Adjustment; Outlook Stable" du 25 avril 2014). Par ailleurs, et même compte tenu du nouveau
traitement méthodologique des crédits d'impôts (passage de SEC 95 à SEC 2010), le dérapage
attendu en 2014 dépasse nos précédentes prévisions, principalement en raison de recettes inférieures
aux attentes. Les pouvoirs publics prévoient désormais que le déficit atteindra 4,4% du PIB cette
année, contre 3,8% du PIB selon son objectif précédent comme selon notre dernière estimation.
Selon nous, la détérioration de la trajectoire budgétaire ne sera probablement véritablement enrayée
qu’avec une croissance dynamique. Nous pensons que les précédentes mesures de politique
budgétaire, qui ont permis de modérer le déficit public principalement par une fiscalité accrue, ont
contribué à empêcher une reprise significative de l'économie.
Dans ce contexte, nous prévoyons toujours une reprise cyclique modérée de l'économie, avec une
croissance du PIB réel de 0,5% en 2014, de 1,1% en 2015 et de 1,5% en 2016-2017, contre une
moyenne de 1% au cours de la période 2010-2013 (cf. l'article "Under Threat Of A Triple Dip, The
ECB Takes Action" du 15 septembre 2014). Selon nos prévisions, la substitution des dépenses du
secteur privé à la demande publique en tant que principal moteur de la croissance économique ne
devrait être que progressive. Cela résulterait de l'amélioration graduelle des conditions de crédit, de
la maîtrise des dépenses publiques et d'un endettement relativement modéré du secteur privé par
comparaison avec celui des autres économies avancées. Nos prévisions actualisées en matière de
croissance réelle et nominale du PIB sont plus susceptibles d'être révisées à la baisse qu'à la hausse.
En 2013, en termes absolus, l'emploi total est resté inférieur au niveau d'avant-crise (2007), selon les
statistiques officielles de l'INSEE. Bien que nous considérions que les mesures de crédit d'impôts
introduites en 2013 et la baisse des charges sociales des entreprises votée en 2014 devraient alléger
le coût du travail, et soutiendraient ainsi le potentiel de croissance et la compétitivité de l'économie
française à moyen terme, nous doutons que cela seul suffise à générer une croissance importante de
l'investissement et de l'emploi. En effet, les coûts non-salariaux du travail demeurent élevés, selon les
données d’Eurostat, principalement les charges sociales et salariales mais également les coûts de
licenciements. Nous comprenons que les pouvoirs publics visent la réduction progressive de ces
coûts via le Pacte de Responsabilité.
Le gouvernement a réitéré son engagement à contrôler les dépenses et à entreprendre de nouvelles
réformes axées sur l'offre, visant la relance de l'économie, le regain de compétitivité des entreprises
françaises et le redressement de leur rentabilité relativement faible. Une mise en oeuvre réussie de
telles mesures pourrait contribuer à stimuler l'investissement du secteur privé, qui stagne depuis 2012.
L’agenda du gouvernement inclut l'allègement des formalités administratives pour les entreprises, un
soutien accru à l’investissement et à l’innovation pour les petites et moyennes entreprises (PME), et
une révision des seuils réglementaires qui représentent une incitation à limiter les effectifs. Nous
comprenons que, d'ici la fin de 2014, le gouvernement prévoit d’introduire un ensemble de réformes
plus ambitieux du marché des biens et services, visant notamment la réforme des professions
réglementées, l'assouplissement des contraintes du marché immobilier résidentiel et la révision des
lois encadrant le travail dominical.
Notre scénario central est que le gouvernement conservera une majorité suffisante à l'Assemblée
Nationale. Le remaniement ministériel du mois d'août semble avoir permis la formation d’un
gouvernement plus cohérent, potentiellement plus résolu à la mise en oeuvre des réformes.
Toutefois, nous pensons que des risques de mise en oeuvre persistent, liés, selon nous, au manque
d'antécédents solides en matière de mise en oeuvre de réformes structurelles et à la possibilité que