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Le traitement actuel du SAS, un risque majeur pour la santé, est
l’assistance respiratoire par un appareil de CPAP. Un tout nouveau
traitement se fait jour: la stimulation directe du nerf hypoglosse
qui ouvre le délé pharyngien. Un neurostimulateur est placé sous
la peau du thorax avec un senseur des mouvements respiratoires
placé sur la musculature intercostale et une électrode et placée
sur le nerf hypoglosse qui est stimulé lorsque le senseur capte des
efforts inspiratoires. Résultat: une diminution de 70% de l’index
de désaturation. Problème: la stimulation de l’hypoglosse pro-
voque aussi la protrusion de la langue…
Strollo P, et al. New Engl J Med. 2014;370:139–49. / AdT
Il existe une forme de la maladie d’Alzheimer fortement liée à une
mutation d’une apolipoprotéine. Les porteurs du gène APOE ε4
souffrent d’une forme précoce de la maladie. Des examens IRM
ont montré chez des bébés de 2 à 25 mois, porteurs de ce gène,
une baisse du volume de la matière grise et de la fraction aqueuse
de la myéline de la matière blanche dans certaines parties du
cerveau comparé aux bébés non-porteurs du gène. On savait la
nature injuste…
McDonald J, et al. JAMA. 2014;311:298–9. / AdT
Une méta-analyse de 23 publications >4000 participants a mon-
tré l’inefcacité de la vitamine D seule, sans complément de cal-
cium, dans la prévention de l’ostéoporose. La densité osseuse a
été mesurée à 5 sites dans toutes les études. Seul un petit béné-
ce sur le col fémoral a été noté, tous les autres sites restant in-
changés. Le rôle de la vitamine D est le maintien du taux de calcium
sanguin en favorisant l’absorption du calcium par l’intestin et, en
cas de décit d’apport calcique en prenant le calcium dans l’os.
Rien n’est simple!
Bolland MJ, et al. Lancet. 2014;383:146–55. / AdT
Certains parties de l’Afrique (Sahel et Sahel méridional) sont ré-
gulièrement victimes d’épidémies de méningites à méningo-
coques. Un programme de vaccination au Chad avec un nouveau
vaccin («polysaccharide-protein conjugate vaccin») a pratique-
ment éliminé la méningite chez 1,8 million de personnes de 1 à
29 ans. On ne sait pas si d’autres souches de méningocoques vont
remplacer le sérotype A. La lutte est un éternel redémarrage…
Daugla DM, et al. Lancet. 2014;383:40–7. / AdT
Auteur dans ce numéro: Antoine de Torrenté (AdT)
L’ artérite giganto-cellulaire (maladie de Horton, artérite temporale)
atteint de préférence les grosses et moyennes artères. L’associa-
tion entre l’artérite giganto-cellulaire et les événements cardio-
vasculaires majeurs (à part la cécité) reste peu explorée et les ré-
sultats incertains. Une étude préliminaire américaine a montré
un risque modérément augmenté d’AVC mais pas de lien avec la
maladie coronaire. Mais dans cette étude les autres facteurs de
risque cardiovasculaires n’avaient pas vraiment été pris en compte.
L’ étude suivante vise à clarier un lien éventuel entre artérite
giganto-cellulaire, infarctus du myocarde, AVC et AOMI (artérite
oblitérante des membres inférieurs) en tenant compte des facteurs
de risque «classiques» associés.
Les données ont été obtenues grâce à une base de données com-
prenant 7,3 millions de patients traités dans les cabinets de géné-
ralistes au Royaume-Uni. Il s’agit d’une étude de cohorte avec
appariement. Pour chaque patient avec un diagnostic d’artérite,
5 contrôles ont été choisis sans maladie cardiovasculaire appa-
rente, de même âge, de même sexe et entrés dans la base de
données en même temps. Tous les patients avec une artérite
giganto-cellulaire apparue dans l’année suivant l’entrée dans la
base de données ont été inclus. La période d’inclusion s’est éten-
due de 1990 à 2010.
3408 patients avec une artérite et 17 027 contrôles ont été inclus.
Le suivi médian a été de 3,9 ans pour les patients avec artérite et de
4,2 ans pour les contrôles. L’âge moyen était de 73 ans avec 73,2%
de femmes. L’ histoire tabagique et le cholestérol total (6,1 mmol/l)
étaient semblable dans les deux groupes. Dans le groupe artérite,
l’incidence d’infarctus du myocarde, d’AVC et d’AOMI était de
10,0; 8,0 et 4,2 pour 1000 années-patients respectivement de 4,9;
6,3 et 2 pour les contrôles (signicatif). Les RR pour les événe-
ments cardiovasculaires combinés était de 1,7; 2,06 pour l’infarc-
tus du myocarde, 1,28 pour l’AVC et 2,13 pour l’AOMI. Ces ratios
sont nettement plus élevés dans le mois qui suit le diagnostic
d’artérite, par exemple près de 12 pour l’infarctus du myocarde.
Certains diagnostics d’artérite n’ont pas été validés totalement,
notamment par biopsie de l’artère temporale. La localisation des
AVC n’est pas précisée et certains sont hémorragiques. Le groupe
artérite avait légèrement plus de patients hypertendus que les
contrôles (30 vs 27,4%). Plus de patients avec artérite recevaient
un traitement d’antiplaquettaires, de bêtabloquants, de statines
et de nitrates. Enn, seuls 43,3 et 37,3% des patients avec arté-
rite et contrôles avaient des données complètes.
Malgré les problèmes, vu la grandeur du collectif et les analyses
statistiques qui tiennent compte des données manquantes, on
peut raisonnablement conclure que l’artérite temporale est en soi
un facteur de risque cardiovasculaire élevé. Les causes de cette
augmentation restent mystérieuses mais une inammation géné-
ralisée de l’arbre artériel est une possibilité. Ce risque est parti-
culièrement élevé dans le mois qui suit le diagnostic d’artérite.
C’est une donnée clinique importante!
Tomasson G, et al. Ann Int Med. 2014;160:73–80. / AdT
ET AILLEURS…?
Et ailleurs…?
Forum Med Suisse 2014;14(24):454