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3 - Une Église qui se trompe de siècle ?
Matthieu Rougé affirme que l’Église n’est pas condamnée à n’être que « la gardienne de musée » des
racines chrétiennes de la France mais que sa mission est de répondre aux besoins de spiritualité et de
vérité, face à l’athéisme, au relativisme ambiant et aux mensonges…
L’Église n’est pas « d’un autre siècle » ; elle est « dans le monde sans être du monde » et « elle doit accepter,
comme le Christ, par amour même du monde et du temps, d’être signe de contradiction ».
Menacée par le risque de tomber dans la « mondanité » (pape François), l’Église est appelée à être
« séculière » mais pas « sécularisée ». Le problème n’est pas qu’elle se trompe de siècle mais plutôt qu’elle
se laisse tromper par la part d’ombre de ce siècle tout en n’accueillant pas assez sa part de lumière et…
tous ceux qui frappent à sa porte (pape François).
Elle doit également contribuer à valoriser ce qu’il y a de positif dans l’homme comme « don de Dieu » (saint
Jean-Paul II). Le chrétien doit préserver sa profondeur et sa liberté ; certains chrétiens ne voient pas que le
siècle réel a besoin de nourriture spirituelle, parce qu’eux-mêmes ont cessé d’en vivre : « Ce ne sont pas les
attaques du dehors mais les abandons du dedans qui constituent le plus grand danger pour l’avenir de la
Foi. »
Matthieu Rougé invite donc l’Église à ne pas brader les trésors séculaires de la foi et de la liturgie.
4 - Amour et vérité se rencontrent
Le monde a peur de la vérité et de l’objectivité et affiche sa préférence apparente pour le « relativisme ».
Mais, en réalité, il a soif de vérité ! Benoît XVI fustigeait la « dictature du relativisme » et déplorait que le
fait de « posséder une foi claire » soit souvent défini comme du « fondamentalisme ». Il invitait donc, à la
suite de Jean-Paul II, tous les hommes de bonne volonté, croyants et athées, à « pratiquer un dialogue
exigeant au service de la recherche de la vérité », tout en soulignant que, pour les chrétiens, un tel dialogue
est facile parce que « le christianisme est coïncidence de l’amour et de la vérité, unité de la Foi et de la
charité ».
Dans le Christ, vérité et charité se retrouvent ; si nous nous rapprochons de Lui, vérité et charité se
confondront aussi dans nos vies… Ceci s’oppose à « l’intégrisme », qui consiste à vouloir imposer sa religion
aux autres, si nécessaire par la force…
Le génie du christianisme s’exprime dans la vérité objective des dogmes et dans la profondeur subjective de
la conscience, centre le plus secret de l’homme. Jean-Paul II soulignait que, dans l’obéissance à la
conscience, se trouvait la grandeur morale de l’homme et que le drame de l’humanité contemporaine était
que ce dernier avait perdu le « code d’accès » de sa propre conscience. En cherchant à persévérer dans la
prière, les chrétiens travaillent à leur survie spirituelle et rendent un témoignage en faveur de la conscience
et de l’intériorité. En outre, « la recherche de la vérité est le chemin qui mène à l’amour de Jésus et de nos
frères ».
La vérité ne doit pas être « une réalité qui exclut et qui divise » ; elle est le creuset de la rencontre et du
partage, « l’amour de la vérité et la vérité de l’amour étant les conditions du bonheur et de la paix »
(Encyclique Caritas in Veritate).
5 - « Homme et Femme Il les créa »
Dans ce cinquième chapitre, Matthieu Rougé se penche sur le mystère de l’homme et de la femme,
mystère « d’unité dans la différence », et « vérité » que le monde contemporain tente de rejeter, car jugée
archaïque et oppressive. Evoquant notamment la Lettre apostolique de Jean-Paul II sur « la dignité et la
vocation de la femme », il rappelle que l’attention à la dignité des femmes, égale à celle des hommes, est
née dans l’espace culturel chrétien et qu’elle a toujours tenu une place éminente dans l’histoire de l’Église.