé, Recherche et Handicap. Dix années après ce plan, beaucoup de progrès ont
été réalisés. Mais il reste encore beaucoup à faire, pour que l’objectif, qui n’est pourtant pas
utopique, une lecture « fonctionnelle » et une écriture lisible pour tous se réalise. L’enfant
pourra alors, même s’il garde des séquelles, utiliser ses talents pour une vie sociale épanouie
et harmonieuse et une vie professionnelle assurée. Réaliser, aussi, de sérieuses économies à
long terme pour la société.
Malgré une mobilisation et un intérêt réels des enseignants, la réponse pédagogique de
première intention ne répond pas encore (ou pas assez) aux recommandations de la littérature
internationale en terme de spécificité et d’intensité [1,3,8,9]. Or, les programmes
pédagogiques intensifs, obéissant aux recommandations scientifiques, ont montré qu’une
partie des enfants mauvais lecteurs (30 à 50%) pouvaient, à ce prix, retrouver un niveau de
lecture proche de leurs pairs [3,9].
Les adaptations pédagogiques et l’utilisation des compensations sont encore trop précaires.
Les rééducations orthophoniques restent encore souvent insuffisantes ou imparfaitement
sélectionnées, insuffisamment évaluées et leur coordination avec la pédagogie insuffisamment
développée. La prise en compte des troubles associés (psychopathologiques, attentionnels,
touchant le graphisme ou le calcul) est difficile et les référentiels manquent. Tout ceci n’a rien
à voir avec un désinvestissement ou une ignorance des professionnels mais est lié à la
complexité du problème et à la difficulté d’assurer une concertation coûteuse en temps. Au
centre de cette concertation, le médecin de l’enfant a manqué de formation initiale et continue
pour aborder ce champ pourtant si important de la pédiatrie qu’on pourrait appeler « sociale »,
champ large, complexe, nécessitant des consultations longues, peu valorisées. Or il est le
prescripteur des soins, il est l’interlocuteur privilégié de la famille, qu’il connaît souvent sous
tous ces aspects, donc le mieux placé pour voir l’enfant dans sa globalité et pouvoir échanger
avec les orthophonistes au centre des soins rééducatifs et les médecins/psychologues scolaires
qui font le lien avec les enseignants.
Les préalables